Sources:
Christina: Brev från sex decennier, pages 35 to 36, edited and translated by Sven Stolpe, 1960
Riksarkivet, pages 81 and pages 93 to 94 in K 90; Utgångna och ingångna skrivelser; Drottning Kristina d. y. (Christina Alexandra); Svenska drottningars arkivaliesamlingar i riksarkivet; Kungliga arkiv
Mémoires concernant Christine, volume 1, page 474, Johan Arckenholtz, 1751
https://books.google.com/books?id=C4RfAAAAcAAJ&dq=huet+évêque+d%27avranches+lettre+reine+christine+1653&source=gbs_navlinks_s
http://www.jussisarkela.fi/412196512/3408519/posting/
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"Drottning Christinas brev till »la belle comtesse» Ebba Sparre, det svenska hovets största skönhet, känd och hyllad också utomlands, tillhör de intressantaste epistlar hon efterlämnat. De kan knappast rätt förstås, om man inte känner tidens pretiösa svärmeri och brevstil. Detta är otvivelaktigt litterature, pose — denna kärlek har aldrig varit avsedd att nå längre än till bedyranden och fraser. Ändå lyser en het passion — aldrig avsedd att tillfredsställas — igenom dessa stilblommar. Man bör minnas, att den kvinna som skrev i dessa tonfall till en jämnårig, själv åtrådde många män under sitt liv men aldrig fick en känsla besvarad: ingen man har någonsin närmat sig henne. Vi vet också, att hon till sin kroppsliga och andliga typ i många avseenden var manlig. Detta ger breven ett särskilt intresse."
"Queen Christina's letter to 'la belle comtesse' Ebba Sparre, the greatest beauty of the Swedish court, known and celebrated abroad as well, is one of the most interesting epistles she left behind. They can hardly be properly understood if one does not know the precious infatuation and letter style of the time. This is undoubtedly literature, pose — this love was never intended to reach beyond charms and phrases. Yet a hot passion — never destined to be satisfied — shines through these flowers of style. It should be remembered that the woman who wrote in these tones to a woman her own age did herself approach many men during her life but never had a feeling reciprocated: no man ever approached her. We also know that her physical and spiritual type was in many respects male. This gives the letters a special interest." - Stolpe
The letter:
17th or early 18th century copy of the letter (Kungliga arkiv, Riksarkivet):
Qve mon bonheur Seroit Sans Second S'il m'estoit permis de le partager avec vous, et Si vous estiez temoin de ma felicite, je vous jure qve je Serois digne de l'Envie des Dieux Si je pouvois jouir du Bien de vous voir mais puisqve je desespere Si Justement de ce bonheur il faut qve vous me donniez au moins cette Satisfaction, de croire qu'en qvel qve Endroit du Monde qve je me trouve je conserverai eternellement le Souvenir de vostre Merite, et qve j'emporterai au dela des Monts, la passion et la Tendresse qve je vous ay toujours porteè. Conservez moi du moins vostre cher Souvenir et ne troublez pas la douceur de la felicitè dont je jouis, par un injuste oubly de la personne du monde qvi vous honore le plus. adieu belle Souvenez vous de vostre
Christine.
P. S. je vous Supplie de faire mes amitiez a touts ceux qvi Sont de mes amis et Amies et meme à ceux qvi n'ont pas envie de l'estre je leur pardone de tout mon colur coeur aussi bien que je ne m'en trouve pas pire pour cela,
j'oubliois de vous dire qve je me porte parfaitement bien qve je recois ici mille honneurs et qve je Suis bien avec tout le monde, excepte avec le prince de Conde qve je ne vois jamais qva la Comedie et aux Cours. Mes occupations Sont de bien Manger et de bien dormir etudier un peu, causer, Rire et dancer, voir des Comedies francoises, Jtaliennes et Espagnoles et à passer le tems agreablemente. Enfin je n'escoute plus des Sermons, touts les orateurs je meprise apres ce qve dit Salomon tout le reste n'est que Sottise car chacun doit vivre content en mangant, beuvant et chantant.
Bruxelles 1655.
With modernised spelling:
Que mon bonheur serait sans second s'il m'était permis de le partager avec vous et si vous étiez témoin de ma félicité! Je vous jure que je serais digne de l'envie des dieux si je pouvais jouir du bien de vous voir, mais puisque je désespère si justement de ce bonheur, il faut que vous me donniez au moins cette satisfaction: de croire qu'en quelque endroit du monde que je me trouve, je conserverai éternellement le souvenir de votre mérite et que j'emporterai au-delà des monts la passion et la tendresse que je vous ai toujours portée. Conservez-moi du moins votre cher souvenir, et ne troublez pas la douceur de la félicité dont je jouis par un injuste oubli de la personne du monde qui vous honore le plus. Adieu, Belle! Souvenez-vous de votre Christine.
