Wednesday, January 24, 2024

Jean Nicolas de Parival on Kristina's antics in Rome, 1660 journey to Hamburg and Sweden, and diverse judgements on these journeys

Source:

Continuation du histoire du siècle de fer par Parival, volume 1, book 2, pages 196 to 201, by Jean Nicolas de Parival, 1666
The account:

Nous auons laissé reposer cette Princesse Septentrionalle, assez long-temps apres deux voyages faits en France dans vne ville, où son Pere & son Successeur auoient fait dessein de planter leurs étandars, ses occupations Royalles n[']ont pas languy dans l'agreable oisiueté des diuertissements d'Italie. «Les ames genereuses marchent au trauers de ce monde, sans qu'on s'en apercoiue sinon au sortir de leur carriere.» Elle n'estoit pas ignorante de ce qui se passoit au Nort, ny des desseins de son Cousin le grand guerrier Charles, Gustave, lequel alloit egaler les triomphes du grand Gustave Adolphe & cimenter la gloire des anciens Gots, si la fortune, par deux reuers, ne luy eut fait gouter les fruits amers de son inconstance, en opposant vne digue à ses victoires, & si la Parque ne luy eut coupé le fil de sa vie, dans la resolution de corriger par vn nouuel effort, ces deux cruels desastres.

Estant de retour de son deuxiéme voyage de France, où elle auoit par tout esté receuë Royallement, & admiré tant la beauté de ce fleurissant Royaume, que la gentillesse de la plus leste nation, du monde; elle trouua quelque refroidissement à la Cour pour plusieurs raisons, mais principalement parce qu'ayant pris l'echarpe blanche, elle paroissoit effectiuement d'en auoir pris les interets, ce qui n'offença pas peu les Espagnols; & le Pape mesme, voyant qu'elle vouloit leuer du monde pour la France, contre le Royaume de Naples, luy en fit ouyr & sentir son mécontentement. Il fit publier sur peine de la vie que personne ne fut si osé que de leuer des soldats, au nom de qui que ce fut: & on éclaira les actions de la Reine de fort pres, en posant des gardes à l'entour de son Palais. D'ailleurs la grande correspondance qu'elle tenoit auec le Roy de Suede son Cousin, n'augmenta pas peu le soupçon tant en la Cour de Rome, que dans le party d'Espagne, & ne rendit pas sa cause meilleure. «Les finesses en matiere d'Estat sont des chiffres, que les politiques s'efforcent de sonder, & en l'explication desquels ils trouuent leurs contentemens.» Il arriua encore vn autre suiet de meffiance, c'est que la Reine licentia tous ses Italiens, & prit vne garde composée d'estrangers. Tous ces broüillars, ioint au peu de respect qu'on luy portoit alors, & se voyant comme assiegée par quelques fantassins & hommes de cheual, firent qu'elle tomba en quelque indisposition, que 80000. liures enuoyées de France ne pûrent diuertir.

Or voyant d'où luy procedoient ces broüilleries, elle resolut de quiter le Palais du Cardinal Mazarin, & se demeler peu à peu des intrigues de la France: toute la plus assurée pour parestre & gaigner l'ascendant sur les cœurs des Grands de Rome. Mais il n'estoit pas temps de se roidir contre cet orage, il le faloit surmonter par la patience. Enfin la nouuelle de la mort de son Cousin, luy fit prendre la resolution de s'en retourner en Suede. Elle dissimula sagement le grãd deplaisir, dont son ame estoit pressée, afin de n'en donner vne trop grande connoissance à ceux qui ne deuoient sçauoir que l'extérieur de ses affaires, & qui employoient toutes leurs finesses pour penetrer iusques au fond du Cabinet, Cette Princesse ayant mis bon ordre à ce qu'elle laissoit à Rome, pris congé du saint Pere, & des Cardinaux, partit auec assez petit train pour hâter son voyage; passa par Nuremberg, & arriua à Hambourg, où elle fut receuë de l'illustre Magistrat & de tous les Ambassadeurs, qui allerent au deuant d'elle auec des honneurs qui étoient deus à la merueille de nostre siecle. Cependant qu'elle se reposera nous ferons vn tour par l'Europe pour recueillir les iugemens des hommes sur ce voyage, qui seront aussi differens que les humeurs sont differentes.

