Wednesday, August 21, 2019

Kristina's letter to Azzolino, dated June 20/30 (New Style), 1666

Sources:

Christine de Suède et le cardinal Azzolino: Lettres inédites (1666-1668), pages 165 to 167, published by Baron Carl Bildt, 1899; courtesy of the Swedish Royal Library (Kungliga biblioteket) via Litteraturbanken.se


https://commons.wikimedia.org/wiki/Category:Letters_by_Christina_of_Sweden_to_Cardinal_Decio_Azzolino_(1666%E2%80%931668)

Drottning Kristina: Efter tronavsägelsen, page 111, by Sven Stolpe, 1961




Kristina wrote this letter to Cardinal Decio Azzolino during her stay in Hamburg on June 20/30 (New Style), 1666.

The letter:

15.me lestre d'Ambur, 30 Juin 1666
Jl mest impossible de Vous repondre sur le Conteneu de Vostre lestre estant encore si incertaine que ie la suis de sur lestat de mes affaires, puis que ie ne sauray encore Vous parler avec Certitude de la diette dont dependent touts mes resolutions. lordinaire de Suede passe portoit dans mes lestres que le Jour de la diette nestoit pas encore resolue et qu'on ne savoit pas si elle se feroit ou non, cette langeur et incertitvde me fait mourir desespoir et de chagrin, et pou achever à me desesperer le Courier ordinarie de Suede qui est arrive ce matin ne ma apporte aucune sorte de lestre. l'On me Croit en Chemain et Je Crois que cest la raison pourquoy lon ne mescrit plus, et Je suis force d'attendre lordinaire prochain pour diviner ce que ie dois deuenir, et Ce sera demain que ie le sauray celuy qui doit arriver de Suede qui est poprement lordinarie de Suede, Car celuy qui est arrive au Jourdhuy ne porte pas tousiour des lestres de Suede quoyquil le porte sovvent, ou plutost quelquefois, Cependant Je suis icy ocupe a minformer de lestat de mes affaires, et a revoir mes Contes tan ceux dv Gouverneur gene que d'Appelman Thexeira et les austres, et a disposer le tout de la meillieure maniere quil me sera possible, Je trouve que la Couronne me doit beaucoupe plus que mes ministres ne mont fait savoir, et Je seray encore a lignorer si ie ne l'evsse trouve de moy mesme. Si la Couronne et les estats me rendent iustice Comme iespere que ie sortiray auec grande facilite de toutte mes dettes et en auray encore de largent davance. Mon seul malheur est le mauvais estat ou la Couronne se trouve qvi est tel que ie noseray Vous en faire la description, Car Vous ne me croiries pas. Jay toutte mon esperance en la diette Car ie suis persvade que tost ou tard elle se fera et qu'on ne poura pas la differer ausi long temps que lon souhaitte de sen passer.

Je souhaitterois de tout mon Coeur que le proiets dAdami puisse reusir, et ie lespere ausi que iauray autand de revenus quil Vous fait esperer et ie Vous assure que Jemployeray toutte mon application a les faire reusir encore plus grandes et ie ne desespere pas den venir a bout neamoins ie noseray encore Vous asseurer de rien, si ce nest de mes soins et de mon application.

Vous me donnes bien de la Joye en masseurant que mon depart a donne du deplaisir a Rome, et de la duree de ce deplaisir. lon me fait honeur et iustice Car ie merite bien que rome me regrette, puisque mon absense me donne une douleur mortelle. mais admires la perversite de mon destin qui me prive pour trop logn temps de la ioye que ie donneray et receveray de mon retour. Je ne say quel Compliment on Vous a fait sur ce suiet mais de la maniere que men parles Vous m'en faittes Venir vne estrange Curiosite. ie lay cherge dans Vos Chiffre mais ie ne lay pas trovve Cepandant pour ma Consolation ne me prive pas de la Joye que ses sortes de petite nouvelles me donnent et qui sont si propres pour Charmer et pour adoucir mes inquietvdes, mais nes ce pas quon Vous trompe ou Vous flatte sur un suiet ou tout le monde Conoist Votre interest, et pour men tirer de doutte faittes moy savoir toutte les particularites et Circonstance qui me seront si agreables. au reste iay su quant iestois a ferare la Vitoire des Veneciens leur prise et Confiscation des barques, la paix de modene et de Mantoue et Vous pardon de ne Vous lavoir pas escrit.

