Tuesday, March 23, 2021

Kristina's letter to Hugues de Lionne, dated October 13/23 (New Style), 1666

Sources:

Bibliothèque interuniversitaire (Montpellier); Papiers de Christine de Suède, complément; 2: Papiers de Christine de Suède, complément II; Lettre 26  Christine de Suède à [?], Hambourg, 23 octobre 1666 (digitisation pages 34v-35r to 36v-37r)


Christine (1626-1689 ; reine de Suède), Papiers de Christine de Suède, complément II, : , 1601-1700.

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Copyright SCDI-UPV - Collections Université de Montpellier (shelfmark H 258 bis 2).

Christine de Suède et la cardinal Azzolino. Lettres inédites (1666-1668), pages 254 to 256, edited and published by Baron Carl Bildt, 1899


Mémoires concernant Christine, reine de Suède, volume 3, page 271, compiled and edited by Johan Arckenholtz, 1759


The letter (Montpellier concept):

Je ne me iustifieray pas des calomnies, dont on m'accuse aupres de Vous voulant faire à croire que J'ay des concerts auec la Maison d'Austriche contre Vous, tout ce que ie puis est de Vous asseurer que J'ay trop de coeur, et trop d'Honneur pour trahir personne, et que Si ce, qu'on dit estoit vray, Je Vous tesmoingnerayois asseurement moins d'amitie, et de confiance, celle que J'ay prisé en Vous dans les affaires de Rome me semble vne assez bonne caution de la fidelitè de mon amitie pour meriter que vous prenniez vne entiere confiance en moy, comme Jé l'ay en Vous. Ne nous inquietons donc plus Sur ces bagatelles, et conseruons nostre confiance reciproque pour nous vanger des ceux qui ont dessein de nous brouiller ensemble, et Je Vous prie d'asseurer le Roy monsieur mon frere, qu'il n'aurà iamais Suiet de rien reprocher à mon amitie ny à la confiance, que Je luy professe, qui ne Serà pas iamais alterèe de mon costè par ces pitoyables artifices, car il est rare Ce me semble de m'accuser en mesme temps d'auoir fait dés concerts pour Vous, et contre vous, et peut on rien immaginer de plus ridicule, ny de plus pitoyable; Mais pour entrer en matiere Sur les affaires de Rome Je Voy que Vous Voulèz Sçauoir de moy des choses que ie ne puis Vous dire Sur le Suiet du Card[ina]l. Barbarin; mais à fin de ne Vous laisser pas entierem[en]t Sans responce Je Vous diray en toute confiance que pour mon particulier ie l'estime, et luy Suis obligèe, et que par reconnoissance ie luy desire toute Sorté de bien; mais comme mon Sentiment n'importe de rien à l'affaire, dont il est question, cela ne Vous doit pas alarmer, aussi bien vous puis ie asseurer que puisqu'il a le malheur de Vous desplaire Je suspendrayois volontiers èn consideration de la france les effects de ma reconnoissance enuers luy quand Je serois en estat de pouuoir beaucoup, comme ie ne puis rien pour luy, ny pour personne; Voila quels Sont mes Sentiments, et Je Vous prie de me tesmoigner Si Vous en estez Satisfait de moy Sur ce Chapitre.

Pour ce qui est de [l']intenzion de l'escadron comme ie ne Sçay pas leurs Secrets Je ne Vous puis en parler repondre iuste la desus neantmoins quoy que l'on Vous dise ne vous alarme[z] pas, car la dessus Ces Sont des artifices, dont on vse pour les Jetter — de la defiance auec entre Vous, et pour Vous Separer d'eux car les parties contraires ne craignent rien tant que cette leur vnion Auec Vous, Je Vous diray de plus que Si ce, qu'on vous fait à croire estoit Vray le C[a]rd[ina]l. Barbarin courreroit grand risque d'estre Pape, et Cependant vous Sçauèz qu'il n'est pas des ceux que Je Vous ay nommè, tirèz en la consequence Vous mesme; Jl est vray que Je puis me tromper dans mon calcule, aussi les affaires peuuent estre changès depuis mon depart; Mais neantmoins ie m'obstine à croire que ce Serà l'un des Ceux d'eux, et de plus le plus vieux des deux + + qve ie Vous ay nomme [qui] aurà à mon gre l'aduantage S'il ne meurt deuant le Pape, et Si un troisiesme l'emporte ce ne Sera vne personne que Je n'ose nommer pour ne paroistre pas trop temeraire en mes + + p[r]onostiques predixions professions; mais pourtant ce troysiesme n'est pas Barbarin et Si Vous ne mettèz les gens au desespoir, Je crois qu'on Serà en estat de Vous donner Satisfaction entiere; mais à Vous dire la veritè Vostre nec odio, nec amore ne me Satisfait pas Vous m'alarmèz, et m'inquietèz vn peu et Vous me Semblèz trop froidt [...] obligèz moy de Vous expliquer mieux + Sur ce suiet, car Voyez Vous c'est la le noeud de l'affaire.

