Sunday, October 25, 2020
Tuesday, October 20, 2020
370 years ago today...: Kristina's coronation robes
Source:
On this day 370 years ago, October 20, 1650, Kristina was crowned king of Sweden at Stockholm Cathedral. She/he/they wore this coronation robe. It is made of bluish-violet, purple velvet and was manufactured in Paris, France. It originally had 7,645 embroidered gold crowns in groups of three (two over one) with trim of gold embroidery with pearls sewn on. The crowns and pearls were removed in the 18th century. The ermine fur hem and collar are also missing. This mantle was reused at the coronation of King Karl XI and has also been worn by the kings Karl X Gustav and Karl XII. The last king to be crowned in this mantle was King Fredrik I in 1720.
The mantle is kept at the Royal Armoury (Livrustkammaren) in Stockholm and has also been on display in an exhibit at Stockholm Cathedral a few years ago where it was viewed by the young Princess Estelle, who will become Queen of Sweden herself when she grows up.
(Photos courtesy of Erik Lernestål for Livrustkammaren at Wikimedia Commons)
Above: Kristina in similar robes.
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Saturday, October 17, 2020
Whitelocke's description of Kristina's sledding and what sleds are like in 17th century Sweden, dated January 2/12 (Old Style), 1654
Source:
A journal of the Swedish ambassy, in the years M.DCC.LIII. and M.DCC.LIV., volume 1, pages 288 to 289, Bulstrode Whitelocke, 1772
The description:
... Whilst Pimentelle and Whitelocke were discoursing, the queen came by through the town in her sledde, with divers of her ladyes and servants waiting on her in sleddes to take the aier.
These sleddes are neatly made, most of them curiously wrought and carved, some richly painted and guilded; the shape of them is not unlike a little ship boate, butt shorter: they are fastened uppon two pieces of timber, one uppon each side, which carry them up, and smoothly slide uppon the ice and frozen snow. They are made generally butt for one person to sitt in: behind the sledde, uppon one of the pieces of timber, he stands that guides the sledde horse by a long reine. When the queen rides, commonly some earle or other great gallant guides the sledde: the ladyes have their gallants also, to whom they allow the like honor.
The sledde is drawn by one horse, whose harness they covet to have very rich, according to their qualityes; many of them are sett with studdes of silver, and thicke with little belles of silver or of brasse, which make a cheerfull and great noise and jingle, being shaken by a large trotting horse, and when a dozen or twenty of them passe togither; yett they goe easier than our wherryes.
The inside of the sledde is usually lined, the bottom and sides of it with bears skin, or some other furre: the ladyes take the aier in them in the winter time, when they are only usefull in the mid-day, the sun then generally shining clear and warme, and no wind stirring, which makes it pleasant; butt if there be the least wind, it cuttes so sharpe, that there is no pleasure to goe abroade.
The ladyes and their sleddiers are very gallant, with great plumes in their hatts; and the horses have the like on their heads and buttockes.
Saturday, October 3, 2020
Kristina's letter to Antoine Godeau, Bishop of Grasse, dated October 18/28 (New Style), 1651
Sources:
Lettres de la Reyne de Suede et de quelques autres personnes, published by Pierre Colomiès, 1680
Mémoires concernant Christine, volume 1, page 215, Johan Arckenholtz, 1751
The letter:
MONSIEUR, Vostre mérite m'estoit déja connû, & sur quelques-uns de vos ouvrages j'avois déja jugé de la capacité de vostre esprit aux belles choses. Je ne doute point que celles que vous m'envoyez, & dont je vous rens graces, ne me confirment dans le jugement que j'ay déja fait de vous; & la lettre que vous m'avez écrite est si bien fait[e], qu'on ne peut raisonnablement attendre des choses médiocres d'une personne qui pense si bien, & qui s'exprime si juste & si agréablement. Ce n'est pas que la loüange que vous me donnez, m'en ait fait aimer les beautez; au contraire si j'avois pû y trouver quelque chose à redire, ç'auroit esté sans doute ce que vous y dites d'avantageux pour moy. Mais les honnestes gens de France sont si accoûtumez à loüer, que je n'ay point esté surprise que vous m'ayez loüée, & je n'ôse pas me plaindre d'une coûtume si generale; je vous avouë mesme que j'ay sujet d'en estre satisfaite. Il y a du plaisir de se voir loüée par des personnes qui meritent de l'estre; & comme parmy ceux qui font profession des belles lettres, vous tenez un des premiers rangs, je n'ay pû voir sans en estre touchée, l'estime que vous faites de moy. Les vœux que vous faites pour ma conversion à la créance que vous enseignez, n'ont pas fait les mesmes impressions dans mon ame. Je ne puis consentir que vous desiriez & que vous esperiez une chose qui ne peut arriver. La principale application de mon esprit a toûjours esté dans la recherche de la verité, & je ne pourrois changer sans m'éloigner du but que je me suis toûjours proposée. Il y a long-temps que je suis persuadée que les choses que je crois, sont celles que l'on doit croire. Ce seroit plûtost à moy à souhaiter que parmy tant de belles lumieres dont vostre ame est éclairée, vous eussiez encore celles que j'ay sur cette matiere. Je ne laisse pas aprés tout d'estre satisfaite du zéle que vous témoignez pour moy, & la diférence qui est entre nous ne peut m'empescher d'estimer vostre amitié, aussi bien que les autres choses qui me viennent de la part des vostres; leur aprobation est sans doute la plus solide recompense que je puisse recevoir de l'amour que j'ay pour les belles choses, & les Muses ne sauroyent reconnoistre plus avantageusement la passion que j'ay pour elles qu'en m'aquérant leur sufrage & le vostre. Je tascheray de m'en rendre digne par le soin que j'auray d'entretenir dans mon ame ce bel amour, afin de conserver un bien que je dois plûtost à ma bonne fortune qu'à mon mérite. Ces belles exilées & leurs Amans trouveront toûjours un apuy auprés de moy, & je feray toûjours gloire de partager avec eux les avantages de ma naissance, & les faveurs de la fortune.
CHRISTINE.
A Stockholm le 28 Octobre 1651.
CHRISTINE.
A Stockholm le 28 Octobre 1651.
With modernised spelling:
Monsieur,
Votre mérite m'était déjà connu, et, sur quelques-uns de vos ouvrages, j'avais déjà jugé de la capacité de votre esprit aux belles choses. Je ne doute point que celles que vous m'envoyez, et dont je vous rends graces, ne me confirment dans le jugement que j'ai déjà fait de vous; et la lettre que vous m'avez écrite est si bien faite qu'on ne peut raisonnablement attendre des choses médiocres d'une personne qui pense si bien et qui s'exprime si juste et si agréablement. Ce n'est pas que la louange que vous me donnez m'en ait fait aimer les beautés; au contraire, si j'avais pu y trouver quelque chose à redire, c'aurait été sans doute ce que vous y dites d'avantageux pour moi. Mais les honnêtes gens de France sont si accoutumés à louer que je n'ai point été surprise que vous m'ayez louée, et je n'ose pas me plaindre d'une coutume si générale; je vous avoue même que j'ai sujet d'en être satisfaite. Il y a du plaisir de se voir louée par des personnes qui méritent de l'être; et, comme parmi ceux qui font profession des belles lettres, vous tenez un des premiers rangs, je n'ai pu voir, sans en être touchée, l'estime que vous faites de moi.
Les vœux que vous faites pour ma conversion à la créance que vous enseignez n'ont pas fait les mêmes impressions dans mon âme. Je ne puis consentir que vous désiriez et que vous espériez une chose qui ne peut arriver. La principale application de mon esprit a toujours été dans la recherche de la vérité, et je ne pourrais changer sans m'éloigner du but que je me suis toujours proposée. Il y a longtemps que je suis persuadée que les choses que je crois sont celles que l'on doit croire. Ce serait plutôt à moi à souhaiter que, parmi tant de belles lumières dont votre âme est éclairée, vous eussiez encore celles que j'ai sur cette matière. Je ne laisse pas après tout d'être satisfaite du zèle que vous témoignez pour moi, et la différence qui est entre nous ne peut m'empêcher d'estimer votre amitié, aussi bien que les autres choses qui me viennent de la part des vôtres. Leur approbation est sans doute la plus solide récompense que je puisse recevoir de l'amour que j'ai pour les belles choses, et les Muses ne sauraient reconnaître plus avantageusement la passion que j'ai pour elles qu'en m'acquérant leur suffrage et le vôtre.
Je tâcherai de m'en rendre digne par le soin que j'aurai d'entretenir dans mon âme ce bel amour, afin de conserver un bien que je dois plutôt à ma bonne fortune qu'à mon mérite. Ces belles exilées et leurs amants trouveront toujours un appui auprès de moi, et je ferai toujours gloire de partager avec eux les avantages de ma naissance et les faveurs de la fortune.
Christine.
A Stockholm, le 28 octobre 1651.