Ceux qui veulent auoir connoissance des vents s'addressent ordinairement aux giroüettes des hautes tours ou clochers qui le leur declarẽt, & les auertissent du beau temps ou de la pluye, mais ils ne se laissent pas voir, ainsi en est-il des Grands, dont les actions se voyent cõme des giroüettes les pretextes qui les font tourner s'entendent, mais les causes sont inuisibles, elles ne se trouuent que par coniectures, & encore fort rarement, mais tousiours auec beaucoup d'incertitude. I'en marqueray quelques-vns auec modestie, aussi bien les Grands sont ils bien aises d'entendre ce qu'on dit d'eux.

La premiere opinion estoit que le Roy Charles Gustave étant decedé sans auoir laissé autre heritier qu'vn ieune Roy, âgé de quatre ans ou enuiron, elle pourroit reuenir à la Couronne en cas qu'il vint de mourir dãs vn âge si foible: qu'elle regnoit encore dans les cœurs de la pluspart des Suedois, tant grands que petits, pour auoir regné sur eux auec beaucoup de moderation, de liberalité & de iustice, qu'au contraire Charles les auoit surchargé de tailles, mené de grandes guerres, & epuisé le Royaume tant d'hommes que de moyens. Qu'il n'y auoit que les Ministres qui s'opposeroient à elle à cause de la Religion, & qu'en reprenant celle qu'elle auoit quittée, elle seroit remise dans la faueur de tous les suiets du Royaume en general. Que si l'Empereur Charles s'estoit repenty d'auoir quitté ses Couronnes en sa vieillesse, pour quoy elle qui estoit ieune ne s'en repentiroit elle pas, & ne reprendroit elle pas la Couronne, si l'occasion fauorisoit ses desseins.

La deuxiéme opinion (car le monde ne se gouuerne pas autrement) de ceux qui auoient tant medit d'elle, à cause de sa conuersion, étoit qu'elle iroit broüiller le Royaume, tâcheroit d'y introduire des Iesuites, & que les Conseilliers du Royaume ne luy donneroient aucune entrée, s'ils vouloient pouruoir à la seureté du Roy & du Royaume.

La troisiéme, & la plus probable de toutes, estoit que le Roy estant mort, duquel elle auoit esté cherement aimée, & dont les plus secrettes resolutions ne luy auoient pas esté inconnues; elle se trouuoit obligée d'aller mettre bon ordre à ses appanages, qui pourroient souffrir quelque incommodité, & elle aussi, dans vn changement si peu attendu. A Rome méme, on publioit qu'elle ne reuiendroit plus pour des causes occultes, pour la paix faite tant en France qu'au Nort, & principalement quand on vid que par son commandement on vendoit ses cheuaux[.] On aioustoit aussi qu'il n'estoit pas croyable qu'vne si grande & si sage Reine, eut quitté vn si puissant Royaume, où elle estoit comme vn autre Auguste adorée, par la seule curiosité de voir les pays estrangers, qu'elle trouuoit assez suffisamment descrits dans les liures: Et que la part qu'elle prenoit dans les interests de la France & de Suede, donnoit assez de jalousie au[x] Espagnols, & suiet aux autres, de croire qu'il y auoit du mistere caché dans cette cession, veu qu'vne vie priuée ne pouuoit étre son element. «Les actions des petits ne sont epluchées que par de petits compagnons, mais celles des grands, de tous, non à vne méme aune.» Cette Dame, qui attire les yeux de tout le monde sur elle, ne peut faillir de donner à tous de diuers sentimens, d'amour, d'indifference, de blâme, & aux méchans de la medisance, car les Dieux mesme ne s'en sont pû guarantir. «C'est vne methode vrayement Royalle, de bien faire & d'estre blâmé.»