P. S. Je vous supplie de faire mes amitiés à tous ceux qui sont de mes amis et amies, et même à ceux qui n'ont pas envie de l'être. Je leur pardonne de tout mon cœur aussi bien que je ne m'en trouve pas pire pour cela.
J'oubliais de vous dire que je me porte parfaitement bien, que je reçois ici mille honneurs, et que je suis bien avec tout le monde excepté avec le prince de Condé, que je ne vois jamais qu'à la comédie et aux Cours. Mes occupations sont de bien manger et de bien dormir, étudier un peu, causer, rire et danser, voir des comédies françaises, italiennes et espagnoles, et à passer le temps agréablement. Enfin, je n'écoute plus des sermons, tous les orateurs je méprise. Après ce que dit Salomon, tout le reste n'est que sottise, car chacun doit vivre content en mangeant, buvant et chantant.
Bruxelles, 1655.
Possibly 19th century copy of the letter (KA; RA):
Mon Bonheur Seroit Sans Second s'il m'etoit permis de le partager avec Vous et si vous etiés tesmoine de ma félicité Je Vous jure que je Serois digne de l'Envie dieux des Dieux Si je pouvois jouir du bien de Vous voir. Mais puis que je desespere si justement de Ce bonheur, Jl faut que Vous me donniéz au moins la Satisfaction de croire quen q'uelq'uEndroit du monde que je me trouve je Conserveray eternellement Le souvenir de Votre merite et que j'emporterai au delà des monts, La tendresse que je Vous ay toujours portée. Conservéz moi du moins votre souvenir et ne troubléz pas la douceur de la felicité dont Je Jouis par un injuste oubli de la personne du monde qui vous honnore et estime Le plus. Adieu Belle, Souvenéz vous de Votre Christine.
J'oubliois de Vous dire que je me porte parfaittement bien, que je recois icy mille honneurs, et que J'y Suis bien avec tout le monde Exepté avec le Prince de Condé, que je ne voy jamais q'ua la Comedie et au Concert. mes occupations Sont de bien manger bien dormir etudiér un peu, Causer, rire et danser Voir les Comedies Francoises, Italiennes, Espagnolles et à passer le temps fort agreablement. Enfin je n'ecoute plus des Sermons, tous les Orateurs je meprise Après Ce que dit Salomon tout Le reste n'est que Sotise, Car Chaqun doit vivre Contant en Mangeant buvant, et Chantant.
With modernised spelling:
Mon bonheur serait sans second s'il m'était permis de le partager avec vous et si vous étiez témoin de ma félicité. Je vous jure que je serais digne de l'envie des dieux si je pouvais jouir du bien de vous voir. Mais puisque je désespère si justement de ce bonheur, il faut que vous me donniez au moins la satisfaction de croire quen quelqu'endroit du monde que je me trouve, je conserverai éternellement le souvenir de votre mérite et que j'emporterai au de-là des monts, la tendresse que je vous ai toujours portée. Conservez-moi du moins votre souvenir, et ne troublez pas la douceur de la félicité dont je jouis par un injuste oubli de la personne du monde qui vous honnore et estime le plus. Adieu, Belle. Souvenez-vous de votre Christine.
J'oubliais de vous dire que je me porte parfaitement bien, que je reçois ici mille honneurs, et que j'y suis bien avec tout le monde, excepté avec le Prince de Condé, que je ne vois jamais qu'à la comédie et aux concerts. Mes occupations sont de bien manger, bien dormir, étudier un peu, causer, rire et danser, voir les comédies françaises, italiennes, espagnoles, et à passer le temps fort agréablement. Enfin je n'écoute plus des sermons, tous les orateurs je méprise. Après ce que dit Salomon, tout le reste n'est que sottise, car chacun doit vivre content en mangeant, buvant et chantant.
Arckenholtz's transcript of the letter (he corrected Kristina's grammar):
Que mon bonheur seroit sans second, s'il m'étoit permis de le partager avec vous, & si vous étiez témoin de ma félicité! Je vous jure que je serois digne de l'envie des Dieux, si je pouvois jouir du bien de vous voir; mais puisque je désespére si justement ce bonheur, il faut que vous me donniez au moins cette satisfaction, de croire qu'en quelque endroit du monde que je me trouve, je conserverai éternellement le souvenir de votre mérite, & que j'emporterai, au de-là des monts, la passion & la tendresse que je vous ai toûjours portée. Conservez-moi du moins votre cher souvenir, & ne troublez pas la douceur de la félicité, dont je jouis, par un injuste oubli de la personne du monde qui vous honnore le plus. Adieu, Belle, souvenez-vous de votre Christine.
