Sources:
Christine de Suède et la cardinal Azzolino. Lettres inédites (1666-1668), Carl Bildt, 1899
Kristina wrote this letter to Cardinal Decio Azzolino on June 20, 1668 (the letter of June 13 is missing or lost).
The letter:
20 Juin 1668
la Vostre du 26 passe me fait Conoistre que Vous avez mal entendu ce que ie Vous ay dit du Medicin, et pour mexpliquer mieux ie Vous diray quil est touiour aupres de moy dans la mesme Confience et estime quil estoit quant iestois Rome, que ie ne me sert que de luy et que ie ne me serviray iamais d'austre medicin, mais mon temperament et mon humeur maiant donne vne invincible horreur et aversion pour les remedes, ie n'en prens iamais de luy et ne suffre pas quil men ordonne, et ie feray de mesme quant Hypocrate seroit en sa plasse. et Comme ie Conois mon temperament et que ie say ce qui luy faut Jordonne de moy mesme les sainges le lavements que ie sens les avoir besoin qui sont les vniques remedes dont ie suis Capable et qui me sont dune si merveillieuse utilite quils semble quelquefois me renouveller visiblement. ie Consulte la desus lopinion du Medicin et ne fais rien san son Consentement. pour les Medicin Allemans, iaymeray autan Consulter mes Chevau Chevaux de Carosse que de les escoutter, ce ne sont que de bestes et des ingnorants; Jl font mourir les gens avec vne flegme et gravite allemande qui est plus Choquante que la mort mesme Jl ne Comprenne rien ny a mon temperament ny a ma maniere de Vivre, et se prepare a attendre la nouvelle de ma mort tout les fois quils attende parler de mes sainges si frequantes, Car il leur est inCocevable quon ne boive que de leau quon ne mange que du lait et boullions ou Menestres et quon se face tirer du sang touts les quinse iours comme ie fais. enfin ie me trouve dieu merci si bien de ce regime que ie suis quasi geri de linCommodite dont ie Vous ay parle lordinaire passe, et toutte les deliberations sur mon mal ont este faits entre Machiati et moy seuls. nous avons Conclu ensemble que mon mal nestoit quun effect dune atrabile espouvantable dont mon Corps abbonde presantement plus que iamais, que le mal Vient des hypocondre qui eschauffe la teste et luy donnent vne intemperie Chaude, qui engendre les Catters et deluxions les ques par vne Metastasie forte tombent de la teste sur le Coste gauche et de la sur les reins, et Cett humeur estant Chaux atrabilaire Cause ses douleurs insupportables dont ie suis este attaque durant quelque mois. Jl est ausi a remarquer que depuis que cette douleur des reins ma Commence celle du Coste sest entierement esvanye, et que les douleurs de teste dont iay este si furieusement et Continuellement trourmente depuis que ie suis icy mon ausi quitte. ce qui est vn signe manifeste dune Crise de la nature que ma l'admirable Complexion que dieu ma donne et quil a fait plus fortte que le frer et l'assie, avec vn peu daide Chasse le mal estt sen rendt superieur le medicin ma bien propose des remedes mais ie nay peu mẏ résoudre ie luy proposois lhellebore comme lunique spesifique Contre l'atrabile il a eu quelque paine a y Consentir a ce remede violent mais enfin ie me suis obstine et il a falu y donner les mains, et nous lavons emploẏe avec tan de succes, que la primiere prise nous fist Conoistre que sestoit le Vray remede a mon mal, on la replique deux ou trois fois et i'en suis entierement gerrie dieu mercy et Jl faut noter quil ma gerie en lenploient seullement dans le lavements sen le prendre par la bouche, ainsi Vous Voiez que vous navez pas suiet de Croire que ie sois mal satisfait de mon medicin qui asseurement est un tres habile medicin et a mesme fait des Cure merveillieuses en cette Ville depuis que nous y sommes. Jl est bien malade presente et ie pense que si cela dure ie Vays estre son medicin Come il est le mien, Car ie pense quapres luy ie suis le meillieur medicin qui se trouve en la vile de Amburg ausi sommes nous touts deux des medicins qui enrageons dy estre. tout de bon ie Vous asseure que ie ne Changeray pas mon medicin Contre Hypocrate sil estoit en Vie. Je Vous demande pardon davoir este si longe sur se suiet.
