Wednesday, May 31, 2023

Karl Gustav's letter to Carl Soop ordering him to wait on Kristina during her illness and journey, dated June 20/30 (Old Style), 1654

Source:

Riksarkivet, image 330/page 861 in Maj-Juni 1654; Riksregistraturet



The letter:

C G. etc. etc. Wår sÿnnerlige ÿnnest etc. Såsom wij Her Carl Soop, aff hiertat beklaga, att Hennes M:tt Wår Högtährade gunstige Fru-Modher ähr med een oförmodelig feber worden [...], jämwell önskar Högstbe:te Hennes M:tt [...] bekomma een allsköns welmågo igen; Altså skulle wij och gierna see och åstunda att wår Herre täcktes, H. M:tt till sin fullkomlige stÿrkia förhielpa, deth henne då motte behaga; för mehra Commoditet af reesa och öfwer [...] betiäna sig dhe skiep som der til [...] äre men effter som H. M:tt hug och willia [...] ähr att föllia, fördenskull hafwa j med största wÿrdning flijt och hugh, och icke allenast giöra eder [...] tienster, der till, dett Hennes M:tt nu vtj sin siukdomb till bästeligen blifwer skiött och vprichtadt, vtan och ner dett kommer [...] reesan wara Hennes M:tz fullwichtig igönom landen och till grentzen eller så långt som Hennes M:tt eder tiänst och vpwachtning behagar och behöfwer, effter som och wij hafwe låtit ställas dhe andre [...], Landzhöfdingar i wegen, att dhe medh alle respect, mötte H. M:tt vp och giöra den förordning, att H. M:tt må blifwa defrajeradt sampt med all ära, wÿrdning och tiänstwilligheet på dett bästa som skee kan betiänte och hedradt, hwar med wij befalle eder Gudh Alzmechtigh sÿnnerligen Nådeligen. Dat. Vpsala.


Above: Kristina.


Above: Karl Gustav.

Letter to Kristina from Karl Gustav in favour of Count Erik Stenbock, dated July 29/August 8 (Old Style), 1654

Source:

Riksarkivet, images 211 and 212/pages 205 and 206 in Juli 1654; Riksregistraturet




The letter:

Stormechtigste Drottningh,
Högstährade Gunstige Fru Modher.
Jagh skulle för den Sohnlighe respect och wyrdning Eders Maj:t Jagh tildrager, gärna undgå, att falla Eders M:t med någon recommendation beswärligt: Men emedan Herr Gref Erich Stenbock ligger mig så hårdt derom ahn; Fördenskull hafuer Jagh icke Kunnat förbij gå Eders Maij:t hans anlägenheet det Godset Stelpe berörande Sohnlig tjenligast att recommendera och föredraga i ställandes med den veneration som migh bör till Eders Maij:sts gunstiga behagh och disposition hvad Eders Maj:t finner godt til ben:de Gref Stenbocks soulagemente att resolvera, jämwäl huruwijda sådant utan Eders Maij:ts egen incommoditet skee kan och sigh göra låter. Hvarmedh jag sluter och befaller Eders Maj:t under den Högstes milde beskydd til all sjelfbegärligh prosperitet och välmågho trolig och Sonhlig tjenstligast; förblifwandes städze
Eders Maij:ts

With modernised spelling:

Stormäktigste Drottning,
Högstärade gunstiga Frumoder,
Jag skulle för den sonliga respekt och vördning Eders Majestät jag tilldrager gärna undgå att falla Eders Majestät med någon rekommendation besvärligt, men emedan herr greve Erik Stenbock ligger mig så hårt därom an. Fördenskull haver jag icke kunnat förbigå Eders Majestät hans anlägenhet det godset Stelpe berörande sonligtjänligast att rekommendera och föredraga, i ställandes med den veneration som mig bör till Eders Majestäts gunstiga behag och disposition vad Eders Majestät finner gott till benämnde greve Stenbocks soulagement att resolvera; jämväl huruvida sådant utan Eders Majestäts egen inkommoditet ske kan och sig göra låter. Varmed jag sluter och befaller Eders Majestät under den Högstes milda beskydd til all självbegärlig prosperitet och välmågo trolig- och sonligtjänstligast; förblivandes städse
Eders Majestäts.

French translation (my own):

Très puissante Reine,
Madame ma très honorée et favorable Mère,
Pour le respect filial et la vénération que j'ai pour Votre Majesté, je voudrais éviter d'accabler Votre Majesté de toute recommandation, mais parce que le sieur comte Eric Stenbock est si dur avec moi, je n'ai pas pu m'empêcher de recommander à Votre Majesté sa affaires concernant le domaine Stelpe, dans la vénération que je dois au bon plaisir et à la disposition favorable de Votre Majesté, ce que Votre Majesté juge bon de résoudre pour le soulagement dudit comte Stenbock, ainsi que si une telle chose peut et sera faite sans le propre inconvénient de Votre Majesté. Par quoi je termine, et je recommande fidèlement et filialement Votre Majesté à la douce protection du Très-Haut et à toute prospérité et bien-être désirables; restant toujours
De Votre Majesté.

English translation (my own):

Most Powerful Queen,
my highly honoured and favourable Lady Mother,
For the filial respect and reverence I have for Your Majesty, I would like to avoid burdening Your Majesty with any recommendation, but because the Lord Count Erik Stenbock is so hard on me, I have filially not been able to avoid recommending to Your Majesty his affairs concerning the estate Stelpe, in the veneration that I owe to Your Majesty's favourable pleasure and disposition, what Your Majesty sees fit to resolve for the relief of the said Count Stenbock, as well as whether such a thing can and will be done without Your Majesty's own inconvenience. Whereby I end, and I faithfully and filially recommend Your Majesty to the gentle protection of the Most High and to all desirable prosperity and well-being; remaining always
Your Majesty's.


Above: Kristina.


Above: Karl Gustav.

Excerpt from resident Antoine de Courtin's letter to Karl Gustav, dated December 3/13 (New Style), 1657

Source:

Riksarkivet, page 127 in Brev till Kungl. M:t; Residenten Antoine de Courtin; Ordinarie beskickningar 1625-1806; Svenska beskickingars till Frankrike brev och arkiv 1625-1806; Diplomatica Gallica 1542-1809


The letter excerpt:

Sire
... nous passasmes à le pretention des Vieux Subsides, et à la Sollicitation Violente que la Reine de Suede a faict faire depuis d'Vne responce Cathegorique[.] Sa Majesté a faict presenter mesme les memoires que Je luy auois bailléz. M. le Cardinal a tousjours esté ferme à desauouër la debte; Et pour ne pas donner lieu à la Reine de Venir Jcẏ, comme elle l'en auoit menacé, je pense qu'il Sera contrainct de dire que l'argent que l'on a deja auancé à V. M. Sert de compensation à ces Vieux Subsides, pour par là amortir cette pretention et par consequent la cession que V. M. en pourroit faire à la Reine Christine qui luy donneroit lieu de les presser par Ses Sollicitations chaudes et Vehementes. M. le Cardinal me dit qu'il feroit respondre à nostre Escrit.

Appelman attend cette resolution pour partir. Je Voulus ensuite penetrer quelz estoient les Sentimens de S. E. pour elle; Jl me dit nettement qu'il auoit faict connoistre à Sa Majesté qu'il n'estoit pas en pouuoir de faire plus qu'il auoit faict; qu'il luy auoit donné de l'argent (J'eus l'honneur de l'escrire à V. M. par ma derniere) Et qu'il luy auoit promis de considerer Ses Jnterestz lors que l'on traicteroit de l'Alliance, pour luy faire toucher par an ce que V. M. desireroit qu'on luy payast 100. 200/m Escus ou plus ou moins, ainsy que V. M. l'ordonneroit. Je luy dis que V. M. ne pouuoit pas qu'elle ne Se Sentist obligée de la courtoisie dont on Vseroit enuers la Reine Christine, mais que j'osois bien auancer de mon chef, que S. E. estoit trop grand politique pour ne Voir pas que toutes ces mesures Se deuoit prendre citra Jacturam publici boni. «Je Vous entens» me respondit-il.

Tout ce que dessus me faict croire Sire qu'ayant eludé cette occasion de Satisfaire la Reine Christine, Sa Majesté Suiura Sa resolution de retourner en Jtalie, et d'attendre le traicté de l'Alliance, puisque jusques la jl n'y a rien à faire pour Son dessein ny Jcẏ ny aupréz de Vostre Majesté. ...
Sire
de V:re Majesté.
Le tres humble tres obeïssant
et tres fidele Sujet
De Courtin
De Paris le 3/13 Decembre
1657.

With modernised spelling:

Sire,
... Nous passâmes à le prétension des vieux subsides et à la sollicitation violente que la reine de Suède a fait faire depuis d'une réponse catégorique. Sa Majesté a fait présenter même les mémoires que je lui avais baillés. Monsieur le cardinal a toujours été ferme à désavouer la dette; et, pour ne pas donner lieu à la reine de venir ici, comme elle l'en avait menacé, je pense qu'il sera contraint de dire que l'argent que l'on a déjà avancé à Votre Majesté sert de compensation à ces vieux subsides, pour par-là amortir cette prétension et par conséquent la cession que Votre Majesté en pourrait faire à la reine Christine, qui lui donnerait lieu de les presser par ses sollicitations chaudes et véhémentes. Monsieur le cardinal me dit qu'il ferait répondre à notre écrit.

Appelman attend cette résolution pour partir. Je voulus ensuite pénétrer quels étaient les sentiments de Son Éminence pour elle; il me dit nettement qu'il avait fait connaître à Sa Majesté qu'il n'était pas en pouvoir de faire plus qu'il avait fait; qu'il lui avait donné de l'argent (j'eus l'honneur de l'écrire à Votre Majesté par ma dernière); et qu'il lui avait promis de considérer ses intérêts lorsque l'on traiterait de l'alliance pour lui faire toucher par an ce que Votre Majesté désirerait qu'on lui payât 100-200 mille écus ou plus ou moins, ainsi que Votre Majesté l'ordonnerait. Je lui dis que Votre Majesté ne pouvait pas qu'elle ne se sentît obligée de la courtoisie dont on userait envers la reine Christine, mais que j'osais bien avancer de mon chef que Son Éminence était trop grand politique pour ne voir pas que toutes ces mesures se devait prendre citra jacturam publici boni. «Je vous entends», me répondit-il.

