Tuesday, March 23, 2021

Kristina's letter on the merits of Descartes, dated August 20/30 (New Style), 1667

Sources:

Tesmoignage de la Reyne Christine de Suede, en faveur de Monsieur Des-Cartes, in Relation de ce qui s'est passé en la Congregation des Chanoines Reguliers de France durant l'année 1668, page 10, published anonymously, 1668


Les méditations métaphysiques de René Descartes touchant la première philosophie, by René Descartes, printed by Michel Bobin and Nicolas le Gras, 1673 (third edition)


Mémoires secrets de la république des lettres, ou le théatre de la vérité, volume 3, pages 876 to 878, published by Jean Neaulme, 1743


Descartes, directeur spirituel: Correspondance avec la Princesse Palatine et la Reine Christine de Suède, edited and compiled by Victor de Swarte, 1904



The letter:

CHRISTINE ALEXANDRA REYNE.
Novs faisons sçavoir par ces presentes, qu'ayant esté suppliée[s] d'honnorer d'vne marque d'estime la memoire de feu Sieur Des-Cartes, qui s'est acquis avec justice le tiltre d'vn Grand Philosophe de nostre Siecle; Nous n'avons pas voulu refuser à la memoire d'vn si Grand Homme l'honneur de nostre approbation, & le témoignage de nostre estime, dont il a receu durant sa vie des marques assez éclatantes, pour accorder à ses amis apres sa mort ce témoignage qu'ils nous demandent. Nous confessons donc que sa reputation, & ses écrits nous donnerent autrefois envie de le connoistre, que ce desir nous fist employer le credit du sieur Chanut Ambassadeur ordinaire de France, alors en nostre Cour, pour le disposer à nous donner cette satisfaction; que l'amitié intime qui estoit entre ces deux excellents Hommes, & celle que le sieur Chanut avoit pour nous, le fit travailler heureusement à nostre dessein, & le disposa à quitter son Hermitage, pour nous venir trouver: Ce qu'il fit, & fut receu de nous avec tous les honneurs & témoignages d'estime, que nous avons crû convenir à sa personne, & à son mérite. L'ayant disposé à quelque sejour en nostre Cour, nous voulûmes recevoir d'vn si bon Maistre quelque teinture de la Philosophie, & des Mathematiques, & nous avons employé les heures de nostre loisir à cette aggreable occupation, autant que nos grandes & importantes applications le pouvoient permettre. Cependant nous eûmes la douleur de nous voir privée[s] par la mort d'vn si Grand, & si Illustre Maistre, à qui nous avons voulu donner cette derniere marque de nostre estime & bien-veillance. Et nous certifions mesme par ces presentes qu'il a beaucoup contribué à nostre glorieuse Conversion; & que la Providence de Dieu s'est servie de luy, & de son Illustre Amy, ledit sieur de Chanut pour nous en donner les premieres lumieres, en sorte que sa grace, & sa misericorde acheverent apres à nous faire embrasser les veritez de la Religion Catholique Apostolique [et] Romaine, que ledit sieur Des-Cartes a toûjours constamment professé, & dans laquelle il est mort avec toutes les marques de la vraye pieté, que nostre Religion exige de tous ceux qui la professent. En foy de quoy, Nous avons signé ces presentes, & y avons fait apposer nostre sceau Royal. Fait à Hambourg le 30. d'Aoust 1667.
CHRISTINE ALEXANDRA.
M. SANTINI.

With modernised spelling:

Christine Alexandra, Reine.
Nous faisons savoir par ces présentes qu'ayant été suppliées d'honorer d'une marque d'estime la mémoire de feu sieur Descartes, qui s'est acquis avec justice le titre d'un grand philosophe de notre siècle, Nous n'avons pas voulu refuser à la mémoire d'un si grand homme l'honneur de Notre approbation et le témoignage de Notre estime, dont il a reçu durant sa vie des marques assez éclatantes pour accorder à ses amis aprés sa mort ce témoignage qu'ils Nous demandent.

Nous confessons donc que sa réputation et ses écrits Nous donnèrent autrefois envie de le connaître, que ce désir Nous fit employer le crédit du sieur Chanut, ambassadeur ordinaire de France, alors en Notre Cour, pour le disposer à Nous donner cette satisfaction; que l'amitié intime qui était entre ces deux excellents hommes, et celle que le sieur Chanut avait pour Nous, le fit travailler heureusement à Notre dessein et le disposa à quitter son hermitage pour Nous venir trouver. Ce qu'il fit, et fut reçu de Nous avec tous les honneurs et témoignages d'estime que Nous avons cru convenir à sa personne et à son mérite.

