Saturday, July 17, 2021

Relation of Kristina's 1667 visit to Sweden

Sources:

Histoire de la Vie de la Reyne Christine de Suede, avec un veritable recit du Sejour de la Reyne à Rome, et la Defense du Marquis Monaldeschi contre la Reyne de Suede, published by Jean Plein-de-Courage, pages 204 to 212, 1677


Mémoires concernant Christine, volume 2, page 113, Johan Arckenholtz, 1751


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The relation:

La Reyne ayant resolu d'aller en Suede donna part au Roy & à la Regence de sa resolution, declarant qu'elle n'y iroit pas sans ammener avec elle son prestre, & qu'elle vouloit se servir de la libertè de l'exercice de la Messe que les Estats de Suede luy avoient accordè dans la de[r]niere dicte [sic]. Elle fist cette declaration par des lettres escrites au Roy & au St. [sic] Baron Bock [sic] Gouverneur gener. de ses Estats & Provinces, le Sr. Adamy son Capitaine des Gardes suisses, qu'estoit à Stockholm eust ordre de parler en cette conformité a tous ceux de la Regence, & du conseil de Suede, & pour montrer qu'elle y procedoit avec Franchise, elle envoya la la liste des personnes de la cour, qu'elle avoit destiné a sa suite dans ce voyage. Elle fit mettre sur ceste liste un Secretaire Italien qui est une personne conue de tout le monde en Suede de le premier voyage de sa Majesté qui la devoit servir aussi d'Aumosnier en ce voyage le declarant en termes expres pour son prestre.

Le Sr. Adamy donna cette liste au grand Maistre de la maison du Roy trois mois avant l'arrivèe de la Reyne; on ne fist aucune objection sur ce chapitre, on respondit al [sic] la Reyne qu'on l'attendoit avec civilité & respect; on depescha aussi tost le Sinjr. [sic] comte Pontus de la Garde avec une nombreuse suite de la cour du Roy pour l'aller reçevoir a Helsingbourgh, & la servir jusques a Stockholm, comme la personne de leur Roy mesme. Toute cette nombreuse suite attendoit l'arrivée de sa Majesté trois mois durant à Helsingbourgh, pendant tout ce temps on ne tesmoigna que d'impatience de la voir, & pour la mieux tesmoigner on fist deloger le Roy de son appartement peu de temps apres pour y loger la Reyne, l'on ne parla pas de l'affaire de l'exercice de la Religion, & l'on agist d'une maniere qui persuada sa Majesté qu'on ne la chicaneroit pas sur ce point, & qu'on useroit avec elle de la mesme honnesteté, sur ce subject qu'on lui têmoignoit en tous les autres rencontres.

La Reyne donc sans ce [sic] mettre en peine de les faire expliquer d'avantage la dessus se resolut de soustenir se [sic] droict des Gens, & celuy de sa personne sacrëe aussi long temps qu'elle pourroit, & de ne ceder qu'en partant, en cas qu'on voulust le luy disputer[.] elle declara son entention [sic] la dessus au Singieur [sic] Chevalier de Terlon Ambassadeur de France qui estoit venu jusques a Salseux a son [sic] rencontre, & l'accompagna jusques au Zont [sic], & c'est luy qui peut estre un tesmoing irreprochable de ses propres paroles qu'il entendoit de sa Majesté, qui luy dit «j'espere qu'on aura assez d'amitié, & de consideration pour moy pour ne me chicaner pas sur ma messe; mais si contre mon esperance l'on s'y opposera, je suis resolüe de vous quitter & m'en retourner en mesme moment sur mes pas.» La Reyne passa avec cette resolution le Zont [sic] [&] arriva à Helsingbourgh, ou on la reçeut, comme on avoit ordonnè, & comme merité de l'estre une personne de sa qualitè. Sa Majestè fist dire la messe tous lex [sic] jours a son ordinaire sans recevoir d'obstacles: elle arriva jusques à Songkopping [sic], ou se trouva un courier de la cour, qui porta l'ordre au Singieur [sic] Comte Pontus de la Garde de declarer à la Reyne qu'on ne souffriroit pas un Prestre, & qu'on la priast de le renvoyer, qu'a moins de cela on procederoit contre luy selon les loix du Pais. Le Comte Pontus exposa cette Commission avec tant d'honestetè & de respect à sa Majesté qu'elle luy tesmoigna en des termes dont elle se sçait servir quand elle veut obliger les Gens qu'elle estime. Elle luy respondit sur le cham[p] qu'elle ne consentiroit à la proposition de la Regence, & qu'elle ne renvoyeroit pas son Prestre, mais que pour la contenter elle s'en retourneroit elle mesme dans ce moment, ordonnant au dit Sinjeur [sic] Comte Pontus de congedier tout le train du Roy, puisque cette déclaratiõ la mettoit en estat de ne pouvoir plus recevoir aucune civilité de sa part, & donna à l'instant ordre de faire preparer le Charoit de poste pour son retour, quoy qu'il fust plus de minuict sonné. Le Comte Pontus supplia la Reyne de suspendre sa resolution pour luy donner loisir [d']escrire à la cour & d'attendre du moins le retour du courier, la Reyne consentit a ce de luy, elle escrivoit une lettre de sa propre main au Roy digne de son cœur, & de sa condition, dans la quelle elle confirma tout ce qu'elle avoit dit au Singr. [sic] Comte Pontus, on expedia le courier de la mesme nuict, le lendemain la Reyne declara au Sr. Comte Pontus qu'elle avoit envie d'aller a sa Ville de Nortkoppingh [pour] y attendre le retour du courier disant, «je serois bien aise de m'avencer jusques la car si la rêponce m'est favorable je continueray mon voyage jusques a Stockholm, & si elle m'est contraire je m'en pourrai aussy bien retourner de la, comme d'icy, puisque je ne considere pas la fatigue de dixhuict lieux de plus pour mon retour.» Le Comte approuva cette proposition, croyant gaigner beaucoup en la faisant avancer, l'on concerta le depart apres deux jours de repos qu'il falloit donner aux chevaux. La Reyne passa ces deux jours à la chasse, à deux lieux de la Ville, & ne manqua pas de faire dire tous les jours la Messe, comme elle avoit fait auparavant, mesme elle ordonna à ceux de sa maison qui resterent à Sonkopingh [sic] durant sa petite promenade, de la faire dire pendant, le temps de son absence, comme il fust executé, quoy qu'il fust pas Feste, & qu'elle ne s'en seroit privé en ce cas[.] sa Majesté partit le jour apres son retour de la chasse de Sonkoping [sic] apres avoir fait celebrer la Messe, & alla continuant le [sic] mesme a l'Inkopingh [sic] dans le Palays du Roy ou elle la fist dire devant, que d'en partir, & se rendist à Nordkopingh [sic] ou le courrier arriva en mesme temps qui apporta au Sr. Comte Pontus la resolution de la Regence qui estoit qu'on ne pouvoit changer celle qu'on avoit prise, & qu'on luy ordonnat de declarer a la Reyne, que non seulement on en [sic] souffriroit pas son prestre; mais qu'on empescheroit sa Majesté d'aller a la Messe chez l'Ambassadeur de Françe, & chez tous les autres Ministres publiques a qui il est permis de la faire dire à Stockholm, on luy ordonna aussi de faire des excuses aupres de sa Majesté qu'on ne rêpondit pas a sa lettre, & que c'estoit pour luy espargner la douleur d'un refus, on adjoustoit a cela quantité de belles choses, de promesses & esperences pour l'induire à consentir a la proposition de la Regence, mais la Reyne repondit sans desister qu'elle remercioit de ces ofres, & dit qu'apres [cette] declaration elle n'estoit plus en estat de le recevoir ni de souffrir qu'on luy rendit plus aucune civilité de leur part. Elle ordonna à l'instant de congedier tout le train du Roy, & commendast qu'on donnast ordre a son depart. Le Comte Pontus la voyant inesbranlable en son dessein la supplia de luy promettre au moins de la suivre pour sa personne jusques aux Confins, la Reyne y consentit en le remerciant de cette offerte disant qu'elle souhaittoit mesme qu'il prist cette peine pour servir de tesmoin de ses actions & pour faire voir au reste du Monde qu'elle ne s'estoit pas derobbée de la Suede, apres cela la Reyne luy dit sur le subject tout ce qu'elle creut estre digne d'elle & de son cœur, l'asseurant tousiours que l'offre de toutes les Couronnes du Monde ne luy feroit jamais consentir a se priver de l'exercice de sa Religion, & apres une longue conversation, qu'ils eurent ensemble sur le subject on souppa, & la Reyne congedia tout le Monde, & se retira pour travailler a ses affaires, & à son depart, elle employa toutte la nuict, en cette occupation, & toute la matinèe suivante, & ne s'interrompoit que pour faire dire la Messe, la quelle estant ditte on desj[e]una, & on partist immediatem[en]t apres [le] disner.