Jcy Jl ny a rien de nouueau la Victoire des Ollandois se Confirme de toutte part. les Anglois nont pas laisse de faire des feu ioye Comme sil eussent Vaincus, et se sont publie les Victorieux a londre ou les Ambasadeurs de Sude ont celebre la fuite avec de feu de ioye allusmés asse mal appropos dauton plus quaucun austre ministre a londre n'a fait autan. adieu ie Vous suis entierement accquise.

With modernised spelling (with Kristina's spelling mistakes preserved as much as possible):

15[iè]me lettre de Hambourg, 30 juin 1666.
Il m'est impossible de vous répondre sur le contenu de votre lettre, étant encore si incertaine que je la suis de sur l'état de mes affaires, puisque je ne saurais encore vous parler avec certitude de la Diète dont dépendent toutes mes résolutions.

L'ordinaire de Suède passé portait dans mes lettres que le jour de la Diète n'était pas encore résolu et qu'on ne savait pas si elle se ferait ou non. Cette langueur et incertitude me fait mourir de désespoir et de chagrin, et, pour achever à me désespérer, le courrier ordinaire de Suède qui est arrivé ce matin ne m'a apporté aucune sorte de lettre. L'on me croit en chemain [sic], et je crois que c'est la raison pourquoi l'on ne m'écrit plus, et je suis forcée d'attendre l'ordinaire prochain pour devenir ce que je dois devenir, et ce sera demain que je le saurai par celui qui doit arriver de Suède, qui est p[r]oprement l'ordinaire de Suède, car celui qui est arrivé aujourd'hui ne porte pas toujours des lettres de Suède, quoiqu'il les porte souvent ou plutôt quelquefois.

Cependant je suis ici occupée à m'informer de l'état de mes affaires, et à revoir mes comptes, tant ceux du gouverneur général que d'Appelman, Texeira et les autres, et à disposer le tout de la meillieure [sic] manière qu'il me sera possible. Je trouve que la Couronne me doit beaucoup plus que mes ministres ne trouvé de moi-même. Si la Couronne et les États me rendent justice, comme j'espère, je sortirai avec grande facilité de toutes mes dettes et en aurai encore de l'argent d'avance. Mon seul malheur est le mauvais état où la Couronne se trouve, qui est tel que je n'oserai vous en faire la description, car vous ne me croiriez pas. J'ai toute mon espérance en la Diète, car je suis persuadée que tôt ou tard elle se fera, et qu'on ne pourra pas la différer aussi longtemps que l'on souhaite de s'en passer.

Je souhaiterais de tout mon cœur que le projet d'Adami puisse réussir, et j'espère aussi que j'aurai autant de revenus qu'il vous fait espérer, et je vous assure que j'emploierai toute mon application à les faire réussir encore plus grands, et je ne désespère pas d'en venir à bout. Néa[n]moins je n'oserai encore vous assurer de rien, si ce n'est de mes soins et de mon application.