Arckenholtz's transcript of the letter:
Monsieur, Vôtre mérite m'étoit déja connu & sur quelques uns de vos ouvrages j'avois déja jugé de la capacité de Votre esprit aux belles choses. Je ne doute point que celles que vous m'envoïez, & dont je vous rens graces, ne me confirment dans le jugement que j'ai déja fait de vous; & la lettre que vous m'avez écrite est si bien faite, qu'on ne peut raisonablement attendre des choses médiocres d'une personne qui pense si bien, & qui s'exprime si juste & si agréablement. Ce n'est pas que la louange que vous m'y donnez, m'en ait fait aimer les beautés; au contraire, si j'avois pû y trouver quelque chose à redire, c'auroit été sans doute ce que vous y dites d'avantageux pour moi. Mais les honnêtes gens de France sont si accoûtumés à louer, que je n'ai point été surprise que vous m'avez louée, & je n'ose pas me plaindre d'une coûtume si générale; je vous avoue même que j'ai sujèt d'en être satisfaite. Jl y a du plaisir de se voir louée par des personnes qui méritent de l'être; & comme parmi ceux qui font profession des belles lettres, vous tenez un des prémiers rangs, je n'ai pû voir sans en être touchée, l'estime que vous faites de moi. Les vœux, que vous faites pour ma conversion à la créance que vous enseignée, n'ont pas fait les mêmes impressions dans mon ame. Je ne puis consentir, que vous desiriez & que vous espériez une chose qui ne peut arriver. La principale application de mon esprit a toûjours été dans la recherche de la vérité, & je ne pourrois changer sans m'éloigner du but que je me suis toûjours proposé. Il y a long-tems que je suis persuadée que les choses que je crois, sont celles que l'on doit croire. Ce seroit plûtôt à moi à souhaiter que parmi tant de belles lumiéres dont votre ame est éclairée, vous eussiez encore celles que j'ai sur cette matière. Je ne laisse pas après tout d'être satisfaite du Zèle que vous témoignez pour moi, & la différence, qui est entre nous, ne peut m'empêcher d'estimer votre amitié aussi bien que les autres choses qui me viennent de la part des vôtres; leur approbation est sans doute la plus solide récompense que je puisse recevoir de l'amour que j'ai pour les belles choses, & les Muses ne sauroient reconnoître plus avantageusement la passion que j'ai pour elles, qu'en m'acquérant leur suffrage & le vôtre. Je tâcherai de m'en rendre digne par le soin que j'aurai d'entretenir, dans mon ame, ce bel amour, afin de conserver un bien que je dois plûtôt à ma bonne fortune qu'à mon mérite. Ces belles exilées & leurs amans trouveront toûjours un appui auprès de moi, & je ferai toûjours gloire de partager avec eux les avantages de ma naissance & les faveurs de la fortune...
Christine.
Swedish translation (my own):
Monsieur,
Era förtjänster var redan kända för mig och på några av Era verk hade jag redan bedömt Ert sinnes förmåga till vackra saker. Jag tvivlar inte på att de Ni sänder mig och som jag tackar Er för bekräftar mig i den dom som jag redan har gjort över Er; och brevet Ni skrev till mig är så välgjort att man rimligen inte kan förvänta sig mediokra saker av en person som tänker så bra och som uttrycker sig så rättvist och så behagligt. Det är inte så att det beröm Ni ger mig där fick mig att älska dess skönhet; tvärtom, om jag hade kunnat finna något att säga i den, så hade det utan tvivel varit vad Ni säger i den, som varit fördelaktigt för mig. Men Frankrikes ärliga folk är ju så vana vid att lovorda att jag inte blev förvånad över att Ni lovordade mig, och jag vågar inte klaga på en sådan allmän sed; jag erkänner till och med för Er att jag har anledning att vara nöjd med det. Det finns nöje i att se sig själv hyllad av människor som förtjänar att bli hyllade; och som bland dem, som göra ett yrke av les belles lettres, Ni har ju en av de första rangerna, kunde jag inte se utan att bli berörd den aktning Ni har för mig.
De löften Ni avger för min omvändelse till den tro Ni lärde ut har inte gjort samma intryck på min själ. Jag kan inte samtycka till att Ni önskar och hoppas på något som inte kan hända. Den huvudsakliga tillämpningen av mitt sinne har alltid varit i sökandet efter sanning, och jag kunde inte ändra mig utan att glida bort från det mål jag alltid har satt upp för mig själv. Jag har länge trott att de saker jag tror är saker som bör tros. Det skulle snarare vara för mig att önska att Ni bland så många vackra ljus som din själ är upplyst med, fortfarande hade de som jag har om detta ämne. Jag kan trots allt inte nöja mig med det nit Ni visar för mig, och skillnaden mellan oss kan inte hindra mig från att akta Er vänskap lika väl som det andra som kommer till mig från Ert; deras godkännande är utan tvekan den mest solida belöning som jag kan få för den kärlek jag har till vackra ting, och muserna kunde inte mer fördelaktigt känna igen den passion som jag har för dem än genom att skaffa mig deras suffragium och Ert.
Jag kommer att försöka göra mig värdig det genom den omsorg som jag kommer att behöva för att i min själ upprätthålla denna vackra kärlek, för att bevara en godhet som jag är skyldig min lycka snarare än min förtjänst. Dessa vackra landsflyktiga kvinnor och deras älskare skall alltid finna stöd hos mig, och jag skall alltid vara stolt över att dela med dem av min bördas och lyckas fördelar...
Kristina.
English translation (my own):
Monsieur,
Your merit was already known to me and on some of your works I had already judged the capacity of your mind for beautiful things. I have no doubt that those you send me and for which I thank you confirm me in the judgment I have already made of you; and the letter you wrote me is so well-made that one cannot reasonably expect mediocre things from a person who thinks so well and who expresses himself so justly and so pleasantly. It is not that the praise you give me there made me love its beauty; on the contrary, if I had been able to find something to say in it, it would doubtless have been what you say in it that was advantageous for me. But the honest people of France are so accustomed to praising that I was not surprised that you praised me, and I dare not complain of such a general custom; I even confess to you that I have reason to be satisfied with it. There is pleasure in seeing oneself praised by people who deserve to be praised; and, as among those who make a profession of les belles lettres you hold one of the first ranks, I could not see without being touched the esteem you have for me.
The vows you make for my conversion to the belief you taught have not made the same impressions on my soul. I cannot consent that you desire and hope for something that cannot happen. The main application of my mind has always been in the search for truth, and I could not change without drifting away from the goal I have always set for myself. I have long believed that the things I believe are things that should be believed. It would rather be for me to wish that among so many beautiful lights with which your soul is enlightened, you still had those that I have on this subject. I cannot, after all, be satisfied with the zeal you show for me, and the difference between us cannot prevent me from esteeming your friendship as well as the other things that come to me from yours; their approval is undoubtedly the most solid reward that I can receive for the love that I have for beautiful things, and the Muses could not recognise more advantageously the passion that I have for them than by acquiring me their suffrage and yours.
I will try to make myself worthy of it by the care that I will have to maintain in my soul this beautiful love, in order to preserve a good that I owe rather to my good fortune than to my merit. These beautiful exiled women and their lovers will always find support with me, and I will always be proud to share with them the advantages of my birth and the favours of fortune...
Kristina.
Swedish translation of the original (my own):
Monsieur,
Era förtjänster var redan kända för mig, och från några av Era verk hade jag redan bedömt Ert sinnes förmåga till vackra saker. Jag tvivlar inte på att de Ni sänder mig, och som jag tackar Er för, bekräftar mig i den dom jag redan har gjort över Er; och det brev Ni skrev till mig är så välgjort att man rimligen inte kan förvänta sig mediokra saker av en person som tänker så bra och som uttrycker sig så rättvist och så angenämt. Det är inte så att det beröm Ni ger mig har fått mig att älska dess skönhet; tvärtom, om jag hade kunnat finna något att säga i den, så hade det utan tvivel varit vad Ni säger i den, som hade gynnat mig. Men Frankrikes ärliga folk är ju så vana vid att lovorda, att jag inte blev förvånad över att Ni lovordade mig, och jag vågar inte klaga på en sådan allmän sed; jag erkänner till och med för Er att jag har anledning att vara nöjd med det. Det finns nöje i att se sig själv hyllad av människor som förtjänar att bli hyllade; och eftersom, bland dem som göra ett yrke av les belles lettres, Ni innehar en av de första rangerna, jag kunde inte se utan att bli berörd av den den aktning Ni har för mig.
De löften Ni avger för min omvändelse till den tro Ni lär ut har inte gjort samma intryck på min själ. Jag kan inte tillåta Er att önska och hoppas på något som inte kan hända. Den huvudsakliga tillämpningen av mitt sinne har alltid varit i sökandet efter sanning, och jag kunde inte ändra mig utan att flytta bort från det mål jag alltid har satt upp för mig själv. Jag har länge trott att de saker jag tror är saker som bör tros. Det skulle snarare vara upp till mig att önska att Ni, bland så många vackra ljus, med vilka Er själ är upplyst, fortfarande hade de som jag har om detta ämne. Jag är trots allt ändå nöjd med den iver Ni visar för mig, och skillnaden mellan oss kan inte hindra mig från att akta din vänskap, liksom det andra som kommer till mig från Ert. Deras godkännande är utan tvekan den mest solida belöning jag kan få för den kärlek jag har till vackra ting, och muserna kunde inte mer fördelaktigt känna igen den passion jag har för dem än genom att skaffa mig deras suffragium och Ert.
Jag skall försöka göra mig värdig det genom den omsorg som jag kommer att behöva för att i min själ upprätthålla denna vackra kärlek, för att bevara en godhet som jag är skyldig min lycka snarare än min förtjänst. Dessa vackra landsflyktiga kvinnor och deras älskare skall alltid finna stöd hos mig, och jag skall alltid vara stolt över att dela med dem av fördelarna hos min födelse och lyckan.
Kristina.
Stockholm, den 28 oktober 1651.
English translation of the original (my own):
Monsieur,
Your merit was already known to me, and from some of your works I had already judged the capacity of your mind for beautiful things. I have no doubt that those you send me, and for which I thank you, confirm me in the judgment I have already made of you; and the letter you wrote to me is so well done that one cannot reasonably expect mediocre things from a person who thinks so well and who expresses himself so justly and so agreeably. It is not that the praise you give me has made me love its beauties; on the contrary, if I had been able to find something to say in it, it would doubtless have been what you say in it that would have benefited me. But the honest people of France are so accustomed to praising that I was not surprised that you praised me, and I dare not complain of such a general custom; I even confess to you that I have reason to be satisfied with it. There is pleasure in seeing oneself praised by people who deserve to be praised; and, as among those who make a profession of les belles lettres, you hold one of the first ranks, I could not see, without being touched by it, the esteem you have for me.
The vows you make for my conversion to the belief you teach have not made the same impressions on my soul. I cannot allow you to desire and hope for something that cannot happen. The main application of my mind has always been in the search for truth, and I could not change without moving away from the goal I have always set for myself. I have long believed that the things I believe are things that should be believed. It would rather be up to me to wish that, among so many beautiful lights with which your soul is enlightened, you still had those which I have on this subject. After all, I am still satisfied with the zeal you show for me, and the difference between us cannot prevent me from esteeming your friendship, as well as the other things that come to me from yours. Their approval is without doubt the most solid reward I can receive for the love I have for beautiful things, and the Muses could not more advantageously recognise the passion I have for them than by acquiring for me their suffrage and yours.
