Wednesday, January 24, 2024

Jean Nicolas de Parival on the priests' arguments against Kristina and how it frightened and outraged her/him/them to the point of tears and literally begging them to reconsider, to no avail, year 1660

Source:

Continuation du histoire du siècle de fer par Parival, volume 1, book 3, pages 230 to 233, by Jean Nicolas de Parival, 1666
The account:

La Reine Christine voyant que les rayons de son soleil n'auoient plus assez de force pour échauffer ceux qu'elle auoit tant obligez tenant les resnes de l'Empire Suedois, pleins d'auersion contre elle pour la haine qu'ils portent à la Religion Catholique, se trouua embarrassée dans des reproches & disputes Ecclesiastiques, qui ne luy donnerent pas peu d'apprehension, & luy firent douter d'vn bon succez de ses affaires. «Ces gens là peuuent beaucoup, quand ils sont épaulez par quelques grands, qui cherchent, sans se decouurir, la ruine d'vne bonne cause.» Il est à propos de mettre icy quelques inuectiues, en forme d'argumens, que firent ces pretendus Prelats, qui ne pouuoient approuuer en leurs consciences que la fille du Grand Gustave ioüoit des merites de son Pere, par ce que la Religion qu'il auoit maintenuë, introduite par son grand Pere, couroit risque d'estre supprimée par elle, ayant fait serment (comme ils dissoient) dans son abiuration de s'en rendre ennemie. «Le Pape», disoient ils, «est ennemy de nostre Religion Euangelique, & par consequent l'ennemy le plus irreconciliable de la Couronne de Suede.» Le surnom d'Alexandre leur deplaisoit plus qu'aux Apostres les onguents iettez sur les pieds du Sauueur. Ils étalerent aussi qu'ils n'auoient pû estre surmontez par tant d'ennemis, par ce qu'ils auoient deffendu les veritez Euangeliques plus que les autres nations; C'est pourquoy ils ne pouuoient souffrit [sic] l'idolatrie, selon les priuileges, ny clandestines ny publiques: De façon que tout contract deuoit estre annullé. Cette harangue trouuant de l'approbation dans le conseil politique, iettoit la Reine dans de grandes craintes, laquelle se voyant attaquée fort indiscrettement, ne pût arrester ses larmes, & nonobstant qu'on luy reprochât son changement, elle ne laissa pas de demeurer ferme en la maintenuë de son droit. Vn des Senateurs se ioignant au Clergé, luy osa dire qu'elle estoit decheuë entierement de tous ses droits & pretentions pour auoir embrassé l'Eglise Romaine. A la réponse qu'elle fit de n'estre résponsable deuant personne, comme estant Souueraine; il luy fut repliqué que par son contract elle ne pouuoit annuller les constitutions du Royaume. Le Clergé adioûta que ledit contract ne pouuoit subsister, si elle ne demeuroit constante en la Religion. Mais elle, voyant que son authorité estoit sans pouuoir & que la iustice desarmée ne peut rien contre la force, eut recours aux larmes, priant à iointes mains les Ecclesiastiques de luy vouloir accorder son droit. Ils répondirent qu'ils n'y pouuoient consentir quant à la Religion, sans pecher contre Dieu, leurs consciences, & leurs Eglises Euangeliques, tant en Allemagne qu'en Suede, qui leur reprocheroient de n'estre ny chauds ny froids. Cela fait, on abbattit sa chappelle malgré elle, & on fit repasser la mer aux Prestres & aux Italie[n]s de sa suite. Si les armes l'argent & le conseil du fils ainé de l'Eglise Catholique ne les eussent fortifiés, leur Euangile, enfié de tant de prosperitez, ne les eut pas rendus si puissans, mais cette viande grossiere est bonne pour le menu peuple; & non pour des Senateurs. Elle n'estoit plus Reine que de nom, & celuy qu'elle auoit fait Roy, & qui se vantoit d'auoir tout de Dieu & de Christine, n'estoit plus: il y auoit vn autre soleil qui paroissoit sur l'horison Gotique, d'autres maximes, & i'ose dire que ceux qui auoient l'administration de l'Estat n'eussent pas desiré qu'elle se fut remise au giron du Lutheranisme, pour des raisons fort politiques. Elle auoit regné auec beaucoup de prudence méme dans les cœurs de ses suiets, de façon que sa presence ne pouuoit apporter que de l'ombrage; & il n'y auoit point de plus assuré moyen d'empécher qu'elle ne regaignat les cœurs, qu'en faisant agir le Clergé contre elle. «Les ialousies au fait des Gouuernemens sont tres-puissantes, & les innocentes soûmission mesme, qui les deuroient amoindrir, les augmentont.» Ce braue Gentil-homme Suedois nous en donne vne preuue suffisante; sans en aller chercher d'autres ailleurs, lequel étant reuenu de son Ambassade d'Angleterre, fut mal heureusement poignardé par le Roy Eric, sur vne jalousie qu'il auoit conçeuë sur vn faux rapport. Nous luy laisserons démeler vne fusee auec ces gens là, beaucoup plus facheuse qu'elle n'auoit preueu, durant tout l'hyuer...