Vous me donnez bien de la joie en m'assurant que mon départ a donné du déplaisir à Rome, et de la durée de ce déplaisir. L'on me fait honneur et justice, car je mérite bien que Rome me regrette, puisque mon absence me donne une douleur mortelle. Mais admirez la perversité de mon destin qui me prive pour trop longtemps de la joie que je donnerais et receverais [sic] de mon retour. Je ne sais quel compliment on vous a fait sur ce sujet, mais de la manière que vous m'en parlez, vous m'en faites venir une étrange curiosité. Je l'ai cherché dans vos chiffres, mais je ne l'ai pas trouvé. Cependant, pour ma consolation, ne me privez pas de la joie que ces sortes de petites nouvelles me donnent, et qui sont si propres pour charmer et pour adoucir mes inquiétudes; mais n'est-ce pas qu'on vous trompe ou qu'on vous flatte sur un sujet où tout le monde connaît votre intérêt, et, pour m'en tirer de doute, faites-moi savoir toutes les particularités et circonstances qui me seront si agréables.

Au reste, j'ai su quand j'étais à Ferrare la vi[c]toire des Vénetiens [sic], leur prise et confiscation des barques, la paix de Modène et de Mantoue, et vous [demande] pardon de ne vous l'avoir pas écrit.

Ici il n'y a rien de nouveau. La victoire des Hollandais se confirme de toute part. Les Anglais n'ont pas laissé de faire des feux [de] joie, comme s'ils eussent vaincu, et se sont publiés les victorieux à Londres, où les ambassadeurs de Suède ont célébré la fuite avec des feux de joie allumés assez mal à propos, d'autant plus qu'aucun autre ministre à Londres n'a fait autant.

Adieu, je vous suis entièrement acquise.

With modernised spelling:

15[iè]me lettre de Hambourg, 30 juin 1666.
Il m'est impossible de vous répondre sur le contenu de votre lettre, étant encore si incertaine que je la suis de sur l'état de mes affaires, puisque je ne saurais encore vous parler avec certitude de la Diète dont dépendent toutes mes résolutions.

L'ordinaire de Suède passé portait dans mes lettres que le jour de la Diète n'était pas encore résolu et qu'on ne savait pas si elle se ferait ou non. Cette langueur et incertitude me fait mourir de désespoir et de chagrin, et, pour achever à me désespérer, le courrier ordinaire de Suède qui est arrivé ce matin ne m'a apporté aucune sorte de lettre. L'on me croit en chemin, et je crois que c'est la raison pourquoi l'on ne m'écrit plus, et je suis forcée d'attendre l'ordinaire prochain pour devenir ce que je dois devenir, et ce sera demain que je le saurai par celui qui doit arriver de Suède, qui est proprement l'ordinaire de Suède, car celui qui est arrivé aujourd'hui ne porte pas toujours des lettres de Suède, quoiqu'il les porte souvent ou plutôt quelquefois.

Cependant je suis ici occupée à m'informer de l'état de mes affaires, et à revoir mes comptes, tant ceux du gouverneur général que d'Appelman, Texeira et les autres, et à disposer le tout de la meilleure manière qu'il me sera possible. Je trouve que la Couronne me doit beaucoup plus que mes ministres ne trouvé de moi-même. Si la Couronne et les États me rendent justice, comme j'espère, je sortirai avec grande facilité de toutes mes dettes et en aurai encore de l'argent d'avance. Mon seul malheur est le mauvais état où la Couronne se trouve, qui est tel que je n'oserai vous en faire la description, car vous ne me croiriez pas. J'ai toute mon espérance en la Diète, car je suis persuadée que tôt ou tard elle se fera, et qu'on ne pourra pas la différer aussi longtemps que l'on souhaite de s'en passer.

Je souhaiterais de tout mon cœur que le projet d'Adami puisse réussir, et j'espère aussi que j'aurai autant de revenus qu'il vous fait espérer, et je vous assure que j'emploierai toute mon application à les faire réussir encore plus grands, et je ne désespère pas d'en venir à bout. Néanmoins je n'oserai encore vous assurer de rien, si ce n'est de mes soins et de mon application.

