Sunday, June 16, 2019

Kristina's letter to Isaac de Benserade, year 1653

Isaac de Benserade (1613-1691) was a French poet.

Kristina wrote this letter to Benserade in 1653.

Sources:

Lettres de la Reyne de Suède et de quelques autres personnes, page 21, published by Pierre Colomies, 1680


Mémoires concernant Christine, volume 1, page 354, Johan Arckenholtz, 1751



The letter (I have censored out the L-word, which I will explain later):

Louez-vous de votre bonne fortune qui vous empêche d'aller en Suède. Un esprit si délicat que le vôtre s'y fut morfondu, & vous seriez retourné enrumé spirituellement en votre cœur. On vous aimeroit trop à Paris avec une barbe quarrée, une robbe de L**** & la chaussure de même revenu du païs des frimas! Je m'imagine que cet équipage vous seroit triompher des vieilles: Non, je vous jure que vous n'avez rien à regrèter. Qu'auriez-vous vû en Suède? Notre glace y est telle qu'elle seroit chez vous, excepté qu'elle dure ici six mois plus. Et notre Eté, quand il se met en fureur, est si violent, qu'il fait trembler les pauvres fleurs qui se mélent de ressembler au jasmin. ... donnez-vous de garde de mériter cet exil. Je voudrois pourtant que par quelque crime vous pussiez mériter un semblable châtiment, afin que notre Suède put voir ce que la France a de plus galant & le plus spirituel. Vos vers y sont infiniment estimés, & la personne à qui vous les avez envoïes, vous en est obligée.

English translation (by Bain):

You may bless your fortunate star, which has prevented you from coming to Sweden. A mind so delicate as yours would have caught a chill here, and you would have gone home with a spiritual cold in your head. You would have been all the rage in Paris with a square beard, the coat of a northerner, with shoes to match, just back from the country of hoar frost. I can picture you winning the hearts of old women in such a costume. No, I tell you have nothing to regret. What could you come to see in Sweden? Our ice is the same as yours, except that here it lasts six months longer. And our summer, when it is violent, is so outrageous that it strikes terror into the poor flowers, which do their best to look like jasmine. ... beware of deserving such an exile; yet I could wish that by some crime you might incur such a punishment, in order to let us poor folks in Sweden see some of France's choicest and most refined wit. Your verses are much appreciated here, and she to whom you sent them is much in your debt.

The letter in full:

Louez vous de vostre bonne fortune, qui vous empesche d'aller en Suede. Un esprit si delicat que le vostre s'y fust morfondu, & vous seriez retourné enrumé spirituellement en vostre cœur. On vous aimeroit trop à Paris avec une barbe quarrée, une robbe de L****, & la chaussure de mesme, revenu du païs des frimas: Je m'imagine que cet équipage vous seroit triompher des ruelles; Non, je vous jure que vous n'avez rien à regréter. Qu'auriez vous veu en Suede? nostre glace y est telle qu'elle se void chez excepté qu'elle dure icy six mois plus. Et nostre Esté, quand il se met en fureur, est si violent qu'il fait trembler les pauvres fleurs qui se meslent de ressembler au Jasmin. Un Benserade aïant l'esprit poly & galant, que peut il souhaiter estant dans la plus belle Cour du monde auprés d'un Prince jeune, qui donne de si hautes esperances de sa vertu à ceux qui sont interessez en sa gloire: Aprés avoir l'honneur de l'aprocher, que peut-il desirer? Continuez à vous immortaliser au divertissement de cet aimable Prince, & donnez vous de garde de mériter cet exil. Je voudrois pourtant que par quelque crime, vous pûssiez mériter un semblable châtiment, afin que nostre Suede pûst voir ce que la France a de plus galant & le plus spirituel. Vos vers y sont infiniment estimez, & la personne à qui vous les avez envoyez, vous en est obligée. Continuez ce commerce, & faites luy part des productions de vostre esprit.
CHRISTINE.

With modernised spelling:

Louez vous de votre bonne fortune qui vous empêche d'aller en Suède. Un esprit si delicat que le vôtre s'y fût morfondu, et vous seriez retourné enrhumé spirituellement en votre cœur. On vous aimerait trop à Paris avec une barbe carrée, une robe de L****, et la chaussure de même, revenu du pays des frimas. Je m'imagine que cet équipage vous serait triompher des ruelles! Non, je vous jure que vous n'avez rien à regretter.

Qu'auriez vous vu en Suède? Notre glace y est telle qu'elle se voit chez, excepté qu'elle dure ici six mois plus. Et notre été, quand il se met en fureur, est si violent qu'il fait trembler les pauvres fleurs, qui se mêlent de ressembler au jasmin. Un Benserade ayant l'esprit poli et galant — que peut-il souhaiter, étant dans la plus belle Cour du monde auprès d'un prince jeune qui donne de si hautes esperances de sa vertu à ceux qui sont intéressés en sa gloire? Après avoir l'honneur de l'aprocher, que peut-il désirer? Continuez à vous immortaliser au divertissement de cet aimable prince, et donnez vous de garde de mériter cet exil.

