Sources:
Christine de Suède et le cardinal Azzolino: Lettres inédites (1666-1668), Carl Bildt, 1899
Kristina wrote this letter to Cardinal Decio Azzolino on November 21/December 1 (New Style), 1666.
The letter:
trente septiesme lestre
du 1 Decbr. 1666 —
Je Vous envoy la lestre de change Ordinaire
du 1 Decbr. 1666 —
Je Vous envoy la lestre de change Ordinaire
Vostre Vintequattrisesme lestre du 6 passe me fait Conoistre que ie travallie en Vain pour Vous gerrir de la Crainte que Vous donne 2203230935992057 et quapres tout Ce que ie Vous ay dit Vous ne me Croies pas. ie ne say plus que Vous dire Jl faut avoir reCours au temps qui Vous fera Voir que ie merite quon me Croye. Je ne reponderay pas ausi aulongs raisonnements que Vous faittes sur mes interest. Je Vous enVoy les lestres d'Adamy qui Vous feront Conoistre lestat des Choses, et Vous en Jugeres Vous mesme Celon Vostre fantasie. pour les affaires de pomeranie et d'Appelman ie les regleray le mieux que ie sauray et sauray for bien faire ce que iay Conseillie a daustres mais en toute Chose Jl faut Considerer la difference des lieux personnes et temps, Car austrement on est suiet a faire des sottise. et par Consequant si iestois Roy france ie feray ce que ie Croirois apropos, mais ne lestant pas, Jl faut que ie face Ce qui est iuste et apropos pour moy et le faire sen que Vous prennies la paine de me le suggerer.
la paix de Bremen est faitte et signe. elle est fort honteuse et mesme dangereuse pour la Suede. Cest un Coup dont elle ne reviendra de long temps. apres cela le Calme se Va remettre en allemange pour long temps quoy que parle les speculatifs de Romme. on attent Wrangel tout les iours a Stade et il Viendra icy Jl est dans vn desespoir inCroiable et ie Crains que Cette malheureuse entreprise et ce honteux traitte Vont raCourcir ses Jours Je ne Vous envoy pas les articles de la paix Car on la Va imprimer
Jl y a ycy trois grande novelles que ie ne saurois menpecher de Vous mander. la primiere est que londre Brule pour vne seconde fois. on nen sait pas les particularites, Car au partir du Courier ce spectacle a Comance et lon escrit que les esquieries du roy bruloit et que son palais estoit en gran danger. ausitost que ie sauray les particularites Je Vous les feray savoir
la seconde a mon gre est fort importante, qui est que M. de lyonne Va en Espange envoye par son maistre et a mon gre Ce ne seray pas pour Changer dair. si cette nouvelle se Verifie Jl faut quil aye quelqve gran dessain sur le tapis. tout ce que ie pourois penetrer sera porte a Vostre Conoissance. la troissiesme nouvelle tres importante est que lEmpereur et lespange font des grans efforts pour entrer dans la lige faitte entre les ollandois la Dannemarque et les princes dAlemange dan la quelle se trouve ausi engage lElexteur de Bandebur Comme le plus gran des princes dallemange notez que cest cette lige qui a fait touts les malheurs de la Suede. lon dit qve la france soppose a Cette Coniontion mais quelle si oppose ou non Je tiens que la mayson dAustriche y entrera Car lavantage des Confederes si trouve entierement
apres Cela Jl Vient vne austre nouvelle despange que Vous sauray si elle est Vraye ou non. lon dit que le Conseil despange et tout se quil y a de grans ont resolu a faire aller les appellations de linquisition despange a celle de Rome et Comme Jl me semble que Cela seroit avantageux pour Rome ie le souhaitte et Vous prie de me dire ce que Vous en Croies.
pour moy Jay passe ausi mal quon peut la semaine Car Je suis este furieusement inCommode dun Rhume accompange dune Jnflamation de gorge dont ie me suis Casi gerrye a force de boir du lait, mais le rusme me reste enCore et me rendt inCapable de tout. pour le pere lorant Je ne say Ce quil dit ny ne le Veux savoir et Crois et suis persuade que Ceux qui sont sage feront plus de reflexion sur Ce que Vous dites que sur ce que disent ces sorte de gens, Car Gammal ne peut pas luy escrire ce quil ne sayt pas pour le follietti Jls diront Ce quil leur plait Je ne puis ny ne le Veux empecher
pour les nevex du Cadl. Assia puisquil sait touts les intimes segrets de la monarChie de france et d'Espange le moien que ie Chager le miens Car a lentrendre parler Jl n'ignore auCune de plus segrettes affaires de l'Europe, et Jespere que les miens luy seront seullement inconeues pasce quils sont au desous dune eslevation desprit ausi grande que la sienne, Car mes affaires sont de bagatelles, Car Jl ne say les segrets des grans hommes Comme de Mazarin et de D. louis d'Aro Car Ces Mr.s nont ose avoir vne pense sen luy en rendre Conte.
