Friday, February 9, 2024

Excerpt from resident Antoine de Courtin's letter to Karl Gustav, dated June 30/July 10 (New Style), 1658

Source:

Riksarkivet, pages 223 to 225 in Brev till Kungl. M:t; Residenten Antoine de Courtin; Ordinarie beskickningar 1625-1806; Svenska beskickingars till Frankrike brev och arkiv 1625-1806; Diplomatica Gallica 1542-1809
The letter excerpt:

Sire
... Quelque bruict ayant couru que la Reine Christine reuenoit, Je me suis enquis de bon Lieu de la verité de la chose, Et j'ay appris qu'en effect s'estant mal mise auec le Pape, Elle projette de Sortir de Rome et de S'en aller par Jcỳ en Allemagne; à ce qu'elle dit, Plusieurs choses ont produict le refroidissement du Pape. Jl s'est premierement choqué de ce qu'elle appuyoit Vn certain mariage que Santinelli qui fït le massacre de fontaïnebleau poursuiuoit auec Vne Duchesse qui est la Tante de la femme du Neueu du Pape. Jl n'a pas voulu entendre à cette Alliance et S'en est tenu fort offencé.

Avec cela la Reine estant allée loger dans le palais Mazarin qui est Vis a Vis de celuy du Pape, & S'y fesant grand bruict, Jl a desiré qu'il plust à Sa Majesté de changer de demeure n'estant pas Seant qu'à la Veuë de Sa Saincteté l'on commit plusieurs desordes. Elle n'a pas voulu entendre à cette complaisance; Et le Pape La voulant dégouster par elle mesme, Sous pretexte de Sa propre Seureté a presque enuironné le palais de la Reine de Corps-de-gardes. Á toutes ces raisons on adjoute encore qu'elle estoit sans cesse dans l'Jntrigue pour vne Entreprise Jmaginaire Sur le Royaume de Naples; Laquelle est d'autant plus chimerique que je connois Jcẏ des personnes qui ont escrit à Paris les propres Lettres que les Jtaliens luy ont Supposées pour luy faire donner dans cette Jllusion. Outre que je Scay que M. le Cardinal Sur la proposition qu'elle luy en fit, ayant escrit aux Partisans de la france dans ce païs là; luy a respondu que la chose ne leur estoit jamais tombée dans la pensée: Que Secoüant le Joug d'Espagne Jls prendroient Vn Prince de credit qui les pust maintenir dans ce changement, et non pas Vne Reine Sans Sujetz et Sans puissance: Que le Regne des femmes estoit fatal à cet Estat dans leurs histoires: Que horsmis que le Duc d'Anjou fust leur Roy, Et qu'ensuite jl eust l'appuy de la france jls ne penseroi[en]t á aucune nouueauté: non pas mesme à demander accepter le Roy tres chrestien pour leur Souuerain estant las d'estre gouuernéz par des Ministres; Et Sçachant bien qu'ils ne pourroient l'éuiter S'ils estoient Vne fois Sous la domination d'vn Prince comme le Roy de france, qui n'abandonneroit pas Ses propres Estatz pour Se donner à vne Couronne adoptée.

Dauantage le Pape S'est offencé de ce que la Reine Christine Se trouuant en Vn estat de personne priuée maintenant, traictoit neanmoins tout le monde de Souueraine; Affectoit des pointz d'honneur qui ne Sont pas receus mesme en Jtalie; Jusques là que la propre Soeur du pape l'allant Voir, Elle Luy fit donner Seulement Vn Tabouret, & prit Vn fauteuil pour elle, de mesme que la Reine en Vse en france enuers les Duchesses.

Enfin toutes ces raisons ayant aliené le Pape qui a fort bien dict qu'il estoit le maistre dans son Pays, Sa Majesté a pris resolution de quiter l'Jtalie, et en a dejà escrit de cette maniere à M. le Cardinal: mesme comme par forme de reproche Se plaignant de ce que S. E. Luy auoit conseillé ce Voyage: Que Sans Luy elle Seroit allée en Allemagne pour Ses affaires, ainsy qu'elle a dessein de faire; pretendant de passer par la france pour l'entretenir plus amplement de toutes choses. M. le Cardinal se choque à Son tour et dit qu'il ne luy a jamais donné ce Conseil; Que c'estoit elle mesme, qui S'estoit mises dans la teste des fantaisies sur Naples: Qu'elle S'estoit faict de feste de l'amitié du Pape & de la Cour de Rome, Et qu'ainsy jl n'est nullement responsable de Sa conduite, & de ce qui Luy arriue. Et de plus on est en resolution de Luy faire escrire par le Roy mesme pour La prier de ne plus reuenir en france. Sa façon d'agir, Sa liberté à parler de toutes choses et du gouuernement mesme les a tout a faict dégousté. Outre que la Reine de france qui est Vne Princesse reiglée, deuote, & nourrie dans la retenuë des Dames & cette naissance voyant l'Antipatie de la Reine Christine pour toutes ces moeurs, en a conceu Vne telle auersion, qu'elle ne La peut Souffrir.