la diette de Suede doit estre sur le point de Commencer on escrit de la que la proposition (qui est louverture de la diette) se devoit faire Comme auJourdhuy, les estats estant arrive a Stocholme mais le Roy la Reine sa mere la regence ny estoit pas ny personne du senat, qui touts touts se son alle promener qui de sa qui de la a quinse et Vint lieu a la ronde. Cette maniere dagir est novvelle et si elle revsit on ne peut oster la gloire de linvension a la presente regence
lintention de la presente Regence est de finir brusqvement la diette et ne la faire durer que quise iour ou trois semaine et Cest la Crainte quils ont de mon arrivee qui leur fait prendre cette resolution mais ie ne panse pas que cela leur puisse reusir principalement en vn temps ou Jls son fort divises entre eux, et Je les taloneray tousiour de si prest quil ne meschaperont pas cette fois sil plaist a dieu par le prochain ordinaire iespere de Vous dire la iour que ie partiray dicy Car ie seray desia partie si ma sante me leust permis a present qve ie me porte bien ie men Vay leur fondre desus les bras Comme un esclair ie nattens que dapprendre qve la proposition soit faitte pour prendre mes mecssures iustes Car Jl faut laisser prendre lautorite aux estats devan que de my rendre, Car ie ne me puis fier a la regence et iay toutte ma Confience aux estats. Jl ẏ a vne horrible mortalite en Suede mais la Crainte de la mort ne menpechera iamais de faire mon devoir. Je menenray mon prestre ausi loin que ie pourois et si lon me parle de le renvoier au moindre motif quon me fera ie leur obbeieray, et ie passeray iusques a Stocholme sen prestre Car le Cas est different de laustre fois, et ie leur fera Voir que ce pretexte ne sert a mesloinger que quant ie Veux. Car iauray fait de mesme laustre fois mais alors ie navois rien a faire a Stocholme Car il ny avoit pas de diette et Vous Verrez que cela les desConsertera dune maniere a les faire perdre la tramontane tout a fait ie Vous le dis par avance affin que Vous ne soiez pas surpris, et que Vous ayez tousiour de moy telles opinions que ie merite et que Vous me rendiez celle de Sa S.te favorable ausi Car appres tan des graces dont elle ma honore ie luy demande cette iustice de me Croire telle que je suis.
pour mes affaires particuliere ie ne Vous demande quun peu de pacience et iespere que Vous serayez satisfait, sinon ie Vous permets de faire tout ce qui Vous plaira
Je suis tout a fait satisfait du Commentaire qve Vous avez fait sur la lestre de Corradi et Vous en rens mille graces.
pour la Commedie ce seroit dommage si elle demeureroit imparfaitte, mais Vos grandes occupation me font vn scrupule de Vous en presser. la derniere saine que Vous mavez enVoie me Charme par dessus toutte les austre, ie Vous suis bien obbligee de ce que Vous me permettez encore de Conoistre linterest que iy ay eu austre fois. pour la Crainte dAlmire on la trouve si raisonnable quil seroit blasmable sil ne lavaoit. on Conoist quelqun qui Craingt autan que luy, mais helas par malheur on nen aime pas moins, pour Craindre plus. Come Almire est aime du Ciel il en est exause, et il na pas si tost demande sa gerison quil est gerri. d'austres lon peut estre demande avec autan de larmes et avec des Vœux ausi ardans, mais Jls nen son pas exauses comme luy. on leur laisse leur mal pour leur punir, et il se trouvent des esclaves attaches a des si forte Chaines quapres des inutiles et inCroiables efforts ils sẏ Voient attaches sens esperence de le pouvoir rompre ny den sortir que par la mort. ses miserables on grande raison de la souhaitter et de la Cherger. iugez apres Cela si lon pardonne la iste iuste Crainte d'Almire mais Jl faut ausi qu'Almire pardonne pardonne a la foiblesse des Ceux qui sont plus puniẏs et moins favorises du Ciel que luy. adieu
With modernised spelling:
Hambourg, 20 juin 1668.