Les Gens du Roy ne prirent pas congé de la Reyne sans avoir les larmes aux jeux [sic], toute la ville en pleura, & la Suede qui avoit receu la Reyne par tout avec joye & applaudissement accompagna son depart de ses larmes.

Sa Majesté passa comme un esclair par tout, & ne s'arresta qu'a Helsingbourgh pour montrer qu'elle ne craignoit rien, elle n'en partit, qu'apres avoir fait dire la Messe, & en congediant le Sr. Comte Pontus elle tesmoigna la satisfaction qu'elle avoit de sa personne, le pria d'asseurer le Roy de sa part que son orgu[e]il l'empeschoit tousiours de se plaindre, & que l'amour & l'obligation qu'elle professoit à la Suede l'empescheroit de se vanger de ce qui s'estoit passé.

Apres cela elle passa le Zont [sic], & les autres Mers heureusement & se rendit avec plus de diligence qu'elle n'avoit passé la Suede en terme de six jours en la ville de Hambourgh & ce n'est que pour satisfaire a une curiosité, qu'on vous fait part de ces veritez.

With modernised spelling:

La reine, ayant résolu d'aller en Suède, donna part au Roi et à la régence de sa résolution, déclarant qu'elle n'y irait pas sans amener avec elle son prêtre et qu'elle voulait se servir de la liberté de l'exercice de la messe que les États de Suède lui avaient accordé dans la dernière Diète. Elle fit cette déclaration par des lettres écrites au roi et au sieur baron Bååth, gouverneur-général de ses états et provinces.

Le sieur Adami, son capitaine des gardes suisses, qu'était à Stockholm, eut ordre de parler en cette conformité a tous ceux de la régence et du Conseil de Suède; et, pour montrer qu'elle y procédait avec franchise, elle envoya la la liste des personnes de la Cour qu'elle avait destiné a sa suite dans ce voyage. Elle fit mettre sur cette liste un secrétaire italien, qui est une personne connue de tout le monde en Suède de le premier voyage de Sa Majesté, qui la devait servir aussi d'aumônier en ce voyage, le déclarant en termes exprès pour son prêtre.

Le sieur Adami donna cette liste au grand maître de la maison du Roi trois mois avant l'arrivée de la reine; on ne fit aucune objection sur ce chapitre. On répondit à la reine qu'on l'attendait avec civilité et respect; on dépêcha aussitôt le seigneur comte Pontus de la Gardie avec une nombreuse suite de la Cour du Roi pour l'aller recevoir a Helsingbourg et la servir jusqu'à Stockholm, comme la personne de leur Roi-même. Toute cette nombreuse suite attendait l'arrivée de Sa Majesté trois mois durant à Helsingbourg, pendant tout ce temps on ne témoigna que d'impatience de la voir; et, pour la mieux témoigner on fit déloger le roi de son appartement peu de temps après pour y loger la reine.

L'on ne parla pas de l'affaire de l'exercice de la religion, et l'on agit d'une manière qui persuada Sa Majesté qu'on ne la chicanerait pas sur ce point et qu'on userait avec elle de la même honnêteté sur ce sujet qu'on lui témoignait en tous les autres rencontres.

