Thursday, January 21, 2021

A detailed outline of Kristina's character, achievements and deeds from childhood to adulthood

Source:

Mémoires concernant Christine, reine de Suède, volume 4, page 287, compiled and edited by Johan Arckenholtz, 1759


The outline:

Esquisse de l'Histoire de la Reine CHRISTINE AUGUSTE.
Il faudra partager cette Histoire en trois âges, ou en trois différens tems, savoir, depuis la naissance de la Reine jusqu'à sa majorité; depuis sa majorité jusqu'à son abdication, & depuis son abdication jusqu'à présent.

De ses augustes Ancêtres.

Du tems de sa naissance.

De la mort du grand GUSTAVE, & comment? En quel état il laissa la Monarchie de Suède à la Reine sa Fille.

De ses Fréres ou Sœurs.

De son Avénement à la Couronne.

De l'acclamation universelle de tout le Royaume.

Des hommages qu'on lui rendit.

De son éducation.

De ceux à qui l'on commit le soin de la Régence & de sa tutéle.

De ses Gouverneurs & Précepteurs.

Des soins que prit de la Reine le Grand-Chancelier Oxenstierna, & de ce qu'il a dit en plusieurs occasions à son sujet.

Du plaisir que ce grand-homme prenoit de passer plusieurs chaque jour avec elle.

De la grande espérance que conçurent ses Sujets du leur futur bonheur, & du glorieux régne de cette grande Princesse.

Sa capacité supérieure à son âge & son profond secret, obligérent la Régence à lui faire part de toutes les affaires importantes. Elle entra dans le Conseil dès l'âge de seize ans. Les Cérémonies qu'on y observa. La Harangue que lui fit le Grand-Chancelier en cette occasion, & la Réponse de la Reine, qui remplit d'admiration tous ceux qui eurent le bonheur d'en être témoins.

De la vivacité surprenante de son esprit.

De son jugement extraordinaire.

Elle n'admiroit qu'avec peine, & méprisoit ce qui étoit méprisable.

Elle donnoit le juste prix à tout.

Elle avoit une antipathie naturelle pour les Nains & pour les Bouffons.

Son assidité à l'étude.

Son insatiable desir d'apprendre & de s'instruire de son devoir.

De l'amour qu'elle avoit pour les Belles-Lettres.

Des progrès qu'elle faisoit dans les Sciences, dans les Langues étrangéres, & dans toutes les Connoissances.

De la facilité avec laquelle elle concevoit les choses les plus difficiles.

Du soin que l'on prit à bien cultiver ses nobles inclinations.

Du mépris qu'elle faisoit des poupées & autres amusemens proportionnés à son âge & à son sexe.

De son discernement en tout.

De son goût fin & délicat.

De la maniére dont elle partageoit la journée.

De ses Exercises.

De sa grande agilité & disposition à tous les Exercices: elle manioit une épée & un cheval aussi adroitement & vigoureusement qu'aucun autre, & tiroit avec une merveilleuse justesse.

Son respect pour la Reine sa Mére.

Elle avoit beaucoup d'amitié & de confiance pour son Précepteur & ses Gouverneurs, & une estime extraordinaire pour le Grand-Chancelier, qu'elle écoutoit avec un plaisir extrême.

Elle n'aimoit pas les corrections, & n'en souffroit que de son Précepteur, de son Gouverneur & du Grand-Chancelier; se moquant de tout ce qui lui disoient les Femmes, & même sa Tante. Elle vouloit qu'on lui rendit raison de tout, & ne s'opiniâtroit jamais quand on lui faisoit par les raison qu'elle avoit tort.

De ses divertissemens.

Elle méprisoit toutes ses Femmes, & s'en moquoit: elle aimoit les belles Filles & haïssoit les vieilles, mais elle n'avoit aucune confiance ni aux unes ni aux autres.

Elle avoit honte de converser avec les enfans de son âge.

Elle vouloit tout savoir, & avoit un desir insatiable d'apprendre & de se rendre habile.

Elle n'aimoit de l'Écriture Sainte que le Livre de la Sapience & les Ouvrages de SALOMON, qui lui plaisoient infiniment.

Ce fut par ces Livres qu'elle prit la résolution de s'abstenir du Vin.

De sa sobriété dans le boire & le manger.

De l'aversion insurmontable qu'elle avoit pour le Vin & la Biére.

Du châtiment qu'elle reçut de la Reine sa Mére pour avoir bu de l'eau de rosée.

De sa grande libéralité, dont elle donna des marques dans sa plus tendre jeunesse.

