Tuesday, June 25, 2019

Kristina's letter to Ebba Sparre, dated March 27/April 6 (Old Style), 1657

Kristina wrote this letter to Ebba Sparre on March 27/April 6 (Old Style), 1657.

Sources:

Riksarkivet, page 80 in K 90; Utgångna och ingångna skrivelserDrottning Kristina d. y. (Christina Alexandra)Svenska drottningars arkivaliesamlingar i riksarkivetKungliga arkiv


Mémoires concernant Christine, volume 1, page 559, Johan Arckenholtz, 1751


The letter:

Copy of the letter in another hand:

De Pesaro le 27. Mars 1657.
Madame. Vous avéz trop de Connoissance de Vous meme pour n'etre pas persuadée q'uen quelq'uendroit du Monde que je Sois Vous y faittes toujours une partie de mon souvenir, et que le temps n'a pas de pouvoir Sur l'amitié que je Vous ay jurée. Celluy qui vous rendra ce Billet me Sera temoin auprés de Vous que je fais toujours justice a Votre merite et a Votre Beaute. Apres avoir dans le plus beau et le plus poly Pays du Monde tout ce quil y a le Charmant et de Beau en nôtre Sexe, Je soutiens avec plus de hardiesse que jammais quil ny a personne qui osat vous disputer l'avantage que Vous emportés Sur tout ce quil y à de plus aimable au Monde. Dittes nous aprés Cela Si lon se peut Consoler, quand on est Condamné à une absence Eternelle? Mais Si je Suis assurée de ne Vous revoir jammais je Suis aussi assurée de Vous aimer toujours, et vous etes Crüelle Si vous en douttés. Une amitiée qui est L'eprouve de 3. ans d'absence Ne Vous doit etre Suspecte et Si vous n'avéz oublié le droit que vous avéz Sur Moy Jl vous Souviendra q'uil y a deja douze ans que je Suis en possession d'Etre aimée de Vous et enfin qui je Suis à vous d'une maniere q'uil est impossible que Vous puissiez me perdre et Ce ne Sera jammais q'uavec la Vie, que je Cesseray de vous aimier. Le Sieur Balardrier Vous portera des nouvelles de Mes nouvelles et pour moy je Vous dis Cela de plus particullier que je Seray aujourdhuy La plus heureuse Princesse du monde, Sil m'etoit permis de Vous avoir pour temoin de mes felicités, et Si je pouvois Esperer un jour La Satisfaction de Vous etre utile. Si cette occasion Se presente faittes etat du pouvoir que Vous avez Sur moi et Soyéz assurée q'uil ny aura que l'impossibilité qui me dispensera de Vous Servir Adieu. vivés heureuse, et Souvenes vous de Moi. je Vous embrasse un million de fois et Vous prie d'etre persuadée que je Vous aime de tout mon Coeur
Christine.

Mes Compliments a tous mes amis et amies Assurés le de ma part que si je n'ai pas pour tout la meme tendresse que pour Vous, je ne laisserai pas d'avoir pour eux la même Constance.

With modernised spelling:

De Pesaro, le 27 mars 1657.
Madame,
Vous avez trop de connaissance de vous-même pour n'être pas persuadée qu'en quelqu'endroit du monde que je sois, vous y faites toujours une partie de mon souvenir, et que le temps n'a pas de pouvoir sur l'amitié que je vous ai jurée. Celui qui vous rendra ce billet me sera témoin auprès de vous que je fais toujours justice à votre mérite et à votre beauté. Après avoir [vu] dans le plus beau et le plus poli pays du monde tout ce qu'il y a le charmant et de beau en notre sexe, je soutiens avec plus de hardiesse que jamais qu'il n'y a personne qui osât vous disputer l'avantage que vous emportez sur tout ce qu'il y a de plus aimable au monde. Dites-nous après cela si l'on se peut consoler quand on est condamné à une absence eternelle. Mais si je suis assurée de ne vous revoir jamais, je suis aussi assurée de vous aimer toujours, et vous êtes cruelle si vous en doutez. Une amitié qui est l'éprouve de 3 ans d'absence ne vous doit être suspecte; et si vous n'avez oublié le droit que vous avez sur moi, il vous souviendra qu'il y a déjà douze ans que je suis en possession d'être aimée de vous. Et, enfin, qui je suis à vous d'une manière qu'il est impossible que vous puissiez me perdre? et ce ne sera jamais qu'avec la vie, que je cesserai de vous aimer. Le Sieur Baladrier vous portera de mes nouvelles, et pour moi je vous dis cela de plus particulier que je serais aujourd'hui la plus heureuse princesse du monde s'il m'était permis de vous avoir pour témoin de mes félicités, et si je pouvais espérer un jour la satisfaction de vous être utile. Si cette occasion se présente, faites état du pouvoir que vous avez sur moi; et soyez assurée qu'il n'y aura que l'impossibilité qui me dispensera de vous servir. Adieu. Vivez heureuse, et souvenez-vous de moi. Je vous embrasse un million de fois et vous prie d'être persuadée que je vous aime de tout mon cœur.
Christine.