La reine donc, sans se mettre en peine de les faire expliquer davantage là-dessus, se résolut de soutenir ce droit des gens et celui de sa personne sacrée aussi longtemps qu'elle pourrait, et de ne céder qu'en partant, en cas qu'on voulût le lui disputer. Elle déclara son intention là-dessus au seigneur chevalier de Terlon, ambassadeur de France, qui était venu jusqu'à [Elseneur] à [sa] rencontre et l'accompagna jusqu'au Sund; et c'est lui qui peut être un témoin irreprochable de ses propres paroles qu'il entendait de Sa Majesté, qui lui dit: «J'espère qu'on aura assez d'amitié et de considération pour moi pour ne me chicaner pas sur ma messe; mais si, contre mon espérance, l'on s'y opposera, je suis résolue de vous quitter et m'en retourner en même moment sur mes pas.»

La reine passa avec cette résolution le Sund [et] arriva à Helsimbourg, ou on la reçut, comme on avoit ordonné et comme mérité de l'être une personne de sa qualité. Sa Majesté fit dire la messe tous les jours à son ordinaire, sans recevoir d'obstacles. Elle arriva jusqu'à Jönköping, où se trouva un courrier de la Cour, qui porta l'ordre au seigneur comte Pontus de la Gardie de déclarer à la reine qu'on ne souffrirait pas un prêtre et qu'on la priât de le renvoyer, qu'à moins de cela, on procéderait contre lui selon les lois du pays.

Le comte Pontus exposa cette commission avec tant d'honnêteté et de respect à Sa Majesté qu'elle lui témoigna en des termes dont elle se sait servir quand elle veut obliger les gens qu'elle estime. Elle lui répondit sur le champ qu'elle ne consentirait à la proposition de la régence et qu'elle ne renvoyerait pas son prêtre, mais que, pour la contenter, elle s'en retournerait elle-même dans ce moment, ordonnant au dit seigneur comte Pontus de congédier tout le train du Roi, puisque cette déclaration la mettait en état de ne pouvoir plus recevoir aucune civilité de sa part et donna à l'instant ordre de faire préparer le chariot de poste pour son retour, quoiqu'il fût plus de minuit sonné.

Le comte Pontus supplia la reine de suspendre sa résolution pour lui donner loisir [d']écrire à la Cour et d'attendre du moins le retour du courrier. La reine consentit à ce de lui. Elle écrivait une lettre de sa propre main au roi, digne de son cœur et de sa condition, dans laquelle elle confirma tout ce qu'elle avait dit au seigneur comte Pontus. On expédia le courrier de la même nuit. Le lendemain la reine déclara au sieur comte Pontus qu'elle avait envie d'aller a sa ville de Norrköping [pour] y attendre le retour du courrier, disant: «Je serais bien aise de m'avancer jusques-là, car, si la réponse m'est favorable, je continuerai mon voyage jusqu'à Stockholm; et, si elle m'est contraire, je m'en pourrai aussi bien retourner de la, comme d'ici, puisque je ne considère pas la fatigue de dix-huit lieues de plus pour mon retour.»

Le comte approuva cette proposition, croyant gagner beaucoup en la faisant avancer. L'on concerta le départ après deux jours de repos qu'il fallait donner aux chevaux. La reine passa ces deux jours à la chasse, à deux lieues de la ville, et ne manqua pas de faire dire tous les jours la messe, comme elle avait fait auparavant. Même elle ordonna à ceux de sa maison, qui restèrent à Jönköping durant sa petite promenade, de la faire dire pendant le temps de son absence, comme il fût exécuté, quoiqu'il fût pas fête, et qu'elle ne s'en serait privé en ce cas.

Sa Majesté partit le jour après son retour de la chasse de Jönköping après avoir fait célèbrer la messe et alla continuant de même à Linköping dans le palais du Roi, où elle la fit dire devant que d'en partir et se rendit à Norrköping, où le courrier arriva en même temps, qui apporta au sieur comte Pontus la résolution de la régence, qui était qu'on ne pouvait changer celle qu'on avait prise, et qu'on lui ordonnât de déclarer à la reine, que non seulement on ne souffrirait pas son prêtre; mais qu'on empêcherait Sa Majesté d'aller a la messe chez l'ambassadeur de France et chez tous les autres ministres publics, à qui il est permis de la faire dire à Stockholm.

On lui ordonna aussi de faire des excuses auprès de Sa Majesté qu'on ne répondit pas a sa lettre et que c'était pour lui épargner la douleur d'un refus. On ajoutait à cela quantité de belles choses, de promesses et espérances pour l'induire à consentir à la proposition de la régence; mais la reine répondit, sans désister, qu'elle remerciait de ces offres et dit qu'après [cette] déclaration, elle n'était plus en état de le recevoir ni de souffrir qu'on lui rendit plus aucune civilité de leur part. Elle ordonna à l'instant de congédier tout le train du Roi et commendât qu'on donnât ordre à son départ.

Le comte Pontus, la voyant inébranlable en son dessein, la supplia de lui promettre au moins de la suivre pour sa personne jusqu'aux confins. La reine y consentit en le remerciant de cette offerte, disant qu'elle souhaitait même qu'il prît cette peine pour servir de témoin de ses actions et pour faire voir au reste du monde qu'elle ne s'étoit pas dérobée de la Suède. Après cela, la reine lui dit sur le sujet tout ce qu'elle crut être digne d'elle et de son cœur, l'assurant toujours que l'offre de toutes les couronnes du monde ne lui ferait jamais consentir à se priver de l'exercice de sa religion; et, après une longue conversation qu'ils eurent ensemble sur le sujet, on souppa, et la reine congédia tout le monde et se retira pour travailler a ses affaires. Et à son départ, elle employa toute la nuit en cette occupation, et toute la matinée suivante, et ne s'interrompait que pour faire dire la messe, laquelle étant dite, on déjeuna; et on partit immédiatement après [le] dîner.

Les gens du Roi ne prirent pas congé de la reine sans avoir les larmes aux yeux. Toute la ville en pleura, et la Suède, qui avait reçu la reine partout avec joie et applaudissement, accompagna son départ de ses larmes.

Sa Majesté passa comme un éclair partout et ne s'arrêta qu'à Helsimbourg, pour montrer qu'elle ne craignait rien. Elle n'en partit qu'après avoir fait dire la messe, et, en congédiant le sieur comte Pontus, elle témoigna la satisfaction qu'elle avait de sa personne, le pria d'assurer le Roi de sa part que son orgueil l'empêchait toujours de se plaindre, et que l'amour et l'obligation qu'elle professait à la Suède l'empêcherait de se venger de ce qui s'était passé.