With modernised spelling:

Nous avons laissé reposer cette princesse septentrionale assez longtemps après deux voyages faits en France dans une ville où son père et son successeur avaient fait dessein de planter leurs étendards, ses occupations royales n'ont pas langui dans l'agréable oisiveté des divertissements d'Italie. «Les âmes généreuses marchent au travers de ce monde, sans qu'on s'en aperçoive sinon au sortir de leur carrière.»

Elle n'était pas ignorante de ce qui se passait au Nord, ni des desseins de son cousin le grand guerrier Charles Gustave, lequel allait égaler les triomphes du grand Gustave Adolphe et cimenter la gloire des anciens Goths, si la fortune, par deux revers, ne lui eut fait gouter les fruits amers de son inconstance, en opposant une digue à ses victoires, et si la parque ne lui eut coupé le fil de sa vie, dans la résolution de corriger par un nouvel effort, ces deux cruels désastres.

Étant de retour de son deuxième voyage de France, où elle avait partout été reçue royalement et admiré tant la beauté de ce fleurissant royaume, que la gentillesse de la plus leste nation du monde, elle trouva quelque refroidissement à la Cour pour plusieurs raisons, mais principalement parce qu'ayant pris l'écharpe blanche, elle paraissait effectivement d'en avoir pris les intérêts, ce qui n'offensa pas peu les Espagnols; et le pape-même, voyant qu'elle voulait lever du monde pour la France contre le royaume de Naples, lui en fit ouïr et sentir son mécontentement.

Il fit publier, sur peine de la vie, que personne ne fut si osé que de lever des soldats, au nom de qui que ce fut, et on éclaira les actions de la reine de fort près, en posant des gardes à l'entour de son palais. D'ailleurs, la grande correspondance qu'elle tenait avec le roi de Suède son cousin, n'augmenta pas peu le soupçon tant en la Cour de Rome que dans le parti d'Espagne et ne rendit pas sa cause meilleure.

«Les finesses en matière d'État sont des chiffres, que les politiques s'efforcent de sonder, et en l'explication desquels ils trouvent leurs contentements.»

Il arriva encore un autre sujet de méfiance, c'est que la reine licentia tous ses Italiens et prit une garde composée d'étrangers. Tous ces brouillards, joint au peu de respect qu'on lui portait alors, et se voyant comme assiégée par quelques fantasins et hommes de cheval, firent qu'elle tomba en quelque indisposition que 80 000 livres envoyées de France ne purent divertir.

Or, voyant d'où lui procédaient ces brouilleries, elle résolut de quitter le palais du cardinal Mazarin et se démêler peu à peu des intrigues de la France, toute la plus assurée pour paraître et gaigner l'ascendant sur les cœurs des grands de Rome. Mais il n'était pas temps de se raidir contre cet orage, il le fallait surmonter par la patience. Enfin, la nouvelle de la mort de son cousin lui fit prendre la résolution de s'en retourner en Suède. Elle dissimula sagement le grand deplaisir, dont son âme était pressée, afin de n'en donner une trop grande connaissance à ceux qui ne devaient savoir que l'extérieur de ses affaires et qui employaient toutes leurs finesses pour pénétrer jusqu'au fond du Cabinet.

Cette princesse, ayant mis bon ordre à ce qu'elle laissait à Rome, pris congé du Saint Père et des cardinaux, partit avec assez petit train pour hâter son voyage, passa par Nuremberg, et arriva à Hambourg, où elle fut reçue de l'illustre magistrat et de tous les ambassadeurs, qui allèrent au devant d'elle avec des honneurs qui étaient dus à la merveille de notre siècle. Cependant qu'elle se reposera, nous ferons un tour par l'Europe pour recueillir les jugements des hommes sur ce voyage, qui seront aussi différents que les humeurs sont différentes.

