Wednesday, September 11, 2019

Kristina's letter to Pierre Bourdelot, dated October 27/November 6 (New Style), 1674

Sources:

Riksarkivet, page 106 in K 90, Ingångna och utgångna skrivelserDrottning Kristina d. y. (Christina Alexandra)Svenska drottningars arkivaliesamlingar i riksarkivetKungliga arkiv

https://sok.riksarkivet.se/nad?postid=Arkis+45b5350c-975f-4536-9ff2-005edebf1e23&s=Balder

Mémoires concernant Christine, volume 2, page 156, Johan Arckenholtz, 1751



Delagardiska archivet, eller, Handlingar ur Grefl. Delagardiska bibliotheket på Löberöd, utg. af P. Wieselgren, Löberöd Hagard, 1839





Kristina wrote this letter to her/his/their former doctor Pierre Bourdelot on October 27/November 6 (New Style), 1674.

The letter (copy in the Swedish National Archives):

Monsieur l'Abbe
J'approuue tout ce que vous avés fait touchant le liure dont vous me parles, ne cessés pas de poursuiure si bien l'affaire, que vous en obtenies un chatiment exemplaire. Je l'espere de la justice et de l'amitie du Roy de France, et puisque le Ministre de suede a fait son deuoir, vous pouuès l'en remercier de ma part, vous assurant que je vous scay sçay gré du Zele et de la passion que vous temoignes en cette rencontre pour mes interets. J'ay tout le penchant, qu'il faut avoir pour mepriser ces sortes des sottises qui ne font du tort qu'a ceux qui les forgent[.] Mais il me semble que je dois à ma gloire quelque resentiment, que je n'ose [pas] luy refuser je vous assu asseure pourtant, que c'est sans chagrin et sans inquietude, que je m'y prens. le Siecle ou nous sommes me console, l'on n'y donne quartier a personne, et la calomnie s'attache d'ordinaire au aux plus grans merites. Pour moÿ je me suis accoutumée a l'ingratitude du genre humain, et suis exposée depuis longtemps a l'envie et a l'imposture[.] Ma consolation est, que ma conscience ne me reproche rien. la suede, Rome et tous les autres lieux de la terre, ou j'ay passe, ma vie rendront au moins apres ma mort témoignage ed de la fausseté de ces calomnies. Ma Gloire et ma reputation etant, Dieu mercy, asses bien etablies pour ne le craindre pas J'en appelle mésme a la Conscience de ceux qui les ont inventées, et [je] suis persuadée, quils ne croyent pas eux mémes ce qu'ils disent. Ce qui me fache, est, que le liure porte le nom de Mr Chanut. Je suis seure, qu'il ne l'a pas fait, et [je] suis fachée de ce qu'on imprime une tache si noire à la mémoire d'un si honnet homme, car enfin quand Dieu m'auroit abbandonée jusques à permettre, que je fusse capable de toutes les indignités dont on m'accuse, il est certain que ce seroit pour moÿ d' le dernier des malheurs, dont la seule misericorde m'a preseruée; mais cela n'empesche pas que tout homme qui est capable de publier telles choses, ne soit indigne de viure, et qu'il ne faille qu'il soit le plus infame de tout les hommes. Cependant les Sentiments que la suede temongna pour moy en notre premiere separation, et ceux qu'elle m'a conserué iusques a ce moment me sont si glorieux qu'ils me justifient assés. J'espere aussy que ma vie passee et celle de l'auenir, donneront un ample dementy a tout ce que l'enuie et l'imposture pourront dire de moy, et je donneray sur ce sujet la sentence finale, que donna autrefois un Autheur italien sur des medisances a peu prés semblables: Il Papa e Papa etusei Forfante[.] toutes toutes fois soyes persuadé que j'auray toutte ma vie pour votre zele la reconnoisance que vous merités et Dieu vous prospere.
Christine Alexandre
Rome ce 6 nouembre 1674

With modernised spelling:

Monsieur l'Abbé,
J'approuve tout ce que vous avez fait touchant le livre dont vous me parlez. Ne cessez pas de poursuivre si bien l'affaire, que vous en obteniez un châtiment exemplaire. Je l'espère de la justice et de l'amitié du Roi de France, et puisque le Ministre de Suède a fait son devoir, vous pouvez l'en remercier de ma part, vous assurant que je vous sais gré du zèle et de la passion que vous témoignez en cette rencontre pour mes intérêts. J'ai tout le penchant qu'il faut avoir pour mépriser ces sortes des sottises, qui ne font du tort qu'à ceux qui les forgent. Mais il me semble que je dois à ma gloire quelque ressentiment que je n'ose pas lui refuser. Je vous assure pourtant que c'est sans chagrin et sans inquiétude que je m'y prends. Le siècle où nous sommes me console, l'on n'y donne quartier a personne; et la calomnie s'attache d'ordinaire aux plus grands mérites. Pour moi, je me suis accoûtumée a l'ingratitude du genre humain, et [je] suis exposée depuis longtemps à l'envie et à l'imposture. Ma consolation est que ma conscience ne me reproche rien. La Suède, Rome, et tous les autres lieux de la terre où j'ai passé ma vie rendront au moins après ma mort témoignage de la fausseté de ces calomnies. Ma gloire et ma réputation étant, Dieu merci, assez bien établies pour ne le craindre pas, j'en appelle même à la conscience de ceux qui les ont inventées; et [je] suis persuadée qu'ils ne croyent pas eux-mêmes ce qu'ils disent. Ce qui me fâche est que le livre porte le nom de M. Chanut. Je suis sûre qu'il ne l'a pas fait, et [je] suis fâchée de ce qu'on imprime une tâche si noire à la mémoire d'un si honnête homme; car enfin, quand Dieu m'aurait abandonnée jusqu'à permettre que je fusse capable de toutes les indignités dont on m'accuse, il est certain que ce serait pour moi le dernier des malheurs, dont la seule miséricorde m'a préservée. Mais cela n'empêche pas que tout homme qui est capable de publier telles choses ne soit indigne de vivre, et qu'il ne faille qu'il soit le plus infâme de tous les hommes. Cependant, les sentiments que la Suède témoigna pour moi en notre première séparation, et ceux qu'elle m'a conservé jusqu'à ce moment, me sont si glorieux qu'ils me justifient assez. J'espère aussi que ma vie passée et celle de l'avenir donneront un ample démenti à tout ce que l'envie et l'imposture pourront dire de moi; et je donnerai sur ce sujet la sentence finale que donna autrefois un auteur italien sur des médisances, à peu près semblables: il Papa è Papa, e tu sei furfante. Toutefois, soyez persuadé que j'aurai toute ma vie pour votre zèle la reconnaisance que vous méritez; et Dieu vous prospère.
Christine Alexandre.
Rome, ce 6 novembre 1674.

Arckenholtz's transcript of the letter:

J'approuve tout ce que vous avez fait touchant le livre dont vous me parlez. Ne laissez pas de poursuivre si bien l'affaire, que vous en obteniez un châtiment éxemplaire. Je l'espère de la justice & de l'amitié du Roi de France, & puisque le Ministre de Suède a fait son devoir, vous pouvez l'en remercier de ma part, vous assurant, que je vous sai gré du zèle & de la passion que vous témoignez en cette rencontre pour mes intérêts. J'ai tout le panchant qu'il faut avoir pour mépriser & pardonner ces sortes de sottises, qui ne font du tort qu'à ceux qui les forgent. Mais il me semble que je dois à ma gloire quelque ressentiment que je ne veux pas lui refuser. Je vous assure pourtant que c'est sans chagrin & sans inquiétude que je m'y porte. Le Siécle où nous sommes, me console; l'on n'y donne quartier à personne, & la calomnie s'attaque pour l'ordinaire aux plus grands mérites. Pour moi, je me suis accoûtumée à l'ingratitude du genre humain, & suis exposée depuis longtems à l'envie & à l'imposture. Ma consolation est, que ma conscience ne me reproche rien. La Suède, Rome, & tous les autres lieux de la Terre où j'ai passé ma vie, rendront du moins après ma mort témoignage de la fausseté de ces calomnies. Ma gloire & ma réputation étant, Dieu merci, assez bien établie pour ne les craindre pas. J'en appelle même à la consçience de ceux qui les ont inventées, & je suis persuadée, quils ne croïent pas eux-mêmes ce qu'ils disent. Ce qui me fache, c'est que le livre porte le nom de Mr. Chanut. Je suis assurée qu'il ne l'a pas fait, & je suis fachée de ce que l'on a imprimé une si noire tâche à la mémoire d'un si honnête homme. Car enfin quand Dieu m'auroit abandonnée jusqu'à permettre que je fusse capable de toutes les indignités, dont on m'accuse; il est certain que ce seroit pour moi le dernier malheur, dont sa Miséricorde m'a préservée. Mais cela n'empêche pas que tout homme, qui est capable de publier de telles choses, ne soit indigne de vivre, & qu'il ne faille que ce soit le plus infame de tous les hommes. Cependant les sentimens que la Suède témoigna pour moi en notre prémière separation, & ceux qu'Elle m'a conservés jusques à ce moment, me sont si glorieux qu'ils me justifient assez. J'espére aussi que ma vie passée & celle de l'avenir donneroit un ample démenti à tout ce que l'envie & l'imposture pourront dire de moi, & je donnerai sur ce sujèt la sentence définitive que donna autrefois un Auteur Italien sur des médisances: Il Papa è papa, e Tu sei furfante. Toutefois je suis persuadée, que j'aurai toute ma vie pour votre zèle la reconnoisance que vous méritez, & je prie Dieu qu'il vous préserve. A Rome, ce 6 Novembre, 1674.
CHRISTINE ALEXANDRA.