Après cela, elle passa le Sund et les autres mers heureusement et se rendit avec plus de diligence qu'elle n'avait passé la Suède en terme de six jours en la ville de Hambourg; et ce n'est que pour satisfaire à une curiosité qu'on vous fait part de ces vérités.

Arckenholtz's transcript of the relation:

La Reine aïant résolu d'aller en Suède donna part au Roi & à la Régence de sa résolution, déclarant qu'elle n'y iroit pas sans amener avec elle son Prêtre, & qu'elle vouloit se servir de la liberté de l'éxercice de la Messe, que les Etats de Suède lui avoient accordé dans la dernière Diètte. Elle fit cette déclaration par des lettres écrites au Roi & au Sr. Baron Bååt Gouverneur Général de ses Etats & Provinces; le Sr. Adami son Capitaine des Gardes Suisses, qui étoit à Stockholm, eut ordre de parler en conformité a tous ceux de la Régence & du Conseil de Suède, & pour montrer qu'elle y procédoit avec franchise, elle envoïa à la Cour la liste des personnes qu'elle avoit destinées à la suivre dans ce voïage. Elle fit mettre sur cette liste un Sécrétaire Italien, une personne connuë de tout le monde en Suède dès le prémier voïage de Sa Majesté, qui lui devoit servir aussi d'Aumonier en ce voïage, le déclarant en termes exprès son Prêtre.

Le Sr. Adami donna cette liste au Grand-Maitre de la Maison du Roi, trois mois avant l'arrivée de la Reine, on ne fit aucune difficulté là-dessus, on répondit à la Reine, qu'on l'attendoit avec civilité & respect; on dépêcha aussitôt le Sgr. Comte Pontus de la Gardie avec une nombreuse suite de la Cour du Roi pour l'aller recevoir a Helsingbourg, & la servir jusqu'à Stockholm, comme la Personne de leur Roi meme. Toute cette nombreuse suite attendit l'arrivée de Sa Majesté trois mois durant à Helsingbourg. Pendant tout ce tems on ne témoigna que de l'impatience de la voir, & pour la mieux témoigner on fit déloger le Roi de son appartement peu de tems après, pour y loger la Reine; l'on ne parle pas de l'affaire de l'éxercice de la Religion, & l'on agit d'une manière qui persuada Sa Majesté, qu'on ne la chicaneroit pas sur ce point & qu'on useroit avec elle de la même honnêteté sur ce sujèt, qu'on lui témoignoit en toutes les autres.

La Reine donc sans se mettre en peine de les faire expliquer davantage là-dessus, se résolut de soutenir le droit des Gens, & celui de sa Personne sacrée aussi longtems qu'elle pourroit, & de ne céder qu'en partant, en cas qu'on voulût le lui disputer. Elle déclara son intention là-dessus au Sgr. Chevalier de Terlon Ambassadeur de France qui étoit venu jusqu'à Helsingöhr à sa rencontre & l'accompagna jusqu'au Sond, & c'est lui qui peut être un témoin irréprochable de ses propres paroles qu'il entendit de Sa Majesté, qui lui dit, «J'espère qu'on aura assez d'amitié & de considérations pour moi, pour ne me chicaner pas sur ma Messe, mais si contre mon espérance l'on s'y oppose, je suis résoluë de tout quitter & de m'en retourner au même moment sur mes pas.» La Reine passa avec cette résolution le Sond & arriva à Helsingbourg, où on la reçut, comme on avoit ordonné, & comme méritoit de l'être une Personne de sa qualité. Sa Majesté fit dire la Messe tous les jours à son ordinaire, sans aucune opposition: elle vint jusqu'à Jönkiöping, où se trouva un Courier de la Cour, qui porta l'ordre au Seigneur Comte Pontus de la Gardie de déclarer à la Reine, qu'on ne souffriroit pas un Prêtre & qu'on la prioit de le renvoïer, qu'à moins de cela on procéderoit contre lui selon les Loix du Païs. Le Comte Pontus exposa cette commission avec tant d'honnêteté & de respect à Sa Majesté, qu'elle n'usa envers lui que de termes, dont elle fait se servir, quand elle veut obliger les gens qu'elle estime. Et pour la chose même, elle lui répondit sur le champ, qu'elle ne consentiroit pas à la proposition de la Régence, & qu'elle ne renvoîroit pas son Prêtre, mais que pour la contenter, elle s'en retourneroit elle-même dans ce moment, ordonnant au dit Seigneur Comte Pontus de congédier tout le train du Roi, puisque cette déclaration l'empêchoit de plus reçevoir aucune civilité de sa part, & donna à l'instant ordre de préparer le Chariot de poste pour son retour, quoiqu'il fut plus de minuit sonné. Le Comte Pontus supplia la Reine de suspendre sa résolution pour lui donner le tems d'écrire à la Cour & d'attendre du moins le retour du Courier. La Reine consentit à cela, Elle écrivit une lettre de sa propre main au Roi, digne de son cœur & de sa condition, dans laquelle elle confirma tout ce qu'elle avoit dit au Seigneur Comte Pontus; on expédia le Courier cette même nuit. Le lendemain la Reine déclara au Sgr. Comte Pontus qu'elle avoit envie d'aller à sa ville de Norköping y attendre le retour du Courier, disant, «je serois bien aise de m'avancer jusques-là. Si la réponse m'est favorable, je continuerai mon voïage jusqu'à Stockholm & si elle m'est contraire je m'en pourrai aussi bien retourner de-là, comme d'ici, puisque je ne considére pas la fatigue de dix-huit lieuës de plus pour mon retour.» Le Comte approuva cette proposition, croïant gagner beaucoup en la faisant avancer; l'on régla le départ après deux jours de repos qu'il faloit donner aux Chevaux. La Reine passa ces deux jours à la chasse, à deux lieuës de la ville, & ne manqua pas de faire dire tous les jours la Messe, comme elle avoit fait auparavant; même elle ordonna à ceux de sa Maison qui restérent à Jönkiöping durant sa petite promenade, de la faire dire, pendant le tems de son absence, comme il fut exécuté, quoiqu'il ne fût pas fête, & qu'elle ne s'en seroit privé en ce cas. Sa Majesté partit le jour après son retour de la chasse de Jönkiöping après avoir fait célèbrer la Messe & alla continuant de même à Linköping dans le Palais du Roi, où elle la fit dire avant que d'en partir, & se rendit à Norköping, où le Courier arriva au même tems, qui apporta au Sgr. Comte Pontus la résolution de la Régence qui étoit, qu'on ne pouvoit changer celle qu'on avoit prise, & qu'on lui ordonnoit de déclarer à la Reine, que non seulement on ne souffriroit pas son Prêtre; mais qu'on empêcheroit Sa Majesté d'aller à la Messe chez l'Ambassadeur de France & chez tous les autres Ministres publics, à qui il étoit permis de la faire dire à Stockholm. On lui ordonna aussi de faire des excuses à Sa Majesté de ce qu'on ne répondoit pas à sa lettre, & que c'étoit pour lui épargner la douleur d'un refus; on ajoutoit à cela quantité de belles choses, de promesses & d'espérances pour la faire consentir à la proposition de la Régence, mais la Reine répondit sans se désister de ce qu'elle prétendoit, qu'elle remercioit de ces offres, &, qu'après cette déclaration il ne lui convenoit plus de les reçevoir, ni de souffrir qu'on lui fit plus aucune civilité de leur part. Elle commanda à l'instant de congédier tout le train du Roi, & qu'on mit ordre à son départ. Le Comte Pontus la voïant inébranlable en son dessein, la supplia de lui permettre au moins de la servir pour sa personne jusqu'aux Confins; La Reine y consentit en le remerciant de cette offre, & disant qu'elle souhaitoit même, qu'il prit cette peine, pour servir de témoin de ses actions, & pour faire voir au reste du monde, qu'elle ne s'étoit pas dérobée de la Suède. Après cela la Reine lui dit sur le sujèt tout ce qu'elle crut digne d'elle & de son cœur, l'assurant toûjours que l'offre de toutes les Couronnes du monde ne la feroit jamais consentir à se priver de l'éxercice de sa Religion, & après une longue conversation, qu'ils eurent ensemble là-dessus, on souppa & la Reine congédia tout le monde & se retira pour vacquer à ses affaires & à son départ, Elle emploïa toute la nuit en cette occupation, & toute la matinée suivante, sans autre interruption que pour faire dire la Messe, laquelle étant dite, on déjeuna & on partit immédiatement après le diner. Les gens du Roi ne prirent pas congé de la Reine sans avoir les larmes aux yeux, toute la ville en pleura & la Suède qui avoit reçu la Reine par tout avec joïe & applaudissement, accompagna son départ de ses larmes. Sa Majesté passa comme un éclair par tout, & ne s'arrêta qu'à Helsingbourg, d'où pour montrer qu'elle ne craignoit rien, elle ne partit qu'après avoir fait dire la Messe. C'est-là qu'elle congédia le Seigneur Comte Pontus, lui témoignant la satisfaction qu'elle avoit de sa personne, & le priant d'assurer le Roi de sa part, que son orgueil l'empêcheroit toûjours de se plaindre & que l'amour & l'attachement, dont elle faisoit profession à l'égard de la Suède, l'empêcheroit de se venger de ce qui s'étoit passé. Après cela elle passa le Sond & les autres Mers heureusement & en dix jours elle revint à Hambourg avec plus de diligence, qu'elle n'étoit passé de-là en Suède.