L'ayant disposé à quelque séjour en Notre Cour, Nous voulûmes recevoir d'un si bon maître quelque teinture de la philosophie et des mathématiques, et Nous avons employé les heures de Notre loisir à cette agréable occupation, autant que Nos grandes et importantes applications le pouvaient permettre. Cependant, Nous eûmes la douleur de Nous voir privées par la mort d'un si grand et si illustre maître, à qui Nous avons voulu donner cette dernière marque de Notre estime et bienveillance. Et Nous certifions même par ces présentes qu'il a beaucoup contribué à Notre glorieuse conversion et que la providence de Dieu s'est servie de lui et de son illustre ami, ledit sieur de Chanut, pour Nous en donner les premières lumières, en sorte que sa grâce et sa miséricorde achevèrent après à Nous faire embrasser les vérités de la religion catholique, apostolique [et] romaine que ledit sieur Descartes a toujours constamment professée et dans laquelle il est mort avec toutes les marques de la vraie piété que Notre religion exige de tous ceux qui la professent. En foi de quoi, Nous avons signé ces présentes et y avons fait apposer Notre Sceau Royal. Fait à Hambourg, le 30 d'août 1667.
Christine Alexandra.
M. Santini.

Bobin and le Gras' transcript of the letter:

CHRISTINE, ALEXANDRA, REYNE. Nous faisons sçauoir par ces presentes, qu'ayant esté suppliée[s] d'honorer d'vne marque d'estime, la memoire du feu Sieur Des-Cartes, qui s'est acquis auec iustice, le titre d'un grand Philosophe de nostre Siecle; Nous n'auons pas voulu refuser à la memoire d'vn si grand homme, l'honneur de nostre approbation, & le témoignage de nostre estime; dont il a receu pendant sa vie des marques assez éclatantes, pour accorder à ses amis aprés sa mort, ce témoignage qu'ils nous demandent. Nous confessons donc, que sa reputation & ses écrits nous donnerent autrefois enuie de le connoistre: Que ce desir nous fist employer le credit du Sieur Chanut, Ambassadeur ordinaire de France, alors en nostre Cour, pour le disposer à nous donner cette satisfaction: Que l'amitié intime qui estoit entre ces deux excellens hommes, & celle que le Sieur Chanut auoit pour nous, le fit trauailler heureusement à nostre dessein, & le disposa à quitter son Hermitage pour nous venir trouuer. Ce qu'il fit, & fut receu de nous auec tous les honneurs & témoignages d'estime, que nous auons creu conuenir à sa personne, & à son merite. L'ayant disposé à quelque sejour en nostre Cour, nous voulusme[s] receuoir d'vn si bon Maistre quelque teinture de la Philosophie, & des Mathematiques, & nous auons employé les heures de nostre loisir à cette agreable occupation, autant que nos grandes & importantes applications le pouuoient permettre; Cependant nous eusmes la douleur de nous voir priuées par la mort, d'vn si illustre Maistre, a qui nous auons voulu donner cette derniere marque de nostre estime & bien-veillance; Et nous certifions mesme par ces presentes, qu'il a beaucoup contribué à nostre glorieuse conuersion; & que la prouidence de Dieu s'est seruie de luy, & de nostre illustre amy, ledit Sieur Chanut, pour nous en donner les premieres lumieres; ensorte que sa grace & sa misericorde acheuerent apres à nous faire embrasser les veritez de la Religion Catholique Apostolique & Romaine; que ledit Sieur Des-Cartes a toûjours constamment professée, & dans laquelle il est mort, auec toutes les marques de la vraye Pieté que nostre Religion exige de tous ceux qui la professent. En foy de quoy nous auons signé ces presentes, & y auons fait apposer nostre Sceau Royal. Fait à Hambourg le 30. d'Aoust 1667. CHRISTINE ALEXANDRA, M. SANTINI.

With modernised spelling:

Christine Alexandra, Reine.
Nous faisons savoir par ces présentes qu'ayant été suppliées d'honorer d'une marque d'estime la mémoire du feu sieur Descartes, qui s'est acquis avec justice le titre d'un grand philosophe de notre siècle, Nous n'avons pas voulu refuser à la mémoire d'un si grand homme, l'honneur de Notre approbation et le témoignage de Notre estime, dont il a receu pendant sa vie des marques assez éclatantes, pour accorder à ses amis après sa mort ce témoignage qu'ils Nous demandent.

