Source:
Riksarkivet, pages 252 to 253/257 in Brev till Kungl. M:t; Residenten Antoine de Courtin; Ordinarie beskickningar 1625-1806; Svenska beskickingars till Frankrike brev och arkiv 1625-1806; Diplomatica Gallica 1542-1809
The letter excerpt:
Sire
... M. le Cardinal S'estant teû, J'entray en matiere et luy dis que J'auois attendu Son Em:ce auec Jmpatience pour receuoir ses derniers commandem:ts, ayant ordre reïteré de Vostre Majesté de partir. Elle Se mit Jncontinent Sur Son Serieux; Me dit qu'il ne l'empeschoit pas; Que je pouuois m'addresser à M. le Comte de Brienne pour cela; Que luy mesme escrivoit toutes choses à V. M; Qu'il ne Sçauoit pas Si J'auois mal entendu, lors qu'il S'en estoit expliqué à moy ne Sçachant peut estre pas bien parler François (Jl n'y a homme dans le Royaume qui le parle Si bien) Mais que j'auois escrit des choses estranges à Vostre Majesté; Et Qu'il auoit dict que tous les Suedois estoient des Chiens; Que Si ce malheur luy estoit arriué, jl le faudroit mettre aux petites maisons; Qu'ayant aquis quelque reputation parmy le monde, Jl en Seroit Jndigne S'il estoit capable de ces extrauagances; Qu'il auoit tousjours parlé auec respect de V. M. premierement parce que c'estoit Vn Roy, Et qu'il Sçait ce qu'il doit aux Roys, Et Secondement parce que c'estoit Vn grand Roy remply de merite & de hautes qualitéz, dont Jl auoit toute Sa Vie esté partisan: Que je persuadois Vostre Majesté, que pour obtenir quelque chose de M. le Cardinal Jl faloit luy faire peur; Que Dieu mercy les Affaires du Roy Son maistre ny luy mesme n'estoit pas en estat de craindre; Que au contraire Si on eut d'humeur à faire les choses que nous demandons, On S'en retiendroit à cause de cette Violence Seule; Que j'estois françois et pouuois entendre ça & là quantité de mal-Jntentionéz qui peuuent me donner de mauuaises Jmpressions: Que je menaçois que le Roy mon maistre S'accommoderoit auec la maison d'Austriche, qu'il estoit le maistre, que Jl Jugeoit que l'amitié de la france ne luy fust pas necessaire, Jl en pouuoit Vser comme bon luy Semblent Que le Roy tres chrestien auroit cet auantage de ne luy auoir pas donné Sujet; Que je Sçauois que luy auoit genereusement fourny 400/m Escus; Qu'ayant tesmoigné desirer que la france gratiffiast aussy la Reine Christine, jl luy auoit faict payer 80/m Escus; Qu'Enfin Je donnois de tres mauuais conseilz à Vostre Majesté; Que je le fesois croyant de la bien Seruie; Qu'il loüoit mon Zele, et prioit Dieu que Vostre Majesté S'en trouuast bien; Qu'on l'auoit bien auerty que je le brouillerois auec Vostre Majesté &c. ...
de V:re Majesté.
Le tres humble tres obeïssant & tres
fidele Sujet
De Courtin
De Fontainebleau le 9/19
Septembre 1658.
With modernised spelling:
Sire,
... M. le cardinal s'étant tu, j'entrai en matière et lui dis que j'avais attendu Son Éminence avec impatience pour recevoir ses derniers commandements, ayant ordre réitéré de Votre Majesté de partir. Elle se mit incontinent sur son sérieux, me dit qu'il ne l'empêchait pas, que je pouvais m'adresser à M. le comte de Brienne pour cela, que lui-même écrivait toutes choses à Votre Majesté; qu'il ne savait pas si j'avais mal entendu lorsqu'il s'en était expliqué à moi, ne sachant peut-être pas bien parler français (il n'y a homme dans le royaume qui le parle si bien), mais que j'avais écrit des choses étranges à Votre Majesté; et qu'il avait dit que tous les Suédois étaient des chiens.