Elle résolut de se rendre digne de sa naissance & de sa fortune par son application & par ses travaux.

Des grands sentimens que la lecture de la Cyropédie, de Quinte Curce & de l'Histoire Romaine lui inspiroit.

CYRUS, ALEXANDRE, SCIPION & CESAR étoient ses Héros, & elle les estimoient plus que son Père.

Ce que dit si heureusement sur cela le Grand-Chancelier Oxenstierna.

Sa profonde dissimulation, qui trompoit les plus habiles dans sa grande jeunesse, hâta sa majorité.

De sa propreté & de son bon goût dans ses habits, mêlés d'un grand mépris pour ces bagatelles.

Elle haïssoit les miroirs, disant qu'ils ne lui montroient rien d'agréable.

Du peu de tems qu'elle mettoit à manger, à s'habiller & à dormir.

Réflexions qu'elle faisoit toutes les fois qu'elle étoit assise sur le Trône.

Sa passion pour le Jeu, & la générosité avec laquelle elle jouoit.

Elle quitta entiérement le jeu aussitôt qu'elle entra dans la Régence, & par quel motif.

Sa passion pour la Chasse, dont elle usa de même que du Jeu.

De l'aversion qu'elle avoit du Mal.

Son amour pour la Religion Catholique, vint de ce qu'on lui avoit dit que l'Eglise Catholique ne permettoit pas aux Laïques de lire la Bible. Elle faisoit aux gens un mérite du Célibat, & elle croyoit la Purgatoire. Elle dit, en se recriant, à son Précepteur: hà! que cette Religion est belle! j'en veux être. On voulut lui donner le fouët pour l'avoir dit; mais sa Tante, qui devoit faire cette exécution, se repentit de l'avoir tenté sans effet; la Reine ayant déjà neuf ans, ne vouloit plus le souffrir.

Elle étoit intrépide, rien ne l'étonnoit.

Son amour pour la Gloire & pour les grandes choses.

Son inclination pour les Armes, pour la Guerre & pour la fatigue.

Son indignation contre son Sexe.

Elle avoit une incapacité positive pour s'appliquer aux occupations & aux ouvrages de son Sexe. Elle faisoit désespérer là-dessus toutes les Femmes, se moquant d'elles & de leurs occupations.

On ne pouvoit rien supposer à la Reine, à qui tout ce qu'on disoit, étoit suspect. Elle ne croyoit jamais rien, qu'après en avoir douté longtems.

De son art merveilleux à connoître le mérite & les défauts de tout le monde.

De sa Religion.

De sa noble fierté.

Elle estimoit & méprisoit ce qui étoit digne de l'être.

Des défauts de sa taille.

De son abord heureux & charmant.

De sa bonne grace dans toutes ses actions.

De cette Majesté qui lui étoit si naturelle.

De sa civilité & de son honnêteté.

Elle se faisoit respecter, admirer, aimer & craindre de tous ceux qui avoient l'honneur de l'approcher.

De ses maladies.

Des accidens qui lui sont arrivés.

Des grands événemens.

De ses victoires ou pertes.

De son tempérament ardent & impétueux, un peu enclin à la mélancolie & à la solitude: ce qui ne paroissoit pourtant pas dans sa conversation.

De sa promtitude.

Ses défauts: la colère, l'impatience, l'orgueil, & son mépris pour les hommes & les choses, qu'elle poussa trop loin. Elle méprisoit trop les bienséances ordinaires établies dans le Monde, & ne s'y vouloit jamais assujettir.

Du penchant satyrique qu'elle avoit à la raillerie, & de le façon terrible dont elle s'en acquittoit.

Des Généraux qui commandoient ses Armées en son nom.

Des Forces de Mer ou de Terre qui se rencontrérent alors.

De l'admiration & l'étonnement que ses vertus héroïques & son grand mérite avoient fait naître par-tout.

Ce qui est de plus merveilleux, est qu'on ne remarqua jamais dans les actions de cette jeune Princesse rien de foible, ni de rampant; au contraire tout ce qu'elle faisoit, étoit digne d'elle, & surpassoit son sexe & son âge.

De l'aversion insurmontable qu'elle fit paroître pour le mariage.

Des soins perpétuels que la Princesse sa Tante, Sœur du feu Roi, prit inutilement pour la disposer à épouser son Fils le Prince CHARLES Palatin, lorsqu'elle étoit sa Gouvernante.

De l'amour infini que ce Prince avoit pour la Reine.

