Sources:
Mémoires de ce qui s'est passé en Suède, volume 1, pages 77 to 89, by Pierre Hector Chanut, published by Pierre Linage de Vauciennes, 1675
Anteckningar om det som tilldragit sig i Sverige ifrån år 1645 till år 1649, pages 82 to 93, translator unknown, published by Ecksteinska Boktryckeriet, 1826
Above: Kristina.
The excerpts:
[Les deffiances que les Suedois avoient conceuës contre le Duc de Baviere estoient si fortes, que bien que ce Prince eût souvent de petits démêlez avec l'Empereur, on ne laissoit pas de croire qu'il estoit inseparable de la Maison d'Austriche, & qu'ils se reüniroient toûjours l'un & l'autre, lorsqu'ils s'agiroit de l'interest commun. Et les Ministres de Suede ne pouvoient s'empécher de dire que la France, qui croyoit attirer ce Prince, & le débaucher de son attachement pour la Maison d'Austriche, y seroit trompée.
Sur ces entrefaites le Comte de Bregy témoigna avoir dessein de traiter de quelque accommodement pour le Roy de Pologne avec le Suede, & de convertir la tréve en une paix; mais l'armement de ce Roy donnoit trop de jalousie aux Ministres de Suede, qui disoient que pour peu qu'on eût de penetration, l'on ne pouvoit l'attribuer qu'à un dessein secret de surprendre la Suede. Et quoy qu'il proposast de renoncer aux droits qu'il pretendoit sur cette Couronne-là, pourveu que la Suede le voulût aider à s'emparer de la Silesie, & de la Boheme, où il trouvoit de grandes facilitez, les Suedois ne pouvoient pas se deffaire de leurs soupçons ni de leurs défiances.]
Il arriva ensuite des lettres du General Wrangel, par lesquelles il mandoit à la Reine que toutes choses estoient disposées à une bataille, & qu'on auroit bien de la peine à n'en pas venir à cette extremité; qu'il estoit vray, qu'à regarder en general l'estat des affaires, les armées Confederées ne devoient point commettre tous leurs avantages au hazard d'une bataille, mais que si l'on consideroit les necessitez de l'armée Suedoise pour sa subsistance, ses quartiers, sa rétraite, elle devoit faire un dernier effort pour se délivrer d'un Ennemy qui la pourroit ruiner sans combattre. On voyoit bien qu'une tréve d'un an auroit esté plus utile à la Suede; qu'une suspension d'armes de six semaines, qui ne serviroit qu'à ruiner les troupes; mais on ne croyoit pas que l'Empereur y voulût entendre, & quelque bonne mine qui fissent les Suedois en cette occasion, il estoit aisé de juger de leur inquietude, & qu'ils auroient bien souhaitté de n'estre pas obligez de courir la fortune incertaine d'un combat.
Au mesme-temps que le General Wrangel écrivit à la Reine, il envoya aussi au Prince Charles Palatin une lettre de galanterie, que Madame de Chevreuse luy avoit écrite pour avoir la sauvegarde de quelque terres que le Roy d'Espagne luy avoit données aux environs de Cologne.
Les Plenipotentiaires de France manderent au sieur Chanut de se plaindre ouvertement à la Reine du procedé du Baron Oxenstiern son Ambassadeur, qui ne s'estoit pas rendu à Munster dans le temps qu'il avoit promis, & y estant arrivé tard n'avoit point voulu traiter d'affaires; En second lieu, de la supplier de vouloir donner ses derniers ordres, & un pouvoir sans reserve à ses Plenipotentiaires, pour conclure le traité, & enfin de faire connoître à sa Majesté qu'il n'y avoit plus lieu de differer, & qu'il estoit necessaire qu'elle choisist, ou de se contenter de la Pomeranie anterieure simplement, avec le consentement de l'Electeur de Brandebourg, ou de prendre ce qu'elle voudroit de cette Province, avec le consentement seul de l'Empereur, & des Estats de l'Empire. A quoy sa Majesté répondit qu'elle ne relâcheroit jamais de sa demande de la Pomeranie ulterieure, & des villes de Stetin, Garts, & Volhein, afin que la riviere d'Oder fist les limites de sa part, & le tout avec le consentement de l'Electeur de Brandebourg; & en cas qu'il refusast de le donner, qu'elle prendroit le dernier party, de garder toute la Pomeranie à ses risques malgré l'Electeur, avec le consentement de l'Empereur, & des Estats de l'Empire.
Enfin, sur les remontrances que le sieur Chanut luy fit au nom de leurs Majestez Tres-Chrestiennes touchant la décharge des quatre Monasteres de l'Archevesché de Bremen pour l'année 1647, elle la luy accorda & mesme luy en fit donner les expeditions, afin de témoigner à leurs Majestez le desir qu'elle avoit de leur complaire en toutes choses.
On soupçonnoit en France que le Comte Gustave, frere bâtard de la Reine de Suede, fust d'intelligence avec le Chancelier; les intrigues de cette Princesse donnerent lieu à ce soupçon, mais comme les Ministres estoient également couverts, il faloit estre bien éclairé pour penetrer des pratiques & des intelligences si cachées.
L'Archevesque d'Upsale estant decedé pendant la tenuë des Estats, la Reine jugea à propos de ne point pourvoir à cét Archevesché, ni à trois autres Eveschez vaccans, qu'apres la fin de l'assemblée, pour engager par cette esperance les plus considerables du Clergé: car encore que les Ecclesiastiques ayent perdu leur revenu en ce Royaume, ils ne laissent pas d'avoir leurs suffrages dans les Diettes, & souvent ils entraînent avec eux les païsans, de sorte qu'aux grandes déliberations ils se trouvent les plus considerables entre les quatre Corps, qui composent les Estats du Royaume, qui sont la Noblesse, les Ecclesiastiques, les habitans des Villes, & les païsans.
Cependant la France, qui vouloit lier, & établir le Commerce entre ses sujets, & ceux de Suede, envoya ordre au sieur Chanut de voir quels moyens il faudroit tenir pour y reüssir. Mais comme il ne connoissoit pas encore assés le païs, la condition, & les forces des Negocians, il ne pouvoit sur cela faire un jugement asseuré. Il trouvoit neantmoins, qu'il ne seroit pas aisé de détourner le Commerce de Hollande, où il se faisoit depuis longues années, pour la commodité de leurs Havres, la situation avantageuse du païs, au milieu des eauës au dessous de l'Allemagne, & comme au centre de l'Europe; & que quand il se feroit en France, on ne le devoit pas esperer par établissement de Compagnies, qui n'y eurent jamais aucun succés; parce que les affaires s'y proposoient avec chaleur, qu'elles s'y formoient à la hâte, se refroidissoient aux premieres disgraces, & se terminoient enfin en procez entre les Associez. Il trouvoit d'ailleurs que les Compagnies formées ôtoient la liberté publique, & donnoient sujet de plaintes à tous ceux qui estoient privez par elles de faire leur Commerce à leur maniere accoutumée; qu'il trouvoit que pour lier un Commerce entre la France, & la Suede, il y faudroit convier les Marechands de l'un, & de l'autre Royaume, par des graces, & des facilitez que les Roys leur accorderoient, & qu'il faudroit relâcher pour quelques années en l'un & l'autre Royaume les droits d'entrée, & de sortie. Car comme le negoce cherche le gain, de mesme que les eaux cherchent leurs pantes; en peu de temps les Marchands prendroient la route de France; & quand le commerce seroit bien étably on pourroit remettre les choses en leur premier estat.
La Reine de Suede, qui avoit esté malade, ayant voulu travailler trop tost, sentit en retour de fiévre, qui arrêta toutes les affaires, & ne donna pas peu d'inquietude à la Suede; elle ne luy dura que peu de jours, mais elle en demeura aussi foible & aussi abbatuë que si c'eût esté une grande maladie.
