Wednesday, August 21, 2019

Kristina's letter to Hugo Grotius' widowed wife Maria van Reigersberch, dated August 2/12 (New Style), 1648

Hugo Grotius was a Dutch jurist and philosopher who laid the foundations for international law based on natural law. He was born in Delft and studied at Leiden University; and he was imprisoned at Loevestein Castle for his involvement in the intra-Calvinist disputes of the Dutch Republic, but escaped in a chest of books and lived in exile in France. Grotius was one of Kristina's favourite authors, and she/he/they asked him to come to Sweden to be her/his/their librarian, but he passed away in Rostock, Germany after a shipwreck during the trip in 1645. Kristina wrote this letter three years later to his widow, Maria van Reigersberch.

Sources:

Hugo de Groots Nederlandtsche jaerboeken en historien, volume 1, page 3, published by the widow of Joannes van Someren, Abraham Wolfgange, and Hendrik and Dirk Boom, 1681


Mémoires concernant Christine, volume 1, page 79, Johan Arckenholtz, 1751


Lettres choisies de Christine, reine de Suède à Descartes, Gassendi, Grotius, Pascal, Bayle, volume 1, pages 25 to 27, Hardi Filocrate, 1760

https://books.google.com/books?id=_hQPAAAAQAAJ&printsec=frontcover#v=onepage&q&f=false

Drotning Christinas Arbeten och Märkwärdigheter, volume 1, page 120, translated by Carl Christoffer Gjörwell, 1760


The letter:

MADAME,
J'ay appris de vostre lettre du 16. Juillet, comme quoy mon Ambassadeur a exécuté les ordres, que je luy avois donné touchant les livres de feu Monsieur Grotius vostre Mary; & que nonobstant les offres, que des autres avoyent faictes, pour s'en rendre possesseurs, vous avés eu plus de consideration pour mes desirs, que pour les avantages, que l'on vous faisoit esperer de ce costé là. J'advouë, que dans le plaisir, que je prens à la lecture des bons autheurs, je suis tellement amoureuse des escrits de Monsieur Grotius, que je ne m'estimerois pas contente, si je me voyois descheuë de l'esperance de les associer à ma Bibliotheque. Mon Ambassadeur vous peut avoir dict une partie de la haute estime, que je fais de son admirable intelligence, & des bons services qu'il m'a rendu: mais il ne sçauroit vous exprimer parfaictement à quel poinct son souvenir m'est cher, & les effects de ses travaux considerables. Que si l'or & l'argent pouvoyent contribuer quelque chose à rachepter une si belle vie, il n'y auroit rien en mon pouvoir, que je n'employasse de bon cœur pour cet effect. Jugez de là, que vous ne sçauriez mettre ses beaux monumens & reliques entre des mains, dont ils soyent mieux receus & traictez, que les miennes: & puisque la vie de leur autheur m'a esté si utile, ne souffrez pas, que sa mort me prive entierement des fruicts de ses illustres peines. J'entens, qu'avec les livres, que d'autres ont faicts, vous me fassiez tenir tous ses memoires manuscripts & extraicts, suivant la promesse, que vous m'en faites dans vostre lettre. Vous ne me sçauriez jamais mieux tesmoigner vostre bonne volonté, qu'en ce rencontre, & j'ay, Dieu mercy, dequoy le recognoistre, & vous en recompenser, ainsi que mon Ambassadeur vous donnera à entendre plus particulierement, auquel me remettant, je prie Dieu, qu'il vous maintienne en sa saincte grace.
CHRISTINE.
à Stocholme ce
12. d'Aoust, 1648.

With modernised spelling:

Madame,
J'ai appris de votre lettre du 16 juillet comme quoi mon ambassadeur a exécuté les ordres que je lui avais donné touchant les livres de feu Monsieur Grotius, votre mari, et que, nonobstant les offres que des autres avaient faites pour s'en rendre possesseurs, vous avez eu plus de considération pour mes désirs que pour les avantages que l'on vous faisait espérer de ce côté-là. J'avoue que dans le plaisir que je prends à la lecture des bons auteurs, je suis tellement amoureuse des écrits de Monsieur Grotius que je ne m'estimerais pas contente si je me voyais déchue de l'espérance de les associer à ma bibliothèque. Mon ambassadeur vous peut avoir dit une partie de la haute estime que je fais de son admirable intelligence et des bons services qu'il m'a rendu, mais il ne saurait vous exprimer parfaitement à quel point son souvenir m'est cher et les effets de ses travaux considérables. Que si l'or et l'argent pouvaient contribuer quelque chose à racheter une si belle vie, il n'y aurait rien en mon pouvoir que je n'employasse de bon cœur pour cet effet. Jugez de là que vous ne sauriez mettre ses beaux monuments et reliques entre des mains, dont ils soient mieux reçus et traités que les miennes; et puisque la vie de leur auteur m'a été si utile, ne souffrez pas que sa mort me prive entièrement des fruits de ses illustres peines. J'entends qu'avec les livres que d'autres ont faits, vous me fassiez tenir tous ses mémoires manuscrits et extraits, suivant la promesse que vous m'en faites dans votre lettre. Vous ne me sauriez jamais mieux témoigner votre bonne volonté qu'en ce rencontre, et j'ai, Dieu merci, de quoi le reconnaître et vous en recompenser, ainsi que mon ambassadeur vous donnera à entendre plus particulièrement auquel me remettant. Je prie Dieu, qu'il vous maintienne en sa sainte grâce.
Christine.
à Stockholm, ce 12 d'août 1648.