I will try to make myself worthy of it by the care that I will have to maintain in my soul this beautiful love, in order to preserve a good that I owe rather to my good fortune than to my merit. These beautiful exiled women and their lovers will always find support with me, and I will always be proud to share with them the advantages of my birth and the favours of fortune.
Kristina.
Stockholm, October 28, 1651.
Above: Kristina.
Above: Antoine Godeau, Bishop of Grasse.
Kristina's letter to Claude Saumaise, dated May 27/June 6 (New Style), 1653
Sources:
Mémoires de littérature de M. de Salengre, volume 2, part 1, page 212, published by Pierre Nicolas Desmolets, 1717
Mémoires concernant Christine, volume 1, page 233, Johan Arckenholtz, 1751
Lettres choisies de Christine, reine de Suède à Descartes, Gassendi, Grotius, Pascal, Bayle, page 116, Hardi Filocrate, 1760
The letter:
Vous apprendrez du Sr. Bourdelot, l'état ou je me trouve pour le présent, il vous informera des sentimens d'estime que je conserve pour vostre mérite, je vous prie d'en être entiérement assuré & de croire que je les conserverai toute ma vie, tels que vous les avez vû naître par la connoissance que j'ai eu de ce que vous valez. Conservez moi votre amitié, & soyez certain qu'il n'y a personne qui vous estime à l'égal de moi.
CHRISTINE.
Stokholm, ce 6. Juin [1653].
With modernised spelling:
Vous apprendrez du sieur Bourdelot l'état ou je me trouve pour le présent. Il vous informera des sentiments d'estime que je conserve pour votre mérite. Je vous prie d'en être entièrement assuré et de croire que je les conserverai toute ma vie, tels que vous les avez vu naître par la connaissance que j'ai eu de ce que vous valez. Conservez-moi votre amitié, et soyez certain qu'il n'y a personne qui vous estime à l'égal de moi.
Christine.
Stockholm, ce 6 juin [1653].
Arckenholtz's transcript of the letter:
Vous apprendrez du Sr. Bourdelot, l'état où je me trouve pour le présent. Il vous informera des sentimens d'estime que je conserve pour votre mérite. Je vous prie d'en être entièrement assuré & de croire, que je les conserverai toute ma vie tels que vous les avez vû naître par la connoissance que j'ai euë de ce que vous valez. Conservez-moi Votre amitié, & soïez certain qu'il n'y a personne qui vous estime à l'égal de moi.
Christine.
Stockholm ce 6.
Juin 1653.
Filocrate's transcript of the letter:
Vous apprendrez du sieur Bourdelot l'état où je me trouve pour le présent. Il vous informera des sentimens d'estime que je vous conserve. Je vous prie d'en être entiérement assuré & de croire qu'ils seront toute ma vie tels que vous les avez vu naître, & c'est purement par reconnoissance. Je sais tout ce que vous valez. Faites-moi part de votre amitié, & soyez certain qu'il n'y a personne qui vous admire autant que
CHRISTINE.
A Stockolm, ce 6 Juin 1653.
CHRISTINE.
A Stockolm, ce 6 Juin 1653.
Swedish translation of Filocrate's transcript (my own):
Ni kommer att lära av monsieur Bourdelot tillståndet där jag befinner mig för närvarande. Han skall informera Er om de högaktningskänslor som jag har för Er. Jag ber Er att vara helt försäkrad och att tro att de kommer att fortfara i hela mitt liv när Ni såg dem födas, och det är rent tacksamt. Jag vet allt Ni är värd. Låt mig veta om Er vänskap och vara försäkrad på att det inte finns någon som beundrar Er så mycket som
Kristina.
Stockholm den 6 juni 1653.
Kristina.
Stockholm den 6 juni 1653.
English translation of Filocrate's transcript (my own):
You will learn from Monsieur Bourdelot the state in which I find myself at present. He will inform you of the feelings of esteem that I have for you. I beg you to be fully assured and to believe that they will last my whole life as you saw them being born, and it is purely out of gratitude. I know everything you are worth. Let me know of your friendship, and be assured that there is no one who admires you as much as
Kristina.
Stockholm, June 6, 1653.
Kristina.
Stockholm, June 6, 1653.
Swedish translation of the original (my own):
Ni kommer att lära av monsieur Bourdelot i vilket tillstånd jag befinner mig för närvarande, han skall berätta för Er om de högaktningskänslor som jag har för Era förtjänster, jag ber Er att vara helt säker på det och att tro att jag skall behålla dem hela mitt liv, såsom Ni såg dem födas av kunskapen som jag hade om vad Ni är värd. Bevara mig Er vänskap och var säker på att det inte finns någon som anser Er vara lika med mig.
Kristina.
Stockholm, den 6 juni [1653].
English translation of the original (my own):
You will learn from Monsieur Bourdelot the state in which I am for the present, he will inform you of the feelings of esteem that I keep for your merit, I beg you to be entirely assured of it and to believe that I will keep them all my life, such as you saw them born by the knowledge that I had of what you are worth. Preserve me your friendship, and be certain that there is no one who esteems you as equal to me.
Kristina.
Stockholm, June 6 [1653].
Above: Kristina.
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Kristina's letter to Claude Saumaise's widow Anne Mercier, dated December 9/19 (New Style), 1653
Sources:
L'amateur d'autographes, volume 1, pages 30 to 31, by Étienne Charavay, 1862
Lettres autographes composant la collection de M. Alfred Bovet, volume 1, page 46, by Étienne Charavay, 1887
Correspondance et papiers politiques et astronomiques d'Ismaël Boulliau (1605-1694), XXXI, views 239, 240, 241 and 242; Gallica, Bibliothèque nationale de France
Claudii Salmasii epistolæ, pages LXXI to LXXII, by Claude Saumaise, compiled and edited by Antonius Clementius, 1656
Mémoires de littérature de M. de Salengre, volume 2, part 1, page 222, published by Pierre Nicolas Desmolets, 1717
Mémoires concernant Christine, volume 1, page 233, Johan Arckenholtz, 1751
Lettres choisies de Christine, reine de Suède à Descartes, Gassendi, Grotius, Pascal, Bayle, page 117, Hardi Filocrate, 1760
"The piece that we are publishing today is again borrowed from the collection of autographs that Monsieur Chavaray the Elder must sell next month. This is a very remarkable letter from Kristina, Queen of Sweden, addressed to Madame Saumaise on the death of her husband, undoubtedly towards the end of September 1653. ...
We find the following passage in La bibliothèque des auteurs de Bourgogne, by Papillon, in the article Saumaise: 'It is assured that shortly before his death, he made his wife promise, by oath, that she would throw all the papers which were in a certain cupboard that he had in Leiden, and where were the writings which he had prepared against different adversaries. She executed, it is said, this order very punctually, and was even very reprimanded by Queen Kristina, in a letter she wrote to her on the death of her husband, and which I have seen in the original, with the others that have I cited above. However, his children saved several works from shipwreck, most of which subsequently saw the light of day, and in which, although the author did not put the finishing touches, we still recognise his rare knowledge.'
Oddly enough, the letter from Kristina that Papillon speaks of here is the same one that we announced at the beginning. It is a piece of indignant eloquence, where anger, concentrated for a long time, finally bursts forth like a solemn and sovereign vengeance. Here is the text of this epistle, which is entirely written in Kristina's hand."
The letter:
Si la mort du grand Saumaise est aujourdhuy le sujet des desplaisirs de tout ce qu'il y a de gens raisonnables au monde, et que de touttes parts on vous en console, jugés quel doit estre mon ressentiment dans cette perte irréparable. Vous savés quelle estoit lestime dont j'honores son service, et vous estes tesmoins que j'avois pour luy des sentiments de tendresse aussi veritables que je les aurois peu avoir pour mon père. J'estois sur le point de luy en renouveller les protestations lors que la funeste nouvelle de sa mort me fist tomber la plusme de la main, et me laissa sans autre pansée que celle de regretter la perte dune personne qui mestoit si chere. J'estois au desespoir de sa mort et j'estois inconsolable de me voir privée de la satisfaction de me pouvoir justifier auprès de luy du tort qui me faisait de me soupsonner capable de changement. Immaginés-vous après cela quels sont les mouvements de douleur que jay ressenti, et nesperés pas que jantreprenne de vous consoler. Vostre douleur est juste, et vous devés emploier le reste de vos jours à pleurer ceste perte, et le crime d'homicide que vous aves commis sur ses escrits. Estes vous si ennemie de vostre propre gloire et de la memoire du defunct, que vous aies ozé profaner vos mains par un semblable sacrilege. Vostre obeissance est cruelle, et je ne vous pardonneray jamais davoir fait mourir pour la seconde fois celluy de tous les hommes qui meritoit le mieux d'estre immortel:
Pardonnes, je vous prie, à ce transport; l'indignation memporte et je ne puis mempecher de vous reprocher cette perte inestimable que je voudrois pouvoir rachetter par un tresor; mais puisque le malheur a voulu que nous eussions un si ample sujet de regretter cette mort, il est juste que par les ressentiments que j'en tesmoigne je me justifie du soupsons destre mediocrement intéressée à la gloire de ce grand homme. C'est ce qui me reste à faire pour me laver du crime que vous supposés. Mais quoy que vous ayez fait pour me donner sujet de me plaindre de vous, je me souviendray pourtant tousjours que vous estes la veusve de ce mesme Saumaise que jay estimé comme un prodige du savoir, que iay aimé comme un père, et dont j'honoreres la memoire toute ma vie. Je m'en souviendres tousiours et je feres voir en vous et en ses enfants lamitié et l'estime que jay eue pour le defunt. Il ne tiendra qua vous de me faire savoir en quoy je vous poures, et soies certaine qu'il ny a rien que je ne face pour vostre satisfaction, pourveu que je n'ignore en quoy je vous poures estre utile. Pour ce quest de vostre fils dont vous me parles, sachés que je prétan davoir part en son éducation et que je veux que vous m'en rendiés comte, puisque je veux contribuer, autant qui dependra de moy, à le rendre digne fils d'un si grand père.
Je suis,
CHRISTINE.
