Source:
Un original de l'Hôtel de Rambouillet: La vie aventureuse de Cérisantes, poète latin, article written by Georges Mongrédien for Revue d'Histoire littéraire de la France, 36e Année: 1929, page 498, published by the Society of the Literary History of France, 1929; original at the University of Virginia
"On conçoit qu'avec une telle attitude de capitan matamore, Cérisantes se soit fait de nombreux ennemis dans la société parisienne. Le duc d'Orléans, M. de Metz, alors abbé de Saint-Germain-des-Prés, et le duc d'Épernon, «qui ne pouvoit digérer l'algarade faite à son fils», firent tant et si bien que Cérisantes, d'ailleurs «endetté par-dessus les yeux», sentit sa situation intenable à la cour de France. D'autre part, Marigny, fâché avec lui, avait peint sans ménagement tous ses ridicules à la Reine de Suède. Sans réfléchir davantage, notre brouillon n'avertit personne et part pour Stockholm, espérant là-bas éclaircir la situation à son avantage. Le 28 avril 1646, notre ambassadeur en Suède, Chanut, écrit à M. de la Barde: «M. de Cerisantes est arrivé, ayant quitté son poste sans ordre pour venir sçavoir ce qu'il estoit à Paris; la Reine m'a dit qu'il n'avoit jamais esté Resident; j'ay crainte que si les choses ne changent, ses mesures ne se trouvent courtes». Cependant, Chanut n'est pas très exactement renseigné sur les véritables pensées de Christine de Suède. Le 17 février 1646 il écrit à Brienne cette lettre qui prouve combien mal il a compris la Reine, se laissant prendre aux prétextes que l'on met en avant pour écarter l'indésirable Cérisantes..."
"It is understandable that, with such a braggart's attitude, Cérisantes made many enemies in Parisian society. The Duke d'Orléans, Monsieur de Metz, then Abbot of Saint-Germain-des-Prés, and the Duke of Épernon, 'who could not digest the squabble made against his son', did so much and so well that Cérisantes, moreover 'incredibly in debt', felt his situation at the court of France untenable. On the other hand, Marigny, angry with him, had bluntly painted all his ridiculousnesses to the Queen of Sweden. Without further reflection, our troublemaker warned no one and left for Stockholm, hoping there to clarify the situation to his advantage. On April 28, 1646, our ambassador to Sweden, Chanut, wrote to Monsieur de la Barde: 'Monsieur de Cérisantes has arrived, having left his post without orders so as to come and find out what was going on in Paris; the Queen has told me that he had never been a resident. I fear that if things do not change, his measures will be short'.
However, Chanut is not very well informed about Kristina of Sweden's true thoughts. On February 17, 1646, he wrote this letter to Brienne, which proves how poorly he understood the Queen, allowing himself to be taken in by the pretexts put forward to dismiss the undesirable Cérisantes..."
The letter excerpt:
J'ay parlé deux ou trois fois à la Reyne sans affectation de M. de Cerisantes et n'ay point reconnu qu'elle fust mescontente de ses services, ny qu'elle eust diminüé de l'estime qu'elle en faisoit; avec cela néantmoins j'entends de plusieurs endroits qu'on le rappelle de son employ, pour ce que je ne descouvre icy aucun motif de hayne ou de mespris. Je croirois volontiers que ce changement n'auroit autre but que de se servir d'un Suédois en cette résidence, mais comme j'apprends qu'il y a ici fort peu d'hommes pour remplir ces places, il pourra bien arriver qu'il demeure faute de successeur, et pour en rendre le choix plus difficile, je ne manqueray pas à insinuer la difficulté que tout autre aura auparavant qu'il ayt accès aux lieux où M. de Serisantes a des habitudes toutes formées. Je n'oublieray rien de tout ce que je pourray pour son service et je ne desespère pas que mes offices n'ayent quelque effect.
With modernised spelling:
J'ai parlé deux ou trois fois à la reine sans affectation de M. de Cérisantes et n'ai point reconnu qu'elle fût mécontente de ses services, ni qu'elle eût diminué de l'estime qu'elle en faisait; avec cela néanmoins j'entends de plusieurs endroits qu'on le rappelle de son emploi, pource que je ne découvre ici aucun motif de haine ou de mépris. Je croirais volontiers que ce changement n'aurait autre but que de se servir d'un Suédois en cette résidence, mais comme j'apprends qu'il y a ici fort peu d'hommes pour remplir ces places, il pourra bien arriver qu'il demeure faute de successeur, et pour en rendre le choix plus difficile, je ne manquerai pas à insinuer la difficulté que tout autre aura auparavant qu'il ait accès aux lieux où M. de Cérisantes a des habitudes toutes formées. Je n'oublierai rien de tout ce que je pourrai pour son service, et je ne désespère pas que mes offices n'aient quelque effet.
Swedish translation (my own):
Jag har två eller tre gånger utan att visa någon form av affektation talat med drottningen om monsieur de Cérisantes och har inte insett att hon var missnöjd med hans tjänster, inte heller att hon hade minskat den aktning hon hade för honom; ändå hör jag från flera ställen att han återkallas från sin position, ty jag här inte finner något motiv för hat eller förakt. Jag skulle lätt kunna tro att denna förändring inte skulle ha något annat syfte än att använda en svensk i denna residens, men när jag får veta att det finns mycket få män här för att fylla dessa positioner, kan det mycket väl hända att han stannar kvar i brist på en efterträdare; och för att göra valet svårare vill jag inte underlåta att antyda den svårighet som vilken annan person som helst kommer att ha innan han får tillgång till de platser där monsieur de Cérisantes har fullt utvecklade vanor. Jag skall inte glömma något som jag kan göra för hans tjänst, och jag misströstar inte att mina tjänster kommer att ha någon effekt.
English translation (my own):
I have spoken two or three times to the Queen without affectation about Monsieur de Cérisantes and have not recognised that she was discontent with his services, nor that she had diminished the esteem she had for him; nevertheless, I hear from several places that he is being recalled from his position, because I do not discover here any motive for hatred or contempt. I would readily believe that this change would have no other purpose than to use a Swede in this residence, but as I learn that there are very few men here to fill these positions, it may well happen that he remains, for lack of a successor; and, to make the choice more difficult, I will not fail to hint at the difficulty that any other person will have before he has access to the places where Monsieur de Cérisantes has fully formed habits. I will not forget anything that I can do for his service, and I do not despair that my offices will have some effect.
Above: Kristina.

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