Arckenholtz's transcript of the letter (he corrected Kristina's grammar and spelling):

Madame. J'ai appris de votre lettre du 16 Juillet, comme quoi mon Ambassadeur a exécuté les ordres que je lui avois donné touchant les Livres de feu Monsieur Grotius, votre mari; & que non-obstant les offres, que d'autres avoient faites, pour s'en rendre possesseurs, vous avez eu plus de considération pour mes desirs, que pour les avantages, que l'on vous faisoit espérer de ce côté-là. J'avouë, que dans le plaisir, que je prens à la lecture des bons Auteurs, je suis tellement amoureuse des écrits de Monsieur Grotius, que je ne m'éstimerois pas contente, si je me voïois déchuë de l'espérance de les associer à ma Bibliothèque; Mon Ambassadeur vous peut avoir dit une partie de la haute estime, que je fais de son admirable intelligence, & des bons services qu'il m'a rendus. Mais il ne sauroit vous exprimer parfaitement à quel point son souvenir m'est cher, & les effèts de ses travaux considérables. Que si l'or & l'argent pouvoient contribuer quelque chose à racheter une si belle vie, il n'y auroit rien en mon pouvoir que je n'emploïasse de bon cœur pour cet effèt. Jugez de là, que vous ne sauriez mettre ses beaux monumens & reliques entre des mains, dont ils soïent mieux reçus & traités, que les miennes; & puisque la vie de leur Auteur m'a été si utile, ne souffrez pas que sa mort me prive entierement des fruits de ses illustres peines. J'entens, qu'avec les Livres, que d'autres ont faits, vous me fassiez tenir tous ses Mémoires Manuscrits & Extraits, suivant la promesse que vous me faites dans votre lettre. Vous ne me sauriez jamais mieux témoigner votre bonne volonté, qu'en ce rencontre, & j'ai, Dieu merci, de quoi le reconnoître, & vous en recompenser; Ainsi que mon Ambassadeur vous donnera à entendre plus particulierement, auquel me remettant, je prie Dieu, qu'il vous maintienne en sa sainte grace.
Christine.
à Stockholm ce 12
d'Aout 1648.

Filocrate's transcript of the letter:

Madame, j'ai apris par votre Lettre, que mon Ambassadeur a éxécuté mes ordres touchant les livres de feu M. Grotius, votre mari, & je sçais que malgré les offres que d'autres personnes vous avoient faites pour les acquérir tous, vous avez eu plus de considération pour moi, que pour les avantages que l'on vous faisoit espérer de ce côté là. Je vous avouë avec sincérité, que dans le plaisir que je goûte en lisant les bons auteurs, je suis tellement amoureuse des écrits de M. Grotius, que je ne me croirois pas contente, si je me voyois frustrée de l'avantage de les placer tous dans ma bibliothéque. Mon Ambassadeur vous aura dit, sans doute, combien est grande l'estime & l'opinion que j'ai de son sçavoir, & combien je prise les services qu'il m'a rendus. Mais il ne sçauroit, ni il ne pourroit vous exprimer parfaitement à quel point son souvenir m'est cher, & que si par l'or & l'argent on pouvoit racheter une si belle vie, il n'y auroit rien en mon pouvoir que je n'employasse de bon cœur à cet effet. Jugez de là, que vous ne sçauriez mettre ses beaux monumens & ses précieuses reliques entre des mains, dont ils soient mieux reçus & traités que de miennes, & puisque la vie de leur auteur m'a été si utile, ne souffrez pas, belle Dame, que sa mort me prive entiérement de ses illustres travaux & de ses veilles philosophiques. J'entens qu'avec ses livres imprimés, vous me fassiez tenir tous ses Mémoires, Manuscrits, & Extraits, suivant votre derniére promesse. Vous ne sçauriez mieux ne témoigner votre bonne volonté, qu'en cette occasion, & j'ai, Dieu merci, de quoi la reconnoître & vous en récompenser, ainsi que mon Ambassadeur vous le donnera à entendre plus particuliérement. Je prie Dieu, qu'il vous maintienne en sa sainte grace. CHRISTINE.
A Stockholm, ce 12. Août 1648.

