Friday, July 30, 2021

Kristina's letter to Azzolino, dated December 5/15 (New Style), 1666

Sources:

Christine de Suède et le cardinal Azzolino: Lettres inédites (1660-1668), Carl Bildt, 1899





Kristina wrote this letter to Cardinal Decio Azzolino on December 15, 1666.


The letter:

trentete neufuiesme lestre
du 15. Dbr 1666
Vostre Vinte sixsiesme lestre du 20 novbr. en repondent sur mes presedentes me fait Conoistre tousiour le soin que Vous aves Continuellement de mes Interest et de ma sante dont Je Vous en remercye, et pour Vous informer de ce qui sest passe du depuis Je Vous envoy la lestre d'Adamy et ma reponse. Je Vous envoy ausi vne la Copie dune lestre de Monr. de lionne et ma reponse, et pour Vous lesclairCir ie Vous diray que entre les propositions quon ma fait faire par Strop il y a quon desire moy que ie renonce entierement a lamitie et a la Correspondence du roy de france et a Celle de tous ses ministres. Ce la seulle nouvaute que Strop ma porte, aux qvelles ie nay rien repondue me Contenten de les reietter et de luy dire que ie ne feray rien. pour la diette ie nen say pas davantage que ce que Vous aures veu par mes presedente et par celles d'Adamy Je ne say quen iuger. Jl est Certain que le terme de la diette sestant escoule ils devroit la faire d'austan plus qve la Conionture du temps semble lexiger, mais linterest particulier de la regence sy opposant, il ny a que le temps qui poura nous esclairsir quelle des partie Considerations prevaudra ou de la publique ou de la particuliere.

Cepandant nous navons rien de nousveau la paix de Bremen mestant tout toutte Chose en dan vne tranquillite profonde on atten tous les iours Milet icy le quel fust envoie de france a la mediation de cette paix il a este faire le tour des princes alies et lon dit quil ne Verra pas Vrangel si cela est ie seray surpris et Jl me semble qve cela signifieroit beauCoup. lon ne laisse pas de traitter une allience en Suede auec la france mais Jl ne sest enCore rien Conclue et il y a bien des raisons qui me persuadent quon ne Concluera rien. pour la paix de Bemen elle est Comme ie Vous ay dit, fort Alex. et mesme plus qu'Alexandrine et Vous laures appris par mes presedentes, mais de Vous dire quelle suitte elle aura ie ne le say. ce quil y a de Considerable est que lempereur sest declare overtement de ne Vouloir pas la Confirmer, et mon estonnement est de Voir la Cour de vienne incliner si fortement a une rupture, tesmoingant si overtement du mescontentement du procede des princes qui ne se sont pas servi de loccasion pour Chasser les Suedois de lemprie. ausi est il Vray quil na teneu qua eux Car laffaire estoit faitte si lon eust suivi le Conseil de lElecteur de Colonge qui le Vouloit absolument. Cepandant lon a fait insulte a Breme a un ministre de Suede mais Comme lon asseure que cet vn pure acte de la Canalie, Cet affaire naura pas de suittes. en fin le monde est en vne estrange Constitution et lon ne peut pas enCore former Jugement Certain de lissue des affaires. tout ce qui est Certain est que la Suede est dans le plus pauvre et miserable estat du monde et ie nose pas Vous le particulariser par ce que Vous ne le Croiries pas. adieu

With modernised spelling:

Hambourg, 15 décembre 1666.
Votre vingt-sixième lettre, du 20 novembre, en répondant sur mes précédentes, me fait connaître toujours le soin que vous avez continuellement de mes intérêts et de ma santé, dont je vous en remercie, et, pour vous informer de ce qui s'est passé du depuis, je vous envoie la lettre d'Adami et ma réponse. Je vous envoie aussi unie la copie d'une lettre de M. de Lionne et ma réponse, et, pour vous l'éclaircir, je vous dirai que, entre les propositions qu'on m'a fait faire par Stropp, il y qu'on désire [de] moi que je renonce entièrement à l'amitié et à la correspondance du roi de France et à celle de tous ses ministres. C'est la seule nouveauté que Stropp m'a portée, auxquelles je n'ai rien répondu, me contentant de les rejeter et de lui dire que je ne ferai rien.

