Tuesday, April 19, 2022

Kristina's letter to Azzolino, dated September 5, 1668

Sources:

Christine de Suède et la cardinal Azzolino. Lettres inédites (1666-1668), Carl Bildt, 1899






Kristina wrote this letter to Cardinal Decio Azzolino on September 5, 1668 (the first page is missing, but Bildt inferred the date based on it being mentioned in a letter from Santini to Prior Hacki from August 31. Santini wrote there that Father Cornicz was still eating with them, and that he had been dismissed from his order. Kristina's letter, which says that she/he/they forbade entry to her/his/their house to Cornicz, was therefore written after August 31, and from the following weekly letters only those of September 5 and October 3 are missing. However, on that last day Kristina was visiting the Constable Wrangel in Stade, where she will probably not have had the time to take care of the monk).

The letter:

Je vous enVoye vn epigramme que le Roy de Dannemarque a fait sur Borri lequel est dans vne faveur estonnante aupres de S. M. Danoise, et ie ne Doutte plus quil ne devienne primie minstre de Dannemarque Jl est le dispensateur des graces, et Vous Verrez la Dannemarque gouverne absolument de luy. ie Crois quil ira a la fin en Suede mais il y tan de gens qui gouverne mal la Suede quelle se peut perdre sen que Borri sen mesle. quoy quil en soit Vous Voiez que Ciceron nest pas le seul mauvais poete entre les grans hommes puisque le Roy Danois lest pour le moin ausi mauvais poete que Ciceon quoy quil ne soit pas si grand orateur que luy, et Vous ne dotterez plus que cet Achille naye naye trouve son Homere.

au reste il ny a Rien de nouveaux icy tout le monde est aux escouttes et lon se regarde les vns les austres pour Voir ce quon ce quon deviendra leste prochain

Je suis apres cela oblige de Vous parler dun personage qui nest pas Coneu de Vous mais qui sest fait Conoistre icy ci pour un tres mauvais religieux. cest vn pere Carme de Ceux de la transpontine a qui iay defendu ma maison. Ce pere est Anglois de nation et Vint icy sous pretexte destre Chasse dAngletrere Comme il estoit malade ie les fis assister et servir iusques a ce qui fust gerri Jl Vint se pesenter a moy vn Jour qve iallois a la messe ie lacceullis avec la mesme bonte dont ie suis accoustume de recevoir tout les religeux et prestres qui se font Conoistre a moy. mais Je fus estonne de me Voir abbordee dun religieux habilie en Veste de Couleur de feu remplis de rubons des Cheveux boucles vne Cravate de poin de paris pluls plus belle que celle que ie portois moy mesme et tout le reste de son Equipage plus proportione a vn filou de paris qua vnn religieux. ie Vous avoue que ien fus un peu scandalise. neamoins quant il me demanda de luy donner passage en Jtalie ie le luy accordois la grace de pouvoir aller avec Ceux de mes gens que iavois intention denVoyer alors avec mon bagage, mais Je ne puis menpecher de luy dire mon pere il est bon que Vous changiez d'habit Car Celluy que Vous portez nest pas Convenable a Vostre profession. et Cestoit la primiere Correction que ie luy donnois, luy permettent de la messe dans ma Chappelle en attendent le depart. mais ce bon Religieux profita peu de ma correxion il a fait a fait tan daustre Choses indecentes quil ma oblige a luy donner plussieurs mortifications dont tout austre que luy auroit profite, mais au lieu de se corriger Jl ma force peu de iour apres son arrive de luy defendre mon antichambre, et hier il me forca enfin de luy defandre mesme lentre de ma Chappelle et de ma maison, ou Jl a scandalise tout le monde et se rendu celebre par le nom del frate delle fetucie. Jl se ẏvroit touts les iours et Vouloit gouverner tout et se mesler de Cent milles affaires se faisant escrire sen lestre de kors et se donnent la qualite de gentihomme de la reine Suede, et de factotum quoy quil naye Jamais eu dattachement aupres de moy ny de provision et que ie ne luy a iamais parle que deux fois en ma vie et Cestoit la primiere fois comme ie Vous ay dit et la seConde Jl Voulut me parler de ie ne say quelle affaire et ie luy dis mon pere ne Vous faitte pas tan daffaire et ne Vous mesle que de dire Vostre messe et de prier dieu, et ie vous defans sous paine de mon indignation dentrer iamais dans mon Antichambre sans estre appelle. apres cela Jl ma force souvent par ses deportements de luy donner d'austre mortifications que luy ont este donnes par le marquis del Monte, mais tout Cela na servi de rien et Jl ma enfin force de le chasser tout a fait, et cest de quoy iay Voulu vous Jnformer. dieu Vous Conserve et prospere Comme ie desire adieu