Ceux qui veulent avoir connaissance des vents s'adressent ordinairement aux girouettes des hautes tours ou clochers qui le leur déclarent et les avertissent du beau temps ou de la pluie, mais ils ne se laissent pas voir. Ainsi en est-il des grands, dont les actions se voyent comme des girouettes les prétextes qui les font tourner s'entendent, mais les causes sont invisibles, elles ne se trouvent que par conjectures, et encore fort rarement, mais toujours avec beaucoup d'incertitude. J'en marquerai quelques-uns avec modestie, aussi bien les grands sont ils bien aises d'entendre ce qu'on dit d'eux.

La première opinion était que le roi Charles Gustave, étant décédé sans avoir laissé autre heritier qu'un jeune roi, âgé de quatre ans ou environ, elle pourrait revenir à la Couronne en cas qu'il vint de mourir dans un âge si faible; qu'elle régnait encore dans les cœurs de la plupart des Suédois, tant grands que petits, pour avoir régné sur eux auec beaucoup de modération, de libéralité et de justice, qu'au contraire Charles les avait surchargé de tailles, mené de grandes guerres, et épuisé le royaume tant d'hommes que de moyens. Qu'il n'y avait que les ministres qui s'opposeraient à elle à cause de la religion, et qu'en reprenant celle qu'elle avait quittée, elle serait remise dans la faveur de tous les sujets du royaume en général. Que si l'empereur Charles s'était repenti d'avoir quitté ses Couronnes en sa vieillesse, pourquoi elle, qui était ieune, ne s'en repentirait-elle pas et ne reprendrait-elle pas la Couronne si l'occasion favorisait ses desseins?

La deuxième opinion (car le monde ne se gouverne pas autrement) de ceux qui avaient tant médit d'elle, à cause de sa conversion, était qu'elle irait brouiller le royaume, tâcherait d'y introduire des jésuites, et que les conseilliers du Royaume ne lui donneraient aucune entrée, s'ils voulaient pourvoir à la sûreté du Roi et du royaume.

La troisième, et la plus probable de toutes, était que le roi étant mort, duquel elle avait été chèrement aimée, et dont les plus secrètes résolutions ne lui avaient pas été inconnues, elle se trouvait obligée d'aller mettre bon ordre à ses apanages, qui pourraient souffrir quelque incommodité, et elle aussi, dans un changement si peu attendu. A Rome même, on publiait qu'elle ne reviendrait plus pour des causes occultes, pour la paix faite tant en France qu'au Nord, et principalement quand on vit que par son commandement on vendait ses chevaux.

On ajoutait aussi qu'il n'était pas croyable qu'une si grande et si sage reine eut quitté un si puissant royaume, où elle était comme un autre Auguste adorée, par la seule curiosité de voir les pays étrangers qu'elle trouvait assez suffisamment décrits dans les livres, et que la part qu'elle prenait dans les intérêts de la France et de Suède donnait assez de jalousie aux Espagnols et sujet aux autres de croire qu'il y avait du mystère caché dans cette cession, vu qu'une vie privée ne pouvait être son élement.

«Les actions des petits ne sont épluchées que par de petits compagnons, mais celles des grands, de tous, non à une même aune.»

Cette dame, qui attire les yeux de tout le monde sur elle, ne peut faillir de donner à tous de divers sentiments: d'amour, d'indifférence, de blâme, et, aux méchants, de la medisance, car les dieux-même ne s'en sont pu garantir.

«C'est une méthode vraiment royale de bien faire et d'être blâmé.»