Vous me donnez bien de la joie en m'assurant que mon départ a donné du déplaisir à Rome, et de la durée de ce déplaisir. L'on me fait honneur et justice, car je mérite bien que Rome me regrette, puisque mon absence me donne une douleur mortelle. Mais admirez la perversité de mon destin qui me prive pour trop longtemps de la joie que je donnerais et recevrais de mon retour. Je ne sais quel compliment on vous a fait sur ce sujet, mais de la manière que vous m'en parlez, vous m'en faites venir une étrange curiosité. Je l'ai cherché dans vos chiffres, mais je ne l'ai pas trouvé. Cependant, pour ma consolation, ne me privez pas de la joie que ces sortes de petites nouvelles me donnent, et qui sont si propres pour charmer et pour adoucir mes inquiétudes; mais n'est-ce pas qu'on vous trompe ou qu'on vous flatte sur un sujet où tout le monde connaît votre intérêt, et, pour m'en tirer de doute, faites-moi savoir toutes les particularités et circonstances qui me seront si agréables.

Au reste, j'ai su quand j'étais à Ferrare la victoire des Vénitiens, leur prise et confiscation des barques, la paix de Modène et de Mantoue, et vous [demande] pardon de ne vous l'avoir pas écrit.

Ici il n'y a rien de nouveau. La victoire des Hollandais se confirme de toute part. Les Anglais n'ont pas laissé de faire des feux [de] joie, comme s'ils eussent vaincu, et se sont publiés les victorieux à Londres, où les ambassadeurs de Suède ont célébré la fuite avec des feux de joie allumés assez mal à propos, d'autant plus qu'aucun autre ministre à Londres n'a fait autant.

Adieu, je vous suis entièrement acquise.

With modernised spelling (Bildt's transcript):

Hambourg, 30 juin 1666
Il m'est impossible de vous répondre sur le contenu de votre lettre, étant encore si incertaine que je la suis de sur l'état de mes affaires, puisque je ne saurais encore vous parler avec certitude de la Diète dont dépendent toutes mes résolutions.

L'ordinaire de Suède passé portait dans mes lettres que le jour de la Diète n'était pas encore résolu et qu'on ne savait pas si elle se ferait ou non. Cette langueur et incertitude me fait mourir de désespoir et de chagrin, et, pour achever à me désespérer, le courrier ordinaire de Suède qui est arrivé ce matin ne m'a apporté aucune sorte de lettre. L'on me croit en chemin et je crois que c'est la raison pourquoi l'on ne m'écrit plus, et je suis forcée d'attendre l'ordinaire prochain pour devenir ce que je dois devenir, et ce sera demain que je le saurai par celui qui doit arriver de Suède, qui est proprement l'ordinaire de Suède, car celui qui est arrivé aujourd'hui ne porte pas toujours des lettres de Suède, quoiqu'il les porte souvent ou plutôt quelquefois.

Cependant je suis ici occupée à m'informer de l'état de mes affaires, et à revoir mes comptes, tant ceux du gouverneur général que d'Appelman, Texeira et les autres, et à disposer le tout de la meilleure manière qu'il me sera possible. Je trouve que la Couronne me doit beaucoup plus que mes ministres ne trouvé de moi-même. Si la Couronne et les États me rendent justice, comme j'espère, je sortirai avec grande facilité de toutes mes dettes et en aurai encore de l'argent d'avance. Mon seul malheur est le mauvais état où la Couronne se trouve, qui est tel que je n'oserai vous en faire la description, car vous ne me croiriez pas. J'ai toute mon espérance en la Diète, car je suis persuadée que tôt ou tard elle se fera, et qu'on ne pourra pas la différer aussi longtemps que l'on souhaite de s'en passer.

Je souhaiterais de tout mon cœur que le projet d'Adami puisse réussir, et j'espère aussi que j'aurai autant de revenus qu'il vous fait espérer, et je vous assure que j'emploierai toute mon application à les faire réussir encore plus grands, et je ne désespère pas d'en venir à bout. Néanmoins je n'oserai encore vous assurer de rien, si ce n'est de mes soins et de mon application.