La vôtre du 26 passé me fait connaître que vous avez mal entendu ce que je vous ai dit du médecin, et, pour m'expliquer mieux, je vous dirai qu'il est toujours auprès de moi dans la même confiance et estime qu'il était quand j'étais à Rome, que je ne me sers que de lui, et que je ne me servirai jamais d'autre médecin; mais mon tempérament et mon humeur m'ayant donné une invincible horreur et aversion pour les remèdes, je n'en prends jamais de lui, et ne souffre pas qu'il m'en ordonne, et je ferais de même quand Hippocrate serait en sa place. Et comme je connais mon tempérament, et que je sais ce qu'il lui faut, j'ordonne de moi-même les saignées [et] les lavements, que je sens les avoir besoin, qui sont les uniques remèdes dont je suis capable, et qui me sont d'une si merveilleuse utilité qu'ils semblent quelquefois me renouveler visiblement. Je consulte là-dessus l'opinion du médecin et ne fais rien sans son consentement. Pour les médecins allemands, j'aimerais autant consulter mes chevaux de carrosse que de les écouter; ce ne sont que des bêtes et des ignorants; ils font mourir les gens avec une flegme et gravité allemande qui est plus choquante que la mort même. Ils ne comprennent rien ni à mon tempérament, ni à ma manière de vivre, et se préparent à entendre la nouvelle de ma mort toutes les fois qu'ils entendent parler de mes saignées si fréquentes; car il leur est inconcevable qu'on ne boive que de l'eau, qu'on ne mange que du lait et bouillons ou menestres, et qu'on se fasse tirer du sang tous les quinze jours comme je fais. Enfin, je me trouve, Dieu merci, si bien de ce régime, que je suis quasi guérie de l'incommodité dont je vous ai parlé l'ordinaire passé, et toutes les délibérations sur mon mal ont été faites entre Macchiati et moi seuls. Nous avons conclu ensemble que mon mal n'était qu'un effet d'une atrabile épouvantable dont mon corps abonde présentement plus que jamais, que le mal vient des hypocondres qui échauffent la tête et lui donnent une intémperie chaude qui engendre les catharres et déluxions, lesquels par une métastasie forte tombent de la tête sur le côté gauche et sur les reins, et cette humeur étant chaude, atrabilaire, cause ces douleurs insupportables dont je suis été attaquée durant quelques mois. Il est aussi à remarquer que depuis que cette douleur des reins m'a commencé, celle du côté s'est entièrement évanouie, et que les douleurs de tête, dont j'ai été si furieusement et continuellement tourmentée depuis que je suis ici, m'ont aussi quittée. Ce qui est un signe manifeste d'une crise de la nature de l'admirable complexion que Dieu m'a donnée, et qu'il a faite plus forte que le fer et l'acier, avec un peu d'aide, chasse le mal et s'en rend supérieure. Le médecin m'a bien proposé des remèdes, mais je n'ai pu m'y résoudre. Je lui proposai l'hellébore comme l'unique spécifique contre l'atrabile; il a eu quelque peine à consentir à ce remède violent, mais enfin je me suis obstinée et il a fallu y donner les mains, et nous l'avons employé avec tant de succès que la première prise nous fit connaître que c'était le vrai remède à mon mal; on l'a répliqué deux ou trois fois et j'en suis entièrement guérie, Dieu merci. Et il faut noter qu'il m'a guérie en l'employant seulement dans les lavements, sans le prendre par la bouche; ainsi vous voyez que vous n'avez pas sujet de croire que je sois mal satisfaite de mon médecin qui, assurément, est un très habile médecin et a même fait des cures merveilleuses en cette ville depuis que nous y sommes. Il est bien malade présente[ment] et je pense que si cela dure, je vais être son médecin comme il est le mien, car je pense qu'après lui je suis le meilleur médecin qui se trouve en la ville de Hambourg; aussi sommes-nous tous deux des médecins qui enrageons d'y être. Tout de bon, je vous assure que je ne changerais pas mon médecin contre Hippocrate s'il était en vie. Je vous demande pardon d'avoir été si longue sur ce sujet.
La Diète de Suède doit être sur le point de commencer. On écrit de là que la proposition (qui est l'ouverture de la Diète) se devait faire comme aujourd'hui, les États étant arrivés à Stockholm; mais le roi, la reine sa mère, la régence n'y étaient pas, ni personne du sénat, qui tous se sont allés promener, qui de çà, qui de là, à quinze et vingt lieues à la ronde. Cette manière d'agir est nouvelle, et si elle réussit, on ne peut ôter la gloire de l'invention à la présente régence.