Swedish translation (my own):

Vi har låtit denna nordliga prinsessa vila ganska länge efter två resor till Frankrike i en stad där hennes far och hennes efterträdare hade tänkt plantera sina standarder, hennes kungliga sysslor försvann inte i den behagliga ledigheten i Italiens nöjen. »Generösa själar går genom den här världen utan att någon märker det förutom i slutet av sin karriär.«

Hon var inte okunnig om vad som skedde i Norden, inte heller om dessängerna av hennes kusin den store krigaren Karl Gustav, som skulle ha varit lika med den store Gustav Adolfs triumfer och befäst de gamla goternas ära om lyckan, genom två bakslag, hade inte fått honom att smaka på de bittra frukterna av sin inkonstans genom att motsätta sig en fördämning av hans segrar, och om inte ödet hade klippt av hans livs tråd i beslutet att genom en ny ansträngning rätta till dessa två grymma katastrofer.

När hon återvände från sin andra resa till Frankrike, där hon överallt hade mottagits kungligt och hade beundrat både skönheten i detta blomstrande rike och vänligheten hos världens smidigaste nation, fann hon en viss kylighet vid hovet av flera anledningar, men främst eftersom, efter att ha tagit det vita skärpet, verkade hon faktiskt ha tagit intresset av det, vilket förolämpade spanjorerna inte så lite; och påven själv, som såg att hon ville samla trupper för Frankrike mot konungariket Neapel, fick henne att höra och känna hans missnöje.

Han lät offentliggöra, vid pen och dödsstraff, att ingen var så vågad att leverera soldater i vem det än var, och drottningens agerande belystes mycket nära genom att placera vakter runt från hans palats. Dessutom ökade den omfattande korrespondens som hon förde med konungen av Sverige, sin kusin, inte så lite misstänksamhet både i Roms hov och i det spanska partiet och gjorde inte hennes sak bättre.

»De finesser i statsärenden är chiffror som politiker strävar efter att förstå, och i vars förklaring de finner sin tillfredsställelse.«

Ytterligare en orsak till misstro uppstod, som var att drottningen avskedade alla sina italienare och tog på sig en vakt bestående av utlänningar. Alla dessa dimmor, förenade med den lilla respekt som visades henne vid den tiden, och att se sig själv som om hon belägrades av några få infanterister och ryttare, gjorde att hon hamnade i något illamående som 80,000 livres skickade från Frankrike inte kunde avleda.

Nu när hon såg varifrån dessa gräl kom, bestämde hon sig för att lämna kardinal Mazarins palats och gradvis lösgöra sig från Frankrikes intriger, desto mer säker på att framträda och få övertag över hjärtan hos de stora i Rom. Men det var inte dags att stålsätta sig mot denna storm, den måste övervinnas med tålamod. Till slut fick nyheten om hennes kusins ​​död henne att besluta sig för att återvända till Sverige. Hon dissimulerade klokt det stora missnöje, med vilket hennes själ var överväldigad, för att inte ge alltför mycket kunskap därom åt dem, som bara borde känna till det yttre av hennes angelägenheter och som använde all sin finess för att tränga in i djupet av kabinettet.

Denna prinsessa, efter att ha ordnat det hon lämnat i Rom, tog avsked av den Helige Fadern och kardinalerna, reste av med ett litet tåg för att påskynda sin resa, passerade genom Nürnberg och anlände till Hamburg, där hon mottogs av den berömde magistraten och alla de ambassadörerna som gick för att möta henne med heder som berodde på vårt sekels under. Medan hon vilar tar vi en rundtur i Europa för att samla mäns åsikter om denna resa, som kommer att vara lika olika som humörer är annorlunda.

De som vill veta om vindarna brukar vända sig till de höga tornens eller klocktornens väderflöjlar som tillkännager det och varnar dem för bra väder eller regn, men de låter sig inte synas. Detsamma gäller stora män, vilkas handlingar ses som väderflöjlar, förevändningarna som får dem att vända förstås, men orsakerna är osynliga, de hittas bara genom gissningar, och även då mycket sällan, men alltid med mycket av osäkerhet. Jag kommer att markera några av dem med blygsamhet, så stora männen är mycket glada att höra vad som sägs om dem.