Vous me donnez bien de la joie en m'assurant que mon départ a donné du déplaisir à Rome, et de la durée de ce déplaisir. L'on me fait honneur et justice, car je mérite bien que Rome me regrette, puisque mon absence me donne une douleur mortelle. Mais admirez la perversité de mon destin qui me prive pour trop longtemps de la joie que je donnerais et recevrais de mon retour. Je ne sais quel compliment on vous a fait sur ce sujet, mais de la manière que vous m'en parlez, vous m'en faites venir une étrange curiosité. Je l'ai cherché dans vos chiffres, mais je ne l'ai pas trouvé. Cependant, pour ma consolation, ne me privez pas de la joie que ces sortes de petites nouvelles me donnent, et qui sont si propres pour charmer et pour adoucir mes inquiétudes; mais n'est-ce pas qu'on vous trompe ou qu'on vous flatte sur un sujet où tout le monde connaît votre intérêt, et, pour m'en tirer de doute, faites-moi savoir toutes les particularités et circonstances qui me seront si agréables.

Au reste, j'ai su quand j'étais à Ferrare la victoire des Vénitiens, leur prise et confiscation des barques, la paix de Modène et de Mantoue, et vous [demande] pardon de ne vous l'avoir pas écrit.

Ici il n'y a rien de nouveau. La victoire des Hollandais se confirme de toute part. Les Anglais n'ont pas laissé de faire des feux [de] joie, comme s'ils eussent vaincu, et se sont publiés les victorieux à Londres, où les ambassadeurs de Suède ont célébré la fuite avec des feux de joie allumés assez mal à propos, d'autant plus qu'aucun autre ministre à Londres n'a fait autant.

Adieu, je vous suis entièrement acquise.

English translation (my own):

Hamburg, June 30, 1666.
It is impossible for me to answer you as to the content of your letter, being still so uncertain as I am on the state of my affairs, since I cannot yet speak with certainty of the Riksdag, on which all my resolutions depend.

The past of Sweden, in my letters, showed that the day of the Riksdag was not yet resolved, and that it was not known whether it would be done or not. This languour and uncertainty makes me die of despair and sorrow, and, to complete my despair, the ordinary Swedish courier who arrived this morning brought me no kind of letter. They believe me on the way and I think that is the reason why they do not write to me anymore, and I am forced to wait for the next ordinary to become what I have to become, and it will be tomorrow that I will know it by the one who must arrive from Sweden, which is the ordinary of Sweden, because whoever has arrived today does not always carry letters from Sweden, although he carries them often or rather sometimes.

But here I am, busy informing myself of the state of my affairs and reviewing my accounts, both those of the Governor General and Appelman, Texeira and others, and disposing of everything in the best possible way that will be possible for me. I find that the Crown owes me much more than my ministers have let me know, and I would still be ignorant of it if I had not found out on my own. If the Crown and the States do me justice, as I hope, I will come out with great ease of all my debts and will still have some money in advance. My only misfortune is the bad state in which the Crown is, which is such that I dare not describe it to you, for you would not believe me. I have all my hope in the Riksdag, for I am persuaded that sooner or later it will happen, and that one will not be able to postpone it as long as one wishes to do without it.

I would like with all my heart that Adami's project can succeed, and I also hope that I will have as much income as you can hope for, and I assure you that I will use all my application to make them succeed again bigger, and I do not despair of overcoming it. Nevertheless, I will not dare to assure you of anything except my care and my application.

You give me much joy by assuring me that my departure has given Rome no pleasure, and the duration of this displeasure. They do me honour and justice, for I deserve Rome to regret me, since my absence gives me a mortal pain. But admire the perversity of my destiny, which deprives me for too long of the joy I would give and receive from my return. I do not know what compliment you have been given on this subject, but in the way you tell me about it, you make me come to a strange curiosity. I looked for it in your numbers, but I did not find it. In the meantime, for my consolation, do not deprive me of the joy which these kinds of little news give me, and which are so apt to charm and to soften my anxieties; but is it not that they deceive you or flatter you on a subject in which everybody knows your interest, and, to get out of doubt, let me know all the peculiarities and circumstances, which will be so nice.

