Tuesday, June 25, 2019

Kristina's letter to Ebba Sparre, dated January 6/16 (Old Style), 1656

Kristina wrote this letter to Countess Ebba Sparre on January 6/16 (Old Style), 1656.

Sources:

Riksarkivet, page 80; pages 94 to 95 in K 90; Utgångna och ingångna skrivelserDrottning Kristina d. y. (Christina Alexandra)Svenska drottningars arkivaliesamlingar i riksarkivetKungliga arkiv


Mémoires concernant Christine, volume 1, page 528, Johan Arckenholtz, 1751


Historiska handlingar, volume 7, page 20 (appendix), published by The Royal Society for the Publishing of Manuscripts pertaining to the History of Scandinavia, 1870


Christina: Brev från sex decennier, page 40, edited and translated by Sven Stolpe, 1960
via:


This letter is recorded in the registers of the paper manuscript collection at Säfstaholm, in the category "Kongliga Förordningar och Bref samt Juridica":

"Bref från Drottning Christina till Grefvinnan Ebba Sparre, med många vänskapsbetygelser och önskan att återse Grefvinnan. Dat. Rom den 6 Jun. 1656. Original.
Adr. «A la Belle»."

The letter:

17th or early 18th century copy of the letter (Kungliga arkiv, Riksarkivet):

Qve je Serois heureuse S'il m'estoit permis de vous voir Belle Mais je Suis Condanee du Sort à vous aimer et de vous estimer toujours Sans vous voir jamais et cette Envie qve les Astres portent aux felicites humaines empeche que je ne Suis entierement heureuse puisqve je ne les puis estre estant eloigneè de vous[.] Ne doutez pas de cette veritte, et croyez qu'en quelqve lieu du Monde qve je me Trouve vous y avez une personne qui vous est entierement acqvise come je l'ai Toujours este. Mais est il possible Belle que vous vous Souveniez encore de moi, vous suis-je encore aussi Chere come je vous l'estois autrefois; ne me suis je pas trompè[e] lorsqve je me suis persvadèe qve j'estois la personne du Monde que vous aimiez le plus; Ha si cela est, ne me detrompez pas Laissez moy plustot mon Erreur et ne m'enviez point la felicité imaginaire qve me donne l'opinion d'estre cherie de la plus aimable personne du Monde[.] conservez moi S'il Se peut ce Bien et ne Souffrez pas qve le Tems ny l'absence me prive[nt] de la Satisfaction d'estre aimee de Vous et croyez qve qvoy qve puisse arriver je ne cesseray jamais d'estre à vous. adieu Belle adieu je vous embrasse un million de fois.
Christine Alexandre
de Rome le 6 Jan:
1656.

With modernised spelling:

Que je serais heureuse s'il m'était permis de vous voir, Belle, mais je suis condamnée du sort à vous aimer et de vous estimer toujours sans vous voir jamais; et cette envie que les astres portent aux félicités humaines empêche que je ne sois entièrement heureuse, puisque je ne les puis être, étant éloignée de vous. Ne doutez pas de cette vérité, et croyez qu'en quelque lieu du monde que je me trouve, vous y avez une personne qui vous est entièrement acquise comme je l'ai toujours été.

Mais est-il possible, Belle, que vous vous souveniez encore de moi? Vous suis-je encore aussi chère comme je vous l'étais autrefois? Ne me suis-je pas trompée lorsque je me suis persuadée que j'étais la personne du monde que vous aimiez le plus? Ha, si cela est, ne me détrompez pas! Laissez-moi plutôt mon erreur, et ne m'enviez point la félicité imaginaire que me donne l'opinion d'être chérie de la plus aimable personne du monde. Conservez-moi, s'il se peut, ce bien, et ne souffrez pas que le temps ni l'absence me prive[nt] de la satisfaction d'être aimée de vous; et croyez que, quoi que puisse arriver, je ne cesserai jamais d'être à vous. Adieu, Belle, adieu! Je vous embrasse un million de fois.
Christine Alexandre.
De Rome, le 6 janvier 1656.