Je ne repons pas a a Chiffre Car ie ne Vois rien a Changer aux miennes adieu
With modernised spelling:
Hambourg, 1er décembre 1666.
Votre vingt-quatrième lettre, du 6 passé, me fait connaître que je travaille en vain pour vous guérir de la crainte que vous donne mon retour, et qu'après tout ce que je vous ai dit, vous ne me croyez pas. Je ne sais plus que vous dire. Il faut avoir recours au temps, qui vous fera voir que je mérite qu'on me croie. Je ne répondrai pas aussi aux longs raisonnements que vous faites sur mes intérêts. Je vous envoie les lettres d'Adami, qui vous feront connaître l'état des choses, et vous en jugerez vous-même selon votre fantaisie.
Pour les affaires de Poméranie et d'Appelman, je les réglerai le mieux que je saurai, et saurai fort bien faire ce que j'ai conseillé à d'autres. Mais, en toute chose, il faut considérer la différence des lieux, personnes et temps, car autrement on est sujet à faire des sottises. Et, par conséquent, si j'étais roi de France, je ferai ce que je croirais à propos, mais ne l'étant pas, il faut que je fasse ce qui est juste et à propos pour moi, et le faire sans que vous preniez la peine de me le suggérer.
La paix de Brême est faite et signée. Elle est fort honteuse et même dangereuse pour la Suède. C'est un coup dont elle ne reviendra de longtemps. Après cela, le calme se va remettre en Allemagne pour longtemps, quoi que parlent les spéculatifs de Rome. On attend Wrangel tous les jours à Stade, et il viendra ici. Il est dans un désespoir incroyable, et je crains que cette malheureuse entreprise et ce honteux traité vont raccourcir ses jours. Je ne vous envoie pas les articles de la paix, car on la va imprimer.
Il y a ici trois grande nouvelles que je ne saurais m'empêcher de vous mander. La première est que Londres brûle pour une seconde fois. On n'en sait pas les particularités, car au partir du courrier, ce spectacle a commencé, et l'on écrit que les écuries du roi brûlaient et que son palais était en grand danger. Aussitôt que je saurai les particularités, je vous les ferai savoir.
La seconde, à mon gré, est fort importante, qui est que M. de Lionne va en Espagne, envoyé par son maître, et, à mon gré, ce ne sera pas pour changer d'air. Si cette nouvelle se vérifie, il faut qu'il y ait quelque grand dessein sur le tapis. Tout ce que je pourrais pénétrer sera porté à votre connaissance.
La troisième nouvelle, très importante, est que l'Empereur et l'Espagne font de grands efforts pour entrer dans la Ligue faite entre les Hollandais, la Danemark et les princes d'Allemagne, dans laquelle se trouve aussi engagé l'Électeur de Brandebourg, comme le plus grand des princes d'Allemagne. Notez que c'est cette ligue qui a fait tous les malheurs de la Suède. L'on dit que la France s'oppose à cette conjonction, mais, qu'elle s'y oppose ou non, je tiens que la Maison d'Autriche y entrera, Car l'avantage des confédérés s'y trouve entièrement.
Après cela, il vient une autre nouvelle d'Espagne, que vous saurez si elle est vraie ou non. L'on dit que le Conseil d'Espagne et tout se qu'il y a de Grands ont résolu à faire aller les appellations de l'Inquisition d'Espagne à celle de Rome, et, comme il me semble que cela serait avantageux pour Rome, je le souhaite, et vous prie de me dire ce que vous en croyez.
Pour moi, j'ai passé aussi mal qu'on peut la semaine, car je suis été furieusement incommodée d'un rhume accompagné d'une inflammation de gorge, dont je me suis quasi guérie à force de boir du lait, mais le rhume me reste encore et me rend incapable de tout.
Pour le père Laurent, je ne sais ce qu'il dit, ni ne le veux savoir, et crois et suis persuadée que ceux qui sont sages feront plus de réflexion sur ce que vous dites que sur ce que disent ces sortes de gens, car Gammal ne peut pas lui écrire ce qu'il ne sait pas.
Pour les foglietti, ils diront ce qu'il leur plaît. Je ne puis ni ne le veux empêcher.
