Tuesday, May 3, 2022

Kristina's letter to Magnus de la Gardie after he fell into her/his/their disgrace, dated December 5/15 (Old Style), 1653

Sources:

Riksarkivet, pages 6 to 12 in K 206; Egenhändiga historiska anteckningar samt avskrifter av brev; Drottning Ulrika Eleonora d. y.; Svenska drottningars arkivaliesamlingar i riksarkivet; Kungliga arkiv


Recüeil des harangues qui ont esté faites à la reyne de Suede, page 219, published by Claude Bardin, 1660


Mémoires de ce qui s'est passé en Suède, volume 3, page 270, Pierre Hector Chanut, 1675


Mémoires concernant Christine, volume 1, page 359, Johan Arckenholtz, 1751



Bulstr. Whitelockes Dag-Bok Öfver Dess Ambassade til Sverige, page 787, translated by Johan Edman, 1777


A journal of the Swedish ambassy, in the years M.DCC.LIII. and M.DCC.LIV., volume 1, page 356, Bulstrode Whitelocke, published in 1772


Christina: Brev från sex decennier, pages 27 to 29, edited and translated by Sven Stolpe, 1960

I have already included this letter in a previous post, but I have decided it deserves its own standalone post. The original post I made with this letter can be read here:


"Eftervärlden har litet för hastigt accepterat drottning Christinas bild av den fallne gunstlingen De la Gardie som en feg, lögnaktig och inbilsk man. I själva verket är det alldeles obestyrkt, att han felade i den konflikt som drottningen utnyttjade för att störta honom. Man bör också minnas, att bakom denna skandal ligger det faktum, att drottningen i många år utsatte honom för en glödande »passion», mot vilken han förtvivlat värjde sig. Trots detta har drottningens stora straffbrev till honom sitt intresse — närmast för kännedomen om henne egen psykologi."

"Posterity has a little too hastily accepted Queen Christina's image of the fallen favourite de la Gardie as a cowardly, lying and conceited man. In fact, it is completely unproven that he erred in the conflict that the Queen used to overthrow him. One should also remember that behind this scandal lies the fact that for many years the Queen exposed him to a glowing 'passion', against which he desperately defended himself. Despite this, the Queen's great letter of punishment to him has its interest — mostly for the knowledge of her own psychology." - Stolpe

The letter:

Chanut's transcript of the letter (I have fixed the date and year typos):

MON COUSIN. Puis que vous desirez me voir encore, apres la disgrace qui vous est arrivée, je suis obligée de vous dire combien ce desir est contraire à vostre satisfaction, & je vous escris cette lettre pour vous faire souvenir des raisons, qui m'empeschent d'y consentir, & qui vous doivent aussi persuader, que cette entreveuë est inutile à vostre repos, il n'est pas en moy d'apporter des remedes à vostre malheur, c'est de vous seul, que vous devez attendre la reparation de vostre honneur. Que pouvez-vous esperer de moy, ou que puis-je faire, sinon vous plaindre, & vous blasmer, l'amitiè que je vous ay portée m'oblige à l'un, & à l'autre, & quelque indulgence que j'aye euë pour vous, je ne puis sans me desmentir vous pardonner le crime que vous avez commis contre vous-mesme, ne croyez pas que je sois offensée, je vous proteste que je ne la suis pas, je suis desormais incapable d'avoir d'autres sentiment pour vous, que celuy de la pitié, lequel toutesfois ne vous peut servir de rien, depuis que vous vous estes rendu inutiles le sentimens de bonté que j'avois pour vous. Vous en estes indigne par vostre propre confession, & vous avez prononcé vous-mesme l'Arrest de vostre bannissement à la veuë de plusieurs personnes de condition qui s'y trouverent presens, j'ay confirmé cet Arrest, parce que je le trouvois juste, & je ne suis pas si preste à m'en desdire que l'on vous le fait accroire; Apres ce que vous avez fait, & souffert, osez-Vous vous monstrer à moy, vous me faites honte quand je pense à combien de bassesses vous estes descendu, combien de soumissions vous avez faites à ceux mesmes à qui vous avez voulu du mal; Dans cette malheureuse rencontre on n'a rien veu de grand, de beau, ny de genereux dans vostre conduite, & si j'estois capable de repentir, je regretterois d'avoir contracté amitié avec une ame si foible que la vostre, mais cette foiblesse est indigne de moy, & ayant tousiours agy selon la raison, je ne dois pas blasmer les apparences que j'ay données aux ocurrences du temps, je les aurois gardées toute ma vie, si vostre imprudence ne m'eust contrainte de me declarer contre vous, l'honneur m'oblige de le faire hautement, & la justice me l'ordonne, j'ay trop fait pour vous depuis neuf ans, où j'ay tousiours pris aveuglement vostre party contre tous; mais à present que vous abandonnez vos plus chers interests, je suis dispensée d'en avoir soin, vous avez publié vous-mesme un secret que j'estois resoluë de taire toute ma vie, en faisant voir que vous estes indigne de la fortune que vous tenez de moy, si vous estes resolu d'entendre ces reproches, vous pouvez venir icy, j'y consens à cette condition; mais n'esperez pas que les larmes, ni les soumissions puissent jamais m'obliger à la moindre complaisance, la seule dont je suis capable pour vous, est celle de m'en souvenir peu, & d'en parler moins, estant resoluë de n'en parler jamais, que pour vous blasmer, c'est ce que je dois pour faire voir que l'on est indigne de mon estime, apres une faute semblable à la vostre. Voilà ce qui me reste à faire pour vous. Souvenez-vous pourtant que c'est à vous seul à qui vous devez la disgrace qui vous arrive, & que je suis equitable pour vous, comme je le seray tousiourrs pour tout le monde.
CHRISTINE.
Ce 5. Decembre 1653.