Nous confessons donc que sa réputation et ses écrits Nous donnèrent autrefois envie de le connaître, que ce désir Nous fit employer le credit du sieur Chanut, ambassadeur ordinaire de France, alors en Notre Cour, pour le disposer à Nous donner cette satisfaction, que l'amitié intime qui était entre ces deux excellents hommes, et celle que le sieur Chanut avait pour Nous, le fit travailler heureusement à Notre dessein et le disposa à quitter son hermitage pour Nous venir trouver. Ce qu'il fit, et fut reçu de Nous avec tous les honneurs et témoignages d'estime que Nous avons cru convenir à sa personne et à son mérite.

L'ayant disposé à quelque séjour en Notre Cour, Nous voulûmes recevoir d'un si bon maître quelque teinture de la philosophie et des mathématiques, et Nous avons employé les heures de Notre loisir à cette agréable occupation, autant que Nos grandes et importantes applications le pouvaient permettre. Cependant, Nous eûmes la douleur de Nous voir privées par la mort d'un si illustre maître, à qui Nous avons voulu donner cette dernière marque de Notre estime et bienveillance. Et Nous certifions même par ces présentes qu'il a beaucoup contribué à Notre glorieuse conversion et que la providence de Dieu s'est servie de lui et de Notre illustre ami, ledit sieur Chanut, pour Nous en donner les premières lumières, en sorte que sa grâce et sa miséricorde achevèrent après à Nous faire embrasser les vérités de la religion catholique, apostolique et romaine que ledit sieur Descartes a toujours constamment professée et dans laquelle il est mort avec toutes les marques de la vraie piété que Notre religion exige de tous ceux qui la professent. En foi de quoi, Nous avons signé ces présentes et y avons fait apposer Notre Sceau Royal. Fait à Hambourg, le 30 d'août 1667.
Christine Alexandra.
M. Santini.

Neaulme's transcript of the letter:

Christine-Alexandra, Reine. Nous faisons sçavoir par ces Presentes, qu'ayant été suppliée[s] d'honorer d'une marque d'estime la Mémoire de feu Sieur Descartes, qui s'est acquis, avec justice, le titre d'un grand Philosophe de notre Siècle; Nous n'avons pas voulu refuser à la Mémoire d'un si grand Homme, l'honneur de notre approbation, & le témoignage de notre estime, dont il a reçu pendant sa vie des marques assez éclatantes, pour accorder à ses amis après sa mort, ce témoignage qu'ils nous demandent. Nous confessons donc que sa reputation & ses Ecrits nous donnérent autrefois envie de le connoître: que ce desir Nous fit employer le crédit du Sieur Chanut, Ambassadeur Ordinaire de France, alors en notre Cour, pour le disposer à Nous donner cette satisfaction: Que l'amitié intime qui étoit entre ces deux excellens Hommes, & celle que le Sieur Chanut avoit pour Nous, le fit travailler heureusement à notre dessein, & à le disposa à quitter son Hermitage pour Nous venir trouver; ce qu'il fit, & fut reçu de Nous avec tous les honneurs & témoignages d'estime que Nous avons cru convenir à sa personne, & à son mérite. L'ayant disposé à quelque séjour en notre Cour, Nous voulumes recevoir d'un si bon Maître quelque teinture de la Philosophie & des Mathématiques, & Nous avons employé les heures de notre loisir à cette agréable occupation, autant que nos grandes & importantes applications le pouvoient permettre. Cependant Nous eumes la douleur de Nous voir privée[s] par la mort d'un si illustre Maître, à qui nous avons voulu donner cette marque de notre estime & bienveillance. Et Nous certifions même par ces Presentes, qu'il a beaucoup contribué à notre glorieuse conversion; & que la Providence de Dieu s'est servie de lui, & de notre illustre Ami, le Sieur Chanut, pour Nous en donner les premiéres lumiéres; en sorte que sa grace & sa miséricorde achevérent après à nous faire embrasser les Véritez de la Religion Catholique, Apostolique & Romaine; que ledit Sieur Descartes a toujours constamment professée, & dans laquelle il est mort, avec toutes les marques de la vraye pieté que notre Religion exige de tous ceux qui la professent. En foy de quoy Nous avons signé ces Presentes, & y avons fait apposer notre Sceau Royal. Fait à Hambourg le 30. d'Août. 1667. Christine-Alexandra; M. Santini.