On luy escrit horsmis en france. Par où je juge que M. le Cardinal ne la cajolant auparauant que pour le regard de Rome où jl apprehendoit possible qu'elle ne Luy fist quelque deseruice, Jl change maintenant de methode n'ayant aucun Sujet desormais de la craindre. ...

Je suis & Seray toute ma Vie dans le dernier respect
Sire
de V:re Majesté
Le tres humble tres obeïssant &
tres Fidele Sujet
De Courtin
De Calais le 30 Juin/10 Juillet } 1658

With modernised spelling:

Sire
... Quelque bruit ayant couru que la reine Christine revenait, je me suis enquis de bon lieu de la vérité de la chose, et j'ai appris qu'en effet, s'étant mal mise avec le pape, elle projette de sortir de Rome et de s'en aller par ici en Allemagne; à ce qu'elle dit, plusieurs choses ont produit le refroidissement du pape. Il s'est premièrement choqué de ce qu'elle appuyait un certain mariage que Santinelli (qui fit le massacre de Fontainebleau) poursuivait avec une duchesse qui est la tante de la femme du neveu du pape. Il n'a pas voulu entendre à cette alliance et s'en est tenu fort offensé.

Avec cela, la reine étant allée loger dans le Palais Mazarin (qui est vis-à-vis de celui du pape), et s'y faisant grand bruit, il a désiré qu'il plût à Sa Majesté de changer de demeure, n'étant pas séant qu'à la vue de Sa Sainteté l'on commit plusieurs désordes. Elle n'a pas voulu entendre à cette complaisance; et le pape, la voulant dégoûter par elle-même, sous prétexte de sa propre sûreté, a presque environné le palais de la reine de corps de gardes.

A toutes ces raisons, on ajoute encore qu'elle était sans cesse dans l'intrigue pour une entreprise imaginaire sur le royaume de Naples, laquelle est d'autant plus chimérique que je connais ici des personnes qui ont écrit à Paris les propres lettres que les Italiens lui ont supposées pour lui faire donner dans cette illusion, outre que je sais que M. le cardinal, sur la proposition qu'elle lui en fit, ayant écrit aux partisans de la France dans ce pays-là, lui a répondu que la chose ne leur était jamais tombée dans la pensée; que, secouant le joug d'Espagne, ils prendraient un prince de crédit qui les pût maintenir dans ce changement et non pas une reine sans sujets et sans puissance; que le règne des femmes était fatal à cet État dans leurs histoires; que, hormis que le duc d'Anjou fût leur roi, et qu'ensuite il eût l'appui de la France, ils ne penseraient à aucune nouveauté, non pas même à accepter le Roi très chrétien pour leur souverain, étant las d'être gouvernés par des ministres, et sachant bien qu'ils ne pourraient l'éviter s'ils étaient une fois sous la domination d'un prince comme le roi de France, qui n'abandonnerait pas ses propres États pour se donner à une couronne adoptée.

Davantage le pape s'est offensé de ce que la reine Christine, se trouvant en un état de personne privée maintenant, traitait néanmoins tout le monde de souveraine, affectait des points d'honneur qui ne sont pas reçus même en Italie, jusque-là que la propre sœur du pape l'allant voir, elle lui fit donner seulement un tabouret et prit un fauteuil pour elle, de même que la reine en use en France envers les duchesses.

Enfin, toutes ces raisons ayant aliené le pape, qui a fort bien dit qu'il était le maître dans son pays, Sa Majesté a pris résolution de quitter l'Italie et en a déjà écrit de cette manière à M. le cardinal-même, comme par forme de reproche, se plaignant de ce que Son Éminence lui avait conseillé ce voyage, que, sans lui, elle serait allée en Allemagne pour ses affaires, ainsi qu'elle a dessein de faire, prétendant de passer par la France pour l'entretenir plus amplement de toutes choses.

M. le cardinal se choque à son tour et dit qu'il ne lui a jamais donné ce conseil, que c'était elle-même qui s'était mises dans la tête des fantaisies sur Naples, qu'elle s'était fait de fête de l'amitié du pape et de la Cour de Rome, et qu'ainsi il n'est nullement responsable de sa conduite et de ce qui lui arrive; et, de plus, on est en résolution de lui faire écrire par le roi-même pour la prier de ne plus revenir en France. Sa façon d'agir, sa liberté à parler de toutes choses et du gouvernement même les a tout à fait dégoûté. Outre que la reine de France, qui est une princesse réglée, dévote, et nourrie dans la retenue des dames et cette naissance, voyant l'antipathie de la reine Christine pour toutes ces mœurs, en a conçu une telle aversion qu'elle ne la peut souffrir.