With modernised spelling:

Mon cousin,
Puisque vous désirez me voir encore, après la disgrâce qui vous est arrivée, je suis obligée de vous dire combien ce désir est contraire à votre satisfaction; et je vous écris cette lettre pour vous faire souvenir des raisons qui m'empêchent d'y consentir, et qui vous doivent aussi persuader que cette entrevue est inutile à votre repos. Il n'est pas en moi d'apporter des remèdes à votre malheur; c'est de vous seul que vous devez attendre la réparation de votre honneur. Que pouvez-vous espérer de moi, ou que puis-je faire, sinon vous plaindre et vous blâmer? L'amitié que je vous ai portée m'oblige à l'un et à l'autre, et quelque indulgence que j'aie eue pour vous, je ne puis, sans me démentir, vous pardonner le crime que vous avez commis contre vous-même.

Ne croyez pas que je sois offensée; je vous proteste que je ne la suis pas. Je suis désormais incapable d'avoir d'autre sentiment pour vous que celui de la pitié, lequel toutefois ne vous peut servir de rien, depuis que vous vous êtes rendu inutiles les sentiments de bonté que j'avais pour vous. Vous en êtes indigne par votre propre confession, et vous avez prononcé vous-même l'arrêt de votre bannissement à la vue de plusieurs personnes de condition qui s'y trouvèrent présentes. J'ai confirmé cet arrêt parce que je le trouvais juste, et je ne suis pas si prête à m'en dédire que l'on vous le fait accroire.

Après ce que vous avez fait et souffert, osez-vous vous montrer à moi? Vous me faites honte quand je pense à combien de bassesses vous êtes descendu, combien de soumissions vous avez faites à ceux mêmes à qui vous avez voulu du mal. Dans cette malheureuse rencontre on n'a rien vu de grand, de beau, ni de généreux dans votre conduite; et si j'étais capable de repentir, je regreterais d'avoir contracté amitié avec une âme si faible que la vôtre.

Mais cette faiblesse est indigne de moi, et ayant toujours agi selon la raison, je ne dois pas blâmer les apparences que j'ai données aux occurrences du temps. Je les aurais gardées toute ma vie si votre imprudence ne m'eût contrainte de me déclarer contre vous. L'honneur m'oblige de le faire hautement, et la justice me l'ordonne. J'ai trop fait pour vous depuis neuf ans, où j'ai toujours pris aveuglément votre parti contre tous; mais à present que vous abandonnez vos plus chers intérêts, je suis dispensée d'en avoir soin. Vous avez publié vous-même un secret que j'étais résolue de taire toute ma vie, en faisant voir que vous êtes indigne de la fortune que vous tenez de moi.

Si vous êtes résolu d'entendre ces reproches, vous pouvez venir ici, j'y consens à cette condition. Mais n'espérez pas que les larmes, ni les soumissions puissent jamais m'obliger à la moindre complaisance. La seule dont je suis capable pour vous est celle de m'en souvenir peu et d'en parler moins, étant résolue de n'en parler jamais, que pour vous blâmer. C'est ce que je dois pour faire voir que l'on est indigne de mon estime, après une faute semblable à la vôtre. Voilà ce qui me reste à faire pour vous. Souvenez-vous pourtant que c'est à vous seul à qui vous devez la disgrâce qui vous arrive, et que je suis équitable pour vous, comme je le serai toujours pour tout le monde.
Christine.
Ce 5 décembre 1653.

Queen Ulrika Eleonora the Younger's handwritten copy transcript of the letter:

Mon Cousin. Puisque vous desirez me voir encore, après la disgrace, qui vous est arrivé, je suis obligée de vous dire combien ce desir est contraire, à vôtre satisfaction, et je vous écris cette lettre, pour vous faire souvenir, des raisons, qui m'empêchent d'y consentir, et que, vous devoient aussi persuader, que cette entrevuë, est inutile, à vôtre répos; Il n'est pas, à moi, d'apporter des remedes à vôtre malheur, c'est de vous seul, que vous devez attendre la réparation de vôtre bonheur. que pouvez vous esperer, ou, que puis je faire, sinon, vous plaindre, et vous blâmer. L'amitié, que je vous ai porté, m'oblige à l'un, et à l'autre, et quelque indulgence, que j'aye euë, pour vous, je ne puis, sans me démentir, vous pardonner, le crime, que vous, avez commis, contre vous même; Ne croyez pas, que je sois offensée Je vous proteste, que je ne la suis pas, je suis desormais incapable, d'avoir, d'autre sentiment pour vous, que celuy, de la pitié, lequel toutefois, ne vous, peut servir, de rien, dépuis que vous, étes rendu inutiles, les sentiments, de bonté, que j'avois, pour vous; Vous en étes indigne, par vôtre propre confession, et vous, aurez prononcé, vous même, l'arrest de vôtre bannissement à la vuë, de plusieurs personnes de condition, qui s'y trouvent presens. J'ay confirmé, cet arrest, parce que, je le trouvois juste, et je, ne suis pas, si preste, à m'en dédire, que l'on, vous a fait accroire; après ce, que vous, avez fait, et souffert, osez vous bien vous montrer, à moi. Vous me, faites honte, quand je pense, à combien, de bassesses, vous étes descendu, combien de soûmissions, vous avez faites à ceux même, à qui, vous avez voulu, du mal; Dans cette, malheureuse rencontre, on n'a rien vû, de grand, de beau, ny de génereux, dans vôtre conduite, et si j'étois capable de répentir, je régreterois, d'avoir, contracté amitié, avec une ame, si foible, que la vôtre: Mais cette foiblesse est indigne, de moi, et ayant toûjours agi, selon la raison, je ne, dois blâmer, les apparences, que j'ay données, aux ocurrences, du têms. Je les, aurois gardées, toute ma vie, si vôtre imprudence, ne m'eust contrainte, de me déclarer, contre vous, l'honneur, m'oblige, de le faire hautement, et la justice, me l'ordonne. J'ay, trop fait, pour vous, dépuis neuf ans, où j'ay toûjours pris aveuglement, vôtre party contre tous: mais à présent, que vous abandonnez, vos plus chers interets, je suis dispensée, d'en avoir soin; Vous avez publiée, vous même, un sécret que j'étois resoluë, de taire, toute ma vie, en faissant voir, que vous, estes indigne, de la fortune, que vous ténez de moi. Si vous estes résolu d'entendre, ces reproches, vous pouvez vénir ici; J'y consens à cette condition: mais n'esperez pas, que les larmes, ni les soûmissions, puissent jamais, m'obliger, à la moindre complaisance. La seule, dont je suis capable, pour vous, est celle, de m'en soûvenir peu, & d'en parler moins, étant résoluë de n'en parler jamais, que pour, vous blâmer, C'est ce, que je dois, pour faire voir, que l'on, est indigne, de mon estime, après une faute semblable, à la vôtre. voilà ce qui me reste, à faire, pour vous. Soûvenez vous pourtant, que c'est, à vous seule, que vous devez la disgrace qui vous arrive, et que je, suis équitable, pour vous, comme je, le sérai pour tout, le monde.
Christine.
ce. 4. Decembre.
1653.

With modernised spelling:

Mon cousin,
Puisque vous désirez me voir encore après la disgrâce qui vous est arrivé, je suis obligée de vous dire combien ce désir est contraire à votre satisfaction; et je vous écris cette lettre pour vous faire souvenir des raisons qui m'empêchent d'y consentir et que vous devaient aussi persuader que cette entrevue est inutile à votre repos. Il n'est pas à moi d'apporter des remèdes à votre malheur. C'est de vous seul que vous devez attendre la réparation de votre bonheur. Que pouvez vous espérer, ou que puis je faire sinon vous plaindre et vous blâmer? L'amitié que je vous ai porté m'oblige à l'un et à l'autre, et quelque indulgence que j'aie eue pour vous, je ne puis, sans me démentir, vous pardonner le crime, que vous avez commis contre vous-même.

Ne croyez pas que je sois offensée; je vous proteste que je ne la suis pas. Je suis désormais incapable d'avoir d'autre sentiment pour vous que celui de la pitié, lequel toutefois ne vous peut servir de rien depuis que vous êtes rendu inutiles les sentiments de bonté que j'avais, pour vous. Vous en êtes indigne par votre propre confession, et vous aurez prononcé vous-même l'arrêt de votre bannissement à la vue de plusieurs personnes de condition qui s'y trouvent présents. J'ai confirmé cet arrêt parce que je le trouvais juste, et je ne suis pas si prête à m'en dédire que l'on vous a fait accroire.

Après ce que vous avez fait et souffert, osez-vous bien vous montrer à moi? Vous me faites honte quand je pense à combien de bassesses vous êtes descendu, combien de soumissions vous avez faites à ceux même, à qui vous avez voulu du mal. Dans cette malheureuse rencontre, on n'a rien vu de grand, de beau, ni de généreux dans votre conduite, et si j'étais capable de repentir je regreterais d'avoir contracté amitié avec une âme si faible que la vôtre.

Mais cette faiblesse est indigne de moi, et, ayant toujours agi selon la raison, je ne dois blâmer les apparences que j'ai données aux ocurrences du temps. Je les aurais gardées toute ma vie si votre imprudence ne m'eût contrainte de me déclarer contre vous. L'honneur m'oblige de le faire hautement, et la justice me l'ordonne. J'ai trop fait pour vous depuis neuf ans, où j'ai toujours pris aveuglément votre parti contre tous; mais à présent que vous abandonnez vos plus chers intérêts, je suis dispensée d'en avoir soin. Vous avez publiée vous-même un secret que j'étais résolue de taire toute ma vie en faisant voir que vous êtes indigne de la fortune que vous tenez de moi.