P. S. Je Vous supplie de faire mes amitiés à tous ceux qui sont de mes amis & amies, & même à ceux qui n'ont pas envie de l'être; je leur pardonne de tout mon cœur, aussi bien que je ne m'en trouve pas pire pour cela. J'oubliois de vous dire, que je me porte parfaitement bien, que je reçois ici mille honneur, & que je suis bien avec tout le monde, excepté le Prince de Condé, que je ne vois jamais qu'à la Comédie & au Cours. Mes occupations sont de bien manger & de bien dormir, étudier un peu, causer, rire & voir les Comédies Françoises, Italiennes & Espagnoles & à passer le tems agréablement. Enfin je n'écoute plus des sermons, je méprise tous les Orateurs, après ce que dit Salomon, tout le reste n'est que sotise, car chacun doit vivre content, en mangeant, buvant & chantant.
Bruxelles 1655.
Partial Finnish translation (from source 3):
Onneni olisi ollut verrattoman suuri, jos minun olisi suotu jakaa se Teidän kanssanne ja jos Te olisitte voinut olla onnellisuuteni todistajana. Vakuutan Teille, että jumalat saisivat aiheen kadehtia minua, jos sellainen onnen hetki koittaisi, että saisin tavata Teidät. Minulla on kuitenkin hyvin perustein aihetta epäillä sen ilmaantumista. Voitte kuitenkin suoda minulle sen tyydytyksen, että uskotte, etten koskaan unohda Teidän ansioitanne ja että Teitä kohtaan aina tuntemani intohimoinen kiintymys ja hellyys seuraavat mukanani minne ikinä maailmassa kulkenenkin. Säilyttäkää ainakin uskollisesti muistissanne minut älkääkä vähentäkö onneni makeutta siten, että unohdatte ihmisen, joka kunnioittaa Teitä eniten maailmassa. Voikaa hyvin, ihana ystävätär, älkääkä unohtako Teidän Kristiinaanne.
Partial Finnish translation (from source 3):
Onneni olisi ollut verrattoman suuri, jos minun olisi suotu jakaa se Teidän kanssanne ja jos Te olisitte voinut olla onnellisuuteni todistajana. Vakuutan Teille, että jumalat saisivat aiheen kadehtia minua, jos sellainen onnen hetki koittaisi, että saisin tavata Teidät. Minulla on kuitenkin hyvin perustein aihetta epäillä sen ilmaantumista. Voitte kuitenkin suoda minulle sen tyydytyksen, että uskotte, etten koskaan unohda Teidän ansioitanne ja että Teitä kohtaan aina tuntemani intohimoinen kiintymys ja hellyys seuraavat mukanani minne ikinä maailmassa kulkenenkin. Säilyttäkää ainakin uskollisesti muistissanne minut älkääkä vähentäkö onneni makeutta siten, että unohdatte ihmisen, joka kunnioittaa Teitä eniten maailmassa. Voikaa hyvin, ihana ystävätär, älkääkä unohtako Teidän Kristiinaanne.
English translation (my own):
My happiness would be supreme if I were allowed to it were permitted to share it with you, and if you were a witness of my happiness! I swear to you that I would be worthy of the envy of the Gods, if I could enjoy the good of seeing you; but since I lack this happiness so much, you must give me at least this satisfaction, to believe that in any part of the world that I find myself, I will forever preserve the memory of your merit, and that I will take through the mountains the passion and the tenderness I have always had for you. Keep me at least in your dearest memory, and do not disturb the sweetness of this happiness, which I enjoy, by an unjust forgetfulness of the one person in the world who honours you most. Goodbye, Belle, and remember your Kristina.
P. S. I beg you to make amends on my behalf to all those who are my friends, men and women, and even to those who do not want to be. I forgive them with all my heart, as well as I do not find myself worse for that. I've forgotten to tell you that I'm doing perfectly fine, I've received a thousand honours here, and that I'm getting along well with everyone but the Prince de Condé, who I never see except at comedies and at court. I occupy myself with eating well and sleeping well, studying a bit, talking, laughing, seeing the French, Italian and Spanish comedies, and passing the time agreeably. And finally, I don't listen to sermons [in church] anymore. I have no respect for the orators, and after what Solomon said, nothing else matters, because we should all live happily, eating, drinking and singing.
Brussels, 1655.