Tout ce que dessus me fait croire, Sire, qu'ayant éludé cette occasion de satisfaire la reine Christine, Sa Majesté suivra sa résolution de retourner en Italie et d'attendre le traité de l'alliance, puisque jusque-là il n'y a rien à faire pour son dessein, ni ici, ni auprès de Votre Majesté. ...
Sire,
de Votre Majesté
le très humble, très obéissant et très fidèle sujet
De Courtin.
De Paris, le 3/13 décembre 1657.

Swedish translation (my own):

Min herre,
... Vi gick vidare till anspråket på de gamla subventionerna och till den våldsamma uppmaning som drottningen av Sverige sedan dess har gjort av ett kategoriskt svar. Hennes Majestät hade till och med de memorialerna som jag hade gett henne presenterade. Monsieur kardinalen har alltid varit bestämd i att avstå från skulden; och för att inte förmå drottningen att komma hit, som hon hade hotat, tror jag att han kommer att bli tvungen att säga att de pengar som redan har förskotterats till Ers Majestät tjänar som kompensation för dessa gamla subventioner, för att dämpa detta  anspråk och följaktligen den cession som Ers Majestät kunde göra av dem till drottning Kristina, vilket skulle ge henne anledning att pressa dem med sina varma och häftiga uppmaningar. Monsieur kardinalen sade till mig att han skulle få vårt brev besvarat.

Appelman väntar på att denna resolution ska lämna. Jag ville då förstå vad Hans Eminens kände för henne; han berättade tydligt för mig att han hade meddelat Hennes Majestät att han inte var i stånd att göra mer än han hade gjort; att han hade givit henne några pengar (jag hade äran att skriva det till Ers Majestät genom mitt sista brev); och att han hade lovat henne att ta hänsyn till hennes intressen när man handlade med alliansen för att låta henne årligen få vad Ers Majestät skulle vilja betalas till henne 100-200,000 écus eller mer eller mindre, liksom Ers Majestät skulle beställa det. Jag sade till honom att Ers Majestät inte kunde undgå att känna sig skyldig att visa den artighet som skulle visa sig mot drottning Kristina, men att jag på egen hand vågade påstå att Hans Eminens var en för stor politiker för att inte se att alla dessa åtgärder skulle vara tagna citra jacturam publici boni. »Jag hör Er«, svarade han.

Allt ovan får mig att tro, min herre, att efter att ha undvikit denna möjlighet att tillfredsställa drottning Kristina, kommer Hennes Majestät att följa hennes beslut att återvända till Italien och invänta alliansens fördrag, eftersom det tills dess inte finns något hon kan göra för sin dessäng, varken här eller hos Ers Majestät. ...
Min herre,
Ers Majestäts
ödmjukaste, lydigaste och trognaste undersåte
De Courtin.
Från Paris, den 3/13 december 1657.

English translation (my own):

Sire,
... We passed on to the claim of the old subsidies and to the violent solicitation which the Queen of Sweden has since made of a categorical response. Her Majesty even had the memorandums that I had given her presented. Monsieur the Cardinal has always been firm in disavowing the debt; and, in order not to induce the Queen to come here, as she had threatened, I think he will be compelled to say that the money which has already been advanced to Your Majesty serves as compensation for these old subsidies, in order to cushion this pretension and consequently the cession that Your Majesty could make of them to Queen Kristina, which would give her reason to press them with her warm and vehement solicitations. Monsieur the Cardinal told me that he would have our letter answered.

Appelman is waiting for this resolution to leave. I then wanted to understand what were His Eminence's feelings for her; he told me clearly that he had made known to Her Majesty that he was not in a position to do more than he had done; that he had given her some money (I had the honour of writing it to Your Majesty by my last letter); and that he had promised her to consider her interests when one dealt with the alliance in order to let her receive per annum what Your Majesty would like to be paid to her 100-200,000 écus or more or less, as well as Your Majesty would order it. I told him that Your Majesty could not fail to feel obliged to show the courtesy that would be shown to Queen Kristina, but that I dared to assert on my own that His Eminence was too great a politician not to see that all these measures should be taken citra jacturam publici boni. "I hear you", he replied.

Everything above leads me to believe, Sire, that having eluded this opportunity of satisfying Queen Kristina, Her Majesty will follow her resolution to return to Italy and await the treaty of the alliance, since until then there is no nothing she can do for her design, neither here nor with Your Majesty. ...
Sire,
Your Majesty's
most humble, most obedient and most faithful servant
De Courtin.
From Paris, December 3/13, 1657.


Above: Kristina.


Above: Cardinal Jules Mazarin.


Above: Karl Gustav.


Above: Antoine de Courtin.

Excerpt from resident Antoine de Courtin's letter to Karl Gustav, dated November 28/December 8 (New Style), 1657

Source:

Riksarkivet, pages 115 to 122 in Brev till Kungl. M:t; Residenten Antoine de Courtin; Ordinarie beskickningar 1625-1806; Svenska beskickingars till Frankrike brev och arkiv 1625-1806; Diplomatica Gallica 1542-1809


The letter excerpt:

Sire
Pour rendre vn compte exact de toutes choses à Vostre Majesté, Je commenceray à luy dire que je ne pus pas me donner l'honneur de luy escrire l'ordinaire dernier.

Son Eminence auoit emploẏé les Jours precedens à Son entreueuë auec la Reine Christine à 8 lieuës d'Jcy, ce n'en estant reuenuë que le Jeudy au Soir, tout le Vendredy qui est nostre Jour d'escrire Se passa dans vn accablement d'affaires, et je ne pus auoir l'audience que l'on me fit attendre tout le jour Jusques à Vnze heures du Soir. Estant ennuyé de ces remises, Je m'auisay de faire Vn petit memoire par escrit à S. E. et d'ẏ adjouter la propre lettre de Vostre Majesté du 26 d'Octob[re] qui est pressante et qui m'ordonne de prendre mesme mon congé Sur cette Jndifference Jnsupportable de la Cour pour nos affaires. Je fis tenir tout doucement ce paquet à S. E. Et jl a produit l'effect que j'attendois, dont je rendray raison à V. M. quand je luy auray faict le destail du Voyage que je Viens de faire à fontainebleau pour auoir l'honneur de Voir la Reine Christine.

Trois Jours auant que M. le Cardinal allast Voir Sa Majesté, le Roy la fut Visiter. Le rendez-vous comme j'escriuis, à Vostre Majesté estoit à Courance, mais c'estoit pour donner le change: Car le Roy poussa à fontainebleau et la Surprit. Jl n'eut auec elle qu'vne conuersation publique & familiere de trois quartz d'heure où jl ne fut par[la] que de Comedies & de baletz. Jl n'y but ny mangea; et S'en retourna comme jl estoit venu. L'entreueuë de M. le Cardinal fut plus Serieuse. S. E. traicta magnifiquement la Reine à petit Bourg belle Maison que M. le Cardinal auoit empruntée pour cela. Jl luy presenta la Seruiette à lauer, et elle le fit mettre à table auec Sa Majesté. Jlz confererent ensemble trois fois; Je ne scay pas bien le destail des choses, mais le resultat est que la Reine tesmoigne d'estre fort Satisfaite de M. le Cardinal, Et qu'il est fort content de ce qu'elle ne Vient point à Paris, mais S'en retourne en Jtalie par la Prouence.

Ayant appris qu'elle estoit Sur Son depart, Je crus que c'estoit de mon deuoir d'aller receuoir Ses commandemens et Satisfaire aux ordres de Vostre Majesté en luy fesant entendre que Sa Volonté estoit d'appuyer Jcẏ ses Jnterestz autant qu'elle le pourroit et Jusques là mesme de cedder Ses Vieilles pretentions du Subsite passé, pour les conuertir en vne rente payable par la Cour Sa Vie durant, pour remboursement de pareille rente que Sa Majesté S'estoit laissée entendre vouloir cedder à Vostre Majesté. La Reine Christine receut tres bien ma proposition, et ne fit pas comme l'autre fois; Elle entra en matiere auec moy & me tesmoigna estre extraordinairement Satisfaicte de la bonté de Vostre Majesté. Elle se fit jnformée de l'affaire, dont je luy donnay mes propres memoires. Elle me commenda aussy de faire Vn projet des Articles que nous pourrions en negotier auec la Cour. Je les fis en Substance à peu prez Suiuant le formulaire qu'il a pleû à V. M. de m'enuoyer Sans parler des 200/m Escus receus: Car Jl me Vint en pensée qu'elle auroit creû que nous luy donnions le rebut et ce que nous ne Voulons plus; Joint qu'il Sera assez à temps d'en parler lors qu'on discutera la chose auec nos parties aduerses, qui n'ayant Jamais Voulu auouër nostre debte, ne peuuant pas nous precompter cette Somme Sur cette demande. Jlz ne nous la deduirons pas non plus Sur autre chose, S'estant expliquez qu'ilz donnoient de l'argent parce que la conjoncture des affaires les ẏ obligeoient: Et pleust à Dieu qu'ilz nous en eussent donné Six fois autant, nous ferions bien ensorte par Vn article particulier dans l'Alliance que tout Sera remis et oublié Sans prejudice de l'auenir. Tout le Secret Seulement est de tirer de l'argent. Sous quelque pretexte que ce Soit, jl est bien pris et ne tire point à consequence. La derniere resolution de la Reine en trois Audiences qu'elle me fit l'honneur de me donner fut. Premierement que je remerciasse de tout mon pouuoir Vostre Majesté de Sa bonne Volonté pour elle, comme elle ne manquera pas de le faire elle mesme. Secondem:t Elle me dit qu'il ne faloit point parler à la Cour de la rente de 40/m Escus, parce qu'il estoit jndifferent à V. M Si elle alloit ou plus haut ou plus bas, puis qu'il ne luy en cousteroit pas dauantage. Et en troisiesme lieu qu'elle estimoit que l'affaire Se feroit mieux à Sa bienseance S'il plaisoit à V. M. de luy faire Seulement Vne cession pure et Simple de ces vieux Subsides, parce qu'apres elle S'ajusteroit elle mesme auec la Cour. Là dessus elle me demanda fort Si Vostre Majesté ẏ repugneroit. Je luy respondis que Selon les tendresses que V. M. m'auoit faict la grace de me tesmoigner pour elle, Je ne pensois pas qu'elle fust capable de luy rien refuser de cela; [...] Je n'osay pas mesme luy dire qu'il me Sembloit qu'elle parloit contre elle mesme; Car Si c'estoit mon affaire J'aymerois bien mieux pour la Seureté des choses engager la france par Vn traicté authentique auec Vostre Majesté, que de pericliter moy Seul dans l'euenement d'Vn traicté de particulier à particulier. Ensuite de mon compliment elle exaggera fort amplement aussy Son affection pour Vostre Majesté; Qu'elle ne luy demanderoit Jamais rien qui l'Jncommode, qu'au contraire Si elle pouuoit la tirer des mauuaises affaires aux despens de Son propre Sang, elle le donneroit; Que Si elle auoit Cent Couronnes elle les luy remettroit; Et qu'au reste elle ne perdroit Jamais la bonne jnclination qu'elle auoit pour la Suede; qu'elle la regardoit comme Sa Patrie, qui l'auoit faict naistre Reine, que c'estoit en cette qualité qu'elle estoit quelque chose en ce Monde, Et qu'ainsy elle deuoit tout à la premiere cause.

