Monday, August 5, 2019

Kristina's letter to Chanut (APOCRYPHAL)

Kristina wrote this letter to the French ambassador Pierre Chanut.

Source:

Lettres secrètes de Christine, Reine de Suède, page 21, published by the Cramer Brothers, 1761


The letter:

Parmi le grand nombre d'amans qu'on me propose de tous côtés, & qui se tourmentent inutilement, le seul qui pourroit me convenir & me plaire, seroit mon cousin Charles Gustave, parce qu'il a bravoure & générosité en partage.

J'ai une antipathie si grande pour le mariage, que si le Roi de l'univers vouloit déposer à mes pieds son sceptre & sa couronne, quelque galant qu'il fût, & quelque bonne mine qu'il eût d'ailleurs, je refuserois de l'épouser. Jugez après cela si Christine, qui aime sa liberté plus que sa vie, ira s'enchaîner de gaieté de cœur aux caprices tyranniques d'un mari, c'est-à-dire d'un despote. Non, non, j'étois enfant lorsque je promis à mon cousin de l'épouser: à présent je suis grande fille, & ne veux point signer un engagement de cœur; je le romprois trop tôt; j'aime mieux lui donner ma couronne que de l'épouser. Ce sera une riche présent que je me réserve de faire à la la Suéde, en lui donnant un si sage Prince pour la gouverner.

La liberté & la Philosophie sont deux belles que je caresse tour-à-tour, & qui me charment. D'autres choses me chatouillent plus vivement que les fades plaisirs du mariage.

La Suéde devroit me laisser tranquille sur cet article, sans quoi, un beau matin, ma mauvaise humeur femelle & mes boutades philosophiques me prendront, & je la planterai là brusquement. Messieurs les importuns de mon pays se gouverneront comme ils pourront. Je suis lasse de leurs remonstrances & de leurs généreux conseils. Les fots, toujours indécis, écoutent, hésitent: les remonstrances sont leurs alimens. L'homme éclairé consulte quelquefois, médite sans cesse, découvre & opére seul.

Les maris de tout âge & de toutes conditions, que la Suéde me propose chaque jour, me déplaisent mortellement. Me voilà mariée à la Philosophie, & mon étoile veut que je n'aie d'autre mari titré qu'elle.

N'approuvez-vous pas mon choix? Si j'avois le malheur d'épouser le Prince Charles mon cousin, vû la répugnance naturelle que j'ai pour le mariage, il naîtroit plûtôt de moi un Néron qu'un Auguste. Le beau présent que je ferois à mon pays!

English translation (my own):

Among the great number of lovers proposed to me from all sides, and who are tormenting themselves uselessly, the only one who could suit me and please me would be my cousin Karl Gustav, because he has bravery and generosity in sharing.

I have so great an aversion to marriage, that if the king of the universe wished to lay at his feet his scepter and his crown, no matter how gallant he was and how good-looking he was besides, I'd refuse to marry him. Judge after this if Kristina, who loves her freedom more than her life, will go and be gladly linked to the tyrannical caprices of a husband, that is to say, a despot. No, no, I was a child when I promised my cousin I'd marry him; now I am a big girl, and do not want to sign a commitment of the heart; I break it too soon; I'd prefer to give him my crown than to marry him. It will be a rich present which I reserve to make to Sweden, by giving her such a wise Prince to govern her.

Liberty and philosophy are two beauties that I caress turn by turn, and that charm me. Other things tickle me more than the bland pleasures of marriage.

Sweden should leave me alone on this article, otherwise, one fine morning, my female bad temper and my philosophical jokes will take me, and I will plant her there abruptly. The gentlemen, the nuisances of my country, will govern themselves as they can. I am tired of their remonstrances and their generous counsels. Those people, always undecided, listen, hesitate: the remonstrances are their food. The enlightened man sometimes consults, meditates incessantly, discovers and operates alone.

Those husbands of all ages and conditions, whom Sweden offers me every day, do not please me. I am married to philosophy, and my star wants me to have no other husband than that.

Do you not approve of my choice? If I had the misfortune of marrying Prince Karl, my cousin, seeing the natural repugnance I have for marriage, I could easily give birth to a Nero rather than an Augustus. The beautiful present that I would make for my country!


Above: Kristina.



Above: Karl Gustav.

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