Si vous êtes résolu d'entendre ces reproches, vous pouvez venir ici. J'y consens à cette condition, mais n'espérez pas que les larmes, ni les soumissions puissent jamais m'obliger à la moindre complaisance. La seule dont je suis capable pour vous est celle de m'en souvenir peu et d'en parler moins, étant résolue de n'en parler jamais que pour vous blâmer. C'est ce que je dois pour faire voir que l'on est indigne de mon estime après une faute semblable à la vôtre. Voilà ce qui me reste à faire pour vous. Souvenez vous pourtant que c'est à vous seule que vous devez la disgrâce qui vous arrive et que je suis équitable pour vous, comme je le serai pour tout le monde.
Christine.
Ce 4 décembre 1653.

Arckenholtz's transcript of the letter (he corrected Kristina's grammar and spelling):

Monsieur. Puisque Vous desirez me voir encore une fois après la disgrace qui vous est arrivée, je suis obligée de vous dire, combien ce desir est contraire à vôtre satisfaction, & je vous écris cette lettre pour vous faire souvenir des raisons, qui m'empêchent d'y entendre, & qui vous doivent aussi persuader, que cette entrevûë est inutile à votre repos. Ce n'est pas à moi d'apporter des remèdes à votre malheur: c'est de vous-seul que vous devez attendre la réparation de vôtre honneur. Que pouvez-vous espérer de moi? Ou que puis-je faire, si non de vous plaindre & de vous blâmer? L'amitié que je vous ai portée m'oblige à l'un & à l'autre, & quelque indulgence que j'aïe eu pour vous, je ne puis, sans me démentir, vous pardonner le crime que vous avez commis contre vous-même. Ne croïez-pas que je sois offensée. Je vous proteste que je ne le suis point. Je suis desormais incapable d'avoir d'autres sentimens pour vous que celui de la pitié; lequel toutefois ne vous peut servir de rien, depuis-que vous vous êtes rendu inutile le sentiment de bonté que j'avois pour vous. Vous en êtes indigne par vôtre propre confession, & vous avez vous-même prononcé l'arrêt de votre bannissement, à la vuë de plusieurs personnes de condition, qui s'y trouvèrent présentes. J'ai confirmé cet arrêt, parce que je l'ai trouvé juste, & je ne suis pas si prête à m'en dédire, que l'on vous le fait accroire. Après ce que vous avez fait & souffert, osez-Vous vous montrer à moi? Vous me faites honte quand je pense, à combien de bassesses Vous êtes déscendu: combien de soumissions vous avez faites à ceux même, à qui vous aviez tant rendu de mauvais offices. En cette malheureuse rencontre, on n'a rien vû de grand, de beau, ni de généreux dans votre conduite. Si j'étois capable de repentir, je regréterois d'avoir contracté amitié avec une ame si foible, que la vôtre: mais cette foiblesse est indigne de moi, & aiant toûjours agi selon la raison, je ne dois pas blâmer les apparences, que j'ai données aux ocurrences du tems. Je les aurois gardées toute ma vie, si vôtre imprudence ne m'eut contraint de me déclarer contre Vous. L'honneur m'oblige de le faire hautement & la justice me l'ordonne. J'ai trop fait pour vous depuis neuf ans, que j'ai toûjours pris aveuglément Vôtre parti contre tous. Mais à présent que vous abandonnez vos plus chers intérêts, je suis dispensée d'en avoir soin. Vous avez vous-même publié un secrèt, que j'étois résolu[ë] de taire toute ma vie, en faisant voir, que vous étiez indigne de la fortune que vous teniez de moi. Si vous êtes résolu d'entendre des reproches, Vous pouvez venir ici. J'y consens à cette condition. Mais n'espérez pas que les larmes, ni les soumissions puissent jamais m'obliger à la moindre complaisance. La seule dont je suis capable pour vous, est celle de m'en souvenir peu, & d'en parler moins: étant résoluë de n'en parler jamais, que pour vous blâmer. C'est ce que je dois vous faire voir, que vous êtes indigne de mon estime, après une faute semblable à la vôtre. Voilà ce qui me restoit à faire pour vous. Souvenez-vous pourtant que c'est à vous-seul à qui vous devez la disgrace qui vous est arrivée, & que je suis équitable pour vous comme je le serai toûjours pour tout le monde. Upsal ce 5 Décembre 1653.
CHRISTINE.

