Monday, February 1, 2021

Kristina's letter to Pierre Gassendi, dated September 15/25 (New Style), 1652

Sources:

Correspondance et papiers politiques et astronomiques d'Ismaël Boulliau (1605-1694), XXXI, views 237 and 238; Gallica, Bibliothèque nationale de France


The collection of autograph letters and historical documents formed by Alfred Morrison (second series, 1892-1893), volume 2 C, page 208, printed privately, 1895


Petri Gassendi: Opera omnia, in sex tomos divisa, volume 6, page 301, published by Typis Regiæ Celsitudinis, 1727


Lettres de la Reyne de Suède et de quelques autres personnes, page 23, published by Pierre Colomiés, 1680


Lettres choisies de Christine, reine de Suède à Descartes, Gassendi, Grotius, Pascal, Bayle, page 124, Hardi Filocrate, 1760



Christina: Brev från sex decennier, page 26, edited and translated by Sven Stolpe, 1960



"Queen Christina corresponded throughout her life with Europe's learned elite. This letter, written two years before leaving Sweden, is addressed to one of the most famous — and shocking — thinkers of her time. To France's great Catholic writer and thinker, the Queen hardly wrote at all, although she sent a wordy courtesy letter to Pascal. But with the free thinkers of the time — who, of course, all remained in the Church — she was in diligent correspondence. She especially eagerly collected the works most critical of the Church. This little epistle to Gassendi may represent a whole correspondence between the Queen of Sweden and the liberated intellectuals of France."

The letter (I found the original at last, on August 13, 2023!):

Vous estes si généralement honoré et estimé de tous ce qui se trouve des personnes raisonables dans le monde, et l'on parle de vous avec tan de vénération, que l'on ne peut, sens se faire tort, vous estimer médiocrement. Ne vous estonné[s] donc pas s'il se trouve au bout du monde une personne qui se croit intéressé à vous estimer infiniment, et ne trouvés pas estrange qu'elle ayt subornée vos propres amis pour vous faire conoistre qu'elle me s'éloinge pas des sentiments de touts les gendre humain, lorsqu'il est question de donner à vostre mérit[e] un[e] estime non commun[e]. Je reste infiniment obligé à celluy qui vous a fait conoistre une partie des sentiments d'estime que j'ay pour vous, et je le suis d'autant plus puisque ce bon office est un surcrois[t] des autres services qu'il m'a rendu, et encore que, je confesse, de luy devoir la restitution de ma senté, [et] de ma vie, et qu'il semble qu'après cela il ne se puisse rien adjouster à ce que je luy dois. Néamoin je confesse que l'obligation de m'avoir procuré des asseurance[s] de vostre estime esgale tout les autres dont je luy reste redevable; aussi est-il vray qu'il est seul digne de se venter de m'avoir procuré ce bien. Mais je vous prie de me donner la satisfaction de la durée de nostre commerce, et puisqu'il ne m'est pas permis d'espérer le bien de pouvoir en présence vous protester mon estime et bienveilance, permettés aux moins que mes lestres vous asseure[nt] des sentiments avantageux que je conserverés toutte ma vie pour vous, et que les vostres, me puissent donner les confirmations de vostre bonne volonté. Souffrés que mes lestres interompent quelque fois vos méditations et vostre loysir. Je vous consulterés comme l'oracle de la vérité pour m'esclaircir de mes douttes, et si vous voulés prendre la paine d'instruire mon ignorance, vous ne ferés autre chose sinon d'augmenter le nombre des ceux qui savent vous estimer dignement. Je vous prie de croire que j'observerés vos préceptes aussi religieusement comme l'on est accoustumé d'observé les dogmes des plus célèbres législateurs. Jugés, après cela, combien je vous suis redevable des lumières que me donneront vos belles conoissances, et croiés que je ne serés jamais ingraste envers vous, et que je veux cultiver avec soin l'estime et la bienveillance d'un si grandt homme que vous estes.

With modernised spelling (with Kristina's spelling mistakes preserved as much as possible):

Vous êtes si généralement honoré et estimé de tous [sic] ce qui se trouve des personnes raisonnables dans le monde, et l'on parle de vous avec tan[t] de vénération, que l'on ne peut, sans se faire tort, vous estimer médiocrement. Ne vous étonnez donc pas s'il se trouve au bout du monde une personne qui se croit intéressée à vous estimer infiniment, et ne trouvez pas étrange qu'elle ait subornée vos propres amis pour vous faire connaître qu'elle me s'éloinge [sic] pas des sentiments de tous les [sic] genre humain, lorsqu'il est question de donner à votre mérit[e] un[e] estime non commun[e].

Je reste infiniment obligée à celui qui vous a fait connaître une partie des sentiments d'estime que j'ai pour vous, et je le suis d'autant plus puisque ce bon office est un surcroî[t] des autres services qu'il m'a rendu, et encore que je confesse de lui devoir la restitution de ma santé [et] de ma vie, et qu'il semble qu'après cela il ne se puisse rien ajouter à ce que je lui dois.