Possibly 19th century copy of the letter (KA; RA):

Que je Serois heureuse sil metoit permis de vous Voir, Belle, Mais je Suis Condamnée du Sort a vous aimer et a Vous estimer Sans vous voir Jammais Et Cette envie que les astres portent aux felicités humaines empeche que je ne sois parfaittement heureuse, puisque Je ne le puis etre etant eloignée de Vous. Ne douttez pas de Cette Verité et Croyéz quen quelque lieu du Monde, que je me trouve, Vous y avéz une personne qui vous est entierement acquise, Comme je l'ay toujours eté. Mais est jl possible Belle, que vous Vous souvenez encore de Moy? Vous Suis-je encore aussi Chere, Comme je l'etois autrefois? Ne me Suis-je pas trompée Lors que je me Suis persuadée que J'etois la personne du monde que Vous aimiez le mieux. ha Si cela est ne me detrompes pas, laissés moy plutot mon erreur et ne m'enviez point La felicité imaginaire que me donne l'oppinion d'Etre Cherie de la plus aimable personne du Monde. Conservéz moi Sil se peut ce bien, et Ne Souffrez pas que ni Le temps ni l'absence me prive de la Satisfaction d'etre aimée de Vous, et Croyéz que quoy q'uil puisse arriver Je ne Cesseray Jammais d'etre a vous. Adieu Belle, adieu je Vous embrasse un Million de fois. Christine.
de Rome le 6me Janv. 1656.

With modernised spelling:

Que je serais heureuse s'il m'était permis de vous voir, Belle, mais je suis condamnée du sort à vous aimer et à vous estimer sans vous voir jamais; et cette envie que les astres portent aux félicités humaines empêche que je ne sois parfaitement heureuse, puisque je ne le puis être, étant eloignée de vous. Ne doutez pas de cette vérité, et croyez qu'en quelque lieu du monde que je me trouve, vous y avez une personne qui vous est entièrement acquise, comme je l'ai toujours été. Mais est-il possible, Belle, que vous vous souvenez encore de moi? Vous suis-je encore aussi chère comme je l'étais autrefois? Ne me suis-je pas trompée lorsque je me suis persuadée que j'étais la personne du monde que vous aimiez le mieux? Ha, si cela est, ne me détrompez pas; laissez-moi plutôt mon erreur, et ne m'enviez point la félicité imaginaire que me donne l'opinion d'être chérie de la plus aimable personne du monde. Conservez-moi, s'il se peut, ce bien; et ne souffrez pas que ni le temps, ni l'absence me privent de la satisfaction d'être aimée de vous; et croyez que quoi q'uil puisse arriver, je ne cesserai jamais d'être à vous. Adieu, Belle, adieu! Je vous embrasse un million de fois.
Christine.
De Rome, le 6 janvier 1656.

Arckenholtz's transcript of the letter (he corrected Kristina's grammar):

Que je serois heureuse s'il m'étoit permis de vous voir, Belle, mais je suis condamnée du sort à vous aimer & vous estimer toûjours sans vous voir jamais; & cette envie que les astres portent aux felicités humaines, empéche que je ne sois entiérement heureuse, puisque je ne la puis être, étant éloignée de vous. Ne doutez pas de cette vérité, & croïez qu'en quelque lieu du monde que je me trouve, vous y avez une personne qui vous est entiérement acquise, comme je l'ai toûjours été. Mais est-il possible, Belle, que vous vous souveniez encore de moi? Vous suis-je encore aussi chère que je vous l'étois autrefois? Ne me suis-je pas trompée, lorsque je me suis persuadée que j'étois la personne du monde que vous aimiez le plus? Ha, si cela est, me me détrompez pas: laissez-moi plûtôt mon erreur, & ne m'enviez point la félicité imaginaire que me donne l'opinion d'être chérie de la plus aimable personne du monde. Conservez-moi, s'il se peut, ce bien, & ne souffrez pas que le tems ni l'absence me privent de la satisfaction d'être aimée de vous, & croïez que quoiqu'il puisse arriver, je ne cesserai d'être à vous. Adieu, Belle, adieu. Je vous embrasse un million de fois.
de Rome le 6 Janvier 1656.
CHRISTINE ALESSANDRE

Swedish translation (by Stolpe):

