Tuesday, March 23, 2021

Kristina's letter to Hugues de Lionne, dated October 23, 1666

Sources:

Christine de Suède et la cardinal Azzolino. Lettres inédites (1666-1668), Carl Bildt, 1899


Mémoires concernant Christine, reine de Suède, volume 3, page 271, compiled and edited by Johan Arckenholtz, 1759


The letter:

Hambourg, 23 octobre 1666.
MONSIEUR LE MARQUIS DE LIONNE,
Je ne me justifierai pas des calomnies dont on m'accuse auprès de vous, voulant faire accroire que j'ai des concerts avec la Maison d'Autriche contre vous. Tout ce que je puis est de vous assurer que j'ai trop de cœur, et trop d'honneur pour trahir personne, et que si ce qu'on dit était vrai, je vous témoignerais assurément moins d'amitié et de confiance. Celle que j'ai prise en vous dans les affaires de Rome me semble une assez bonne caution de la fidélité de mon amitié pour mériter que vous preniez une entière confiance en moi, comme je l'ai en vous. Ne nous inquiétons donc plus sur ces bagatelles, et conservons notre confiance réciproque pour nous venger de ceux qui ont dessein de nous brouiller ensemble, et je vous prie d'assurer le Roi, Monsieur mon frère, qu'il n'aura jamais sujet de rien reprocher à mon amitié ni à la confiance que je lui professe, qui ne sera jamais altérée de mon côté par ces pitoyables artifices. Car il est rare, ce me semble, de m'accuser en même temps d'avoir fait des concerts pour vous et contre vous, et peut-on rien imaginer de plus ridicule, ni de plus pitoyable?

Mais, pour entrer en matière sur les affaires de Rome, je vois que vous voulez savoir de moi des choses que je ne vous puis dire sur le sujet du Cardinal Barbarini; mais afin de ne vous laisser pas entièrement sans réponse, je vous dirai en toute confiance que, pour mon particulier, je l'estime, et lui suis obligée et que par reconnaissance je lui désire toute sorte de bien; mais comme mon sentiment n'importe de rien à l'affaire dont il est question, cela ne vous doit pas alarmer. Aussi bien vous puis-je assurer que puisqu'il a le malheur de vous déplaire, je suspendrais volontiers en considération de la France les effets de ma reconnaissance envers lui, quand je serais en état de pouvoir beaucoup, comme je ne puis rien pour lui, ni pour personne. Voilà quels sont mes sentiments, et je vous prie de me témoigner si vous êtes satisfait de moi sur ce chapitre.

Pour ce qui est de l'intention de l'Escadron, comme je ne sais pas leurs secrets, je ne vous puis répondre juste là-dessus; néanmoins, quoi que l'on vous dise, ne vous alarmez pas; car ce sont des artifices dont on use pour jeter de la défiance entre vous, et pour vous séparer d'eux; car les partis contraires ne craignent rien tant que leur union avec vous. Je vous dirai de plus que si ce qu'on vous fait accroire était vrai, le Cardinal Barbarini courrait grand risque d'être pape; et cependant vous savez qu'il n'est pas de ceux que je vous ai nommés. Tirez-en la conséquence vous-même! Il est vrai que je puis me tromper dans mon calcul, aussi les affaires peuvent être changées depuis mon départ, mais néanmoins je m'obstine à croire que ce sera l'un d'eux et, de plus, le plus âgé de ces deux que je vous ai nommés, qui aura, à mon gré, l'avantage, s'il ne meurt avant le pape; et si un troisième l'emporte, ce sera une personne que je n'ose nommer, pour ne paraître pas trop téméraire dans mes pronostics; mais pourtant ce troisième n'est pas Barbarini; et si vous ne mettez les gens au désespoir, je crois qu'on sera en état de vous donner satisfaction entière. Mais, à vous dire la vérité, votre nec odio, nec amore ne me satisfait pas; vous m'alarmez et m'inquiétez un peu, et vous me semblez trop froid; obligez-moi de vous expliquer mieux sur ce sujet car, c'est là le nœud de l'affaire.

Quant au cardinal d'Este, je crois ce que vous m'en dites, et tout ce que j'ai dit de lui est seulement de m'en plaindre comme de la cause de nos brouilleries, que j'ai attribuée à ses mauvais offices; mais cela est passé, et je suis son amie comme auparavant, et veux bien tout oublier en considération du Roi mon frère, lequel étant satisfait de lui, je le suis aussi.

Le cardinal Azzolino m'écrit qu'il a eu sa première conférence avec le duc de Chaulnes, dont il est resté si satisfait, qu'on ne peut l'être plus. Quand il aura vu ce qui s'est passé entre nous, on entrera plus avant en matière, et vous aurez contentement, j'espère.