Latin translation (sourced by Arckenholtz from a manuscript at the Library of Stralsund; I have corrected the year typo from 1654 to 1653; I cannot tag this translation due to character limits in the tags):

Cum conspectum meum in votis etiamnum Tibi esse intelligam, post res, quæ nuper acciderunt adversas, partium mearum existimavi, non dissimulare quam frustra speres, quod arbitreris desideriis istis tibi a te satisfieri posse. Quare epistolam hanc jam nunc mitto, ut causas & rationes tecum subducas ipse, quæ me interpellant, ne petitionæ tuæ subscribam, & per quas ultro persuaderi debeas, hanc congressum quieti & tranquillitati tuæ nequaquam profuturum. Non est in me remedia adhibere infelicitati tuæ: a te solo tibi petenda est honoris perditi atque existimationis in integrum restitutio. Quid a me quæso polliceri tibi potes? aut quid possum hic præstare, nisi ut te culpem simul & deplorem? utrumque mihi extorquet benevolentia & affectus ille, quo te jam pridem dignata sum. Crimen quod in te ipsum commisisti, utcunque hactenus indulgentissima condonare tibi nequeo, nisi in me injuria sim contumeliose. Succensere me tibi non opinare. Sancte testor omnes offenserum causas procul esse. Solo commiserationis sensu tangor: unde fructus tamen atque utilitatis nihil ad te redundare potest, cum omnem benignitatis, qua te fovebam, sensum invideris tibi ipse ultro atque interchuseris. Indignum te tua confessio prodit & agnoscit; hoc munere legem tu tulisti primus de relegatione tua, idque in conspectu virorum non infimæ sortis complurimorum, qui præsentes rei gestæ interfuerunt. Hanc ego legem confirmavi postea, quod æquissimam judicarem; nec tolli eam aut abrogari tam cito sinam, ac persuasus a nescio quibus videris. Post illa omnia quæ egisti, & quæ passus est, audesne te offerre nobis? Altum mihi profecto exprimis ruborem, cum succurrit quam multa ignavi animi specimina dederis ac documenta, quam humilem & submissum, quam obnoxium te præstiteris & illis, quibus pessime volebas. In casu & spectaculo tam tristi, nihil magnanimum, nihil pulchrum, aut quod indolem erectam præ se ferret in te observatum est. Si poenitentiæ mens mea capax esset, pigeret mehercules & tæderet necessitudinis, quæ mihi intercessit cum animo tam abjecto & pusillo. Sed cum me non deceat hoc, cumque nihil unquam egerim in omni vita, quod rationi non esset consentaneum, improbare nequidem debeo, si quid occasioni aut necessitati temporum dedisse visa sum. Constanter in proposito perseverarem ætatem reliquam, nisi tua nunc imprudentia impellerer ad tibi adversandum. Mea præter hanc me cogit existimatio, mea mihi justitia præscribit ut palam atque aperte id faciam. Annis jam novem continuis nimium me benignam expertus es, quando cœco quodammodo adacta studio, partes tuas assidue protegendas suscepi contra æmulos quosvis atque inimicos. Nunc vero cum tibi desis, ipseque tibi destituas, si omnem ego quoque tui curam projecero neglexeroque, excusata habenda sum. Arcanum ipse propalasti, quod pertinaci semper silentio decreveram involvere: unde patuit indignum esse te nimium illa fortuna quam mihi debeas. Si exprobationes hujus notæ plures tibi audire vacat, excursum ad nos tuum nihil impedit. Ea lege, quod postulas, permitto & concedo. Sperare tamen noli, aut lacrimis ulla ex parte tuis commodam aut deprecationibus flectendam fore. Denique ab antiqua illa erga res tuas indulgentia id expectandum tibi nunc restat solummodo, ut raro de te cogitem, rarius de te loquar, nec loquar nisi causam tuam damnatura. Hoc unum de me tibi reliquum ecce sperandum, quo omnes intelligant non esse te cui pretium a me poni mereatur. Vides quid in rem tuam velim. Recordare interim te unum esse, cui imputare debeas quod advenit tibi infortunium. Me, memento, non minus æquam in omnibus erga te fuisse, quam sum hactenus, quamque ero posthac erga alios quoscunque. Vale[.] Upsaliæ d[i]e 5. Decembris 1653.
CHRISTINA.

Swedish translation of the original (by Edman):