Dutch translation of the original (by Mrs. van Someren, Mr. Wolfgange and the Boom brothers):

ME-VROU.
Ik heb uyt uwen brief van den 16. van Hoymaendt verstaen, hoe mijnen Gesant heeft uytgevoert de beveelen, die ik hem gegeeven hadt, raekende de boeken van wijlen mijn Heer de Groot, uwen man; en dat ghy, onaengesien de aenbiedinghen u gedaen van andere, om die in hunne handen te kryghen, meer in acht genoomen hebt het vernoeghen van mijne begeerten, als de voordeelen, die men u van die kant deede hoopen. Ik beken, dat in het vermaek dat ik scheppe in 't leesen van goede schryvers, ik dermaeten op de schriften van mijn heer De Groot verliest ben, dat ik my niet en soude vernoeght houden, indien ik my vervallen sagh van de hoop om die te konnen plaetsen in mijne boekerye. Mijnen Gesant sal u mooghelijk verhaelt hebben een gedeelte van de hooghe achtingh, waer in by my sijn sijn wonderlijk verstant, en de goede diensten, die hy my heeft beweesen: maer hy soude u niet volkoomentlijk konnen uytdrukken, hoe verre sijn geheughen my dierbaer is, en in wat weerde ik houde de vrughten sijnes arbeidts. En in der daet, indien goudt of silver yets konden by brenghen, om soo doorluchten leeven weederom te koopen, in mijn vermooghen soude niets sijn, 't gheen ik niet van herten ten dien eynde besteeden soude. Oordeelt hier uyt, dat ghy die schoone gedenkschriften en ooverblijfselen in geen beeter handen soudt konnen stellen, of van welke sy beeter souden ontfanghen en gehandelt worden, als van de mijne: en dewijl my het leeven van haeren schryver soo dienstigh geweest is; gedoogh niet dat sijne doodt my t' eenemael vervoere van de vrughten van sijnen doorluchten arbeidt. Ik verstae, dat neevens de boeken van andere, gy my sult doen hebben alle sijne geschreeve memorien en extracten, volghens de belofte die gy my doet in uwen brief. Nimmer soudt gy my beeter konnen betuyghen uwe goede geneegenheit, als by dit voorval, en ik heb, Godt dank, waer meede het te erkennen, en u te beloonen, gelijk mijnen Gesant u breeder sal te kennen geeven, waer toe my verlaetende, bidde ik Godt dat hy u vorder wil behouden in sijne heylighe bescherminghe.
CHRISTINE.
Stokholm, den 12. van
Oegstmaendt, 1648.

Swedish translation of the original (by Gjörwell):

Madame.
Jag ser af Edert sista bref af den 16 Jul. at min Ambassadeur efterkommit den honom updragne befalning, angående Eder Saliga Mans, Hr. Grotii böcker, och at, oagtat de ombud, som andra gjort, för at blifwa ägare af de samma, hafwen I dock hälre welat härwid hafwa afseende på min begäran at få tilhandla mig dem, än på de förmåner, som andra, i samma afsigt, lofwat. Jag tilstår gerna, at, såsom jag finner et särdeles nöje i goda Författares läsande, jag i synnerhet är så särdeles intagen af Herr Grotii Skrifter, at jag ej skulle wara fullkomligt nöjd, om jag såge mig bedragen i mit hopp, at få med dem öka min Boksamling. Min Ambassadeur lärer kunna betyga för Eder en del af den högagtning, som jag hyser för hans förträffeliga insigter och des trogna mig bewista tjenster; men aldrig kan han fullkomligen uttrycka, huru kärt hans minne är för mig, och huru stort wärde jag sätter på frugten af hans ansenliga förrätningar. Skulle derföre hans älskwärda lif kunna återköpas med guld och silfwer, så skulle ock ingen ting i mit wåld wara mig så kärt, som jag icke med bästa hjerta därtil skulle anwända. Döm nu härutaf sjelf, om I skullen kunna anförtro hans wackra efterlåtenskap och snilles lämningar i bättre händer än mina, och åt någon som hälre skulle emottaga och bewara dem, än jag; och då deras Författare i lifstiden warit mig til så mycken nytta, så tillåten intet, at jag genom hans berömwärda möda. Min mening är derföre, at jag tillika med de böcker, som andra författat, får alla hans handskrifter och gjorda utdrag, efter det i Edert sista bref mig gifna löfte. I kunnen aldrig i någon ting så mycket wisa mig Eder beredwillighet, som i denna saken; och är jag, Gudi lof, i stånd, at derföre betyga min erkänsla och at belöna Eder, hwarom min Ambassadeur ytterligare skal gifwa Eder tilkänna, och hwilken jag mig härutinnan åberopar. Jag beder Gud, at han ständigt bewarar Eder.
CHRISTINA.
Stockholm, d. 12 Aug. 1648.