De plus elle me dit qu'elle ne Vouloit rien pour rien ny de V. M. ny de la Cour, Et qu'elle mourroit plustost de faim que de prendre des presens de qui que ce fust; Que pour cet effect elle despecheroit Appelman Vers V. M. pour negotier cette cession et luy en faire vne reciproque: Que de ma part elle me chargeoit de Solliciter M. le Cardinal pour luy faire auouër Seulement cette debte; Et elle m'a donné Vne lettre pour ce Sujet à Son Em. De laquelle elle me dit en passant qu'elle estoit fort Satisfaicte; Que le Roy estoit aussy fort Jncliné à l'obliger; Et qu'elle auoit auec cela faict b[e]aucoup d'Amys en france, qui Seront rauys que l'on considere Ses Jnterestz; et qu'elle ne doutoit pas que M. le Cardinal ne Se Servist de ce pretexte pour la Seruir; mais qu'il faloit que je Sollicitasse l'affaire de la part de V. M. ce que Je luy promis de faire. Elle me coula aussy Vn mot Sur les bonnes dispositions que M. le Cardinal tesmoignoit pour l'Alliance; et qu'elle luy en auoit parlé fortement, dont je la remerciay; mais que Son Em. auoit auouë que Vostre Majesté auoit trop de guerres Sur les bras, et qu'elle Se deuoit defaire d'Vne partie de Ses Ennemys.

Ces paroles me fraperent plus que tout le reste. Cela reuient à ce que Je me Suis donné l'honneur d'escrire à V. M. que cette Cour ne consentira Jamais qu'à peine à Secourir V. M. pendant qu'elle ne Sera engagée qu'en des quereles particulieres, Et que pour ce Sujet nous ne deuons en aucune maniere tesmoigner d'auersion pour aucune paix, Jusques à ce qu'il ayt pleû à Dieu renforcer tellement Vostre Majesté qu'elle Soit capable de Se faire Suiure par ceux mesmes qui la Veulent arrester. Et je me fortifie moy mesme dans cette opinion en fesant reflexion Sur le procede de la Reine Christine. Auant qu'elle eust parlé à M. le Cardinal, S'Jmaginant que je fesois le fin, et que l'Alliance où elle pretend possible bonne part estoit Sur le point de Sa conclusion, elle ne Vouloit Jamais mettre en auant ny embrasser la proposition des Vieilles debtes: Maintenant qu'elle a parlé à S. E. et que possible elle l'a trouuée esloignée de conclure cette Alliance auant que V. M. Soit en estat d'agir pour la Cause commune; Ou peut-estre de ne la pas conclurre du tout pour espargner le Subside annuël comme jl a faict Jusques Jcẏ; Voyant (dis-je) que cela Va peut-estre tirer de longue, elle prend maintenant l'autre party et Se monstre [...] autant ardente à ces Vieilles debtes, qu'elle ẏ estoit tiede auparauant, fesant Sans doute Son compte Sur l'amitié de M. le Cardinal.

Pour reuenir à la Reine, Sa Majesté me dit aussy que Si elle estoit capable de conseiller Vostre Majesté, elle l'exhorteroit à la paix. Je luy fis entendre comme je fais par tout les bonnes et Sinceres Jntentions de V. M. pour cela; Et la Cour en est toute persuadée. Sa Majesté me donna ordre aussy de prier Vostre Majesté qu'il luy plaise d'expedier promptement Appelman, Et qu'elle en attendra la response en Prouence. Elle me dit à ce propos que Son dessein estoit d'aller à hambourg pour negotier l'eschange des Cessions dont est question auec Vostre Majesté; mais que M. le Cardinal ayant trouué que Son Voyage d'Jtalie estoit pressé, Elle S'y en retourneroit déz qu'elle auroit eu la responce de Vostre Majesté; Sur laquelle elle m'a donné addresse de luy escrire ce qu'il plairra à V. M. de S'en faire entendre à moy. Elle me dit aussy en riant que pour faire haster, M. le Cardinal à S'expliquer en Sa faueur; Je n'auois qu'à le menacer (comme de moy mesme) qu'elle estoit resoluë de Venir à Paris pour le Solliciter elle mesme.

Par où je Juge qu'elle Scait que la Cour l'ayme mieux loing que prez; Et qu'apres tout Jlz ne luy donneront que de bonnes paroles. Car jl est Vray Sire que depuis ce malheureux Accident qui luy est arriué, quoy que la Cour ayt dissimulé comme elle deuoit faire, Sa reputation Souffre Vn furieux eschec parmy le Monde. Et delà je conclus (Selon mon petit Sens) que ce ne Sera qu'auec grande difficulté Si on consent Jcẏ qu'elle prenne pied en france, estant redoutée comme elle est du Ministre. Ce que l'on pourroit faire Seroit de luy assigner des pensions Sur des Benefices. Si c'est Sur des benefices masculins cela ne Se peut qu'auec grande et extraordinaire dispence du Pape, encore ne Scay-je pas Si cela ne feroit point de bruict dans l'Eglise gallicane: Si c'est Sur des femmes Tous les benefices qui Sont en france de cette Espece Sont d'Jmportance et pour les filles des Roys et grands Seigneurs qui en ont besoin pour eux mesmes. Resteroit à luy conquerir des Estatz en Jtalie pour Sa rente (ainsy que quelques Vns ont Voulu faire courir le bruict qu'elle estoit Venuë [...] faire la proposition, et mesme le dessein alloit sur Naples)[.] Mais comme ce Sont Jdées, Je reuiens tousjours à douter quel establissement elle peut pretendre. Je ne manquay pas de l'en pressentir, Suiuant l'Jntention de Vostre Majesté; mais Elle declina tousjours, Et ne S'en expliqua pas dauantage, Sinon qu'elle prendroit Ses mesures auec la Cour, et qu'elle feroit aisement Ses affaires[.]

Cependant J'ay appris, mais Sous le Sceau du dernier Secret que M. le Cardinal luy auoit faict toucher 20/m Escus; qu'elle ne les auoit jamais Voulu accepter, qu'à condition qu'elle les luy rendroit, Son Em. y a consenty. J'ay Sceu aussy que Ses pierreries qui Sont en flandres ne Sont pas degagées. Elles tiennent pour 12/m Escus dont elle paye 600 Escus d'Jnterest. Elle auoit eu à la Verité dessein de les retirer; mais elle a diuerty ailleurs le fond qu'elle destinoit à cela. Ces pierreries cependant Sont estimées 100/m Escus. On m'en a faict Succinctement le destail: C'est Si je m'en Souuiens Son gros Rubis, Vn gros diamant, Vn Colier de perles, Vn bouquet de Diamantz & autres. Je prens la liberté de faire ce destail à V. M. pour ce que la Reine peut mourir, et tout cela estre au pillage. ...
Sire
de V:re Majesté
Le tres humble tres obeïssant &
tres fidele Sujet.
De Courtin
A Paris le 28 [Nouembre]/8 Decembre
1657.

With modernised spelling:

Sire,
Pour rendre un compte exact de toutes choses à Votre Majesté, je commencerai à lui dire que je ne pus pas me donner l'honneur de lui écrire l'ordinaire dernier.

Son Éminence avait employé les jours précédents à son entrevue avec la reine Christine à 8 lieues d'ici, ce n'en étant revenue que le jeudi au soir; tout le vendredi, qui est notre jour d'écrire, se passa dans un accablement d'affaires, et je ne pus avoir l'audience que l'on me fit attendre tout le jour jusqu'à onze heures du soir. Étant ennuyé de ces remises, je m'avisai de faire un petit mémoire par écrit à Son Éminence et d'y ajouter la propre lettre de Votre Majesté du 26 d'octobre, qui est pressante et qui m'ordonne de prendre même mon congé sur cette indifférence insupportable de la Cour pour nos affaires. Je fis tenir tout doucement ce paquet à Son Éminence, et il a produit l'effet que j'attendais, dont je rendrai raison à Votre Majesté quand je lui aurai fait le détail du voyage que je viens de faire à Fontainebleau pour avoir l'honneur de voir la reine Christine.

Trois jours avant que Monsieur le cardinal allât voir Sa Majesté, le roi la fut visiter. Le rendez-vous, comme j'écrivis à Votre Majesté, était à Courance, mais c'était pour donner le change, car le roi poussa à Fontainebleau et la surprit. Il n'eut avec elle qu'une conversation publique et familière de trois quarts d'heure, où il ne fut parla que de comédies et de balets. Il n'y but, ni mangea et s'en retourna comme il était venu.

L'entrevue de Monsieur le cardinal fut plus sérieuse. Son Éminence traita magnifiquement la reine à Petitbourg, belle maison que Monsieur le cardinal avait empruntée pour cela. Il lui présenta la serviette à laver, et elle le fit mettre à table avec Sa Majesté. Ils conférèrent ensemble trois fois; je ne sais pas bien le détail des choses, mais le résultat est que la reine témoigne d'être fort satisfaite de Monsieur le cardinal et qu'il est fort content de ce qu'elle ne vient point à Paris, mais s'en retourne en Italie par la Provence.