Je voudrais pourtant que, par quelque crime, vous pussiez mériter un semblable châtiment, afin que notre Suède pût voir ce que la France a de plus galant et le plus spirituel. Vos vers y sont infiniment estimés, et la personne à qui vous les avez envoyés vous en est obligée. Continuez ce commerce, et faites-lui part des productions de votre esprit.
Christine.

Arckenholtz's transcript of the letter:

Louez-vous de votre bonne fortune qui vous empêche d'aller en Suède. Un esprit si délicat que le vôtre s'y fût morfondu, & vous seriez retourné enrumé spirituellement en votre cœur. On vous aimeroit trop à Paris avec une barbe quarrée, une robbe de L**** & la chaussure de même revenu du païs des frimas! Je m'imagine que cet équipage vous seroit triompher des vieilles: Non, je vous jure que vous n'avez rien à regrèter. Qu'auriez-vous vû en Suède? Notre glace y est telle qu'elle seroit chez vous, excepté qu'elle dure ici six mois plus. Et notre Eté, quand il se met en fureur, est si violent, qu'il fait trembler les pauvres fleurs qui se mêlent de ressembler au jasmin. Un Benserade aïant l'esprit poli & galant, que peut-il souhaiter, étant dans la plus belle Cour du monde auprès d'un Prince jeune, qui donne de si hautes espérances de sa vertu à ceux qui sont intéressez en sa gloire; après avoir l'honneur de l'approcher, que peut-il desirer? Continuez à vous immortaliser au divertissement de cet aimable Prince & donnez-vous de garde de mériter cet exil. Je voudrois pourtant que par quelque crime vous pussiez mériter un semblable châtiment, afin que notre Suède pût voir ce que la France a de plus galant & le plus spirituel. Vos vers y sont infiniment estimés, & la personne à qui vous les avez envoïes, vous en est obligée. Continuez ce commerce & faites lui part des productions de votre esprit.
CHRISTINE.

Swedish translation (my own):

Beröm Er lycka som hindrar Er från att åka till Sverige. Ett lika känsligt sinne som Ert skulle ha försvunnit här, och Ni skulle ha återvänt andligt berusad i Ert hjärta. De skulle beundra Er alltför mycket i Paris med fyrkantigt skägg, l***kläder och samma skor från frostens land! Jag föreställer mig att denna utrustning skulle vara Er de gamla kvinnornas triumf. Nej, jag svär att Ni inte har något att ångra. Vad skulle Ni ha sett i Sverige? Vår is är här som den skulle vara i ditt land, förutom att den varar sex månader längre här. Och vår sommar, när den blir rasande, är så våldsam att den får de stackars blommorna att darra och blanda sig för att se ut som jasmin. En Benserade med en artig och galant anda, vad kan han önska, att vara i det vackraste hovet i världen och nära en ung furste, som ger så höga förhoppningar om sin dygd till dem som är intresserade av hans ära; efter att ha fått äran att närma sig honom, vad kan han önska sig? Fortsätt att föreviga Er själv i den här älskvärde furstens nöjen, och se till att inte förtjäna denna exil. Dock skulle jag vilja att man genom något brott kunde förtjäna ett liknande straff, så att vårt Sverige kunde se vad Frankrike har av det galantaste och det andligaste. Era verser är oändligt uppskattade där, och den som Ni skickat dem till är skyldig Er. Fortsätt med denna handel och dela Era sinnesproduktioner med henne.
Kristina.

English translation (my own):

You should praise the good fortune which prevents you from going to Sweden. A mind as delicate as yours would have languished here, and you would have returned spiritually intoxicated in your heart. They would love you too much in Paris with a square beard, a L***'s clothing and the same shoes from the land of frost! I imagine that this equipage would be for you the triumph of the old women. No, I swear you have nothing to regret. What would you have seen in Sweden? Our ice is here as it would be in your country, except that it lasts six months longer here. And our summer, when it gets into a rage, is so violent that it makes the poor flowers tremble, mingling to look like jasmine. A Benserade with a polite and gallant spirit, what can he wish, being in the most beautiful court in the world, and near a young prince who gives such high hopes of his virtue to those who are interested in his glory; after having the honour of approaching him, what can he desire? Continue to immortalise yourself in the amusement of this amiable prince, and take care not to deserve this exile. However, I would like that by some crime you could deserve a similar punishment, so that our Sweden could see what France has of the most gallant and the most spiritual. Your verses are infinitely esteemed there, and the person to whom you sent them is obliged to you. Continue this commerce and share with her the productions of your mind.
Kristina.


Above: Kristina.


Above: Isaac de Benserade.

Note: The word "Lapon", or "Lapp", is a term formerly used to refer to the indigenous Sámi people and is now considered derogatory. Although I have censored the word in the letter and the translations, not addressing it would be the same as pretending there's no problem with it.

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