Mes compliments à tous mes amis et amies. Assurez-les de ma part que si je n'ai pas pour tout la même tendresse que [j'ai] pour vous, je ne laisserai pas d'avoir pour eux la même constance.

Arckenholtz's transcript of the letter (he corrected Kristina's grammar):

Madame, vous avez trop de connoissance de Vous-même pour n'être pas persuadée, qu'en quelque endroit du monde que je sois, Vous y faites toujours une partie de mon souvenir, et que le tems n'a pas de pouvoir sur l'amitié que je vous ai jurée... Celui qui vous rendre ce billet, me sera témoin auprès de Vous, que je fais toûjours justice à votre mérite et à votre beauté. Après avoir vît dans le plus beau et le plus poli pais du monde, tout ce qu'il y a le charmant et de beau en notre sexe, je soutiens avec plus de hardiesse, qu'il n'y a personne qui osât vous disputer l'avantage que vous emportez sur tout ce qu'il y a de plus aimable au monde. Dites nous après cela, si l'on se peut consoler, quand on est condamné à une absence éternelle. Mais si je suis assurée de ne vous voir jamais, je suis assurée de vous aimer toûjours, et vous êtes cruelle si vous en doutez. Une amitié qui est éprouvée par trois ans d'absence, ne vous doit pas être suspecte, et si vous n'avez oublié le droit que vous avez sur moi, il vous souviendra qu'il y a déja douze ans que je suis en possession d'être aimée de vous. Enfin qui je suis à vous d'une manière qu'il est impossible que vous puissez me perdre, et ce ne sera jamais qu'avec la vie, que je cesserai de vous aimier. Le Sieur Baladrier vous portera de mes nouvelles et pour moi, je vous dis ceci de plus particulier, que je serois aujourd'hui la plus heureuse Princesse du monde, s'il m'étoit permis de vous avoir pour témoin de mes félicités, et si je pouvois espérer un jour la satisfaction de vous être utile. Si cette occasion se présente, faites état du pouvoir que vous avez sur moi, et soïez assurée, qu'il n'y aura que l'impossible, qui me dispensera de vous servir. Adieu, vivez heureuse et souvenez-Vous de moi. Je vous embrasse un million de fois et vous prie d'être assurée, que je vous aime de tout mon Cœur.
Christine Alexandra.
De Pesaro de 27 Mars 1657.

Mes complimens à tous mes amis & amies. Assurez-les de ma part, que si je n'ai pour tous la même tendresse, que j'ai pour vous, je ne laisserai pas d'avoir pour eux la même constance.

English translation (my own):

Madame, you have too much knowledge of yourself to be unconvinced that, wherever I may be in the world, you always make up a part of my memory, and that time has no power over the friendship I have sworn to you. ... The one who will give you this note, will be a witness to you, that I always do justice to your merit and your beauty, after having seen in the most beautiful and the most polite creature in the world all that is charming and beautiful in our sex. I argue with more boldness, that there is no one who dares to dispute the advantages you take that are some of the kindest in the world. Tell us after that, if we can console ourselves, when we are condemned to an eternal absence. But if it's certain that I'll never see you again, it's certain that I will never stop loving you, and you are cruel if you doubt this. A friendship which has experienced three years of absence should not be suspicious, and if you do not forget the right you have over me, you will remember that it is already twelve years since I was in possession of being loved by you. Finally, who am I to you in such a way that it is impossible for you to lose me, and that I will ever in my life stop loving you? Sir Baladrier will bring you news of me, and as for me, I'm telling you more particularly, that today I would be the happiest princess in the world I were allowed to have you as a witness of my congratulations, and if I could hope to one day have the satisfaction of being useful to you. If this opportunity ever presents itself, please mention the power you have over me, and be sure that there will be only the impossible, which will excuse me from serving you. Goodbye. Live happily and remember me. I kiss you a million times and ask you to rest assured that I love you with all my heart.
Kristina Alexandra.
From Pesaro, March 27, 1657.