Pour la Diète, je n'en sais pas davantage que ce que vous aurez vu par mes précédentes et par celles d'Adami. Je ne sais qu'en juger. Il est certain que le terme de la Diète s'étant écoulé, ils devraient la faire, d'autant plus que la conjoncture du temps semble l'exiger; mais, l'intérêt particulier de la Régence s'y opposant, il n'y a que le temps qui pourra nous éclaircir quelle des considérations prévaudra, ou de la publique ou de la particulière.

Cependant, nous n'avons rien de nouveau, la paix de Brême mettant toute chose dans une tranquillité profonde. On attend tous les jours Millet ici, lequel fut envoyé de France à la médiation de cette paix. Il a été faire le tour des princes alliés, et l'on dit qu'il ne verra pas Wrangel. Si cela est, je serai surprise, et il me semble que cela signifierait beaucoup. L'on ne laisse pas de traiter une alliance en Suède avec la France, mais il ne s'est encore rien conclu, et il y a bien des raisons qui me persuadent qu'on ne conclura rien. Pour la paix de Brême, elle est, comme je vous ai dit, fort Alexandrine et même plus qu'Alexandrine, et vous l'aurez appris par mes précédentes; mais de vous dire quelle suite elle aura, je ne le sais. Ce qu'il y a de considérable est que l'Empereur s'est déclaré ouvertement de ne vouloir pas la confirmer, et mon étonnement est de voir la Cour de Vienne incliner si fortement à une rupture, témoignant si ouvertement du mécontentement du procédé des princes, qui ne se sont pas servis de l'occasion pour chasser les Suédois de l'Empire. Aussi est-il vrai qu'il n'a tenu qu'à eux, car l'affaire était faite, si l'on eût suivi le conseil de l'Électeur de Cologne qui le voulait absolument. Cependant, l'on a fait insulte, à Brême, à un ministre de Suède, mais comme l'on assure que c'est un pur acte de la canaille, cette affaire n'aura pas de suites. Enfin, le monde est en une étrange constitution, et l'on ne peut pas encore former jugement certain de l'issue des affaires. Tout ce qui est certain, est que la Suède est dans le plus pauvre et misérable état du monde, et je n'ose pas vous le particuliariser, parce que vous ne le croiriez pas. Adieu.

Swedish translation (my own):

Trettionionde brev,
den 15 december 1666
Ert tjugosjätte brev av den 20 november, som svar på mina tidigare brev, informerar mig alltid om den omsorg Ni ständigt har för mina intressen och min hälsa, för vilket jag tackar Er, och för att informera Er om vad som har skett sedan dess, sänder jag Er Adamis brev och mitt svar. Jag sänder Er också en kopia av ett brev från monsieur de Lionne och mitt svar tillsammans, och för att förtydliga det för Er, kommer jag att berätta att bland de förslag som Stropp gjorde till mig, är att de vill att jag helt och hållet avsäger mig vänskapen och korrespondensen mellan kungen av Frankrike och alla hans ministrar. Detta är det enda nya Stropp har fört mig, som jag inte har svarat på, nöjande mig med att avvisa dem och säga till honom att jag inte kommer att göra något som helst.

Vad Riksdagen angår, så vet jag inte mer än vad Ni kommer att ha sett av mina tidigare brev och av Adamis. Jag vet inte vad jag skall döma. Visst är det att, eftersom Riksdagens termin är förfluten, de böra göra det, så mycket mer som tidens konjunktur synes kräva det; men eftersom det särskilda intresset hos förmyndarregeringen motsätter sig det, kommer endast tiden att kunna klargöra för oss vilka av övervägandena som kommer att råda, det offentliga eller det privata.

