Sources:
Bibliothèque interuniversitaire (Montpellier); Papiers de Christine de Suède, complément; Papiers de Christine de Suède, complément II; Lettre 23 Christine de Suède à Davison, [s. l.], 1 février 1658 (digitisation pages NP-28r to 28v-29r)
Christine (1626-1689 ; reine de Suède), Papiers de Christine de Suède, complément II, : , 1601-1700.
[En ligne sur https://ged.scdi-montpellier.fr/florabium45/jsp/nodoc.jsp?NODOC=2023_DOC_MONT_MBUM_96] (consulté le 29/09/2024 13:32).
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Copyright SCDI-UPV - Collections Université de Montpellier (shelfmark H 258 bis 2).
Mémoires concernant Christine, reine de Suède, volume 3, page 227, compiled and edited by Johan Arckenholtz, 1759
Christina: Brev från sex decennier, pages 50 to 51, edited and translated by Sven Stolpe, 1960
"Detta brev till en av drottning Christinas svenska medarbetare visar hennes trotsigt katolska inställning under de första Romåren, då hon visserligen hade svårt för att acceptera många av sin nya kyrkas dogmer men ändå utåt med stor envishet och skärpa försvarade den katolska positionen. Brevet självt förklarar situationen: Davison hade i Sverige utsatts för hotelser från Karl X Gustafs och hans medarbetares sida: man ville, att han skulle avstå från sin katolska religion."
"This letter to one of Queen Christina's Swedish associates shows her defiantly Catholic attitude during the first Roman years, when she admittedly had difficulty accepting many of the dogmas of her new church, but still outwardly defended the Catholic position with great stubbornness and sharpness. The letter itself explains the situation: in Sweden, Davisson had been subjected to threats from Karl X Gustav and his associates: they wanted him to renounce his Catholic religion." - Stolpe
The letter:
Ce p[rimo] febr[aro] 1658 —
Je Vous Crois si peu propre destre Martir qve ie ne Vous Conseilaroy pas de Vous exposer au danger de faire vne lachete pour Vous Sauver la Vie, lhoneur et la Vie son[t] deux Choses qvi merite[nt] se me semble qvon en aye soin, sil Vous arivoit de nyer ou de dissimuler Vostre religion Vous ne sauveries ny lun ny laustre Sil Vous arivoit apres de Vous presenter deVan[t] moy, Jl faut Vivre et mourir Catl. et si Vous y manques Vous Vous renderes indigne destre a moy, que le[s] menasses du roy de Suede ne Vous estonne[nt] pas, passe[s] Vous de le Voir et revenes aupres de moy apres la menasse quil Vous a fait Vous seres mieux avec moy qve iamais, et lanimosite quil tesmoinge Contre Vous Vous tiendra lieu de merite aupres de moy, ne Vous meste[s] pas en paine revenes, mais ne revenes sen auoir fait rien de bas ny de timide, et portes moy des attestations Veritables davoir Vescu en Vray Catl. et satisfait a touts les deuoirs aux quels nous oblige nostre religion Catolique romaine, si Vous y revenes de cette facon ie Vous receveray avec ioye et bonte et qv'en il ne me resteroit qu'vn mourceau de pain a manger ie le partageray avec Vous avec ioye et ie moureray plustot que de ne Vous assister pas mais si Vous Vous laisses esbrandler de Crainte ou desperence, ausi a manquer a ce deVoir qui Vous doit estre plus presieux que la Vie ne penses iamais a me revoir et soies asseure que ie Vous puniray de cette lachete et que toutte la puissance du roy de Suede ne m'enpechera pas de Vous donner la mort entre ses bras quan[d] Vous y series refugies, iuges apres cela Vous mesme si Vous estes en estat de retourner aupres de moy ou non et Croies que ie Vous tiendray parole
Christine Alexandre
With modernised spelling (with Kristina's spelling mistakes preserves as much as possible):
Ce primo febbraro 1658. —
Je vous crois si peu propre d'être martir [sic] que je ne vous conseillarai [sic] pas de vous exposer au danger de faire une lâcheté pour vous sauver la vie. L'honneur et la vie son[t] deux choses qui mérite[nt], ce me semble, qu'on en ait soin. S'il vous arrivait de nier ou de dissimuler votre religion, vous ne sauveriez ni l'un, ni l'autre. S'il vous arrivait après de vous présenter devan[t] moi, il faut vivre et mourir catholique; et si vous y manquez, vous vous renderez [sic] indigne d'être à moi. Que le[s] menaces du roi de Suède ne vous étonne[nt] pas. Passez-vous de le voir, et revenez auprès de moi après la menace qu'il vous a fait. Vous serez mieux avec moi que jamais, et l'animosité qu'il témoinge [sic] contre vous vous tiendra lieu de mérite auprès de moi.