Aprés sa convalescence, sur les plaintes que le sieur Chanut luy fit du Baron Oxenstiern son Plenipotentiaire, elle le blâma fort avec des termes aigres, & de mépris, elle encherit mesme sur les consequences perilleuses que son retardement pouvoit apporter, & dit, que si quelque malheur survenoit, par lequel cette paix (qu'il faloit faire en ce temps-là, ou ne la faire jamais) venoit à manquer, il en répondroit à Dieu, & aux hommes. On remarquoit neantmoins parmy sa colere une secrette joye, de ce que cét homme, qui luy estoit tres-desagreable, faisoit connoître ses defauts à tout le monde, & elle estoit bien aise qu'il se gouvernât de telle sorte, qu'il n'eût aucune part à la gloire de la paix.
On doutoit si le procedé du Baron Oxenstiern estoit un effet de son humeur particulier, ou l'execution d'un dessein, qui luy fut suggeré par le Chancelier son pere. Ce doute venoit des discours qu'on avoit oüy tenir au Chancelier: car il avoit toûjours desesperé de la paix, disant au commencement qu'elle ne se feroit point que les armes du Turc ne poussassent l'Empereur dans les païs hereditaires. Et lorsqu'il vit que l'Empereur y avoit assez de penchant, il dit hautement que ce traité seroit l'entrée d'une nouvelle guerre, & que la Chrestienté n'y trouveroit point son repos; comme s'il eut voulu disposer les esprits à souffrir patiemment que l'on détournât la conclusion d'un traité, qui ne devoit pas produire le bon-heur que l'on s'en promettoit. Dans le differend que la France eut avec la Suede pour son Resident, il ne voulut jamais entendre à aucun accommodement, & ne trouva aucun inconvenient, que les affaires en fussent retardées; de sorte qu'à prendre les choses selon les regles de sa conduite, c'estoit une marque, qu'il ne vouloit point la paix; & d'autant plus qu'il témoignoit à la Reine, qu'il la desiroit: D'où il estoit facile de juger qu'il déguisoit ses sentimens à la Reine, voyant qu'il luy seroit inutile d'en user autrement, puisqu'elle vouloit la paix. Il esperoit par cét éloignement du traité, que le torrent de faveur de la Maison de la Garde pourroit s'arrester par la suite du temps; & qu'alors il s'offriroit une plus favorable conjoncture, pour demander la survivance de sa Charge pour son fils, qui en une autre saison trouveroit apparemment moins de repugnance pour luy dans l'esprit de la Reine. De plus on remarquoit qu'aprés les entreveuës que le Prince Charles Palatin avoit euës avec luy, il n'avoit pas si bonne opinion de la paix qu'auparavant; & mesme il fit gageure un jour contre la Reine qu'elle ne se concluroit que l'année suivante. De plus le Comte Gustave, qui ne desiroit point la paix, estoit en perpetuelle conference avec luy; bien que ce Comte s'attacha fort à la Reine; ce qui faisoit dire aux sages, qu'il cherchoit à se faire un appuy du Chancelier, en cas que le retour du Comte de la Garde affoiblît son credit auprés de la Reine.
Mais le sieur Chanut se trouva fort en peine d'executer ce que les Plenipotentiaires de France à Munster luy avoient ordonné, il jugeoit que difficilement la Reine se resoudroit d'écrire au Baron Oxenstiern en particulier, quoy qu'il ne doutât pas qu'il ne déferât absolument à ses lettres; mais il trouvoit plus à propos d'agir auprés du Chancelier, pour tâcher à le réduire. D'ailleurs aussi il consideroit que si la partie estoit concertée entre luy, & son fils, ce seroit perdre temps, & il craignoit, que nonobstant cette civilité, il ne voulût pas moins de mal à la France, que si elle l'eût choqué ouvertement, & qu'il ne profitât de ce procedé foible, & respectueux, pour se fortifier contre les plaintes qu'on auroit pû faire, quand on seroit réduit à les rendre publiques. Il doutoit mesme s'il ne seroit point plus à propos, & plus asseuré de porter hautement les reproches contre son fils à la Reine, & au Senat, & de se resoudre d'avoir cette Maison pour ennemie de la France.
Mais tandis qu'il estoit occupé en ces conjectures, & qu'il tâchoit d'inspirer dans l'esprit de la Reine de Suede, & du Comte Brahé Drost, que le Baron Oxenstiern éloignoit autant qu'il pouvoit le traité de la paix, par des difficultez affectées; il arriva une lettre d'Osnabrug, écrite par le Baron seul, qui fut ouverte en plein Senat; elle contenoit une invective sanglante, & à découvert contre le sieur Salvius. Tout s'estoit passé auparavant entr'eux en petits dégoûts, mais à cette fois le Baron s'estoit échappé, & le Chancelier son pere éclata avec colere & violence dans le Senat. La Reine auroit bien voulu que quelqu'un de l'assemblée se sût presentée pour deffendre le sieur Salvius, afin de se conserver, & se soûtenir en qualité de Juge souverain; mais voyant que personne ne s'opposoit au Chancelier, elle dit qu'elle ne pouvoit souffrir que l'on chargeât si rudement une personne absente, qu'il le faloit oüir, & qu'elle ne pouvoit rien croire de tout ce qu'on luy imputoit, connoissant son esprit, & sa suffisance. Le Chancelier ne demeura pas sans réponce, ni la Reine sans replique. Enfin l'assemblée se sépara sans rien conclure, parce que la Reine repartit sur tous les chefs de plaintes, & d'accusation que l'on faisoit.
Au sortir du Senat, le sieur Chanut l'ayant visitée, elle luy fit le narré de tout ce qui s'estoit passé dans l'assemblée, & luy dit qu'elle ne pouvoit pas croire le Baron capable d'une si méchante action; que neantmoins si l'évenement faisoit voir qu'il eût dessein de détruire la conclusion de la paix, elle penseroit aux moyens de le prevenir, & de plusieurs qu'elle s'imagina, elle choisit celuy-ci; que les sieurs Salvius, le Duc de Longueville, le Comte d'Avaux, & le sieur Servien observeroient tres-soigneusement sa conduite, & que s'ils se trouvoient suffisamment éclaircis de sa mauvaise intention pour la paix, ou par des preuves évidentes, ou par des suspicions tres-probables, qu'ils en écriroient à sa Majesté de concert, & envoyeroient en mesme temps copie de leur lettre au sieur Chanut pour la faire voir à la Reine; afin qu'elle jugeât sur la conjoncture du temps, ou l'on se trouveroit alors, s'il seroit à propos qu'elle fist ouvrir, & lire en plein Senat, tant cette lettre, que celle du sieur Salvius.
Cependant le Duc de Neubourg envoya Chriysein Ambassadeur en Suede, pour demander l'observation de Neutralité, solliciter les interests de la Maison Palatine, & détourner la Reine d'assister l'Electeur de Brandebourg dans les differends de Cleves, & de Juliers, & on ne luy donna que de fort belles paroles en general. On disoit qu'il avoit ménagé cette Ambassade pour offrir son service à la Suede, comme estant tres-intelligent dans les affaires des Princes d'Allemagne, & des Couronnes de Pologne, & de Dannemark. Le Chancelier le caressa fort en particulier à l'abord, mais c'estoit pour en tirer ce qui luy pouvoit servir; & en suite pour se défaire de luy, il luy allegua la diversité de sa Religion; car il s'estoit fait Catholique depuis quelques années.
Pendant le sejour qu'il fit à la Cour de Suede, il dit un jour au sieur Chanut, qu'il avoit avis que l'Electeur de Treves se porteroit volontiers à appeller le Prince de Conty pour Coadjuteur s'il estoit un peu aidé dans ce dessein; & que comme il avoit des habitudes tres-particulieres auprés de cét Electeur, & des Principaux du Chapitre, il pourroit, si on le desiroit, acquerir les suffrages en sa faveur.
Dans la conference qu'ils eurent ensemble, comme cét Ambassadeur estoit un grand parleur, le sieur Chanut découvrit qu'en mesme temps il offroit à la Suede son industrie pour luy procurer une liaison avec quelques Princes d'Allemagne: Et sur le peu de prise qu'il luy donna, il alla trouver la Reine; à laquelle il en parla comme en estant tout informé; & elle luy avoüa, que c'estoit avec les Evesques Wirkburg & de Bamberg.