Arckenholtz's second transcript of the letter:

Le 6. Novembre 1674.
J'approuve tout ce que vous avez fait touchant le Livre dont vous me parlez. Ne cessez pas de poursuivre si bien l'affaire, que vous obteniez un châtiment exemplaire d'un tel forfait. J'espére que vous l'obtiendrez de la justice du Roi de France; & puisque le Ministre de Suède a fait son devoir, vous pouvez le remercier de ma part, vous assurant que je vous sai gré du zéle & de la passion que vous témoignez en cette rencontre pour mes intérêts. J'ai toute la disposition qu'il faut avoir pour mépriser ces sortes de sottises, qui ne font du mal qu'à ceux qui les composent; il me semble pourtant que je dois quelque ressentiment à ma gloire, & à ma réputation; mais je vous assure pourtant que je le fais sans chagrin & sans aucune inquiétude. Le siécle où nous sommes me console: On n'y donne quartier à personne, & la calomnie s'attache pour l'ordinaire au plus grand mérite. Pour moi, je me suis accoutumée à l'ingratitude & à la perfidie du Genre Humain, & je suis depuis long-tems en bute à la rage & à l'imposture de l'envie. Cependant ma consolation est, que ma conscience ne me reproche rien d'indigne de moi, & la Suède, Rome & tous les autres lieux de la Terre où j'ai passé ma vie, témoigneront un jour de la fausseté de ces calomnies. Ma gloire & ma réputation sont, Dieu merci, assez bien établies, pour ne pas craindre ces sortes de calomnies, & j'en appelle ici à la conscience de ceux même qui les ont inventées; je suis sûre qu'ils ne croient pas eux-mêmes ce qu'ils disent. Ce qui me fache est, que le Livre porte le nom de Mr. Chanut. Je suis sûre qu'il ne l'a pas fait, & suis mortifiée de ce qu'on imprime une si noire tache à la mémoire d'un si honnete homme. Car enfin, quand Dieu m'auroit abandonnée jusqu'à permettre que je fusse coupable de toutes les indignités dont on m'accuse, il est certain que ce seroit pour moi le dernier des malheurs; mais cela n'empêcheroit pas que tout homme qui est capable de publier de telles choses, est indigne de vivre, & qu'il faut qu'il soit le plus infame de tous les hommes. Quoi qu'il en soit, je suis fort tranquile là-dessus, & les sentimens que la Suède a eu de moi jusqu'à-présent, me sont bien glorieux, & me justifient assez; & j'espére que ma vie passée, & l'avenir donnera un démenti formel à tout ce que l'envie & l'imposture pourront dire de moi, & je donnerai sur ce sujet la sentence finale, que donna autrefois un Poëte Italien sur les médisances d'Aretin. Il Papa è papa, e Tu sei forfante. Toutefois soyez persuadée que j'aurai toute ma vie pour votre zéle la reconnoisance que vous méritez. Adieu.