Ne vous mettez pas en paine [sic]. Revenez, mais ne revenez sen[s] [sic] avoir fait rien de bas ni de timide, et portez-moi des attestations véritables d'avoir vécu en vrai catholique et satisfait à tous les devoirs auxquels nous oblige notre religion catholique-romaine. Si vous y revenez de cette façon, je vous receverai [sic] avec joie et bonté; et quand il ne me resterait qu'un mourceau [sic] de pain à manger, je le partagerai avec vous avec joie, et je mourerai [sic] plutôt que de ne vous assister pas.
Mais si vous vous laissez ébranler de crainte ou d'espérence [sic] à manquer à ce devoir (qui vous doit être plus précieux que la vie), ne pensez jamais à me revoir, et soyez assuré que je vous punirai de cette lâcheté et que toute la puissance du roi de Suède ne m'enpêchera [sic] pas de vous donner la mort entre ses bras quand vous y seriez réfugié. Jugez après cela vous-même si vous êtes en état de retourner auprès de moi ou non, et croyez que je vous tiendrai parole.
Christine Alexandre.
With modernised spelling:
Ce primo febbraro 1658. —
Je vous crois si peu propre d'être martyr que je ne vous conseillerai pas de vous exposer au danger de faire une lâcheté pour vous sauver la vie. L'honneur et la vie sont deux choses qui méritent, ce me semble, qu'on en ait soin. S'il vous arrivait de nier ou de dissimuler votre religion, vous ne sauveriez ni l'un, ni l'autre. S'il vous arrivait après de vous présenter devant moi, il faut vivre et mourir catholique; et si vous y manquez, vous vous rendrez indigne d'être à moi. Que les menaces du roi de Suède ne vous étonnent pas. Passez-vous de le voir, et revenez auprès de moi après la menace qu'il vous a fait. Vous serez mieux avec moi que jamais, et l'animosité qu'il témoigne contre vous vous tiendra lieu de mérite auprès de moi.
Ne vous mettez pas en peine. Revenez, mais ne revenez sans avoir fait rien de bas ni de timide, et portez-moi des attestations véritables d'avoir vécu en vrai catholique et satisfait à tous les devoirs auxquels nous oblige notre religion catholique-romaine. Si vous y revenez de cette façon, je vous recevrai avec joie et bonté; et quand il ne me resterait qu'un morceau de pain à manger, je le partagerai avec vous avec joie, et je mourrai plutôt que de ne vous assister pas.
Mais si vous vous laissez ébranler de crainte ou d'espérance à manquer à ce devoir (qui vous doit être plus précieux que la vie), ne pensez jamais à me revoir, et soyez assuré que je vous punirai de cette lâcheté et que toute la puissance du roi de Suède ne m'empêchera pas de vous donner la mort entre ses bras quand vous y seriez réfugié. Jugez après cela vous-même si vous êtes en état de retourner auprès de moi ou non, et croyez que je vous tiendrai parole.
Christine Alexandre.
Arckenholtz's transcript of the letter (he misread the date as February 1):
A Rome ce 2. Février 1658.