On eut ensuite avis à la Cour de Suede, qu'il s'estoit fait une nouvelle proposition à Osnabrug pour la satisfaction de la Suede; sçavoir que les Suedois quitteroient toute la Pomeranie, & qu'on leur donneroit les Eveschez d'Osnabrug & de Minden, & trois Comtez voisins: Sur quoy le Baron Oxenstiern avoit fait telle consideration, en l'absence du sieur Salvius qui estoit à Munster, qu'il avoit estimé qu'il en faloit attendre la resolution de la Cour; mais on y trouva fort étrange qu'il eust jugé cette proposition digne d'y estre envoyée, & la lettre qu'il en écrivit parut si ridicule, qu'on ne voulut pas achever de la lire dans le Senat. On sceut que cette ouverture avoit esté faite par les Estats de Pomeranie, qui apprehendoient de tomber sous la puissance des Suedois, desquels ils craignoient de n'estre pas favorablement traitez pour la conservation de leurs libertez & privileges. De sorte que le Baron Oxenstiern s'opiniâtrant d'attendre la resolution de la Cour de Suede sur cette proposition, il découvroit le fond de ses intentions pour la Paix.
Il se fit encore une autre proposition pour la satisfaction des Suedois: On disoit qu'ils conserveroient la Pomeranie anterieure, avec les villes de Stetin, Garts & Volhein du consentement de l'Electeur de Brandebourg, & qu'il payeroit douze cens mille Richedales aux Suedois pour l'ulterieure qu'on luy remettroit. La douceur de cette proposition plût d'abord à la Reine, qui soûtint bien resolument que cette demande estoit juste, & selon ses premieres intentions. Mais le sieur Chanut luy ayant fait voir l'injustice de cette demande nouvelle, la défiance, le scandale, & le desespoir de la Paix, qu'elle causeroit dans l'assemblée; la Reine crut ne se pouvoir mieux deffendre d'une demande si injuste, qu'en luy avoüant que ses Ministres l'avoient faite de leur chef, & sans ordre, pour reduire plûtost les Imperiaux, & l'Electeur de Brandebourg à la raison. Et sa Majesté se fixa à l'un des deux de ces Expediens; ou de prendre la moitié de la Pomeranie, Stetin, Garts, & Volhein du consentement de l'Electeur de Brandebourg; ou la Pomeranie toute entiere, suivant les offres de l'Empereur.
On eut aussi avis peu de jours aprés, que le Comte Magnus de la Garde ayant achevé le temps de son Ambassade en France, retournoit en Suede. Il estoit à préjuger que le bon traitement, & les caresses que la France luy avoit faites, l'auroient tellement gagné, qu'il luy importeroit qu'il demeurât dans le credit: Mais il n'estoit pas croyable qu'il pût facilement détruire l'autorité de ceux qui luy estoient contraires, & ses mal-veillans ne manquoient pas déja de trouver à redire à son trop long sejour en France, & à sa dépence extraordinaire.
With modernised spelling:
[Les défiances que les Suédois avaient conçues contre le duc de Bavière étaient si fortes que, bien que ce prince eût souvent de petits démêlés avec l'empereur, on ne laissait pas de croire qu'il était inséparable de la Maison d'Autriche et qu'ils se réuniraient toujours l'un et l'autre lorsqu'ils s'agirait de l'intérêt commun. Et les ministres de Suede ne pouvaient s'empêcher de dire que la France, qui croyait attirer ce prince et le débaucher de son attachement pour la Maison d'Autriche, y serait trompée.
Sur ces entrefaites le comte de Brégy témoigna avoir dessein de traiter de quelque accommodement pour le roi de Pologne avec le Suède et de convertir la trêve en une paix; mais l'armement de ce roi donnait trop de jalousie aux ministres de Suède, qui disaient que pour peu qu'on eût de pénétration, l'on ne pouvait l'attribuer qu'à un dessein secret de surprendre la Suède. Et quoiqu'il proposât de renoncer aux droits qu'il prétendait sur cette Couronne-là, pourvu que la Suède le voulût aider à s'emparer de la Silésie et de la Bohême, où il trouvait de grandes facilités, les Suédois ne pouvaient pas se défaire de leurs soupçons, ni de leurs défiances.]
Il arriva ensuite des lettres du général Wrangel, par lesquelles il mandait à la reine que toutes choses étaient disposées à une bataille et qu'on aurait bien de la peine à n'en pas venir à cette extrémité; qu'il était vrai qu'à regarder en général l'état des affaires, les armées confédérées ne devaient point commettre tous leurs avantages au hasard d'une bataille, mais que si l'on considérait les nécessités de l'armée suédoise pour sa subsistance, ses quartiers, sa rétraite, elle devait faire un dernier effort pour se délivrer d'un ennemi qui la pourrait ruiner sans combattre.
On voyait bien qu'une trêve d'un an aurait été plus utile à la Suède qu'une suspension d'armes de six semaines, qui ne servirait qu'à ruiner les troupes, mais on ne croyait pas que l'empereur y voulût entendre; et quelque bonne mine qui fissent les Suédois en cette occasion, il était aisé de juger de leur inquiétude et qu'ils auraient bien souhaité de n'être pas obligés de courir la fortune incertaine d'un combat.
Au même temps que le général Wrangel écrivit à la reine, il envoya aussi au prince Charles palatin une lettre de galanterie que Madame de Chevreuse lui avait écrite pour avoir la sauvegarde de quelque terres que le roi d'Espagne lui avait données aux environs de Cologne.
Les plénipotentiaires de France mandèrent au sieur Chanut de se plaindre ouvertement à la reine du procédé du baron Oxenstiern son ambassadeur, qui ne s'était pas rendu à Münster dans le temps qu'il avait promis et, y étant arrivé tard, n'avait point voulu traiter d'affaires; en second lieu, de la supplier de vouloir donner ses derniers ordres et un pouvoir sans réserve à ses plénipotentiaires pour conclure le traité, et enfin de faire connaître à Sa Majesté qu'il n'y avait plus lieu de différer et qu'il était nécessaire qu'elle choisît ou de se contenter de la Poméranie antérieure simplement, avec le consentement de l'électeur de Brandebourg, ou de prendre ce qu'elle voudrait de cette province, avec le consentement seul de l'empereur et des États de l'Empire.
A quoi Sa Majesté répondit qu'elle ne relâcherait jamais de sa demande de la Poméranie ultérieure et des villes de Stetin, Gartz et Wollin, afin que la rivière d'Oder fît les limites de sa part, et le tout avec le consentement de l'électeur de Brandebourg; et, en cas qu'il refusât de le donner, qu'elle prendrait le dernier parti de garder toute la Poméranie à ses risques malgré l'électeur, avec le consentement de l'empereur et des États de l'Empire.
Enfin, sur les remontrances que le sieur Chanut lui fit au nom de Leurs Majestés très chrétiennes touchant la décharge des quatre monasteres de l'archevêché de Brême pour l'année 1647, elle la lui accorda et même lui en fit donner les expéditions, afin de témoigner à Leurs Majestés le désir qu'elle avait de leur complaire en toutes choses.
On soupçonnait en France que le comte Gustave, frère bâtard de la reine de Suède, fût d'intelligence avec le chancelier; les intrigues de cette princesse donnèrent lieu à ce soupçon, mais comme les ministres étaient également couverts, il fallait être bien éclairé pour pénétrer des pratiques et des intelligences si cachées.
L'archevêque d'Upsal étant décédé pendant la tenue des États, la reine jugea à propos de ne point pourvoir à cet archevêché, ni à trois autres évêchés vacants, qu'après la fin de l'assemblée, pour engager par cette espérance les plus considérables du clergé, car encore que les ecclésiastiques aient perdu leur revenu en ce royaume, ils ne laissent pas d'avoir leurs suffrages dans les Diètes, et souvent ils entraînent avec eux les paysans, de sorte qu'aux grandes déliberations ils se trouvent les plus considérables entre les quatre corps qui composent les États du Royaume, qui sont la noblesse, les ecclésiastiques, les habitants des villes, et les paysans.