Pour le neveu du cardinal de Hesse, puisquil sait tous les intimes secrets de la monarchie de France et d'Espagne, le moyen que je cache les miens! Car, à l'entrendre parler, il n'ignore aucune des plus secrètes affaires de l'Europe, et j'espère que les miens lui seront seulement inconnus, parce qu'ils sont au-dessous d'une élévation d'esprit aussi grande que la sienne, car mes affaires sont des bagatelles, car il ne sait [que] les secrets des grands hommes, comme de Mazarin et de D. Louis de Haro, car ces messieurs n'ont osé avoir une pensée sans lui en rendre compte.
Je ne réponds pas à [votre] chiffre, car je ne vois rien à changer aux miennes. Adieu.
Je vous envoie la lettre de change ordinaire.
Swedish translation (my own):
Trettiosjunde brevet,
den 1 december 1666 —
Jag skickar den ordinära växelbrevet till Er.
Ert tjugofjärde brev, av den 6 i förra månaden, låter mig veta att jag förgäves arbetar för att bota Er från den fruktan som min återkomst ger Er, och att Ni efter allt som jag har berättat Er inte tror mig. Jag vet inte vad jag skall säga till Er. Man måste använda tiden, vilket kommer att visa Er att jag förtjänar att bli trodd. Jag kommer inte heller att svara på Adamis långa argument som kommer att låta Er känna till saker och ting, och Ni kommer att bedöma själv enligt Er fantasi.
För Pommerns och Appelmans affärer skall jag lösa dem så gott jag vet, och kommer mycket väl att kunna göra vad jag har rådt andra. Men i allt måste man tänka på skillnaden mellan platser, människor och tid, för annars är man benägen att göra strunt. Och därför, om jag var konungen av Frankrike, skulle jag göra det jag skulle tro rätt, men inte vara han, måste jag göra det som är rättvist och lämpligt för mig, och jag skulle göra det utan att Ni tog Er besväret att föreslå det till mig.
Freden i Bremen är sluten och undertecknad. Det är väldigt skamligt och till och med farligt för Sverige. Det är ett slag som hon inte kommer att återhämta sig från på länge. Därefter kommer lugnet tillbaka till Tyskland under en lång tid, vad spekulanterna i Rom än säger. Wrangel väntas på Stade varje dag, och han kommer hit. Han är i otrolig förtvivlan, och jag fruktar att detta olyckliga företag och detta skamliga fördrag kommer att förkorta hans dagar. Jag skickar inte fredsartiklarna till Er eftersom de kommer att tryckas.
Det finns tre stora nyheter här som jag inte kan låta bli att berätta. Den första är att London brinner för andra gången. Detaljerna är inte kända, för från kuriren började detta spektakel, och det står skrivet att konungens stall brann och att hans palats var i stor fara. Så fort jag vet detaljerna kommer jag att meddela Er.
Det andra är enligt min åsikt mycket viktigt, vilket är att monsieur de Lionne åker till Spanien, skickad av sin herre, och enligt min mening kommer det inte att vara för en luftförändring. Om den här nyheten är sann måste det finnas någon storslagen design ute. Allt jag kan upptäcka skall uppmärksammas på Er.
Den tredje och viktigaste nyheten är att Kejsaren och Spanien gör stora ansträngningar för att komma in i det förbund som gjorts mellan holländarna, Danmark och Tysklands furstar, i vilket även Kurfursten av Brandenburg är inblandad, liksom den störste av Tysklands furstar. Notera att det är denna liga som har gjort alla Sveriges olyckor. Det sägs att Frankrike motsätter sig denna konjunktion, men vare sig hon motsätter sig den eller inte, hoppas jag att Österrikes Hus kommer att gå in i den, eftersom de konfedererades fördelar är helt där.
Efter det kommer ytterligare en nyhet från Spanien, som Ni får veta om det är sant eller inte. Det sägs att Spaniens råd och alla som finns stora män bestämt sig för att låta den spanska inkvisitionens benämningar gå till den i Rom, och eftersom det förefaller mig att det vore fördelaktigt för Rom, önskar jag och ber Er att berätta för mig vad Ni tycker.
För mig gick det så illa som jag kan under veckan, eftersom jag besvärades illa av en förkylning åtföljd av en inflammation i halsen, som jag nästan botade genom att dricka mjölk, men förkylningen har mig fortfarande och gör mig oförmögen till allt.
Vad fader Laurentius angår, så vet jag inte vad han säger och vill inte veta, och jag tror och är övertygad om att de som är kloka kommer att tänka mer på vad Ni säger än på vad den här sortens människor säger, eftersom Gammal inte kan skriva till honom vad han inte vet.
När det gäller foglietti säger de ju vad de vill. Jag kan och kommer inte att förhindra det.
