Sources:
Bibliothèque interuniversitaire (Montpellier); Manuscrits de la reine Christine; VIII: Lettere della regina ai suoi ministri; Lettere al signore de Rosembach; Lettres à Rosembach; Lettre manquante 3 Christine de Suède à Rosembach, Hambourg, 21 septembre 1668
Bibliothèque interuniversitaire (Montpellier); Papiers de Christine de Suède, complément; 1: Papiers de Christine de Suède, complément I (digitisation pages 109v-110r to 111v-112r)
Christine (1626-1689 ; reine de Suède), Papiers de Christine de Suède, complément I, : , 1601-1700.
[En ligne sur https://ged.scdi-montpellier.fr/florabium45/jsp/nodoc.jsp?NODOC=2023_DOC_MONT_MBUM_95] (consulté le 12/02/2025 19:48).
The Foli@ online digital heritage library is here:
Copyright SCDI-UPV - Collections Université de Montpellier (shelfmark H 258 and shelfmark H 258 bis 1).
Mémoires concernant Christine, reine de Suède, volume 3, page 327, compiled and edited by Johan Arckenholtz, 1759
The letter (with Kristina's handwriting in italics):
Hambourg 21 Sept[emb]re 1668 —
Je Vous enuoye icy le Double des toutes les Depesches que J'ay donnè auant hier à Leioncron pour Vous, par le[s] quelles vous Verrèz quelles Sont mes dernieres volontèz pour l'eschange, et Je Vous enuoye une pleine facultè pour traitter, et conclurre cette affaire pourueù que l'on Vous accorde toutes les conditions, que Je propose, des quelles Je ne Veux absolument pas demordre, car à moins de cela J'aime mieux de laisser mes interests dans l'estat, ou ils Sont à present, et c'est ma derniere resolution, Si l'on le Veut ainsy, Vous pouuèz conclurre / tousiours Soubs ma ratification) et si l'on Voudrà enuoyer icy derechef des autres personnes pour traitter auec moy mesme de cette affaire; faitez leur entendre qu'ils ne feront rien que perdre inutilem[en]t du temps, car l'on me trouuerà tousiours ferme, et constante dans la mesme volontè que Je Vous ay declarèe, et qu q[u]ant qu'on m'enuoieroit icy tout le Senat de Suede ensemble ils ne me la feront point changer de resolution, faitèz Vous bien entendre Sur ce chapitre, car absolument Je ne Veux attendre, ny escouter personne qui me parle de cette affairé[.] Je me suis assèz declarèe, qu'ils traittent auec Vous, qui auèz la facultè speciale pour la conclusion de cet eschange Soubs les conditions que Je Vous enuoye.
Jl ne faut tesmoigner aucun empressement, ny enuie du Change, Mais Seullem[en]t leur faire comprendre qu'il est de la bienseance du Roy qu'il Se fasse de la maniere, que Je l'ay proiettè, et qu'il m'est du tout impossible de l'accepter de la maniere qu'on me l'a proposè.
Ne manquez pas aussy en mesme temps de pousser auec Vigueur mes pretentions Selon la specification que Je Vous en ay enuoyèz dans mes precedentes car Je preuoy que l'impossibilitè de me satisfaire les obligerà en fin d'accepter mes propositions.
Je Vous ay dit autres fois de prendre l'assignation de l'argent qu'on me Voudrà donner pour mes pretentions Sur la Hollande, mais ayant sçeù à cette heure qu'il n'est pas encore estably Si elle donnerà de l'argent à la Suede, ou non, il faut que Vous prennèz bien garde de ne procurer cette assignation Si elle n'est pas asseurèe[.]
Je Voy par uostre Lettre du 8.e de ce mois qu'on a differè la Diete iusques au retour de Leioncron, le quel est party d'icy hier à matin auec dessein d'arriuer à Stocholm dans 9 iours, aussy tost qu'il Serà arriuè, ou que Vous aurèz receù ces despesches, ne perdèz pas vn moment de temps, et taschèz au nom de Dieu, d'obtenir Vos expeditions le plus tost, car Je n'attens rien autre pour partir que de Sçauoir qu'elle Soit entre Vos mains Signèe du Roy, et des Estats Solennellem[en]t, et J'attendray cette nouuelle icy à pied ferme iusques à ce que Je l'auray receue, à mon conte Ce Serà pour le 15.e ou 20 d'Octobre au plus tard.
Donnèz Vous pour tant bien garde que la Diete ne Se finisse auant que Vous ayèz obtenu toutes Vos despesches Signèes, car apres la Diete finie il n'y a rien à esperer pour Moy, et S'il Vous est necessaire, taschèz de la faire prolonger, par quelque intrigue qui ne Vous manquerà pas à fin de pouuoir acheuer bien, et parfaite[s] toutes Vos affaires Selon mes ordres precedents, Soyèz donc bien vigilant en cela, ne Vous laissèz pas tromper, et ne Vous fièz pàs Aux promesses, et belles paroles qu'on Vous donnerà, car autrement tout Seroit perdu.
Aussy tost que Vous aurèz entre Vos Mains les despesches Signèes enuoyèz Moy la copie de tout pour gagner le temps par vn Homme exprés, qui marche iour, et nuict èn toute diligence, et faitèz choix d'vn homme qui que ce Soit, mais d'vne bonne haleine, qui puisse vistement courrir, et pour euiter les instances que Broberg, ou d'autres gens de cette Sorte plus delicate Vous pourroient faire pour me porter ces nouuelles, depeschèz l'homme Secretem[en]t et faitèz-le demeurer prest par auance, luy promettant vne recompense digne de Sa diligence, et marquèz Sur Sa depesche l'heure de Son depart de Stocholm[.]
Pour les originaux gardèz-les aupres de Vous pour me les apporter Vous mesme[.]