Cependant la France, qui voulait lier et établir le commerce entre ses sujets et ceux de Suède, envoya ordre au sieur Chanut de voir quels moyens il faudrait tenir pour y réussir. Mais, comme il ne connaissait pas encore assez le pays, la condition et les forces des négociants, il ne pouvait sur cela faire un jugement assuré. Il trouvait néanmoins qu'il ne serait pas aisé de détourner le commerce de Hollande, où il se faisait depuis longues années pour la commodité de leurs havres, la situation avantageuse du pays, au milieu des eaux au-dessous de l'Allemagne et comme au centre de l'Europe; et que, quand il se ferait en France, on ne le devait pas espérer par établissement de compagnies, qui n'y eurent jamais aucun succès, parce que les affaires s'y proposaient avec chaleur, qu'elles s'y formaient à la hâte, se refroidissaient aux premières disgrâces et se terminaient enfin en procès entre les associés.
Il trouvait d'ailleurs que les compagnies formées ôtaient la liberté publique et donnaient sujet de plaintes à tous ceux qui étaient privés par elles de faire leur commerce à leur manière accoutumée; qu'il trouvait que, pour lier un commerce entre la France et la Suède, il y faudrait convier les marchands de l'un et de l'autre royaume, par des grâces et des facilités que les rois leur accordéraient, et qu'il faudrait relâcher pour quelques années en l'un er l'autre royaume les droits d'entrée et de sortie. Car, comme le négoce cherche le gain, de même que les eaux cherchent leurs pantes. En peu de temps les marchands prendraient la route de France, et quand le commerce serait bien établi, on pourrait remettre les choses en leur premier état.
La reine de Suède, qui avait été malade, ayant voulu travailler trop tôt, sentit en retour de fièvre, qui arrêta toutes les affaires et ne donna pas peu d'inquiétude à la Suède. Elle ne lui dura que peu de jours, mais elle en demeura aussi faible et aussi abattue que si c'eût été une grande maladie.
Après sa convalescence, sur les plaintes que le sieur Chanut lui fit du baron Oxenstiern son plénipotentiaire, elle le blâma fort avec des termes aigres et de mépris. Elle enchérit même sur les conséquences périlleuses que son retardement pouvait apporter et dit que si quelque malheur survenait, par lequel cette paix (qu'il fallait faire en ce temps-là, ou ne la faire jamais) venait à manquer, il en répondrait à Dieu et aux hommes. On remarquait néanmoins parmi sa colère une secrète joie de ce que cet homme, qui lui était très désagreable, faisait connaître ses défauts à tout le monde, et elle était bien aise qu'il se gouvernât de telle sorte qu'il n'eût aucune part à la gloire de la paix.
On doutait si le procédé du baron Oxenstiern était un effet de son humeur particulier ou l'exécution d'un dessein qui lui fut suggéré par le chancelier son père. Ce doute venait des discours qu'on avait oui tenir au chancelier, car il avait toujours désespéré de la paix, disant au commencement qu'elle ne se ferait point que les armes du Turc ne poussassent l'empereur dans les pays héréditaires. Et, lorsqu'il vit que l'empereur y avait assez de penchant, il dit hautement que ce traité serait l'entrée d'une nouvelle guerre et que la chrétienté n'y trouverait point son repos, comme s'il eut voulu disposer les esprits à souffrir patiemment que l'on détournât la conclusion d'un traité, qui ne devait pas produire le bonheur que l'on s'en promettait.
Dans le différend que la France eut avec la Suède pour son résident, il ne voulut jamais entendre à aucun accommodement et ne trouva aucun inconvénient que les affaires en fussent retardées, de sorte qu'à prendre les choses selon les règles de sa conduite, c'était une marque qu'il ne voulait point la paix, et d'autant plus qu'il témoignait à la reine, qu'il la désirait; d'où il était facile de juger qu'il déguisait ses sentiments à la reine, voyant qu'il lui serait inutile d'en user autrement, puisqu'elle voulait la paix. Il espérait, par cet éloignement du traité, que le torrent de faveur de la Maison de la Garde pourrait s'arrêter par la suite du temps et qu'alors il s'offrirait une plus favorable conjoncture pour demander la survivance de sa charge pour son fils, qui en une autre saison trouverait apparemment moins de répugnance pour lui dans l'esprit de la reine.
De plus on remarquait qu'après les entrevues que le prince Charles palatin avait eues avec lui, il n'avait pas si bonne opinion de la paix qu'auparavant, et même il fit gageure un jour contre la reine qu'elle ne se conclurait que l'année suivante, de plus le comte Gustave, qui ne désirait point la paix, était en perpétuelle conférence avec lui, bien que ce comte s'attacha fort à la reine, ce qui faisait dire aux sages qu'il cherchait à se faire un appui du chancelier en cas que le retour du comte de la Garde affaiblît son credit auprès de la reine.
Mais le sieur Chanut se trouva fort en peine d'exécuter ce que les plénipotentiaires de France à Münster lui avaient ordonné, il jugeait que difficilement la reine se résoudrait d'écrire au baron Oxenstiern en particulier, quoiqu'il ne doutât pas qu'il ne déferât absolument à ses lettres; mais il trouvait plus à propos d'agir auprès du chancelier pour tâcher à le réduire. D'ailleurs aussi, il considérait que si la partie était concertée entre lui et son fils, ce serait perdre temps, et il craignait que nonobstant cette civilité, il ne voulût pas moins de mal à la France que si elle l'eût choqué ouvertement et qu'il ne profitât de ce procédé faible et respectueux pour se fortifier contre les plaintes qu'on aurait pu faire, quand on serait réduit à les rendre publiques. Il doutait même s'il ne serait point plus à propos et plus assuré de porter hautement les reproches contre son fils à la reine et au Sénat, et de se résoudre d'avoir cette maison pour ennemie de la France.
Mais, tandis qu'il était occupé en ces conjectures et qu'il tâchait d'inspirer dans l'esprit de la reine de Suède et du comte Brahe, drost, que le baron Oxenstiern éloignait autant qu'il pouvait le traité de la paix par des difficultés affectées, il arriva une lettre d'Osnabrück, écrite par le baron seul, qui fut ouverte en plein Sénat. Elle contenait une invective sanglante et à découvert contre le sieur Salvius. Tout s'était passé auparavant entre eux en petits dégoûts, mais à cette fois le baron s'était échappé, et le chancelier son père éclata avec colère et violence dans le Sénat.
La reine aurait bien voulu que quelqu'un de l'assemblée se sût présentée pour défendre le sieur Salvius, afin de se conserver et se soutenir en qualité de juge souverain; mais, voyant que personne ne s'opposait au chancelier, elle dit qu'elle ne pouvait souffrir que l'on chargeât si rudement une personne absente qu'il le fallait ouïr, et qu'elle ne pouvait rien croire de tout ce qu'on lui imputait, connaissant son esprit et sa suffisance. Le chancelier ne demeura pas sans réponse, ni la reine sans réplique. Enfin l'assemblée se sépara sans rien conclure, parce que la reine repartit sur tous les chefs de plaintes et d'accusation que l'on faisait.
Au sortir du Sénat, le sieur Chanut l'ayant visitée, elle lui fit le narré de tout ce qui s'était passé dans l'assemblée et lui dit qu'elle ne pouvait pas croire le baron capable d'une si méchante action, que néanmoins si l'événement faisait voir qu'il eût dessein de détruire la conclusion de la paix, elle penserait aux moyens de le prévenir et de plusieurs qu'elle s'imagina, elle choisit celui-ci; que les sieurs Salvius, le duc de Longueville, le comte d'Avaux et le sieur Servien observeraient très soigneusement sa conduite et que s'ils se trouvaient suffisamment éclaircis de sa mauvaise intention pour la paix, ou par des preuves évidentes, ou par des suspicions très probables qu'ils en écriraient à Sa Majesté de concert et envoieraient en même temps copie de leur lettre au sieur Chanut pour la faire voir à la reine, afin qu'elle jugeât sur la conjoncture du temps ou l'on se trouverait alors s'il serait à propos qu'elle fît ouvrir et lire en plein Sénat, tant cette lettre que celle du sieur Salvius.