Quant au Pour le Card[ina]l. d'Este Je crois ce que Vous m'en ditez, et tout ce que J'ay dit de luy est Seulem[en]t de m'en plaindre comme de la cause de nos brouilleries, que J'ay attribuè à Ses mauuaises offices; mais cela est passè [...] et Je Suis Son amye comme auparauant, et Veux bien tout oublier en consideration du Roy mon frére, lé quel estant Satisfait de luy, ie la Suis aussi, le Card[ina]l. Azzolino m'escrit qu'il a eu Sa premiere conferánce auec le Duc de Chau[l]ne[s], dont il est restè Si Satisfait, qu'on ne peut l'estre plus, quand il aurà Veu ce quì S'est passè entre nous on entrerà plus auant en matiere, et Vous aurèz contentement J'espere.

La Niepce du Card[ina]l. [...] espouse le Nepueu du Card[ina]l. [...] [...] ce mariagé n'est, qu'un coup d'estat pour S'acquerir des amïs dans le party d'Espagne, on remarque qu'il fait beaucoup d'autres efforts pour Se rendre le party propice et il Semble à ce qu'on m'escrit qu'il en Veut faire Son Capital, tout ce la est remarquable, et Vous en connoissèz les consequences, et quoy que Je [...] Sois persuadèe que Vous auèz d'ailleurs ces nouuelles J'ay creù que c'est un aduis qui merite de Vous estre donnè, car ce changement de conduite m'est d'autant plus Suspect, qu'autresfois il Sembloit quasi le negliger. Je prie &c.
Hamb[ourg]. 23 Oct[ob]r[e] 1666

With modernised spelling:

Je ne me justifierai pas des calomnies dont on m'accuse auprès de vous, voulant faire accroire que j'ai des concerts avec la Maison d'Autriche contre vous. Tout ce que je puis est de vous assurer que j'ai trop de cœur et trop d'honneur pour trahir personne et que, si ce qu'on dit était vrai, je vous témoignerais assurément moins d'amitié et de confiance. Celle que j'ai prise en vous dans les affaires de Rome me semble une assez bonne caution de la fidélité de mon amitié pour mériter que vous preniez une entière confiance en moi, comme je l'ai en vous.

Ne nous inquiétons donc plus sur ces bagatelles, et conservons notre confiance réciproque pour nous venger des ceux qui ont dessein de nous brouiller ensemble; et je vous prie d'assurer le roi, Monsieur mon Frère, qu'il n'aura jamais sujet de rien reprocher à mon amitié, ni à la confiance que je lui professe, qui ne sera jamais altérée de mon côté par ces pitoyables artifices, car il est rare, ce me semble, de m'accuser en même temps d'avoir fait des concerts pour vous et contre vous; et peut-on rien imaginer de plus ridicule, ni de plus pitoyable?

Mais, pour entrer en matière sur les affaires de Rome, je vois que vous voulez savoir de moi des choses que je ne puis vous dire sur le sujet du cardinal Barbarin; mais, afin de ne vous laisser pas entièrement sans réponse, je vous dirai en toute confiance que, pour mon particulier, je l'estime et lui suis obligée et que, par reconnaissance, je lui désire toute sorte de bien.

Mais, comme mon sentiment n'importe de rien à l'affaire dont il est question, cela ne vous doit pas alarmer; aussi bien vous puis-je assurer que, puisqu'il a le malheur de vous déplaire, je suspendrais volontiers en considération de la France les effets de ma reconnaissance envers lui quand je serais en état de pouvoir beaucoup, comme je ne puis rien pour lui, ni pour personne. Voilà quels sont mes sentiments, et je vous prie de me témoigner si vous êtes satisfait de moi sur ce chapitre.

Pour ce qui est de [l']intenzion [sic] de l'Escadron, comme je ne sais pas leurs secrets, je ne vous puis répondre juste là-dessus; néanmoins, quoi que l'on vous dise, ne vous alarme[z] pas, car ces sont des artifices dont on use pour les jeter de la defiance entre vous et pour vous séparer d'eux, car les parties contraires ne craignent rien tant que leur union avec vous. Je vous dirai de plus que, si ce qu'on vous fait accroire était vrai, le cardinal Barberin courrait grand risque d'être pape; et cependant vous savez qu'il n'est pas des ceux que je vous ai nommé. Tirez-en la conséquence vous-même.

Il est vrai que je puis me tromper dans mon calcul, aussi les affaires peuvent être changés depuis mon départ, mais néanmoins je m'obstine à croire que ce sera l'un d'eux, et de plus que je vous ai nommé [qui] aura à mon gré l'avantage s'il ne meurt devant le pape; et si un troisième l'emporte, ce sera une personne que je n'ose nommer pour ne paraître pas trop téméraire en mes p[r]onostiques [sic]; mais pourtant ce troisième n'est pas Barberin, et si vous ne mettez les gens au désespoir, je crois qu'on sera en état de vous donner satisfaction entière. Mais, à vous dire la vérité, votre nec odio, nec amore ne me satisfait pas. Vous m'alarmez et m'inquiétez un peu, et vous me semblez trop froid. Obligez-moi de vous expliquer mieux sur ce sujet, car voyez-vous c'est là le nœud de l'affaire.

Quant au cardinal d'Este, je crois ce que vous m'en dites, et tout ce que j'ai dit de lui est seulement de m'en plaindre comme de la cause de nos brouilleries, que j'ai attribué à ses mauvais offices; mais cela est passé, et je suis son amie comme auparavant et veux bien tout oublier en considération du roi mon Frère, lequel étant satisfait de lui, je le suis aussi.

Le cardinal Azzolino m'écrit qu'il a eu sa première conférence avec le duc de Chaulnes, dont il est resté si satisfait qu'on ne peut l'être plus. Quand il aura vu ce qui s'est passé entre nous, on entrera plus avant en matière, et vous aurez contentement, j'espère.