Ayant appris qu'elle était sur son départ, je crus que c'était de mon devoir d'aller recevoir ses commandements et satisfaire aux ordres de Votre Majesté en lui faisant entendre que sa volonté était d'appuyer ici ses intérêts autant qu'elle le pourrait et jusque-là même de céder ses vieilles prétensions du subside passé, pour les convertir en une rente payable par la Cour sa vie durant, pour remboursement de pareille rente que Sa Majesté s'était laissée entendre vouloir céder à Votre Majesté.

La reine Christine reçut très bien ma proposition et ne fit pas comme l'autre fois. Elle entra en matière avec moi et me témoigna être extraordinairement satisfaite de la bonté de Votre Majesté. Elle se fit informée de l'affaire, dont je lui donnai mes propres mémoires. Elle me commanda aussi de faire un projet des articles que nous pourrions en négocier avec la Cour. Je les fis en substance à peu près, suivant le formulaire qu'il a plu à Votre Majesté de m'envoyer, sans parler des 200 mille écus reçus. Car il me vint en pensée qu'elle aurait cru que nous lui donnions le rebut et ce que nous ne voulons plus; joint qu'il sera assez à temps d'en parler lorsqu'on discutera la chose avec nos parties adverses, qui n'ayant jamais voulu avouer notre dette, ne pouvant pas nous précompter cette somme sur cette demande.

Ils ne nous la deduirons pas non plus sur autre chose, s'étant expliqués qu'ils donnaient de l'argent parce que la conjoncture des affaires les y obligeaient. Et plût à Dieu qu'ils nous en eussent donné six fois autant, nous ferions bien ensorte par un article particulier dans l'alliance que tout sera remis et oublié sans préjudice de l'avenir. Tout le secret seulement est de tirer de l'argent. Sous quelque prétexte que ce soit, il est bien pris et ne tire point à conséquence.

La dernière résolution de la reine en trois audiences qu'elle me fit l'honneur de me donner fut: premièrement, que je remerciasse de tout mon pouvoir Votre Majesté de sa bonne volonté pour elle, comme elle ne manquera pas de le faire elle même. Secondement, elle me dit qu'il ne fallait point parler à la Cour de la rente de 40 mille écus, parce qu'il était indifférent à Votre Majesté si elle allait ou plus haut ou plus bas, puisqu'il ne lui en coûterait pas davantage. Et, en troisième lieu, qu'elle estimait que l'affaire se ferait mieux à sa bienséance, s'il plaisait à Votre Majesté, de lui faire seulement une cession pure et simple de ces vieux subsides, parce qu'après elle s'ajusterait elle-même auec la Cour.

Là-dessus, elle me demanda fort si Votre Majesté y répugnerait. Je lui répondis que, selon les tendresses que Votre Majesté m'avait fait la grâce de me témoigner pour elle, je ne pensais pas qu'elle fût capable de lui rien refuser de cela; [...] je n'osai pas même lui dire qu'il me semblait qu'elle parlait contre elle-même. Car, si c'était mon affaire, j'aimerais bien mieux pour la sûreté des choses engager la France par un traité authentique avec Votre Majesté, que de péricliter moi seul dans l'événement d'un traité de particulier à particulier.

Ensuite de mon compliment, elle exagéra fort amplement aussi son affection pour Votre Majesté, qu'elle ne lui demanderait jamais rien qui l'incommode; qu'au contraire, si elle pouvait la tirer des mauvaises affaires aux dépens de son propre sang, elle le donnerait; que si elle avait cent couronnes, elle les lui remettrait; et, qu'au reste, elle ne perdrait jamais la bonne inclination qu'elle avait pour la Suède; qu'elle la regardait comme sa patrie qui l'avait fait naître reine; que c'était en cette qualité qu'elle était quelque chose en ce monde; et qu'ainsi elle devait tout à la première cause.

De plus, elle me dit qu'elle ne voulait rien pour rien, ni de Votre Majesté, ni de la Cour, et qu'elle mourrait plutôt de faim que de prendre des présents de qui que ce fût; que, pour cet effet, elle dépêcherait Appelman vers Votre Majesté pour négocier cette cession et lui en faire une réciproque; que, de ma part, elle me chargeait de solliciter Monsieur le cardinal pour lui faire avouer seulement cette dette; et elle m'a donné une lettre pour ce sujet à Son Éminence, de laquelle elle me dit en passant qu'elle était fort satisfaite. Que le roi était aussi fort incliné à l'obliger; et qu'elle avait avec cela fait beaucoup d'amis en France qui seront ravis que l'on considère ses intérêts; et qu'elle ne doutait pas que Monsieur le cardinal ne se servît de ce prétexte pour la servir, mais qu'il fallait que je sollicitasse l'affaire de la part de Votre Majesté ce que je lui promis de faire. Elle me coula aussi un mot sur les bonnes dispositions que Monsieur le cardinal témoignait pour l'alliance; et qu'elle lui en avait parlé fortement, dont je la remerciai; mais que Son Éminence avait avoué que Votre Majesté avait trop de guerres sur les bras et qu'elle se devait défaire d'une partie de ses ennemis.

Ces paroles me frappèrent plus que tout le reste. Cela revient à ce que je me suis donné l'honneur d'écrire à Votre Majesté que cette Cour ne consentira jamais qu'à peine à secourir Votre Majesté pendant qu'elle ne sera engagée qu'en des querelles particulières, et que, pour ce sujet, nous ne devons en aucune manière témoigner d'aversion pour aucune paix, jusqu'à ce qu'il ait plu à Dieu renforcer tellement Votre Majesté qu'elle soit capable de se faire suivre par ceux-mêmes qui la veulent arrêter. Et je me fortifie moi-même dans cette opinion en faisant réflexion sur le procède de la reine Christine.

Avant qu'elle eût parlé à Monsieur le cardinal, s'imaginant que je faisais le fin et que l'alliance, où elle prétend possible bonne part, était sur le point de sa conclusion, elle ne voulait jamais mettre en avant ni embrasser la proposition des vieilles dettes. Maintenant qu'elle a parlé à Son Éminence et que possible elle l'a trouvée éloignée de conclure cette alliance avant que Votre Majesté soit en état d'agir pour la cause commune, ou, peut-être, de ne la pas conclure du tout pour épargner le subside annuel comme il a fait jusqu'ici; voyant (dis-je) que cela va peut-être tirer de longue, elle prend maintenant l'autre parti et se montre [...] autant ardente à ces vieilles dettes qu'elle y était tiède auparavant, faisant sans doute son compte sur l'amitié de Monsieur le cardinal.

Pour revenir à la reine, Sa Majesté me dit aussi que si elle était capable de conseiller Votre Majesté, elle l'exhorterait à la paix. Je lui fis entendre, comme je fais par tout les bonnes et sincères intentions de Votre Majesté pour cela; et la Cour en est toute persuadée. Sa Majesté me donna ordre aussi de prier Votre Majesté qu'il lui plaise d'expédier promptement Appelman et qu'elle en attendra la réponse en Provence. Elle me dit à ce propos que son dessein était d'aller à Hambourg pour négocier l'échange des cessions, dont est question avec Votre Majesté; mais que Monsieur le cardinal ayant trouvé que son voyage d'Italie était pressé, elle s'y en retournerait dès qu'elle aurait eu la réponse de Votre Majesté, sur laquelle elle m'a donné adresse de lui écrire ce qu'il plaira à Votre Majesté de s'en faire entendre à moi.

Elle me dit aussi en riant que pour faire hâter Monsieur le cardinal à s'expliquer en sa faveur, je n'avais qu'à le menacer (comme de moi-même) qu'elle était résolue de venir à Paris pour le solliciter elle-même. Par où je juge qu'elle sait que la Cour l'aime mieux loin que près, et qu'après tout ils ne lui donneront que de bonnes paroles, car il est vrai, Sire, que depuis ce malheureux accident qui lui est arrivé, quoique la Cour ait dissimulé, comme elle devait faire, sa réputation souffre un furieux échec parmi le monde. Et delà je conclus (selon mon petit sens) que ce ne sera qu'avec grande difficulté si on consent ici qu'elle prenne pied en France, étant redoutée comme elle est du ministre.

Ce que l'on pourrait faire serait de lui assigner des pensions sur des bénéfices. Si c'est sur des bénéfices masculins, cela ne se peut qu'avec grande et extraordinaire dispense du pape; encore ne sais-je pas si cela ne ferait point de bruit dans l'Église gallicane. Si c'est sur des femmes, tous les bénéfices qui sont en France de cette espèce sont d'importance et pour les filles des Rois et grands seigneurs qui en ont besoin eux-mêmes. Resterait à lui conquérir des états en Italie pour sa rente (ainsi que quelques-uns ont voulu faire courir le bruit qu'elle était venue [...] faire la proposition, et même le dessein allait sur Naples).

Mais, comme ce sont idées, je reviens toujours à douter quel établissement elle peut prétendre. Je ne manquai pas de l'en pressentir, suivant l'intention de Votre Majesté, mais elle declina toujours et ne s'en expliqua pas davantage, sinon qu'elle prendrait ses mesures avec la Cour et qu'elle ferait aisément ses affaires.

Cependant, j'ai appris, mais sous le sceau du dernier secret, que Monsieur le cardinal lui avait fait toucher 20 mille écus, qu'elle ne les avait jamais voulu accepter qu'à condition qu'elle les lui rendrait. Son Éminence y a consenti. J'ai su aussi que ses pierreries, qui sont en Flandre, ne sont pas dégagées. Elles tiennent pour 12 mille écus, dont elle paye 600 écus d'intérêt. Elle avait eu à la vérité dessein de les retirer, mais elle a diverti ailleurs le fond qu'elle destinait à cela. Ces pierreries cependant sont estimées 100 mille écus. On m'en a fait succinctement le détail: c'est, si je m'en souviens, son gros rubis, un gros diamant, un collier de perles, un bouquet de diamants, et autres. Je prends la liberté de faire ce détail à Votre Majesté pour ce que la reine peut mourir et tout cela être au pillage. ...
Sire,
de Votre Majesté
le très humble, très obéissant et très fidèle sujet
De Courtin.
A Paris, le 28 [novembre]/8 décembre 1657.