Swedish translation of the original (my own):

Från Pesaro, den 27 mars 1657.
Madam,
Ni har för mycket kunskap om Er själv för att inte bli övertygad om att Ni, var jag än är i världen, alltid är en del av mitt minne där, och att tiden inte har någon makt över den vänskap som jag har svurit Er. Den som återlämnar denna sedel till Er skall vittna för mig att jag alltid gör rättvisa åt Era förtjänster och Er skönhet. Efter att ha sett i världens vackraste och artigaste land allt som är charmigt och vackert hos vårt kön, hävdar jag med mer djärvhet än någonsin att det inte finns någon som helst som skulle våga bestrida med Er den fördel Ni har över alla de vackraste sakerna i världen. Berätta för oss efter det om man kan bli tröst när man är dömd till en evig frånvaro. Men om jag är säker på att jag aldrig kommer att se Er igen, är jag också säker på att älska Er alltid, och Ni är grym om Ni tvivlar på detta. En vänskap som prövas med 3 års frånvaro bör inte vara Er misstänkt; och om Ni inte har glömt den rätt Ni har över mig, så kommer Ni ihåg att jag har ju varit älskad av Er i tolv år redan. Och slutligen, vem är jag för Er på ett sätt så att det är omöjligt för Er att förlora mig? och det skall bara vara med mitt liv att jag hålle upp med att älska Er. Herr Baladrier skall ge Er mina nyheter, och vad gäller mig, säger jag Er det mest speciella: att jag vore den lyckligaste prinsessan i världen idag om jag fick ha Er som ett vittne till min lycka, och om jag kunde hoppas en dag på tillfredsställelsen att vara användbar för Er. Om den här möjligheten någonsin dyker upp, ange makten Ni har över mig; och var säker på att endast omöjlighet skulle befria mig från att tjäna Er. Farväl. Lev lyckligt och kom ihåg mig. Jag kysser Er en miljon gånger och ber Er att bli övertygad om att jag älskar Er av hela mitt hjärta.
Kristina.

Mina komplimanger till alla mina vänner och väninnor. Försäkra dem från min sida att om jag inte har samma ömhet för dem alla som jag har för Er, så skall jag inte misslyckas med att ha samma konstans för dem.

English translation of the original (my own):

From Pesaro, March 27, 1657.
Madame,
You have too much knowledge of yourself not to be persuaded that, wherever I am in the world, you are always a part of my memory there, and that time has no power over the friendship that I have sworn to you. Whoever returns this note to you will bear witness to me that I always do justice to your merit and your beauty. After having seen in the most beautiful and the most polite country in the world all that is charming and beautiful in our sex, I maintain with more boldness than ever that there is no one who would dare to dispute with you the advantage you have over all the loveliest things in the world. Tell us after that if one can be consoled when one is condemned to an eternal absence. But if I am sure never to see you again, I am also sure to love you always, and you are cruel if you doubt this. A friendship which is tested by 3 years of absence should not be suspicious to you; and if you have not forgotten the right you have over me, you will remember that I have been loved by you for twelve years already. And, finally, who am I to you in a way that it is impossible for you to lose me? and it will only ever be with my life that I will stop loving you. Lord Baladrier will bring you my news, and as for me, I tell you the most particular thing: that I would be the happiest princess in the world today if I were allowed to have you as a witness to my felicity, and if I could hope one day for the satisfaction of being useful to you. If this opportunity ever presents itself, state the power you have over me; and rest assured that only impossibility will exempt me from serving you. Farewell. Live happily, and remember me. I kiss you a million times and beg you to be persuaded that I love you with all my heart.
Kristina.

My compliments to all my friends, men and women. Assure them on my behalf that if I do not have the same tenderness for them all that I have for you, I shall not fail to have the same constancy for them.


Above: Kristina, year 1657.


Above: Ebba Sparre.

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