L'intention de la régence est de finir brusquement la Diète et ne la faire durer que quinze jours ou trois semaines, et c'est la crainte qu'ils ont de mon arrivée qui leur fait prendre cette résolution; mais je ne pense pas que cela leur puisse réussir, principalement en un temps où ils sont fort divisés entre eux, et je les talonnerai toujours de si près qu'ils ne m'échapperont pas cette fois, s'il plaît à Dieu. Par le prochain ordinaire, j'espère de vous dire la jour que je partirai d'ici, car je serais déjà partie si ma santé me l'eût permis. A présent que je me porte bien, je m'en vais leur fondre dessus les bras comme un éclair. Je n'attends que d'apprendre que la proposition soit faite pour prendre mes mesures justes, car il faut laisser prendre l'autorité aux États devant que de m'y rendre, car je ne me puis fier à la régence, et j'ai toute ma confiance aux États. Il y a une horrible mortalité en Suède, mais la crainte de la mort ne m'empêchera jamais de faire mon devoir. Je mènerai mon prêtre aussi loin que je pourrai, et si l'on me parle de le renvoyer, au moindre motif qu'on me fera, je leur obéirai et je passerai jusqu'à Stockholm sans prêtre, car le cas est différent de l'autre fois, et je leur ferai voir que ce prétexte ne sert à m'éloigner que quand je veux. Car j'aurais fait de même l'autre fois, mais alors je n'avais rien à faire à Stockholm, car il n'y avait pas de Diète, et vous verrez que cela les déconcertera d'une manière à les faite perdre la tramontane tout à fait. Je vous le dis par avance afin que vous ne soyez pas surpris, et que vous ayez toujours de moi telles opinions que je mérite, et que vous me rendiez celle de Sa Sainteté favorable aussi, car, après tant de grâces dont elle m'a honorée, je lui demande cette justice de me croire telle que je suis.
Pour mes affaires particulières, je ne vous demande qu'un peu de patience, et j'espère que vous serez satisfait, sinon je vous permets de faire tout ce qui vous plaira.
Je suis tout à fait satisfaite du commentaire que vous avez fait sur la lettre de Corradi et vous en rends mille grâces.
Pour la comédie, ce serait dommage si elle demeurait imparfaite; mais vos grandes occupations me font un scrupule de vous en presser. La dernière scène que vous m'avez envoyée, me charme par dessus toutes les autres; je vous suis bien obligée de ce que vous me permettez encore de connaître l'intérêt que j'y ai eu autrefois. Pour la crainte d'Almire, on la trouve si raisonnable qu'il serait blâmable s'il ne l'avait. On connaît quelqu'un qui craint autant que lui, mais, hélas! par malheur, on n'en aime pas moins pour craindre plus. Comme Almire est aimé du ciel, il en est exaucé, et il n'a pas sitôt demandé sa guérison, qu'il est guéri. D'autres l'ont peut-être demandée avec autant de larmes et avec des vœux aussi ardents, mais ils n'en sont pas exaucés comme lui. On leur laisse leur mal pour leur punir, et ils se trouvent des esclaves attachés à de si fortes chaînes, qu'après des inutiles et incroyables efforts, ils s'y voient attachés sans espérance de les pouvoir rompre, ni d'en sortir que par la mort. Ces misérables ont grande raison de la souhaiter et de la chercher. Jugez après cela si l'on pardonne la juste crainte d'Almire; mais il faut aussi qu'Almire pardonne à la faiblesse de ceux qui sont plus punis et moins favorisés du ciel que lui. — Adieu.
Swedish translation (my own):
Den 20 juni 1668.