Sur tout il m'importe d'auoir vistem[en]t l'aduis de la conclusion de l'affaire de la Religion Signèe, comm' il faut, en enuoyant Seulem[en]t la copie du Decret; ne me la retardèz pas vn moment pour attendre l'establissement des autres points, car ce Seroit me mettre au desespoir de me la retarder, J'attends ce Seruice de Vostre Zele; Mais pour Vous ne partèz pas de Stocholm iusques à ce que Vous n'ayèz obtenù l'entiere et parfaite execution de tout ce qu'on m'aurà promis.
Quelqu'un qui pretend estre bien informè m'escrit par cet ordinaire qu'on a Voulù changer ca [C]hanger quelque chose dans l'affaire de la Religion, Je ne Sçaurois le croire, puisque Vous ne m'en ditez rien, mais prennèz y garde, et tenèz Vous rigoureusem[en]t aux points du proiet que Vous m'auèz enuoye, et que J'ay acceptè, Je les ay engages d'vne maniere que J'espere qu'ils ne m'eschapperont pas.
J'ay sçeù de Leioncron que Bielke à fait beaucoup pour moy et Je le crois, car comm' il est ennemi 495800770584 il aurà pris mon party pour S'opposer à luy, neantmoins ne laissèz pas de Vous en informer pour sçauoir la veritè[.]
J'ay donnè à Leioncron quelque ordre de bouche Sur la personne du Docteur Jean Mattias, luy ayant ordonnè de Vous le communiquer, et de conferer auec Vous, et mesme d'en parler au Gr[and]: Chanc[elie]r, esperant de pouuoir reussir en ce que J'ay luy dit de cet homme Selon les ordrés que Je Vous ay donnès. Au reste Vous voyèz le pouuoir que l'eloquence de Leioncron a eu Sur moy, et J'aduoue que l'on me fait grand tort à Se persuader qu'un tel Homme puisse disposer de moy[.] Jl faut neantmoins que Vous le caressiez, car Vous pouuèz tirer de luy la notice des plusieurs choses, qui Vous pourront Seruir, mais Souuenèz Vous de le considerer tousiours comme 9460465914211594599107705820775912620 depend, c'est à dire qu'il faut S'en Seruir 192806696560912549159 tout de mesme comme 07971415695646599456: Je sçay d'autre part qu'on S'imagine que Crus a eu de moy la commission, e[t] la facultè de conclurre dans Mes affaires, mais Je Vous asseure que cela est faux, et qu'il n'a receù de moy que ce petit memoire dont Je Vous ay enuoyè la Copie, C'est à Vous Seul à qui J'ay donnè entiere confiance, et pouuoir, car Vostre maniere de proceder me plaist, et Je suis entierem[en]t persuadèe de Vostre Zele, et fidelitè, La fin couronne l'oeuure; Mais Vous auèz à faire à d'estranges gens, prennez garde à Vous, Sur tout n'acceptèz iamais plus aucune proposition d'eux qu'elle ne soit Signèe par la Regence deuant que de me l'enuoyer, car il ne Se faut iamais fier à leur parole Sur tout 2102264407705826115984 l'ame qui gouuerne tout. Dieu Vous conserue[.]
Christine Alessandra
/ M Santinj
With modernised spelling:
Hambourg, 21 septembre 1668. —
Je vous envoie ici le double de toutes les dépêches que j'ai donné avant-hier à Leyoncron[a] pour vous, par le[s]quelles vous verrez quelles sont mes dernières volontés pour l'échange; et je vous envoie une pleine faculté pour traiter et conclure cette affaire, pourvu que l'on vous accorde toutes les conditions que je propose, desquelles je ne veux absolument pas démordre, car, à moins de cela, j'aime mieux de laisser mes intérêts dans l'état où ils sont à présent — et c'est ma dernière résolution.
Si l'on le veut ainsi, vous pouvez conclure toujours sous ma ratification, et si l'on voudra envoyer ici derechef des autres personnes pour traiter avec moi-même de cette affaire, faites-leur entendre qu'ils ne feront rien que perdre inutilement du temps, car l'on me trouvera toujours ferme et constante dans la même volonté que je vous ai déclarée; et q[u]and on m'envoierait [m'enverrait] ici tout le Sénat de Suède ensemble, ils ne me feront point changer de résolution. Faites-vous bien entendre sur ce chapitre, car absolument je ne veux attendre [entendre], ni écouter personne qui me parle de cette affaire. Je me suis assez déclarée qu'ils traitent avec vous, qui avez la faculté spéciale pour la conclusion de cet échange sous les conditions que je vous envoie.
Il ne faut témoigner aucun empressement, ni envie du change, mais seulement leur faire comprendre qu'il est de la bienséance du roi qu'il se fasse de la manière que je l'ai projeté et qu'il m'est du tout impossible de l'accepter de la manière qu'on me l'a proposé.
Ne manquez pas aussi en même temps de pousser avec vigueur mes prétentions selon la spécification que je vous en ai envoyées dans mes précédentes, car je prévois que l'impossibilité de me satisfaire les obligera enfin d'accepter mes propositions.
Je vous ai dit autres fois de prendre l'assignation de l'argent qu'on me voudra donner pour mes prétentions sur la Hollande, mais, ayant su à cette heure qu'il n'est pas encore établi si elle donnera de l'argent à la Suède ou non, il faut que vous prenez bien garde de ne procurer cette assignation si elle n'est pas assurée.
Je vois par votre lettre du 8 de ce mois qu'on a différé la Diète jusqu'au retour de Leyoncron[a], lequel est parti d'ici hier à matin avec dessein d'arriver à Stockholm dans 9 jours. Aussitôt qu'il sera arrivé, ou que vous aurez reçu ces dépêches, ne perdez pas un moment de temps, et tâchez au nom de Dieu d'obtenir vos expeditions le plus tôt, car je n'attends rien autre pour partir que de savoir qu'elle soit entre vos mains signée du roi et des États solennellement; et j'attendrai cette nouvelle ici à pied ferme jusqu'à ce que je l'aurai reçue à mon compte. Ce sera pour le 15 ou 20 d'octobre au plus tard.