Néa[n]moins je confesse que l'obligation de m'avoir procuré des assurance[s] de votre estime égale tous les autres dont je lui reste redevable; aussi est-il vrai qu'il est seul digne de se vanter de m'avoir procuré ce bien. Mais je vous prie de me donner la satisfaction de la durée de notre commerce et, puisqu'il ne m'est pas permis d'espérer le bien de pouvoir en présence vous protester mon estime et bienveillance, permettez aux moins [sic] que mes lettres vous assure[nt] des sentiments avantageux que je conserverai toute ma vie pour vous et que les vôtres me puissent donner les confirmations de votre bonne volonté.

Souffrez que mes lettres interrompent quelquefois vos méditations et votre loisir. Je vous consulterai comme l'oracle de la vérité pour m'éclaircir de mes doutes, et, si vous voulez prendre la paine [sic] d'instruire mon ignorance, vous ne ferez autre chose sinon d'augmenter le nombre des ceux qui savent vous estimer dignement. Je vous prie de croire que j'observerai vos préceptes aussi religieusement comme l'on est accoutumé d'observer les dogmes des plus célèbres législateurs. Jugez, après cela, combien je vous suis redevable des lumières que me donneront vos belles connaissances, et croyez que je ne serai jamais ingrate envers vous et que je veux cultiver avec soin l'estime et la bienveillance d'un si grand homme que vous êtes.

With modernised spelling:

Vous êtes si généralement honoré et estimé de tout ce qui se trouve des personnes raisonnables dans le monde, et l'on parle de vous avec tant de vénération, que l'on ne peut, sans se faire tort, vous estimer médiocrement. Ne vous étonnez donc pas s'il se trouve au bout du monde une personne qui se croit intéressée à vous estimer infiniment, et ne trouvez pas étrange qu'elle ait subornée vos propres amis pour vous faire connaître qu'elle me s'éloigne pas des sentiments de tout le genre humain, lorsqu'il est question de donner à votre mérite une estime non commune.

Je reste infiniment obligée à celui qui vous a fait connaître une partie des sentiments d'estime que j'ai pour vous, et je le suis d'autant plus puisque ce bon office est un surcroît des autres services qu'il m'a rendu, et encore que je confesse de lui devoir la restitution de ma santé [et] de ma vie, et qu'il semble qu'après cela il ne se puisse rien ajouter à ce que je lui dois.

Néanmoins je confesse que l'obligation de m'avoir procuré des assurances de votre estime égale tous les autres dont je lui reste redevable; aussi est-il vrai qu'il est seul digne de se vanter de m'avoir procuré ce bien. Mais je vous prie de me donner la satisfaction de la durée de notre commerce et, puisqu'il ne m'est pas permis d'espérer le bien de pouvoir en présence vous protester mon estime et bienveillance, permettez au moins que mes lettres vous assurent des sentiments avantageux que je conserverai toute ma vie pour vous et que les vôtres me puissent donner les confirmations de votre bonne volonté.

Souffrez que mes lettres interrompent quelquefois vos méditations et votre loisir. Je vous consulterai comme l'oracle de la vérité pour m'éclaircir de mes doutes, et, si vous voulez prendre la peine d'instruire mon ignorance, vous ne ferez autre chose sinon d'augmenter le nombre des ceux qui savent vous estimer dignement. Je vous prie de croire que j'observerai vos préceptes aussi religieusement comme l'on est accoutumé d'observer les dogmes des plus célèbres législateurs. Jugez, après cela, combien je vous suis redevable des lumières que me donneront vos belles connaissances, et croyez que je ne serai jamais ingrate envers vous et que je veux cultiver avec soin l'estime et la bienveillance d'un si grand homme que vous êtes.

The Typis Regiæ Celsitudinis transcript of the letter:

De Stocholme le 25. Septembre 1652.
Vous estes si generalement honnoré, & estimé de tout ce qui se trouue de personnes raisonnables dans le Monde, & on parle de vous auec tant de veneration, que l'on ne peut sans se faire tort vous estimer mediocrement. Ne vous estonnez donc pas, s'il se trouue au bout du Monde vne personne, qui se voit interessée a vous estimer infiniment, & ne trouuez pas estrange qu'elle ayt subornè vos propres Amis pour vous faire connoistre qu'elle ne s'esloigne pas des sentimens de tout le genre humain lors qu'il est question de donner a vostre merite vne estime non commune. Ie reste infiniment obligée à celuy, qui vous a fait connoistre vne partie des sentimens d'estime, que i'ay pour vous, & ie le suis d'autant plus, puisque ce bon office est vn surcroist des autres services, qu'il m'a rendu, & encore que ie confesse de luy deuoir la restitution de ma santé, & de ma vie, & qu'il semble qu'aprés cela il ne se puisse rien adjouster à ce que ie luy dois; neantmoins ie confesse, que l'obligation de m'auoir procurè des asseurances de vostre estime, esgale tous les autres services dont ie luy suis redeuable. Aussi est il vray qu'il est seul digne de se vanter de m'auoir procuré ce bien. Mais ie vous prie de me donner la satisfaction de la durée de nostre commerce; & puis qu'il ne m'est pas permis d'esperer le bien de pouuoir en presence vous protester mon estime, & ma bien-veillance, permettez au moins, que mes lettres vous asseurent des sentimens advantageux, que ie conserueray toute ma vie pour vous, & que les vostres me puissent donner les confirmations de vostre bonne volonté. Souffrez, que mes lettres interrompent quelque-fois vos meditations, & vostre loisir. Ie vous consulteray comme l'Oracle de la verité pour m'esclaircir de mes doutes, & si vous voulez prendre la peine d'instruire mon ignorance, vous ne ferez autre chose, sinon d'augmenter le nombre de ceux, qui scavent vous estimer dignement. Ie vous prie de croire, que j'obserueray vos preceptes aussi religieusement que l'on est accoustumé d'obseruer les dogmes des plus celebres Legislateurs. Iugez aprés cela combien ie vous seray redeuable des lumieres que me donneront vos belles connoissances, & croyez que ie ne seray iamais ingrate enuers vous, & que ie veux cultiver auec soin l'estime, & la bien-veillance d'un si grand homme, que vous estes.
CHRISTINE.

With modernised spelling:

De Stockholm, le 25 septembre 1652.
Vous êtes si généralement honoré et estimé de tout ce qui se trouve de personnes raisonnables dans le monde, et on parle de vous avec tant de vénération que l'on ne peut, sans se faire tort, vous estimer médiocrement. Ne vous étonnez donc pas s'il se trouve au bout du monde une personne qui se voit intéressée à vous estimer infiniment, et ne trouvez pas étrange qu'elle ait suborné vos propres amis pour vous faire connaître qu'elle ne s'éloigne pas des sentiments de tout le genre humain lorsqu'il est question de donner à votre mérite une estime non commune.

Je reste infiniment obligée à celui qui vous a fait connaître une partie des sentiments d'estime que j'ai pour vous, et je le suis d'autant plus, puisque ce bon office est un surcroît des autres services qu'il m'a rendu, et encore que je confesse de lui devoir la restitution de ma santé et de ma vie, et qu'il semble qu'après cela il ne se puisse rien ajouter à ce que je lui dois. Néanmoins, je confesse que l'obligation de m'avoir procuré des assurances de votre estime égale tous les autres services dont je lui suis redevable. Aussi est-il vrai qu'il est seul digne de se vanter de m'avoir procuré ce bien. Mais je vous prie de me donner la satisfaction de la durée de notre commerce, et, puisqu'il ne m'est pas permis d'espérer le bien de pouvoir en présence vous protester mon estime et ma bienveillance, permettez au moins que mes lettres vous assurent des sentiments avantageux que je conserverai toute ma vie pour vous, et que les vôtres me puissent donner les confirmations de votre bonne volonté.

Souffrez que mes lettres interrompent quelquefois vos méditations et votre loisir. Je vous consulterai comme l'Oracle de la Vérité pour m'éclaircir de mes doutes, et, si vous voulez prendre la peine d'instruire mon ignorance, vous ne ferez autre chose sinon d'augmenter le nombre de ceux qui savent vous estimer dignement. Je vous prie de croire que j'observerai vos préceptes aussi religieusement que l'on est accoutumé d'observer les dogmes des plus célèbres législateurs. Jugez après cela combien je vous serai redevable des lumières que me donneront vos belles connaissances, et croyez que je ne serai jamais ingrate envers vous et que je veux cultiver avec soin l'estime et la bienveillance d'un si grand homme que vous êtes.
Christine.

Colomiés' transcript of the letter:

