Thursday, July 29, 2021

Kristina's letter to the mayors and town magistrates of Antwerp, year 1654

Source:

La reine Christine de Suède à Anvers et Bruxelles 1654-1655, by Carl Johan Reinhold Burenstam, 1891


The letter:

A messieurs Bourgmaistres et Eschevins de la ville d'Anvers, en Anvers.
Monsieur,
Croiant que le trafique de Suède pouroit recevoir de vostre vile quelque avantage considérable, si moienent la bonne correspondence qui est establi entre le Roy d'Espange et moy l'on pouvoit entrer avec vostre vile en quelque correspondence qui seroit profitable à elle et à mes Suédois, j'ay creu devoir vous faire ouverture de cette affaire, vous prient d'adiouster foy à ce que vous dira celluy qui vous rendera la présente, lequel est informé suffisamment de mes intencions dont ie l'ay chargé pour vous les déclarer, si vous le trouvez digne d'estre considérés. Vous me ferez plaisir d'envoier à moy le plus tôt que faire ce poura quelque afidé avec lequel ie pourois traiter plus amplement cette affaire, laquelle est de nature d'estre teneu segrette, ce que ie vous coniure de garder fidellement afin quelle ne soit seu de personne au monde ny reconeu comme venant de moy puisqu'il importe à vos intérest et aux miens qu'elle sois traitté avec discrétion et encore que je nay pas eu jusque icy la satisfaction de vous connoistre, i'espère néamoin de vostre mérite que vous ne démantirois pas en cette ocasion ny vostre réputation, ny la confience que iay en vous, puisque c'est un affaire de conséquence, la quelle comme iespère sera profitable à vostre vile si elle peut avoir son effect. Pour moy ie vous cera beaucoup redevable si vous me rendez ce bon office de me donner occasion de vous faire connoistre à vostre illustre vile combien ie souhaitte son bien et compien ie suis porté de contribuer autant que ie pouroi à la remestre dans son premier lustre. Ma reconoissence, Monsieur, vous donera prueve de croire que vous n'avez pas servi une indigne en obligent une inconeue. Je suis
CHRISTINE.

With modernised spelling:

A messieurs Bourguemaîtres et Échevins de la ville d'Anvers, en Anvers.
Messieurs,
Croyant que le traffique de Suède pourrait recevoir de votre vile quelque avantage considérable, si moyennant la bonne correspondance qui est établi entre le Roi d'Espagne et moi, l'on pouvait entrer avec votre ville en quelque correspondance qui serait profitable à elle et à mes Suédois, j'ai cru devoir vous faire ouverture de cette affaire, vous priant d'ajouter foi à ce que vous dira celui qui vous rendera la présente, lequel est informé suffisamment de mes intentions dont je l'ai chargé pour vous les déclarer, si vous le trouvez digne d'être considérés. Vous me ferez plaisir d'envoyer à moi le plus tôt que faire ce pourra quelque affidé avec lequel je pourrais traiter plus amplement cette affaire, laquelle est de nature d'être tenu secret, ce que je vous conjure de garder fidèllement afin quelle ne soit su de personne au monde ni reconnu comme venant de moi puisqu'il importe à vos intêrét et aux miens qu'elle sois traité avec discrétion; et encore que je n'ai pas eu jusqu'ici la satisfaction de vous connaître, j'espère néanmoins de votre mérite que vous ne démentirais pas en cette occasion ni votre réputation, ni la confiance que j'ai en vous, puisque c'est une affaire de conséquence, laquelle comme j'espère sera profitable à votre ville si elle peut avoir son effet. Pour moi, je vous sera beaucoup redevable si vous me rendez ce bon office de me donner occasion de vous faire connaître à votre illustre ville combien je souhaite son bien et combien je suis portée de contribuer autant que je pourrai à la remettre dans son premier lustre. Ma reconnaissance, Messieurs, vous donnera preuve de croire que vous n'avez pas servi une indigne en obligeant une inconnue. Je suis
CHRISTINE.

English translation (my own):

To the Mayors and Town Magistrates of the city of Antwerp, in Antwerp.
Gentlemen,
Believing that the traffic of Sweden might receive from your city some considerable advantage, if by means of the good correspondence which is established between the King of Spain and myself, one could enter with your city in some correspondence which would be profitable to it and to my Swedes, I thought it my duty to open this matter to you, begging you to have faith in what the person who will give you this present will say to you, who is sufficiently informed of my intentions, which I have instructed him to declare to you, if you find it worthy of consideration. You will please me to send to me as soon as possible some affidavit with which I could deal more fully with this matter, which is likely to be kept secret, which I implore you to keep faithfully so that it may not be that anyone in the world has known nor recognised it as coming from me, since it is important to your interests and mine that it be treated with discretion; and even though I have not so far had the satisfaction of knowing you, I hope nevertheless of your merit that you would not deny on this occasion neither your reputation nor the confidence that I have in you, since it is a matter of consequence, which I hope will be profitable for your city if it can have its effect. For me, I will be very indebted to you if you do me this good office of giving me the opportunity to let you know in your illustrious city how much I wish its good and how much I am inclined to contribute as much as I can to put it back in its prime. My gratitude, gentlemen, will give you proof to believe that you have not served an unworthy person by obliging a stranger. I am
Kristina.


Above: Kristina.

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