Des assiduités, des soins & des respects infinis du Prince envers la Reine, qui cependant ne purent jamais lui persuader son amour, ni l'obtenir d'elle.

Son amour pour la Vérité & son aversion pour le Mensonge.

La flatterie lui déplaisoit infiniment.

Victoires obtenues de toute part sous ses glorieux auspices.

Tous les Actes importans qui se passèrent durant sa Minorité, ne se firent qu'avec la réserve, de les faire ratifier de la Reine, si elle les approuvoit, étant majeure.

De la magnificence de son Régne.

De sa clémence.

De sa compassion pour les Malheureux.

Du plaisir qu'elle avoit à les secourir.

De sa sévérité.

De la maniére noble & facile avec laquelle elle écrivoit & parloit.

On ne put jamais l'obliger à parler Latin, quoiqu'elle le fût parfaitement.

Elle apprit parfaitement le Latin avant que de savoir lire. Le désespoir de son Précepteur là-dessus. Celui du Roi GUSTAVE le consola, disant qu'il avoit fait de-même.

Elle haïssoit la Pédanterie autant qu'elle aimoit les Belles-Lettres.

Elle aimoit à se cacher aux gens, & haïssoit l'ostentation & la vanité.

Elle étoit impénétrable, & peu de gens peuvent se vanter de l'avoir bien connue, quelque familiére qu'elle parût.

Elle avoit la vue fort foible dans son enfance, laquelle se fortifia par l'âge & par la lecture.

Elle ne portoit jamais de masque ni de coëffe, & n'avoit aucun soin de son teint, ni de son corps à la propreté près, qu'elle aimoit, mais non pas jusqu'au scrupule.

Elle étoit ennemie mortelle de la contrainte, & aimoit la liberté sur toutes choses.

English translation (my own):

Sketch of the History of Queen Kristina Augusta.
It will be necessary to divide this History in three ages, or in three different times; namely, from the birth of the Queen until her majority; since her majority until her abdication, and since her abdication until now.

Of her august ancestors.

Of the time of her birth.

Of the death of the great Gustav, and how? In such a state that he left the Swedish monarchy to the Queen his daughter.

Of her brothers or sisters.

Of her accession to the Crown.

Of the universal acclamation of the whole realm.

Of the homages that were paid to her.

Of her education.

Of those to whom the care of the regency and her tutelage was committed.

Of her governors and tutors.

Of the care which the Grand Chancellor Oxenstierna took of the Queen, and of what he has said on several occasions about her.

Of the pleasure that this great man took to spend several days with her.

Of the great hope that her subjects conceived of their future happiness, and of the glorious reign of this great princess.

Of her capacity superior to her age and her deep secrecy, which obliged the regency to inform her of all important matters. She entered the Council at the age of sixteen. Of the ceremonies that were observed there. Of the speech made to her by the Grand Chancellor on this occasion, and the Queen's response, which filled with admiration all those who had the good fortune to witness it.

Of the surprising vivacity of her mind.

Of her extraordinary judgment.

She admired with difficulty, and scorned what was contemptible.

She gave the right price to everything.

She had a natural antipathy for dwarves and buffoons.

Her assiduity in study.

Her insatiable desire to learn and to instruct herself in her duty.

Of the love she had for les belles lettres.

Of the progress she made in sciences, in foreign languages, and in all knowledge.

Of the ease with which she conceived the most difficult things.

Of the care taken to cultivate her noble inclinations.

Of the contempt she had for dolls and other amusements appropriate for her age and sex.

Of her discernment in everything.

Of her fine and delicate taste.

Of the way she shared the day.

Of her exercises.

Of her great agility and disposition in all exercises: she wielded a sword and rode a horse as skillfully and vigorously as any man, and shot with marvelous accuracy.

Her respect for the Queen her mother.

She had a great deal of friendship and confidence for her tutor and her governors, and an extraordinary esteem for the Grand Chancellor, whom she listened to with extreme pleasure.

She did not like to be corrected and only allowed it from her tutor, her governor and the Grand Chancellor; laughing at everything women said to her, even her aunt. She wanted to be right in everything and would never be obstinate when she was told for what reasons she was wrong.

Of her entertainments.

She despised all her women and mocked them: she loved beautiful girls and hated old women, but she had no confidence in either one or the other.

She was ashamed to converse with children of her own age.

She wanted to know everything and had an insatiable desire to learn and to make herself skillful.

She did not like the Holy Scripture except for the Book of Wisdom and the Works of Solomon, which pleased her infinitely.

It was through these books that she resolved to abstain from wine.