English translation (my own):

The Queen, having resolved to go to Sweden, informed the King and the Regency of her resolution, declaring that she would not go there without bringing her priest with her, and that she wished to make use of the liberty of the exercise of the Mass, which the Estates of Sweden had granted her in the last Riksdag. She made this declaration by letters written to the King and to the Lord Baron Bååth, Governor General of her estates and provinces. Signor Adami, her Captain of the Swiss Guards, who was in Stockholm, was ordered to speak in conformity with all those of the Regency and the Council of Sweden, and to show that she there proceeded frankly, she sent to the court the list of the persons whom she had intended to follow her on this journey. She had put on this list an Italian secretary who is a person known to everyone in Sweden on the first journey of Her Majesty, who was also to serve as chaplain on this journey, declaring him in express terms her priest.

Sir Adami gave this list to the Grand Master of the King's household, three months before the arrival of the Queen, we made no difficulty about it, we replied to the Queen, that we awaited it with civility and respect. Lord Count Pontus de la Gardie was immediately dispatched with a large retinue from the King's court to receive her at Helsingborg, and serve her as far as Stockholm, as the person of their King himself. All this numerous suite awaited the arrival of Her Majesty for three months in Helsingborg. During all this time nothing was shown but impatience to see her, and the better to bear witness to it, the King was dislodged from his apartment a short time later to lodge the Queen there; one does not speak of the affair of the exercise of religion, and one acted in a manner which persuaded Her Majesty, that one would not quibble her on this point and that one would use with her of the same honesty on this subject, as shown in all the others.

The Queen, therefore, without bothering to have them explained further on this point, resolved to uphold the rights of nations and that of her sacred person as long as she could, and not to give in until she left, in case that they wanted to dispute it with her. She declared her intention on this to the Lord Chevalier de Terlon, Ambassador of France, who had come as far as Helsingør to meet her and accompanied her to the Sound, and it is he who can be an irreproachable witness of her own words which he heard from Her Majesty, who said to him: "I hope that there will be enough friendship and consideration for me not to quibble me about my Mass, but if against my hope they be opposed to it, I am resolved to leave everything and to retrace my steps at the same time."

The Queen passed the Sound with this resolution and arrived at Helsingborg, where she was received, as had been ordered, and as a person of her quality deserved to be. Her Majesty had Mass said every day as usual, without any opposition. She came to Jönköping, where there was a courier from the court, who brought the order to Lord Count Pontus de la Gardie to declare to the Queen that a priest would not be allowed and that she was requested to do to send him back, that unless that was done they would proceed against her according to the laws of the land.