Wieselgren's transcript of the letter:

J'aprouve tout ce que vous avez fait touchant le livre dont Vous me parlez; ne laissez pas de poursuivre si bien l'affaire, que vous en obteniez un chatiment exemplaire. Je l'espere de la justice et de l'amitié du Roi de France, et puisque le Ministre de Svede a fait son devoir, vous pouvez l'en remercier de ma part, vous asseurant que je vous ai gré du zele et de la passion, que vous temoignez en ce rencontre pour mes interets. J'ai tout le penchant qu'il faut avoir pour mepriser et pardonner ces sortes de sottices, qui ne font du fort, qu'a ceux qui les feroient, mais il me semble, que je dois a ma gloire quelque resentiment, que je n'ose lui refuser. Je Vous assure pourtout, que c'est sans chagrin, et sans inquietude, que je m'apprens quartier a personnes, et la calomnie s'attaque pour l'ordinaire aux plus grands merites. Pour moi, je me suis accoutume a l'ingratitude du genre humain, et suis exposé depuis longtems a l'envie et a l'imposture. Ma consolation est, que ma conscience ne me reproche rien. La Suede, Rome, et tous les autre lieux de la terre; ou j'ai passe ma vie, rendront du moins aprés ma mort, temoignage de la fousseté de cette calomnie, ma gloire et ma reputation etant Djeu mercis asséz bien etablie pour ne les craindre pas. J'en appelle meme a la conscience de ceux, qui les ont inventées, et je suis persuadée, quils ne croyent pas eux memes ce qu'ils disent. Ce qui me fache, c'est que le livre porte, le nom de Monsieur Chanut. Je suis assurée, qu'il ne l'a pas fait, et je suis faché, de ce que l'on a inprimé une si noire tache a la memoire d'un si honette homme. Car enfin quand Djeu m'auroit abandonnée jusqu'a permettre, que je fusse capable de toutes les indignités don't on m'accuse, il est certain, que ce seroit pour moi le dernier malheur, dont sa seule misericorde m'a preservée, mais cela n'empeche pas, que tout homme qui est capable de poublier de telles choses ne soit, indigne de vivre, et qu'il ne faille, que ce soit, le plus infame de tous les hommes, Cependant les sentiment que la Suede, temoigna pour moi en notre premiere separation, et ceux, qu'elle m'a conserrvee jusques a ce moment, me sont si glorieux, quils me justifient assez. Jespere aussi, que ma vie passé et celle de l'avenir donneront un ample dementir a tout ce que l'envie et l'imposture pourront dire de moi, et je donnerais sur ce sujet la sentence definitive, que donna outre fois un auteur italien sur des medisances: il papa est papa, et tu sei forfante. Toutes fois je suis persuadée, que j'aurois tout ma vie, pour votre zele la reconnoisance, que Vous meritéz, et je prie Djeu qu'il Vous preserve. A Rome ce 6 Novembre 1674.
Christina Alexandra.

Swedish translation of the original (my own):