La nièce du cardinal Farnèse épouse le neveu du cardinal Sforza; ce mariage n'est qu'un coup d'État pour s'acquérir des amis dans le parti d'Espagne. On remarque qu'il fait beaucoup d'autres efforts pour se rendre le parti favorable, et il semble, à ce qu'on m'écrit, qu'il en veut faire son capital. Tout cela est remarquable, et vous en connaissez les conséquences, et quoique je sois persuadée que vous avez d'ailleurs ces nouvelles, j'ai cru que c'est un avis qui mérite de vous être donné; car ce changement de conduite m'est d'autant plus suspect qu'autrefois il semblait quasi le négliger.

Je prie Dieu qu'il vous tienne en sa sainte garde.

Arckenholtz's transcript of the letter:

Hambourg, le 23. Octobre 1666.
Je ne me justifierai pas des calomnies dont on m'accuse auprès de vous, en voulant faire accroire que j'ai des concerts avec la Maison d'Autriche contre vous. Tout ce que je puis dire, c'est de vous assurer que j'ai trop de cœur & trop d'honneur pour trahir personne, & que si ce qu'on dit étoit vrai, je vous témoignerois assurément moins d'amitié & de confiance. Celle que j'ai prise en vous dans les affaires de Rome, me semble une assez bonne caution de la fidélité de mon amitié, pour mériter que vous preniez une entiére confiance en moi, comme je l'ai en vous. Ne nous inquiétons donc plus sur ces bagatelles, & conservons notre confiance réciproque, pour nous venger de ceux qui ont dessein de nous brouiller ensemble; & je vous prie d'assurer le Roi, Monsieur mon Frére, qu'il n'aura jamais sujet de rien reprocher à mon amitié, ni à ma confiance en lui, laquelle ne sera jamais altérée de mon côté par ces pitoyables artifices; car il est rare, ce me semble, de m'accuser en même tems d'avoir fait des concerts pour vous & contre vous; & peut-on rien imaginer de plus ridicule, ou de plus pitoyable? Mais pour entrer en matiére sur les affaires de Rome, je vois que vous voulez savoir de moi des choses que je ne vous puis dire sur le sujet du Cardinal Barbarin; mais afin de ne vous laisser pas entiérement sans réponse, je vous dirai en toute confiance, que pour mon particulier je l'estime & lui suis obligée, & que par reconnoissance je lui souhaite toute sorte de bien. Mais comme mon sentiment n'importe en rien à l'affaire dont il est question, cela ne vous doit pas allarmer. Aussi-bien vous puis-je assurer, que puisqu'il a le malheur de vous déplaîre, je suspendrois volontiers, en considération de la France, les effets de ma reconnoissance envers lui, quand je serois en état de pouvoir beaucoup, comme je ne puis rien pour lui, ni pour personne. Voilà quels sont mes sentimens, & je vous prie de me témoigner si vous êtes satisfait de moi sur ce chapitre.

Pour ce qui est de l'intention de l'Escadron, comme je ne sai pas leurs secrets, je ne puis vous répondre juste là-dessus. Néanmoins, quoi que l'on vous dise, ne vous allarmez pas; car ce sont des artifices dont on use pour jetter de la défiance entre vous, & pour vous séparer d'eux; car les partis contraires ne craignent rien tant que leur union avec vous. Je vous dirai de plus, que si ce qu'on vous fait accroire étoit vrai, le Cardinal Barbarini courroit grand risque d'être Pape, & cependant vous savez qu'il n'est pas de ceux que je vous ai nommés. Tirez-en la conséquence vous-même. Il est vrai que je puis me tromper dans mon calcul, aussi les affaires peuvent-elles être changées depuis mon départ; mais néanmoins je m'obstine à croire que ce sera l'un d'eux, & de plus le plus âgé de ces deux que je vous ai nommés, qui aura à mon gré l'avantage, s'il ne meurt avant le Pape; & si un troisiéme l'emporte, ce sera une personne que je n'ose nommer pour ne pas paroître trop téméraire dans mes pronostics; mais pourtant ce troisiéme n'est pas Barbarini, & si vous ne mettez les gens au désespoir, je crois qu'on sera en état de vous donner satisfaction entiére: mais, à vous dire la vérité, votre nec odio, nec amore, ne me satisfait pas; vous m'allarmez, & m'inquiétez un peu, & vous me semblez trop froid; obligez-moi en vous expliquant mieux sur ce sujet, car c'est-là le nœud de l'affaire. Quant au Cardinal d'Est, je crois ce que vous m'en dites, & tout ce que j'ai dit de lui, tend seulement à m'en plaindre comme de la cause de nos brouilleries, que j'ai attribuées à ses mauvais offices; mais cela est passé; je suis son amie comme auparavant, & veux bien tout oublier en considération du Roi mon Frére, qui s'il est satisfait de lui, je le suis aussi. Le Cardinal Azzolino m'écrit, qu'il a eu sa premiére conférence avec le Duc de Chaulnes, dont il est resté si satisfait, qu'on ne peut l'être davantage. Quand il aura vu ce qui s'est passé entre nous, on entrera plus avant en matiére, & vous serez content, j'espére.