Vad jag skulle vara lycklig, om det vore mig tillåtet att råka Er, Belle, men jag är dömd att för evigt älska och dyrka Er utan att någonsin få råka Er; den avundsjuka som stjärnorna känna mot mänsklig lycka hindrar mig att bli helt lycklig, eftersom jag icke kan vara detta, så länge jag är Eder fjärran. Tvivla inte på att detta är sanning, och tro mig när jag säger, att var på jorden jag än må befinna mig, har Ni där en person som är Er lika tillgiven som jag alltid varit. Men är det möjligt, att Ni ännu kommer ihåg mig? Är jag er fortfarande lika kär som jag fordom var? Har jag inte bedragit mig, då jag så säkert trott, att jag var den människa i världen som Ni älskade mest? Å, om det förhåller sig så, avslöja det då inte! Låt mig förbli i min villfarelse och avundas mig inte den inbillade lycka som jag känner i medvetandet om att vara älskad av den mest dyrkansvärda person i världen! Unna mig, om det är möjligt, denna förmån och tillåt inte, att tiden eller avståndet berövar mig tillfredställelsen att vara älskad av Er, och lita på, att vad som än kan komma att hända mig, skall jag aldrig upphöra att älska Er.

Farväl, Belle, farväl! Jag kysser Er tusen gånger.
Christina Alexandra.

English translation (my own):

How happy I would be if I were allowed to see you, Belle, but I am doomed to love and esteem you without ever seeing you; and this envy that the stars have for human happiness prevents me from being entirely happy, since I cannot be, since I'm so far away from you. Do not doubt this truth, and believe that in whatever part of the world I find myself, you have someone who is wholly yours, as I have always been. But is it possible, Belle, that you still remember me? Am I still as dear to you as I once was? Am I not mistaken when I persuaded myself that I was the person in the world you loved most? Oh, if that's the case, do not reveal it. Just leave me in my error, and do not forget the imaginary happiness which the memory of being beloved by the most amiable person in the world gives me. Let me keep, if it is possible, this good, and do not allow time or absence to deprive me of the satisfaction of being loved by you, and believe that whatever happens, I will never stop being yours. Goodbye, Belle, goodbye! I kiss you a million times.
From Rome, January 6, 1656
Kristina Alexandra.

Swedish translation of the original (my own):

Vad glad jag skulle bli om jag fick se Er, Belle, men jag är av ödet dömd att älska och uppskatta Er utan att någonsin se Er; och denna avund som stjärnorna har för mänsklig lycka hindrar mig från att vara fullkomligt lycklig, eftersom jag inte kan vara det, ty jag är ju långt borta från Er. Tvivla inte på denna sanning, och tro att var jag än är i världen, har Ni en person som hör helt och hållet till Er, som jag alltid har gjort. Men är det möjligt, Belle, att Ni ännu minns mig? Är jag fortfarande Er lika kär som jag en gång var? Hade jag inte fel när jag övertalade mig själv att jag var den person i världen Ni älskade bäst? Åh, om så är fallet, tag mig inte ur villfarelsen; utan lämna mig mitt misstag och avundas mig inte den inbillade lycka som åsikten att vara den älskvärdaste människan i världen ger mig. Bevara åt mig, om möjligt, detta goda; och låt inte tid eller frånvaro beröva mig tillfredsställelsen av att vara älskad av Er; och tro att vad som än kan hända vill jag aldrig upphöra att höra till Er. Farväl, Belle, farväl! Jag kysser Er en miljon gånger.
Kristina.
Från Rom, den 6 januari 1656.

English translation of the original (my own):

How happy I would be if I were allowed to see you, Belle, but I am condemned by fate to love and esteem you without ever seeing you; and this envy that the stars have for human happiness prevents me from being perfectly happy, since I cannot be so, as I am far away from you. Do not doubt this truth, and believe that wherever I am in the world, you have a person who is entirely yours, as I have always been. But is it possible, Belle, that you still remember me? Am I still as dear to you as I once was? Was I not mistaken when I persuaded myself that I was the person in the world you loved best? Oh, if that is, don't undeceive me; but leave me my error, and do not envy me the imaginary happiness that the opinion of being dear to the most amiable person in the world gives me. Preserve for me, if possible, this good; and do not allow time or absence to deprive me of the satisfaction of being loved by you; and believe that whatever may happen, I will never cease to be yours. Farewell, Belle, farewell! I kiss you a million times.
Kristina.
From Rome, January 6, 1656.


Above: Kristina.


Above: Ebba Sparre.

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