Swedish translation (my own):

Min herre,
För att ge Ers Majestät en exakt redogörelse för allt, skall jag börja med att säga Er att jag inte kunde ge mig själv äran att skriva till Er med sista posten.

Hans Eminens hade tillbringat dagarna före hans entrevue med drottning Kristina åtta lieues härifrån, efter att ha återvänt först på torsdag kväll; hela fredagen, som är vår skriftdag, gick i en hel del ärenden, och jag kunde inte ha den audiens som jag fick vänta på hela dagen till klockan elva på kvällen. Eftersom jag irriterade mig på dessa uppskjutningar, tog jag det i mitt huvud att göra en liten memorial i skrift till Hans Eminens och därtill lägga Ers Majestäts eget brev av den 26 oktober, som är brådskande och som befaller mig att ta min ledighet härom hovets outhärdliga likgiltighet för våra angelägenheter. Jag höll detta paket mycket försiktigt till Hans Eminens, och det gav den effekt jag förväntade mig, för vilket jag kommer att förklara för Ers Majestät när jag har givit Er detaljerna om den resa jag just gjort till Fontainebleau för att få äran att träffa drottning Kristina.

Tre dagar innan monsieur kardinalen gick för att träffa Hennes Majestät, gick konungen för att besöka henne. Rendevouset, som jag skrev till Ers Majestät, var i Courance, men det var för att lura henne, ty konungen trängde på vid Fontainebleau och överraskade henne. Han hade bara ett offentligt och bekant samtal med henne i tre kvart, där det inte talades om annat än komedier och baletter. Han varken drack eller åt där och kom tillbaka som han hade kommit.

Monsieur kardinalens entrevue var mer seriös. Hans Eminens behandlade drottningen magnifikt i Petitbourg, ett fint hus som Monsieur kardinalen hade lånat för detta ändamål. Han räckte fram servetten för henne och hon fick honom att sätta sig till bords med Hennes Majestät. De konfererade tillsammans tre gånger; jag kan inte riktigt detaljerna i saker och ting, men resultatet är att drottningen betygar att han är mycket nöjd med monsieur kardinalen och att han är mycket glad över att hon inte kommer till Paris, utan återvänder till Italien genom Provence.

Efter att ha fått veta att hon var på väg att lämna, ansåg jag att det var min plikt att gå och ta emot hennes befallningar och följa Ers Majestäts order genom att få henne att förstå att Er vilja var att stödja hennes intressen här så mycket Ni kunde och tills dess till och med avstå Era gamla anspråk på det förflutna bidraget att omvandla dem till en livränta, som rätten under hennes livstid utgår, för återbetalning av sådan livränta, att Hennes Majestät låtit sig förstå att vilja avstå till Ers Majestät.

Drottning Kristina tog emot mitt frieri mycket väl och gjorde inte som hon gjorde andra gången. Hon gick in i saker med mig och vittnade för mig att hon var utomordentligt nöjd med Ers Majestäts godhet. Hon gjorde sig underrättad om affären, om vilken jag gav henne mina egna memorialer. Hon beordrade mig också att göra ett utkast till de artiklar som vi kunde förhandla med domstolen. Jag gjorde dem mer eller mindre i sak, efter det formulär som Ers Majestät gärna skickade till mig, för att inte tala om de mottagna 200,000 écus. Ty det kom för mig att hon skulle ha trott att vi gav henne skrotet och det vi inte längre vill ha; också att det blir tid nog att prata om det när vi diskuterar saken med våra motparter, som aldrig ville erkänna vår skuld, att inte kunna dra av denna summa från oss på denna begäran.

De kommer inte heller att dra av det från oss på något annat, efter att ha förklarat för sig själva att de gav pengar för att angelägenheterna tvingade dem till det. Och skulle Gud att de hade gett oss sex gånger så mycket, vi skulle se till genom en särskild artikel i alliansen att allt kommer att läggas tillbaka och glömmas utan att det påverkar framtiden. Hela hemligheten är bara att dra pengar. Under vilken förevändning som helst är den väl tagen och får inga konsekvenser.

Drottningens sista resolution i de tre audienser, som hon gjorde mig äran att ge mig, var: för det första att jag tackar Ers Majestät av all min kraft för Er goda vilja för henne, som hon inte kommer att underlåta att göra själv. För det andra sade hon till mig att man inte skulle tala till rätten om hyran av 40,000 écus, eftersom det var likgiltigt för Ers Majestät om den gick högre eller lägre, eftersom det inte skulle kosta Er längre. Och, för det tredje, att hon ansåg, att det vore bättre för hennes anständighet, om Ers Majestät ville behaga, att till henne endast göra en ren och skär överlåtelse av dessa gamla subventioner, emedan hon sedan skulle justera sig med hovet.

Därpå frågade hon mig högt, om Ers Majestät skulle vara motvillig att göra det. Jag svarade henne, att jag, enligt den ömhet, som Ers Majestät hade gjort mig den nåd att visa mig för henne, inte trodde att Ni var i stånd att vägra henne något av det; [...] vågade jag inte ens berätta för henne att det verkade som om hon talade emot sig själv. Ty om det vore min angelägenhet, skulle jag mycket hellre, för sakernas säkerhet, engagera Frankrike genom ett autentiskt fördrag med Ers Majestät än att ensam gå under i händelse av ett fördrag mellan privatpersoner.

 överdrev hon med min komplimang även rikligt sin tillgivenhet för Ers Majestät, att hon aldrig skulle fråga något, som skulle vara Er obekvämt; att tvärtom, om hon kunde få Er ur dåliga affärer på bekostnad av sitt eget blod, så skulle hon gärna ge det; att om hon hade hundra kronor, skulle hon ge Er dem; och dessutom skulle hon aldrig förlora den goda tillgivenhet hon hade för Sverige; att hon såg på det som sitt fädernesland, som hade låtit henne födas till drottning; att det var i denna egenskap hon var något i denna värld; och att hon sålunda var skyldig den första saken allt.

Dessutom sade hon till mig att hon inte ville ha något för någonting, varken av Ers Majestät eller från hovet, och att hon hellre ville dö av hunger än att ta presenter av någon; att hon för detta ändamål skulle sända Appelman till Ers Majestät för att förhandla om denna cession och göra den ömsesidig för honom; att hon för min del instruerade mig att be kardinalen att få honom att erkänna endast denna skuld; och hon gav mig ett brev i detta ämne till Hans Eminens, med vilken hon i förbigående berättade för mig att hon var mycket nöjd. Att konungen också var starkt benägen att förplikta henne; och att hon därigenom hade fått många vänner i Frankrike som kommer att bli glada över att få hennes intressen beaktade; och att hon inte tvivlade på att monsieur kardinalen skulle använda denna förevändning för att tjäna henne, utan att jag var tvungen att be Ers Majestät om saken, vilket jag lovade att göra. Hon viskade också ett ord till mig om de goda sinnen som monsieur kardinalen visade för alliansen; och att hon hade talat starkt till honom om det, vilket jag tackade henne för; men att Hans Eminens hade erkänt att Ers Majestät hade för många krig på Era händer och att Ni var tvungen att göra Er av med några av Era fiender.

Dessa ord slog mig mer än något annat. Detta motsvarar det faktum att jag har gett mig själv äran att skriva till Ers Majestät att detta hov aldrig kommer att samtycka men med svårighet att bistå Ers Majestät medan den endast är engagerad i privata gräl, och att vi i denna fråga därför måste på intet sätt visa någon motvilja mot någon fred förrän det har behagat Gud att stärka Ers Majestät så mycket att Ni kan få Er följs av dem som vill stoppa Er. Och jag stärker mig i denna åsikt genom att reflektera över drottning Kristinas förfarande.

Innan hon hade talat med monsieur kardinalen och föreställt sig att jag gjorde slutet och att alliansen, i vilken hon hävdar att en god del är möjlig, var på väg att avslutas, ville hon aldrig lägga fram eller anamma förslaget från de gamla skulder. Nu när hon har talat med Hans Eminens och som möjligt finner hon honom avlägsen från att ingå denna allians innan Ers Majestät är i stånd att agera för den gemensamma saken, eller kanske från att överhuvudtaget ingå den för att spara det årliga bidraget som Ni hittills har gjort; när hon ser (säger jag) att det kanske kommer att ta lång tid, tar hon nu andra sidan och visar sig [...] lika angelägen om dessa gamla skulder som hon var ljummen förut, utan tvekan gör sin egen räkning på monsieur kardinalens vänskap.

Att komma tillbaka till drottningen, sade Hennes Majestät också till mig att om hon kunde ge råd till Ers Majestät så skulle hon uppmana Er till fred. Jag gav henne att förstå, som jag alltid gör, Ers Majestäts goda och uppriktiga avsikter därtill; och hovet är helt övertygad om detta. Hennes Majestät beordrade mig också att be Ers Majestät att genast skicka Appelman och att hon kommer att invänta Ert svar i Provence. Hon berättade mig i detta ämne, att hennes avsikt var att bege sig till Hamburg för att förhandla om utbytet av de överträdelser, om vilka Ers Majestät är i fråga; men att monsieur kardinalen funnit, att hans resa till Italien var bråttom, skulle hon återvända dit, så snart hon skulle ha fått Ers Majestäts svar, på vilket hon har givit mig adressen att skriva till Er, som Ers Majestät behagar att göra Er hörd av mig.

Hon berättade också, skrattande, att för att skynda på herr kardinalen att förklara sig till hennes fördel, behövde jag bara hota honom (som med mig själv) att hon var fast besluten att komma till Paris för att beställa honom själv. Därmed bedömer jag, att hon vet, att hovet hellre vill att hon är långt borta än i närheten, och att de trots allt bara kommer att ge henne goda ord, ty det är sant, min herre, att sedan denna olyckliga olycka, som hände med henne, även om hovet har försämrats, som den borde, lider hennes rykte ett rasande misslyckande bland världen. Och därifrån drar jag slutsatsen (enligt min lilla mening) att det bara blir med stor svårighet om man här samtycker till att hon får fotfäste i Frankrike, att hon är lika fruktad som hon är av ministern.