Emedan J åstunden, at ännu en gång få göra Edar upvaktning hos mig, äfven efter den onåd som träffat Eder, så är jag nödsakad säga Eder, huru stridig en sådan längtan är med Edar egen förnöjelse; och jag skrifver til Eder detta brefvet, för at påminna Eder om de skäl, som hindra mig, at låna mina öron åt Edar begäran, och som tillika böra öfvertyga Eder om, at en sådan påhelsning för Edart egna sinneslugn skulle vara onyttig. Det tilhör icke mig at föreslå några botemedel för Edar olycka, utan det blir Edar egen sak at vara omtänkt på medel, huru Edar heder skall kunna åter uprättas; ty hvad kunnen J mer vänta af mig, eller hvad kan jag mer göra, än beklaga och illa beryckta Eder? Den vänskap jag haft för Eder, förbinder mig til både det ena och det andra af dessa; och ehuru mycken benägenhet jag haft för Eder, så kan jag dock icke, utan at förråda min egen heder, förlåta Eder det brott, som J hafven begått emot Eder sjelf. Tron intet, at jag på något sätt är förolempad. Jag bedyrar Eder heligt, at jag icke är det; men jag kan hädan efter aldrig hafva andra känslor för Eder, än medömkan, hvilken dock i intet fall vidare kan gagna Eder, sedan J hafven gjort den välvilja onyttig, som jag tilförene haft för Eder. J ären ock, enligt Edar egen bekännelse, därtil ovärdig, och J hafven sjelf, i flera hederliga mäns närvaro, förkunnat Edar dom, at blifva förvist från Hofvet. Jag har bekräftat den, efter jag funnit den billig, och jag är icke så färdig at ändra den, som man inbillar Eder. Huru kunnen J dessutom våga at visa Eder för mig, i afseende til det J gjort och lidit? J kommen mig at blygas, när jag eftersinnar, til hvad nedrigheter J gjort Eder skyldig, och huru många gånger J hafven måst förödmjuka Eder, äfven för dem, mot hvilka J utöfvat så många elaka knep och stämplingar. Uti denna olyckeliga ställningen har ingen sinnes storhet, ingen ädelmodighet, visat sig i Edart upförande. Om någon ånger kunde falla på mig, så skulle jag visst förtryta at hafva ingått vänskap med en så svag själ som Edar; men en sådan svaghet är mig ovärdig, och jag bör därföre icke med svarta färgor afmåla det särskilta utseende, som jag sjelf velat sätta på tidernes omskiften. Jag skulle i hela min lefnad icke omtalt dem, om icke Edar oförsigtighet nödgat mig, at förklara mig emot Eder. Min heder förbinder mig, och rättvisan befaller mig, at göra detta uppenbarligen. Jag har redan hela nio åren därutinnan gjort alt för mycket för Edar skuld, at jag beständigt tagit Eder blindvis i försvar emot alla människor; men när J nu sjelf försummen Edra dyraste fördelar, så är jag befriad ifrån det besväret at vidare därom hafva någon omsorg. Genom det at J visat Eder ovärdig den lycka, för hvilken J haden at tacka mig, hafven J sjelf gjort en hemlighet allmän, som jag äljes hade beslutit at förtiga, så länge jag skulle lefva. Om J ären nögd med at höra förebråelser, så kunnen J komma hit: jag gifver då med detta villkor mitt samtycke därtill; men görer Eder aldrig hopp om, at tårar eller andre undergifvenhets betygelser någonsin kunna förmå mig til den minsta ytterligare nåd. Den enda jag hädan efter kan hafva för Eder öfrig, är, at sällan ihogkomma och mindre omtala den jag tilförene för Eder hyst, hällst som jag fattat det beslut, at aldrig för annan orsak omnämna den, än för at utskämma Eder. Det är därföre som jag bör visa Eder, at J efter ett sådant fel, som Edart, ären ovärdig min aktning. Däruti består alt det, som jag ännu funnit mig förbunden at göra för Eder; men påminnen Eder endast, at det är Eder sjelf, som J hafven at tacka för den onåd, i hvilken J kommit, och at jag emot Eder är rättvis och billig, äfven som jag altid skall vara emot alla människor.
Upsala d. 5. Dec. 1653.
CHRISTINA.

Swedish translation of the original (by Stolpe):

Min herre! Eftersom Ni önskar råka mig ännu en gång efter den onåd som drabbat Er, måste jag säga Er, att denna önskan står helt i strid med Edra intressen. Jag skriver detta brev till Er för att klargöra de skäl som hindra mig att acceptera Ert förslag; de böra också övertyga Er om, att ett sådant sammanträffande bara skulle öka Er oro. Det är inte min sak att komma med botemedel för Er olycka; det är av Er själv Ni skall vänta återuppbyggandet av Er ära. Vad kan Ni väl hoppas av mig? Vad skulle jag kunna göra annat än att beklaga Er och klandra Er? Den vänskap som jag hyst för Er tvingar mig till båda delarna; hur stort överseende jag än visat Er, kan jag inte utan att svika mig själv förlåta Er det brott Ni begått mot Er själv. Tro inte, att jag känner mig kränkt. Jag försäkrar Er, att jag icke är det. Jag är hädanefter oförmögen att känna någonting annat för Er än medlidande; detta kan emellertid inte vara Er till någon nytta, eftersom Ni själv gjort den godhet som jag tidigare visat Er alldeles värdelös. Ni är den ovärdig efter vad Ni själv bekänt; Ni har själv dömt Er till förvisning, detta inför många betydande personer, som voro tillstädes. Jag har konfirmerat denna dom, därför att jag ansåg den rättvis, och jag är inte så hågad att upphäva mitt beslut, som man kanske försöker få Er att tro. Hur kan Ni, efter vad Ni har gjort och funnit Er i, visa Er för mig? Ni kommer mig att skämmas, när jag tänker på hur många gemena saker Ni förnedrat Er till, hur många gånger Ni förödmjukat Er inför just de personer som Ni till den grad skadat. Vid detta olycksaliga sammanträffande fanns det ingenting stort, ädelt eller högsint i Ert uppträdande. Om jag hade förmågan att ångra mig, så skulle jag ångra, att jag någonsin slutit vänskap med en så svag själ som Er. Men denna svaghet är mig ovärdig, och eftersom jag alltid handlat efter vad förnuftet bjuder, bör jag inte klaga över det falska sken, vari jag tidigare sett dessa händelser. Jag skulle ha bevarat det hela mitt liv, om inte Er omdömeslöshet hade tvingat mig att ta ställning mot Er. Min ära tvingar mig att göra detta offentligt, och rättvisan kräver det. Jag har gjort alltför mycket för Er under dessa nio år, under vilka jag alltid oreflekterat har tagit Er i försvar mot alla. Men nu, då Ni själv sviker Edra största intressen, är jag fritagen från att längre göra det. Ni har själv utspritt en hemlighet, som jag var besluten att tiga med i hela mitt liv, genom att visa att Ni var ovärdig den framgång som jag berett Er. Om Ni är besluten att lyssna till kritik, så kan Ni komma hit. Jag går med på mötet under detta villkor. Men tro inte, att tårar eller ödmjukhet någonsin skall kunna förmå mig att känna den minsta sympati för Er. Det enda jag kan förmå mig till i Ert fall är att nätt och jämnt minnas Er och att tala än mindre om Er: jag har nämligen fattat det beslutet att aldrig beröra saken utan att klandra Er. Jag måste få Er att inse, att Ni är ovärdig min aktning efter ett fel som det Ni begått. Detta är det enda jag ytterligare kan göra för Er. Men minns, att det är Ni själv som har hela skulden till den onåd som träffat Er och att jag är rättvis mot Er, så som jag alltid kommer att vara rättvis mot alla.