With modernised spelling (with Kristina's spelling mistakes preserved as much as possible):
Si la mort du grand Saumaise est aujourd'hui le sujet des déplaisirs de tout ce qu'il y a de gens raisonnables au monde, et que de toutes parts on vous en console, jugez quel doit être mon ressentiment dans cette perte irréparable. Vous savez quelle était l'estime dont j'honorai son service, et vous êtes témoins [sic] que j'avais pour lui des sentiments de tendresse aussi véritables que je les aurais pu avoir pour mon père. J'étais sur le point de lui en renouveller les protestations lorsque la funeste nouvelle de sa mort me fît tomber la plume de la main et me laissa sans autre pansée [sic] que celle de regretter la perte dune personne qui m'était si chère. J'étais au désespoir de sa mort, et j'étais inconsolable de me voir privée de la satisfaction de me pouvoir justifier auprès de lui du tort qu'i[l] me faisait de me soupsonner [sic] capable de changement. Immaginez-vous [sic] après cela quels sont les mouvements de douleur que j'ai ressenti, et n'espérez pas que j'antreprenne [sic] de vous consoler. Votre douleur est juste, et vous devez employer le reste de vos jours à pleurer cette perte et le crime d'homicide que vous avez commis sur ses écrits. Êtes vous si ennemie de votre propre gloire et de la mémoire du défunt que vous ayez osé profaner vos mains par un semblable sacrilège? Votre obéissance est cruelle, et je ne vous pardonnerai jamais d'avoir fait mourir pour la seconde fois celui de tous les hommes qui méritait le mieux d'être immortel!
Pardonnez, je vous prie, à ce transport; l'indignation m'emporte, et je ne puis m'empêcher de vous reprocher cette perte inestimable que je voudrais pouvoir racheter par un trésor. Mais puisque le malheur a voulu que nous eussions un si ample sujet de regretter cette mort, il est juste que, par les ressentiments que j'en témoigne, je me justifie du soupsons [sic] d'être médiocrement intéressée à la gloire de ce grand homme. C'est ce qui me reste à faire pour me laver du crime que vous supposez. Mais, quoique vous ayez fait pour me donner sujet de me plaindre de vous, je me souviendrai pourtant toujours que vous êtes la veuve de ce même Saumaise que j'ai estimé comme un prodige du savoir, que j'ai aimé comme un père, et dont j'honorerai la mémoire toute ma vie. Je m'en souviendrai toujours, et je ferai voir en vous et en ses enfants l'amitié et l'estime que j'ai eue pour le défunt.
Il ne tiendra qu'à vous de me faire savoir en quoi je vous pourrai, et soyez certaine qu'il ny a rien que je ne face [sic] pour votre satisfaction, pourvu que je n'ignore en quoi je vous pourrai être utile. Pour ce qu'est de votre fils, dont vous me parlez, sachez que je prétan[ds] [sic] d'avoir part en son éducation et que je veux que vous m'en rendiez com[p]te, puisque je veux contribuer, autant qu'i[l] dépendra de moi, à le rendre digne fils d'un si grand père.
Je suis
Christine.
With modernised spelling:
Si la mort du grand Saumaise est aujourd'hui le sujet des déplaisirs de tout ce qu'il y a de gens raisonnables au monde, et que de toutes parts on vous en console, jugez quel doit être mon ressentiment dans cette perte irréparable. Vous savez quelle était l'estime dont j'honorai son service, et vous êtes témoin que j'avais pour lui des sentiments de tendresse aussi véritables que je les aurais pu avoir pour mon père. J'étais sur le point de lui en renouveller les protestations lorsque la funeste nouvelle de sa mort me fît tomber la plume de la main et me laissa sans autre pensée que celle de regretter la perte dune personne qui m'était si chère. J'étais au désespoir de sa mort, et j'étais inconsolable de me voir privée de la satisfaction de me pouvoir justifier auprès de lui du tort qu'il me faisait de me soupçonner capable de changement. Imaginez-vous après cela quels sont les mouvements de douleur que j'ai ressenti, et n'espérez pas que j'entreprenne de vous consoler. Votre douleur est juste, et vous devez employer le reste de vos jours à pleurer cette perte et le crime d'homicide que vous avez commis sur ses écrits. Êtes vous si ennemie de votre propre gloire et de la mémoire du défunt que vous ayez osé profaner vos mains par un semblable sacrilège? Votre obéissance est cruelle, et je ne vous pardonnerai jamais d'avoir fait mourir pour la seconde fois celui de tous les hommes qui méritait le mieux d'être immortel!
Pardonnez, je vous prie, à ce transport; l'indignation m'emporte, et je ne puis m'empêcher de vous reprocher cette perte inestimable que je voudrais pouvoir racheter par un trésor. Mais puisque le malheur a voulu que nous eussions un si ample sujet de regretter cette mort, il est juste que, par les ressentiments que j'en témoigne, je me justifie du soupçons d'être médiocrement intéressée à la gloire de ce grand homme. C'est ce qui me reste à faire pour me laver du crime que vous supposez. Mais, quoique vous ayez fait pour me donner sujet de me plaindre de vous, je me souviendrai pourtant toujours que vous êtes la veuve de ce même Saumaise que j'ai estimé comme un prodige du savoir, que j'ai aimé comme un père, et dont j'honorerai la mémoire toute ma vie. Je m'en souviendrai toujours, et je ferai voir en vous et en ses enfants l'amitié et l'estime que j'ai eue pour le défunt.
Il ne tiendra qu'à vous de me faire savoir en quoi je vous pourrai, et soyez certaine qu'il ny a rien que je ne fasse pour votre satisfaction, pourvu que je n'ignore en quoi je vous pourrai être utile. Pour ce qu'est de votre fils, dont vous me parlez, sachez que je prétends d'avoir part en son éducation et que je veux que vous m'en rendiez compte, puisque je veux contribuer, autant qu'il dépendra de moi, à le rendre digne fils d'un si grand père.
Je suis
Christine.
Copy of the letter from the Ismaël Boulliau collection at the National Library of France):
Si la mort du grand Saumaise est aujourd'huy le Subject des desplaisirs de tout ce qu'il y a de gens raisonnables au monde, & que de toutes parts on vous en console, juges quel doibt estre mon ressentiment dans cette perte irreparable. Vous scaves quelle estoit l'estime dont j'honorois Son merite, et vous estes tesmoin que j'auois pour luy des sentimens de tendresse aussi veritable[s]; que j'aurois pû auoir pour vn pere. j'estois sur le poinct de luy en renouueller les protestations, lors que la funeste nouuelle de cette mort me fit tomber la plume de la main & me laissa Sans autre pensee, que celle de regretter la perte d'vne personne que j'estimois si chere. J'estois au desespoir de sa mort, & j'estois inconsolable de me voir priuee de la Satisfaction de me pouuoir justifier aupres de luy du tort qu'il me faisoit de me Soupçonner capable de changement. jmagines vous apres cela quels Sont les Sentimens de douleur que j'ay resentis, & n'esperes pas de moy que j'entreprene de vous consoler. Vostre douleur est juste & vous deves emploier le reste de vos jours a pleurer cette perte, & le crime d'homicide que vous aues commis Sur ses escrits. estes vous Si ennemie de vostre propre gloire, & de la memoire du defunct, que vous ayes osé prophaner vos mains par vn Semblable sacrilege? Vostre obeissance est cruelle, je ne vous pardonneray jamais d'auoir faict mourir pour la Seconde fois celluy de tous qui meritoit le mieux d'estre immortel. Pardonnes je vous prie a ce transport, l'indignation m'emporte, & je ne puis m'empescher de vous reprocher cette perte inestimable, que je voudrois rachepter pour par vn tresor. Mais puis que le malheur a voulu que nous eussions un Si ample Subject de regretter cette mort, il est juste que par les resentimens que j'en tesmoigne, je me justifie des Soupçons d'estre mediocrement interessee a la gloire de vn ce grand homme. C'est ce qui me reste a faire pour me lauer d'vn crime que vous m'imposes, & je croy que vous l'aues faict, pour me donner Subject de me plaindre de vous. Je me Souuiendrai pourtant tousjours que vous estes la ve[u]fue de ce mesme Saumaise que j'ay estimé comme vn prodige de Scauoir, que j'ay aymé comme vn pere, & dont j'honoreray la memoire toute ma vie. Je [...] m'en Souuiendray tousjours, & je feray voir en vous & en Ses enfans l'estime & l'amitié que jay eu pour le defunct. Jl ne tiendra qu'a vous de me faire Scauoir en quoy je vous pourray fauoriser, & Soyes certaine qu'il n'y a rien que je ne face pour vostre Satisfaction, pourveu que je n'ignore pas en quoy je vous pourrai estre vtile. Pource qui est de vostre fils dont vous me parles, saches que je pretens avoir part a Son education, & que je veux que vous men rendies compte, puis que je veux contribuer autant qu'il dependra de moy de le rendre digne d'un Si grand pere.
Christine.
With modernised spelling:
Si la mort du grand Saumaise est aujourd'hui le sujet des déplaisirs de tout ce qu'il y a de gens raisonnables au monde et que de toutes parts on vous en console, jugez quel doit être mon ressentiment dans cette perte irréparable. Vous savez quelle était l'estime dont j'honorais son mérite, et vous êtes témoin que j'avais pour lui des sentiments de tendresse aussi véritables que j'aurais pu avoir pour un père. J'étais sur le point de lui en renouveller les protestations lorsque la funeste nouvelle de cette mort me fit tomber la plume de la main et me laissa sans autre pensée que celle de regretter la perte d'une personne que j'estimais si chère. J'étais au désespoir de sa mort, et j'étais inconsolable de me voir privée de la satisfaction de me pouvoir justifier auprès de lui du tort qu'il me faisait de me soupçonner capable de changement. Imaginez-vous, après cela, quels sont les sentiments de douleur que j'ai ressentis, et n'espérez pas de moi que j'entreprenne de vous consoler. Votre douleur est juste, et vous devez employer le reste de vos jours à pleurer cette perte et le crime d'homicide que vous avez commis sur ses écrits. Êtes-vous si ennemie de votre propre gloire et de la mémoire du défunt que vous ayez osé profaner vos mains par un semblable sacrilège? Votre obéissance est cruelle. Je ne vous pardonnerai jamais d'avoir fait mourir pour la seconde fois celui de tous qui méritait le mieux d'être immortel.