La nièce du cardinal [...] épouse le neveu du cardinal [...]. Ce mariage n'est qu'un coup d'état pour s'acquérir des amis dans le parti d'Espagne. On remarque qu'il fait beaucoup d'autres efforts pour se rendre le parti propice, et il semble à ce qu'on m'écrit qu'il en veut faire son capital. Tout cela est remarquable, et vous en connaissez les conséquences; et quoique je sois persuadée que vous avez d'ailleurs ces nouvelles, j'ai cru que c'est un avis qui mérite de vous être donné, car ce changement de conduite m'est d'autant plus suspect qu'autrefois il semblait quasi le négliger. Je prie, etc.
Hambourg, 23 octobre 1666.

Bildt's transcript of the letter:

Hambourg, 23 octobre 1666.
MONSIEUR LE MARQUIS DE LIONNE,
Je ne me justifierai pas des calomnies dont on m'accuse auprès de vous, voulant faire accroire que j'ai des concerts avec la Maison d'Autriche contre vous. Tout ce que je puis est de vous assurer que j'ai trop de cœur, et trop d'honneur pour trahir personne, et que si ce qu'on dit était vrai, je vous témoignerais assurément moins d'amitié et de confiance. Celle que j'ai prise en vous dans les affaires de Rome me semble une assez bonne caution de la fidélité de mon amitié pour mériter que vous preniez une entière confiance en moi, comme je l'ai en vous. Ne nous inquiétons donc plus sur ces bagatelles, et conservons notre confiance réciproque pour nous venger de ceux qui ont dessein de nous brouiller ensemble, et je vous prie d'assurer le Roi, Monsieur mon frère, qu'il n'aura jamais sujet de rien reprocher à mon amitié ni à la confiance que je lui professe, qui ne sera jamais altérée de mon côté par ces pitoyables artifices. Car il est rare, ce me semble, de m'accuser en même temps d'avoir fait des concerts pour vous et contre vous, et peut-on rien imaginer de plus ridicule, ni de plus pitoyable?

Mais, pour entrer en matière sur les affaires de Rome, je vois que vous voulez savoir de moi des choses que je ne vous puis dire sur le sujet du Cardinal Barbarini; mais afin de ne vous laisser pas entièrement sans réponse, je vous dirai en toute confiance que, pour mon particulier, je l'estime, et lui suis obligée et que par reconnaissance je lui désire toute sorte de bien; mais comme mon sentiment n'importe de rien à l'affaire dont il est question, cela ne vous doit pas alarmer. Aussi bien vous puis-je assurer que puisqu'il a le malheur de vous déplaire, je suspendrais volontiers en considération de la France les effets de ma reconnaissance envers lui, quand je serais en état de pouvoir beaucoup, comme je ne puis rien pour lui, ni pour personne. Voilà quels sont mes sentiments, et je vous prie de me témoigner si vous êtes satisfait de moi sur ce chapitre.

Pour ce qui est de l'intention de l'Escadron, comme je ne sais pas leurs secrets, je ne vous puis répondre juste là-dessus; néanmoins, quoi que l'on vous dise, ne vous alarmez pas; car ce sont des artifices dont on use pour jeter de la défiance entre vous, et pour vous séparer d'eux; car les partis contraires ne craignent rien tant que leur union avec vous. Je vous dirai de plus que si ce qu'on vous fait accroire était vrai, le Cardinal Barbarini courrait grand risque d'être pape; et cependant vous savez qu'il n'est pas de ceux que je vous ai nommés. Tirez-en la conséquence vous-même! Il est vrai que je puis me tromper dans mon calcul, aussi les affaires peuvent être changées depuis mon départ, mais néanmoins je m'obstine à croire que ce sera l'un d'eux et, de plus, le plus âgé de ces deux que je vous ai nommés, qui aura, à mon gré, l'avantage, s'il ne meurt avant le pape; et si un troisième l'emporte, ce sera une personne que je n'ose nommer, pour ne paraître pas trop téméraire dans mes pronostics; mais pourtant ce troisième n'est pas Barbarini; et si vous ne mettez les gens au désespoir, je crois qu'on sera en état de vous donner satisfaction entière. Mais, à vous dire la vérité, votre nec odio, nec amore ne me satisfait pas; vous m'alarmez et m'inquiétez un peu, et vous me semblez trop froid; obligez-moi de vous expliquer mieux sur ce sujet car, c'est là le nœud de l'affaire.

Quant au cardinal d'Este, je crois ce que vous m'en dites, et tout ce que j'ai dit de lui est seulement de m'en plaindre comme de la cause de nos brouilleries, que j'ai attribuée à ses mauvais offices; mais cela est passé, et je suis son amie comme auparavant, et veux bien tout oublier en considération du Roi mon frère, lequel étant satisfait de lui, je le suis aussi.

Le cardinal Azzolino m'écrit qu'il a eu sa première conférence avec le duc de Chaulnes, dont il est resté si satisfait, qu'on ne peut l'être plus. Quand il aura vu ce qui s'est passé entre nous, on entrera plus avant en matière, et vous aurez contentement, j'espère.