När det gäller nevön till kardinal d'Assia, eftersom han känner till alla de intima hemligheterna i monarkin i Frankrike och Spanien, hur jag gömmer mina! Ty när han hör honom tala, är han inte medveten om några hemligare affärer i Europa, och jag hoppas att mina endast kommer att vara okända för honom, eftersom de är lägre än hans, ty mina affärer är småsaker; därför att han bara känner till hemligheterna hos stora män som kardinal Mazarin och don Louis de Haro, ty dessa herrar vågade inte ha en tanke utan att rapportera det till honom.
Jag svarar inte på Ert chiffer, ty jag inte ser något att ändra på mitt. Farväl.
English translation (my own):
Thirty-seventh letter,
of December 1, 1666 —
I am sending you the regular bill of exchange.
of December 1, 1666 —
I am sending you the regular bill of exchange.
Your twenty-fourth letter, of the 6th of last month, lets me know that I am working in vain to cure you of the fear that my return gives you, and that after all that I have told you, you do not believe me. I don't know what to tell you. One must use time, which will show you that I deserve to be believed. I will also not respond to Adami's long arguments which will let you know the state of things, and you will judge for yourself according to your imagination.
As for the Pomeranian and Appelman affairs, I will settle them as best as I know how, and will be able to do very well what I have advised others. But, in everything, we must consider the difference of places, people and time, because otherwise we are prone to make nonsense. And, therefore, if I were the King of France, I would do what I would believe right, but not being him, I must do what is fair and appropriate for me, and I'd do it without you taking the trouble to suggest it to me.
The peace of Bremen is concluded and signed. It is very shameful and even dangerous for Sweden. It is a blow from which she will not recover for a long time. After that, calm will return to Germany for a long time, whatever the speculators of Rome say. Wrangel is awaited at Stade every day, and he will come here. He is in incredible despair, and I fear that this unfortunate enterprise and this shameful treaty will shorten his days. I am not sending you the peace articles because they are going to be printed.
There is three great news here that I can't help telling you. The first is that London is burning for a second time. The details are not known, because from the courier, this spectacle began, and it is written that the King's stables were burning and that his palace was in great danger. As soon as I know the details, I will let you know.
The second, in my opinion, is very important, which is that Monsieur de Lionne is going to Spain, sent by his master, and, in my opinion, it will not be for a change of air. If this news is true, there must be some grand design out. Everything I can penetrate will be brought to your attention.
The third and very important news is that the Emperor and Spain are making great efforts to enter the League made between the Dutch, Denmark and the princes of Germany, in which the Elector of Brandenburg is also involved, like the greatest of the princes of Germany. Note that it is this league which has made all Sweden's misfortunes. It is said that France opposes this conjunction, but, whether she opposes it or not, I hope that the House of Austria will enter it, because the advantage of the Confederates is entirely there.
After that comes another piece of news from Spain, which you will know if it is true or not. It is said that the Council of Spain and all that there are Greats [?] resolved to make the appellations of the Spanish Inquisition go to that of Rome, and, as it seems to me that would be advantageous for Rome, I wish and beg you to tell me what you think.
For me, I fared as badly as I can during the week, because I was badly bothered by a cold accompanied by an inflammation of the throat, which I almost cured by drinking milk, but the cold still has me and makes me incapable of everything.*
As for Father Laurentius*, I know not what he says, nor want to know, and I believe and am convinced that those who are wise will think more about what you say than about what these kinds of people say, because Gammal cannot write to him what he does not know.
As for the foglietti, they say what they like. I cannot and will not prevent it.
As for the nephew of Cardinal d'Assia, since he knows all the intimate secrets of the monarchy of France and Spain, the way I hide mine! For, on hearing him speak, he is aware of no more secret affairs of Europe, and I hope that mine will only be unknown to him because they are below such a great elevation of mind than his, for my affairs are trifles; because he only knows the secrets of great men like Cardinal Mazarin and Don Louis de Haro, for these gentlemen did not dare to have a thought without reporting it to him.
I'm not answering your cipher, because I do not see anything to change mine. Farewell.
Above: Kristina.
Above: Cardinal Decio Azzolino.
Notes: 2203230935992057 = mon retour
The Treaty of Habenhausen was signed on October 25, 1666.
Kristina's physician Cesare Macchiati attributed this cold to her/his/their habit of reading by the fire. She/he/they continued not to want to be bled, despite the doctor's orders. Kristina had the barber surgeon fired five times. This is according to Macchiati's letters to Azzolino dated November 24 and December 1, 1666.
Father Laurentius Skytte was the Swedish resident in Portugal who converted to Catholicism, renounced his career, and entered into a Franciscan monastery.
foglietti = pamphlets.