Pardonnez, je vous prie, à ce transport. L'indignation m'emporte, et je ne puis m'empêcher de vous reprocher cette perte inestimable, que je voudrais racheter par un trésor. Mais, puisque le malheur a voulu que nous eussions un si ample sujet de regretter cette mort, il est juste que, par les ressentiments que j'en témoigne, je me justifie des soupçons d'être médiocrement intéressée à la gloire de ce grand homme. C'est ce qui me reste a faire pour me laver d'un crime que vous m'imposez, et je crois que vous l'avez fait pour me donner sujet de me plaindre de vous. Je me souviendrai pourtant toujours que vous êtes la veuve de ce même Saumaise que j'ai estimé comme un prodige de savoir, que j'ai aimé comme un père, et dont j'honorerai la mémoire toute ma vie.
Je m'en souviendrai toujours, et je ferai voir en vous et en ses enfants l'estime et l'amitié que j'ai eu pour le défunt. Il ne tiendra qu'à vous de me faire savoir en quoi je vous pourrai favoriser, et soyez certaine qu'il n'y a rien que je ne fasse pour votre satisfaction, pourvu que je n'ignore pas en quoi je vous pourrai être utile. Pour ce qui est de votre fils dont vous me parlez, sachez que je prétends avoir part à son éducation et que je veux que vous m'en rendiez compte, puisque je veux contribuer autant qu'il dépendra de moi de le rendre digne d'un si grand père.
Christine.
Clementius' transcript of the letter:
MADAME,
Si la mort du grand SAUMAISE est aujourd'huy le subject des desplaisirs de tout ce qu'il y a de gens raisonnables au Monde, & que de toutes parts l'on vous en console; jugez quel doit estre mon ressentiment dans cette perte irreparable: vous sçavez quelle estoit l'estime, dont j'honnorois son merite; & vous estes tesmoing, que j'avois pour luy des sentimens de tendresse außy veritables, que je les aurois peu avoir pour un Pere: j'étois sur le point de luy en renouveller les protestations, lors que la funeste nouvelle de cette mort inopinée me fist tomber la plume de la main, & me laisser sans autre pensée, que cette, de regretter la perte d'une personne qui m'étoit si chere. Imaginez vous apres cela quels sont les mouvemens des douleurs que j'ay reßentis; & n'esperez pas de moy que j'entreprenne de vous consoler: vostre douleur est juste, & vous devez employer le reste de vos jours à pleurer cette perte, & le crime d'hommicide, que vous avez commis sur ses escrits. Estes vous si ennemie de vostre propre gloire, & de la memoire du deffunct, que vous avez osé profaner vos mains par un tel sacrilege? vostre obeissance est cruelle, & je ne vous pardonneray jamais, d'avoir fait mourir pour la seconde fois celuy de tous les hommes qui meritoit le mieux d'estre immortel. Pardonnez je vous prie la transport, l'indignation m'emporte, & je ne puis m'empescher de vous reprocher cette perte inestimable, que je voudrois pouvoir rachetter par un tresor. Mais puis que le malheur à voulu que nous eussions un si ample subject de regretter cette mort, il est juste que par les resentimens que j'en tesmoigne, je me justifie des soupçons d'estre mediocrement intereßée à la gloire de ce grand homme; c'est ce qui me reste a faire pour me laver du crime que vous m'imposez. Et quoy que vous ayez fait pour me donner subject de me plaindre de vous, je me souviendray pourtant toujours que vous estes la vefve de ce mesme Saumaise, que j'ay aymé comme un Pere, & dont j'honoreray toute ma vie la memoire. Ie m'en souviendray toujours & je feray voir en vous, & en ses enfans l'amitjé & l'estime que j'ay portée au defunct; il ne tiendra qu'à vous de me faire sçavoir en quoy je pourray vous favoriser, & soyez certaine qu'il n'y a rien que je ne faße pour vostre satisfaction, pourveu que je n'ignore en quoy je pourray vous estre utile. Et pour ce qui est de vostre Fils, dont vous me parlez, sachez que je pretend d'avoir part à son education, & que je veux que vous mesme m'en rendiez conte, puis que je veux contribuer autant qu'il dependra de moy à le rendre digne Fils d'un si grand Pere.
CHRISTINE.
With modernised spelling:
Madame,
Si la mort du grand Saumaise est aujourd'hui le sujet des déplaisirs de tout ce qu'il y a de gens raisonnables au monde, et que de toutes parts l'on vous en console, jugez quel doit être mon ressentiment dans cette perte irreparable. Vous savez quelle était l'estime dont j'honorais son mérite, et vous êtes témoin que j'avais pour lui des sentiments de tendresse aussi véritables que je les aurais pu avoir pour un père.
J'étais sur le point de lui en renouveler les protestations lorsque la funeste nouvelle de cette mort inopinée me fit tomber la plume de la main et me laisser sans autre pensée que cette: de regretter la perte d'une personne qui m'était si chère. Imaginez-vous après cela quels sont les mouvements des douleurs que j'ai ressentis, et n'espérez pas de moi que j'entreprenne de vous consoler. Votre douleur est juste, et vous devez employer le reste de vos jours à pleurer cette perte et le crime d'homicide que vous avez commis sur ses écrits. Êtes-vous si ennemie de votre propre gloire et de la mémoire du défunt que vous avez osé profaner vos mains par un tel sacrilège? Votre obéissance est cruelle, et je ne vous pardonnerai jamais d'avoir fait mourir pour la seconde fois celui de tous les hommes qui méritait le mieux d'être immortel.
Pardonnez, je vous prie, la transport. L'indignation m'emporte, et je ne puis m'empêcher de vous reprocher cette perte inestimable que je voudrais pouvoir racheter par un trésor. Mais, puisque le malheur à voulu que nous eussions un si ample sujet de regretter cette mort, il est juste que, par les ressentiments que j'en témoigne, je me justifie des soupçons d'être médiocrement intéressée à la gloire de ce grand homme. C'est ce qui me reste à faire pour me laver du crime que vous m'imposez. Et, quoique vous ayez fait pour me donner sujet de me plaindre de vous, je me souviendrai pourtant toujours que vous êtes la veuve de ce même Saumaise, que j'ai aimé comme un père, et dont j'honorerai toute ma vie la mémoire.
Je m'en souviendrai toujours, et je ferai voir en vous et en ses enfants l'amitié et l'estime que j'ai portée au défunt. Il ne tiendra qu'à vous de me faire savoir en quoi je pourrai vous favoriser, et soyez certaine qu'il n'y a rien que je ne fasse pour votre satisfaction, pourvu que je n'ignore en quoi je pourrai vous être utile. Et pour ce qui est de votre fils, dont vous me parlez, sachez que je prétends d'avoir part à son éducation et que je veux que vous-même m'en rendiez compte, puisque je veux contribuer, autant qu'il dépendra de moi, à le rendre digne fils d'un si grand père.
Christine.
Desmolets' transcript of the letter:
Si la mort du grand Saumaise est aujourd'hui le sujet des déplaisirs de tout ce qu'il y a de gens raisonnables au monde, & que de toutes parts on vous en console, jugez quel doit être mon ressentiment dans cette perte irréparable. Vous savez quelle estoit l'estime dont j'honorai son mérite, & vous estes tesmoin que j'avois pour lui des sentimens de tendresse aussi véritables que je les aurois pû avoir pour un père. J'étois sur le point de lui en renouveller les protestations, lors que la funeste nouvelle de sa mort me fist tomber la plume de la main, & me laissa, sans autre pensée que celle de regretter la perte d'une personne qui m'étoit si chére. J'estois au desespoir de sa mort, & j'estois inconsolable de me voir privée de la satisfaction de me pouvoir justifier auprès de lui du tort qu'il me faisoit de me soupçonner capable de changement. Imaginé vous après cela quels sont les mouvemens de douleur que j'ai resentis, & n'esperé pas que j'entreprenne de vous consoler. Vostre douleur est juste, & vous devez employer le reste de vos jours, a pleurer cette perte, & le crime d'homicide que vous avez commis sur ses escrits. Estes vous si ennemie de vostre propre gloire & de la mémoire du défunct que vous ayez ozé profaner vos mains par un semblable sacrilége. Vostre obéïssance est cruelle, & je ne vous pardonnerài jamais, d'avoir fait mourir pour la seconde fois, cellui de tous les hommes qui méritoit le mieux d'estre immortel. Pardonnez je vous prie à ce transport; l'indignation m'emporte, & je ne puis m'empêcher de vous reprocher cette perte inestimable que je voudrois pouvoir rachetter par un trésor. Mais, puis que le malheur a voulu que nous eussions un si ample sujet de regretter cette mort, il est juste que par les resentimens que j'en témoigne je me justifie du soupçon d'être médiocrement interessée à la gloire de ce grand homme. C'est ce qui me reste a faire pour me laver du crime que vous m'imposez; mais quoi que vous ayez fait pour me donner sujet de me plaindre de vous, je me souviendrai pourtant toûjour que vous êtes la veufve de ce même Saumaise que j'ai estimé comme un prodige de savoir, que j'ai aimé comme un père, & dont j'honorerai toute ma vie la mémoire. Je m'en souviendrai toûjours & je ferai voir en vous & en ses enfans l'amitié & l'estime que j'ai eûë pour le défunct. Il ne tiendra qu'à vous de me faire savoir en quoi je pourai vous favoriser, & soyez certaine qu'il n'y a rien que je ne fasse pour vostre satisfaction pourvû que je n'ignore en quoi je vous pourrai estre utile. Pour ce qu'est de vostre fils dont vous me parlez, sachez que je prétens avoir part à son éducation & que je veux que vous m'en rendiez compte, puis que je veux contribuer autant qu'il dépendra de moi, à le rendre digne fils d'un si grand Pére. Je suis,
CHRISTINE.