Count Pontus exposed this commission with so much honesty and respect to Her Majesty that she only used terms towards him that she makes use of when she wishes to oblige the people she esteems. And for the same thing, she answered him on the spot that she would not consent to the proposal of the Regency, and that she would not send her priest away, but that to satisfy him, she would go back herself at this moment, ordering the said Lord Count Pontus to dismiss all the King's entourage, since this declaration also prevented her from receiving any civility from him, and immediately gave the order to prepare the post carriage for her return, although it was past midnight. Count Pontus begged the Queen to suspend her resolution to give her time to write to the court and at least wait for the courier to return. The Queen consented to this. She wrote a letter of her own hand to the King, worthy of her heart and her condition, in which she confirmed everything she had said to Lord Count Pontus; the courier was dispatched that same night. The next day the Queen told Lord Count Pontus that she wanted to go to her town of Norrköping to wait for the courier to return, saying, "I would be glad to come that far. If the answer is favourable to me, I will continue my journey to Stockholm; and if it is against me I might as well return from there, as from here, since I do not consider the fatigue of eighteen more leagues for my return."

The Count approved of this proposal, believing that he would gain a great deal by pushing it forward; the departure was settled after two days of rest which had to be given to the horses. The Queen spent these two days hunting, two leagues from the city, and did not fail to have Mass said every day, as she had done before; she even ordered those of her household who remained in Jönköping during her little walk, to have her say, during the time of her absence, as he was executed, although it was not a celebration, and that she would not be deprived in this case.

Her Majesty left the day after her return from the hunt in Jönköping after having had Mass celebrated and continued in the same way to Linköping in the King's castle, where she had her say before leaving, and went to Norrköping, where the courier arrived at the same time, which brought to the Lord Count Pontus the resolution of the Regency which could not change the one that had been taken, and that he was ordered to declare to the Queen, that not only would her priest not be allowed, but that Her Majesty should be prevented from going to Mass with the French ambassador and with all the other public ministers who were permitted to have it said in Stockholm. He was also ordered to apologise to Her Majesty for not responding to her letter, and that this was to spare her the pain of a refusal; to this one added a number of beautiful things, promises and hopes to make her consent to the proposal of the Regency, but the Queen replied without giving up what she claimed, that she thanked for these offers, and that after this declaration it no longer suited her to receive them nor to allow any more civility on their part. She immediately ordered that the King's whole entourage be dismissed and that an order be placed on her departure. Count Pontus, seeing her unshakeable in her design, begged her to allow him at least to serve her for her person as far as the borders; the Queen consented, thanking him for this offer, and saying that she wished the same, that he take this trouble to serve as a witness to her actions and to testify to the rest of the world that she had not shied away from Sweden. After that the Queen told him on the subject all that she believed worthy of her and of her heart, always assuring him that the offer of all the crowns in the world would never make her consent to deprive herself of the exercise of her religion, and after a long conversation, which they had together on the subject, it was suppressed, and the Queen dismissed everyone and withdrew to vacate her business and her departure. She employed the whole night in this occupation, and the whole following morning, without any other interruption than to have Mass said, which being said, she had lunch and left immediately after dinner. The King's people did not take leave of the Queen without tears in their eyes, the whole city wept and Sweden, which had received the Queen everywhere with joy and applause, accompanied her departure with tears. Her Majesty passed like a flash through everything and only stopped at Helsingborg, from whence, to show that she was afraid of nothing, she did not leave until after having had Mass said. It was there that she dismissed the Lord Count Pontus, showing him the satisfaction she had with his person, and begging him to assure the King on her part that his pride would always prevent him from complaining, and that the love and attachment which she professed to Sweden would prevent her from taking revenge for what had happened. After that she crossed the Sound and the other seas happily, and in ten days she returned to Hamburg with more diligence than she had passed from there to Sweden.

Swedish translation of the original (my own):

Drottningen, som bestämt sig för att resa till Sverige, underrättade konungen och förmyndarregeringen om sitt beslut, och förklarade att hon inte skulle gå dit utan att ha med sig sin präst och att hon ville utnyttja den frihet att utöva mässan, som Sveriges Ständer hade givit henne i förra Riksdagen. Hon gjorde denna förklaring i brev skrivna till konungen och till herr friherre Bååth, generalguvernör över hennes gods och provinser.

Signor Adami, hennes kapten för de schweiziska gardet, som var i Stockholm, hade order att i denna överensstämmelse tala till alla förmyndarna och Sveriges råd; och för att visa att hon gick fram med uppriktighet, sände hon dit listan över de personer vid hovet, som hon hade tänkt följa henne på denna resa. Hon satte på denna lista en italiensk sekreterare som är en av alla i Sverige känd person från Hennes Majestäts första resa som skulle tjäna henne även som kapellan på denna resa, och uttryckligen förklarade honom som hennes präst.

Signor Adami gav denna lista till stormästaren i konungens hushåll tre månader före drottningens ankomst; inga invändningar gjordes mot detta kapitel. Man svarade drottningen att hon förväntades med artighet och respekt; herr greve Pontus de la Gardie avsändes genast med ett stort följe från konungens hov för att gå och ta emot henne i Helsingborg och tjäna henne ända till Stockholm, såsom sin egen konungs person. Allt detta talrika följe väntade på Hennes Majestäts ankomst i tre månader till Helsingborg. Under hela denna tid visade de ingenting annat än otålighet att se henne; och ju bättre det var att vittna om det, så fördrevs konungen från sin lägenhet en kort tid senare för att inkvartera drottningen där.

Det talades inte om religionsutövningen, och man handlade på ett sätt som övertalade Hennes Majestät att man inte skulle käbbla med henne på denna punkt och att man skulle använda samma ärlighet i detta ämne som visades för henne i alla de andra rencontres.

Drottningen beslöt därför, utan att göra sig besväret att förklara ytterligare i ämnet, att upprätthålla denna rätt för människor och sin heliga person så länge hon kunde, och att vika bara vid avresan, om man ville bestrida den till henne. Hon förklarade sin avsikt därpå för monsieur chevalier de Terlon, Frankrikes ambassadör, som hade kommit ända till Helsingör för att möta henne och följt henne till Sundet; och det är han som kan vara ett oklanderligt vittne om sina egna ord som han hörde från Hennes Majestät, som sade till honom: »Jag hoppas att man har tillräckligt med vänskap och omtanke för att jag inte skall käbbla med mig på min mässa; men om, mot mitt hopp, det är emot, är jag fast besluten att lämna Er och återvända i samma ögonblick på mina steg.«

Drottningen gick över Sundet med detta beslut och anlände till Helsingborg, där hon mottogs som man hade beställt och som en person av hennes kvalitet förtjänt. Hennes Majestät lät hålla mässa varje dag som vanligt, utan att stöta på några hinder. Hon anlände ända till Jönköping, där det fanns en kurir från hovet som tog ordern till herr greve Pontus de la Gardie att för drottningen förklara att en präst inte skulle tillåtas och att man bad henne avskeda honom, att såvida det inte gjordes, skulle de gå emot henne enligt landets lagar.