Donnez-vous pourtant bien garde que la Diète ne se finisse avant que vous ayez obtenu toutes vos dépêches signées, car, après la Diète finie, il n'y a rien à espérer pour moi; et, s'il vous est nécessaire, tâchez de la faire prolonger par quelque intrigue qui ne vous manquera pas afin de pouvoir achever bien et parfaite[s] toutes vos affaires selon mes ordres précédents. Soyez donc bien vigilant en cela, ne vous laissez pas tromper, et ne vous fiez pas aux promesses et belles paroles qu'on vous donnera, car autrement tout serait perdu.
Aussitôt que vous aurez entre vos mains les dépêches signées, envoyez-moi la copie de tout pour gagner le temps par un homme exprès qui marche jour et nuit en toute diligence, et faitez choix d'un homme qui que ce soit, mais d'une bonne haleine, qui puisse vitement courir; et, pour éviter les instances que Broberg ou d'autres gens de cette sorte plus délicate vous pourraient faire pour me porter ces nouvelles, dépêchez l'homme secrètement, et faites-le demeurer prêt par avance, lui promettant une récompense digne de sa diligence, et marquez sur sa dépêche l'heure de son départ de Stockholm.
Pour les originaux, gardez-les auprès de vous pour me les apporter vous-même.
Surtout il m'importe d'avoir vitement l'avis de la conclusion de l'affaire de la religion signée, comme il faut, en envoyant seulement la copie du décret. Ne me la retardez pas un moment pour attendre l'établissement des autres points, car ce serait me mettre au désespoir de me la retarder. J'attends ce service de votre zèle, mais pour vous, ne partez pas de Stockholm jusqu'à ce que vous n'ayez obtenu l'entière et parfaite exécution de tout ce qu'on m'aura promis.
Quelqu'un qui prétend être bien informé m'écrit par cet ordinaire qu'on a voulu [c]hanger quelque chose dans l'affaire de la religion. Je ne saurais le croire, puisque vous ne m'en dites rien, mais prenez-y garde et tenez-vous rigoureusement aux points du projet que vous m'avez envoyé et que j'ai accepté. Je les ai engagés d'une manière que j'espère qu'ils ne m'échapperont pas.
J'ai su de Leyoncron[a] que Bielke a fait beaucoup pour moi, et je le crois, car, comme il est ennemi 495800770584, il aura pris mon parti pour s'opposer à lui; néanmoins ne laissez pas de vous en informer pour savoir la vérité.
J'ai donné à Leyoncron[a] quelque ordre de bouche sur la personne du docteur Jean Matthias, lui ayant ordonné de vous le communiquer et de conférer avec vous, et même d'en parler au grand chancelier, espérant de pouvoir réussir en ce que j'ai lui dit de cet homme selon les ordres que je vous ai donnés.
Au reste, vous voyez le pouvoir que l'éloquence de Leyoncron[a] a eu sur moi, et j'avoue que l'on me fait grand tort à se persuader qu'un tel homme puisse disposer de moi. Il faut néanmoins que vous le caressiez, car vous pouvez tirer de lui la notice des plusieurs choses qui vous pourront servir, mais souvenez-vous de le considérer toujours comme 9460465914211594599107705820775912620 dépend — c'est-à-dire qu'il faut s'en servir 192806696560912549159 tout de même comme 07971415695646599456.
Je sais d'autre part qu'on s'imagine que Kruus a eu de moi la commission et la faculté de conclure dans mes affaires, mais je vous assure que cela est faux et qu'il n'a reçu de moi que ce petit mémoire dont je vous ai envoyé la copie. C'est à vous seul à qui j'ai donné entière confiance et pouvoir, car votre manière de procéder me plaît, et je suis entièrement persuadée de votre zèle et fidélité. La fin couronne l'œuvre, mais vous avez à faire à d'étranges gens; prenez garde à vous. Surtout n'acceptez jamais plus aucune proposition d'eux qu'elle ne soit signée par la régence devant que de me l'envoyer, car il ne se faut jamais fier à leur parole, sur tout 2102264407705826115984, l'âme qui gouverne tout. Dieu vous conserve.
Christine Alessandra.
M. Santini.
Arckenholtz's transcript of the letter:
Pour Rosenbac, le 21 Septembre 1668.
Je vous envoye ici le Double de toutes les dépêches que j'ai données avant-hier à Leioncrone pour vous, par lesquelles vous verrez quelles sont mes derniéres volontés pour l'Echange, & je vous envoye un pleinpouvoir pour traiter & conclure cette affaire, pourvu que l'on vous accorde toutes les conditions que je propose, desquelles je ne veux absolument pas démordre; car à moins de cela j'aime mieux laisser mes intérêts dans l'état où ils sont à-présent, & c'est ma derniére résolution. Si on le veut ainsi, vous pouvez conclure toujours sous ma Ratification; & si l'on vouloit envoyer ici dérechef d'autres personnes pour traiter avec moi-même de cette affaire, faites-leur entendre qu'ils ne feront rien que perdre inutilement du tems; car on me trouvera toujours ferme & constante dans la même volonté, que je vous ai déclarée; & quand on m'envoyeroit ici tout le Sénat de Suède ensemble, ils ne me feront point changer de résolution. Faites-vous bien entendre sur ce chapitre, car absolument je ne veux entendre ni écouter personne qui me parle de cette affaire. Je me suis assez déclarées, qu'ils traitent avec vous, qui avez la faculté spéciale pour la conclusion de cet Echange sous les conditions que je vous envoye.