With modernised spelling:
Si la mort du grand Saumaise est aujourd'hui le sujet des déplaisirs de tout ce qu'il y a de gens raisonnables au monde, et que de toutes parts on vous en console, jugez quel doit être mon ressentiment dans cette perte irréparable. Vous savez quelle était l'estime dont j'honorai son mérite, et vous êtes témoin que j'avais pour lui des sentiments de tendresse aussi véritables que je les aurais pu avoir pour un père. J'étais sur le point de lui en renouveller les protestations lorsque la funeste nouvelle de sa mort me fît tomber la plume de la main et me laissa sans autre pensée que celle de regretter la perte d'une personne qui m'était si chère. J'étais au désespoir de sa mort, et j'étais inconsolable de me voir privée de la satisfaction de me pouvoir justifier auprès de lui du tort qu'il me faisait de me soupçonner capable de changement. Imaginez-vous après cela quels sont les mouvements de douleur que j'ai resentis, et n'espérez pas que j'entreprenne de vous consoler. Votre douleur est juste, et vous devez employer le reste de vos jours à pleurer cette perte et le crime d'homicide que vous avez commis sur ses écrits. Êtes-vous si ennemie de votre propre gloire et de la mémoire du défunt que vous ayez osé profaner vos mains par un semblable sacrilège? Votre obéissance est cruelle, et je ne vous pardonnerai jamais d'avoir fait mourir pour la seconde fois celui de tous les hommes qui méritait le mieux d'être immortel. Pardonnez, je vous prie, à ce transport; l'indignation m'emporte, et je ne puis m'empêcher de vous reprocher cette perte inestimable que je voudrais pouvoir racheter par un trésor. Mais, puisque le malheur a voulu que nous eussions un si ample sujet de regretter cette mort, il est juste que par les ressentiments que j'en témoigne, je me justifie du soupçon d'être médiocrement intéressée à la gloire de ce grand homme. C'est ce qui me reste a faire pour me laver du crime que vous m'imposez; mais quoique vous ayez fait pour me donner sujet de me plaindre de vous, je me souviendrai pourtant toujours que vous êtes la veuve de ce même Saumaise que j'ai estimé comme un prodige de savoir, que j'ai aimé comme un père, et dont j'honorerai toute ma vie la mémoire. Je m'en souviendrai toujours, et je ferai voir en vous et en ses enfants l'amitié et l'estime que j'ai eue pour le défunt. Il ne tiendra qu'à vous de me faire savoir en quoi je pourrai vous favoriser, et soyez certaine qu'il n'y a rien que je ne fasse pour votre satisfaction, pourvu que je n'ignore en quoi je vous pourrai être utile. Pour ce qu'est de votre fils dont vous me parlez, sachez que je prétends avoir part à son éducation et que je veux que vous m'en rendiez compte, puisque je veux contribuer autant qu'il dépendra de moi, à le rendre digne fils d'un si grand père. Je suis
Christine.
Arckenholtz's transcript of the letter (he corrected Kristina's grammar):
Si la mort du grand Saumaise est aujourdhui le sujèt de déplaisir de tout ce qu'il y a de gens raisonnables au monde, & que de toute part l'on vous en console; jugez quel doit être mon ressentiment dans cette perte irréparable. Vous savez quelle étoit l'estime que j'honnorois son mérite & vous êtes témoin que j'avois pour lui des sentimens de tendresse aussi véritables que je les aurois pû avoir pour un Père. J'étois sur le point de lui en renouveller les protestations lorsque la funeste nouvelle de cette mort inopinée me fit tomber la plume de la main, & me laissa sans autre pensée que celle de regretter la perte d'une Personne qui m'étoit si chére. Imaginez-vous après cela quels sont les mouvemens de douleur que J'ai ressentis, & n'espèrez pas de moi que j'entreprenne de vous consoler. Votre douleur est juste, & vous devez emploier le reste de vos jours à pleurer cette perte & le crime d'homicide que vous avez commis sur ses écrits. Etes-vous si ennemie de votre propre gloire & de la mémoire du Défunct, que vous aïez osé profaner vos mains par un tel sacrilége? Votre obéissance est cruelle, & je ne vous pardonnerai jamais d'avoir fait mourir pour la seconde fois celui des hommes qui méritoit le mieux d'être immortel. Pardonnez, je vous prie, ce transport. L'indignation m'emporte, & je ne puis m'empêcher de vous reprocher cette perte inestimable, que je voudrois pouvoir racheter par un trésor. Mais puisque le malheur a voulu que nous eussions un si ample sujèt de regretter cette mort; il est juste que par le ressentiment que j'en témoigne, je me justifie des soupçons d'être médiocrement intéressée à la gloire de cet homme. C'est ce que me reste à faire pour me laver du crime que vous m'imposez: & quoique vous aïez faite pour me donner sujèt de me plaindre de vous, je me souviendrai pourtant que vous êtes la Veuve de ce même Saumaise que j'ai aimé comme un Père, & dont j'honnorerai toute ma vie la mémoire. Je m'en souviendrai toûjours & je ferai voir en vous & en ses Enfans l'amitié & l'estime que j'ai portée au Défunct. Il ne tiendra qu'à vous de me faire savoir en quoi je pourrai vous favoriser, & soïez certaine, qu'il n'y a rien que je ne fasse pour votre satisfaction, pourvû que je n'ignore pas en quoi je pourrai vous être utile. Et pour ce qui est de votre fils dont vous me parlez, sachez que je prétens avoir part à son éducation, & que je veux que vous-même m'en rendiez compte, puisque je veux contribuer, autant qu'il dépendra de moi, à le rendre digne fils d'un si grand Père.
Christine.
Filocrate's transcript of the letter:
Si la mort de votre illustre Epoux excite aujourd'hui les regrets de tous les gens raisonnables, & si de toute part l'on s'efforce de vous consoler; jugez donc quel doit être l'affliction douloureuse que cette perte irréparable me cause. Vous connoissiez l'estime que je faisois de son mérite & de son cœur, & vous n'ignorez pas les sentimens de tendresse & de vénération qu'il avoit su m'inspirer. J'étois sur le point de lui renouveller ces assurances, lorsque la funeste nouvelle de cette mort inopinée me fit tomber la plume de la main. Le seul sentiment que j'éprouvai fut celui de regret & de la douleur. Peignez-vous, s'il se peut, ma triste situation d'après ces mouvemens confus, mais justes: jugez donc si je puis moi-même vous consoler; je ne l'entreprenderai pas dans la crainte de vous causer de nouvelles douleurs. Votre affliction est vive & sensible, & vous devez employer le reste de vos jours à pleurer cette perte, & le crime d'homicide que vous avez commis sur ses écrits. Etes-vous donc si ennemie de votre propre gloire & de la réputation du défunt, pour avoir osé souiller vos mains téméraires par un tel sacrilege? Votre obéissance est cruelle, & je ne vous pardonnerai jamais d'avoir fait mourir pour la seconde fois celui des hommes qui méritoit le mieux d'être immortel. Pardonnez, je vous prie, ce transport d'indignation qui m'emporte, & je ne puis m'empêcher de vous reprocher cette perte inestimable, que je voudrois pouvoir racheter par ce que j'ai de plus précieux: mais puisque le barbare destin me donne un si ample sujet de regretter cette mort; je me justifie des soupçons d'être médiocrement intéressée à la gloire de cet illustre Savant. Quelque chose que vous ayez faite pour me donner sujet de me plaindre de vous, je me souviendrai pourtant que vous êtes la veuve de ce même Saumaise, que j'ai aimé comme un pere, & dont j'honorerai toute ma vie la mémoire. Je m'en souviendrai toujours, & je ferai voir en vous & en ses enfans l'estime & l'amitié que je lui ai porté.
Ce 19 Décembre 1653.
Ce 19 Décembre 1653.
Swedish translation of Desmolets' transcript (my own):
Om den store Saumaises död idag är föremål för alla förnuftiga människors missnöje i världen, och Ni tröstas från alla håll för det, bedöm hur jag känner mig vid denna irreparable förlust. Ni vet med vilken aktning jag hedrade hans förtjänst, och Ni är vittne till att jag hade känslor av ömhet för honom så sanna som jag kunde ha haft för en far. Jag var på väg att förnya mina försäkringar till honom när den ödesdigra nyheten om hans död fick mig att tappa pennan ur min hand och lämnade mig med någon annan tanke än att sörja förlusten av en person som var mig så kär. Jag var förtvivlad över hans död, och jag var otröstlig när jag såg mig själv berövad tillfredsställelsen av att kunna rättfärdiga mig själv för honom för det fel han gjorde mig för att jag misstänkte att jag var kapabel till förändring. Föreställ Er därefter vilken smärta jag kände, och förvänta Er inte att jag skall försöka trösta Er. Er smärta är rättvis, och Ni måste tillbringa resten av Era dagar med att sörja denna förlust och det mordbrott Ni har begått på hans skrifter. Är Ni så fientlig mot Eder egen ära och till minnet av den avlidne att Ni har vågat vanhelga Era händer med sådan helgerån? Er lydnad är grym, och jag vill aldrig förlåta Er för att Ni för andra gången har dödat den av alla människor som bäst förtjänade att vara odödliga. Förlåt, jag ber Er, denna transport; jag är överväldigad av indignation, och jag kan inte låta bli att förebrå Er denna ovärderliga förlust som jag skulle vilja kunna lösa med en skatt. Men emedan olyckan har velat att vi skulle ha så riklig anledning att ångra denna död, är det bara rättvist att genom känslan att jag vittnar om den; jag rättvisar mig från misstanken om att vara måttligt intresserad av denna store mans härlighet. Detta är vad som återstår för mig att göra, att rensa mig från det brott som Ni ålägger mig; men vad Ni än har gjort för att ge mig anledning att klaga på Er, så kommer jag alltid att minnas att Ni är ju änkan efter samme Saumaise som jag aktade för en prodige av kunskap, som jag älskade som en far, och vars minne jag skall hedra alla mina liv. Jag skall alltid minnas honom, och jag kommer att visa Er och hans barn den vänskap och den aktning som jag hade för den avlidne. Det kommer bara att vara upp till Er att låta mig veta hur jag kan hjälpa Er, och vara säker på att det inte finns något som jag inte kommer att göra för Er tillfredsställelse, så länge jag inte ignorerar hur jag kan vara användbar för Er. När det gäller Er son som Ni talar till mig om, vet att jag påstår att jag skulle ha del i hans utbildning och att jag vill att Ni skall inse detta, eftersom jag vill bidra så mycket som han kommer att vara beroende av mig, för att göra honom till en värdig son till en så stor far.