Greve Pontus förklarade detta uppdrag med så mycket ärlighet och respekt för Hennes Majestät att hon vittnade för honom i ordalag som hon vet att använda när hon vill förplikta människor hon aktar. Hon svarade honom på platsen, att hon inte skulle samtycka till förmyndarregeringens förslag och att hon inte skulle avskeda sin präst, men att hon, för att tillfredsställa den, själv i det ögonblicket skulle återvända och befalla nämnde herr greve Pontus att avskeda konungens hela träng, då denna förklaring satte henne i ett tillstånd, att hon inte längre kunde erhålla någon artighet av honom; och hon gav omedelbart order om att låta förbereda postvagnen för sin återkomst, fastän det var över midnatt.

Greve Pontus bad drottningen att avbryta sitt beslut att ge honom tid att skriva till hovet och åtminstone vänta på att kuriren återvände. Drottningen samtyckte till detta av honom. Hon skrev ett brev med egen hand till konungen, värdigt sitt hjärta och sitt tillstånd, där hon bekräftade allt vad hon sagt till herre greve Pontus. Kuriren skickades samma natt. Dagen därpå förklarade drottningen för greve Pontus att hon ville bege sig till sin stad Norrköping för att avvakta kurirens återkomst, och sade: »Jag skulle mycket gärna gå så långt, ty om svaret är mig gynnsamt, kommer jag att fortsätta min resa ända till Stockholm; och om det är mig emot, skulle jag lika gärna kunna återvända därifrån som härifrån, ty jag inte anser att tröttheten av arton lieues mer för min återkomst.«

Greven godkände detta förslag och trodde att han skulle vinna mycket genom att driva det framåt. Avfärden ordnades efter två dagars vila som hästarna fick ges. Drottningen tillbringade dessa två dagar med att jaga, två ligor från staden, och misslyckades inte med att låta säga mässa varje dag, som hon hade gjort tidigare. Hon befallde till och med de av hennes hushåll, som stannade i Jönköping under hennes lilla promenad, att säga sitt till under tiden för hennes frånvaro, eftersom det avrättades, fastän det inte var någon fest, och att hon inte skulle ha blivit berövad i detta fall.

Hennes Majestät reste dagen efter återkomsten från jakten i Jönköping efter att ha firat mässa och reste vidare på samma sätt till Linköping vid konungens slott, där hon innan avresan därifrån sände bud till honom, och hon for till Norrköping, där kuriren anlände samtidigt, vilket förde till herren greve Pontus förmyndarregeringens beslut, som var att man inte kunde ändra på det som man tagit, och att man befallde honom att för drottningen förklara att man inte bara skulle låta hennes präst, men att Hennes Majestät skulle bli förhindrad att gå till mässan hos den franske ambassadören och hos alla andra offentliga ministrar, som få det sagt i Stockholm.

Han beordrades också att be Hennes Majestät om ursäkt för att hans brev inte besvarades, och att det var för att bespara henne smärtan av ett avslag. Till detta kom en mängd fina saker, löften och förhoppningar att förmå henne att samtycka till regentens förslag; men drottningen svarade, utan att hålla sig tillbaka, att hon var tacksam för dessa erbjudanden, och hon sade, att hon efter denna förklaring inte längre var i stånd att ta emot honom eller lida mer artighet av dem. Hon befallde genast att hela konungens träng skulle upplösas, och hon beordrade att ordern skulle ges om hennes avgång.

Greve Pontus, som såg henne orubblig i sin dessäng, bad henne att åtminstone lova honom att han skulle få följa henne personligen till gränserna. Drottningen samtyckte till detta, tackade honom för detta erbjudande, sade att hon till och med önskade att han skulle göra sig detta besvär för att tjäna som ett vittne till hennes handlingar och för att visa resten av världen att hon inte hade dragit sig undan Sverige. Därefter berättade drottningen honom i ämnet allt som hon ansåg värdigt henne och hennes hjärta, och försäkrade honom alltid att erbjudandet om alla kronor i världen aldrig skulle få henne att samtycka till att beröva sig själv utövandet av sin religion; och efter ett långt samtal som de hade tillsammans i ämnet, åt de, och drottningen avskedade alla och drog sig tillbaka för att arbeta med sina angelägenheter. Och när hon gick därifrån, tillbringade hon hela natten och hela morgonen därpå i denna sysselsättning, och hon avbröt sig bara för att låta säga mässan; och efter den var sagt åt man frukost och begav sig direkt efter middagsmåltiden.

Konungens folk tog inte avsked av drottningen utan att ha tårar i ögonen. Hela staden grät, och Sverige, som överallt hade tagit emot drottningen med glädje och applåder, följde hennes avfärd med sina tårar.

Hennes Majestät passerade som en blixt överallt och stannade bara vid Helsingborg, för att visa att hon inte fruktade något som helst. Hon gick inte förrän efter att ha låtit säga mässan, och när hon avskedade herren greve Pontus, vittnade hon om den tillfredsställelse hon hade i hans person, bad honom försäkra konungen å hennes vägnar att hennes stolthet alltid hindrade henne från att klaga och att den kärlek och skyldighet hon bekände till Sverige skulle hindra henne från att hämnas för det som hade skett.

Därefter passerade hon med glädje Sundet och de andra haven, och hon tog sig flitigare än hon på sex dagar passerat Sverige till staden Hamburg; och det är bara för att tillfredsställa en nyfikenhet som dessa sanningar förmedlas till Er.

English translation of the original (my own):

The Queen, having resolved to go to Sweden, informed the King and the regency of her resolution, declaring that she would not go there without bringing her priest with her, and that she wished to make use of the liberty of exercise of the Mass which the Estates of Sweden had granted her in the last Riksdag. She made this declaration in letters written to the King and to Lord Baron Bååth, governor general of her estates and provinces.

