Thursday, February 17, 2022

Kristina's letter to Azzolino, dated October 12, 1667

Sources:

Christine de Suède et la cardinal Azzolino. Lettres inédites (1666-1668), Carl Bildt, 1899





Kristina wrote this letter to Cardinal Decio Azzolino on October 12, 1667.

The letter:

12 ottob.r 1667
Je vous demande pardon si ma lestre du 27 dAgoust et toutte les austres presedentes a celle ci Vous ont offence. quoy quelle puisse Vous avoir dit ie Vous prie de Croire que ie ne puis avoir pour Vostre Vertu et pour Vostre merite des sentiments qui passent Ceux de lestime et de la Veneration de bien loin, et Jespere que touttes les acctions de ma Vie expliqueront le sens de ma lestre si avantageusement pour Vous que Vous aurez suiet de ne Vous plaindre pas de moy, et destre persuade que ie ne rens que trop de iustice a Vostre vertu et peut estre plus que Vous ne voudrez. Cepandant ie Vous remercie de tout ce que Vostre lestre du 17 du passe Contient dobligent Je me reserve a Vous en remercier plus amplement moy mesme et a vous dire mes sentiments sur le suiet de ma reconoissance dont iespere que Vous serez satisfait quant la trouverez estre dans le supreme degre ou on la peu avoir.

Je ne say pas quel suiet Thexeira peut avoir de se plaindre de moy mais ie say bien que ie ne luy ay iamais dit la moindre parole desobligente quelque suiet que iay quelque fois de me plaindre de luy. au reste ie voudrois que non seulle il Vous donnast auis de toutte mes paroles et de toutte mes accti acctions mes quil pust Vous rendre Conte de touttes mes paroles Car ie nen ay point et nen puis avoir qui ne soit plaine dune grande destime et de la derniere tendresse pour Vous pardonnez ce terme qui Vous offencera peut este et qui dont ie vous offenceray iusques a la mort.

Je travallie tousiour a la depeche de Clairet qui natten plus que les lestres de Suede qui doivent arriver demain et sitost quils seront arrives Jl partira. moy mesme ie partiray au 20 prochain san faute sil plait a dieu, et Clairet Vous dira le reste.

les nouvelles son de peu dimportance et Celle de la naissance dun fis a lEmpereur ne lest pas a Vous. on parle fortement dune lige entre Angletrere et Ollande et ie tiens que cela ne peut manquer et ie ne doutte pas que lEspange ny entre ausi. Voila a plus pres tout

Vrangel est partit ce matin, il reviendra enCore icy pour mon depart les Ambasadeurs de france et dollande feront de mesme, et moy ie travallie a mon depart avec touts les soins immaginables et Jespere davoir le bien de vous revoir a la fin de novembre Vous priant de Croire que iattens cet heureux iour avec la plus grande impacience du monde. adieu.

Joubliois de Vous dire quil ny a point de peste a franquefort ny en toutte l'Alemange, et lon donne ladiustement de portugal pour fait de france mesme mai Vous savez mieux que moy ce qui en est

With modernised spelling:

Hambourg, 12 octobre 1667.
Je vous demande pardon si ma lettre du 27 d'août et toutes les autres précédentes à celles-ci vous ont offensé. Quoi qu'elle puisse vous avoir dit, je vous prie de croire que je ne puis avoir pour votre vertu et pour votre mérite des sentiments qui passent ceux de l'estime et de la vénération de bien loin; et j'espère que toutes les actions de ma vie expliqueront le sens de ma lettre si avantageusement pour vous, que vous aurez sujet de ne vous plaindre pas de moi et d'être persuadé que je ne rends que trop de justice à votre vertu, et peut-être plus que vous ne voudrez. Cependant je vous remercie de tout ce que votre lettre du 17 du passé contient d'obligeant. Je me réserve à vous en remercier plus amplement moi-même, et à vous dire mes sentiments sur le sujet de ma reconnaissance, dont j'espère que vous serez satisfait, quand [vous] la trouverez être dans le suprême degré où on la peut avoir.