For the rest, I knew when I was in Ferrara the victory of the Venetians, their capture and confiscation of the boats, the peace of Modena and Mantua, and beg your pardon for not having written it to you.

Here there is nothing new. The victory of the Dutch is confirmed on all sides. The English did not stop making bonfires, as if they had conquered, and published the victorious ones in London, where the ambassadors of Sweden celebrated the flight with bonfires lit up rather badly, especially since no other minister in London has done so much.

Farewell, I am entirely yours.

Swedish translation (my own):

15:e brevet från Hamburg, den 30 juni 1666.
Det är omöjligt för mig att svara Er på innehållet i Ert brev, eftersom jag fortfarande är så osäker på mina angelägenheters tillstånd, ty jag ännu inte kan tala med Er med säkerhet om Riksdagen, som alla mina beslut är beroende av.

Det sista post från Sverige indikerade i mina brev att datumet för Riksdagen ännu inte var fastställt och att det var osäkert om det skulle äga rum eller inte. Denna slöhet och osäkerhet får mig att dö av förtvivlan och sorg, och som grädde på förtvivlans moset hade det ordinarie bud från Sverige som anlände i morse inga brev alls med sig. Man tror att jag redan är på väg, och jag tror att det är anledningen till att man inte längre skriver till mig, och jag är tvungen att vänta på nästa post för att få veta vad som skall bli av mig, och det är imorgon som jag får veta av den som anländer från Sverige, vilket egentligen är ordinarie post från Sverige, för den som anlände idag har inte alltid brev från Sverige, även om den ofta, eller snarare ibland, gör det.

Under tiden är jag här upptagen med att informera mig om läget i mina angelägenheter och granska mina räkenskaper, både generalguvernörens och Appelmans, Texeiras och de andras, och ordna allt på bästa sätt som är möjligt för mig. Jag finner att Kronan är skyldig mig mycket mer än mina ministrar har fått ut av mig själv. Om Kronan och Ständerna gör mig rättvisa, som jag hoppas, kommer jag med stor lätthet att kunna betala av alla mina skulder och fortfarande ha pengar kvar. Min enda olycka är det dåliga tillstånd som Kronan befinner sig i, ett tillstånd så dåligt att jag inte vågar beskriva det för Er, för Ni inte skulle tro mig. Jag har allt mitt hopp till Riksdagen, ty jag är övertygad om att det kommer att ske förr eller senare, och att det inte kan uppskjutas så länge som vissa skulle vilja vara utan det.

Jag ville önska av hela mitt hjärta att Adamis projekt må lyckas, och jag hoppas också att jag får så mycket inkomst som han får Er att hoppas på, och jag försäkrar Er att jag kommer att använda all min möda för att få det att lyckas ännu mer, och jag har inte förtvivlat över att uppnå detta. Ändå vågar jag ännu inte försäkra Er om någonting som helst, förutom om mina omsorger och min ansträngning.

Ni ger mig stor glädje genom att försäkra mig om att min avresa har vållat Rom obehag, och genom att berätta för mig hur länge detta missnöje har varat. Man gör mig ära och rättvisa, för jag förtjänar väl att vara saknad i Rom, eftersom min frånvaro orsakar mig dödlig smärta. Men beundra mitt ödes förvrängda tillstånd, som alltför länge berövar mig den glädje jag skulle ge och få vid min återkomst. Jag vet inte vilken komplimang man har gett Er i detta ämne, men sättet Ni talar om det på väcker en märklig nyfikenhet inom mig. Jag har sökt efter den i Era brev, men jag har inte funnit den. Men för min tröst, beröva mig inte den glädje som det här slags små nyheter ger mig, och som är så väl ägnade att charmera och mildra min oro; men är det inte möjligt att man bedrar eller smickrar Er i ett ämne där hela världen känner till Ert intresse? Och för att befria mig från detta tvivel, låt mig veta alla de detaljer och omständigheter som kommer att vara så behagliga för mig.