Ert brev den 26:e förra månaden meddelade mig att Ni missförstod vad jag berättade om läkaren, och för att förklara mig bättre vill jag berätta att han alltid är med mig i samma förtroende och uppskattning som han var i när jag var i Rom och att jag bara använde honom, och att jag aldrig skulle använda en annan läkare; men mitt temperament och min intémperie har givit mig en oövervinnlig skräck och aversion mot botemedel, jag tar aldrig någon från honom och tillåter honom inte att beordra mig att göra det, och jag skulle göra detsamma om Hippokrates var i hans ställe. Och eftersom jag känner mitt temperament och att jag vet vad det behöver, befaller jag att jag skall få åderlåtningar och lavemang, att jag känner att jag behöver dem, de är de enda botemedel som jag kan stå ut med, och de har så underbar nytta för mig att de ibland verkar förnya mig synligt. Jag konsulterar läkarens åsikt om detta och gör ingenting utan hans samtycke. När det gäller tyska läkare, skulle jag hellre konsultera mina vagnhästar än att lyssna på dem; de är bara odjur och okunniga människor; de dödar människor med en tysk flegma och allvarsamhet som är mer chockerande än själva döden. De förstår inte mitt temperament eller mitt levnadssätt, och de förbereder sig för att höra nyheterna om min död när de hör om min frekventa åderlåtningar; eftersom det är otänkbart för dem att man bara dricker vatten, att man bara äter mjölk och buljonger eller menestres, och att blodet tappas ur en var fjortonde dag som jag gör. Slutligen mår jag, Gudi lov, så bra av den här regim att jag nästan är botad av besväret som jag har berättat Er om tidigare, och alla överväganden om min sjukdom har gjorts mellan Macchiati och mig själv. Vi drog tillsammans slutsatsen att min sjukdom bara var en effekt av en fruktansvärd svarta galla som min kropp vimlar av mer nu än någonsin, att smärtan kommer från hypokondri som värmer huvudet och ger det en het intémperie som genererar katarrer och vanföreställningar, som av en stark metastasering faller från huvudet på vänster sida och på njurarna, och denna vätska, som är het och förfärlig, orsakar dessa outhärdliga smärtor som jag blev attackerad av under flera månader. Det är också att märka att sedan denna njursmärta började för mig har den i sidan helt försvunnit och att huvudvärken som jag har varit så rasande och ständigt plågad med sedan jag kom hit också har lämnat mig. Vilket är ett tydligt tecken på en kris av den beundransvärda kroppsbeskaffenhet som Gud givit mig, och som han gjorde starkare än järn och stål, med lite hjälp, jagar bort smärtan och gör sig överlägsen. Läkaren erbjöd mig några botemedel, men jag orkade inte att göra det. Jag erbjöd honom julrosen som det endaste specifikum mot svarta gallan; han hade lite svårt att samtycka till detta våldsamma botemedel, men till slut höll jag på och han var tvungen att ge efter, och man använde det med så stor framgång att det första steget meddelade att det var det verkliga botemedlet för min sjukdom; det har replikerats två eller tre gånger och jag är helt botad av det, Gudi lov. Och det bör noteras att han botade mig genom att bara använda det i lavemang utan att ta det genom munnen; så Ni ser att Ni inte har någon anledning att tro att jag är missnöjd med min läkare, som säkert är en mycket skicklig läkare och till och med har haft underbara botemedel i denna stad sedan vi kom hit. Han är mycket sjuk för närvarande och jag tror att om det varar kommer jag att vara hans läkare som om han är min, för jag tror att efter honom är jag den bästa läkaren i Hamburg; så är vi båda läkare som vredgas över att vara här. Nåväl, jag försäkrar Er att jag inte skulle byta min läkare mot Hippokrates om han levde. Jag ber om ursäkt för att jag har varit så lång tid på detta ämne.
Sveriges Riksdag måste snart börja. Det skrivs därifrån att förslaget (som är öppnandet av Riksdagen) skulle göras idag, då Ständerna har anlänt till Stockholm; men Kungen, hans mor Drottningen, och förmyndarna var inte där, inte heller någon från Rådet, som alla gick en promenad, härifrån, därifrån, femton och tjugo lieues runt. Detta sätt att agera är nytt, och om det lyckas kan uppfinningens ära inte berövas den nuvarande förmyndarregeringen.