Cependant, le duc de Neubourg envoya Griesheim, ambassadeur en Suède, pour demander l'observation de neutralité solliciter les intérêts de la Maison Palatine, et détourner la reine d'assister l'électeur de Brandebourg dans les différends de Clèves et de Juliers, et on ne lui donna que de fort belles paroles en général. On disait qu'il avait ménagé cette ambassade pour offrir son service à la Suède, comme étant très intelligent dans les affaires des princes d'Allemagne et des Couronnes de Pologne et de Danemark. Le chancelier le caressa fort en particulier à l'abord, mais c'était pour en tirer ce qui lui pouvait servir, et ensuite pour se défaire de lui, il lui allégua la diversité de sa religion, car il s'était fait catholique depuis quelques années.
Pendant le séjour qu'il fit à la Cour de Suède, il dit un jour au sieur Chanut qu'il avait avis que l'électeur de Trèves se porterait volontiers à appeler le prince de Conti pour coadjuteur s'il était un peu aidé dans ce dessein, et que, comme il avait des habitudes très particulieres auprès de cet électeur et des principaux du chapitre, il pourrait, si on le désirait, acquérir les suffrages en sa faveur.
Dans la conférence qu'ils eurent ensemble, comme cet ambassadeur était un grand parleur, le sieur Chanut découvrit qu'en même temps il offrait à la Suède son industrie pour lui procurer une liaison avec quelques princes d'Allemagne; et sur le peu de prise qu'il lui donna, il alla trouver la reine, à laquelle il en parla comme en étant tout informé, et elle lui avoua que c'était avec les évêques Würzburg et de Bamberg.
On eut ensuite avis à la Cour de Suède qu'il s'était fait une nouvelle proposition à Osnabrück pour la satisfaction de la Suède, savoir: que les Suédois quitteraient toute la Poméranie et qu'on leur donnerait les évêchés d'Osnabrück et de Minden et trois comtés voisins, sur quoi le baron Oxenstiern avait fait telle considération en l'absence du sieur Salvius (qui était à Münster), qu'il avait estimé qu'il en fallait attendre la résolution de la cour; mais on y trouva fort étrange qu'il eût jugé cette proposition digne d'y être envoyée, et la lettre qu'il en écrivit parut si ridicule qu'on ne voulut pas achever de la lire dans le Sénat. On sut que cette ouverture avait été faite par les États de Poméranie, qui appréhendaient de tomber sous la puissance des Suédois, desquels ils craignaient de n'être pas favorablement traités pour la conservation de leurs libertés et privilèges, de sorte que le baron Oxenstiern, s'opiniâtrant d'attendre la résolution de la Cour de Suède sur cette proposition, il découvrait le fond de ses intentions pour la paix.
Il se fit encore une autre proposition pour la satisfaction des Suédois. On disait qu'ils conserveraient la Poméranie antérieure avec les villes de Stetin, Gartz et Wollin, du consentement de l'électeur de Brandebourg, et qu'il payerait douze cent mille richedales aux Suédois pour l'ultérieure qu'on lui remettrait. La douceur de cette proposition plut d'abord à la reine, qui soutint bien résolument que cette demande était juste et selon ses premières intentions.
Mais le sieur Chanut, lui ayant fait voir l'injustice de cette demande nouvelle, la défiance, le scandale, et le désespoir de la paix qu'elle causerait dans l'assemblée, la reine crut ne se pouvoir mieux défendre d'une demande si injuste qu'en lui avouant que ses ministres l'avaient faite de leur chef, et sans ordre, pour reduire plutôt les Impériaux et l'électeur de Brandebourg à la raison. Et Sa Majesté se fixa à l'un des deux de ces expédients: ou de prendre la moitié de la Poméranie, Stetin, Gartz et Wollin du consentement de l'électeur de Brandebourg, ou la Poméranie toute entière, suivant les offres de l'empereur.
On eut aussi avis peu de jours après que le comte Magnus de la Garde, ayant achevé le temps de son ambassade en France, retournait en Suède. Il était à préjuger que le bon traitement et les caresses que la France lui avait faites l'auraient tellement gagné, qu'il lui importerait qu'il demeurât dans le crédit. Mais il n'était pas croyable qu'il pût facilement détruire l'autorité de ceux qui lui étaient contraires, et ses malveillants ne manquaient pas déjà de trouver à redire à son trop long séjour en France et à sa dépense extraordinaire.
Swedish translation (by anonymous translator):
[Det misstroende Svenskarna fattat emot Hertigen af Bayern var så starkt att ehuru han ofta hade små stridigheter med Kejsaren trodde de honom vara oskiljaktig från Österrikiska huset, då fråga var om gemensamt bästa. Svenska Ministrarna sade, att Frankrike, som trodde fästa denna Prins och söndra honom från Österrikiska Huset, deruti bedragit sig.
Grefve de Bregys afsigt var emedlertid att förlika Sverige och Pohlen och förbyta stilleståndet i fred; men Konungens af Pohlen utrustning ingaf Svenska Ministrarna för stor afvund, hvilka yttrade, att man med någon skarpsynthet blef endast varse en hemlig plan att öfverraska Sverige. Ehuru Konungen föreslog öfvergifvandet af sina anspråk på denna krona, allenast Sverige ville hjelpa honom att intaga Slesien och Böhmen, hvilket vore ganska lätt, kunde likväl Svenskarna intet utplåna deras misstanka.]
Bref ankom från general Wrangel, som underrättade Drottningen om alla anordningar till ett fältslag, hvilket man ej kunde undgå; i anseende till sakernes läge borde den förenade arméen icke deråt anförtro dess fördelar, men om man betraktade Svenska arméens nödvändighet att uppehålla sig, dess qvarter och dess återtåg, så borde den använda yttersta bemödande att befria sig ifrån en fiende, hvilken kunde förstöra den utan strid. Man ansåg ett års stillestånd bättre för Svenskarna än en vapenhvila på 6 veckor, som endast skulle förstöra tropparna; man trodde ej heller at Kejsaren lyssnade dertill och hvad gladt utseende, Svenskarna än antogo, var det likväl lätt att se af deras orolighet att de icke önskade underkasta sig stridens osäkra utgång.
På samma tid som General Wrangel skref till Drottningen skickade han äfven Pfalz-Grefven Carl ett artigt bref från Madame de Chevreuse med anhållan om beskydd för några gods, Konungen af Spanien gifvit henne i grannskapet af Cöln.
De Franska Plenipotentiairerne anmanade Herr Chanut att hos Drottningen först beklaga sig öfver Baron Oxenstjerna, som ej infunnit sig i Münster på den tid han lofvat och sen ankommen dit, intet ville underhandla: för det andra anhålla om hennes sista befallning åt sina Plenipotentiairer att utan förbehåll sluta fred, tillkännagifva Hennes Majestät att man ej dermed borde dröja, att hon nödvändigt, antingen måtte åtnöja sig med Hinter-Pommern med Brandenburgs samtycke eller taga hvad hon ville af detta land endast med Kejsarens och Riks-Ständernas bifall.
På Herr Chanuts föreställning i Deras Allrakristeligaste Majestäters namn om befrielse för år 1647 för de fyra klostren i Ärkebiskops-Stiftet Brehmen, beviljade hon den, för att bevisa sin önskan att i allt behaga Deras Majestäter.
Man misstänkte i Frankrike att Grefve Gustaf, Drottningens oäkta bror, var i hemligt förstånd med Riks-Kanslern; denna Prinsessas ränker gåfvo anledning dertill; men som Ministrarna voro listiga, skulle man vara mycket skarpsinnig för att genomtränga deras planer.
Ärkebiskoppen i Upsala var död under Riksdagen, och Drottningen ansåg onödigt att bortgifva Ärke-Stiftet och trenne lediga Stift förr än efter Riksdagens slut för att med hopp härom fästa de mest ansedda bland Presterskapet; fastän Presterna förlorat sina inkomster i detta land, ägde de likväl ännu säte och stämma vid sig och befunnos derigenom vid stora öfverläggningar de vigtigaste bland de fyra Riks-Stånden.