With modernised spelling:

La reine Christine, voyant que les rayons de son soleil n'avaient plus assez de force pour échauffer ceux qu'elle avait tant obligés tenant les rênes de l'empire suédois, pleins d'aversion contre elle pour la haine qu'ils portent à la religion catholique, se trouva embarrassée dans des reproches et disputes écclesiastiques qui ne lui donnèrent pas peu d'appréhension et lui firent douter d'un bon succès de ses affaires.

«Ces gens-là peuvent beaucoup quand ils sont épaulés par quelques grands, qui cherchent, sans se découvrir, la ruine d'une bonne cause.»

Il est à propos de mettre ici quelques invectives en forme d'arguments que firent ces prétendus prélats, qui ne pouvaient approuver en leurs consciences que la fille du grand Gustave jouait des mérites de son père, parce que la religion qu'il avait maintenue, introduite par son grand père, courait risque d'être supprimée par elle, ayant fait serment (comme ils disaient) dans son abjuration de s'en rendre ennemie.

«Le pape», disaient ils, «est ennemi de notre religion évangelique, et par conséquent l'ennemi le plus irreconciliable de la Couronne de Suède.»

Le surnom d'Alexandre leur déplaisait plus qu'aux apôtres, les onguents jettés sur les pieds du Sauveur. Ils étalèrent aussi qu'ils n'avaient pu être surmontés par tant d'ennemis, parce qu'ils avaient défendu les vérités évangeliques plus que les autres nations. C'est pourquoi ils ne pouvaient souffrir l'idolatrie, selon les privilèges, ni clandestines ni publiques, de façon que tout contrat devait être annullé.

Cette harangue, trouvant de l'approbation dans le conseil politique, jettait la reine dans de grandes craintes, laquelle, se voyant attaquée fort indiscrètement, ne put arrêter ses larmes, et nonobstant qu'on lui reprochât son changement, elle ne laissa pas de demeurer ferme en la maintenue de son droit. Un des sénateurs, se joignant au clergé, lui osa dire qu'elle était déchue entièrement de tous ses droits et prétentions pour avoir embrassé l'Église romaine.

A la réponse qu'elle fit de n'être responsable devant personne, comme étant souveraine, il lui fut repliqué que, par son contrat, elle ne pouvait annuller les constitutions du royaume. Le clergé ajouta que ledit contrat ne pouvait subsister si elle ne demeurait constante en la religion.

Mais elle, voyant que son autorité était sans pouvoir et que la justice désarmée ne put rien contre la force, eut recours aux larmes, priant à jointes mains les écclesiastiques de lui vouloir accorder son droit. Ils répondirent qu'ils n'y pouvaient consentir quant à la religion sans pêcher contre Dieu, leurs consciences, et leurs églises évangeliques, tant en Allemagne qu'en Suède, qui leur reprocheraient de n'être ni chauds ni froids.

Cela fait, on abattit sa chapelle malgré elle, et on fit repasser la mer aux prêtres et aux Italiens de sa suite. Si les armes, l'argent et le conseil du fils ainé de l'Église catholique ne les eussent fortifiés, leur Évangile, enfié de tant de prospérités, ne les eut pas rendus si puissants, mais cette viande grossière est bonne pour le menu peuple et non pour des sénateurs.