Förmyndarnas avsikt är att få Riksdagen till ett plötsligt slut och bara få den att hållas i två veckor eller tre veckor, och det är deras rädsla för min ankomst som får dem att ta detta beslut; men jag tror inte att det kommer att bli framgångsrikt för dem, särskilt inte i en tid då de är mycket splittrade med varandra, och jag skall alltid följa dem så noga att de inte kommer att undkomma mig den här gången, om det behagar Gud. Vid den nästa ordinären, hoppas jag kunna berätta för Er den dagen jag kommer att lämna härifrån, ty jag hade redan lämnat om min hälsa hade tillåtit mig. Nu när jag mår bra kommer jag att smälta på deras armar som ett blixtnedslag. Jag väntar bara på att få veta att förslaget är att vidta mina rätta åtgärder, eftersom autoriteten måste överlåtas till Ständerna innan jag åker dit, eftersom jag inte kan lita på förmyndarregeringen, och jag har allt mitt förtroende för Ständerna. Det finns en hemsk dödlighet i Sverige, men rädslan för döden kommer aldrig att hindra mig från att göra min plikt. Jag vill ta min präst så långt jag kan, och om jag blir tillsagd att skicka iväg honom, av minsta anledning som jag får, skall jag lyda dem och kommer att åka till Stockholm utan en präst, eftersom fallet skiljer sig från det en annan gång, och jag kommer att visa dem att denna förevändning bara används för att försvinna när jag vill. Ty jag skulle ha gjort samma sak andra gången, men då hade jag inget att göra i Stockholm, för det fanns ingen Riksdag, och Ni kommer att se att detta kommer att förvirra dem på ett sätt som gör att de mister tramontane absolut. Jag säger Er i förväg så att Ni inte blir förvånad, och att Ni alltid har sådana åsikter om mig som jag förtjänar, och att Ni också ger mig det av Hans Helighet, eftersom, efter han har hedrat mig med de så många nådar som hon har givit mig, ber jag honom att ge mig denna rättvisa att tro mig som jag är.
För mina särskilda affärer ber jag Er bara ha lite tålamod, och jag hoppas att Ni kommer att bli nöjd, annars låter jag Er göra vad Ni vill.
Jag är helt nöjd med kommentaren Ni gjorde på Corradis brev och tackar Er för det.
För komedi skulle det vore synd om det förblev ofullkomligt; men Era stora yrken gör mig en skrupell för att uppmana Er. Den sista scenen Ni skickade mig charmar mig framför alla andra; jag är mycket tacksam gentemot Er om Ni fortfarande tillåter mig att veta det intresse som jag en gång hade i det. Av Almires rädsla är det så rimligt att han skulle vara skyldig om han inte hade den. Vi känner någon som fruktar lika mycket som honom, men ack! tyvärr älskar vi inte mindre för att frukta mer. Eftersom Almire är älskad av himlen hörs han, och han bad inte om hans läkning så snart han blev botad. Andra kan ha bett om det med så många tårar och med sådana ivriga önskningar, men de beviljas inte som han. Deras ondska lämnas åt dem för att straffa dem, och de befinner sig slavar knutna till så starka kedjor, att de efter onödiga och otroliga ansträngningar befinner sig knutna till dem utan hopp om att kunna bryta dem eller komma ur dem med döden. Dessa usslingar har stor anledning att önska den och söka den. Döm sedan om man förlåter den rättfärdiga rädslan för Almire; men Almire måste också förlåta svagheten hos dem som är mer straffade och mindre gynnade av himlen än han. — Farväl.
English translation (my own):
June 20, 1668.
Your letter of the 26th of last month let me know that you misheard what I told you about the doctor, and, to explain myself better, I will tell you that he is always with me in the same confidence and esteem that he was in when I was in Rome and that I used only him, and that I would never use another doctor; but my temperament and my intémperie having given me an invincible horror and aversion to remedies, I never take any from him, and do not allow him to order me to do so, and I would do the same if Hippocrates were in his place. And as I know my temperament, and that I know what it needs, I order to be given bleedings and enemas, that I feel I need them, they are the only remedies of which I am capable, and they are of such marvelous use to me that they sometimes seem to renew me visibly. I consult the doctor's opinion on this and do nothing without his consent. As for German doctors, I would rather consult my carriage horses than to listen to them; they are only beasts and ignorant people; they kill people with a German phlegm and gravity which is more shocking than death itself. They do not understand my temperament or my way of life, and they prepare to hear the news of my death whenever they hear of my frequent bloodletting; because it is inconceivable to them that one drinks only water, that one eats only milk and broths or menestres, and that one is drawn of blood every fortnight as I do and am. Finally, I find myself, thank God, so well of this regimen that I am almost cured of the inconvenience of which I have spoken to you in the past ordinary, and all the deliberations on my illness have been made between Macchiati and myself alone. We concluded together that my illness was only an effect of a dreadful black bile with which my body abounds now more than ever, that the pain comes from the hypochondria which heats the head and give it a hot intémperie which generates catarrhs and delusions, which by a strong metastasis fall from the head on the left side and on the kidneys, and this humour, being hot and atrabilious, causes these unbearable pains of which I was attacked during several months. It is also to be noticed that since this kidney pain began for me, the one in the side has completely disappeared, and that the headaches with which I have been so furiously and continually tormented since I came here have also left me. Which is a clear sign of a crisis of the nature of the admirable complexion that God gave me, and that He made stronger than iron and steel, with a little help, chases away the pain and makes itself superior. The doctor did offer me some remedies, but I couldn't bring myself to do it. I offered him the hellebore as the only specific against the black bile; he had some difficulty in consenting to this violent remedy, but in the end I persisted and he had to give in, and one used it with so much success that the first take let us know that it was the true remedy for my illness; it has been replicated two or three times and I'm completely healed of it, thank God. And it should be noted that he healed me by using it only in the enemas, without taking it by mouth; so you see that you have no reason to believe that I am unhappy with my doctor, who is assuredly a very skilful doctor and has even had wonderful cures in this town since we arrived here. He is very ill at present and I think that if it lasts, I will be his doctor like he is mine, because I think that after him I am the best doctor in the city of Hamburg; so we are both doctors who are enraged to be here. Alright, I assure you I wouldn't trade my doctor for Hippocrates if he were alive. I beg your pardon for taking so long on this subject.