Jag är
Kristina.
English translation of Desmolets' transcript (my own):
If the death of the great Saumaise is today the subject of the displeasure of all reasonable people in the world, and you are consoled on all sides for it, judge what my feeling must be at this irreparable loss. You know the esteem with which I honoured his merit, and you are witness that I had feelings of tenderness for him as true as I could have had for a father. I was on the point of renewing my assurances to him when the fatal news of his death made me drop the pen from my hand and left me with no other thought than that of mourning the loss of a person who was so dear to me. I was in despair at his death, and I was inconsolable to see myself deprived of the satisfaction of being able to justify myself to him for the wrong he was doing me for suspecting that I was capable of change. Imagine thereafter what pain I felt, and do not expect me to attempt to console you. Your pain is just, and you must spend the rest of your days in mourning this loss and the crime of homicide you have committed on his writings. Are you so hostile to your own glory and to the memory of the deceased that you have dared to profane your hands by such sacrilege? Your obedience is cruel, and I will never forgive you for having put to death for the second time that of all men who best deserved to be immortal. Forgive, I beg you, this transport; I am overcome with indignation, and I cannot help reproaching you for this inestimable loss which I would like to be able to redeem with a treasure. But, since misfortune has willed that we should have such ample reason to regret this death, it is only fair that by the feeling that I bear witness to it; I justify myself from the suspicion of being moderately interested in the glory of this great man. This is what remains for me to do, to clear myself of the crime that you impose on me; but whatever you have done to give me reason to complain about you, I will always remember that you are the widow of that same Saumaise whom I esteemed a prodigy of knowledge, whom I loved like a father, and whose memory I will honour all my life. I will always remember him, and I will show you and his children the friendship and the esteem that I had for the deceased. It will only be up to you to let me know how I can help you, and be sure that there is nothing that I will not do for your satisfaction, as long as I do not ignore how I can be useful to you. As for your son of whom you speak to me, know that I claim to have a share in his education and that I want you to realise this, as I want to contribute as much as he will depend on me, to make him a worthy son of such a great father.
I am
Kristina.
Swedish translation of the Boulliau copy (my own):
Om den store Saumaises död idag är föremål för alla förnuftiga människors missnöje i världen och Ni tröstas från alla håll, bedöm hur jag känner mig vid denna irreparable förlust. Ni vet med vilken aktning jag hedrade hans förtjänst, och Ni är vittne till att jag hade känslor av ömhet för honom så sanna som jag kunde ha haft för en far. Jag var på väg att förnya mina försäkringar till honom när den ödesdigra nyheten om detta dödsfall fick pennan att falla ur min hand och lämnade mig med ingen annan tanke än att sörja förlusten av en person som jag aktade så högt. Jag var förtvivlad över hans död, och jag var otröstlig att se mig själv berövad tillfredsställelsen av att kunna rättfärdiga mig för honom för det fel han gjorde mig för att jag misstänkte att jag var kapabel till förändring. Föreställ Er därefter vilka känslor av smärta jag kände, och förvänta Er inte att jag skall försöka trösta Er. Er smärta är rättvis, och Ni måste tillbringa resten av Era dagar med att gråta över denna förlust och det mordbrott Ni har begått på hans skrifter. Är Ni så fientlig mot Er egen ära och mot minnet av den salige, att Ni har vågat vanhelga Era händer genom ett sådant helgerån? Er lydnad är grym. Jag kommer aldrig att förlåta Er för att Ni för andra gången dödade den som mest förtjänade att vara odödlig.
Förlåt, jag ber Er, denna transport. Jag är överväldigad av indignation, och jag kan inte låta bli att förebrå Er denna ovärderliga förlust, som jag skulle vilja lösa med en skatt. Men eftersom olyckan har velat att vi skulle ha så riklig anledning att sörja detta dödsfall, är det bara rimligt att jag, genom den förbittring som jag vittnar om den, rättfärdigar mina misstankar om att vara medelmåttiga i mitt intresse för denne store mans härlighet. Detta är vad som återstår för mig att göra för att rensa mig själv från ett brott som Ni ålägger mig, och jag tror att Ni har gjort det för att ge mig anledning att klaga på Er. Men jag skall alltid minnas att Ni är änkan efter denne samme Saumaise som jag ansåg vara en prodige av kunskap, som jag älskade som en far och vars minne jag skall hedra hela mitt liv.
Jag skall alltid minnas honom, och jag skall visa Er och hans barn den aktning och vänskap som jag hade för den salige. Det kommer bara att vara upp till Er att meddela mig på vilket sätt jag kan gynna Er, och vara försäkrad att det inte finns något som jag inte kommer att göra för Er tillfredsställelse, förutsatt att jag inte ignorerar på vilket sätt jag skulle kunna vara användbar för Er. När det gäller Er son som Ni talar till mig om, vet att jag påstår mig ha en del i hans utbildning och att jag vill att Ni skall ge mig en redogörelse för den, ty jag vill bidra med så mycket som det kommer att bero på mig att göra honom värdig en så stor far.
Kristina.
English translation of the Boulliau copy (my own):
If the death of the great Saumaise is today the subject of the displeasure of all reasonable people in the world and you are consoled on all sides, judge what my feeling must be at this irreparable loss. You know the esteem with which I honoured his merit, and you are witness that I had feelings of tenderness for him as true as I could have had for a father. I was about to renew my assurances to him when the fatal news of this death made the pen fall from my hand and left me with no other thought than that of mourning the loss of a person whom I esteemed so dearly. I was in despair at his death, and I was inconsolable to see myself deprived of the satisfaction of being able to justify myself to him for the wrong he was doing me for suspecting that I was capable of change. Imagine, after that, what feelings of pain I felt, and do not expect me to attempt to console you. Your pain is just, and you must spend the rest of your days weeping over this loss and the crime of homicide you have committed on his writings. Are you so hostile to your own glory and to the memory of the deceased that you have dared to profane your hands by such a sacrilege? Your obedience is cruel. I will never forgive you for killing for the second time the one who most deserved to be immortal.
Forgive, I beg you, this transport. I am overcome with indignation, and I cannot help reproaching you for this inestimable loss, which I would like to redeem with a treasure. But, as misfortune has willed that we should have such ample reason to mourn this death, it is only fair that, by the resentment that I bear witness to it, I justify my suspicions of being mediocre in my interest in the glory of this great man. This is what remains for me to do to clear myself of a crime that you impose on me, and I believe that you have done it to give me cause to complain of you. However, I will always remember that you are the widow of this same Saumaise whom I considered a prodigy of knowledge, whom I loved like a father, and whose memory I will honour all my life.
I will always remember him, and I will show to you and to his children the esteem and friendship that I had for the deceased man. It will only be up to you to let me know in what way I can favour you, and be certain that there is nothing that I will not do for your satisfaction, provided that I do not ignore in what way I could be useful to you. As for your son of whom you speak to me, know that I claim to have a part in his education and that I want you to give me an account of it, as I want to contribute as much as it will depend on me to make him worthy of such a great father.
Kristina.
Swedish spelling of Clementius' transcript (my own):
Madam,
Om den store Saumaises död i dag är föremål för alla förnuftiga människors missnöje i världen, och Ni tröstas från alla håll, bedöm hur jag känner mig vid denna irreparabla förlust. Ni vet med vilken aktning jag hedrade hans förtjänst, och Ni är vittne till att jag har haft känslor av ömhet för honom så sanna som jag kunde ha haft för en far.
Jag var precis på väg att förnya mina försäkringar till honom när den ödesdigra nyheten om detta oväntade dödsfall fick mig att tappa pennan ur min hand och lämna mig själv med ingen annan tanke än denna: att sörja förlusten av en människa som var mig så kär. Föreställ Er därefter vilka smärtrörelser jag kände, och förvänta Er inte att jag skall åta mig att trösta Er. Er smärta är rättvis, och Ni måste tillbringa resten av Era dagar med att gråta över denna förlust och över det mordbrott Ni har begått på hans skrifter. Är Ni så fientlig mot Er egen ära och mot minnet av den salige att Ni har vågat vanhelga Era händer genom en sådan helgerån? Er lydnad är grym, och jag kommer aldrig att förlåta Er för att Ni för andra gången har dödat den man som bäst förtjänade av dem alla att vara odödlig.
Förlåt, jag ber Er, transporten. Indignationen överväldigar mig, och jag kan inte hålla mig från att förebrå Er denna ovärderliga förlust som jag skulle vilja kunna lösa med en skatt. Men eftersom olyckan har velat att vi skulle ha så riklig anledning att ångra denna död, är det bara rimligt att jag, genom de känslor med vilka jag betygar om den, motiverar mina misstankar om att vara mediokert intresserad av denne store mans härlighet. Detta är vad som återstår för mig att göra för att tvätta mig från det brott som Ni ålägger mig. Och vad Ni än har gjort för att ge mig anledning att klaga på Er, så skall jag alltid minnas att Ni är änka efter denne samme Saumaise, som jag har älskat som en far, och vars minne jag skall hedra hela mitt liv.
Jag skall alltid minnas honom, och jag skall visa Er och hans barn den vänskap och den aktning jag hade för den salige. Det kommer att vara upp till Er att låta mig veta hur jag kan gynna Er, och var säker på att det inte finns något som jag inte kommer att göra för Er tillfredsställelse, så länge jag inte ignorerar hur jag kan vara användbar för Er. Och vad Er son beträffar, om vilken Ni talar till mig, vet att jag säger mig ha del i hans utbildning och att jag vill att Ni skall ge redogörelse för den för mig, ty jag vill bidra, så mycket som det beror på mig, att göra honom till en värdig son till en så stor far.
Kristina.
English translation of Clementius' transcript (my own):
Madame,
If the death of the great Saumaise is today the subject of the displeasure of all reasonable people in the world, and you are consoled on all sides, judge what my feeling must be at this irreparable loss. You know the esteem with which I honoured his merit, and you are witness that I have had feelings of tenderness for him as true as I could have had for a father.