Swedish translation of the original (by Stolpe):
Vad min lycka skulle vara ojämförlig, om det vore mig tillåtet att dela den med Er, och om Ni kunde bevittna min sällhet! Jag svär Er, att jag skulle vara värd gudarnas avund, om jag finge glädjen att se Er; men eftersom jag har alla skäl att betvivla denna lycka, måste Ni åtminstone skänka mig den tillfredsställelsen att tro, att var på jorden jag än befinner mig, skall jag för evigt bevara minnet av Edra förtjänster, och att jag över Alperna skall ta med mig den passion och den ömhet som jag alltid känt för Er. Bevara mig åtminstone i kärt minne, och grumla inte den ljuva lycka jag nu njuter genom att utan skäl bereda mig sorgen att vara glömd av den person i världen som jag sätter högst. Farväl, Belle, glöm inte Er
Christina
P. S.
Jag ber Er hälsa alla dem som äro mina vänner och väninnor och också dem som inte ha lust att vara detta. Jag förlåter dem av hela mitt hjärta, i all synnerhet som jag inte därför känner mig sämre. Jag glömde att säga Er, att jag mår alldeles utmärkt, att jag här mottar tusen hedersbetygelser, att jag står väl med alla utom prinsen av Condé, som jag aldrig ser annat än på teatern eller vid hovet. Vad jag sysslar med är att äta gott, sova gott, läsa en smula, prata, skratta och se franska, italienska och spanska pjäser och att låta tiden gå på ett behagligt sätt. Med ett ord — jag hör inga predikningar mer, jag struntar i alla predikanter, i överensstämmelse med Salomos ord om att resten bara är strunt. Ty människan bör leva nöjd, äta, dricka och sjunga.
Swedish translation of the original (my own):
Min lycka vore makalös om jag fick dela den med Er och om Ni kunde vara vittne till min lycka. Jag svär Er att jag vore värdig gudarnas avundsjuka om jag kunde njuta av det goda att se Er. Men eftersom jag så rättvist förtvivlar över denna lycka, måste Ni åtminstone ge mig tillfredsställelsen att tro att var i världen jag än befinner mig, skall jag för evigt bevara minnet av Er förtjänst och att jag tar den ömhet som jag alltid har hade för Er och bär den med mig över bergen. Bevara åtminstone Ert minne åt mig, och stör inte ljuvligheten i den lycka som jag njuter av genom att orättvist glömma den person i världen som hedrar och uppskattar Er mest. Farväl, Belle. Kom ihåg Er Kristina.
Jag glömde berätta att jag mår alldeles utmärkt, att jag får tusen honnörer här och att jag kommer bra överens med alla, utom med prinsen de Condé, som jag aldrig ser förutom på komedin och på konserter. Mina sysselsättningar är att äta gott, sova gott, studera lite, prata, skratta och dansa, se franska, italienska och spanska komedier och fördriva tiden väldigt trevligt. Äntligen lyssnar jag inte längre på predikningar, jag föraktar alla talare. Efter vad Salomo säger är allt annat strunt, ty alla måste leva belåtna i att äta, dricka och sjunga.
English translation of the original (my own):
My happiness would be second to none if I were allowed to share it with you and if you could be witness to my happiness. I swear to you that I would be worthy of the envy of the gods if I could enjoy the good of seeing you. But since I so justly despair of this happiness, you must at least give me the satisfaction of believing that wherever in the world I may find myself, I will eternally preserve the memory of your merit and that I will take the tenderness that I have always had for you and carry it with me over the mountains. Preserve your memory for me, at least, and do not disturb the sweetness of the felicity which I enjoy by an unjust forgetting of the person in the world who honours and esteems you the most. Farewell, Belle. Remember your Kristina.
I forgot to tell you that I am doing perfectly well, that I receive a thousand honours here, and that I get along well with everyone, except with the Prince de Condé, whom I never see except at the comedy and at concerts. My occupations are to eat well, sleep well, study a little, talk, laugh and dance, see French, Italian and Spanish comedies, and pass the time very pleasantly. Finally, I no longer listen to sermons, I despise all orators. After what Solomon says, all the rest is nonsense, for all must live contentedly in eating, drinking and singing.
Above: Kristina.
Above: Ebba Sparre.
Note (5-18-24): Stolpe is wrong in his statement that no man ever requited Kristina's feelings. The only one who did was Cardinal Decio Azzolino, the only person other than Ebba whom Kristina is known to have had serious romantic feelings for. Although it has long been said that he did not feel the same for her, another Kristina biographer, Marie Louise Rodén, believes — and has found evidence that proves — that he actually did.
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