Of her sobriety in drinking and eating.

Of the insurmountable aversion she had for wine and beer.

Of the punishment she received from the Queen her mother for drinking rosewater.

Of her great liberality, of which she gave marks in her most tender youth.

She resolved to make herself worthy of her birth and her fortune by her application and her labours.

The great sentiments which the reading of the Cyropædia, Quintus Curtius and the Roman history inspired in her.

Cyrus, Alexander, Scipio and Caesar were her heroes, and she esteemed them more than her father.

What Grand Chancellor Oxenstierna said so happily about it.

Her deep dissimulation, which deceived the most clever people in her youth, hastened her coming to her majority.

Of her cleanliness and of her good taste in her clothes, mixed with a great contempt for these trifles.

She hated mirrors, saying that they do not show her anything nice.

Of the short time it took her to eat, get dressed and sleep.

Reflections which she made whenever she sat on the throne.

Her passion for gambling, and the generosity with which she played.

She quit gambling entirely as soon as she entered the regency, and for what reason.

Her passion for hunting, which she used as well as as a game.

Of her aversion to evil.

Her love for the Catholic religion came from being told that the Catholic Church did not allow laity to read the Bible. She made a merit of celibacy, and she believed in Purgatory. She cried out to her tutor: "Ah, how beautiful this religion is; I want to be part of it!" She was threatened with being birch-whipped for having said so; but her aunt, who was to execute this punishment, repented of having attempted it without effect; the Queen, who was then already nine years old, did not want to suffer it any longer.

She was intrepid, nothing fazed her.

Her love of glory and great things.

Her inclination for arms, for war and for fatigue.

Her indignation against her sex.

She had a positive incapacity to apply herself to the occupations and works of her sex. She made all her women despair about it, making fun of them and their occupations.

Nothing could be supposed of the Queen, to whom everything that was said was suspect. She never believed anything until she had doubted it for a long time.

Of her marvelous art in knowing the merits and faults of everyone.

Of her religion.

Of her noble pride.

She esteemed and despised what was worthy of being so.

Defects in her size.

Of her cheerful and charming approach.

Of her good grace in all her actions.

Of that majesty which was so natural in her.

Of her civility and her honesty.

She made herself respected, admired, loved and feared by all those who had the honour of approaching her.

Of her illnesses.

Accidents that happened to her.

Of great events.

Of her victories or losses.

Of her ardent and impetuous temperament, a little inclined to melancholy and solitude, which, however, did not appear in her conversation.

Of her promptitude.

Her faults: anger, impatience, pride, and her contempt for men and things, which she pushed too far. She despised too much the ordinary decorum established in the world, and never wanted to submit to it.

Of the satirical inclination that she had for mockery, and of the terrible way in which she discharged it.

Of the generals who commanded her armies in her name.

Of the forces of sea or land which then meet.

Of the admiration and astonishment that her heroic virtues and her great merit had aroused everywhere.

What is more marvelous is that no one ever noticed anything weak or common in the actions of this young princess; on the contrary, everything she did was worthy of her, and exceeded her sex and her age.

Of the insurmountable aversion which she manifested for marriage.

Of the perpetual care that the princess her aunt, sister of the late King, took unnecessarily to prepare her to marry her son Prince Palatine Karl, when she was her governess.

Of the infinite love that this prince had for the Queen.

Of the attendance, care and infinite respect from the prince to the Queen, who, however, could never persuade her of his love, nor obtain it from her.

Her love for truth and her aversion to lying.

Flattery displeased her infinitely.

Victories obtained everywhere under her glorious auspices.

All the important Acts which took place during her minority were done only with the reservation of having them ratified by the Queen if she approved them, being of age.

Of the magnificence of her reign.

Of her clemency.

Of her compassion for the unfortunate.

Of the pleasure she had in helping them.

Of her severity.

Of the noble and easy manner in which she wrote and spoke.

She could never be made to speak Latin, although she did so perfectly.

She learned Latin perfectly before she could read. Her tutor's despair over it. That of King Gustav consoled him, saying that he had done the same.

She hated pedantry as much as she loved les belles lettres.

She liked to hide herself from people, and hated ostentation and vanity.

She was impenetrable, and few people can boast of having known her well, however familiar she seemed.

She had very poor eyesight in her childhood, which grew stronger with age and reading.

She never wore a mask or a headdress, and took no care of her complexion, nor of her body, excepting cleanliness, which she loved, but not to the point of scruple.

She was the mortal enemy of constraint, and loved freedom over all things.


Above: Kristina.

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