Sources:
Christine de Suède et la cardinal Azzolino. Lettres inédites (1666-1668), Carl Bildt, 1899
Kristina wrote this letter to Cardinal Decio Azzolino on December 7, 1667.
The letter:
7 X.br 1667
Je me trouve tout a fait prive de la Consolation de Vos lestres dans cette semaine, et Jay eu deux fois la douleur de Voir arriuer lordinaire de Norinberge sen apporter les lestre dJtalie, les quels on suppose destre arreste dens le Triol par le mauvais temps. ainsi iugez quel est mon deplaisir, dont ie seray inConsolable si ie nesperois que Vous estes touts en bonne sante sur tout Sa S.te et Vous qui estes pour moy le deux personnes du monde qui me sont les plus importantes.
le Roy de Suede est tousiour en mesme estat, les derniere lestre porte quil se trouve un peu soulage. Je prie dieu quil le soit tout a fait et quil me soit permis daller a Rome ce printemps.
Je vous envoy une Copie de lestre de M. de lionne escrit au sr dEstrade Amasadeur de france en Hollande Vous Verrez de cette lestre en quel estat son les affaires les Ollandois son sur le point de se declarer en faveur de lEspange et les francois mesme nen doutte plus lAngleterre fera asseurement autan, Cela poura balancer vn peu les affaires, mais lavantage de la france est si grandt qve ie ne Voy pas quon puisse lempecher pour cette Campange de faire ses Conqueste tels quelle Voudra. on parle de la paix de portugal Comme dune affaire faitte Vous en savez ce qvi en est. lon dit que les Espangols reiette toutte austre mediation qve celle du pape en quoy il font Ce qui est digne deux. si Vous nestiez secretaire destat, on Vous demanderoit un peu de nouvelles mais on noseroit Vous en parler a present, ny ne Vous en donner Car on est ridicule de Vouloir Vous dire ce que Vous savez
Jl nẏ a icy rien de nouveau si non que toutte la maison est presque malade. moi mesme Je me suis trouve mal quelque iours mais ce n'a pas este iusques a en garder le lit a present Je me porte ausi bien quon se peut porter en Ce pays ou on enrage.
pour les affaires dAppelman elle ont eu le succes que ie Vous avois predit et ie nay pas eu de paine a faire dedire les gens enfin tout Va a souhait, et Jl ne me reste rien a desiser si non le temps de mon depart.
Je vous envoy vne lestre d'Adami ie Vous prie de remarquer ce que Vous Verrez escrit de ma main aux marches, ie Vous advoue que son prosede me surprendt et que ien de la douleur cet tout Ce que ie puis Vous dire. ie sui et seray esternellement entierement a Vous adieu
With modernised spelling:
Hambourg, 7 décembre 1667.
Je me trouve tout à fait privée de la consolation de vos lettres dans cette semaine, et j'ai eu deux fois la douleur de voir arriver l'ordinaire de Nuremberg sans apporter les lettres d'Italie, lesquelles on suppose être arrêtées dans le Tyrol par le mauvais temps. Ainsi jugez quel est mon déplaisir, dont je serais inconsolable, si je n'espérais que vous êtes tous en bonne santé, surtout Sa Sainteté et vous, qui êtes pour moi les deux personnes du monde qui me sont les plus importantes.
Le roi de Suède est toujours en même état; les dernières lettres portent qu'il se trouve un peu soulagé. Je prie Dieu qu'il le soit tout à fait, et qu'il me soit permis d'aller à Rome ce printemps.
Je vous envoie une copie de lettre de M. de Lionne écrite au sieur d'Estrades, ambassadeur de France en Hollande; vous verrez de cette lettre en quel état sont les affaires. Les Hollandais sont sur le point de se déclarer en faveur de l'Espagne, et les Français même n'en doutent plus; l'Angleterre fera assurément autant; cela pourra balancer un peu les affaires, mais l'avantage de la France est si grand que je ne vois pas qu'on puisse l'empêcher pour cette campagne de faire ses conquêtes telles qu'elle voudra. On parle de la paix de Portugal comme d'une affaire faite. Vous en savez ce qui en est. L'on dit que les Espagnols rejettent toute autre médiation que celle du pape, en quoi ils font ce qui est digne d'eux. Si vous n'étiez sécrétaire d'État, on vous demanderait un peu de nouvelles, mais on n'oserait vous en parler à présent, ni ne vous en donner, car on est ridicule de vouloir vous dire ce que vous savez.
Il n'y a ici rien de nouveau, sinon que toute la maison est presque malade. Moi-même je me suis trouvée mal quelques jours, mais ce n'a pas été jusqu'à en garder le lit; à présent je me porte aussi bien qu'on se peut porter en ce pays où on enrage.
Pour les affaires d'Appelman, elles ont eu le succès que je vous avais prédit, et je n'ai pas eu de peine à faire dédire les gens. Enfin tout va à souhait, et il ne me reste rien à désirer sinon le temps de mon départ.
Je vous envoie une lettre d'Adami. Je vous prie de remarquer ce que vous verrez écrit de ma main aux marges, je vous avoue que son procédé me surprend et que j'en [ai] de la douleur; c'est tout ce que je puis vous dire. Je suis et serai éternellement entièrement à vous. Adieu.
English translation (my own):
Hamburg, December 7, 1667.
I find myself completely deprived of the consolation of your letters in this week, and I have twice had the pain of seeing the ordinary from Nuremberg arrive without bringing the letters from Italy, which are supposed to be stopped in Tyrol due to bad weather. So judge what is my displeasure, of which I would be inconsolable if I did not hope that you are all in good health, especially His Holiness and you, who are for me the two people in the world who are the most important to me.
The King of Sweden is still in the same state; the last letters say that he is a little relieved. I pray to God that it is absolutely, and that I will be allowed to go to Rome this spring.
I am sending you a copy of a letter from Monsieur de Lionne written to the Lord d'Estrades, the French Ambassador to Holland; you will see from this letter the state of affairs. The Dutch are on the point of declaring themselves in favour of Spain, and the French themselves no longer doubt it; England will undoubtedly do the same; that may sway matters a little, but France's advantage is so great that I do not see that she can be prevented for this campaign from making her conquests as she wishes. One speaks of the peace of Portugal as a done affair. You know what it is. It is said that the Spaniards reject any mediation other than that of the Pope, in which they do what is worthy of them. If you were not Secretary of State, they would ask you a little news, but they would not dare to tell you about it now, nor to give you any, because it is ridiculous to want to tell you what you know.
There is nothing new here except that the whole house is almost sick. I myself felt ill for a few days, but it didn't go so far as to keep in bed; now I am as well as one can be in this country where one is enraged.
As for Appelman's affair, it was as successful as I predicted, and I had no trouble getting people to back off. Finally, everything is going as it should, and I have nothing left to desire except time for my departure.
I am sending you a letter from Adami. I beg you to notice what you will see written by my hand on the margins, I confess that his process surprises me and that I am sorry for it; that's all I can tell you. I am and will be yours forever. Goodbye.
Above: Kristina.
Above: Cardinal Decio Azzolino.
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