Swedish translation of the original (my own):

Madam,
Jag fick veta av Ert brev av den 16 juli att min ambassadör har verkställt de befallningar jag givit honom angående böckerna av den salige herr Grotius, Er man, och att Ni, trots de erbjudanden som andra hade gjort att Ni skulle bli dess innehaverska, hade större hänsyn för mina önskningar än för de fördelar man förleddes att hoppas på i den riktningen. Jag erkänner, att jag i det nöje jag tar av att läsa goda författare är så förälskad i herr Grotii skrifter att jag inte skulle anse mig lycklig om jag såg mig berövad hoppet att förknippa dem med mitt bibliotek. Min ambassadör kan mycket väl ha berättat för Er om en del av den höga aktning jag har för hans beundransvärda intelligens och de goda tjänster han har gjort mig, men han kunde inte helt uttrycka för Er hur kärt hans minne är för mig och effekterna av hans betydande arbetsinsatser. Om guld och silver kunde bidra med något för att återlösa ett så vackert liv, skulle det inte finnas något i min makt som jag inte gärna skulle använda för det. Bedöm därifrån att Ni inte kunde lägga hans stora monument och reliker mellan händer, varigenom de tas emot och behandlas bättre än mina; och eftersom deras författares liv har varit så nyttigt för mig, låt inte hans död helt beröva mig frukterna av hans lysande arbete. Jag menar att Ni med de böcker som andra har gjort skickar mig alla hans memoarer, manuskript och utdrag, enligt det löfte Ni gav mig i Ert brev. Ni skulle aldrig kunna visa mig Er goda vilja bättre än i detta möte, och jag har, Gudi lov, medel att erkänna den och att belöna Er för det, som min ambassadör skall giva Er att förstå mer specifikt. Anförtroende mig därtill, ber jag till Gud att han må bevara Er i sin heliga nåd.
Kristina.
Stockholm, den 12 augusti 1648.

English translation of Filocrate's version (my own):

Madame, I have learned from your letter that my ambassador has executed my orders concerning the books of the late Mr. Grotius, your husband, and I know that, in spite of the offers made by other persons to acquire them all, you you have had more consideration for me than for the advantages you were expecting from that side. I confess with sincerity, that in the pleasure I enjoy reading good authors, I am so much in love with Mr. Grotius' writings that I would not think myself happy if I were frustrated with the advantage of placing them all in my library. My ambassador will have told you, no doubt, how great is the esteem and opinion I have of his knowledge, and how much I take the services he has rendered me. But he would not know, nor could he express to you perfectly how much his memory is dear to me, and that if gold and silver could redeem such a good life, there would be nothing in my power that I would not use for that purpose, in good heart. Judge from there that you would not be able to put his great monuments and precious relics in your hands, by which they are better received and treated than mine, and since the life of their author was so useful to me, do not allow, beautiful Lady, that his death should deprive me entirely of his illustrious labours and his philosophical vigils. I understand that with his printed books, you have all his memoirs, manuscripts and excerpts, according to your last promise. You would be better able to testify your good will than on this occasion, and I have, thank God, enough to acknowledge and reward you for it, as my ambassador will give you to hear it more particularly. I pray to God that He will keep you in His holy grace. KRISTINA.
From Stockholm, August 12, 1648.

English translation of the original (my own):

Madame,
I learned from your letter of July 16 that my ambassador has executed the orders I had given him concerning the books of the late Mr. Grotius, your husband, and that notwithstanding the offers that others had made to become its possessors, you had more consideration for my desires than for the advantages you were led to hope for in that direction. I confess that in the pleasure I take in reading good authors, I am so in love with the writings of Mr. Grotius that I would not consider myself happy if I saw myself deprived of the hope of associating them with my library. My ambassador may well have told you about part of the high esteem I have for his admirable intelligence, and the good services he has rendered me, but he could not fully express to you how dear his memory is to me, and the effects of his considerable labours. If gold and silver could contribute anything to redeem such a beautiful life, there would be nothing in my power that I would not willingly employ to that effect. Judge from there that you could not put his great monuments and relics between hands, by which they are better received and treated than mine; and since the life of their author has been so useful to me, do not allow his death to deprive me entirely of the fruits of his illustrious labours. I mean that, with the books that others have made, you send me all his memoirs, manuscripts and extracts, according to the promise you made to me in your letter. You would never be able to show me your good will better than in this meeting, and I have, thank God, the means to recognise it, and to reward you for it, as my ambassador will give you to understand more particularly. Entrusting myself to this, I pray to God that He keep you in His holy grace.
Kristina.
Stockholm, August 12, 1648.


Above: Kristina.


Above: Hugo Grotius (1583-1645).

No comments:

Post a Comment