... M. le cardinal s'étant tu, j'entrai en matière et lui dis que j'avais attendu Son Éminence avec impatience pour recevoir ses derniers commandements, ayant ordre réitéré de Votre Majesté de partir. Elle se mit incontinent sur son sérieux, me dit qu'il ne l'empêchait pas, que je pouvais m'adresser à M. le comte de Brienne pour cela, que lui-même écrivait toutes choses à Votre Majesté; qu'il ne savait pas si j'avais mal entendu lorsqu'il s'en était expliqué à moi, ne sachant peut-être pas bien parler français (il n'y a homme dans le royaume qui le parle si bien), mais que j'avais écrit des choses étranges à Votre Majesté; et qu'il avait dit que tous les Suédois étaient des chiens.
Que, si ce malheur lui était arrivé, il le faudrait mettre aux petites maisons, qu'ayant aquis quelque réputation parmi le monde, il en serait indigne s'il était capable de ces extravagances; qu'il avait toujours parlé avec respect de Votre Majesté, premièrement parce que c'était un roi et qu'il sait ce qu'il doit aux rois, et, secondement, parce que c'était un grand roi rempli de mérite et de hautes qualités, dont il avait toute sa vie été partisan.
Que je persuadais Votre Majesté que, pour obtenir quelque chose de M. le cardinal, il fallait lui faire peur; que, Dieu merci, les affaires du roi son maître ni lui-même n'était pas en état de craindre; que, au contraire, si on eut d'humeur à faire les choses que nous demandons, on s'en retiendrait à cause de cette violence seule; que j'étais français et pouvais entendre ça et là quantité de mal-intentionnés qui peuvent me donner de mauvaises impressions.
Que je menaçais que le roi mon maître s'accommoderait avec la maison d'Autriche qu'il était le maître, qu'il jugeait que l'amitié de la France ne lui fût pas nécessaire, il en pouvait user comme bon, lui semblant que le roi très chrétien aurait cet avantage de ne lui avoir pas donné sujet; que je savais que lui avait généreusement fourni 400 000 écus; qu'ayant témoigné désirer que la France gratifiât aussi la reine Christine, il lui avait fait payer 80 000 écus; qu'enfin je donnais de très mauvais conseils à Votre Majesté; que je le faisais croyant delà bien servie; qu'il louait mon zèle et priait Dieu que Votre Majesté s'en trouvât bien; qu'on l'avait bien averti que je le brouillerais avec Votre Majesté, etc. ...
De Votre Majesté
le très humble, très obéissant et très fidèle sujet
De Courtin.
De Fontainebleau, le 9/19 septembre 1658.
Swedish translation (my own):
Min herre,
... Monsieur kardinalen, efter att ha tigat, gick jag in i saken och berättade för honom att jag hade väntat otåligt på att Hans Eminens skulle få hans sista befallningar, efter att ha upprepat order från Ers Majestät att gå. Han tog genast upp sitt allvar, berättade att det inte hindrade honom, att jag kunde kontakta greven av Brienne för detta, att han själv skrev allt till Ers Majestät; att han inte visste om jag hade hört fel när han förklarade det för mig, jag kanske inte visste hur man talade franska bra (det finns ingen man i riket som talar det så bra), men att jag hade skrivit konstiga saker till Ers Majestät; och att han hade sagt att alla svenskarna var hundar.
... Monsieur kardinalen, efter att ha tigat, gick jag in i saken och berättade för honom att jag hade väntat otåligt på att Hans Eminens skulle få hans sista befallningar, efter att ha upprepat order från Ers Majestät att gå. Han tog genast upp sitt allvar, berättade att det inte hindrade honom, att jag kunde kontakta greven av Brienne för detta, att han själv skrev allt till Ers Majestät; att han inte visste om jag hade hört fel när han förklarade det för mig, jag kanske inte visste hur man talade franska bra (det finns ingen man i riket som talar det så bra), men att jag hade skrivit konstiga saker till Ers Majestät; och att han hade sagt att alla svenskarna var hundar.
Att, om denna olycka hade hänt honom, skulle han behöva skickas till små hus, att han, efter att ha skaffat sig något rykte bland världen, skulle vara ovärdig det, om han var kapabel till dessa utsvävningar; att han alltid hade talat med respekt om Ers Majestät, för det första för att Ni var en konung och han vet vad han är skyldig konungar, och för det andra för att Ni var en stor konung full av förtjänster och höga egenskaper, som han hade varit en anhängare av hela hans liv.