La nièce du cardinal Farnèse épouse le neveu du cardinal Sforza; ce mariage n'est qu'un coup d'État pour s'acquérir des amis dans le parti d'Espagne. On remarque qu'il fait beaucoup d'autres efforts pour se rendre le parti favorable, et il semble, à ce qu'on m'écrit, qu'il en veut faire son capital. Tout cela est remarquable, et vous en connaissez les conséquences, et quoique je sois persuadée que vous avez d'ailleurs ces nouvelles, j'ai cru que c'est un avis qui mérite de vous être donné; car ce changement de conduite m'est d'autant plus suspect qu'autrefois il semblait quasi le négliger.

Je prie Dieu qu'il vous tienne en sa sainte garde.

Arckenholtz's transcript of the letter:

Hambourg, le 23. Octobre 1666.
Je ne me justifierai pas des calomnies dont on m'accuse auprès de vous, en voulant faire accroire que j'ai des concerts avec la Maison d'Autriche contre vous. Tout ce que je puis dire, c'est de vous assurer que j'ai trop de cœur & trop d'honneur pour trahir personne, & que si ce qu'on dit étoit vrai, je vous témoignerois assurément moins d'amitié & de confiance. Celle que j'ai prise en vous dans les affaires de Rome, me semble une assez bonne caution de la fidélité de mon amitié, pour mériter que vous preniez une entiére confiance en moi, comme je l'ai en vous. Ne nous inquiétons donc plus sur ces bagatelles, & conservons notre confiance réciproque, pour nous venger de ceux qui ont dessein de nous brouiller ensemble; & je vous prie d'assurer le Roi, Monsieur mon Frére, qu'il n'aura jamais sujet de rien reprocher à mon amitié, ni à ma confiance en lui, laquelle ne sera jamais altérée de mon côté par ces pitoyables artifices; car il est rare, ce me semble, de m'accuser en même tems d'avoir fait des concerts pour vous & contre vous; & peut-on rien imaginer de plus ridicule, ou de plus pitoyable? Mais pour entrer en matiére sur les affaires de Rome, je vois que vous voulez savoir de moi des choses que je ne vous puis dire sur le sujet du Cardinal Barbarin; mais afin de ne vous laisser pas entiérement sans réponse, je vous dirai en toute confiance, que pour mon particulier je l'estime & lui suis obligée, & que par reconnoissance je lui souhaite toute sorte de bien. Mais comme mon sentiment n'importe en rien à l'affaire dont il est question, cela ne vous doit pas allarmer. Aussi-bien vous puis-je assurer, que puisqu'il a le malheur de vous déplaîre, je suspendrois volontiers, en considération de la France, les effets de ma reconnoissance envers lui, quand je serois en état de pouvoir beaucoup, comme je ne puis rien pour lui, ni pour personne. Voilà quels sont mes sentimens, & je vous prie de me témoigner si vous êtes satisfait de moi sur ce chapitre.

Pour ce qui est de l'intention de l'Escadron, comme je ne sai pas leurs secrets, je ne puis vous répondre juste là-dessus. Néanmoins, quoi que l'on vous dise, ne vous allarmez pas; car ce sont des artifices dont on use pour jetter de la défiance entre vous, & pour vous séparer d'eux; car les partis contraires ne craignent rien tant que leur union avec vous. Je vous dirai de plus, que si ce qu'on vous fait accroire étoit vrai, le Cardinal Barbarini courroit grand risque d'être Pape, & cependant vous savez qu'il n'est pas de ceux que je vous ai nommés. Tirez-en la conséquence vous-même. Il est vrai que je puis me tromper dans mon calcul, aussi les affaires peuvent-elles être changées depuis mon départ; mais néanmoins je m'obstine à croire que ce sera l'un d'eux, & de plus le plus âgé de ces deux que je vous ai nommés, qui aura à mon gré l'avantage, s'il ne meurt avant le Pape; & si un troisiéme l'emporte, ce sera une personne que je n'ose nommer pour ne pas paroître trop téméraire dans mes pronostics; mais pourtant ce troisiéme n'est pas Barbarini, & si vous ne mettez les gens au désespoir, je crois qu'on sera en état de vous donner satisfaction entiére: mais, à vous dire la vérité, votre nec odio, nec amore, ne me satisfait pas; vous m'allarmez, & m'inquiétez un peu, & vous me semblez trop froid; obligez-moi en vous expliquant mieux sur ce sujet, car c'est-là le nœud de l'affaire. Quant au Cardinal d'Est, je crois ce que vous m'en dites, & tout ce que j'ai dit de lui, tend seulement à m'en plaindre comme de la cause de nos brouilleries, que j'ai attribuées à ses mauvais offices; mais cela est passé; je suis son amie comme auparavant, & veux bien tout oublier en considération du Roi mon Frére, qui s'il est satisfait de lui, je le suis aussi. Le Cardinal Azzolino m'écrit, qu'il a eu sa premiére conférence avec le Duc de Chaulnes, dont il est resté si satisfait, qu'on ne peut l'être davantage. Quand il aura vu ce qui s'est passé entre nous, on entrera plus avant en matiére, & vous serez content, j'espére.

La Niéce du Cardinal ..... épouse le Neveu du Cardinal ..... Ce mariage n'est qu'un coup d'Etat, pour gagner des Amis dans le Parti d'Espagne. On remarque qu'il fait beaucoup d'autres efforts pour se rendre le Parti favorable, & il semble, à ce qu'on m'écrit, qu'il en veut faire son capital. Tout cela est remarquable, & vous en connoissez les conséquences; & quoique je sois persuadée que vous avez ces nouvelles d'ailleurs, je crois que c'est un avis qui mérite de vous être donné; car ce changement de conduite m'est d'autant plus suspect, qu'autrefois il sembloit quasi le négliger. Je prie Dieu &c.