Elle n'était plus reine que de nom, et celui qu'elle avait fait roi, et qui se vantait d'avoir tout de Dieu et de Christine, n'était plus. Il y avait un autre soleil qui paraissait sur l'horison gothique, d'autres maximes, et j'ose dire que ceux qui avaient l'administration de l'État n'eussent pas désiré qu'elle se fut remise au giron du luthéranisme, pour des raisons fort politiques. Elle avait régné avec beaucoup de prudence même dans les cœurs de ses sujets, de façon que sa présence ne pouvait apporter que de l'ombrage; et il n'y avait point de plus assuré moyen d'empêcher qu'elle ne régagnât les cœurs qu'en faisant agir le clergé contre elle.

«Les jalousies au fait des gouvernements sont très puissantes, et les innocentes soumission[s]-même, qui les devraient amoindrir, les augmentont.»

Ce brave gentilhomme suédois nous en donne une preuve suffisante, sans en aller chercher d'autres ailleurs, lequel, étant revenu de son ambassade d'Angleterre, fut malheureusement poignardé par le roi Eric, sur une jalousie qu'il avait conçue sur un faux rapport. Nous lui laisserons démêler une fusée avec ces gens-là, beaucoup plus fâcheuse qu'elle n'avait prévu durant tout l'hiver...

Swedish translation (my own):

Drottning Kristina, som såg att hennes solstrålar inte längre hade styrka nog att värma dem som hon så tvingat hålla i det svenska rikets tyglar, fulla av motvilja mot henne för det hat de bär mot den katolska religionen, fann sig generad över  kyrkliga förebråelser och dispyter som gav henne ingen liten farhåga och fick henne att tvivla på framgången för sina affärer.

»Dessa människor kan göra mycket när de får stöd av några få fantastiska människor, som söker, utan att avslöja sig själva, förstörelsen av en god sak.«

Det är lämpligt att här sätta några invektiver i form av argument från dessa så kallade prelater, som inte kunde godkänna i sitt samvete att dottern till den store Gustav utnyttjade sin fars förtjänster, eftersom den religion han hade upprätthållit, introducerad av sin farfar, riskerade att bli förtryckt av henne, efter att ha svurit (som de sa) i hennes avsky att göra sig själv till en fiende.

»Påven«, sade de, »är en fiende till vår evangeliska religion, och därför den mest oförsonliga fienden till Sveriges Krona.«

Smeknamnet Alexandra misshagade dem mer än apostlarna, de salvor som kastades på Frälsarens fötter. De visade också att de inte hade kunnat övervinnas av så många fiender, eftersom de hade försvarat evangeliets sanningar mer än andra nationer. Det är därför de inte kunde tolerera avgudadyrkan, enligt privilegier, varken hemlig eller offentlig, så att varje kontrakt måste annulleras.

Denna harang, som fann godkännande i det politiska rådet, kastade drottningen i stor rädsla, som, då hon såg sig själv anfallen mycket indiskret, inte kunde hålla sina tårar tillbaka, och trots att hon blev förebrått för sin förändring, slutade hon inte att förbli fast i att upprätthålla sina rättigheter. En av rådsmännen, som anslöt sig till prästerskapet, vågade berätta för henne att hon helt hade förlorat alla sina rättigheter och anspråk på att ha anammat den romerska Kyrkan.

Till hennes svar att hon inte var ansvarig gentemot någon, eftersom hon var suveräne, fick hon veta att hon genom sitt kontrakt inte kunde annullera rikets konstitutioner. Prästerskapet tillade att det nämnda kontraktet inte kunde bestå om hon inte förblev konstant i religionen.

Men då hon såg att hennes auktoritet var maktlös och att avväpnad rättvisa inte kunde göra något mot våld, tog hon till tårar och bad med båda händer kyrkligheten att vara villiga att ge henne hennes rätt. De svarade att de inte kunde samtycka till det angående religion utan att synda mot Gud, deras samveten och deras evangeliska kyrkor, både i Tyskland och i Sverige, som skulle förebrå dem för att de varken var heta eller kalla.

När detta gjordes, revs hennes kapell trots henne, och prästerna och italienarna i hennes svit fick korsa havet igen. Om inte vapen, pengar och råd från den katolska Kyrkans äldste son hade stärkt dem, skulle deras Evangelium, fyllt av så mycket välstånd, inte ha gjort dem så mäktiga, men detta grova kött är gott för allmogen och  inte för rådsmän.