Emellertid har vi inget nytt, freden i Bremen försätter allt i ett djupt lugn. Millet väntas hit vilken dag som helst, han skickades från Frankrike för att förmedla denna fred. Han har gått runt för de allierade furstarna, och det sägs att han inte kommer att se Wrangel. Om det är så kommer jag att bli förvånad, och det verkar för mig att det skulle betyda mycket. De arbetar fortfarande på en allians i Sverige med Frankrike, men inget är ännu slutet, och det finns många skäl som övertygar mig om att inget kommer att slutas. Vad Bremens fred angår, så är den, som jag sagt Er, starkt Alexandrinsk och till och med mer än Alexandrinsk, och Ni kommer att ha förnummit det av mina tidigare brev; men för att berätta vilket följe det kommer att få, vet jag inte. Vad som är anmärkningsvärt är att kejsaren öppet har förklarat sig inte vilja bekräfta det, och min förvåning är att se hovet i Wien så starkt benäget till ett brott, som så öppet vittnar om missnöjet med furstarnas process, som inte använde tillfället att jaga ut svenskarna ur Imperiet. Det är också sant att det var upp till dem, ty affären skulle ha gjorts, om kurfursten av Kölns råd, som absolut ville det, hade följts. Emellertid förolämpade man, i Bremen, en svenske minister, men eftersom man försäkrar att det är en ren handling av pöbeln kommer denna affär inte att få konsekvenser. Enfin, världen befinner sig i en märklig konstitution, och man kan ännu inte bilda sig en viss bedömning av sakens utgång. Allt som är säkert är att Sverige är i världens fattigaste och mest eländiga tillstånd, och jag vågar inte partikularisera det för Er, ty Ni skulle inte tro det. Farväl.

English translation (my own):

Thirty-ninth letter
of December 15, 1666
Your twenty-sixth letter, of November 20, replying to my previous letters, always informs me of the care you continually have for my interests and my health, for which I thank you, and, to inform you of what is happening that has since passed, I am sending you Adami's letter and my reply. I am also sending you a copy of a letter from Monsieur de Lionne and my reply together, and, to clarify it for you, I will tell you that, among the proposals one was made to make to me by Stropp, therein is that they want me to renounce entirely the friendship and the correspondence of the King of France and that of all his ministers. This is the only new thing Stropp has brought me, to which I have not replied, contenting to reject them and tell him that I will do nothing.

As for the Riksdag, I do not know any more than what you will have seen from my previous letters and from those of Adami. I do not know what to judge. It is certain that, the term of the Riksdag having elapsed, they should do so, all the more so as the conjuncture of time seems to require it; but, the particular interest of the Regency opposing it, only time will be able to clarify for us which of the considerations will prevail, those of the public or the private.

In the meantime, we have nothing new, the peace of Bremen putting everything in a deep tranquility. Millet is expected here any day, he was sent from France to mediate this peace. He has been making the rounds for the Allied Princes, and it is said he won't see Wrangel. If it is so, I will be surprised, and it seems to me that it would mean a lot. They are still working on an alliance in Sweden with France, but nothing has yet been concluded, and there are many reasons which persuade me that nothing will be concluded. As for the peace of Bremen, it is, as I told you, strongly Alexandrine and even more than Alexandrine, and you will have learned it from my previous letters; but to tell you what result it will have, I do not know. What is considerable is that the Emperor has openly declared himself not to want to confirm it, and my astonishment is to see the Court of Vienna incline so strongly to a rupture, testifying so openly to the dissatisfaction with the process of the princes, who did not use the occasion to drive the Swedes out of the Empire. It is also true that it was up to them, for the affair would have been done, if the advice of the Elector of Cologne, who absolutely wanted it, had been followed. In the meantime, one insulted, in Bremen, a minister of Sweden, but as one assures that it is a pure act of the rabble, this affair will not have consequences. Enfin, the world is in a strange constitution, and one cannot yet form a certain judgement of the outcome of affairs. All that is certain is that Sweden is in the poorest and most miserable state in the world, and I dare not particularise it for you, because you would not believe it. Farewell.


Above: Kristina.


Above: Cardinal Decio Azzolino.

Note: Millet = Guillaume Millet de Jeurs, a French diplomat. Kristina already knew him, for he had been at Stockholm as bearer of letters in 1647 and again for a special mission at Rome in 1658.

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