La Niéce du Cardinal ..... épouse le Neveu du Cardinal ..... Ce mariage n'est qu'un coup d'Etat, pour gagner des Amis dans le Parti d'Espagne. On remarque qu'il fait beaucoup d'autres efforts pour se rendre le Parti favorable, & il semble, à ce qu'on m'écrit, qu'il en veut faire son capital. Tout cela est remarquable, & vous en connoissez les conséquences; & quoique je sois persuadée que vous avez ces nouvelles d'ailleurs, je crois que c'est un avis qui mérite de vous être donné; car ce changement de conduite m'est d'autant plus suspect, qu'autrefois il sembloit quasi le négliger. Je prie Dieu &c.

English translation (my own):

Hamburg, October 23, 1666.
I will not justify myself for the calumnies of which I am accused to you, by trying to make believe that I have concerts with the House of Austria against you. All I can say is assure you that I have too much heart and too much honour to betray anyone, and that if what they say were true, I would certainly show you less friendship and trust. That which I took in you in the affairs of Rome seems to me a good enough guarantee of the fidelity of my friendship to merit that you take complete confidence in me, as I have in you. So let's no longer worry about these trifles, and keep our mutual trust, to take revenge on those who intend to quarrel with us; and I beg you to assure the King, Monsieur my brother, that he will never have reason to reproach anything with my friendship, nor with my confidence in him, which will never be altered on my side by these pitiful artifices; for it is rare, it seems to me, to accuse myself at the same time of having had concerts for you and against you; and can one imagine anything more ridiculous, or more pitiful? But to get into the affairs of Rome, I see that you want to know things about me that I cannot tell you on the subject of Cardinal Barbarini; but in order not to leave you entirely without an answer, I will tell you in all confidence that for my private life I esteem him and am obliged to him, and that by gratitude I wish him all sorts of good. But as my feeling does not matter at all to the matter in question, this should not alarm you. So I can assure you that since he has the misfortune to displease you, I would gladly suspend, in consideration of France, the effects of my gratitude towards him, when I am in a state of power much, as I do not. then nothing for him, nor for anyone. These are my feelings, and I beg you to testify to me if you are satisfied with me on this subject.

As to the Squadron's intention, since I don't know their secrets, I can't answer you right on that. However, whatever you are told, do not be alarmed, for they are artifices which are used to create distrust between you, and to separate you from them, for the opposing parties fear nothing as long as their union with you. I will tell you moreover that if what you are made to believe were true, Cardinal Barbarini would run a great risk of being Pope, and yet you know that he is not one of those whom I have named to you. Draw the consequence yourself. It is true that I can be wrong in my calculation, so the affair can have changed since my departure; but nevertheless I persist in believing that it will be one of them, and moreover the older of these two that I have named to you, who will have the advantage to my liking, if he does not die before the Pope; and if a third wins, it will be someone I dare not name so as not to appear too reckless in my predictions; but yet this third is not Barbarini, and if you do not put people to despair, I believe that one will be in a position to give you complete satisfaction. But, to tell you the truth, your nec odio, nec amore does not satisfy me; you alarm me and worry me a little, and you seem too cold to me; oblige me by explaining yourself better on this subject, because that is the crux of the matter. As for the Cardinal d'Est, I believe what you tell me, and all that I have said of him tends only to complain about it as the cause of our quarrels, which I attributed to his bad offices; but it has passed, I am his friend as before, and am willing to forget everything in consideration of the King my brother, who, if he is satisfied with him, so am I. Cardinal Azzolino writes to me that he had his first conference with the Duke of Chaulnes, with whom he remained so satisfied that it could not be more. When he sees what happened between us, we'll get into the matter further, and you will be happy, I hope.