Vous estes si generalement honoré & estimé de tout ce qui se trouve de personnes raisonnables dans le monde, & on parle de vous avec tant de vénération, que l'on ne peut, sans se faire tort, vous estimer médiocrement. Ne vous estonnez donc pas s'il se trouve au bout du monde une personne qui se void interessée à vous estimer infiniment, & ne trouvez pas étrange qu'elle ait suborné vos propres amis, pour vous faire connoistre qu'elle me s'éloigne pas que tout le genre humain, lors qu'il est question de donner à vostre mérite une estime non commune. Je reste infiniment obligée à celuy qui vous a fait connoistre une partie des sentimens d'estime que j'ay pour vous, & je le suis d'autant plus, puis que ce bon office est un surcroist des autres services qu'il m'a rendu; & encore que je confesse de luy devoir la restitution de ma santé & de ma vie, & qu'il semble qu'aprés cela, il ne se puisse rien ajoûter à ce que je luy dois; neantmoins je confesse que l'obligation de m'avoir procuré ces assûrances de vostre estime, égale tous les autres dont je luy suis redevable. Aussi est-il vray qu'il est seul digne de se vanter de m'avoir procuré ce bien. Mais je vous prie de me donner la satisfaction de la durée de nostre commerce. Et puis qu'il ne m'est pas permis d'esperer le bien de pouvoir en presence vous protester mon estime & bienveillance, permettez au moins que mes Lettres vous assûrent des sentimens avantageux que je conserveray toute ma vie pour vous, & que les vôtres me puissent donner les confirmations de vostre bonne volonté. Soufrez que mes Lettres interrompent quelquefois vos méditations & vostre loisir. Je vous consulteray comme l'Oracle de la verité pour m'éclaircir de mes doutes, & si vous voulez prendre la peine d'instruire mon ignorance, vous ne ferez autre chose sinon d'augmenter le nombre de ceux qui savent vous estimer dignement. Je vous prie de croire, que j'observeray vos préceptes aussi religieusement que l'on est decoutumé d'observer les dogmes des plus célébres Legislateurs. Jugez apres cela combien je vous seray redevable des lumieres que me donneront vos belles cognoisiances, & croyez que je ne seray jamais ingrate envers vous, & que je veux cultiver avec soin l'estime & la bienveillance d'un si grand homme que vous estes
CHRISTINE.
A Stockolm le 25 Sept. 1652.

Copy from the National Library of France:

De Stockholme le 27 Septembre 1652.
Vous estes si generalement honoré & estimé de tout ce qui se trovue de personnes raisonnables dans le monde, et l'on parle de vous auec tant de veneration, que l'on ne peut sans se faire tort vous estimer mediocrement. Ne vous estonnez donc pas s'il se trouue au bout du monde vne personne qui se voit interessee a vous estimer infiniment, et ne trouues pas estrange qu'elle ayt suborné vos propres amis pour vous faire cognoistre qu'elle me s'esloigne pas de tout le genre humain. lors quil est question de donner a vre merite vne estime non commune. Je reste infiniment obligee a celluy qui vous a faict cognoistre vne partie des Sentimens d'estime que j'ay pour vous, & je le Suis dautant plus, puisque ce bon office est vn surcroist des autres seruices qu'il m'a rendus, & encores que je confesse de luy deuoir la restitution de ma santé et de ma vie, & qu'il semble qu'apres cela il ne se puisse rien adjouster a ce que je luy doibs, neantmoins je confesse que l'obligation de m'auoir procuré des asseurances de vre estime, egale tous les autres dont je luy suis redeuable; Aussi est-il vray qu'il est seul digne de se vanter de m'auoir procuré ce bien. Mais je vous prie de me donner la satisfaction de la durée de nostre commerce, & puis qu'il ne m'est pas permis d'esperer le bien de pouuoir en presence vous protester mon estime & bienueuillance, permettes au moins que mes lettres vous asseurent des sentimens aduantageux que je conserueray toute ma vie pour vous, & que les vostres me puissent donner les confirmations de vre bonne volonté. Souffres que me[s] lettres interrompent quelques fois vos meditations, et vre loisir. Je vous consulteray comme l'oracle de la verité pour m'esclaircir de mes doubtes, & Si vous voules prendre la peine d'instruire mon ignorance, Vous ne feres autre chose, sinon d'augmenter le nombre de ceux qui scauent vous estimer dignement. Je vous prie de croire que j'obserueray vos preceptes aussi religieusement comme l'on est accoustumé d'obseruer les dogmes des plus celebres legislateurs. Juges apres cela combien je vous seray redeuable des lumieres que me donneront vos belles cognoissances, & croies que je ne Seray jamais ingrate enuers vous, & que je veux cultiuer auec Soin l'estime & la bienueuillance d'vn si grand homme que vous estes.
Christine.

Arckenholtz's transcript of the letter:

Mr. Vous êtes si généralement honnoré & estimé de tout ce qui se trouve de personnes raisonnables dans le monde & l'on parle de vous avec tant de vénération, que l'on ne peut sans se faire tort, vous estimer médiocrement. Ne vous étonnez donc pas s'il se trouve au bout du monde une Personne qui se voit intéressée à vous estimer infiniment, & ne trouvez pas étrange qu'elle ait suborné vos propres amis, pour vous faire connoitre qu'elle me s'éloigne pas que tout le genre humain, lorsqu'il est question de donner à vôtre mérite une estime non commune. Je reste infiniment obligée à celui qui vous a fait connoitre une partie des sentimens d'estime que j'ai pour vous, & je le suis d'autant plus, puisque ce bon office est un surcroit des autres services qu'il m'a rendus. Et encore que je confesse de lui devoir la restitution de ma santé & de ma vie, & qu'il semble qu'après cela il ne puisse rien ajouter à ce que je lui dois; néanmoins j'avoue que l'obligation de m'avoir procuré ces assurances de votre estime égale tous les autres services dont je lui suis redevable. Aussi est-il vrai qu'il est seul digne de se vanter de m'avoir procuré ce bien. Mais je vous prie de me donner la satisfaction de la durée de notre commerce: & puisqu'il ne m'est pas permis d'espérer le bien de pouvoir en présence vous protester mon estime & ma bienveillance, permettez au moins que mes lettres vous assurent des sentimens avantageux que je conserverai toute ma vie pour vous & que les vôtres me puissent donner les confirmations de votre bonne volonté. Souffrez que mes lettres interrompent quelquefois vos méditations & votre loisir. Je vous consulterai comme l'Oracle de la vérité pour m'éclaircir de mes doutes, & si vous voulez prendre la peine d'instruire mon ignorance, vous ne ferez autre chose, si non d'augmenter le nombre de ceux qui savent vous estimer dignement. Je vous prie de croire, que j'observerai vos préceptes aussi religieusement que l'on est accoutumé d'observer les dogmes des plus célébres Législateurs. Jugez après cela combien je vous serai redevable des lumiéres que me donneront vos belles connoissances & croïez que je ne serai jamais ingrate envers vous & que je veux cultiver avec soin l'estime & la bienveillance d'un si grand homme que vous êtes.
CHRISTINE.

Swedish translation (my own):

Monsieur,
Ni är så allmänt hedrad och uppskattad av alla förnuftiga människor som finns i världen, och det talas om Er med sådan vördnad att man inte kan, utan att ha fel, uppskatta Er dåligt. Bli inte förvånad om det i världens ände finns en person som ser sig intresserad av att uppskatta Er oändligt mycket, och som inte tycker att det är konstigt att han har mutat Era egna vänner för att låta Er veta att han flyttar ifrån mig och inte att hela mänskligheten, när det gäller att ge till Era förtjänster, förtjänar ovanlig aktning. Jag förblir oändligt tacksam mot den som fick Er att känna några av de aktningskänslor som jag bär till Er, och det är jag desto mer, eftersom denna goda tjänst är ett tillägg till de andra tjänster som han har gjort mig. Och till och med att jag bekänner att jag är skyldig honom att återställa min hälsa och mitt liv, och att det verkar som om han efter det inte kan lägga något till vad jag är skyldig honom; likväl erkänner jag att skyldigheten att ha skaffat mig dessa försäkringar om Er aktning är lika med alla andra tjänster för vilka jag är skyldig honom. Så det är sant att han ensam är värdig att skryta med att ha skaffat mig detta goda. Men jag ber Er att ge mig tillfredsställelsen av vår handels varaktighet, och eftersom det inte är tillåtet för mig att hoppas på det goda att i närvaro kunna protestera till Er min aktning och min välvilja, så låt åtminstone mina brev till Er att försäkra Er om de gynnsamma känslor som jag kommer att bevara hela mitt liv för Er, och att Ert kan ge mig bekräftelserna på Er goda vilja. Låt mina brev ibland avbryta Era meditationer och Era lediga stunder. Jag skall rådfråga Er som sanningens Orakel för att reda mig ut mina tvivel, och om Ni vill göra Er besväret att instruera min okunnighet, skall Ni inte göra något annat, om inte att öka antalet av dem som vet hur man värdigt uppskatta Er. Jag ber Er att tro att jag vill följa Era föreskrifter lika religiöst som man är van att iaktta de mest kända lagstiftarnas dogmer. Döm efter det huru mycket jag kommer att stå Er i tacksamhet för den upplysning, som Er fina kunskap skall ge mig, och tro att jag aldrig vill vara Er otacksam och att jag med omsorg vill odla aktningen och välviljan hos en man så stor som Ni är.
Kristina.

English translation (my own):

Monsieur,
You are so generally honoured and esteemed by all reasonable people that are found in the world, and you are spoken of with such reverence that one cannot, without being wrong, esteem you poorly. Do not be surprised if there is at the end of the world a person who sees himself interested in esteeming you infinitely, and who does not find it strange that he has bribed your own friends to let you know that he is moving away from me and not that all of mankind, when it comes to giving to your merit, deserves uncommon esteem. I remain infinitely obliged to the one who made you know some of the feelings of esteem that I have for you, and I am all the more so, since this good service is an addition to the other services that he has rendered to me. And even that I confess that I owe him the restitution of my health and my life, and that it seems that after that he can add nothing to what I owe him; nevertheless I confess that the obligation to have procured me these assurances of your esteem equals all the other services for which I am indebted to him. So it is true that he alone is worthy to boast of having procured this good for me. But I beg you to give me the satisfaction of the duration of our trade, and since it is not permissible for me to hope for the good of being able in presence to protest to you my esteem and my benevolence, at least allow my letters to you to assure you of the favourable feelings which I will preserve all my life for you, and that yours can give me the confirmations of your good will. Allow my letters to sometimes interrupt your meditations and your leisure. I shall consult you as the Oracle of Truth to clear up my doubts, and if you want to take the trouble to instruct my ignorance, you will do nothing else, if not to increase the number of those who know how to esteem you worthily. I beg you to believe that I will observe your precepts as religiously as one is accustomed to observe the dogmas of the most famous legislators. Judge after that how much I will be indebted to you for the enlightenment that your fine knowledge will give me, and believe that I will never be ungrateful to you and that I want to cultivate with care the esteem and benevolence of such a great man that you are.
Kristina.