Monsieur l'Abbé,
Jag godkänner allt Ni har gjort angående boken Ni berättar om. Sluta inte driva saken så bra att Ni får ett exemplariskt straff. Jag hoppas på det från Frankrikes Konungs rättvisa och vänskap, och eftersom Sveriges minister har gjort sin plikt, kan Ni tacka honom för det å mina vägnar, försäkrande Er om att jag är Eder tacksam för den iver och passion som Ni visar i denna recontre för mina intressen. Jag har all den benägenhet man behöver för att förakta den här sortens struntprat, som bara skadar dem som förfalskar det. Men det förefaller mig som om jag är skyldig min ära en viss tacksamhet över att jag inte vågar vägra det. Jag försäkrar Er dock att det är utan sorg och utan ångest som jag tar mig an det. Det sekel vi lever i tröstar mig, man ger ingen kvarter; och förtal brukar fästa vid de största förtjänsterna. När det gäller mig har jag vant mig vid människosläktets otacksamhet, och jag har länge varit utsatt för avund och bedrägeri. Min tröst är att mitt samvete inte förebrår mig för någonting. Sverige, Rom och alla andra platser på jorden där jag har tillbringat mitt liv kommer åtminstone efter min död att vittna om falskheten i dessa förtal. Eftersom min ära och mitt rykte, Gudi lov, är tillräckligt väl etablerat för att inte frukta det, vädjar jag till och med till samvetet hos dem som har uppfunnit dem; och jag är övertygad om att de själva inte tror på vad de säger. Det som förargar mig är att boken bär namnet monsieur Chanut. Jag är säker på att han inte gjorde den, och jag är ledsen att en så svart fläck finns kvar på minnet av en så ärlig man; ty till sist, om Gud hade övergivit mig till den grad att han tillåtit mig att vara kapabel till alla de förolämpningar som jag anklagas för, är det säkert att detta skulle vara för mig den sista av de olyckor från vilka bara barmhärtigheten har bevarat mig. Men det hindrar inte att någon man som kan publicera sådant är ovärdig att leva och måste vara den mest ökända av alla män. Emellertid är de känslor som Sverige visade för mig vid vår första separation, och de som det bevarade för mig till denna stund så härliga för mig att de tillräckligt rättfärdigar mig. Jag hoppas också att mitt tidigare liv och det i framtiden kommer att ge ett fullständigt förnekande av allt som avund och bedrägeri kan säga om mig; och jag kommer i detta ämne att ge den sista meningen som en italiensk författare en gång gav om mer eller mindre liknande skvaller: il Papa è Papa, e tu sei furfante. Var emellertid övertygad om att jag kommer att ha hela mitt liv för Er iver det erkännande som Ni förtjänar; och Gud välsigne Er.
Kristina Alexandra.
Rom, den 6 november 1674.

English translation of the original (my own):

Monsieur l'Abbé,
I approve of everything you have done concerning the book you are telling me about. Don't stop pursuing the matter so well that you get an exemplary punishment. I hope for it from the justice and friendship of the King of France, and since the Minister of Sweden has done his duty, you can thank him for it on my behalf, assuring you that I am grateful to you for the zeal and passion that you show in this rencontre for my interests. I have all the inclination one needs to have to despise this kind of nonsense, which does harm only to those who forge it. But it seems to me that I owe my glory some gratitude that I dare not refuse it. I assure you, however, that it is without sorrow and without anxiety that I go about it. The century in which we live consoles me, one gives quarter to no one; and calumny usually attaches to the greatest merits. As for me, I have become accustomed to the ingratitude of the human race, and I have long been exposed to envy and imposture. My consolation is that my conscience does not reproach me for anything. Sweden, Rome, and all the other places on earth where I have spent my life will at least bear witness after my death to the falsity of these calumnies. My glory and my reputation being, thank God, sufficiently well established not to fear it, I appeal even to the conscience of those who have invented them; and I am persuaded that they themselves do not believe what they say. What annoys me is that the book bears the name of Monsieur Chanut. I am sure he did not make that, and I am sorry that so black a stain is left on the memory of such an honest man; for, in the end, if God had abandoned me to the point of allowing me to be capable of all the indignities of which I am accused, it is certain that this would be for me the last of the misfortunes from which mercy alone has preserved me. But that does not prevent any man who is able to publish such things from being unworthy of living, and from having to be the most infamous of all men. However, the feelings which Sweden showed for me in our first separation, and those which she preserved for me until this moment, are so glorious to me that they sufficiently justify me. I also hope that my past life and that of the future will give a full denial to all that envy and imposture can say of me; and I will give on this subject the final sentence that an Italian author once gave on more or less similar gossip: il Papa è Papa, e tu sei furfante. In the meantime, be persuaded that I will have all my life for your zeal the recognition that you deserve; and God bless you.
Kristina Alexandra.
Rome, November 6, 1674.

Swedish translation of Arckenholtz's second transcript (my own):