The Riksdag of Sweden must be about to begin. It is written from there that the proposal (which is the opening of the Riksdag) was to be done as of today, the Estates having arrived in Stockholm; but the King, the Queen his mother, the regency were not there, nor anybody from the Senate, who all went for a walk, here, there, fifteen and twenty leagues around. This way of acting is new, and if it succeeds, the glory of invention cannot be deprived of the present regency.
The intention of the regency is to bring the Riksdag to an abrupt end and only make it last a fortnight or three weeks, and it is their fear of my arrival which makes them take this resolution; but I don't think that will be successful for them, especially in a time when they are very divided among themselves, and I will always follow them so closely that they will not escape me this time, if it pleases God. By the next ordinary, I hope to tell you the day that I will leave here, because I would have already left if my health had permitted me. Now that I'm fine, I'm going to melt on their arms like a lightning bolt. I am only waiting to learn that the proposal is made to take my correct measures, because the authority must be left to the Estates before I go there, because I cannot trust the regency, and I have all my confidence in the Estates. There is a horrible mortality in Sweden, but the fear of death will never stop me from doing my duty. I will take my priest as far as I can, and if I am told to send him away, for the slightest reason I am given, I will obey them and go to Stockholm without a priest, because the case is different from the nother time, and I will show them that this pretext is only used to go away when I want. Because I would have done the same the other time, but at that time I had nothing to do in Stockholm because there was no Riksdag, and you will see that this will confuse them in a way that makes them lose their tramontane absolutely. I'm telling you in advance so that you are not surprised, and that you always have such opinions of me that I deserve, and that you also render me favourable in that of His Holiness, because, after being honoured with so many graces with which he has given me, I ask him to do me this justice to believe me as I am.
For my particular affairs, I only ask you to have a little patience, and I hope you will be satisfied, otherwise I will allow you to do whatever you want.
I am completely satisfied with the comment you made on Corradi's letter and thank you for it.
As for the comedy, it would be a shame if it remained imperfect; but your great occupations make me a scruple to urge you. The last scene you sent me charms me above all the others; I am very much obliged to you if you still allow me to know the interest which I once had in it. For Almire's fear, it is found so reasonable that he would be blameworthy if he did not have it. We know someone who fears as much as him, but, alas! unfortunately, we love none less in order to fear more. As Almire is loved by heaven, he is heard, and he did not ask for his healing as soon as he was healed. Others may have asked for it with so many tears and with such ardent wishes, but they are not granted like him. Their evil is left to them to punish them, and they find themselves slaves attached to such strong chains, that after useless and incredible efforts, they find themselves attached to them without any hope of being able to break them, nor to get out of them by death. These wretches have great reason to wish for it and seek it. Judge after that whether one forgives the just fear of Almire; but Almire must also forgive the weakness of those who are more punished and less favoured by heaven than he. — Goodbye.
Above: Kristina.
Above: Cardinal Decio Azzolino.
Notes: menestre = minestra (pottage) (soppa) (soup).
tramontane = northern winds (tramontanes) (nordanvindar).
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