Il ne faut témoigner aucun empressement, ni envie de l'Echange, mais seulement leur faire comprendre qu'il est de la bienséance du Roi, qu'il se fasse de la maniére que je l'ai projetté, & qu'il m'est du tout impossible de l'accepter de la maniére qu'on me l'a proposé.
Ne manquez pas aussi en même tems, de pousser avec vigueur mes prétentions selon la spécification que je vous en ai envoyée dans mes précédentes, car je prévois que l'impossibilité de me satisfaire, les obligera enfin d'accepter mes propositions.
Je vous ai dit autrefois de prendre l'Assignation, de l'argent qu'on me voudra donner pour mes prétentions, sur la Hollande; mais ayant su à cette heure qu'il n'est pas encore établi si elle donnera de l'argent à la Suède ou non, il faut que vous prenez bien garde de ne me pas procurer cette Assignation si elle n'est pas assurée.
Je vois par votre Lettre du 8. de ce Mois, qu'on a différé la Diette jusqu'au retour de Leioncrone, qui est parti d'ici hier au matin avec dessein d'arriver à Stockholm dans neuf jours; aussi-tôt qu'il sera arrivé, ou que vous aurez reçu ses dépêches, ne perdez pas un moment de tems, & tâchez au nom de Dieu d'obtenir vos expéditions au plutôt; car je n'attends autre chose pour partir, que de savoir qu'elle soit entre vos mains signée du Roi & des Etats solemnellement, & j'attendrai cette nouvelle ici de pied ferme, jusqu'à ce que je l'aurai reçue à mon compte, ce sera pour le 15. ou 20. d'Octobre au plus tard.
Donnez-vous pourtant bien de garde que la Diete ne se finisse, avant que vous ayez obtenu toutes vos Dépêches signées; car après la Diéte finie il n'y a rien à espérer pour moi, & s'il vous est nécessaire, tâchez de la faire prolonger par quelque intrigue qui ne vous manquera pas, afin de pouvoir achever bien & parfaitement toutes vos affaires selon mes ordres précédens. Soyez donc bien vigilant en cela, ne vous laissez pas tromper & ne vous fiez pas aux promesses ni aux belles paroles qu'on vous donnera; car autrement tout seroit perdu. Aussi-tôt que vous aurez entre vos mains les Dépêches signées, envoyez-moi la Copie de tout pour gagner du tems, par un homme exprès, qui marche jour & nuit en toute diligence; faites choix d'un homme qui que ce soit, mais d'une bonne haleine, qui puisse vitement courir; & pour éviter les instances que Broberg, ou d'autres gens de cette sorte plus délicats vous pourroient faire pour me porter ces nouvelles, dépêchez l'homme secrétement, & faites-le tenir prêt par avance, lui promettant une récompense digne de sa diligence, & marquez sur sa Dépêche l'heure de son départ de Stockholm.
Pour les Originaux, gardez-les auprès de vous pour me les apporter vous-même.
Sur-tout il m'importe d'avoir vitement l'avis de la Conclusion de l'affaire de la Religion signée comme il faut, en envoyant seulement la Copie du Décret; ne me la retardez pas d'un seul moment pour attendre l'établissement des autres points; car ce seroit me mettre au désespoir de me la retarder. J'attends ce service de votre zéle; mais pour vous, ne partez pas de Stockholm jusqu'à ce que vous ayez obtenu l'entiére & parfaite exécution de tout ce qu'on m'aura promit.
Quelqu'un qui prétend être bien informé, m'écrit par cet ordinaire, qu'on a voulu changer quelque chose dans l'affaire de la Religion. Je ne saurois le croire, puisque vous ne m'en dites rien; mais prenez-y garde, & tenez-vous rigoureusement aux points du projet que vous m'avez envoyé & que j'ai accepté. Je les ai engagés d'une maniére que j'espére qu'ils ne m'échapperont pas.
J'ai su de Leioncrone, que Bielke a fait beaucoup pour moi, & je le crois; car comme il est ennemi du Grand-Chancelier, 495800770584 il aura pris mon parti pour s'opposer à lui; néanmoins ne laissez pas de vous en informer pour savoir la vérité.
J'ai donné à Leioncrone quelque ordre de bouche sur la personne du Docteur Matthias, lui ayant ordonné de vous le communiquer & de conférer avec vous, & même d'en parler au Grand-Chancelier, espérant de pouvoir réussir en ce que je lui ai dit de cet homme selon les ordres que je vous ai donnés. Au-reste vous voyez le pouvoir que l'éloquence de Leioncrone a eu sur moi, & j'avoue que l'on me fait grand tort de se persuader qu'un tel homme puisse disposer de moi. Il faut néanmoins que vous le caressiez; car vous pouvez tirer de lui connoissance de plusieurs choses qui vous pourront servir, mais souvenez-vous de le considérer toujours comme 9460465914211594599107705820775912620 dépend, c'est-à-dire qu'il faut s'en servir 192806696560912549159, tout de même comme 07971415695646599456.
Je sai d'autre part qu'on s'imagine que Crus a eu de moi la commission & la faculté de conclure dans mes affaires; mais je vous assure que cela est faux, & qu'il n'a reçu de moi que ce petit mémoire, dont je vous ai envoyé la copie. C'est à vous seul que j'ai donné entiére confiance & pouvoir, car votre maniére de procéder me plaît, & je suis entiérement persuadée de votre zéle & fidélité. La fin couronne l'œuvre; mais vous avez à faire à d'étranges gens; prenez garde à vous, sur-tout n'acceptez jamais plus aucune proposition d'eux, qu'elle ne soit signée par la Régence avant que de me l'envoyer; car il ne se faut jamais fier à leur parole, sur-tout, 2102264407705826115984 l'ame qui gouverne tout. Dieu vous conserve.
Christine Alessandra.