Det som skulle kunna göras skulle vara att avsätta hennes pensioner av vinst. Om det är på manliga förmåner, kan det bara vara med stor och extraordinär dispens från påven; fortfarande vet jag inte om det inte skulle göra uppståndelse i den gallikanska Kyrkan. Om det gäller kvinnor, är alla förmåner som finns i Frankrike av detta slag av betydelse och för döttrar till kungar och stora herrar som själva behöver dem. Allt som återstod var att vinna stater åt henne i Italien för hennes inkomst (eftersom vissa ville sprida ryktet om att hon hade kommit [...] för att göra förslaget, och dessängen gick till och med till Neapel).

Men eftersom det här är idéer kommer jag alltid tillbaka och tvivlar på vilket etablissemang hon kan göra anspråk på. Jag underlät inte att förutse det, efter Ers Majestäts avsikt, men hon avböjde alltid och förklarade sig inte närmare förutom att hon skulle vidta sina åtgärder med rätten och att hon lätt skulle sköta sina angelägenheter.

Emellertid har jag fått veta, men under den största hemlighetens sigill, att monsieur kardinalen hade låtit henne ta emot 20,000 écus och att hon aldrig hade velat ta emot dem förutom på villkor att hon skulle lämna tillbaka dem till honom. Hans Eminens har samtyckt till det. Jag har också fått veta att hennes ädelstenar som finns i Flandern inte är degagerade. De är värda 12,000 écus, varav hon betalar 600 écus i ränta. Hon hade egentligen tänkt ta ut dem, men hon avledde den fond hon tänkt sig för det någon annanstans. Dessa ädelstenar uppskattas dock till 100,000 écus. En har berättat detaljerna för mig kortfattat: de är, om jag kommer ihåg, hennes stora rubin, en stor diamant, ett pärlhalsband, en bukett diamanter och andra. Jag tar mig friheten att ge denna detalj till Ers Majestät för det faktum att drottningen kan dö och allt detta plundras. ...
Min herre,
Ers Majestäts
ödmjukaste, lydigaste och trognaste undersåte
De Courtin.
Paris, den 28 [novembre]/8 december 1657.

English translation (my own):

Sire,
To render an exact account of all things to Your Majesty, I will begin by telling you that I could not give myself the honour of writing to you by the last ordinary.

His Eminence had spent the days preceding his interview with Queen Kristina eight lieues from here, not having returned until Thursday evening; the whole of Friday, which is our day for writing, was passed in a great deal of affairs, and I could not have the audience which I was made to wait for all day until eleven o'clock in the evening. Being annoyed with these postponements, I took it into my head to make a little memorandum in writing to His Eminence and to add to it Your Majesty's own letter of the 26th of October, which is urgent and which orders me to take my leave on this intolerable indifference of the court for our affairs. I held this parcel very gently to His Eminence, and it produced the effect I expected, for which I will explain to Your Majesty when I have given you the details of the journey I have just made to Fontainebleau to have the honour of seeing Queen Kristina.

Three days before Monsieur the Cardinal went to see Her Majesty, the King went to visit her. The rendezvous, as I wrote to Your Majesty, was at Courance, but it was to deceive her, for the King pushed on at Fontainebleau and surprised her. He had only a public and familiar conversation with her for three quarters of an hour, in which nothing was spoken of but comedies and ballets. He neither drank nor ate there and returned as he had come.

Monsieur the Cardinal's interview was more serious. His Eminence treated the Queen magnificently at Petitbourg, a fine house which Monsieur the Cardinal had borrowed for that purpose. He presented to her the napkin, and she made him sit down to table with Her Majesty. They conferred together three times; I do not really know the details of things, but the result is that the Queen testifies to be very satisfied with Monsieur the Cardinal and that he is very happy that she is not coming to Paris, but is returning to Italy via Provence.

Having learned that she was about to leave, I thought it my duty to go and receive her commands and comply with Your Majesty's orders by making her understand that your will was to support her interests here as much as you could and, until then, even cede your old pretensions of the past subsidy to convert them into an annuity payable by the court during her lifetime, for reimbursement of such an annuity that Her Majesty had let himself be understood to want to cede to Your Majesty.

Queen Kristina received my proposal very well and did not do as she did the other time. She entered into matters with me and testified to me that she was extraordinarily satisfied with Your Majesty's kindness. She made herself informed of the affair, of which I gave her my own memorandums. She also ordered me to make a draft of the articles that we could negotiate with the court. I made them in substance more or less, following the form Your Majesty was pleased to send me, not to mention the 200,000 écus received. For it occurred to me that she would have thought that we were giving her the scrap and what we no longer want; also that it will be time enough to talk about it when we discuss the matter with our opposing parties, who never wanted to acknowledge our debt, not being able to deduct this sum from us on this request.

Nor will they deduct it from us on anything else, having explained to themselves that they were giving money because the conjuncture of affairs forced them to. And would to God that they had given us six times as much, we would make sure by a particular article in the alliance that all will be put back and forgotten without prejudice to the future. The whole secret only is to draw money. Under whatever pretext, it is well taken and draws no consequence.

The Queen's last resolution in the three audiences which she did me the honour of giving me was: first, that I thank Your Majesty with all my power for your good will for her, as she will not fail to do herself. Secondly, she told me that one should not speak to the court about the rent of 40,000 écus, because it was indifferent to Your Majesty whether it went higher or lower, as it would not cost you any further. And, thirdly, that she considered that it would be better for her propriety, if Your Majesty would please, to make to her only a pure and simple transfer of these old subsidies, because afterwards she would adjust itself with the Court.

Thereupon she asked me loudly if Your Majesty would be reluctant to do so. I answered her that, according to the tenderness which Your Majesty had done me the grace of showing me for her, I did not think that you were capable of refusing her any of that; [...] I did not even dare to tell her that it seemed to me that she was speaking against herself. For, if it were my affair, I would much rather, for the safety of things, engage France by an authentic treaty with Your Majesty than to perish alone in the event of a treaty between private individuals.

Then, with my compliment, she also amply exaggerated her affection for Your Majesty, that she would never ask anything that would be inconvenient to you; that, on the contrary, if she could get you out of bad affairs at the expense of her own blood, she would give it; that if she had a hundred crowns, she would give them to you; and, besides, she would never lose the good inclination she had for Sweden; that she looked upon it as her fatherland, which had let her be born a queen; that it was in this quality that she was something in this world; and that she thus owed everything to the first cause.

Moreover, she told me that she wanted nothing for anything, neither from Your Majesty, nor from the court, and that she would rather die of hunger than take presents from anyone; that, for this purpose, she would despatch Appelman to Your Majesty to negotiate this cession and make it reciprocal to him; that, for my part, she instructed me to solicit the Cardinal to make him confess this debt only; and she gave me a letter on this subject to His Eminence, with whom she told me in passing that she was very satisfied. That the King was also strongly inclined to oblige her; and that she had thereby made many friends in France who will be delighted to have her interests considered; and that she had no doubt that Monsieur the Cardinal would use this pretext to serve her, but that I had to solicit the matter from Your Majesty, which I promised to do. She also whispered a word to me about the good dispositions that Monsieur the Cardinal showed for the alliance; and that she had spoken strongly to him about it, for which I thanked her; but that His Eminence had confessed that Your Majesty had too many wars on your hands and that you had to get rid of some of your enemies.

These words struck me more than anything else. This amounts to the fact that I have given myself the honour of writing to Your Majesty that this court will never consent but with difficulty to succour Your Majesty while it is engaged only in private quarrels, and that, in this matter, we must therefore in no way evince any aversion to any peace until it has pleased God to strengthen Your Majesty so much that you are able to get yourself followed by those who wish to stop you. And I strengthen myself in this opinion by reflecting on the procedure of Queen Kristina.

Before she had spoken to Monsieur the Cardinal, imagining that I was making the end and that the alliance, in which she claims a good part is possible, was on the point of its conclusion, she never wanted to put forward or embrace the proposal of old debts. Now that she has spoken to His Eminence, and as possible she finds him remote from entering into this alliance before Your Majesty is in a condition to act for the common cause, or, perhaps, from entering into it at all to save the annual subsidy as you have hitherto done; seeing (I say) that it will perhaps take a long time, she now takes the other side and shows herself [...] as keen on these old debts as she was lukewarm before, no doubt making her own account on Monsieur the Cardinal's friendship.

Coming back to the Queen, Her Majesty also told me that if she were able to advise Your Majesty, she would exhort you to peace. I gave her to understand, as I always do, Your Majesty's good and sincere intentions for that; and the Court is fully persuaded of this. Her Majesty also ordered me to beg Your Majesty to send Appelman promptly and that she will await your reply in Provence. She told me on this subject that her intention was to go to Hamburg to negotiate the exchange of the cessions, of which Your Majesty is in question; but that Monsieur the Cardinal having found that his journey to Italy was in a hurry, she would return there as soon as she would have had Your Majesty's reply, on which she has given me the address to write to you as it pleases Your Majesty to make yourself heard by me.

She also told me, laughingly, that in order to hasten Monsieur the Cardinal to explain himself in her favour, I had only to threaten him (as with myself) that she was resolved to come to Paris to solicit him herself. By which I judge that she knows that the court prefers her to be far away than nearby, and that, after all, they will only give her good words, for it is true, Sire, that since this unfortunate accident which happened with her,  though the court has dissimulated, as it should, her reputation suffers a furious failure among the world. And from there I conclude (according to my little sense) that it will only be with great difficulty if one consents here to her gaining a foothold in France, her being as feared as she is by the minister.

What could be done would be to assign her pensions out of profits. If it is on masculine benefices, it can only be with great and extraordinary dispensation from the Pope; still, I do not know if that would not make a stir in the Gallican Church. If it is on women, all the benefits which are in France of this kind are of importance and for the daughters of Kings and great lords who need them themselves. All that remained was to win states for her in Italy for her income (as some wanted to spread the rumour that she had come [...] to make the proposal, and the design even went to Naples).