Je vous crois si peu propre à être Martyr, que je ne vous conseillerai pas de vous exposer au danger de faire une lâcheté pour vous sauver la vie. L'honneur & la vie sont deux choses qui méritent, ce me semble, qu'on en ait soin. S'il vous arrivoit de nier, ou de dissimuler votre Religion, vous ne sauveriez ni l'un ni l'autre, s'il vous arrivoit après de vous présenter devant moi. Il faut vivre & mourir Catholique, & si vous y manquez, vous vous rendrez indigne d'être à moi. Que les menaces du Roi de Suède ne vous étonnent pas. Passez-vous de le voir, & revenez auprès de moi. Après la menace qu'il vous a faite, vous serez mieux avec moi que jamais; & l'animosité qu'il témoigne contre vous, vous tiendra lieu de mérite auprès de moi. Ne vous mettez pas en peine. Revenez, mais revenez sans avoir fait rien de bas, ni de timide, & portez-moi des attestations véritables d'avoir vécu en vrai Catholique, & satisfait à tous les devoirs auxquels nous oblige notre Religion Catholique-Romaine. Si vous y revenez de cette façon, je vous recevrai avec joie & bonté; & quand il ne me resteroit qu'un morceau de pain à manger, je le partagerai avec vous avec joie, & je mourrai plutôt que de ne vous pas assister. Mais si la crainte ou l'espérance vous ébranle au point de manquer à ce devoir, qui vous doit être plus précieux que la vie, ne pensez jamais à me revoir, & soyez assuré que je vous punirai de cette lâcheté, & que toute la puissance du Roi de Suède ne m'empêchera pas de vous donner la mort entre ses bras, quand même vous vous y seriez réfugié. Jugez après cela vous-même, si vous êtes en état de retourner auprès de moi, ou non, & croyez que je vous tiendrai parole.
Swedish translation (by Stolpe):
Jag tror Er vara föga ägnad till martyr, och jag skall därför inte råda Er att utsätta Er för faran att göra en feghet för att rädda Ert liv. Hedern och livet äro två saker som efter vad jag förstår förtjäna att man bemödar sig om dem. Om det skulle hända Er att förneka eller dölja Er religion, räddar Ni varken det ena eller det andra, om Ni därefter skulle råka infinna Er hos mig. Man måste leva och dö som katolik; om Ni sviker, gör Ni er ovärdig att vara i min tjänst. Förvåna Er inte över kungens av Sverige hotelser. Bry Er inte om att besöka honom, återvänd till mig! Efter den hotelse han riktat mot Er kommer Ni att stå högre i min gunst än någonsin tidigare; den animositet som han visar mot Er kommer att vara en merit inför mig. Bekymra Er inte. Kom tillbaka, men kom tillbaka utan att ha gjort någonting som är lågt eller fegt, och för med Er pålitliga bevis för att Ni har levat som en sann katolik och uppfyllt alla de plikter som vår romersk-katolska religion ålägger oss. Om Ni återvänder på så sätt, skall jag ta emot Er med glädje och godhet; även om jag bara hade en bit bröd kvar att äta, skulle jag med glädje dela den med Er, och jag skulle hellre dö än jag inte hjälpte Er. Men om fruktan eller hoppet gör Er så förvirrad, att Ni sviker denna plikt, som bör vara Er dyrbarare än livet, så tänk aldrig på att återse mig och var förvissad om, att jag skall straffa Er för denna feghet och att hela kungens av Sverige makt icke skall hindra mig från att döda Er, även om Ni skulle fly i hans famn. Döm efter detta själv, om Ni är i stånd att återvända till mig eller icke, och lita på att jag skall hålla mitt ord.
English translation (my own):
Rome, February 2, 1658.