Frankrike, som emedlertid ville förbinda genom Handel, dess undersåtare med Sverige, befallte Herr Chanut uppgifva medel för att deruti lyckas; men som han ej ännu kände landet, kunde han intet fälla säkert omdöme. Det vore svårt att afvända handeln från Holland, hvilken fortfarit flere år i anseende till dess beqväma hamnar och fördelaktiga belägenhet midt ibland vatten lika som i Europas medelpunkt. Om denna handel flyttades till Frankrike kunde det ej ske genom Handels-Sällskap, ty de ägde ingen framgång; angelägenheterna skulle företagas med ifver, uppgöras i hast, afkylas vid första motgång och slutas med tvister ibland medlemmarna. Han fann äfven att Handels-Sällskap hindrade den allmänna friheten och förorsakade klagomål; för att förbinda Sverige och Frankrike genom handel, måste begge Rikens köpmän lockas genom beviljade förmåner och i början efterskänkte tullafgifter. Handeln söker vinst såsom vattnet söker aflopp; Köpmännen skulle innan kort taga vägen till Frankrike och då handeln var grundlagd, kunde sakerna återsättas i deras förra tillstånd.
Drottningen af Sverige, som varit sjuk, började arbeta för hastigt och anfölls ånyo af feber hvarigenom alla ärenderna afstannade och förorsakade stor oro derigenom hos Svenskarna. Hon blef åter frisk efter få dagar, men var mycket svag och matt.
Efter sitt tillfrisknande tadlade hon med bitterhet, i anledning af Herr Chanuts klagomål, Baron Oxenstjerna för de farliga följder hans dröjsmål kunde förorsaka; om freden (som endast nu eller aldrig borde afslutas) förlorades, borde han derföre ansvara både inför Gud och menniskor. Man märkte likväl under dess stora vrede en hemlig glädje att denna man, som var henne så obehaglig, lät hela verlden känna sina fel och uppförde sig så att han ingen del hade i äran af freden.
Man tviflade om Baron Oxenstjernas uppförande var en verkan af hans eget lynne eller en plan af hans far. Detta tvifvel uppkom af Riks-Kanslerens yttrande: att han alltid misströstat om fred, och att den ej skulle afgöras förrän Turkarnas vapen drifvit Kejsaren in i dess arfländer; då han såg att Kejsaren nog hade böjelse dertill, sade han högt att denna underhandling vore början till ett nytt krig och att Christenheten icke skulle återfinna lugn; han ville liksom bereda sinnena att tåligt lida afvändandet af en fred, som ej förskaffade den lycka man lofvat sig. Uti Frankrikes tvist med Sverige i anseende till Residenten, ville han aldrig höra någon förlikning och fann ej skäl, att sakerna derigenom uppskjötos; om man betraktade hans uppförande syntes att han intet ville sluta fred, så mycket mer som han yttrade till Drottningen, att han åstundade den; han dolde för henne sina tänkesätt, helst hon önskade krigets upphörande; han hoppades att då freden aflägsnades, De la Gardiska husets gunst med tiden skulle upphöra och gynnande omständigheter inträffa att försäkra hans son efter hans död om Riks-Kanslers Embetet, hvilket Drottningen då ej så mycket kunde vara emot. Dessutom märkte man efter hans samtal med Pfalz-Grefven Prins Carl, att hans tanka om fred icke var så god som förut; han slog äfven vad med Drottningen, att den ej skulle afslutas förr än följande året. Grefve Gustaf, som dessutom intet önskade fred, var beständigt i öfverläggningen; han var Drottningen tillgifven och man trodde honom söka stöd i Riks-Kansleren, i fall Grefve De la Gardie skulle försvaga hans inflytande.
Herr Chanut var bekymrad att verkställa det Frankrikes Plenipotentiairer ålagt honom och ansåg svårt för Drottningen att skrifva till Baron Oxenstjerna, ehuru han utan tvifvel skulle foga sig derefter. Han trodde nu vara bättre att öfvertala Riks-Kansleren, och ansåg för öfrigt att, om saken var aftald emellan denna och hans son, skulle man förlora tid. Han fruktade, oaktadt denna artighet, att Riks-Kansleren ville tillfoga Frankrike icke mindre ondt än om det uppenbart förolämpat honom och begagna detta svaga men vördnadsfulla uppförande för att befästa sig emot klagomålen, i fall de blefvo offentelige. Herr Chanut tviflade derföre äfven, om det ej vore mer passande och säkert att inför Drottningen och Rådet högt förebrå honom och hans son samt göra denna slägt till Frankrikes fiender.
Då Herr Chanut nu sökte ingifva Drottningen och Riks-Drotzet Grefve Brahe, att Baron Oxenstjerna aflägsnade freden så mycket han kunde genom konstlade svårigheter, ankom ett bref från Osnabrüg ifrån honom sjelf, hvilket blef öppnadt inför Rådet, och innehöll ett tydligt förolämpande emot Herr Salvius. Något missnöje hade förut ägt rum emellan dem, men denna gång kunde Baron intet längre styra sig och dess far, Riks-Kansleren, utbröt med vrede och våldsamhet i Rådet. Drottningen hade nog önskat att någon af de närvarande försvarat Herr Salvius så att hon sjelf kunnat uppträda såsom en väldig domare, men då ingen satte sig emot Riks-Kansleren, yttrade hon: att hon intet kunde tåla att man anföll så häftigt en frånvarande, att man måste höra honom och att hon ej kunde tro, det man tillräknade honom, då hon kände hans förstånd. Riks-Kansleren blef ej svarslös, ej heller Drottningen. De Församlade åtskiljdes utan något beslut; ty Drottningen besvarade alla de förnämsta klagopunkterne.
Då hon kom ifrån Rådet, uppvaktades hon af Herr Chanut och berättade honom allt som tilldragit sig, yttrande; att hon ej kunde tro Baron Oxenstjerna i stånd till en sådan låg gärning, och om han ärnade hindra fredens afslutande, skulle hon tänka på medel att förekomma det derigenom, att Herr Salvius, Hertigen af Longueville, Grefve d'Avaux och Herr Servien, gåfvo noga akt på hans uppförande; Tillräckligt upplyste om hans elaka afsigt, skulle de samfält skrifva till Hennes Majestät och skicka Herr Chanut afskrift af deras bref för att låta Drottningen afgöra om hon skulle uppläsa inför Rådet så väl detta som Herr Salvii.
Hertigen af Neuburg skickade Herr Chrysein såsom Ambassadör till Sverige för att begära iaktagande af Neutraliteten, påstå Pfalz-Grefliga Husets rätt och afvända Drottningen ifrån att hjelpa Kurförsten af Brandenburg i tvisten om Cleve och Jülich, men detta sändebud fick endast artiga ord. Man sade att han skaffat sig Ambassaden för att tillbjuda Sverige sin tjenst emedan han var kunnig i Tyska, Danska och Pohlska ärenderne. Riks-Kansleren bemötte honom i början mycket väl för att erfara det hvaraf han kunde betjena sig, och för att sluteligen göra sig af med honom, förebar han åtskillnaden i Religionen, ty Herr Chrysein hade för några år sedan blifvit Katholik.
Under sitt vistande i Sverige sade han en dag till Herr Chanut, att Kurförsten af Trier gerna kallade Prinsen af Conti till Coadjutor, om man blott understödde hans afsigt, och som han ägde inflytande hos Kurförsten och de förnämste af Kapitlet, skulle han, om så åstundades, värfva röster åt Prinsen.
Herr Chanut upptäckte, emedan denna Ambassadör var en storpratare, att han på samma gång tillbjöd Sverige förbindelse med några Tyska Prinsar. Då han ej dolde det bättre, gick Herr Chanut till Drottningen och talte såsom han derom vore underrättad; hon tillstod att frågan var om Biskopparna af Würzburg och Bamberg.