De Swarte's transcript of the letter:

CHRISTINE ALEXANDRA, RÉYNE
Nous faisons sçavoir par les presentes qu'ayant este s'uppliée d'honnorer d'une marque d'estime la mémoire du feu sieur de Cartes, qui s'est acquis avec justice le tiltre d'un gran philosophe de nostre siècle. Nous n'avons pas voulu refuser à la mémoire d'un si grand homme, l'honneur de nostre approbation, et le tesmoignage de nostre estime, duquel il a reçeu de nous durant sa vie des marques assez esclattantes pour accorder à ses amis après sa mort ce tesmoignage qu'ils nous demandent. Nous confessons donc que sa réputation, et ses escrits nous donnèrent autresfois envie de le connoistre, que ce ... employer le .............. te Chanut, ambassadeur ordinaire de France alors en nostre cour pour le disposer à nous donner cette satisfaction que l'amitié intime qui estoit alors encore ces deux excellents hommes, et celle que le sieur Chanut avoit pour nous le fit travailler heureusement à nostre dessein, et le disposa à quitter son hermitage pour nous venir trouver, ce qu'il fit, et fut reçeu de nous avec touts les honneurs et tesmoignages d'estime que nous avons creu convenir à sa personne, et à son mérite et l'ayant disposé à quelque séjour en nostre cour nous voulusmes recevoir d'un si bon Maistre quelque tincture de la philosophie et des mathématiques, et nous avons employé les heures de nostre loisir à cette aggréable occupation. ........ [t]ant que nos grandes et importantes applications. Nous ne pouvoient permettre lorsque nous eusmes la douleur de nous voir privée par la mort d'un si grand et illustre Maistre a qui nous avons voulu donner cette dernière marque de nostre estime, et bienveillance, et nous certifions mesme par les présentes qu'il a beaucoup contribué à nostre glorieuse conversion, et que la Providence de Dieu s'est servie de luy, et de son illustre amy, ledit sieur de Chanut pour nous en donner les premières lumières que sa grâce et miséricorde achevèrent après à nous faire embrasser la religion catholique, apostolique romaine, que ledit sieur de Cartes a tousjiours constamment professé, et dans laquelle il est mort avec toutes les marques de la vraye pitié que nostre religion exige de touts ceux qui la professent. En foy de ... nous avons .......... ntes et y fait apposer nostre seau royal.
Fait à Hambourg, le 30 d'aoust 1667.

With modernised spelling:

CHRISTINE ALEXANDRA, REINE
Nous faisons savoir par les présentes qu'ayant été suppliée d'honorer d'une marque d'estime la mémoire du feu sieur Descartes, qui s'est acquis avec justice le tître d'un grand philosophe de notre siècle. Nous n'avons pas voulu refuser à la mémoire d'un si grand homme, l'honneur de notre approbation, et le témoignage de nostre estime, duquel il a reçu de nous durant sa vie des marques assez éclatantes pour accorder à ses amis après sa mort ce témoignage qu'ils nous demandent. Nous confessons donc que sa réputation et ses écrits nous donnèrent autrefois envie de le connaître, que ce ... employer le .............. te Chanut, ambassadeur ordinaire de France alors en notre cour, pour le disposer à nous donner cette satisfaction que l'amitié intime qui était alors encore ces deux excellents hommes, et celle que le sieur Chanut avait pour nous le fit travailler heureusement à notre dessein, et le disposa à quitter son hermitage pour nous venir trouver, ce qu'il fit, et fut reçu de nous avec tous les honneurs et témoignages d'estime que nous avons cru convenir à sa personne, et à son mérite; et l'ayant disposé à quelque séjour en notre cour, nous voulûmes recevoir d'un si bon Maître quelque tinture de la philosophie et des mathématiques, et nous avons employé les heures de notre loisir à cette agréable occupation. ........ tant que nos grandes et importantes applications. Nous ne pouvaient permettre lorsque nous eûmes la douleur de nous voir privée par la mort d'un si grand et illustre Maître, à qui nous avons voulu donner cette dernière marque de notre estime et bienveillance, et nous certifions même par les présentes qu'il a beaucoup contribué à notre glorieuse conversion, et que la Providence de Dieu s'est servie de lui, et de son illustre ami, ledit sieur de Chanut, pour nous en donner les premières lumières que sa grâce et miséricorde achevèrent après à nous faire embrasser la religion catholique, apostolique romaine, que ledit sieur Descartes a toujours constamment professé, et dans laquelle il est mort avec toutes les marques de la vraie pitié que notre religion exige de tous ceux qui la professent. En foi de ... nous avons .......... ntes et y fait apposer notre sceau royal.
Fait à Hambourg, le 30 d'août 1667.