English translation (my own):

Hamburg, October 23, 1666.
I will not justify myself for the calumnies of which I am accused to you, by trying to make believe that I have concerts with the House of Austria against you. All I can say is assure you that I have too much heart and too much honour to betray anyone, and that if what they say were true, I would certainly show you less friendship and trust. That which I took in you in the affairs of Rome seems to me a good enough guarantee of the fidelity of my friendship to merit that you take complete confidence in me, as I have in you. So let's no longer worry about these trifles, and keep our mutual trust, to take revenge on those who intend to quarrel with us; and I beg you to assure the King, Monsieur my brother, that he will never have reason to reproach anything with my friendship, nor with my confidence in him, which will never be altered on my side by these pitiful artifices; for it is rare, it seems to me, to accuse myself at the same time of having had concerts for you and against you; and can one imagine anything more ridiculous, or more pitiful? But to get into the affairs of Rome, I see that you want to know things about me that I cannot tell you on the subject of Cardinal Barbarini; but in order not to leave you entirely without an answer, I will tell you in all confidence that for my private life I esteem him and am obliged to him, and that by gratitude I wish him all sorts of good. But as my feeling does not matter at all to the matter in question, this should not alarm you. So I can assure you that since he has the misfortune to displease you, I would gladly suspend, in consideration of France, the effects of my gratitude towards him, when I am in a state of power much, as I do not. then nothing for him, nor for anyone. These are my feelings, and I beg you to testify to me if you are satisfied with me on this subject.

As to the Squadron's intention, since I don't know their secrets, I can't answer you right on that. However, whatever you are told, do not be alarmed, for they are artifices which are used to create distrust between you, and to separate you from them, for the opposing parties fear nothing as long as their union with you. I will tell you moreover that if what you are made to believe were true, Cardinal Barbarini would run a great risk of being Pope, and yet you know that he is not one of those whom I have named to you. Draw the consequence yourself. It is true that I can be wrong in my calculation, so the affair can have changed since my departure; but nevertheless I persist in believing that it will be one of them, and moreover the older of these two that I have named to you, who will have the advantage to my liking, if he does not die before the Pope; and if a third wins, it will be someone I dare not name so as not to appear too reckless in my predictions; but yet this third is not Barbarini, and if you do not put people to despair, I believe that one will be in a position to give you complete satisfaction. But, to tell you the truth, your nec odio, nec amore does not satisfy me; you alarm me and worry me a little, and you seem too cold to me; oblige me by explaining yourself better on this subject, because that is the crux of the matter. As for the Cardinal d'Est, I believe what you tell me, and all that I have said of him tends only to complain about it as the cause of our quarrels, which I attributed to his bad offices; but it has passed, I am his friend as before, and am willing to forget everything in consideration of the King my brother, who, if he is satisfied with him, so am I. Cardinal Azzolino writes to me that he had his first conference with the Duke of Chaulnes, with whom he remained so satisfied that it could not be more. When he sees what happened between us, we'll get into the matter further, and you will be happy, I hope.

The niece of Cardinal ..... is marrying the nephew of Cardinal ..... This marriage is only a coup d'état, to win friends in the Party of Spain. We notice that he is making many other efforts to make the Party favourable, and it seems, from what I have been written, that he wants to make his capital out of it. All of this is remarkable, and you know the consequences; and although I am persuaded that you have this news from elsewhere, I believe that it is an opinion which deserves to be given to you, because this change of behaviour is all the more suspect to me, as formerly it seemed almost the neglect. I pray to God, etc.

Swedish translation of Bildt's transcript of the letter (my own):

Hamburg, den 23 oktober 1666.
Monsieur le marquis de Lionne,
Jag kommer inte att rättfärdiga mig själv för de förtal för vilka man anklagar mig mot Er, eftersom jag vill tro att jag har komplotter med Österrikes hus mot Eder. Allt jag kan göra är att försäkra Eder om att jag har för mycket hjärta och för mycket ära för att förråda någon, och att om det de säger var sant, skulle jag verkligen visa Er mindre vänskap och förtroende. Den som jag har tagit emot Eder i Roms angelägenheter förefaller mig vara en tillräckligt god garanti för min vänskaps trohet för att förtjäna att Ni har fullständigt förtroende för mig, som jag har för Er. Låt oss därför inte längre bekymra oss om dessa bagateller, och låt oss bevara vårt ömsesidiga förtroende att hämnas oss på dem som har för avsikt att omsluta oss, och jag ber Eder att försäkra Konungen, monsieur min bror, att han aldrig kommer att få några skäl till ingenting att förebrå med min vänskap eller med det förtroende som jag bekänner till honom, som aldrig kommer att förändras på min sida av dessa ynkliga konstigheter. Ty det är sällsynt, tycks det mig, att man samtidigt anklagar mig för att ha givit komplotter för Er och mot Er, och kan man tänka sig något löjligare eller ynkligare?