Swedish translation (my own):
För Rosenbach, den 21 september 1668.
Jag sänder Er hit det dubbla av alla de depescher som jag i förrgår gav till Leijoncrona för Er, varigenom Ni skall få se vad som är mina sista önskningar om utbytet, och jag sänder Er fullmakt att behandla och avsluta denna affär, förutsatt att att Ni beviljas alla de villkor som jag föreslår, från vilka jag absolut inte vill vika mig; därför föredrar jag att lämna mina intressen som de är för närvarande, och det är mitt slutgiltiga beslut. Om det önskas så kan Ni alltid sluta under min ratifikation; och om Ni vill sända hit andra människor igen för att behandla med mig i denna fråga, så låt dem förstå att de inte kommer att göra annat än att slösa tid utan värde, ty jag alltid kommer att finnas fast och konstant i samma vilja, som jag förklarade för Er; och om hela Sveriges Råd sändes till mig hit tillsammans, skulle de inte få mig att ändra mitt beslut. Gör Er väl hörd i det här kapitlet, ty jag vill absolut inte höra eller lyssna på någon som talar till mig om den här affären. Jag har förklarat mig nog att de behandlar med Er, som har den särskilda förmågan att avsluta detta utbyte under de villkor som jag skickar till Er.
Ni får inte visa någon iver eller önskan efter utbytet, utan bara få dem att förstå att det är i Konungens anständighet, att det sker på det sätt som jag har planerat det och att han alls är omöjligt att acceptera det i hur det erbjöds mig.
Misslyckas inte också att samtidigt kraftfullt driva mina anspråk enligt den specifikation som jag skickade till Er i mina tidigare brev, eftersom jag förutser att omöjligheten att tillfredsställa mig slutligen kommer att tvinga dem att acceptera mina förslag.
Jag sade till Er förut att ta uppdraget, om de pengar som man vill ge mig för mina anspråk, på Holland; men efter att ha vetat vid denna tid, att det ännu inte är utrett, huruvida det kommer att ge pengar till Sverige eller inte, måste Ni akta Er för att inte skaffa mig denna stämning, om den inte är säker.
Jag ser av Ert brev av den 8 denna månad att Riksdagen är uppskjuten till Leijoncronas återkomst, som i går morse reste härifrån i avsikt att om nio dagar ankomma till Stockholm; så fort han anländer, eller Ni tar emot hans depescher, förlora inte ett ögonblick av tid, och försök i Guds namn att få Era depescher så snart som möjligt, för jag väntar inte på att något annat skall gå, utan att veta att det är i Era händer och högtidligt undertecknat av Konungen och Ständerna; och jag avvaktar denna nyhet här med fast fot tills jag fått den för egen räkning, det blir senast den 15 eller 20 oktober.
Se dock väl till, att Riksdagen ej slutar, innan Ni fått alla Era depescher undertecknade; ty efter Riksdagen finns intet att hoppas för mig, och om det är nödvändigt för Er, försök att förlänga det med någon intriger, som Ni inte kommer att missa, för att kunna fullfölja alla Era ärenden väl och fullkomligt enligt min tidigare befallning. Så var mycket vaksam i detta, låt Er inte luras och lita inte på löften eller fina ord som ges till Er, annars skulle allt gå förlorat. Så snart Ni har de undertecknade försändelserna i Era händer, skicka mig kopian av allt för att spara tid, av en speciell man som går dag och natt med all flit. Välj vilken man som helst, men en gode som kan springa snabbt; och för att undvika de bön, som Broberg eller andra ömtåligare personer av den sorten kan komma till Er att förmedla denna nyhet till mig, sänd mannen i hemlighet och bered honom i förväg, lovande honom en belöning värdig hans flit, och markera på hans avsändande tidpunkten för hans avresa från Stockholm.
När det gäller originalen, ha dem med Er så att Ni själv kan ta dem till mig.
Framför allt är det viktigt för mig att snabbt få meddelandet om avslutandet av religionsaffären vederbörligen undertecknat, genom att endast skicka en kopia av dekretet; fördröja det inte för mig ett enda ögonblick att invänta upprättandet av de andra punkterna, för det skulle driva mig till förtvivlan att fördröja det. Jag förväntar mig denna tjänst av Er iver; men beträffande Er, lämna inte Stockholm förrän Ni har fått det fullständiga och fullkomliga utförandet av allt som mig har lovats.
Någon som säger sig vara välinformerad skriver till mig genom denna post att de ville förändra något i religionsaffären. Jag kan inte tro det, eftersom Ni inte säger mig något om det; men akta Er för det och håll Er strikt till punkterna i projektet som Ni skickade till mig och som jag accepterade. Jag har engagerat dem på ett sätt som jag hoppas att de inte kommer undan mig.
Jag har förnummit av Leijoncrona att Bielke har gjort mycket för mig, och jag tror det; ty, eftersom han är en fiende till Rikskanslern, 495800770584 kommer han att ha tagit min sida för att motsätta sig honom; men försök inte ta reda på sanningen.
Jag har givit Leijoncrona någon befallningar muntligen angående doktor Matthias person, efter att ha beordrat honom att meddela Er det och konferera med Er, och till och med tala om det för Rikskanslern, i förhoppning om att kunna lyckas med vad jag sade om denne man enligt de befallningar jag gav Er. Dessutom ser Ni den makt som Leijoncronas vältalighet hade över mig, och jag erkänner att det gör mig stort fel att bli övertygad om att en sådan kan förfoga över mig. Ändå måste Ni smickra honom, för Ni kan lära Er mycket av honom som kan vara till nytta för Er, men kom ihåg att alltid betrakta honom som 9460465914211594599107705820775912620 beror på, det vill säga, det måste användas 192806696546091409 som 07971415695644.