On lui écrit hormis en France, par où je juge que, M. le cardinal ne la cajolant auparavant que pour le regard de Rome, où il appréhendait possible qu'elle ne lui fît quelque déservice, il change maintenant de méthode, n'ayant aucun sujet désormais de la craindre. ...

Je suis et serai toute ma vie dans le dernier respect,
Sire,
de Votre Majesté
le très humble, très obéissant et très fidèle sujet
De Courtin.
De Calais, le 30 juin/10 juillet 1658.

Swedish translation (my own):

Min herre,
... Efter att ett rykte spridits att drottning Kristina skulle återvända, frågade jag från ett gott ställe om sanningen i saken, och jag fick veta att hon faktiskt, efter att ha kommit dåligt överens med påven, planerar att lämna Rom och resa hit till Tyskland; enligt vad hon säger var det flera saker som orsakade påvens kylning. För det första blev han chockerad över att hon stödde ett visst äktenskap som Santinelli (som utförde massakern i Fontainebleau) förföljde med en hertiginna som är tante till påvens systersons hustru. Han ville inte höra talas om denna allians och förblev mycket kränkt.

Härmed, då drottningen hade gått och stannat i Mazarinpalatset (som ligger mittemot påvens) och gjort mycket oväsen där, önskade han att det skulle glädja Hennes Majestät att byta bostad, det var inte lämpligt att i vid synen av Hans Helighet, begår man flera missgärningar. Hon ville inte lyssna på denna kompläsans; och påven, som ville göra henne äcklad av sig själv, under förevändning av sin egen säkerhet, omgav nästan drottningens palats med vaktkår.

Till alla dessa skäl tillägger man också att hon ständigt var i intrigen för ett tänkt företag om konungariket Neapel, vilket är desto mer chimäriskt eftersom jag känner folk här som skrev just de brev som italienarna skulle få henne att falla in i denna illusion; dessutom vet jag att monsieur kardinalen på förslag som hon gjorde till honom, efter att ha skrivit till partisanerna i Frankrike i det landet, svarade honom att saken aldrig hade fallit dem in; att de, genom att skaka av sig Spaniens ok, skulle ta en prins av kredit som kunde behålla dem i denna förändring och inte en drottning utan undersåtar och utan makt; att kvinnostyret var ödesdigert för denna Stat i deras historia; att förutom att hertigen av Anjou var deras konung och sedan fick stöd av Frankrike, skulle de inte tänka på någon nyhet, inte ens att acceptera den allerkristlige konungen som sin suverän, tröttas på att styras av ministrar och de vet väl att de inte kunde undvika det om de en gång var under herravälde av en prins som konungen av Frankrike, som inte skulle överge sina egna stater för att ge sig själv åt en adopterad krona.

Påven blev ytterligare förnärmad av det faktum att drottning Kristina, som nu befinner sig i en privatpersons tillstånd, trots allt behandlade alla som om hon vore suveräne, hon affekterade hedersbetygelser som inte mottogs ens i Italien, och att när påvens syster gick till henne, hon gav henne bara en stol och tog en fåtölj för sig själv, precis som drottningen använder i Frankrike mot hertiginnor.

Slutligen, alla dessa skäl, efter att ha alienerat påven, som mycket väl sade att han var herren i sitt land, har Hennes Majestät beslutat att lämna Italien och har redan på detta sätt skrivit till monsieur kardinalen själv, som en form av förebråelse, och klagat att Hans Eminens hade rått henne att göra denna resa, att hon utan honom skulle ha begivit sig till Tyskland för sina angelägenheter, som hon ämnar göra, pretenderar gå genom Frankrike för att tala rikligare om alla saker.

Monsieur kardinalen är chockerad i sin tur och säger att han aldrig gav henne detta råd, att det var hon själv som hade satt fantasier om Neapel i hennes huvud, att hon hade en fest av vänskapen mellan påven och domstolen i Rom, och att han således inte på något sätt är ansvarig för hennes beteende och för vad som händer henne; och dessutom är man besluten att låta konungen själv skriva till henne för att be henne att inte återvända till Frankrike. Hennes sätt att agera, hennes frihet att tala om allt och om själva regeringen, har gjort dem fullständigt äcklade. Förutom det, drottningen av Frankrike, som är en reglerad, devot prinsessa och uppfostrad i damernas återhållsamhet och denna börd, som såg drottning Kristinas antipati för alla dessa seder, tänkte på en sådan motvilja mot henne att hon inte tål henne.