Men för att komma in på saken om Roms angelägenheter, ser jag att Ni vill veta saker om mig som jag inte kan berätta för Er om kardinal Barbarinis ämne; men för att inte lämna Er helt utan svar, skall jag i all förtröstan säga Er att jag för min egen skull värderar henne och är skyldig henne, och att jag i tacksamhet önskar henne allt gott; men eftersom min känsla inte spelar någon roll för affären i fråga, borde det inte oroa Eder. Jag kan också försäkra Er att eftersom han har oturen att misshaga Er, skulle jag med hänsyn till Frankrike villigt avbryta effekterna av min tacksamhet mot honom, när jag skulle vara i stånd att kunna göra mycket, eftersom jag inte kan göra något för honom eller för någon. De här är mina känslor, och jag bedjer Er att betyga mig om Ni är nöjd med mig på denna punkt.

När det gäller avsikten med Skvadronen, eftersom jag inte känner till deras hemligheter, kan jag inte svara Er exakt därpå; likväl, vad Ni än får veta, var inte orolig; för dessa är konstigheter som används för att skapa misstro mellan Er och för att skilja Er från dem; för motstående partier fruktar ingenting så mycket som deras förening med Er. Jag kommer dessutom att säga Er att om det du får tro var sant, skulle kardinal Barbarini löpa en stor risk att bli påve; och ändå vet Ni att han inte är av dem som jag gav Er namn. Bedöm konsekvensen själv! Det är sant att jag kan väl ha fel i mina beräkningar, så saker och ting kan ha förändrats sedan min avresa, men jag envisas ändå med att tro att det kommer att vara en av dem och dessutom den äldre av dessa två som jag nämnde för Er, som kommer att ha, enligt min mening, fördelen, om han inte dör inför påven; och om en tredje vinner, kommer det att vara en person som jag inte vågar nämna, för att inte framstå som alltför överlycklig i mina förutsägelser; men ändå är denna tredje inte Barbarini; och om Ni inte driver folk till förtvivlan, tror jag att man kommer att kunna giva Er fullständig tillfredsställelse. Men för att säga Er sanningen, Ert nec odio, nec amore tillfredsställer mig inte; Ni skrämmer och oroar mig lite, och Ni verkar för kall för mig; var mig så snäll att förklara Er bättre om detta ämne, eftersom det är där affärens kärna.

Vad kardinal d'Este beträffar, så tror jag på vad Ni säger mig om honom, och allt jag har sagt om honom är bara att klaga på honom som orsaken till vårt fall, vilket jag har tillskrivit hans dåliga galärer; men det har gått över, och jag är hans vän som förut, och jag är villig att glömma allt med hänsyn till Konungen, min bror, som är nöjd med honom, det är jag också.

Kardinal Azzolino skriver till mig att han hade sin första konferens med hertigen av Chaulnes, med vilken han förblev så nöjd att man inte kunde vara det mera. När han har sett vad som har skett mellan oss, kommer vi att gå vidare in i saken, och Ni blir nöjd, hoppas jag.

Kardinal Farneses niece gifter sig med kardinal Sforzas nevö; detta äktenskap är bara en statskupp för att skaffa vänner i Spaniens parti. Det märks att han gör många andra ansträngningar för att göra partiet gynnsamt för sig själv, och det verkar, av vad folk skriver till mig, att han vill göra sitt kapital av det. Allt detta är anmärkningsvärt, och Ni vet konsekvenserna av det, och även om jag är övertygad om att Ni har denna nyhet från annat håll, trodde jag att det är nyheter som förtjänar att givas Er; ty denna uppförandeförändring är för mig så mycket mer misstänksam, att han förr tycktes nästan försumma den.

Jag ber till Gud att han bevare Eder i sin heliga vård.

English translation of Bildt's transcript of the letter (my own):

Hamburg, October 23, 1666.
Monsieur le marquis de Lionne,
I will not justify myself of the calumnies of which one accuses me towards you, wanting to make believe that I have plots with the House of Austria against you. All I can do is assure you that I have too much heart, and too much honour, to betray anyone, and that if what they say were true, I would certainly show you less friendship and confidence. The one I have taken in you in the affairs of Rome seems to me a good enough guarantee of the fidelity of my friendship to merit your taking complete confidence in me, as I have in you. Let us therefore worry no longer about these trifles, and let us preserve our mutual confidence to avenge ourselves on those who have the intention of embroiling us together, and I beg you to assure the King, Monsieur my brother, that he will never have any reason to nothing to reproach with my friendship nor with the confidence which I profess to him, which will never be altered on my side by these pitiful artifices. For it is rare, it seems to me, to accuse me at the same time of having given plots for you and against you, and can one imagine anything more ridiculous, or more pitiful?

But, to enter into the matter on the affairs of Rome, I see that you want to know things about me which I cannot tell you on the subject of Cardinal Barbarini; but in order not to leave you entirely without an answer, I will tell you in all confidence that, for my particular, I esteem her, and am obliged to her, and that in gratitude I desire her every kind of good; but as my feeling matters nothing to the affair in question, that should not alarm you. I can also assure you that since he has the misfortune to displease you, I would willingly suspend in consideration of France the effects of my gratitude towards him, when I would be in a position to be able to do much, as I can do nothing for him nor for anyone. These are my feelings, and I beg you to testify to me if you are satisfied with me on this point.