Jag vet däremot, att folk inbiller sig, att Kruus av mig fått uppdraget och fakulteten att ordna mina affärer; men jag försäkrar Er att detta är falskt, och att han från mig endast fått detta lilla memorandum, av vilket jag har sänt Er en kopia. Det är bara Er som jag har givit fullkomligt förtroende och kraft, ty Ert sätt att procedera behagar mig, och jag är helt övertygad om Er iver och trohet. Slutet kröner verket; men Ni måste umgås med konstiga människor; var försiktig, framför allt, acceptera aldrig något förslag från dem igen om det inte är undertecknat av Regeringen innan Ni skickar det till mig; för Ni får aldrig lita på deras ord, framför allt 2102264407705826115984 själen som styr allt. Gud bevare Er.
Kristina Alessandra.
English translation (my own):
For Rosenbach, September 21, 1668.
I send you here the double of all the dispatches which I gave the day before yesterday to Leijoncrona for you, by which you will see what are my last wishes for the exchange, and I send you full power to treat and conclude this affair, provided that you are granted all the conditions that I propose, from which I absolutely do not want to budge; for short of that I prefer to leave my interests as they are at present, and that is my final resolution. If it is so desired, you can always conclude under my ratification; and if you want to send other people here again to treat with me on this matter, make them understand that they will do nothing but waste time uselessly, because I will always be found firm and constant in the same will, which I declared to you; and if the whole Senate of Sweden were sent to me here together, they would not make me change my resolution. Make yourself well heard on this chapter, because absolutely I do not want to hear or listen to anyone who speaks to me about this affair. I have declared myself enough that they treat with you, who have the special faculty for the conclusion of this exchange under the conditions that I send to you.
You must not show any eagerness or desire for the exchange, but only make them understand that it is in the King's propriety, that it be done in the way that I have planned it, and that he is at all impossible to accept it in the way it was offered to me.
Do not fail also at the same time to vigorously push my claims according to the specification that I sent you in my previous letters, because I foresee that the impossibility of satisfying me will finally oblige them to accept my proposals.
I told you formerly to take the assignment, of the money which one will want to give me for my pretensions, on Holland; but having known at this time that it is not yet established whether she will give money to Sweden or not, you must be careful not to procure me this summons if it is not certain.
I see from your letter of the 8th of this month that the Riksdag has been postponed until the return of Leijoncrona, who left here yesterday morning with the intention of arriving in Stockholm in nine days; as soon as he arrives, or you receive his despatches, do not lose a moment of time, and try in the name of God to get your despatches as soon as possible, for I am not waiting for anything else to leave, but to know that it is in your hands and solemnly signed by the King and the Estates; and I will wait for this news here with a firm footing until I have received it on my own account, it will be for the 15th or 20th of October at the latest.
Take good care, however, that the Riksdag does not end before you have obtained all your dispatches signed; for after the Riksdag there is nothing to hope for me, and if it is necessary for you, try to prolong it by some intrigue which you will not miss, in order to be able to complete all your affairs well and perfectly according to my previous orders. So be very vigilant in this, do not allow yourself to be deceived, and do not rely on promises or fine words given to you, otherwise all would be lost. As soon as you have the signed dispatches in your hands, send me the copy of everything to save time, by a special man who goes day and night with all diligence. Choose any man at all, but a good one who can run quickly; and to avoid the entreaties which Broberg, or other more delicate people of that sort, might make to you to bring me this news, despatch the man secretly, and have him ready beforehand, promising him a reward worthy of his diligence, and mark on his despatch the time of his departure from Stockholm.
As for the originals, keep them with you to bring them to me yourself.
Above all, it is important to me to have quickly the notice of the conclusion of the affair of religion duly signed, by sending only the copy of the decree; do not delay it for me a single moment to await the establishment of the other points, for it would drive me to despair to delay it. I expect this service from your zeal; but as for you, do not leave Stockholm until you have obtained the entire and perfect execution of all that has been promised to me.
Someone who claims to be well informed writes to me by this ordinary that they wanted to change something in the affair of religion. I cannot believe it, since you tell me nothing about it; but take heed of it, and adhere rigorously to the points of the project which you sent to me and which I accepted. I have engaged them in a way that I hope they won't escape me.
I have learned from Leijoncrona that Bielke has done a lot for me, and I believe it; for, as he is an enemy of the Grand Chancellor, 495800770584 he will have taken my side to oppose him; nevertheless, do not try to find out the truth.
I have given Leijoncrona some order by mouth concerning the person of Dr. Matthias, having ordered him to communicate it to you and to confer with you, and even to speak of it to the Grand Chancellor, hoping to be able to succeed in what I said of this man according to the orders I gave you. Besides, you see the power that Leijoncrona's eloquence had over me, and I confess that it does me great wrong to be persuaded that such a man can dispose of me. Nevertheless, you must flatter him, because you can learn from him many things that can be useful to you, but remember to always consider him as 9460465914211594599107705820775912620 depends, that is to say, it must be used 192806696560912549159, all the same as 07971415695644.
I know, on the other hand, that people imagine that Kruus received from me the commission and the faculty to settle my affairs; but I assure you that this is false, and that he received from me only this little memorandum, of which I have sent you a copy. It is to you alone that I have given complete confidence and power, for your way of proceeding pleases me, and I am entirely persuaded of your zeal and fidelity. The end crowns the work; but you have to deal with strange people; take care, above all, never accept any proposal from them again unless it is signed by the regency before sending it to me; because you must never trust their word, above all, 2102264407705826115984 the soul that governs everything. God preserve you.
Kristina Alessandra.