Man erhöll sluteligen underrättelse vid Svenska Hofvet; att ett nytt förslag till skadestånd för Sverige blifvit uppgjordt i Osnabrüg; nemligen: att Svenskarna skulle lemna hela Pommern emot Osbabrüg, Minden och trenne närbelägna grefskap: Baron Oxenstjerna hade fästat dervid sådan uppmärksamhet under Herr Salvii frånvaro i Münster, att han ansåg sig böra afvakta sitt Hofs beslut; man fann ganska besynnerligt, att han ansedt detta förslag värdigt att blifva ditsändt, och det bref han härom skref ansågs så löjligt, att man ej ville helt och hållet uppläsa det i Rådet. Man visste att förslaget kom ifrån Pommerska Ständerna, hvilka fruktade att falla under Svenskarnas makt och derigenom förlora sina privilegier. Då Baron Oxenstjerna envisades att invänta sitt Hofs beslut, upptäckte han sina tänkesätt om freden.
Ett annat förslag uppgjordes äfven till ersättning för Svenskarna: de skulle behålla Vor-Pommern, Städerna Stetin, Gartz och Wollin med Kurförstens af Brandenburg samtycke och han betala 1200,000 R:d för Hinter-Pommern. Detta förslag behagade i början Drottningen såsom billigt och enligt dess första tänkesätt; Herr Chanut lät henne då inse orättvisan af detta nya påstående, det misstroende, den förargelse och misströstan om fred hon skulle förorsaka. Drottningen trodde sig ej bättre kunna försvara ett så orättvist påstående än såsom gjordt af hennes Ministrar på eget bevåg och utan dess befallning för att så mycket förr förmå de Kejserliga och Brandenburg att antaga skäl. Hennes Majestät fästade sig vid ett af de tvenne villkoren; antingen att taga halfva Pommern, Stettin, Gartz och hela Pommern, enligt Kejsarens tillbud.
Underrättelse ankom, att Grefve Magnus de la Gardie slutat sin Ambassad och återvände till Sverige. Man gissade att Frankrike vunnit honom genom godt bemötande och att han derföre skulle bibehålla sitt anseende. Det var ej troligt att han med lätthet kunde förstöra sina motståndares myndighet, hvilka redan tadlade hans långa och kostsamma vistande i Frankrike.
English translation (my own):
[The mistrust that the Swedes had conceived against the Duke of Bavaria was so strong that, although this prince often had small quarrels with the Emperor, one still believed that he was inseparable from the House of Austria and that they would always come together when the common interest was at stake. And the ministers of Sweden could not help saying that France, which believed to attract this prince and debauch him from his attachment to the House of Austria, would be deceived.
In the meantime, the Comte de Brégy testified that he intended to negotiate some accommodation for the King of Poland with Sweden and to convert the truce into a peace; but the armament of this king gave too much jealousy to the ministers of Sweden, who said that if there was any penetration, it could only be attributed to a secret design to surprise Sweden. And although he proposed to renounce the rights he claimed on this Crown, provided that Sweden was willing to help him seize Silesia and Bohemia, where he found great facilities, the Swedes could not get rid of their suspicions, nor their mistrust.]
Letters then arrived from General Wrangel, in which he informed the Queen that all things were prepared for a battle and that it would be difficult not to come to that end; that it was true that looking in general at the state of affairs, the Confederate armies should not commit all their advantages to the chance of a battle, but that if one considered the necessities of the Swedish army for its subsistence, its quarters, its retreat, it had to make a last effort to free itself from an enemy who could ruin it without a fight.
It was clear that a one-year truce would have been more useful to Sweden than a six-week suspension of arms, which would only serve to ruin the troops, but one did not believe that the Emperor wanted to hear it; and whatever bonne mine the Swedes made on this occasion, it was easy to judge of their anxiety and that they would have liked not to be obliged to run the uncertain fortune of a combat.
At the same time that General Wrangel wrote to the Queen, he also sent to Prince Palatine Karl a letter of gallantry that Madame de Chevreuse had written to him for the protection of some lands that the King of Spain had given her around Cologne.
The plenipotentiaries of France ordered Monsieur Chanut to openly complain to the Queen about the action of Baron Oxenstierna, her ambassador, who had not gone to Münster in the time he had promised and, having arrived there late, had not wanted to transact affairs; secondly, to beg her to be willing to give her final orders and unreserved power to her plenipotentiaries to conclude the treaty, and finally to make known to Her Majesty that there was no longer any reason to delay and that it was necessary for her to choose either to simply be content with Fore Pomerania, with the consent of the Elector of Brandenburg, or to take what she wanted from this province, with the consent alone of the Emperor and the Estates of the Empire.
To which Her Majesty replied that she would never relax her demand for Farther Pomerania and the towns of Stetin, Gartz and Wollin, so that the river Oder would form the limits of her part, and all with the consent of the Elector of Brandenburg; and, in the event that he refused to give it, that she would take the last option of keeping all of Pomerania at her risk in spite of the Elector, with the consent of the Emperor and the Estates of the Empire.
Finally, on the remonstrances that Monsieur Chanut made to her in the name of Their Most Christian Majesties concerning the discharge of the four monasteries of the archbishopric of Bremen for the year 1647, she granted it to him and even had the shipments given to him, in order to demonstrate to Their Majesties the desire she had to please them in all things.
It was suspected in France that Count Gustaf, the bastard brother of the Queen of Sweden, was in league with the Chancellor; the intrigues of this princess gave rise to this suspicion, but as the ministers were also covered, one had to be well enlightened to penetrate such hidden practices and intelligences.
The Archbishop of Uppsala having died during the holding of the Estates, the Queen judged it appropriate not to provide for this archbishopric, nor for three other vacant bishoprics, until after the end of the assembly, to bind by this hope the more considerable of the clergy, because although the ecclesiastics have lost their income in this kingdom, they still have their votes in the Riksdags, and often they bring with them the peasants, so that in the great deliberations they find themselves the most considerable among the four bodies which make up the Estates of the Realm, which are the nobility, the ecclesiastics, the inhabitants of the towns, and the peasants.
In the meantime, France, which wanted to link and establish trade between its subjects and those of Sweden, sent orders to Monsieur Chanut to see what means would be necessary to succeed. But, as he did not yet know enough about the country, the condition and the strength of the merchants, he could not make a confident judgment on this. He nevertheless found that it would not be easy to divert trade from Holland, where it had been carried out for many years for the convenience of their harbours, the advantageous situation of the country, in the middle of the waters below Germany and as in the center of Europe; and that, when it was done in France, one should not hope for it by establishing companies, which never had any success there, because business was proposed there with heat, they were formed there hastily, cooled at the first disgraces and finally ended in process between the partners.
He also found that the companies formed took away public freedom and gave cause for complaint to all those who were deprived by them of doing their business in their usual way; that he found that, to link a trade between France and Sweden, it would be necessary to invite the merchants of both kingdoms, through graces and facilities that the kings would grant them, and that the entry and exit rights should be relaxed for a few years in both kingdoms. For as commerce seeks gain, so the waters seek their feet. In a short time the merchants would take the route to France, and when trade was well established, things could be restored to their original state.
The Queen of Sweden, who had been ill, having wanted to work too soon, felt in return a fever, which stopped all affairs and caused not a little worry to Sweden. It only lasted a few days, but she remained as weak and exhausted as if it had been a great illness.
After her convalescence, on the complaints that Monsieur Chanut made to her about Baron Oxenstierna, her plenipotentiary, she strongly blamed him with bitter terms and contempt. She even added to the perilous consequences that her delay could bring and said that if some misfortune happened, by which this peace (which it was necessary to make at that time, or never to make it) were to fail, he would answer to God and men. One nevertheless noticed in her anger a secret joy at the fact that this man, who was very unpleasant to her, made his faults known to everyone, and she was very happy that he governed himself in such a way that he had no share in the glory of peace.
It was doubted whether Baron Oxenstierna's procedure was an effect of his particular humour or the execution of a design which was suggested to him by the Chancellor, his father. This doubt came from the discourses which had been made to the Chancellor, for he had always despaired of peace, saying at the beginning that it would not come about until the arms of the Turk pushed the Emperor into the hereditary lands. And, when he saw that the Emperor had enough inclination towards it, he said loudly that this treaty would be the start of a new war and that Christianity would not find its repose in it, as if he had wanted to dispose minds to patiently suffer the diversion of the conclusion of a treaty, which was not to produce the happiness that was promised.