Arckenholtz's transcript of the letter:

CHRISTINE ALEXANDRA, Reine. Nous faisons savoir par ces présentes, qu'ayant éte suppliée d'honorer d'une marque d'estime la mémoire de feu Sieur Descartes, qui s'est acquis avec justice le titre de grand Philosophe de notre Siecle, nous n'avons pas voulu refuser à la mémoire d'un si grand homme l'honneur de notre approbation, & le témoignage de notre estime, dont il a reçu pendant sa vie des marques assez éclatantes, pour accorder à ses amis après sa mort ce témoignage qu'ils nous demandent. Nous confessons donc, que sa réputation & ses écrits nous donnérent autrefois envie de le connoître: Que ce desir nous fit employer le credit du Sieur Chanut, alors Ambassadeur ordinaire de France, en notre Cour, pour le disposer à nous donner cette satisfaction: Que l'amitié intime qui étoit entre ces deux excellens hommes, & celle que le Sieur Chanut avoit pour nous, le fit travailler heureusement à notre dessein, & le disposa à quitter son hermitage pour nous venir trouver. Ce qu'il fit, & il fut reçu de nous avec tous les honneurs & témoignages d'estime, que nous avons cru convenir à sa personne & à son mérite; & l'ayant disposé à faire quelque séjour dans notre Cour, nous voulûmes recevoir d'un si bon Maître quelque teinture de la Philosophie & des Mathématiques, et nous avons employé les heures de notre loisir à cette agréable occupation, autant que nos grandes & importantes affaires le pouvoient permettre. Cependant nous eûmes la douleur de nous voir privé[e]s par la mort d'un si grand & si illustre Maître, à qui nous avons voulu donner cette marque de notre estime & bienveillance; & nous certifions même par ces présentes, qu'il a beaucoup contribué à notre glorieuse conversion, & que la Providence s'est servie de lui, & de notre illustre ami le Sieur Chanut, pour nous en donner les premiéres lumiéres; sa grace & sa miséricorde achevérent après à nous faire embrasser la Religion Catholique, Apostolique & Romaine, que ledit Sieur Descartes a toujours constamment professée, & dans laquelle il est mort avec toutes les marques de la vraie piétié, que notre Religion exige de tous ceux qui la professent. En foi de quoi nous avons signé ces présentes, & y avons fait apposer notre Sceau Royal. Fait à Hambourg, le 30. d'Août 1667. CHRISTINE ALEXANDRE. Mr. Santini.

English translation (my own):

KRISTINA ALEXANDRA, QUEEN.
We hereby make known that We have been entreated to honour with a mark of esteem the memory of the late Sir Descartes, who has justly acquired the title of a great philosopher of our century. We did not wish to refuse to the memory of such a great man the honour of Our approval and the testimony of Our esteem, from which he received from Us during his life marks brilliant enough to bestow on his friends after his death this testimony that they ask of Us. We therefore confess that his reputation and his writings once made Us want to know him, that this ... used .............. Chanut, then ordinary ambassador of France in Our court, to dispose him to give Us that satisfaction which the intimate friendship which was then still between these two excellent men, and that which Sir Chanut had for Us, made him work happily on Our plan, and disposed him to leave his hermitage to come and find Us, which he did, and he was received by Us with all the honours and testimonies of esteem that We believed to suit his person and his merit; and, having prepared him for some stay in our court, We wished to receive from such a good Master some tincture of philosophy and mathematics, and We employed the hours of Our leisure in this pleasant occupation. ........ just as long as our great and important applications. We could not allow, when We had the pain of seeing Ourself deprived by the death of such a great and illustrious Master, to whom We wanted to give this last mark of Our esteem and benevolence, and We even hereby certify that he contributed much to Our glorious conversion, and that the Providence of God made use of him, and of his illustrious friend, the aforesaid Sir Chanut, to give Us the first lights that His grace and mercy afterwards made Us embrace the Apostolic Roman Catholic religion, which the said Sir Descartes always constantly professed, and in which he died with all the marks of the true pity which our religion demands of all those who profess it. In faith of ... We have .......... signed and affixed Our royal seal.
Made in Hamburg, August 30, 1667.