Swedish translation of the original (my own):
Hamburg, den 21 september 1668. —
Jag sänder Er hit det dubbla av alla de depescher som jag i förrgår givit till Leijoncrona för Er, varigenom Ni skall se vad mina sista önskningar är för utbytet; och jag sänder Er full förmåga att traktera och avsluta denna affär, förutsatt att Ni beviljas alla de villkor som jag föreslår, som jag absolut inte vill ge upp, ty jag åtminstone föredrar att lämna mina intressen i det tillstånd där de för närvarande befinner sig — och detta är min sista resolution.
Om det så önskas, kan Ni sluta alltid under min ratifikation, och om det är önskvärt att hit åter sända andra personer att traktera med mig i denna sak, få dem att förstå att de inte kommer att göra annat än att slösa tid utan värde, ty man kommer alltid att finna mig fast och konstant i samma viljan som jag har förklarat Er; och om hela Sveriges Råd sändes hit till mig tillsammans, kommer de inte att få mig att ändra min resolution. Gör Er väl förstådd i detta ämne, ty jag vill absolut inte höra eller lyssna på någon som helst som talar till mig i denna fråga. Jag har förklarat mig tillräckligt att de trakterar med Er, som har den särskilda förmågan att avsluta detta utbyte under de villkor som jag skickar Er.
Det finns ingen anledning att betyga någon brådska eller önskan om förändring, utan bara att få dem att förstå att det är av konungens bienséance att det görs på det sätt som jag har projekterat och att det är mig helt omöjligt att acceptera det på det sätt som har föreslagits mig.
Underlåta inte också samtidigt att kraftfullt driva mina anspråk enligt den specifikation som jag har skickat Er i mina tidigare brev, ty jag förutser att omöjligheten att tillfredsställa mig kommer att tvinga dem till slut att acceptera mina förslag.
Jag har vid andra tillfällen sagt åt Er att taga uppdraget av de pengar som Ni vill ge mig för mina pretentioner på Holland, men efter att ha fått veta att det ännu inte är fastställt om det kommer att ge pengar till Sverige eller inte, måste Ni vara mycket försiktig med att inte tillhandahålla detta uppdrag om det inte är tillförsäkrat.
Jag ser av Ert brev av den 8 denna månad att Riksdagen blivit uppskjuten till Leijoncronas återkomst, som igår morse avreste härifrån i avsikt att om 9 dagar ankomma till Stockholm. Så snart han har anlänt, eller så snart Ni har mottagit dessa depescher, förlora inte en stund av tiden, och försök i Guds namn att snarast skaffa Era expeditioner, ty jag väntar på att inget annat skall lämna än att veta att den är i Era händer högtidligt undertecknad av konungen och Ständerna; och jag kommer att avvakta denna nyhet här bestämt tills jag har fått den för egen räkning. Detta kommer att vara den 15 eller 20 oktober senast.
Se dock väl till att Riksdagen icke slutar förrän Ni fått alla Era depescher undertecknade, ty efter det att Riksdagen är slut, finns intet att hoppas på för mig; och, om det är nödvändigt för Er, försök att få det förlängt med någon intriger som Ni inte kommer att sakna för att kunna fullfölja alla Era angelägenheter väl och fullkomligt enligt mina tidigare befallningar. Var mycket vaksam i detta, låt Er inte luras och lita inte på de löften och vackra ord som kommer att ges Er, ty annars skulle allt gå förlorat.
Så snart Ni har de undertecknade depescherna i Era händer, sänd mig en kopia av allt för att spara tid åt en express man som går dag och natt med all flit, och välj vilken man det än kan vara, men med god andedräkt, som kan löpa snabbt; och för att undvika de tillfällen som Broberg eller andra människor av den ömtåligare sorten kunde göra Er för att förmedla mig denna nyhet, sänd mannen i hemlighet och låt honom hålla sig redo i förväg, utlovande honom en belöning värdig hans flit, och markera på hans avsändande timmen för hans avresa från Stockholm.
När det gäller originalen, ha dem med Er och ta med dem själv till mig.
Framför allt är det viktigt för mig att få meddelandet om avslutandet av religionsaffären undertecknat snabbt, som är nödvändigt, genom att endast skicka en kopia av dekretet. Dröj inte för mig ett ögonblick att vänta på upprättandet av de andra punkterna, ty det skulle vara att göra mig i förtvivlan att försena det. Jag förväntar mig denna tjänst av Er nit, men vad beträffar Er, lämna inte Stockholm förrän Ni har fått det fullständiga och fullkomliga utförandet av allt som mig har lovats.
Någon som påstår sig vara välinformerad skriver till mig med den här posten att man har velat ändra något i religionsaffären. Jag kan inte tro det, för Ni ju inte berättar något om det, men var försiktig och håll Er strikt till punkterna i projektet som Ni har skickat till mig och som jag har accepterat. Jag har engagerat dem på ett sätt som jag hoppas att de inte kommer undan mig.
Jag har förnummit av Leijoncrona att Bielke har gjort mycket för mig, och jag tror det, ty han, eftersom han är 495800770584 fiende, kommer att ha tagit min sida för att motsätta sig honom; underlåta ändå inte att informera Er om det för att få veta sanningen.
Jag har givit Leijoncrona några muntliga befallningar angående doktor Johannes Matthiæs person, efter att ha befallt honom att meddela Er det och konferera med Er, och till och med tala om det med Rikskanslern, i hopp om att kunna lyckas med vad jag har berättat för honom om denne man i enlighet med de befallningar som jag har givit Er.
I övrigt ser Ni den makt som Leijoncronas vältalighet haft över mig, och jag erkänner att man gör mig ett stort orätt genom att övertyga sig om att en sådan man kan förfoga över mig. Ni måste ändå smickra honom, för Ni kan av honom ta del av flera saker som kan vara till nytta för Er, men kom ihåg att alltid betrakta honom som 9460465914211594599107705820775912620 beroende — det vill säga, man måste tjäna sig själv av honom 192806696560912549159 på samma sätt som 07971415695646599456.