In the dispute that France had with Sweden over its resident, he never wanted to hear any accommodation and found no inconvenience in the affairs being delayed, so that by taking things according to the rules of his conduct, it was a mark that he did not want peace, and all the more so as he testified to the Queen that he desired it; from which it was easy to judge that he was disguising his feelings from the Queen, seeing that it would be useless for him to use them otherwise, since she wanted peace. He hoped, by this distance from the treaty, that the torrent of favour from the House of de la Gardie could stop over time and that then he would have a more favourable opportunity to request the survival of his office for his son, who in another season would apparently find less repugnance for him in the mind of the Queen.
Furthermore, it was noted that after the interviews that Prince Palatine Karl had had with him, he did not have such a good opinion of peace as before, and one day he even made a bet against the Queen that it would not be concluded the following year. Moreover, Count Gustaf, who did not desire peace, was in perpetual conference with him, although this count became very attached to the Queen, which made the wise men say that he was seeking to provide support from the chancellor in case the return of Count de la Gardie weakens his credit with the Queen.
But Monsieur Chanut found himself very difficult to carry out what the plenipotentiaries of France in Münster had ordered him; he judged that it would be difficult for the queen to bring herself to write to Baron Oxenstierna in particular, although he had no doubt that he would absolutely not respond to her letters; but he found it more appropriate to act with the chancellor to try to reduce it. Moreover, he also considered that if the game was concerted between him and his son, it would be a waste of time, and he feared that, notwithstanding this civility, he would wish no less harm to France than if it had openly shocked him and that he did not take advantage of this weak and respectful procedure to fortify himself against the complaints that could have been made, when one was reduced to making them public. He even doubted whether it would not be more appropriate and more certain to bring the reproaches against his son to the Queen and the Senate, and to resolve to have this house as an enemy of France.
But while he was busy in these conjectures and trying to inspire in the minds of the Queen of Sweden and Count Brahe, Steward, Baron Oxenstierna pushed the peace treaty as far away as he could due to difficulties affected. A letter arrived from Osnabrück, written by the Baron alone, which was opened in full Senate. It contained a bloody and open invective against Lord Salvius. Everything had previously passed between them in small disagreements, but this time the Baron had escaped, and the Chancellor, his father, burst out with anger and violence in the Senate.
The Queen would have liked if someone from the assembly had come forward to defend Lord Salvius, in order to preserve and support herself as a sovereign judge; but, seeing that no one opposed the Chancellor, she said that she could not suffer that an absent person should be charged so harshly that it was necessary to kill him, and that she could not believe anything that they imputed to him, knowing his spirit and his sufficiency. The Chancellor did not remain without a response, nor the Queen without a reply. Finally the assembly separated without concluding anything, because the Queen returned to all the complaints and accusations that had been made.
On leaving the Senate, Monsieur Chanut having visited her, she told him everything that had happened in the assembly and told him that she could not believe the Baron capable of such a wicked action, that nevertheless if the event showed that he had the intention of destroying the conclusion of peace, she would think of means to prevent him and of several that she imagined, she chose this one; that the Lords Salvius, the Duc de Longueville, the Comte d'Avaux and Monsieur Servien would observe his conduct very carefully and that if they found themselves sufficiently clarified of his bad intention for peace, either by obvious proofs, or by very probable suspicions that they would write to Her Majesty in concert and would at the same time send a copy of their letter to Monsieur Chanut to show it to the Queen, so that she could judge on the conjuncture of the time in which one would then find oneself whether it would be appropriate for her to open and read in full Senate both this letter and that of Lord Salvius.
In the meantime, the Duke of Neuburg sent Griesheim, ambassador to Sweden, to request the observation of neutrality to solicit the interests of the Palatine House, and to divert the Queen from assisting the Elector of Brandenburg in the disputes of Cleves and Gülich, and in general he was only given very fine words. It was said that he had arranged this embassy to offer his service to Sweden, as being very intelligent in the affairs of the princes of Germany and the Crowns of Poland and Denmark. The Chancellor flattered him very much in particular at first, but it was to get out of him what could be useful to him, and then to get rid of him, he alleged the diversity of his religion, because he had become a Catholic a few years before.
During his stay at the court of Sweden, he one day told Monsieur Chanut that he had the opinion that the Elector of Trier would willingly call the Prince de Conti as coadjutor if he were a little helped in this design, and that, as he had very particular habits with this elector and the principals of the chapter, he could, if desired, acquire votes in his favour.
In the conference they had together, as this ambassador was a great talker, Monsieur Chanut discovered that at the same time he was offering Sweden his industry to provide it with a connection with some princes of Germany; and on the little prize he gave him, he went to find the Queen, to whom he spoke about it as if he was fully informed, and she admitted to him that it was with the bishops of Würzburg and Bamberg.
The court of Sweden was then informed that a new proposal had been made at Osnabrück for the satisfaction of Sweden, namely: that the Swedes would leave all of Pomerania and that they would be given the bishoprics of Osnabrück and Minden and three neighboring counties, whereupon Baron Oxenstierna had made such consideration in the absence of Lord Salvius (who was in Münster), that he had considered that it was necessary to await the resolution of the court; but it was found very strange that he had considered this proposal worthy of being sent there, and the letter he wrote seemed so ridiculous that they did not want to finish reading it in the Senate. It was known that this opening had been made by the States of Pomerania, who feared falling under the power of the Swedes, from whom they feared not being treated favorably for the preservation of their liberties and privileges, so that Baron Oxenstierna, stubbornly awaiting the resolution of the court of Sweden on this proposal, discovered the substance of his intentions for peace.
He made yet another proposal for the satisfaction of the Swedes. It was said that they would keep the former Pomerania with the towns of Stettin, Gartz and Wollin, with the consent of the Elector of Brandenburg, and that he would pay twelve hundred thousand riksdalers to the Swedes for the later one that would be handed over to it. The sweetness of this proposal initially pleased the Queen, who resolutely maintained that this request was just and in accordance with her original intentions.
But Monsieur Chanut, having shown her the injustice of this new request, the mistrust, the scandal, and the despair of peace that it would cause in the assembly, the Queen believed she could not better defend herself from a request so unjust that by admitting to her that her ministers had done it on their own, and without orders, to rather bring the Imperials and the Elector of Brandenburg to reason. And Her Majesty settled on one of two of these expedients: either to take half of Pomerania, Stettin, Gartz and Wollin with the consent of the Elector of Brandenburg, or the whole of Pomerania, according to the offers of the Emperor.
One also received notice a few days later that Count Magnus de la Gardie, having completed his embassy in France, was returning to Sweden. It was likely that the good treatment and caresses that France had given him would have won him so much that it would be important to him that he remained in credit. But it was unbelievable that he could easily destroy the authority of those who were against him, and his malicious people did not fail to find fault with his too long stay in France and his extraordinary expense.
Notes: Madame de Chevreuse = Marie de Rohan Monbasson, the wife of Claude de Lorraine, duc de Chevreuse. She was a friend of Anne of Austria (the Queen Regent of France) and famous for her beauty, but she was forced to move to Brussels because of court intrigues. She died in 1679.
Stettin is the German name for the town of Szczecin in what is now the West Pomeranian Voivodeship in Poland.
Gartz is a town in the Uckermarck district of Brandenburg, Germany.
Wollin is the German name for the Polish island of Wolin and a town on it, in the Baltic Sea.
The Archbishop of Uppsala = Dr. Laurentius Paulinus Gothus, who had passed away on November 29, 1646.
The Duke of Longueville = Henri d'Orléans, Duke of Longueville, plenipotentiary in Münster and governor of Normandy. He died in 1663.
Monsieur Servien = Abel Servien, the French secretary of State plenipotentiary in Münster, and superintendent of finances. He died in 1650.
The Prince de Conti = Armand de Bourbon, born 1629. He died in 1666.
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