I believe you are so unfit for being a martyr that I will not advise you to expose yourself to the danger of cowardice to save your life. Honour and life are two things that I think deserve care. If it happened to you to deny or to conceal your religion, you would save neither one nor the other if it happened to you to appear before me afterwards. You must live and die a Catholic, and if you fail, you will make yourself unworthy of being mine. Do not be surprised at the threats of the King of Sweden. Pass by to see him and come back to me. After his threat to you, you will be better off with me than ever; and the animosity which he testifies against you will take the place of merit with me. Do not worry. Come back, but come back without having done anything low or timid, and bring me veritable attestations of having lived as a true Catholic and fulfilled all the duties which our Roman Catholic religion obliges us. If you return to it this way, I will receive you with joy and kindness; and when I have only a piece of bread left to eat, I will gladly share it with you, and I would rather die than not assist you. But if fear or hope shakes you to the point of failing in this duty, which must be more precious to you than your life, don't even think about seeing me ever again, and be assured that I will punish you for this cowardice, and that all the the power of the King of Sweden will not prevent me from killing you in his arms, even if you have taken refuge there. Judge after this yourself whether you are able to return to me or not, and believe that I will keep my word.
Swedish translation of the original (my own):
Den 1 februari 1658. —
Jag tror att Ni är så lite lämplig att vara en martyr att jag inte kommer att råda Er att utsätta Er själv för faran att begå en feg handling för att rädda Ert liv. Heder och liv är två saker som förtjänar, tycker jag, att man tar hand om dem. Om Ni skulle råka förneka eller dissimulera Er religion, skulle Ni varken rädda den ena eller den andra. Om Ni skulle råka presentera Er inför mig efteråt, måste Ni leva och dö som katolik; och om Ni misslyckas med att göra det, kommer Ni att göra Er själv ovärdig att vara min. Låt inte den svenske konungens hot förvåna Er. Klara Er utan att se honom, och kom tillbaka till mig efter hotet han har riktat mot Er. Ni kommer att ha det bättre med mig än någonsin, och den fiendskap han betygar mot Er kommer att tjäna Er som förtjänst med mig.
Sätt Er inte i ångest. Kom tillbaka, men kom inte tillbaka utan att ha gjort något nedrigt eller skyggt, och ge mig sanna intyg om att Ni har levt som en sann katolik och fullgjort alla de plikter som vår romersk-katolska religion ålägger oss. Om Ni återvänder på detta sätt, kommer jag att ta emot Er med glädje och vänlighet; och om jag bara hade en bit bröd kvar att äta, skulle jag dela det med Er med glädje, och jag skulle hellre dö än att inte hjälpa Er.
Men om Ni låter Er skakas av rädsla eller hoppas att misslyckas med denna plikt (som måste vara mer värdefull för Er än livet), tänk aldrig på att se mig igen, och var säker på att jag kommer att straffa Er för denna feghet och att all Sveriges konungs makt inte hindrar mig från att ge Er döden i hans famn när Ni tagit Er tillflykt dit. Döm själv efter det om Ni är i stånd att återvända till mig eller inte, och tro att jag skall hålla mitt ord till Er.
Kristina Alexandre.
English translation of the original (my own):
February 1, 1658. —
I believe you are so little fit to be a martyr that I will not advise you to expose yourself to the danger of committing a cowardly act to save your life. Honour and life are two things that deserve, it seems to me, that one take care of them. If you should happen to deny or dissimulate your religion, you would save neither one nor the other. If you should happen to present yourself before me afterwards, you must live and die a Catholic; and if you fail to do so, you will make yourself unworthy of being mine. Do not let the threats of the King of Sweden astonish you. Do without seeing him, and come back to me after the threat he has made to you. You will be better off with me than ever, and the animosity he testifies against you will serve as merit to you with me.
Do not put yourself in anxiety. Come back, but do not come back without having done anything base or timid, and bring me true attestations of your having lived as a true Catholic and fulfilled all the duties to which our Roman Catholic religion obliges us. If you return in this way, I will receive you with joy and kindness; and if I had only a piece of bread left to eat, I would share it with you with joy, and I would rather die than not assist you.
But if you allow yourself to be shaken by fear or hope to fail in this duty (which must be more precious to you than life), don't ever think of seeing me again, and be assured that I will punish you for this cowardice and that all the power of the King of Sweden will not prevent me from giving you death in his arms when you have taken refuge there. Judge yourself by that whether you are in a condition to return to me or not, and believe that I will keep my word to you.
Kristina Alexandre.
Above: Kristina.
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