Den första åsikten var att eftersom konung Karl Gustav hade avlidit utan att ha efterlämnat någon annan arvinge än en ung konung, fyra år gammal eller däromkring, kunde hon återvända till Kronan i händelse av att han kunde dö i så svag ålder; att hon fortfarande regerade i de flesta svenskar, både stora och låga, för att ha regerat över dem med stor måttlighet, frikostighet och rättvisa, att Karl tvärtom hade överbelastat dem med storlekar, lett stora krig och utmattat riket både i fråga om  av män och medel. Att det bara var ministrarna som skulle motsätta sig henne på grund av religionen, och att hon genom att återuppta den som hon lämnat skulle återställas till förmån för alla rikets undersåtar i allmänhet. Att om kejsaren Karl hade ångrat sig från att ha lämnat sina Kronor på sin ålderdom, varför skulle hon, som var ung, inte ångra sig och ta tillbaka Kronan om tillfället gynnade hennes dessänger?

Den andra åsikten (för världen är inte styrd på annat sätt) hos dem som hade förtalat henne så mycket på grund av hennes omvändelse var att hon skulle bruljera riket, skulle försöka införa jesuiter i det och att rikets rådsmän skulle inte ge henne något inträde om de ville sörja för konungens och rikets säkerhet.

Det tredje, och det mest sannolika av allt, var att eftersom konungen hade dött, av vilken hon hade varit innerligt älskad och vars hemligaste beslut inte hade varit obekanta för henne, fann hon sig tvungen att gå och sätta sina apanager i god ordning, som kunde lida något besvär, och även hon, i en så lite förväntad förändring. I själva Rom publicerades det att hon inte längre skulle återvända för ockulta skäl, för den fred som slöts både i Frankrike och i Norden, och främst när man såg att genom hennes befallning såldes hennes hästar.

Det tillades också att det var otroligt att en så stor och klok drottning hade lämnat ett så mäktigt rike, där hon, som en annan Augusta, älskades, av den enda nyfikenhet att se främmande länder som hon fann fullt tillräckligt beskrivna i böckerna, och att den del den tog i Frankrikes och Sveriges intresse gav spanjorerna tillräckligt med avundsjuka och fick andra att tro att det fanns något mysterium gömt i denna cession, eftersom ett privatliv inte kunde vara hennes element.

»Små mäns handlingar granskas bara av små följeslagare, men de storas, av alla, inte av samma måttstock.«

Denna dam, som drar hela världens ögon till sig själv, kan inte låta bli att ge alla olika känslor: av kärlek, av likgiltighet, av skuld och, för de ogudaktiga, av förtal, eftersom gudarna själva inte kunde garantera detta.

»Det är en verkligt kunglig metod att göra väl och ändå få skulden.«

English translation (my own):

We have let this northern princess rest for quite a long time after two journeys to France in a city where her father and her successor had intended to plant their standards, her royal occupations did not languish in the pleasant idleness of the entertainments of Italy. "Generous souls walk through this world without one noticing it except at the end of their career."

She was not ignorant of what was happening in the North, nor of the designs of her cousin the great warrior Karl Gustav, who would have matched the triumphs of the great Gustav Adolf and cement the glory of the ancient Goths if fortune, by two setbacks, had not made him taste the bitter fruits of his inconstancy by opposing a dam to his victories, and if fate had not cut the thread of his life in the resolution to correct, by a new effort, these two cruel disasters.

Returning from her second journey to France, where she had everywhere been royally received and had admired both the beauty of this flourishing kingdom and the kindness of the most agile nation in the world, she found some chilliness at Court for several reasons, but  mainly because, having taken the white sash, she actually appeared to have taken the interests of it, which offended the Spaniards not a little; and the Pope himself, seeing that she wanted to raise troops for France against the kingdom of Naples, made her hear and feel his discontent.

He had it published, on pain of death, that no one was so daring as to raise soldiers in the name of whoever it was, and the actions of the Queen were shed light very closely by placing guards around  from his palace. Moreover, the extensive correspondence that she held with the King of Sweden, her cousin, did not a little increase suspicion both in the Court of Rome and in the Spanish party and did not make her case any better.