The niece of Cardinal ..... is marrying the nephew of Cardinal ..... This marriage is only a coup d'état, to win friends in the Party of Spain. We notice that he is making many other efforts to make the Party favourable, and it seems, from what I have been written, that he wants to make his capital out of it. All of this is remarkable, and you know the consequences; and although I am persuaded that you have this news from elsewhere, I believe that it is an opinion which deserves to be given to you, because this change of behaviour is all the more suspect to me, as formerly it seemed almost the neglect. I pray to God, etc.

Swedish translation of the original (my own):

Hamburg, den 23 oktober 1666.
Monsieur le marquis de Lionne,
Jag kommer inte att rättfärdiga mig själv för de förtal för vilka man anklagar mig mot Er, eftersom jag vill tro att jag har komplotter med Österrikes hus mot Eder. Allt jag kan göra är att försäkra Eder om att jag har för mycket hjärta och för mycket ära för att förråda någon, och att om det de säger var sant, skulle jag verkligen visa Er mindre vänskap och förtroende. Den som jag har tagit emot Eder i Roms angelägenheter förefaller mig vara en tillräckligt god garanti för min vänskaps trohet för att förtjäna att Ni har fullständigt förtroende för mig, som jag har för Er. Låt oss därför inte längre bekymra oss om dessa bagateller, och låt oss bevara vårt ömsesidiga förtroende att hämnas oss på dem som har för avsikt att omsluta oss, och jag ber Eder att försäkra Konungen, monsieur min bror, att han aldrig kommer att få några skäl till ingenting att förebrå med min vänskap eller med det förtroende som jag bekänner till honom, som aldrig kommer att förändras på min sida av dessa ynkliga konstigheter. Ty det är sällsynt, tycks det mig, att man samtidigt anklagar mig för att ha givit komplotter för Er och mot Er, och kan man tänka sig något löjligare eller ynkligare?

Men för att komma in på saken om Roms angelägenheter, ser jag att Ni vill veta saker om mig som jag inte kan berätta för Er om kardinal Barbarinis ämne; men för att inte lämna Er helt utan svar, skall jag i all förtröstan säga Er att jag för min egen skull värderar henne och är skyldig henne, och att jag i tacksamhet önskar henne allt gott; men eftersom min känsla inte spelar någon roll för affären i fråga, borde det inte oroa Eder. Jag kan också försäkra Er att eftersom han har oturen att misshaga Er, skulle jag med hänsyn till Frankrike villigt avbryta effekterna av min tacksamhet mot honom, när jag skulle vara i stånd att kunna göra mycket, eftersom jag inte kan göra något för honom eller för någon. De här är mina känslor, och jag bedjer Er att betyga mig om Ni är nöjd med mig på denna punkt.

När det gäller avsikten med Skvadronen, eftersom jag inte känner till deras hemligheter, kan jag inte svara Er exakt därpå; likväl, vad Ni än får veta, var inte orolig; för dessa är konstigheter som används för att skapa misstro mellan Er och för att skilja Er från dem; för motstående partier fruktar ingenting så mycket som deras förening med Er. Jag kommer dessutom att säga Er att om det du får tro var sant, skulle kardinal Barbarini löpa en stor risk att bli påve; och ändå vet Ni att han inte är av dem som jag gav Er namn. Bedöm konsekvensen själv! Det är sant att jag kan väl ha fel i mina beräkningar, så saker och ting kan ha förändrats sedan min avresa, men jag envisas ändå med att tro att det kommer att vara en av dem och dessutom den äldre av dessa två som jag nämnde för Er, som kommer att ha, enligt min mening, fördelen, om han inte dör inför påven; och om en tredje vinner, kommer det att vara en person som jag inte vågar nämna, för att inte framstå som alltför överlycklig i mina förutsägelser; men ändå är denna tredje inte Barbarini; och om Ni inte driver folk till förtvivlan, tror jag att man kommer att kunna giva Er fullständig tillfredsställelse. Men för att säga Er sanningen, Ert nec odio, nec amore tillfredsställer mig inte; Ni skrämmer och oroar mig lite, och Ni verkar för kall för mig; var mig så snäll att förklara Er bättre om detta ämne, eftersom det är där affärens kärna.

Vad kardinal d'Este beträffar, så tror jag på vad Ni säger mig om honom, och allt jag har sagt om honom är bara att klaga på honom som orsaken till vårt fall, vilket jag har tillskrivit hans dåliga galärer; men det har gått över, och jag är hans vän som förut, och jag är villig att glömma allt med hänsyn till Konungen, min bror, som är nöjd med honom, det är jag också.

Kardinal Azzolino skriver till mig att han hade sin första konferens med hertigen av Chaulnes, med vilken han förblev så nöjd att man inte kunde vara det mera. När han har sett vad som har skett mellan oss, kommer vi att gå vidare in i saken, och Ni blir nöjd, hoppas jag.