Signor Adami, her captain of the Swiss guards, who was in Stockholm, had orders to speak in this conformity to all those of the regency and of the Council of Sweden; and, to show that she proceeded with frankness, she sent there the list of the persons of the court whom she had intended to follow her on this journey. She put on this list an Italian secretary, who is a person known to everyone in Sweden from Her Majesty's first voyage, who was to serve her also as chaplain on this voyage, declaring him in express terms as her priest.

Signor Adami gave this list to the Grand Master of the King's household three months before the Queen's arrival; no objection was made to this chapter. One replied to the Queen that she was expected with civility and respect; Lord Count Pontus de la Gardie was immediately dispatched with a large retinue from the King's Court to go and receive her at Helsingborg and serve her as far as Stockholm, as the person of their own King. All this numerous retinue awaited Her Majesty's arrival for three months at Helsingborg. During all this time they showed nothing but impatience to see her; and, the better to bear witness to it, the King was dislodged from his apartment a short time later to lodge the Queen there.

The affair of the exercise of religion was not spoken of, and one acted in a manner which persuaded Her Majesty that one would not quibble with her on this point and that one would use the same honesty on this subject that was shown to her in all the other rencontres.

The Queen, therefore, without taking the trouble to have explain further on the subject, resolved to uphold this right of people and that of her sacred person as long as she could, and to yield only on leaving, in case one wanted to dispute it to her. She declared her intention thereupon to Monsieur the Chevalier de Terlon, the ambassador of France, who had come as far as Helsingør to meet her and accompanied her to the Sound; and it is he who can be an irreproachable witness of his own words which he heard from Her Majesty, who said to him: "I hope that one will have enough friendship and consideration for me not to quibble with me on my Mass; but if, against my hope, it is opposed, I am resolved to leave you and return at the same moment on my steps."

The Queen crossed the Sound with this resolution, and arrived at Helsingborg, where she was received as one had ordered and as a person of her quality deserved. Her Majesty had Mass said every day as usual, without encountering any obstacles. She arrived as far as Jönköping, where there was a courier from the court who took the order to Lord Count Pontus de la Gardie to declare to the Queen that a priest would not be allowed and that one begged her to dismiss him, that, unless that was done, they would proceed against her according to the laws of the land.

Count Pontus explained this commission with so much honesty and respect to Her Majesty that she testified to him in terms which she knows how to use when she wants to oblige people she esteems. She answered him on the spot that she would not consent to the proposal of the regency and that she would not dismiss her priest, but that, to satisfy it, she would return herself at that moment, ordering the said Lord Count Pontus to dismiss the King's whole train, as this declaration put her in a condition that she could no longer receive any civility from him; and she immediately gave orders to have the post carriage prepared for her return, although it was past midnight.

Count Pontus begged the Queen to suspend her resolution to give him time to write to the Court and at least to wait for the return of the courier. The Queen consented to this of him. She wrote a letter with her own hand to the King, worthy of her heart and her condition, in which she confirmed all that she had said to Lord Count Pontus. The courier was sent the same night. The next day, the Queen declared to Count Pontus that she wanted to go to her town of Norrköping to await the return of the courier, saying: "I would be very happy to go that far, because if the answer  is favourable to me, I will continue my journey as far as Stockholm; and, if it is against me, I could just as well return from there as from here, as I do not consider the fatigue of eighteen leagues more for my return."

The Count approved of this proposal, believing he would gain much by pushing it forward. The departure was arranged after two days of rest which the horses had to be given. The Queen spent these two days hunting, two leagues from the town, and did not fail to have Mass said every day, as she had done before. She even ordered those of her household, who remained in Jönköping during her little walk, to have her say during the time of her absence, as it was executed, although it was not a feast, and that she would not have be deprived in this case.

Her Majesty left the day after her return from hunting in Jönköping after having celebrated Mass and went continuing in the same way to Linköping at the King's castle, where she sent word to him before leaving from there, and she went to Norrköping, where the courier arrived at the same time, which brought to the Lord Count Pontus the regency's resolution, which was that one could not change that which one had taken, and that one ordered him to declare to the Queen that not only would one not allow her priest, but that Her Majesty would be prevented from going to Mass at the house of the French ambassador and of all the other public ministers who are permitted to have it said in Stockholm.

He was also ordered to apologise to Her Majesty that his letter was not replied to, and that it was to spare her the pain of a refusal. To this were added a number of fine things, promises and hopes to induce her to consent to the regency's proposal; but the Queen replied, without holding back, that she was grateful for these offers, and she said that, after this declaration, she was no longer in a condition to receive him or to suffer any more civility from them. She immediately ordered the King's whole train to be disbanded, and she ordered that the order be given for her departure.

Count Pontus, seeing her unshakable in her design, begged her to promise him at least that he might follow her in person to the confines. The Queen consented to this, thanking him for this offer, saying that she even wished him to take this trouble to serve as a witness to her actions and to show the rest of the world that she had not shied away from Sweden. After that, the Queen told him on the subject all that she thought worthy of her and of her heart, always assuring him that the offer of all the crowns in the world would never make her consent to deprive herself of the exercise of her religion; and, after a long conversation which they had together on the subject, they supped, and the Queen dismissed everyone and retired to work on her affairs. And when she left, she spent the whole night, and all the following morning, in this occupation, and she only interrupted herself to have Mass said; and after it was said, one had breakfast and left immediately after luncheon.

The King's people did not take their leave of the Queen without having tears in their eyes. The whole city wept, and Sweden, which had received the Queen everywhere with joy and applause, accompanied her departure with its tears.

Her Majesty passed like a flash everywhere and stopped only at Helsingborg, to show that she feared nothing. She did not leave until after having had Mass said, and, in dismissing the Lord Count Pontus, she testified to the satisfaction she had in his person, begged him to assure the King on her behalf that her pride always kept her from complaining and that the love and obligation she professed to Sweden would keep her from taking revenge for what had happened.

After that, she passed the Sound and the other seas happily, and she made her way more diligently than she had passed Sweden in six days' time to the city of Hamburg; and it is only to satisfy a curiosity that these truths are communicated to you.


Above: Kristina.

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