"The finesses in matters of State are figures which politicians strive to fathom, and in the explanation of which they find their satisfaction."

Yet another cause for distrust occurred, which was that the Queen dismissed all her Italians and took on a guard composed of foreigners. All these fogs, combined with the little respect that was shown to her at the time, and seeing herself as if besieged by a few infantrymen and horsemen, caused her to fall into some indisposition which 80,000 livres sent from France could not divert.

Now, seeing where these quarrels were coming from, she resolved to leave Cardinal Mazarin's palace and gradually disentangle herself from the intrigues of France, all the more assured to appear and gain ascendancy over the hearts of the greats of Rome. But it was not time to steel oneself against this storm, it had to be overcome with patience. Finally, the news of her cousin's death made her decide to return to Sweden. She wisely dissimulated the great displeasure with which her soul was overwhelmed, so as not to give too much knowledge of it to those who should only know the exterior of her affairs and who used all their finesse to penetrate to the depths of the Cabinet.

This princess, having put in order what she left in Rome, took leave of the Holy Father and the cardinals, left with a small train to hasten her journey, passed through Nuremberg, and arrived in Hamburg, where she was received by the illustrious magistrate and all the ambassadors, who went to meet her with honours which were due to the marvel of our century. While she is resting, we will take a tour of Europe to collect men's opinions on this trip, which will be as different as the humours are different.

Those who want to know about the winds usually turn to the weather vanes of the high towers or bell towers which announce it to them and warn them of good weather or rain, but they do not allow themselves to be seen. The same is true of great men, whose  actions are seen like weather vanes, the pretexts which make them turn are understood, but the causes are invisible, they are only found by conjectures, and even then very rarely, but always with a great deal of uncertainty. I will mark some of them with modesty, so the great men are very happy to hear what is said about them.

The first opinion was that because King Karl Gustav had died without having left any heir other than a young king, aged four years or thereabouts, she could return to the Crown in the event that he might die at such a weak age; that she still reigned in the hearts of most Swedes, both great and lowly, for having reigned over them with great moderation, liberality and justice, that on the contrary Karl had overburdened them with sizes, led great wars and exhausted the kingdom both in terms of men and means. That it was only the ministers who would oppose her because of religion, and that, by resuming the one which she had left, she would be restored to the favour of all the subjects of the kingdom in general. That if the Emperor Charles had repented of having left his Crowns in his old age, why should she, who was young, not repent and take back the Crown if the occasion favoured her designs?

The second opinion (for the world is not governed otherwise) of those who had slandered her so much, because of her conversion, was that she would confuse the kingdom, would try to introduce Jesuits into it, and that the councilmen of the Realm would not give her any entry if they wanted to provide for the security of the King and the kingdom.

The third, and the most probable of all, was that the King having died, by whom she had been dearly loved, and whose most secret resolutions had not been unknown to her, she found herself obliged to go and put her appanages in good order, which could suffer some inconvenience, and she too, in such a little expected change. In Rome itself, it was published that she would no longer return for occult causes, for the peace made both in France and in the North, and mainly when it was seen that through her command her horses were being sold.

It was also added that it was unbelievable that such a great and wise queen had left such a powerful kingdom, where she was, like another Augusta, adored, out of the sole curiosity of seeing foreign countries which she found quite sufficiently described in books, and that the part it took in the interests of France and Sweden gave enough jealousy to the Spaniards and led others to believe that there was some mystery hidden in this cession, seeing that a private life could not be her element.

"The actions of little men are only scrutinised by little companions, but those of the great ones, of all, not by the same yardstick."

This lady, who draws the eyes of the whole world to herself, cannot fail to give to everyone various feelings: of love, of indifference, of blame, and, to the wicked, of slander, because the gods themselves could not guarantee this.

"It is a truly royal method to do well and be blamed."


Above: Kristina.

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