But, as these are ideas, I always come back to doubt what establishment she can claim. I did not fail to foresee it, following Your Majesty's intention, but she always declined and did not explain herself further except that she would take her measures with the court and that she would manage her affairs easily.

In the meantime, I have learned, but under the seal of the greatest secrecy, that Monsieur the Cardinal had made her receive 20,000 écus, and that she had never wanted to accept them except on condition that she would return them to him. His Eminence has consented to it. I have also learned that her precious stones, which are in Flanders, are not cleared. They are worth 12,000 écus, of which she pays 600 écus in interest. She had really intended to withdraw them, but she diverted the fund she intended for that elsewhere. These gems, however, are estimated at 100,000 écus. One has told me the details succinctly: they is, if I remember, her big ruby, a big diamond, a pearl necklace, a bouquet of diamonds, and others. I take the liberty of giving this detail to Your Majesty for the fact that the Queen may die and all this be pillaged. ...
Sire,
Your Majesty's
most humble, most obedient and most faithful servant
De Courtin.
Paris, [November] 28/December 8, 1657.


Above: Kristina.


Above: Cardinal Jules Mazarin.


Above: King Louis XIV of France.


Above: Karl Gustav.


Above: Antoine de Courtin.

Note: In the 17th century the word "accident" could also be used to mean a bout of illness or a disturbing or violent incident or action regardless of whether or not it was done intentionally.

Excerpt from resident Antoine de Courtin's letter to Karl Gustav, dated November 13/23 (New Style), 1657

Source:

Riksarkivet, pages 113 to 114 in Brev till Kungl. M:t; Residenten Antoine de Courtin; Ordinarie beskickningar 1625-1806; Svenska beskickingars till Frankrike brev och arkiv 1625-1806; Diplomatica Gallica 1542-1809


Cardinal Jules Mazarin's letter of the same day to the Chevalier de Terlon is here:


Gui Patin's letter of the same day to Charles Spon:


The letter excerpt:

Sire
... Le Roy partit hier pour aller Visiter la Reine Christine. Je pense que l'entreueuë Se doit faire à Courance qui est Vne maison proche de fontainebleau. M. le Cardinal n'y est pas allé, et Se reserue à Vne Visite en Son particulier. Sa Majesté Suiuant le conseil de S. E. a esloigné Sentinely et les autres meurtriers de Son Escuyer. Mais on ne laisse pas de continuer à desaprouuer l'action comme de mauuais exemple à cette Cour et contre le genie des françois. On doute mesme que Sa Majesté Vienne à Paris. Elle receut fort bien la lettre de Vostre Majesté, que je luy auois enuoyée. L'on me rapporta que le bruict estoit dans cette maison que J'auois deja receu Jcẏ de l'argent. Et d'Vn autre costé J'ay faict reflexion que M. le Cardinal temporisoit possible à me rendre responce jusques à ce qu'il eust veu la Reine Christine: Et cette pensée estoit fondée Sur ce qu'ayant pretexte de demander de l'argent à Messieurs des finances pour V. M. Et Se Voulant peut-estre en mesme temps de faire de cette Princesse moyenant quelque regale, Jl pourroit bien le mesnager Sur nous quelque diligence que je fasse. Je m'en Suis ouuert en Secret à Vne personne de condition. Elle m'a asseuré que je craignois de ce costé là Sans Sujet. Nous nous en esclaircirons en peu de temps. Je Suis & Seray à la Vie et à la mort dans vne entiere Soumission et resignation.
Sire
de V:re Majesté.
Le tres humble tres obeïssant et
tres fidele Sujet.
De Courtin
De Paris le 13/23 Nouembre
1657.

With modernised spelling:

Sire,
... Le roi partit hier pour aller visiter la reine Christine. Je pense que l'entrevue se doit faire à Courance, qui est une maison proche de Fontainebleau. Monsieur le cardinal n'y est pas allé et se réserve à une visite en son particulier.

Sa Majesté, suivant le conseil de Son Éminence, a éloigné Santinelli et les autres meurtriers de son écuyer; mais on ne laisse pas de continuer à désapprouver l'action comme de mauvais exemple à cette Cour et contre le génie des Français. On doute même que Sa Majesté vienne à Paris. Elle reçut fort bien la lettre de Votre Majesté que je lui avais envoyée.

L'on me rapporta que le bruit était dans cette maison que j'avais déjà reçu ici de l'argent. Et, d'un autre côté, j'ai fait réflexion que Monsieur le cardinal temporisait possible à me rendre réponse jusqu'à ce qu'il eût vu la reine Christine; et cette pensée était fondée sur ce qu'ayant prétexte de demander de l'argent à Messieurs des finances pour Votre Majesté. Et, se voulant peut-être en même temps de faire de cette princesse moyennant quelque régale, il pourrait bien le ménager sur nous quelque diligence que je fasse.

Je m'en suis ouvert en secret à une personne de condition. Elle m'a assuré que je craignais de ce côté-là sans sujet. Nous nous en éclaircirons en peu de temps. Je suis et serai à la vie et à la mort dans une entière soumission et résignation,
Sire,
de Votre Majesté
le très humble, très obéissant et très fidèle sujet
De Courtin.
De Paris, le 13/23 novembre 1657.

Swedish translation (my own):

Min herre,
... Konungen reste igår för att hälsa på drottning Kristina. Jag tycker att entrevuen borde äga rum i Courance, som är ett hus nära Fontainebleau. Monsieur kardinalen åkte inte dit och reserverar ett besök på egen hand.

Hennes Majestät, efter Hans Eminens' råd, har avlägsnat Santinelli och de andra mördarna av hennes stallmästare; men man fortsätter att ogilla handlingen som ett dåligt exempel för detta hov och mot fransmännens geni. Man tvivlar till och med på att Hennes Majestät kommer till Paris. Hon har mycket väl tagit emot Ers Majestäts brev, som jag hade sänt henne.

Jag fick höra att ryktet gick i det här huset att jag redan fått pengar här. Och å andra sidan tänkte jag på att herr kardinal dröjde med att ge mig ett svar tills han hade sett drottning Kristina; och denna tanke grundades på att ha förevändningen att begära pengar av finansherrarna för Ers Majestät. Och, kanske samtidigt som han ville berömma denna prinsessa lite i gengäld, kunde han väl bespara det på oss, vilken flit jag än gör.

Jag har öppnat upp om det i hemlighet för en person av kondition. Han har försäkrat mig att jag fruktade på den sidan utan anledning. Vi kommer att ta reda på det om en liten stund. Jag är och kommer att vara i liv och död och i fullständig underkastelse och resignation,
Min herre,
Ers Majestäts
ödmjukaste, lydigaste och trognaste undersåte
De Courtin.
Från Paris, den 13/23 november 1657.

English translation (my own):

Sire,
... The King left yesterday to visit Queen Kristina. I think the interview should take place in Courance, which is a house near Fontainebleau. Monsieur the Cardinal did not go there and is reserving a visit in his own right.

Her Majesty, following His Eminence's advice, has removed Santinelli and the other murderers of her equerry; but one continues to disapprove of the action as a bad example to this Court and against the genius of the French. One even doubts that Her Majesty will come to Paris. She has very well received Your Majesty's letter, which I had sent her.

I was told that the rumour was in this house that I had already received money here. And, on the other hand, I reflected that Monsieur the Cardinal was delaying possible in giving me an answer until he had seen Queen Kristina; and this thought was founded on having the pretext of asking money from the gentlemen of finance for Your Majesty. And, wishing perhaps at the same time to regale this princess some in return, he could well spare it on us, whatever diligence I make.

I have opened up about it in secret to a person of condition. He has assured me that I feared on that side without reason. We will figure that out in a little time. I am and will be in life and death and in complete submission and resignation,
Sire,
Your Majesty's
most humble, most obedient and most faithful servant
De Courtin.
From Paris, November 13/23, 1657.


Above: Kristina.


Above: King Louis XIV of France.


Above: Cardinal Jules Mazarin.


Above: Karl Gustav.


Above: Antoine de Courtin.

Excerpt from resident Antoine de Courtin's letter to Karl Gustav, dated November 6/16 (New Style), 1657

Source:

Riksarkivet, pages 109 to 110 in Brev till Kungl. M:t; Residenten Antoine de Courtin; Ordinarie beskickningar 1625-1806; Svenska beskickingars till Frankrike brev och arkiv 1625-1806; Diplomatica Gallica 1542-1809


The letter excerpt:

Sire
... Auparauant déz que Son Em. me Vit hier, elle se mit Jncontinent à parler de l'accident funeste qui est arriué cette Semaine à fontainebleau. La Reine Christine a faict tuer Son Escuyer le Comte Monaldesky Jtalien. Ce Comte auoit escrit vne lettre à Rome contre l'honneur & la reputation de Sa Majesté decouurant (à ce qu'on dit) quelque Jntrigue d'elle auec Sentinely autre Comte Jtalien (comme je croy) Gentilhomme de la Chambre de Sa Majesté et Ennemy mortel de Monaldesky. Cette lettre fut Jnterceptée par le frere de ce Sentinely qui la luy ayant esté enuoyée la donna à la Reine. Monaldesky n'eut rien à respondre, et fut conuaincu de Sa faute. Jncontinent Sa Majesté conclud Sa mort, luy faict donner Vn Confesseur; le faict attacher dans la galerie des Cerfz (qu'on appelle) et poignarder par Sentinely mesme. On enterra apres froidement le Corps dans Vne Esglise Voisine. Le bruict de cette Tragedie estant venu à la Cour, Vostre Majesté Sire Seroit estonnée comme jl a Surpris les Espritz[.] Chacun Se regarde, et Monsieur le Cardinal qui Souhaiteroit passionnement de dissimuler cette action ne Scait que faire ny que dire pour l'estouffer ou l'excuser. Son Eminence enuoya Jncontinent M. Ondedej Son premier Secretaire pour apprendre le faict au Vray, et prier la Reine de Vouloir donner vne autre face à l'action et faire Sauuer les Meurtriers. J'ay appris qu'il n'auoit rien peû obtenir Sur l'esprit de la Reine qui demeuroit tousjours dans Sa passion et Sa fierté. Cela a obligé la Cour à ẏ enuoyer M. Chanut, pour essayer S'il en obtiendra quelque chose de plus. Cependant le Roy deuoit aller luy faire la premiere Visite; mais cela a destourné Son Voyage. M. le Cardinal me parlant de cette action me dit qu'elle estoit odieuse à tout le Monde: Que cela choquoit les francois; que luy qui estoit Jtalien, et qui auoit esté cent fois menacé d'estre assassiné, ne S'estoit pourtant jamais vangé; Qu'il estoit tout deconcerté de cet accident; et qu'il ne Souhaiteroit rien tant que de Seruir Sa Majesté; mais que cette fascheuse rencontre ne laissoit point de lieu à Son amitié. Jl me dit à l'oreille, «je pense que le Roy de Suede Sera bien Surpris de tout cecy.» ...