Man skriver till henne utom i Frankrike, varifrån jag bedömer att monsieur kardinalen tidigare övertalade henne bara för Roms skull, där han förstod att det var möjligt att hon skulle göra honom någon otjänst, han ändrar nu sin metod, han inte har någon anledning att frukta henne nu. ...

Jag är och kommer att vara hela mitt liv i största respekt,
min herre,
Ers Majestäts
ödmjukaste, lydigaste och trognaste undersåtare
De Courtin.
Från Calais, den 30 juni/10 juli 1658.

English translation (my own):

Sire,
... Some rumour having spread that Queen Kristina was returning, I inquired from a good place about the truth of the matter, and I learned that in fact, having gotten on badly with the Pope, she projects to leave Rome and to go through here to Germany; according to what she says, several things caused the Pope's cooling down. Firstly, he was shocked that she supported a certain marriage that Santinelli (who carried out the massacre at Fontainebleau) was pursuing with a duchess who is the aunt of the wife of the Pope's nephew. He did not want to hear of this alliance and remained very offended.

With this, the Queen having gone to stay in the Mazarin Palace (which is opposite that of the Pope), and making a lot of noise there, he desired that it would please Her Majesty to change residence, it not being fitting that, in sight of His Holiness, one commits several misdeeds. She did not want to listen to this complacency; and the Pope, wanting to make her disgusted with herself, under the pretext of his own security, almost surrounded the Queen's palace with corps of guards.

To all these reasons, one also adds that she was constantly in the intrigue for an imaginary enterprise on the kingdom of Naples, which is all the more chimerical since I know people here who wrote the very letters that the Italians supposed to make her fall into this delusion; besides that, I know that Monsieur the Cardinal, on the proposal that she made to him, having written to the partisans of France in that country, replied to him that the thing had never occurred to them; that, shaking off the yoke of Spain, they would take a prince of credit who could maintain them in this change and not a queen without subjects and without power; that the rule of women was fatal to this State in their histories; that, apart from the Duke of Anjou being their king, and then having the support of France, they would not think of any novelty, not even of accepting the Most Christian King as their sovereign, being tired of being governed by ministers, and knowing well that they could not avoid it if they were once under the dominion of a prince like the King of France, who would not abandon his own States to give himself to an adopted crown.

The Pope was further offended by the fact that Queen Kristina, now in the state of a private person, nevertheless treated everyone as though she were a sovereign, she affected points of honour which were not received even in Italy, and that, when the Pope's own sister went to see her, she gave her only a chair and took an armchair for herself, just as the Queen uses in France towards duchesses.

Finally, all these reasons having alienated the Pope, who very well said that he was the master in his country, Her Majesty has resolved to leave Italy and has already written in this way to Monsieur the Cardinal himself, as a form of reproach, complaining that His Eminence had advised her to take this journey, that, without him, she would have gone to Germany for her affairs, as she intends to do, pretending to go through France to talk more amply about all the things.

The Cardinal is shocked in his turn and says that he never gave her this advice, that it was she herself who had put fantasies about Naples into her head, that she had a feast of the friendship of the Pope and of the Court of Rome, and that he is thus in no way responsible for her conduct and for what happens to her; and, moreover, one is resolved to have the King himself write to her to beg her not to return to France. Her way of acting, her freedom in talking about all things and about the government itself, has completely disgusted them. Besides that, the Queen of France, who is a regulated, devout princess, and nurtured in the restraint of ladies and this birth, seeing Queen Kristina's antipathy for all these mores, conceived such an aversion for her that she cannot stand her.

One writes to her except in France, from where I judge that, Monsieur the Cardinal previously cajoling her only for the sake of Rome, where he apprehended that it was possible that she would do him some disservice, he is now changing his method, not having any reason now to fear her. ...

I am and will be all my life in the greatest respect,
Sire,
Your Majesty's
most humble, most obedient and most faithful subject
De Courtin.
From Calais, June 30/July 10, 1658.


Above: Kristina.


Above: Pope Alexander VII.


Above: Cardinal Jules Mazarin.


Above: Karl Gustav.


Above: Antoine de Courtin.

Notes: The duchess = Anna Maria Caterina Aldobrandini, the daughter of Pietro Aldobrandini, Duke of Carpineto, and Carlotta Savelli. Her niece (by marriage) was Caterina Piccolomini, the daughter of Mario Piccolomini; Caterina's husband was Pope Alexander VII's nephew Rutilio Bichi.

The Pope's sister = Onorata Mignanelli, Rutilio's mother.

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