För övrigt, medan jag var i Ferrara, förnam jag venetianernas seger, deras tillfångatagande och konfiskering av barkerna, freden mellan Modena och Mantua, och jag ber om ursäkt för att jag inte har skrivit till Er om det.

Här är inget nytt. Holländarnas seger bekräftar sig från alla håll. Engelsmännen har dock inte försummat att tända brasor som om de hade vunnit, och de har utropat sig till segrare i London, där Sveriges ambassadörer har firat reträtten med brasor tända på ett ganska olämpligt sätt, särskilt eftersom ingen annan minister i London har gjort detsamma.

Farväl, jag är helt fäst vid Er.

Better English translation (my own):

15th letter from Hamburg, June 30, 1666.
It is impossible for me to reply to you on the content of your letter, being still so uncertain about the state of my affairs, since I cannot yet speak to you with certainty about the Riksdag, on which all my resolutions depend.

The past ordinary from Sweden indicated in my letters that the date of the Riksdag had not yet been resolved on and that it was uncertain whether it would take place or no. This langueur and uncertainty are making me die from despair and sorrow, and, to top off my despair, the ordinary courrier from Sweden that arrived this morning brought me no letters whatsoever. One believes I am already on the road, and I believe that is the reason why one no longer writes to me, and I am forced to wait for the next ordinary to learn what will become of me, and it will be tomorrow that I will know from the one arriving from Sweden, which is properly the ordinary from Sweden, for the one that arrived today does not always carry letters from Sweden, although it often, or rather sometimes, does.

In the meantime, I am occupied here with informing myself about the state of my affairs and reviewing my accounts, both those of the governor general and of Appelman, Texeira and the others, and arranging everything in the best way that will be possible for me. I find that the Crown owes me much more than my ministers have found from me myself. If the Crown and the Estates do me justice, as I hope, I will with great facility be able to pay off all my debts and still have money left over. My only unhappiness is the bad state in which the Crown finds itself, a state so bad that I will not dare make a description of it for you, because you would not believe me. I have all my hope in the Riksdag, for I am persuaded that it will take place sooner or later, and that it cannot be deferred for as long as some would wish to go without it.

I would wish with all my heart that Adami's project may succeed, and I also hope that I will have as much income as he makes you hope for, and I assure you that I will employ all my application to making it succeed even more greatly, and I have not despaired of achieving this. Nevertheless, I will not yet dare assure you of anything, except of my cares and my application.

You give me a great deal of joy in assuring me that my departure has given displeasure to Rome, and by telling me how long that displeasure has lasted. One is doing me honour and justice, for I well deserve to be missed in Rome, since my absence causes me mortal pain. But admire the perversity of my fate, which deprives me for far too long of the joy I would give and receive upon my return. I don't know what compliment one has made to you on this subject, but the way you speak of it, you make a strange curiosity come up inside me. I have searched for it in your letters, but I have not found it. However, for my consolation, do not deprive me of the joy that these kinds of little pieces of news give me, and which are so well-suited to charm and soften my anxieties; but is it not possible that one is deceiving or flattering you on a subject where all the world knows your interest? And, to take me out of this doubt, let me know all the particularities and circumstances, which will be so agreeable to me.

For the rest, while I was in Ferrara, I learned of the victory of the Venetians, their capture and confiscation of the barques, the peace between Modena and Mantua, and I beg your pardon for not having written to you about it.

Here there is nothing new. The victory of the Dutch confirms itself from all sides. The English, however, have not neglected to light bonfires as if they had won, and they have published themselves as the victors in London, where the ambassadors of Sweden have celebrated the retreat with bonfires lit rather inappropriately, especially since no other minister in London has done the same.

Goodbye, I am entirely attached to you.


Above: Kristina.


Above: Decio Azzolino.

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