Swedish translation of Arckenholtz's transcript (my own):

KRISTINA ALEXANDRA, Drottning.
Vi göre härmed veterligt genom detta brev att Vi, efter att ha blivit ombedda att med en aktningsstämpel hedra minnet av framlidne monsieur Descartes, som med rätta förvärvat titeln vårt århundrades store Filosof, har Vi inte velat vägra att minnet av en sådan stor man hedern av Vårt bifall och vittnesbördet om Vår aktning, varav han under sin levnad erhöll tillräckligt lysande märken, för att efter hans död ge sina vänner detta vittnesbörd som de begär av Oss. Vi erkänner därför att hans rykte och hans skrifter en gång fick Oss att vilja lära känna honom, att denna önskan fick Oss att använda krediten av monsieur Chanut, då ordinarie ambassadör för Frankrike vid Vårt hov, för att förmå honom att ge Oss denna tillfredsställelse; att den intima vänskap som var mellan dessa två utmärkta män, och den som monsieur Chanut hade för Oss, gjorde att han arbetade lyckligt för Vårt syfte och gjorde att han skulle lämna sitt eremitage för att komma och finna Oss. Detta gjorde han, och han mottogs av Oss med alla de äror och aktningsvittnesmål som Vi tyckte passade hans person och hans förtjänst; och efter att ha förberett honom att göra en kort vistelse i Vårt hov, ville Vi från en så god mästare erhålla lite tänk av filosofi och matematik, och Vi använde Våra lediga stunder i denna trevliga sysselsättning, lika mycket som Våra stora och viktiga affärer kunde tillåta det. Emellertid hade Vi smärtan att se Oss berövade genom döden av en så stor och berömd mästare, till vilken Vi ville ge detta märke av vår aktning och välvilja; och Vi intygar till och med genom detta brev att han bidrog mycket till Vår härliga omvändelse och att försynen använde honom och Vår berömde vän monsieur Chanut för att ge Oss de första ljusen därav; dess nåd och dess barmhärtighet lyckades i efterhand få Oss att anamma den katolska, apostoliska och romerska religionen, som den förutnämnde monsieur Descartes alltid ständigt bekände, och i vilken han dog med alla tecken på den sanna fromhet som vår religion kräver av alla dem som bekänner sig det. Till yttermera visso har Vi underskrivit detta brev och därtill låtit fästa Vårt Kungliga Sigill.
Gjort i Hamburg, den 30 augusti 1667.
Kristina Alexandra.
M. Santini.

English translation of Arckenholtz's transcript (my own):

KRISTINA ALEXANDRA, Queen.
We hereby let it be known by these presents that, having been requested to honour with a mark of esteem the memory of the late Monsieur Descartes, who has justly acquired the title of the great Philosopher of our century, We have not wanted to refuse to the memory of such a great man the honour of Our approval, and the testimony of Our esteem, from which he received during his lifetime sufficiently brilliant marks, to grant his friends after his death this testimony which they ask of Us. We therefore confess that his reputation and his writings once made Us want to know him, that this desire made Us use the credit of Monsieur Chanut, then ordinary ambassador of France to Our court, to dispose him to give Us this satisfaction; that the intimate friendship which was between these two excellent men, and that which the Monsieur Chanut had for Us, made him work happily for Our purpose, and disposed him to leave his hermitage to come and find Us. This he did, and he was received by Us with all the honours and testimonies of esteem which We thought suited his person and his merit; and having disposed him to make a short stay in Our court, We wanted to receive from such a good master some tincture of philosophy and mathematics, and We employed the hours of Our leisure in this pleasant occupation, as much as Our great and important affairs could allow it. However, We had the pain of seeing Ourself deprived by the death of such a great and illustrious master, to whom We wanted to give this mark of Our esteem and benevolence; and We even certify by these presents that he contributed much to Our glorious conversion, and that Providence made use of him, and of our illustrious friend Monsieur Chanut, to give Us the first lights of it; its grace and its mercy succeeded afterwards in making Us embrace the Catholic, Apostolic and Roman religion, which the aforesaid Monsieur Descartes always constantly professed, and in which he died with all the marks of the true piety which our religion requires of all those who profess it. In witness whereof, We have signed these presents and have had Our Royal Seal affixed thereto.
Done in Hamburg, this 30th of August 1667.
Kristina Alexandra.
M. Santini.


Above: Kristina.


Above: René Descartes.

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