Swedish translation of the Typis Regiæ Celsitudinis transcript (my own):

Stockholm, den 25 september 1652.
Ni är så allmänt hedrad och uppskattad av alla förnuftiga människor i världen, och Ni omtalas med så mycket vördnad, att man inte kan, utan att ha fel, akta Er mediokert. Bli därför inte förvånad om det i världens ände finns en person som ser sig själv intresserad av att uppskatta Er oändligt, och inte tycker att det är konstigt att han har mutat Era egna vänner för att låta Er veta att han inte går bort hela mänsklighetens känslor när det handlar om att ge Era förtjänster en aktning som inte är vanlig.

Jag förblir oändligt skyldig till honom som har gjort Er känd en del av de känslor av aktning som jag har för Er, och jag är det desto mer, som denna goda tjänst är ett tillägg till de andra tjänster han har gjort mig, och jag erkänner till och med att jag är skyldig honom att återställa min hälsa och mitt liv, och att det efter det verkar som att ingenting kan läggas till vad jag är skyldig honom. Icke desto mindre erkänner jag att skyldigheten att ha skaffat mig försäkringar om Er aktning är lika med alla andra tjänster som jag är skyldig honom. Det är därför sant att han ensam är värdig att skryta med att ha skaffat mig detta goda. Men jag ber Er att ge mig tillfredsställelsen av vår handels varaktighet, och eftersom det inte är tillåtet för mig att hoppas på det godheten att i Er närvaro kunna betyga mot min aktning och min välvilja, tillåt åtminstone att mina brev försäkrar Er om de fördelaktiga känslor som jag skall bevara för Er hela mitt liv, och att de Era kan ge mig bekräftelserna på Er goda vilja.

Låt mina brev ibland avbryta Era meditationer och Era lediga stunder. Jag vill rådfråga Er som Sanningens Orakel för att klargöra mina tvivel, och om Ni vill göra Er besväret att instruera min okunnighet, kommer Ni inte att göra något annat än att öka antalet av dem som vet hur de skall uppskatta Er värdigt. Jag ber Er att tro att jag skall följa Era föreskrifter lika religiöst som man är van att följa de mest kända lagstiftarnas dogmer. Döm därefter hur mycket jag skall stå Er i tacksamhet för den upplysning som Er fina kunskap kommer att ge mig, och tro att jag aldrig skall vara otacksam mot Er och att jag noga vill odla aktningen och välviljan hos en så stor man som Ni är.
Kristina.

English translation of the Typis Regiæ Celsitudinis transcript (my own):

Stockholm, September 25, 1652.
You are so generally honoured and esteemed by all reasonable people in the world, and you are spoken of with so much veneration, that one cannot, without being wrong, esteem you mediocrely. Do not be surprised, therefore, if there is at the end of the world a person who sees himself interested in esteeming you infinitely, and do not find it strange that he has bribed your own friends to let you know that he is not going away  feelings of all mankind when it is a question of giving your merit an esteem that is not common.

I remain infinitely obliged to him who has made known to you a part of the feelings of esteem that I have for you, and I am all the more so, as this good service is an addition to the other services he has rendered to me, and I even confess that I owe him the restitution of my health and my life, and that after that it seems that nothing can be added to what I owe him. Nevertheless, I confess that the obligation of having procured me assurances of your esteem equals all the other services for which I am indebted to him. It is therefore true that he alone is worthy of boasting of having procured me this good. But I beg you to give me the satisfaction of the duration of our commerce, and, as it is not permissible for me to hope for the good of being able in your presence to protest my esteem and my benevolence, allow at least that my letters assure you of the advantageous feelings which I shall preserve for you all my life, and that yours can give me the confirmations of your good will.

Allow my letters to sometimes interrupt your meditations and your leisure. I will consult you like the Oracle of Truth to clarify my doubts, and if you want to take the trouble to instruct my ignorance, you will do nothing but increase the number of those who know how to esteem you worthily. I beg you to believe that I shall observe your precepts as religiously as one is accustomed to observing the dogmas of the most famous legislators. Judge after that how much I will be indebted to you for the enlightenment that your fine knowledge will give me, and believe that I will never be ungrateful towards you, and that I want to carefully cultivate the esteem and benevolence of such a great man as you are.
Kristina.