Swedish translation of the original (my own):

Min kusin,
Eftersom Ni, efter den onåd som har drabbat Er, vill återse mig, är jag skyldig att berätta för Er hur mycket denna önskan står i strid med Er tillfredsställelse; och jag skriver till Er detta brev för att påminna Er om de skäl som hindrar mig från att samtycka därtill, och som också bör övertyga Er om att detta besök är värdelös för Er sinnesfrid. Det ligger inte i mig att ta botemedel mot Er olycka; det är endast från Er som Ni måste förvänta Er att Er ära repareras. Vad kan Ni förvänta Er av mig, eller vad kan jag göra förutom att tycka synd om Er och skylla på Er? Den vänskap jag visat Er tvingar mig att göra bådadera, och vilken överseende jag än har haft för Er, kan jag inte, utan att motsäga mig själv, förlåta Er för det brott Ni har begått mot Er själv.

Tro inte att jag är förolämpad; jag försäkrar Er att jag inte är det. Jag är hädanefter oförmögen att ha någon annan känsla för Er än medlidande, som dock inte kan vara till någon nytta för Er, eftersom Ni har gjort Er värdelös de känslor av vänlighet, som jag hade för Er. Ni är ovärdig det genom Er egen bekännelse, och Ni avkunnade själv domen om Er förvisning, i åsynen av flera kvalitetspersoner som var närvarande där. Jag bekräftade denna dom för att jag trodde att den var rättvis, och jag är inte så beredd att förneka att Ni måste tro det.

Efter vad Ni har gjort och lidit, vågar Ni visa Er för mig? Ni skämmer ut mig när jag tänker på hur mycket elakhet Ni har sänkt Er till, hur många underkastelsesbetygelser Ni har gjort till just de människor Ni har önskat skada. I denna olyckliga händelse fanns det inget stort, vackert eller generöst i Ert uppförande; och om jag kunde omvända mig, skulle jag ångra att jag ingått vänskap med en så svag själ som Er.

Men denna svaghet är mig ovärdig, och efter att ha alltid handlat i enlighet med förnuftet, får jag inte skylla de framträdanden jag har givit på tidens händelser. Jag skulle ha behållit dem hela mitt liv om Er oförsiktighet inte hade tvingat mig att förklara mig emot Er. Hedern tvingar mig att göra det med stolthet, och rättvisan befaller mig att göra det. Jag har gjort för mycket för Er i nio år, vari jag alltid blint tagit Er sida mot alla; men nu när Ni överger Era käraste intressen, är jag befriad från att ta hand om dem. Ni har själv publicerat en hemlighet som jag var fast besluten att dölja hela mitt liv, genom att visa att Ni är ovärdig den förmögenhet Ni har från mig.

Om Ni är fast besluten att höra dessa förebråelser, så kan Ni komma hit, jag samtycker på detta villkor. Men hoppas inte att tårar eller underkastelsesbetygelser någonsin kan tvinga mig till den minsta belåtenhet. Den enda jag kan för Er är att komma ihåg lite av det och att tala mindre om det, vara besluten att aldrig tala om det förutom att skylla på Er. Detta är vad jag är skyldig att visa att någon är ovärdig min aktning, efter ett misstag som Ert. Detta är allt som återstår för mig att göra för Er. Kom dock ihåg att det är bara mot Er som Ni är skyldig den onåd som har drabbat Er, och att jag är rättvis mot Er, som jag alltid skall vara mot alla.
Kristina.
Den 5 december 1653.