Je ne sais pas quel sujet Texeira peut avoir de se plaindre de moi, mais je sais bien que je ne lui ai jamais dit la moindre parole désobligeante, quelque sujet que j'aie quelquefois de me plaindre de lui. Au reste, je voudrais que non seu[lement] il vous donnât avis de toutes mes paroles et de toutes mes actions, mais qu'il pût vous rendre compte de toutes mes paroles, car je n'en ai point et n'en puis avoir qui ne soient pleines d'une grande estime et de la dernière tendresse pour vous. Pardonnez ce terme qui vous offensera peut-être, et dont je vous offenserai jusqu'à la mort.

Je travaille toujours à la dépêche de Clairet, qui n'attend plus que les lettres de Suède qui doivent arriver demain, et sitôt qu'elles seront arrivées, il partira. Moi-même je partirai au 20 prochain, sans faute, s'il plaît à Dieu, et Clairet vous dira le reste.

Les nouvelles sont de peu d'importance, et celle de la naissance d'un fils à l'Empereur ne l'est pas à vous. On parle fortement d'une ligue entre Angleterre et Hollande, et je tiens que cela ne peut manquer et je ne doute pas que l'Espagne n'y entre aussi. Voilà à plus près tout.

Wrangel est parti ce matin, il reviendra encore ici pour mon départ. Les ambassadeurs de France et de Hollande feront de même, et moi je travaille à mon départ avec tous les soins imaginables, et j'espère d'avoir le bien de vous revoir à la fin de novembre, vous priant de croire que j'attends cet heureux jour avec la plus grande impatience du monde. Adieu.

J'oubliais de vous dire qu'il n'y a point de peste à Francfort ni en toute l'Allemagne; et l'on donne l'ajustement du Portugal pour fait, de France même, mais vous savez mieux que moi ce qui en est.

English translation (my own):

October 12, 1667.
I beg your pardon if my letter of August 27th and all the other preceding ones offended you. Whatever it may have said to you, I beg you to believe that I can have for your virtue and for your merit only feelings which far exceed those of esteem and veneration at a distance; and I hope that all the actions of my life will explain the meaning of my letter so advantageously for you that you will have reason not to complain about me and to be persuaded that I do too much justice to your virtue, and maybe more than you want. In the meantime, I thank you for all that your letter of the 17th of last month contains. I reserve myself to thank you more fully myself, and to tell you my feelings on the subject of my gratitude, with which I hope you will be satisfied, when you find it to be in the supreme degree where it can be had.

I don't know what subject Texeira might have to complain about, but I'm sure I never said any derogatory words to him, no matter what I sometimes have to complain about. Besides, I would like him not only to give you notice of all my words and of all my actions, but to be able to give you an account of all my words, for I have none and cannot have who is not full of great esteem and the greatest tenderness for you. Forgive this term which may offend you, and with which I will offend you until death.

I am still working on the dispatch for Clairet, who is only waiting for letters from Sweden which are due to arrive tomorrow, and as soon as they arrive he will leave. I myself will be leaving on the 20th of next month, without fail, if it pleases God, and Clairet will tell you the rest.

The news is of little importance, and that of the birth of a son to the Emperor is not important to your. There is strong talk of a league between England and Holland, and I want that cannot be missed and I have no doubt that Spain is also entering. That's more or less everything.

Wrangel left this morning, he will come back here again for my departure. The ambassadors of France and Holland will do the same, and I am working on my departure with all the care imaginable, and I hope to have the good to see you again at the end of November, begging you to believe that I await this happy day with the greatest impatience in the world. Goodbye.

I forgot to tell you that there is no plague in Frankfurt or in all of Germany; and we give the adjustment of Portugal for fact, of France itself, but you know better than I what it is.


Above: Kristina.


Above: Cardinal Decio Azzolino.

Notes: Kristina's letter of August 27 is sadly lost.

Texeira obviously wanted the Queen to leave as soon as possible. In his letter to Azzolino of August 10, he added, after having spoken of the dangers which threatened Kristina in Hamburg: "It is certain that Her Majesty cannot continue her residence here for long without exposing her own reputation to the experience of new disorders."

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