Kardinal Farneses niece gifter sig med kardinal Sforzas nevö; detta äktenskap är bara en statskupp för att skaffa vänner i Spaniens parti. Det märks att han gör många andra ansträngningar för att göra partiet gynnsamt för sig själv, och det verkar, av vad folk skriver till mig, att han vill göra sitt kapital av det. Allt detta är anmärkningsvärt, och Ni vet konsekvenserna av det, och även om jag är övertygad om att Ni har denna nyhet från annat håll, trodde jag att det är nyheter som förtjänar att givas Er; ty denna uppförandeförändring är för mig så mycket mer misstänksam, att han förr tycktes nästan försumma den.

Jag ber till Gud att han bevare Eder i sin heliga vård.

English translation of the original (my own):

Hamburg, October 23, 1666.
Monsieur le marquis de Lionne,
I will not justify myself of the calumnies of which one accuses me towards you, wanting to make believe that I have plots with the House of Austria against you. All I can do is assure you that I have too much heart, and too much honour, to betray anyone, and that if what they say were true, I would certainly show you less friendship and confidence. The one I have taken in you in the affairs of Rome seems to me a good enough guarantee of the fidelity of my friendship to merit your taking complete confidence in me, as I have in you. Let us therefore worry no longer about these trifles, and let us preserve our mutual confidence to avenge ourselves on those who have the intention of embroiling us together, and I beg you to assure the King, Monsieur my brother, that he will never have any reason to nothing to reproach with my friendship nor with the confidence which I profess to him, which will never be altered on my side by these pitiful artifices. For it is rare, it seems to me, to accuse me at the same time of having given plots for you and against you, and can one imagine anything more ridiculous, or more pitiful?

But, to enter into the matter on the affairs of Rome, I see that you want to know things about me which I cannot tell you on the subject of Cardinal Barbarini; but in order not to leave you entirely without an answer, I will tell you in all confidence that, for my particular, I esteem her, and am obliged to her, and that in gratitude I desire her every kind of good; but as my feeling matters nothing to the affair in question, that should not alarm you. I can also assure you that since he has the misfortune to displease you, I would willingly suspend in consideration of France the effects of my gratitude towards him, when I would be in a position to be able to do much, as I can do nothing for him nor for anyone. These are my feelings, and I beg you to testify to me if you are satisfied with me on this point.

As for the intention of the Squadron, as I don't know their secrets, I can't answer you exactly on that; nevertheless, whatever you are told, do not be alarmed; for these are artifices which are used to create mistrust between you, and to separate you from them; for opposing parties fear nothing so much as their union with you. I will tell you moreover that if what you are made to believe were true, Cardinal Barbarini would run a great risk of becoming Pope; and yet you know that he is not of those whom I named to you. Judge the consequence yourself! It is true that I may be wrong in my calculations, so things may have changed since my departure, but nevertheless I persist in believing that it will be one of them and, moreover, the older of these two whom I mentioned to you, who will have, in my opinion, the advantage, if he does not die before the Pope; and if a third wins, it will be a person whom I dare not name, so as not to appear too rash in my predictions; but yet this third is not Barbarini; and if you don't drive people to despair, I believe we'll be able to give you complete satisfaction. But, to tell you the truth, your nec odio, nec amore does not satisfy me; you alarm and worry me a little, and you seem too cold to me; oblige me to explain yourself better on this subject because it is there the crux of the affair.

As for Cardinal d'Este, I believe what you tell me about him, and all that I have said of him is only to complain about him as the cause of our falling out, which I have attributed to his bad galleys; but that has passed, and I am his friend as before, and am willing to forget everything in consideration of the King, my brother, who being satisfied with him, I am also.

Cardinal Azzolino writes to me that he had his first conference with the Duc de Chaulnes, with whom he remained so satisfied that one could not be so any more. When he has seen what has happened between us, we will enter further into the matter, and you will be satisfied, I hope.

Cardinal Farnese's niece is marrying Cardinal Sforza's nephew; this marriage is only a coup d'état to acquire friends in the party of Spain. It is noticed that he makes many other efforts to make the party favourable to himself, and it seems, from what people write to me, that he wants to make his capital out of it. All this is remarkable, and you know the consequences of it, and although I am persuaded that you have this news from elsewhere, I believed that it is news which deserves to be given to you; for this change of conduct is all the more suspect to me in that formerly he seemed almost to neglect it.

I pray to God that He keep you in His holy keeping.


Above: Kristina.


Above: Hugues de Lionne.

Note: In accordance with the nobility's ideals in the early modern era, kings and queens considered themselves siblings.

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