Swedish translation of the original (by Stolpe; somewhat abridged):

Ni åtnjuter en så allmän aktning och är föremål för en så stor uppskattning av alla vettiga personer i världen, och man talar om Er med en sådan vördnad, att man inte utan att blamera sig kan skänka Er en reserverad uppskattning — förvåna Er därför inte, om det vid världens ända finns en person som tror sig böra skänka Er sin obegränsade aktning, och uppfatta det inte som någonting märkvärdigt, om denna person har mutat Edra egna vänner i syfte att få Er att förstå, att hon i sin uppfattning inte skiljer sig från hela den övriga mänskligheten, när det gäller att tillerkänna Edra förtjänster en ovanlig aktning. Jag står i stor tacksamhetsskuld till den person som låtit Er få vetskap om en del av de aktningsfulla känslor som jag hyser för Er och gör det dess mer som denna tjänst bara är ett plus till andra tjänster som han redan gjort mig.

Swedish translation of the original (my own):

Ni är så allmänt hedrad och aktad av alla förnuftiga människor i världen, och Ni omtalas med så mycket vördnad, att man inte kan, utan att oförrätta sig, akta Er mediokert. Bli inte förvånad då, om det i världens ände finns en människa som tror sig vara intresserad av att uppskatta Er oändligt, och inte tycker att det är märkligt att hon har mutat Era egna vänner för att låta Er veta att hon inte tar avstånd från hela mänsklighetens känslor när det handlar om att ge Era förtjänster en aktning som inte är kommun.

Jag förblir oändligt tacksam mot honom som fick Er att känna en del av de känslor av aktning som jag har för Er, och jag är det desto mer, eftersom detta goda ämbete är ett tillägg till de andra tjänster han har gjort mig, och jag till och med erkänner att jag är skyldig honom att återställa min hälsa och mitt liv, och att det efter det verkar som om ingenting kan läggas till vad jag är skyldig honom.

Icke desto mindre bekänner jag att skyldigheten att ha skaffat mig försäkringar om Er aktning är lika med alla de andra för vilka jag förblir honom skyldig; det är också sant att han ensam är värdig att skryta med att ha skaffat mig denna godhet. Men jag ber Er att ge mig tillfredsställelsen av vår handels varaktighet och, eftersom det inte är tillåtet för mig att hoppas på det goda att i Er närvaro kunna försäkra Er om min aktning och välvilja mot Er, tillåt åtminstone att mina brev försäkrar Er om de fördelaktiga känslor som jag skall bevara för Er hela mitt liv och att de Era kan ge mig bekräftelserna på Er välvilja.

Låt mina brev ibland avbryta Era meditationer och Era lediga stunder. Jag kommer att rådfråga Er som sanningens orakel för att reda ut mina tvivel, och om Ni vill göra Er besväret att instruera min okunnighet, kommer Ni inte att göra annat än att öka antalet av dem som vet hur man skall akta Er värdigt. Jag ber Er att tro att jag skall följa Era föreskrifter lika religiöst som man är van att iaktta de mest kända lagstiftarnas dogmer. Döm därefter huru mycket jag är skyldig Er för de ljus som Er vackra kunskap kommer att ge mig, och tro att jag aldrig skall vara otacksam mot Er och att jag med omsorg vill odla aktningen och välviljan hos en så stor man som Ni är.

English translation of the original (my own):

You are so generally honoured and esteemed by all reasonable people in the world, and you are spoken of with so much veneration, that one cannot, without being wronging oneself, esteem you mediocrely. Do not be surprised, then, if there is at the end of the world a person who thinks herself interested in esteeming you infinitely, and do not find it strange that she has bribed your own friends to let you know that she does not distance herself from the feelings of all mankind when it is a question of giving your merit an esteem that is not common.

I remain infinitely obliged to him who made you know part of the feelings of esteem that I have for you, and I am all the more so, as this good office is an addition to the other services he has rendered to me, and I even confess that I owe him the restitution of my health and my life, and that after that it seems that nothing can be added to what I owe him.

Nevertheless, I confess that the obligation of having procured me assurances of your esteem equals all the others for which I remain indebted to him; also it is true that he alone is worthy of boasting of having procured me this good. But I beg you to give me the satisfaction of the duration of our commerce and, as it is not permissible for me to hope for the good of being able in your presence to protest my esteem and benevolence to you, allow at least that my letters assure you of the advantageous feelings that I will preserve for you all my life and that yours can give me the confirmations of your benevolence.

Allow my letters to sometimes interrupt your meditations and your leisure. I will consult you as the oracle of truth to clear up my doubts, and if you want to take the trouble to instruct my ignorance, you will do nothing but increase the number of those who know how to esteem you worthily. I beg you to believe that I shall observe your precepts as religiously as one is accustomed to observing the dogmas of the most famous legislators. Judge, after that, how much I am indebted to you for the lights that your beautiful knowledge will give me, and believe that I will never be ungrateful towards you and that I want to cultivate with care the esteem and the benevolence of such a great man as you are.