Den 6 november 1674.
Jag godkänner allt Ni har gjort angående boken Ni berättar om. Sluta inte driva saken så bra att Ni får en exemplarisk straff av ett sådant brott. Jag hoppas att Ni kommer att få det från den franske konungens rättvisa; och eftersom den svenske ministern har gjort sin plikt, kan Ni tacka honom å mina vägnar och försäkra Er om att jag är Er tacksam för den iver och passion Ni visar i detta rekonversation för mina intressen. Jag har all den ståndaktighet man behöver för att förakta den här slags strunt, som bara skadar dem som skriver det; det förefaller mig emellertid, att jag är skyldig min ära och mitt rykte något tacksamhet; men jag försäkrar Er dock att jag gör det utan sorg och utan någon som helst oro. Det sekel vi lever i tröstar mig. Ingen kvarter ges till någon, och förtal är vanligtvis den största förtjänsten. När det gäller mig har jag vant mig vid människosläktets otacksamhet och perfiditet, och jag har länge varit ilskans och avundsjukans driftkucku. Min tröst är dock att mitt samvete inte förebrår mig något som är mig ovärdigt, och Sverige, Rom och alla andra platser på jorden där jag har tillbringat mitt liv kommer en dag att vittna om dessa förtals falskhet. Min ära och rykte är, Gudi lov, tillräckligt väl etablerade för att inte frukta dessa slags förtal, och jag vädjar här till samvetet hos dem som uppfann dem; jag är säker på att de själva inte tror på vad de säger. Det som gör mig arg är att boken bär namnet monsieur Chanut. Jag är säker på att han inte gjorde det, och jag är förtvivlad över att en så mörk fläck finns kvar på minnet av en så ärlig man. Ty till sist, om Gud skulle ha övergivit mig till den grad att han tillåtit mig att göra mig skyldig till alla de förolämpningar som jag anklagas för, är det säkert att detta skulle vara den största olyckan för mig; men det skulle inte hindra någon man som är kapabel att publicera sådana saker från att vara ovärdig att leva och att behöva vara den mest ökända av alla människor. Hur det än må vara, så är jag mycket lugn därom, och de känslor som Sverige har haft av mig hittills är mig mycket härliga och motiverar mig tillräckligt; och jag hoppas att mitt tidigare liv och framtiden kommer att ge ett formellt förnekande av allt vad avund och bedrägeri kan säga om mig, och jag kommer att ge den sista meningen i detta ämne, som en italiensk poet en gång gav om Aretinos skvaller: Il Papa è papa, e tu sei furfante. Var emellertid övertygad om att jag hela mitt liv kommer att ha den tacksamhet Ni förtjänar för Er iver. Farväl.

English translation of Arckenholtz's second transcript (my own):

November 6, 1674.
I approve of everything you have done concerning the book you tell me about. Do not stop pursuing the matter so well that you get an exemplary chastisement from such a crime. I hope you will obtain it from the justice of the King of France; and as the Swedish minister has done his duty, you can thank him on my behalf, assuring you that I am grateful to you for the zeal and passion you show in this rencontre for my interests. I have all the disposition one needs to have in order to despise this sort of nonsense, which only harms those who compose it; it seems to me, however, that I owe some gratitude to my glory and my reputation; but I assure you, however, that I do so without sorrow and without any anxiety. The century in which we live consoles me. No quarter is given to anyone, and calumny usually attaches to the greatest merit. As for me, I have become accustomed to the ingratitude and perfidy of the human race, and I have long been the butt of rage and the imposture of envy. However, my consolation is that my conscience does not reproach me for anything unworthy of me, and Sweden, Rome, and all the other places on earth where I have spent my life will one day bear witness to the falsity of these calumnies. My glory and my reputation are, thank God, sufficiently well established not to fear these kinds of calumnies, and I appeal here to the conscience of those who invented them; I am sure they don't themselves believe what they say. What angers me is that the book bears the name of Monsieur Chanut. I am sure he did not do it, and I am mortified that such a dark stain is left on the memory of such an honest man. For, in the end, if God would have abandoned me to the point of allowing me to be guilty of all the indignities of which I am accused, it is certain that this would be the greatest of misfortunes for me; but that would not prevent any man who is capable of publishing such things from being unworthy of living, and from having to be the most infamous of all men. Be that as it may, I am very calm about that, and the feelings that Sweden has had of me until now are very glorious to me and sufficiently justify me; and I hope that my past life and the future will give a formal denial to all that envy and imposture can say of me, and I will give on this subject the final sentence, which an Italian poet once gave on the gossip of Aretino: Il Papa è papa, e tu sei furfante. Be persuaded, in the meantime, that I shall have all my life the gratitude you deserve for your zeal. Goodbye.


Above: Kristina.

Note: "il Papa è Papa, e tu sei furfante" = "The Pope is the Pope, and you are a scoundrel." («le Pape est le Pape, et tu es coquin.») (»Påven är påven, och du är en rackare.«)

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