Tuesday, March 23, 2021

Kristina's letter to Pierre Bourdelot, dated February 1665

Sources:

Bibliothèque interuniversitaire (Montpellier); Manuscrits de la reine Christine; Lettere della regina ai suoi ministri; Lettere al signore Bourdelot; Christine de Suède à Bourdelot, Rome, février 1665 (digitisation pages 93v-94r to 94v-95r)


Christine (1626-1689 ; reine de Suède), Manuscrits de la reine Christine: Lettere della regina ai suoi ministri, : , 1601-1700.

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Copyright SCDI-UPV - Collections Université de Montpellier (shelfmark H 258).

Mémoires concernant Christine, reine de Suède, volume 3, page 267, compiled and edited by Johan Arckenholtz, 1759


The letter:

n[on] fu mandata
De Rome le [...] feu[rie]r 1665 —
Je uiens de receuoir vostre Lettre du 16. du passè auec les gazettes, qui parlent de mes affaires aussi Sottement, qu'à l'ordinaire: Je me mocque pourtant de tout cela, et ceux, qui les font parler, me font pitié, quelque mine qu'ils fassent, ils Sçauent aussi bien que Moy, qu'il n'y a personne en Suede assez grand, ny assez puissant pour pouuoir me donner permission d'y reto[u]rner, car ils sçauent que Je ne puis la demander qu'à moy mesme, ny la recevoir que de Moy mesme. Cependant l'on Se console en donnant des fariboles aux peuples de l'inutile despence, que l'on a fait en Suede pour me faire du mal; Jl est vray que l'on m'a donnè la libertè de l'exercice de la Religion pour quand il me plairà de la prendre en ce Pays la, et que l'on m'a donnè ce priuilege auec beaucoup d'affection malgrè ceux, qui ont despendu de l'argent pour mé l'empescher. De Vous dire asteur Si J'iray en Suede, ou non, c'est de quoy Je ne Vous ne rendray pas conte, Jl me Suffit de Vous asseurer que pour y aller, ou pour n'y aller pas, Je n'ay à faire de personne, et que Je me mocque fort de touts ceux, qui connoisent mal mon courage et leur foiblesse.
Pour
Mr. lAbbe Bourdelot

With modernised spelling:

Non fu mandata.
De Rome, le [...] février 1665. —
Je viens de recevoir votre lettre du 16 du passé, avec les gazettes qui parlent de mes affaires aussi sottement qu'à l'ordinaire. Je me moque pourtant de tout cela, et ceux qui les font parler me font pitié. Quelque mine qu'ils fassent, ils savent aussi bien que moi qu'il n'y a personne en Suède assez grand, ni assez puissant pour pouvoir me donner permission d'y retourner, car ils savent que je ne puis la demander qu'à moi-même, ni la recevoir que de moi-même.

Cependant, l'on se console en donnant des fariboles aux peuples de l'inutile dépense que l'on a fait en Suède pour me faire du mal. De vous dire à cette heure si j'irai en Suède ou non, c'est de quoi je ne vous rendrai pas compte. Il me suffit de vous assurer que pour y aller ou pour n'y aller pas, je n'ai à faire de personne et que je me moque fort de tous ceux qui connaissent mal mon courage et leur faiblesse.
Pour Monseigneur l'abbé Bourdelot.

Arckenholtz's transcript of the letter:

De Rome le ... Février 1665.
Je viens de recevoir votre Lettre du 16. du passé, avec les Gazettes qui parlent de mes affaires aussi sottement qu'à l'ordinaire. Je me moque pourtant de tout cela, & ceux qui les font parler, me font pitié. Quelque mine qu'ils fassent, ils savent aussi bien que moi, qu'il n'y a personne en Suède assez grand, ni assez puissant pour pouvoir me donner permission d'y retourner; car ils savent que je ne puis la demander qu'à moi-même, ni la recevoir que de moi-même. Cependant on se console en donnant des fariboles aux peuples de l'inutile dépense que l'on a fait en Suède pour me faire du mal. De vous dire à cette heure si j'irai en Suède ou non, c'est de quoi je ne vous rendrai pas compte. Il me suffit de vous assurer, que pour y aller, ou pour n'y aller pas, je n'ai à faire de personne, & que je me moque fort de tous ceux qui connoissent mal mon courage, & leur foiblesse.

English translation (my own):

Rome, February 1665.
I have just received your letter of the 16th of last months, with the gazettes which speak of my affairs as stupidly as usual. Yet I don't care about all that, and those who make them talk pity me. No matter how much they look, they know as well as I do that there is no one in Sweden great enough or powerful enough to give me permission to go back, because they know I can't ask for it from myself, nor to receive it except from myself. However, one consoles oneself by giving the people nonsense for the useless expenditure that has been made in Sweden to hurt me. To tell you at this hour whether I will go to Sweden or not, that is what I will not report to you. It is enough for me to assure you that to go there or not to go there, I don't have to make anybody, and that I make fun of all those who know badly my courage, and their weakness.

Swedish translation of the original (my own):

Detta skickades inte.
Från Rom, den [...] februari 1665. —
Jag har just fått Ert brev av den 16 i förra månaden, jämte de tidningar som talar om mina angelägenheter lika dumt som vanligt. Men jag hånar allt detta, och de som får dem att tala får mig att tycka synd om dem. Vad de än gör så vet de lika väl som jag att det inte finns någon i Sverige som är tillräckligt stor eller kraftfull för att kunna ge mig tillåtelse att återvända dit, för de vet att jag bara kan be mig själv om den och jag kan bara få den från mig själv.

Emellertid tröstar man sig med att berätta för folket om de värdelösa utgifterna som gjordes i Sverige för att skada mig. Att vid det här laget berätta om jag skall resa till Sverige eller inte, det är det jag inte kommer att redogöra för. Det räcker för mig att försäkra Er att att gå dit eller inte gå dit, jag har inte med någon att göra och att jag hånar alla dem som inte känner till mitt mod och deras svaghet.
För monseigneur l'abbé Bourdelot.

English translation of the original (my own):

This was not sent.
From Rome, February [...] 1665. —
I have just received your letter of the 16th of last month, along with the gazettes which speak of my affairs as foolishly as usual. However, I mock all this, and those who make them talk make me feel sorry for them. Whatever mien they make, they know as well as I do that there is no one in Sweden great enough or powerful enough to be able to give me permission to return there, because they know that I can only ask myself for it, and I can only receive it from myself.

In the meantime, one consoles oneself by telling the people about the useless expenditure that was made in Sweden to harm me. To tell you at this time whether I will go to Sweden or not, that is what I will not give you an account of. It is enough for me to assure you that to go there or not to go there, I do not have to do with anyone and that I mock all those who do not know my courage and their weakness.
For Monseigneur l'abbé Bourdelot.


Above: Kristina.


Above: Pierre Bourdelot.

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