Filocrate's slightly altered transcript of the letter:

Monsieur,
Vous êtes si généralement honoré de tout ce qu'il y a de gens éclairés dans le monde, & l'on parle de vous avec tant de vénération, qu'on marqueroit peu de goût, si l'on ne vous estimoit hautement. Ne vous étonnez donc pas s'il se trouve au bout de l'univers, une personne qui se voit intéressée à vous le témoigner par écrit. Ne trouvez pas étrange qu'elle ait suborné vos propres amis, pour vous faire connoître qu'elle ne s'éloigne pas de tout le genre humain, lorsqu'il est question d'accorder à votre mérite une estime éclatante. Je suis infiniment redevable à celui qui vous a dévoilé mes sentimens, ce service ajoute encore un nouveau prix à ceux qu'il m'a rendus. Je croyois après le rétablissement de ma santé, qu'il ne pouvoit augmenter mes obligations; mais j'avoue que les assurances qu'il m'a données de votre estime, surpassent les autres services. Rien ne manqueroit à ma félicité, si vous vouliez établir un commerce de Lettres entre nous. Souffrez que j'interrompe quelquefois vos méditations & votre loisir. Je vous consulterai comme l'oracle de la vérité, pour m'éclaircir sur mes doutes; & si vous voulez prendre la peine d'instruire un peu une grosse ignorante, vous augmenterez le nombre de ceux qui savent vous estimer beaucoup. Je vous prie de croire que je suivrai vos préceptes aussi religieusement, que l'on est accoutumé d'observer les loix des plus célebres Législateurs. Jugez après cela combien je vous serai redevable des lumieres que je puiserai dans vos doctes écrits. Croyez que je ne serai jamais ingrate, & que je veux cultiver avec soin l'estime & la bienveillance d'un Philosophe aussi aimable que vous, &c.
CHRISTINE.

Swedish translation of Filocrate's version (my own, feel free to point out any mistakes):

Monsieur,
Ni är så generellt hedrad av alla upplysta människor i världen, och folk talar om Er med så mycket vördnad att man knappt skulle smaka någonting om man inte var högt uppskattad. Så var inte förvånad om det finns någon i slutet av universum som är intresserad av att bevisa det för Er skriftligen. Tyck icke att det är märkligt att hon har bestått Era egna vänner för att låta Er veta att hon inte flyttar sig från hela mänskligheten när det gäller att ge Era förtjänster en hög uppmärksamhet. Jag är oändligt skyldig den som avslöjade mina känslor för Er, den här tjänsten lägger till ytterligare ett pris till de som han har återlämnat till mig. Jag trodde efter återställningen av min hälsa att han inte kunde öka mina skyldigheter; men jag medger att de försäkringar som han gav mig för Er värdighet överträffar andra tjänster. Ingenting skulle saknas i min gratulation om Ni ville etablera ett brevföretag mellan oss. Tillåt att jag ibland avbryter Era meditationer och Era lediga stunder. Jag vill rådfråga Er som sanningens orakel för att förtydliga min tvivel; och om Ni vill ta lite besvär med att lära en liten okunnig kvinna lite, kommer Ni att öka antalet av dem som vet hur man måste värdesätta Er mycket. Jag ber Er att tro att jag skall följa Era föreskrifter lika religiöst som vi är vana vid att följa lagarna för de mest berömda lagstiftarna. Döma därefter hur mycket jag skall vara Er skyldig för de ljus som jag kommer att dra från Era lärda skrifter. Tro att jag aldrig kommer att vara otacksam, och att jag försiktigt vill kultivera uppskattning och välvillighet till en filosof så älskvärdig som Er, osv.
Kristina.

English translation of Filocrate's version (my own):

Monsieur,
You are so generally honored by all enlightened people in the world, and people speak of you with so much reverence that one would scarcely taste anything if one was not highly esteemed. So do not be surprised if there is someone at the end of the universe who is interested in testifying it to you in writing. Do not find it strange that she has bribed your own friends, to let you know that she does not move away from the whole human race, when it comes to giving your merits a high regard. I am infinitely indebted to the one who revealed my feelings to you, this service adds yet another price to those he has returned to me. I believed after the restoration of my health that he could not increase my obligations; but I admit that the assurances he gave me of your esteem surpass other services. Nothing would be lacking in my congratulation if you wanted to establish a business of letters between us. Allow that I sometimes interrupt your meditations and your leisure. I will consult you as the oracle of truth, to clarify my doubts; and if you want to take the trouble to teach a little ignorant woman a bit, you will increase the number of those who know how to value you greatly. I beg you to believe that I will follow your precepts as religiously as we are used to observing the laws of the most famous legislators. Judge thereafter how much I will be indebted to you for the lights that I will draw from your learned writings. Believe that I will never be ungrateful, and that I want to carefully cultivate the esteem and benevolence of a philosopher as amiable as you, etc.
Kristina.


Above: Kristina.

Note: The person Kristina credits with saving her health and life is Pierre Bourdelot.

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