Hon var inte längre drottning utom bara till namnet, och mannen som hon hade gjort till konung och som skröt över att ha allt från Gud och Kristina fanns inte längre. Det var en annan sol som dök upp på den gotiska horisonten, andra maximer, och jag vågar påstå att de som hade förvaltningen av staten inte skulle ha velat att den skulle ha återvänt till lutherdomens sköte, av mycket politiska skäl. Hon hade regerat mycket försiktigt till och med i sina undersåtars hjärtan, så att hennes närvaro bara kunde väcka skam; och det fanns inget säkrare sätt att hindra henne från att vinna tillbaka hjärtan än genom att få prästerskapet att agera mot henne.

»Regeringars avundsjuka är mycket kraftfull, och även oskyldiga underkastelser, som borde minska dem, ökar dem.«

Denne tappre svenske herre ger oss tillräckligt bevis, utan att söka andra på annat håll, som, efter att ha återvänt från sin engelska beskickning, olyckligtvis blivit knivhuggen av konung Erik, av svartsjuka som han hade skapat på en falsk rapport. Vi kommer att låta henne reda ut ett gevär med dessa människor, mycket mer irriterande än hon hade räknat med hela vintern...

English translation (my own):

Queen Kristina, seeing that the rays of her sun no longer had enough strength to warm those whom she had so obliged holding the reins of the Swedish empire, full of aversion against her for the hatred they bear for the Catholic religion, found herself embarrassed by ecclesiastical reproaches and disputes which gave her no little apprehension and made her doubt the success of her affairs.

"These people can do a lot when they are supported by a few great people, who seek, without revealing themselves, the ruin of a good cause."

It is appropriate to put here some invectives in the form of arguments made by these so-called prelates, who could not approve in their consciences that the daughter of the great Gustav took advantage of the merits of her father, because the religion he had maintained,  introduced by her grandfather, ran the risk of being suppressed by her, having sworn (as they said) in her abjuration to make herself an enemy.

"The Pope", they said, "is an enemy of our evangelical religion, and therefore the most irreconcilable enemy of the Crown of Sweden."

The nickname of Alexandra displeased them more than the apostles, the ointments thrown on the feet of the Saviour. They also showed that they had not been able to be overcome by so many enemies, because they had defended the gospel truths more than other nations. This is why they could not tolerate idolatry, according to privileges, neither clandestine nor public, so that every contract had to be annulled.

This harangue, finding approval in the political council, threw the Queen into great fear, who, seeing herself attacked very indiscreetly, could not stop her tears, and notwithstanding that she was reproached for her change, she did not stop remaining firm in maintaining her rights. One of the senators, joining the clergy, dared to tell her that she had completely lost all her rights and pretensions for having embraced the Roman Church.

To her response that she was not responsible to anyone, as she was sovereign, she was told that, by her contract, she could not annul the constitutions of the Realm. The clergy added that the said contract could not subsist if she did not remain constant in religion.

But she, seeing that her authority was powerless and that disarmed justice could do nothing against force, resorted to tears, begging with joined hands the ecclesiastics to be willing to grant her her right. They replied that they could not consent to it regarding religion without sinning against God, their consciences, and their evangelical churches, both in Germany and in Sweden, who would reproach them for being neither hot nor cold.

This being done, her chapel was demolished in spite of her, and the priests and the Italians of her suite were made to cross the sea again. If the arms, the money and the advice of the eldest son of the Catholic Church had not strengthened them, their Gospel, filled with so much prosperity, would not have made them so powerful, but this coarse meat is good for the common people and not for senators.

She was no longer queen except in name only, and the man whom she had made king, and who boasted of having everything from God and Kristina, was no more. There was another sun which appeared on the Gothic horizon, other maxims, and I dare say that those who had the administration of the State would not have wanted it to have returned to the bosom of Lutheranism, for very political reasons. She had ruled very cautiously even in the hearts of her subjects, so that her presence could only bring umbrage; and there was no more assured way of preventing her from winning back hearts than by making the clergy act against her.

"The jealousies of governments are very powerful, and even innocent submissions, which should diminish them, increase them."

This brave Swedish gentleman gives us sufficient proof, without looking for others elsewhere, who, having returned from his English embassy, ​​was unfortunately stabbed by King Erik, out of jealousy which he had conceived on a false report. We will let her unravel a fusee with these people, much more annoying than she had anticipated all winter...


Above: Kristina.

No comments:

Post a Comment