I was just about to renew my protestations to him when the fatal news of this unexpected death made me drop the pen from my hand and leave myself with no other thought than this: to mourn the loss of a person who was so dear to me. Imagine after that what movements of pain I felt, and do not expect me to undertake to console you. Your pain is just, and you must spend the rest of your days weeping over this loss and over the crime of homicide you have committed on his writings. Are you so hostile to your own glory and to the memory of the deceased that you have dared to profane your hands by such a sacrilege? Your obedience is cruel, and I will never forgive you for having put to death for the second time the man who best deserved to be immortal out of them all.
Forgive, I beg you, the transport. Indignation overwhelms me, and I cannot keep myself from reproaching you for this inestimable loss which I would like to be able to redeem with a treasure. But, as misfortune has willed that we should have such ample reason to regret this death, it is only fair that, by the feelings with which I bear witness to it, I justify my suspicions of being mediocrely interested in the glory of this great man. This is what remains for me to do to wash myself of the crime that you impose on me. And, whatever you have done to give me reason to complain about you, I shall always remember that you are the widow of this same Saumaise, whom I have loved like a father, and whose memory I shall honour all my life.
I shall always remember him, and I will show to you and to his children the friendship and the esteem that I had for the deceased. It will be up to you to let me know how I can favour you, and be certain that there is nothing that I will not do for your satisfaction, as long as I do not ignore how I can be useful to you. And as for your son, of whom you speak to me, know that I claim to have a share in his education and that I want you to give an account of it to me, for I want to contribute, as much as it will depend on me, to make him a worthy son of such a great father.
Kristina.
Swedish translation of the original (my own):
Om den store Saumaises död idag är föremål för alla förnuftiga människors missnöje i världen, och om man tröstar Er för det, bedöm hur jag känner mig vid denna irreparabla förlust. Ni vet med vilken aktning jag hedrade hans tjänst, och Ni är vittne till att jag hade känslor av ömhet för honom så äkta som jag kunde ha haft för min far. Jag höll på att förnya mina försäkringar till honom när den ödesdigra nyheten om hans död fick pennan att falla ur min hand och lämnade mig med någon annan tanke än att beklaga förlusten av en person som var mig så kär. Jag var förtvivlad över hans död, och jag var otröstlig över att se mig själv berövad tillfredsställelsen av att kunna rättfärdiga för honom det fel han gjorde mig genom att misstänka mig för att kunna förändras. Föreställ Er härefter vilka smärtrörelser jag har känt, och hoppas inte att jag skall åta mig att trösta Er. Er smärta är rättvis, och Ni måste tillbringa resten av Era dagar med att gråta över denna förlust och mordbrottet som Ni har begått mot hans skrifter. Är Ni en sådan fiendska till Er egen ära och till minnet av den avlidne att Ni har vågat vanhelga Era händer med en sådan helgerån? Er lydnad är grym, och jag kommer aldrig att förlåta Er för att Ni för andra gången har dödat den av alla män som bäst förtjänade att vara odödlig!
Förlåt, jag ber Er, denna transport; indignationen överväldigar mig, och jag kan inte hålla mig från att förebrå Er denna inestimabla förlust, som jag skulle vilja kunna lösa med en skatt. Men eftersom olyckan har gjort att vi har så mycket anledning att ångra detta dödsfall, är det bara det att jag, genom den förbittring som jag visar, motiverar misstanken om att vara medelmåttigt intresserad av denna store mans härlighet. Detta är vad som återstår för mig att göra för att rena mig från brottet Ni antar. Men vad Ni än har gjort för att ge mig anledning att klaga på Er, så kommer jag likväl alltid att minnas att Ni är änka efter denne samme Saumaise som jag aktade som ett prodigium av kunskap, som jag älskade som en far och vars minne jag kommer att ära hela mitt liv. Jag kommer alltid att minnas honom, och jag kommer att visa i Er och hans barn den vänskap och aktning jag hade för den salige.
Det är upp till Er att låta mig veta hur jag kan vara till nytta för Er, och vara säker på att det inte finns något som jag inte kommer att göra för Er tillfredsställelse, förutsatt att jag inte är okunnig om hur jag skulle kunna vara användbar för Er. Vad Er son beträffar, om vilken Ni talar till mig, vet att jag påstår mig ha del i hans utbildning och att jag vill att Ni skall rapportera till mig, ty jag vill bidra, så mycket som han är beroende av mig, att göra honom en värdig son till en så stor far.
Jag är
Kristina.
English translation of the original (my own):
If the death of the great Saumaise is today the subject of the displeasure of all the reasonable people in the world, and if one consoles you for it, judge what my feeling must be at this irreparable loss. You know the esteem with which I honoured his service, and you are witness that I had feelings of tenderness for him as genuine as I could have had for my father. I was about to renew my protestations to him when the fatal news of his death made the pen fall from my hand and left me with no other thought than that of regretting the loss of a person who was so dear to me. I was in despair at his death, and I was inconsolable at seeing myself deprived of the satisfaction of being able to justify to him the wrong he did me by suspecting me capable of change. Imagine after this what movements of pain I have felt, and do not hope that I will undertake to console you. Your pain is just, and you must spend the rest of your days weeping over this loss and the crime of homicide that you have committed against his writings. Are you such an enemy to your own glory and to the memory of the deceased that you have dared to profane your hands with such a sacrilege? Your obedience is cruel, and I will never forgive you for having put to death for the second time the one of all men who best deserved to be immortal!
Forgive, I beg you, this transport; indignation overwhelms me, and I cannot keep myself from reproaching you for this inestimable loss which I would like to be able to redeem with a treasure. But as misfortune has meant that we have so much reason to regret this death, it is just that, through the resentments that I show, I justify the suspicion of being mediocrely interested in the glory of this great man. This is what remains for me to do to cleanse myself of the crime you suppose. But, whatever you have done to give me reason to complain about you, I will nevertheless always remember that you are the widow of this same Saumaise whom I esteemed as a prodigy of knowledge, whom I loved like a father, and whose memory I will honour all my life. I will always remember him, and I will show in you and his children the friendship and esteem I had for the deceased.
It will be up to you to let me know how I can be of use to you, and be certain that there is nothing that I will not do for your satisfaction, provided that I am not ignorant of how I could be useful to you. As for your son, of whom you speak to me, know that I claim to have a part in his education and that I want you to report to me, for I want to contribute, as much as he depends on me, to make him a worthy son of such a great father.
I am
Kristina.
Swedish translation of Filocrate's transcript (my own):
Om döden av Er berömda make idag väcker sorg hos alla rimliga människor, och om alla ansträngningar görs för att trösta Er, så bedöma hur stor den smärtsamma åkomman måste vara som denna oåterkalleliga förlust orsakar mig. Ni känner den uppskattning jag har för hans förtjänster och hans hjärta, och Ni är medveten om känslorna av ömhet och vördnad som han hade kunnat inspirera hos mig. Jag ville just förnya dessa försäkringar för honom när den dödliga nyheten om detta oväntade dödsfall fick mig att släppa pennan från min hand. Den enda känslan jag hade var sorg och smärta. Måla, om det är möjligt, min sorgliga situation enligt dessa förvirrade men rättvisa rörelser; döma därför om jag själv kan trösta Er. Jag kommer inte att åta denna plikt själv av rädsla för att Ni får ytterligare smärta. Er lidande är djup och känslig, och Ni måste tillbringa resten av Era dagar med att sörja denna förlust och brottet av mord som Ni begick mot hans skrifter. Så är Ni så fientlig mot Er egen ära och avdödas rykte för att våga förorena Era hänsynslösa händer med ett sådant helgerån? Er lydnad är grym, och jag kommer aldrig att förlåta Er för att Ni för andra gången dödat en av de män som mest förtjänade att vara odödliga. Förlåt, jag ber Er, detta förargelsesutbrott som förför mig, och jag kan icke avstå från att skylla Er för denna oberäkneliga förlust, som jag skulle vilja kunna lösa med det jag har som är mest värdefullt; men eftersom det barbariska öde ger mig så riklig anledning att sörja denna död, rättfärdigar jag mina misstankar om att jag är dåligt intresserad av denne berömde vismans ära. Vad Ni än gjorde för att ge mig anledning till att klaga på Er, kommer jag ändå att komma ihåg att Ni är änkan till denne samme Saumaise, som jag älskade som en far, och vars minne jag kommer att hedra hela mitt liv. Jag kommer alltid att komma ihåg honom, och jag skall visa Er och i hans barn den uppskattning och vänskap som jag har visat honom.
19 december 1653.
19 december 1653.
English translation of Filocrate's transcript (my own):
If the death of your illustrious husband today excites grief in all reasonable people, and if every effort is made to console you, then judge what must be the painful affliction that this irreparable loss causes me. You know the esteem I have for his merit and his heart, and you are aware of the feelings of tenderness and veneration that he had been able to inspire in me. I was just about to renew these assurances to him when the fatal news of this unexpected death made me drop the pen from my hand. The only feeling I had was that of regret and pain. Paint to yourself, if possible, my sad situation according to these confused but just movements; therefore judge if I myself can console you. I will not undertake it myself for fear of causing you further pain. Your affliction is deep and sensitive, and you must spend the rest of your days mourning this loss, and the crime of homicide that you committed against his writings. So are you so hostile to your own glory and the reputation of the deceased for daring to defile your reckless hands with such a sacrilege? Your obedience is cruel, and I will never forgive you for having killed for the second time one of those men who most deserved to be immortal. Forgive, please, this transport of indignation which carries me away, and I cannot help blaming you for this incalculable loss, which I would like to be able to redeem by what I have that is most precious; but since barbarous fate gives me such ample reason to mourn this death, I justify my suspicions of being poorly interested in the glory of this illustrious scholar. Whatever you did to make me subject to complain about you, I will nevertheless remember that you are the widow of this same Saumaise, whom I loved like a father, and whose memory I will honour all my life. I will always remember him, and I will show you and in his children the esteem and friendship which I have shown him.
December 19, 1653.
December 19, 1653.
Above: Kristina.
Note: Kristina is almost certainly referring to Saumaise's youngest son, Louis-Charles Saumaise.
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