As for the intention of the Squadron, as I don't know their secrets, I can't answer you exactly on that; nevertheless, whatever you are told, do not be alarmed; for these are artifices which are used to create mistrust between you, and to separate you from them; for opposing parties fear nothing so much as their union with you. I will tell you moreover that if what you are made to believe were true, Cardinal Barbarini would run a great risk of becoming Pope; and yet you know that he is not of those whom I named to you. Judge the consequence yourself! It is true that I may be wrong in my calculations, so things may have changed since my departure, but nevertheless I persist in believing that it will be one of them and, moreover, the older of these two whom I mentioned to you, who will have, in my opinion, the advantage, if he does not die before the Pope; and if a third wins, it will be a person whom I dare not name, so as not to appear too rash in my predictions; but yet this third is not Barbarini; and if you don't drive people to despair, I believe we'll be able to give you complete satisfaction. But, to tell you the truth, your nec odio, nec amore does not satisfy me; you alarm and worry me a little, and you seem too cold to me; oblige me to explain yourself better on this subject because it is there the crux of the affair.

As for Cardinal d'Este, I believe what you tell me about him, and all that I have said of him is only to complain about him as the cause of our falling out, which I have attributed to his bad galleys; but that has passed, and I am his friend as before, and am willing to forget everything in consideration of the King, my brother, who being satisfied with him, I am also.

Cardinal Azzolino writes to me that he had his first conference with the Duc de Chaulnes, with whom he remained so satisfied that one could not be so any more. When he has seen what has happened between us, we will enter further into the matter, and you will be satisfied, I hope.

Cardinal Farnese's niece is marrying Cardinal Sforza's nephew; this marriage is only a coup d'état to acquire friends in the party of Spain. It is noticed that he makes many other efforts to make the party favourable to himself, and it seems, from what people write to me, that he wants to make his capital out of it. All this is remarkable, and you know the consequences of it, and although I am persuaded that you have this news from elsewhere, I believed that it is news which deserves to be given to you; for this change of conduct is all the more suspect to me in that formerly he seemed almost to neglect it.

I pray to God that He keep you in His holy keeping.

Swedish translation of the Montpellier concept (my own):

Jag kommer inte att rättfärdiga mig själv för de kalumnier som jag anklagas för Er, ty jag vill få folk att tro att jag har konserter med Österrikes hus mot Er. Allt jag kan göra är att försäkra Er om att jag har alltför mycket hjärta och alltför mycket ära för att förråda någon som helst och att, om det som sägs var sant, skulle jag verkligen visa Er mindre vänskap och förtroende. Den som jag har tagit ifrån Er i Roms angelägenheter förefaller mig en tillräckligt god garanti för min vänskaps trohet för att förtjäna att Ni har fullständigt förtroende för mig, som jag har det till Er.

Låt oss därför inte längre bekymra oss över dessa bagateller, och låt oss bevara vårt ömsesidiga förtroende för att hämnas oss på dem som har för avsikt att föra oss i konflikt; och jag ber Er att försäkra konungen, monsieur min Bror, att han aldrig kommer att ha anledning att förebrå min vänskap, inte heller det förtroende som jag bekänner till honom, som aldrig kommer att förändras på min sida av dessa ynkliga konstigheter, ty det är sällsynt, förefaller det mig, att anklaga mig samtidigt för att ha gjort konserter för Er och mot Er; och kan man inte föreställa sig något mer löjligt och inte heller ynkligare?

Men för att komma in på ämnet om Roms angelägenheter, ser jag att Ni vill veta saker av mig som jag inte kan berätta för Er om ämnet kardinal Barberini; men för att inte lämna Er helt utan svar, skall jag i all förtröstan säga Er att jag för min del uppskattar honom och är honom skyldig och att jag av tacksamhet önskar honom allt gott.

Men eftersom min känsla inte spelar någon roll för affären i fråga, bör detta inte oroa Er; jag kan också försäkra Er att, eftersom han har olyckan att misshaga Er, skulle jag villigt avbryta, med hänsyn till Frankrike, effekterna av min tacksamhet till honom när jag skulle vara i ett tillstånd att kunna göra mycket, ty jag kan inte göra något för honom eller för någon som helst. Detta är mina känslor, och jag ber Er att betyga för mig om Ni är nöjd med mig i detta ämne.

Vad gäller Skvadronens avsikt, då jag inte känner till deras hemligheter, kan jag inte svara Er rätt på det; ändå, vad Ni än får höra, var inte orolig, ty det här är konstverk som används för att kasta dem i misstro bland Er och för att separera Er från dem, ty motparterna inte fruktar något så mycket som sin förening med Er. Jag skall berätta för Er vidare att, om det Ni förleds att tro var sant, skulle kardinal Barberini löpa stor risk att bli påve; och ändå vet Ni att han ju inte är en av dem som jag har nämnt till Er. Dra slutsatsen av detta själv.

Visserligen kan jag ta fel i min beräkning, och även att förhållanden kan ha förändrats sedan min avresa, men jag envisas ändå med att tro att det kommer att bli en av dem, och dessutom att jag har nämnt Er, som kommer att ha fördelen efter mitt gottfinnande om han inte dör inför påven; och, om en tredje segrar, blir det en människa som jag inte vågar nämna för att inte framstå som för överhastad i mina prognostik; men ändå, den här tredje är inte Barberini, och om Ni inte sätter människor i förtvivlan, tror jag att man kommer att kunna ge Er fullständig tillfredsställelse. Men för att säga Er sanningen, Er nec odio, nec amore tillfredsställer mig inte. Ni alarmerar och oroar mig lite, och Ni verkar alltför kall för mig. Snälla förplikta mig genom att förklara Er bättre om det här ämnet, för Ni ser att detta är kärnan i saken.