English translation of the original (by Whitelocke):

Since you desire to see me agayne, after the disgrace which is happened to you, I am obliged to tell you, how contrary to your satisfaction this desire is; and I write to you this letter to cause you to remember the reasons which hinder my consent, and which ought also to perswade you, that this interview is unprofitable to your repose. It is not in me to bring remedies to your misfortune; it is in yourselfe only to gaine reparation of your honor. What can you hope for from me, or what can I doe, except to moane and blame you? the friendship, which I did beare you, obligeth me both to the one and the other, and a certain indulgence which I have had for you; I cannot, without belying myselfe, pardon you the crime which you have committed against yourselfe. Doe not believe that I am offended; I protest I am not. I am from henceforth incapable to have any other apprehension for you, then that of pitty, which, neverthelesse, can nothing avayle you, since yourselfe hath made uselesse the thoughts of bountey which I had for you: you are unworthy of them by your own confession, and yourselfe hath pronounced the decree of your banishment in the presence of divers persons of quality. I have confirmed this decree, bicause I found it just; and I am not so forward to contradict myselfe, as some have made you to believe. After what you have done and suffered, dare you show yourselfe to me? you make me ashamed, when I consider to what loweness you are fallen. How many submissions have you made even to those whom you would have done ill? In this unfortunate rencounter, one can see nothing of greatness, of handsomeness, or of generosity, in your conduct. If I were capable to repent, I should regret to have contracted friendship with a soule so feeble as yours; butt this weakness is unworthy of me, and having alwayes acted according to reason, I cannot blame the appearances which I have given to the occurrences of time: I should have kept them all my life, if your imprudence had not constrained me to declare myselfe against you; honor obligeth me, and justice ordains me, to doe it highly. I have done too much for you these nine years, when I have alwayes blindly taken your part against all; butt, att present, since you abandon your most deare interests, I am dispensed with from having care of them. You yourselfe have published a secret (which I was resolved to have concealed all my life-time) in making knowne, that you are unworthy the fortune which you had with me. If you are resolved to beare these reproaches, you may come hither: I consent to it uppon that condition; butt doe not hope that either tears or submissions can ever oblige me to the least compliance. All that I am capable to doe for you is, to remember little, and to speake lesse heerof, except to blame you. This I ought to doe, to make it appeare, that one is unworthy of my esteem after such a fault as yours; this only remains, that I can doe for you: and you are also to remember, that it is to yourselfe only that you owe this disgrace which is befallen you, and that I have the same equity for you as I shall ever have for all others.

English translation of the original (my own):

My cousin,
Since you wish to see me again, after the disgrace which has befallen you, I am obliged to tell you how much this desire is contrary to your satisfaction; and I am writing you this letter to remind you of the reasons which prevent me from consenting to it, and which should also persuade you that this interview is useless to your peace of mind. It is not in me to bring remedies to your misfortune; it is from you alone that you must expect the repair of your honour. What can you expect from me, or what can I do except pity you and blame you? The friendship I have shown you obliges me to do both, and whatever indulgence I may have had for you, I cannot, without contradicting myself, forgive you for the crime you have committed against yourself.

Do not believe that I am offended; I assure you I am not. I am henceforth incapable of having any other feeling for you than that of pity, which, however, can be of no use to you, since you have rendered useless to yourself the feelings of kindness which I had for you. You are unworthy of it by your own confession, and you yourself pronounced the judgment of your banishment, in the sight of several people of quality who were present there. I confirmed this decision because I thought it was just, and I am not so ready to deny that you are made to believe it.

After what you have done and suffered, dare you show yourself to me? You shame me when I think of how much meanness you have descended to, how many shows of submissions you have made to the very people you have wished harm. In this unfortunate incident, there was nothing grand, beautiful, or generous in your conduct; and if I were capable of repentance, I would regret having contracted friendship with so weak a soul as yours.

But this weakness is unworthy of me, and having always acted according to reason, I must not blame the appearances I have given to the occurrences of time. I would have kept them all my life if your imprudence had not compelled me to declare myself against you. Honour obliges me to do so proudly, and justice commands me to do so. I have done too much for you for nine years, in which I have always blindly taken your side against everyone; but now that you abandon your dearest interests, I am dispensed from caring for them. You have yourself published a secret which I was resolved to conceal all my life, by showing that you are unworthy of the fortune you hold from me.

If you are determined to hear these reproaches, you can come here, I consent on this condition. But do not hope that tears or shows of submission can ever force me into the slightest complacency. The only one of which I am capable for you is that of remembering little of it and of speaking about it less, being resolved never to speak of it except to blame you. This is what I owe to show that someone is unworthy of my esteem, after a mistake like yours. This is all that remains for me to do for you. Remember, however, that it is to you alone to whom you owe the disgrace that has befallen you, and that I am being fair to you, as I always will be to everyone.
Kristina.
December 5, 1653.


Above: Kristina.


Above: Magnus de la Gardie.

Note: In accordance with the nobility's ideals in the early modern era, kings and queens considered themselves siblings; when talking to someone of a lower rank than their own, they would refer to that person as "my cousin", regardless of whether or not they were related.

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