... Pour la precedente du mesme lieu [Wismar] du 19 dudict mois [Octobre], qui parle des Jnterestz de la Reine Christine, je n'obmettray rien Sire pour rendre mes tres humbles respectz à Sa Majesté et la tenir persuadée Si Je puis par les effectz du Zele & de l'affection de Vostre Majesté. Je luy ay escrit en conformité par vn Expréz en luy enuoyant la despeche de V. M. et la Suppliant de me pardonner Si je ne m'acquite pas de ce deuoir moy mesme. ...
Sire
de V:re Majesté.
Le tres humble tres obeïssant &
tres fidele Sujet.
De Courtin.
A Paris le 16 Nouembre
1657.

With modernised spelling:

Sire,
... Auparavant, dès que Son Éminence me vit hier, elle se mit incontinent à parler de l'accident funeste qui est arrivé cette semaine à Fontainebleau. La reine Christine a fait tuer son écuyer, le comte Monaldeschi, italien. Ce comte avait écrit une lettre à Rome contre l'honneur et la réputation de Sa Majesté, découvrant (à ce qu'on dit) quelque intrigue d'elle avec Santinelli, autre comte italien (comme je crois), gentilhomme de la chambre de Sa Majesté et ennemi mortel de Monaldeschi.

Cette lettre fut interceptée par le frère de ce Santinelli, qui, lui ayant été envoyée, la donna à la reine. Monaldeschi n'eut rien à répondre et fut convaincu de sa faute. Incontinent Sa Majesté conclut sa mort, lui fait donner un confesseur, le fait attaquer dans la galerie des Cerfs (qu'on appelle) et poignarder par Santinelli-même. On enterra après froidement le corps dans une église voisine.

Le bruit de cette tragédie étant venu à la Cour, Votre Majesté, Sire, serait étonnée comme il a surpris les esprits. Chacun se regarde, et Monsieur le cardinal, qui souhaiterait passionnement de dissimuler cette action, ne sait que faire, ni que dire pour l'étouffer ou l'excuser. Son Éminence envoya incontinent Monsieur Ondedei, son premier secrétaire, pour apprendre le fait au vrai et prier la reine de vouloir donner une autre face à l'action et faire sauver les meurtriers. J'ai appris qu'il n'avait rien pu obtenir sur l'esprit de la reine, qui demeurait toujours dans sa passion et sa fierté. Cela a obligé la Cour à y envoyer Monsieur Chanut pour essayer s'il en obtiendra quelque chose de plus. Cependant, le roi devait aller lui faire la première visite; mais cela a détourné son voyage.

Monsieur le Cardinal, me parlant de cette action, me dit qu'elle était odieuse à tout le monde, que cela choquait les Français, que lui, qui était Italien et qui avait été cent fois menacé d'être assassiné, ne s'était pourtant jamais vangé; qu'il était tout déconcerté de cet accident et qu'il ne souhaiterait rien tant que de servir Sa Majesté; mais que cette fâcheuse rencontre ne laissait point de lieu à son amitié. Il me dit à l'oreille: «Je pense que le roi de Suède sera bien surpris de tout ceci.» ...

... Pour la précédente du même lieu [Wismar] du 19 dudit mois [octobre], qui parle des intérêts de la reine Christine, je n'omettrai rien, Sire, pour rendre mes très humbles respects à Sa Majesté et la tenir persuadée, si je puis, par les effets du zèle et de l'affection de Votre Majesté. Je lui ai écrit en conformité par un exprès en lui envoyant la dépêche de Votre Majesté et la suppliant de me pardonner si je ne m'acquitte pas de ce devoir moi-même. ...
Sire,
de Votre Majesté
le très humble, très obéissant et très fidèle sujet
De Courtin.
A Paris, le 16 novembre 1657.

Swedish translation (my own):

Min herre,
... Tidigare, så snart Hans Eminens såg mig igår, började han omedelbart tala om den dödsolycka som inträffade denna vecka i Fontainebleau. Drottning Kristina lät döda sin stallmästare, greve Monaldeschi, en italienare. Denne greve hade skrivit ett brev till Rom mot Hennes Majestäts ära och rykte, och upptäckte (sägs det) hennes intriger med Santinelli, en annan italiensk greve (som jag tror), Hennes Majestäts kammarherre och Monaldeschis dödsfiende.

Detta brev fångades upp av brodern till denne Santinelli, som, eftersom han hade skickats till henne, gav det till drottningen. Monaldeschi hade inget att svara och dömdes för sitt fel. Omedelbart avslutade Hennes Majetät hans död, lät honom ge en biktfader, låter honom attackeras i Hjortgalleriet (så kallad) och knivhuggas av Santinelli själv. Liket begravdes sedan kallt i en närliggande kyrka.

Nu när rapporten om denna tragedi har kommit till hovet, skulle Ers Majestät, min herre, vara förvånad över hur den har förvånat sinnena. Alla tittar på varandra, och monsieur kardinalen, som passionerat skulle vilja dölja denna handling, vet inte vad han skall göra eller vad han skall säga för att kväva eller ursäkta det. Hans Eminens sände omedelbart signor Ondedei, hans förste sekreterare, för att ta reda på sanningen i saken och be drottningen att ge ett annat ansikte åt handlingen och rädda mördarna. Jag har förnummit att han inte hade kunnat få något på drottningens sinne, som fortfarande var kvar i sin passion och sin stolthet. Detta tvingade hovet att skicka dit monsieur Chanut för att se om han skulle få något mer. Emellertid måste konungen gå och göra henne det första besöket; men detta har avvikit hans resa.

Monsieur kardinalen, som talade till mig om denna handling, berättade för mig att den var avskyvärd mot alla, att den chockerade fransmännen, att han, som var italienare och som hade hotats hundra gånger med att bli mördad och ändå aldrig hade hämnat sig; att han var ganska uppriven över denna olycka och att han inte skulle vilja något så mycket som att tjäna Hennes Majestät; men att denne olyckliga rencontre inte lämnade utrymme för sin vänskap. Han sade i mitt öra: »Jag tror att Sveriges konung kommer att bli mycket förvånad över allt detta.«

... Vad angår det föregående brevet från samma ort [Wismar] den 19 i nämnda månad [oktober], som talar om drottning Kristinas intressen, så kommer jag inte att utelämna, min herre, att visa min mycket ödmjuka aktning till Hennes Majestät och att behålla henne övertalad, om jag kan, av verkningarna av Ers Majestäts iver och tillgivenhet. Jag har skrivit till henne i överensstämmelse med ett uttryckligt meddelande, sändande henne Ers Majestäts depesche och bedjande henne att förlåta mig om jag inte själv fullgör denna plikt. ...
Min herre,
Ers Majestäts
ödmjukaste, lydigaste och trognaste undersåte
De Courtin.
Paris, den 16 november 1657.

English translation (my own):

Sire,
... Previously, as soon as His Eminence saw me yesterday, he immediately began to speak of the fatal accident which happened this week at Fontainebleau. Queen Kristina had her equerry, Count Monaldeschi, an Italian, killed. This count had written a letter to Rome against the honour and reputation of Her Majesty, discovering (it is said) some intrigue of hers with Santinelli, another Italian count (as I believe), gentleman of Her Majesty's chamber, and the mortal enemy of Monaldeschi.

This letter was intercepted by the brother of this Santinelli, who, having been sent to her, gave it to the Queen. Monaldeschi had nothing to answer and was convicted of his fault. Immediately Her Majesty concluded his death, had him given a confessor, has him attacked in the Galerie des Cerfs (so-called) and stabbed by Santinelli himself. The body was then coldly buried in a nearby church.

The report of this tragedy having come to the Court, Your Majesty, Sire, would be astonished how it has surprised the minds. Everyone is looking at each other, and Monsieur the Cardinal, who would passionately wish to conceal this action, does not know what to do or what to say to stifle or excuse it. His Eminence immediately sent Signor Ondedei, his prime secretary, to find out the truth of the matter and to ask the Queen to give another face to the action and save the murderers. I have learned that he had been unable to obtain anything on the mind of the Queen, who still remained in her passion and her pride. This forced the Court to send Monsieur Chanut there to see if he would get anything more. In the meantime, the King had to go and pay her the first visit; but this has detoured his journey.

Monsieur the Cardinal, speaking to me about this action, told me that it was odious to everyone, that it shocked the French, that he, who was Italian and who had been threatened a hundred times with being assassinated and yet had never avenged himself; that he was quite disconcerted at this accident and that he would like nothing so much as to serve Her Majesty; but that this unfortunate rencontre left no room for his friendship. He said in my ear: "I think the King of Sweden will be very surprised by all this."

... As for the previous letter from the same place [Wismar] of the 19th of the said month [October], which speaks of Queen Kristina's interests, I will omit nothing, Sire, to pay my very humble respects to Her Majesty and to keep her persuaded, if I can, by the effects of Your Majesty's zeal and affection. I have written to her in conformity by an express, sending her Your Majesty's despatch and begging her to forgive me if I do not discharge this duty myself. ...
Sire,
Your Majesty's
most humble, most obedient and most faithful servant
De Courtin.
Paris, November 16, 1657.


Above: Kristina condemns Monaldeschi to die, painted by Johan Fredrik Höckert.


Above: Cardinal Jules Mazarin.


Above: Karl Gustav.


Above: Antoine de Courtin.

Note: In the 17th century the word "accident" could also be used to mean a bout of illness or a disturbing or violent incident or action regardless of whether or not it was done intentionally.