När det gäller kardinal d'Este, jag tror på det Ni säger till mig, och allt jag har sagt om honom är bara att klaga på honom som orsaken till våra gräl, som jag har tillskrivit hans dåliga tjänster; men det är förbi, och jag är hans vän som förut och är villig att glömma allt med hänsyn till konungen min Bror. Eftersom han är nöjd med honom, är jag också det.

Kardinal Azzolino skriver till mig att han har haft sin första konferens med hertigen de Chaulnes, med vilken han har varit så nöjd som man inte kunde vara det mer. När han har sett vad som har passerat mellan oss, kommer vi att gå vidare i saken, och Ni skall få tillfredsställelse därav, hoppas jag.

Kardinal [...]s niece gifter sig med kardinal [...]s nevö. Detta äktenskap är bara en statskupp för att skaffa vänner i det spanska partiet. Det noteras att han gör många andra ansträngningar för att göra sig själv till det gynnsamma partiet, och det verkar av vad skrivits till mig att han vill göra sitt kapital därav. Allt detta är anmärkningsvärt, och Ni vet ju konsekvenserna av det; och ehuru jag är övertygad om att Ni har denna nyhet från annat håll, så har jag trott att det är en underrättelse, som förtjänar att lämnas till Er, ty denna uppförandeförändring är så mycket mer misstänkt för mig, sedan han förut tycktes nästan försumma den. Jag ber osv.
Hamburg, den 23 oktober 1666.

English translation of the Montpellier concept (my own):

I will not justify myself for the calumnies of which I am accused to you, wanting to make people believe that I have concerts with the House of Austria against you. All I can do is assure you that I have too much heart and too much honour to betray anyone and that, if what is said were true, I would certainly show you less friendship and confidence. The one I have taken from you in the affairs of Rome seems to me a good enough guarantee of the fidelity of my friendship to deserve that you take complete confidence in me, as I have it in you.

Let us therefore no longer worry ourselves over these trifles, and let us preserve our mutual confidence in order to avenge ourselves on those who intend to bring us into conflict; and I beg you to assure the King, Monsieur my Brother, that he will never have reason to reproach my friendship, nor the confidence that I profess to him, which will never be altered on my side by these pitiful artifices, for it is rare, it seems to me, to accuse me at the same time of having made concerts for you and against you; and cannot one imagine anything more ridiculous, nor more pitiful?

But, to enter into the subject on the affairs of Rome, I see that you want to know things from me that I cannot tell you on the subject of Cardinal Barberini; but, in order not to leave you entirely without an answer, I will tell you in all confidence that, for my part, I esteem him and am obliged to him and that, out of gratitude, I wish him every kind of good.

But, as my feeling matters nothing to the affair in question, this should not alarm you; also I can assure you that, since he has the misfortune to displease you, I would willingly suspend, in consideration of France, the effects of my gratitude to him when I would be in a state to be able to do much, as I can do nothing for him or for anyone. These are my feelings, and I beg you to testify to me if you are satisfied with me on this subject.

As for the intention of the Squadron, as I do not know their secrets, I cannot answer you correctly on that; nevertheless, whatever you may be told, do not be alarmed, for these are artifices used to throw them into distrust among you and to separate you from them, because the contrary parties fear nothing as much as their union with you. I will tell you further that, if what you are led to believe were true, Cardinal Barberini would run great risk of being pope; and yet you know that he is not one of those I have named to you. Draw the conclusion of this for yourself.

It is true that I may be mistaken in my calculation, and also that affairs may have changed since my departure, but nevertheless I persist in believing that it will be one of them, and moreover that I have named to you, who will have the advantage at my discretion if he does not die before the Pope; and, if a third prevails**, it will be a person whom I dare not name so as not to appear too rash in my prognostications; but, nevertheless, this third one is not Barberini, and if you do not put people in despair, I believe that one will be able to give you complete satisfaction. But, to tell you the truth, your nec odio, nec amore does not satisfy me. You alarm and worry me a little, and you seem too cold to me. Please oblige me to explain yourself better on this subject, because you see this is the crux of the matter.

As for the Cardinal d'Este, I believe what you tell me, and all that I have said about him is only to complain about him as the cause of our quarrels, which I have attributed to his bad offices; but that is over, and I am his friend as before and am willing to forget everything in consideration of the King my Brother. Since he is satisfied with him, I am too.

Cardinal Azzolino writes to me that he has had his first conference with the Duke de Chaulnes, with whom he has been so satisfied that one could not be more so. When he has seen what has passed between us, we will enter further into the matter, and you will have contentment from it, I hope.

The niece of Cardinal [...] is marrying the nephew of Cardinal [...]. This marriage is only a coup d'état to acquire friends in the Spanish party. It is noted that he makes many other efforts to make himself the propitious party, and it seems from what is written to me that he wants to make his capital out of it. All this is remarkable, and you know the consequences of it; and although I am persuaded that you have this news from elsewhere, I have believed that it is a notification that deserves to be given to you, because this change of conduct is all the more suspect to me since formerly he seemed almost to neglect it. I pray, etc.
Hamburg, October 23, 1666.


Above: Kristina.


Above: Hugues de Lionne.

Note: In accordance with the nobility's ideals in the early modern era, kings and queens considered themselves siblings.

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