Saturday, June 1, 2019

Kristina's letter to Descartes, dated November 22/December 2 (New Style), 1648

Kristina wrote this letter to the French philosopher René Descartes on November 22/December 2 (New Style), 1648.

Sources:

Œuvres de Descartes, correspondance V: mai 1647-février 1650, page 251, published by Charles Adam and Paul Tannery, 1903


Descartes, la princesse Elisabeth et la reine Christine, pages 139 to 140, A. Foucher de Careil, 1879



The letter:

Monsieur Descartes,
Ma curiosité me porta, il y a quelque tems, de vous faire demander par M. Chanut vostre sentiment sur la question du souuerain bien: là-dessus, Monsieur, vous l'auez declaré dans vne lettre que vous auez pris la peine de m'écrire, de laquelle ie pretens de vous remercier par la presente, comme aussi du traité des Passions que vous y auez iont; ie vous asseure, Monsieur, que ces piesses m'ont confirmé dans la bonne opinion que ledit sieur Chanut m'auoit donné de vous. Ie sauois déia que, pour estre son ami, il ne faudroit pas auoir moins de vertu & de sauoir que Dieu vous en a donné, & l'estime qu'auec grande raison i'ay donné à son merite m'obligeoit de n'en auoir pas moins pour vous; asteure vous vous estes fait cognoître par les beaux liures que vous auez écrit, ie vous remercie de tout mon cœur de ce que vous m'auez confirmé & augmenté l'estime que i'auois pour l'vn & pour l'autre, & vous prie de croire que i'embrasseray auec plaisir toutes les occasions qui me permettront de vous témoigner que vos merites vous ont acquis l'estime & l'affection de
CHRISTINE.
Stocholm, le 2 decembre 1648.

Foucher de Careil's transcript of the letter:

Stocholm, le 2 décembre 1648.
Monsieur Descartes,
Ma curiosité me porta il y a quelque tems de vous faire demander par M. Chanut vostre sentiment sur la question du souverain bien: là-dessus, Monsieur, vous l'avez déclaré dans une lettre que vous avez pris la peine de m'écrire, de laquelle ie prétens de vous remercier par la présente, comme aussi du traité des Passions que vous y avez ioint, ie vous asseure, monsieur, que ces piesses m'ont confirmé dans la bonne opinion que le dit sieur Chanut m'avait donné de vous. Je savois déia que pour estre son ami il ne faudroit pas avoir moins de vertu et de savoir que Dieu vous en a donné et l'estime qu'avec grande raison i'ay donné à son mérite m'obligeoit de n'en avoir pas moins pour vous; asteur vous vous estes fait cognoitre par les beaux livres que vous avez écrit, ie vous remercie de tout mon cœur de ce que vous m'avez confirmé et augmenté l'estime que i'avois pour l'un et pour l'autre et vous prie de croire que i'embrasseray avec plaisir toutes les occasions qui me permettront de vous témoigner que vos mérites vous ont acquis l'estime et l'affection de
CHRISTINE.

Transcript with modernised spelling (from source 2):

Monsieur Descartes,
Ma curiosité me porta, il y a quelque temps, de vous faire demander par M. Chanut votre sentiment sur la question du souverain bien: là-dessus, Monsieur, vous l'avez déclaré dans une lettre que vous avez pris la peine de m'écrire, de laquelle je prétends de vous remercier par la présente, comme aussi du Traité des Passions que vous y avez joint: je vous assure, Monsieur, que ces pièces m'ont confirmé dans la bonne opinion que ledit sieur Chanut m'avait donné de vous. Je savais déjà que, pour être son ami, il ne faudrait pas avoir moins de vertu et de savoir que Dieu vous en a donné, et l'estime qu'avec grande raison j'ai donné à son mérite m'obligeait de n'en avoir pas moins pour vous; à cette heure vous vous êtes fait connâitre par les beaux livres que vous avez écrits, je vous remercie de tout mon cœur de ce que vous m'avez confirmé et augmenté l'estime que j'avais pour l'un et pour l'autre, et vous prie de croire que j'embrasserai avec plaisir toutes les occasions qui me permettront de vous témoigner que vos mérites vous ont acquis l'estime et l'affection de
Christine
Stockholm, le 2 décembre 1648

English translation (my own):

Monsieur Descartes,
My curiosity led me, some time ago, to ask you to ask Monsieur Chanut for your opinion on the question of the sovereign good. On that point, Monsieur, you explained it in a letter that you have taken the trouble to write, of which I claim to thank you hereby, as well as the Treatice of the Passions that you have attached. I assure you, Monsieur, that these documents confirmed me in the good opinion that said Monsieur Chanut had given to you from me. I already knew that, to be his friend, one should not have less virtue and know that God gave it to one, and the esteem that with great reason I gave to his merit obliged me to have no less for you. At this hour you have become known from the beautiful books you have written. I thank you with all my heart for what you have confirmed to me and increased the esteem I had for one and the other; and I beg you to believe that I will gladly embrace all the opportunities that will allow me to testify to you, that your merits have earned you the esteem and affection of
Kristina
Stockholm, December 2, 1648


Above: Kristina, year 1650.


Above: René Descartes.

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