Jag vet däremot att man inbillar sig att Kruus av mig fått uppdraget och förmågan att sluta i mina ärenden, men jag försäkrar Er att detta är falskt och att han från mig endast fått detta lilla memorial, av vilket jag har sänt Er en kopia. Det är bara Er som jag har givit fullständigt förtroende och kraft, ty Ert sätt att procedera behagar mig, och jag är helt övertygad om Er nit och trohet. Slutet kröner verket, men man har att göra med främmande människor; ta hand om Er själv. Framför allt acceptera aldrig mer något förslag från dem som inte är undertecknat av förmyndarregeringen innan Ni skickar det till mig, ty man får aldrig lita på deras ord, framför allt 2102264407705826115984, själen som styr allt. Gud bevare Er.
Kristina Alessandra.
M. Santini.
English translation of the original (my own):
Hamburg, September 21, 1668. —
I send you here the double of all the dispatches that I gave the day before yesterday to Leijoncrona for you, by which you will see what are my last wishes for the exchange; and I send you full faculty to treat and conclude this affair, provided that you are granted all the conditions that I propose, which I absolutely do not want to give up, because, at least, I prefer to leave my interests in the state in which they are at present — and this is my last resolution.
If it is so desired, you can conclude always under my ratification, and if it is desired to send here again other persons to treat with me on this matter, make them understand that they will do nothing but waste time uselessly, for one will always find me firm and constant in the same will that I have declared to you; and if the whole Senate of Sweden were sent here to me together, they will not make me change my resolution. Make yourself well understood on this subject, for absolutely I do not wish to hear or listen to anyone who speaks to me on this matter. I have declared myself sufficiently that they treat with you, who have the special faculty for the conclusion of this exchange under the conditions that I send you.
There is no need to testify any haste or desire for change, but only to make them understand that it is of the King's bienséance that it be done in the manner that I have projected and that it is completely impossible for me to accept it in the manner that has been proposed to me.
Do not fail also at the same time to vigorously push my pretentions according to the specification that I have sent you in my previous letters, as I foresee that the impossibility of satisfying me will oblige them in the end to accept my propositions.
I have told you at other times to take the assignation of the money that you want to give me for my pretentions on Holland, but, having learned at this time that it is not yet established whether it will give money to Sweden or not, you must take great care not to provide this assignation if it is not assured.
I see from your letter of the 8th of this month that the Riksdag has been postponed until the return of Leijoncrona, who left here yesterday morning with the intention of arriving at Stockholm in 9 days. As soon as he has arrived, or as soon as you have received these dispatches, do not lose a moment of time, and try in the name of God to obtain your expeditions at the soonest, for I am waiting for nothing else to leave than to know that it is in your hands solemnly signed by the King and the Estates; and I will await this news here firmly until I have received it on my own account. This will be for October 15th or 20th at the latest.
Take good care, however, that the Riksdag does not end before you have obtained all your dispatches signed, for, after the Riksdag is over, there is nothing to hope for me; and, if it is necessary for you, try to have it prolonged by some intrigue which you will not lack in order to be able to complete well and perfectly all your affairs according to my previous orders. Be very vigilant in this, do not let yourself be deceived, and do not trust the promises and beautiful words which will be given to you, for otherwise all would be lost.
As soon as you have the signed dispatches in your hands, send me a copy of everything so as to save time for an express man who walks day and night with all diligence, and choose whichever man it may be, but with good breath, who can run quickly; and, to avoid the instances that Broberg or other people of that more delicate sort could make to you to bring me this news, dispatch the man secretly, and have him stay ready in advance, promising him a reward worthy of his diligence, and mark on his dispatch the hour of his departure from Stockholm.
As for the originals, keep them with you and bring them to me yourself.
Above all, it is important for me to have the notice of the conclusion of the affair of religion signed quickly, as is necessary, by sending only the copy of the decree. Do not delay it to me for a moment to wait for the establishment of the other points, because it would be to put me in despair to delay it. I expect this service from your zeal, but as for you, do not leave Stockholm until you have obtained the entire and perfect execution of everything that has been promised to me.
Someone who claims to be well-informed writes to me by this ordinary that one has wanted to change something in the affair of religion. I cannot believe it, as you tell me nothing about it, but take care and stick rigorously to the points of the project that you have sent me and that I have accepted. I have engaged them in a way that I hope they will not escape me.
I have learned from Leijoncrona that Bielke has done much for me, and I believe it, because, as he is the enemy 495800770584, he will have taken my side to oppose him; nevertheless, do not fail to inform yourself of it so as to know the truth.
I have given Leijoncrona some orders by mouth concerning the person of Dr. Johannes Matthiæ, having ordered him to communicate it to you and to confer with you, and even to speak of it to the Grand Chancellor, hoping to be able to succeed in what I have told him about this man in accordance with the orders that I have given you.
For the rest, you see the power that Leijoncrona's eloquence has had over me, and I confess that one does me a great wrong by persuading oneself that such a man can dispose of me. You must nevertheless flatter him, for you can draw from him the notice of several things that may be of use to you, but remember to always consider him as 9460465914211594599107705820775912620 dependent — that is to say, one must serve oneself of him 192806696560912549159 all the same as 07971415695646599456.
I know, on the other hand, that it is imagined that Kruus has received from me the commission and the faculty to conclude in my affairs, but I assure you that this is false and that he has received from me only this little memorandum of which I have sent you a copy. It is to you alone that I have given complete confidence and power because your way of proceeding pleases me, and I am entirely persuaded of your zeal and fidelity. The end crowns the work, but you have to deal with foreign people; take care of yourself. Above all, never again accept any proposition from them that is not signed by the regency before sending it to me, because one must never trust their word, above all 2102264407705826115984, the soul that governs everything. God preserve you.
Kristina Alessandra.
M. Santini.
Above: Kristina.
No comments:
Post a Comment