Att jag övertalade Ers Majestät att det var nödvändigt att skrämma honom för att få något av monsieur kardinalen; att, Gudi lov, varken konungens angelägenheter, hans herre eller honom själv, var i något tillstånd att frukta; att tvärtom, om man var på humör att göra de saker man ber om, skulle man avstå från att göra det enbart på grund av detta våld; att jag var fransman och kunde höra här och där en massa illasinnade människor som kunde ge mig dåliga intryck.
Att jag hotade att konungen, min herre, skulle komma överens med det hus Österrike som han var herre över, att han bedömde att Frankrikes vänskap inte var nödvändigt för honom, han kunde använda den som han ville, tycks honom att den allerkristlige konungen skulle ha denna fördel av att inte ha gett honom ett undersåte; att jag visste att han generöst hade försett honom med 400,000 écus; att han, efter att ha vittnat, att han ville att Frankrike också skulle belöna drottning Kristina, hade låtit henne betala 80,000 écus; att jag slutligen gav mycket dåliga råd till Ers Majestät; att jag fick Er att tro att Ni var väl betjänad; att han prisade min iver och bad till Gud att Ers Majestät skulle må bra; att han blivit väl förvarnad om att jag skulle bråka med Ers Majestät, osv.
Ers Majestäts
ödmjukaste, lydigaste och trognaste undersåtare
De Courtin.
Från Fontainebleau, den 9/19 september 1658.
English translation (my own):
Sire,
... Monsieur the Cardinal having remained silent, I entered into the matter and told him that I had waited impatiently for His Eminence to receive his last commands, having reiterated orders from Your Majesty to leave. He immediately took up his seriousness, told me that it was not preventing him, that I could contact the Count of Brienne for this, that he himself wrote all things to Your Majesty; that he did not know if I had heard wrong when he explained it to me, perhaps I did not know how to speak French well (there is no man in the kingdom who speaks it so well), but that I had written strange things to Your Majesty; and that he had said that all Swedes were dogs.
... Monsieur the Cardinal having remained silent, I entered into the matter and told him that I had waited impatiently for His Eminence to receive his last commands, having reiterated orders from Your Majesty to leave. He immediately took up his seriousness, told me that it was not preventing him, that I could contact the Count of Brienne for this, that he himself wrote all things to Your Majesty; that he did not know if I had heard wrong when he explained it to me, perhaps I did not know how to speak French well (there is no man in the kingdom who speaks it so well), but that I had written strange things to Your Majesty; and that he had said that all Swedes were dogs.
That, if this misfortune had happened to him, he would have to be sent to small houses, that, having acquired some reputation among the world, he would be unworthy of it if he were capable of these extravagances; that he had always spoken with respect of Your Majesty, firstly because you were a king and he knows what he owes to kings, and, secondly, because you were a great king full of merit and high qualities, of which he had been a supporter all his life.
That I persuaded Your Majesty that, in order to obtain something from Monsieur the Cardinal, it was necessary to frighten him; that, thank God, neither the affairs of the King his master, nor of himself, were in any condition to be feared for; that, on the contrary, if one were in the mood to do the things one asks, one would refrain from doing so because of this violence alone; that I was French and could hear here and there a lot of ill-intentioned people who could give me bad impressions.
That I threatened that the King, my master, would come to terms with the House of Austria that he was the master of, that he judged that the friendship of France was not necessary to him, he could use it as he wished, seeming to him that the Most Christian King would have this advantage of not having given him a subject; that I knew he had generously provided him with 400,000 écus; that, having testified that he wanted France to also reward Queen Kristina, he had made her be paid 80,000 écus; that finally I gave very bad advice to Your Majesty; that I made you believe you were well-served; that he praised my zeal and prayed to God that Your Majesty would be well; that he had been well warned that I would quarrel with Your Majesty, etc. ...
Your Majesty's
most humble, most obedient and most faithful subject
De Courtin.
From Fontainebleau, September 9/19, 1658.
Above: Kristina.
Above: Pope Alexander VII.
Above: Karl Gustav.
Above: Antoine de Courtin.
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