With modernised spelling:

Hambourg, 5 septembre 1668.
... Je vous envoie une épigramme que le roi de Danemark a faite sur Borri, lequel est dans une faveur étonnante auprès de Sa Majesté Danoise, et je ne doute plus qu'il ne devienne premier ministre de Danemark. Il est le dispensateur des grâces, et vous verrez le Danemark, gouverné absolument de lui. Je crois qu'il ira à la fin en Suède, mais il y a tant de gens qui gouvernent mal la Suède, qu'elle se peut perdre sans que Borri s'en mêle. Quoi qu'il en soit, vous voyez que Cicéron n'est pas le seul mauvais poète entre les grands hommes, puisque le roi danois l'est, pour le moins, aussi mauvais poète que Cicéron, quoiqu'il ne soit pas si grand orateur que lui, et vous ne douterez plus que cet Achille n'ait trouvé son Homère.

Au reste, il n'y a rien de nouveau ici. Tout le monde est aux écoutes, et l'on se regarde les uns les autres pour voir ce qu'on deviendra l'été prochain.

Je suis, après cela, obligée de vous parler d'un personnage qui n'est pas connu de vous, mais qui s'est fait connaître ici pour un très mauvais religieux. C'est un père Carme, de ceux de la Transpontine, à qui j'ai défendu ma maison. Ce père est Anglais de nation et vint ici sous prétexte d'être chassé d'Angleterre. Comme il était malade, je le fis assister et servir jusqu'à ce qu'il fût guéri. Il vint se présenter à moi un jour que j'allais à la messe. Je l'accueillis avec la même bonté dont je suis accoutumée de recevoir tous les religieux et prêtres qui se font connaître à moi. Mais je fus étonnée de me voir abordée d'un religieux habillé en veste de couleur de feu, rempli de rubans, des cheveux bouclés, une cravate de point de Paris plus belle que celle que je portais moi-même, et tout le reste de son équipage plus proportionné à un filou de Paris qu'à un religieux. Je vous avoue que j'en fus un peu scandalisée. Néanmoins, quand il me demanda de lui donner passage en Italie, je lui accordai la grâce de pouvoir aller avec ceux de mes gens que j'avais l'intention d'envoyer alors avec mon bagage, mais je ne pus m'empêcher de lui dire: «Mon père, il est bon que vous changiez d'habit, car celui que vous portez n'est pas convenable à votre profession.» Et c'était la première correction que je lui donnais, lui permettant de [dire] la messe dans ma chapelle, en attendant le départ.

Mais ce bon religieux profita peu de ma correction. Il a fait tant d'autres choses indécentes, qu'il m'a obligée à lui donner plusieurs mortifications, dont tout autre que lui aurait profité; mais, au lieu de se corriger, il m'a forcée, peu de jours après son arrivée, de lui défendre mon antichambre, et hier il me força enfin de lui défendre même l'entrée de ma chapelle et de ma maison, où il a scandalisé tout le monde et s'est rendu célèbre par le nom del frate delle fettucie. Il s'enivrait tous les jours, et voulait gouverner tout et se mêler de cent mille affaires, se faisant écrire, sans l'être, de Kors, et se donnant la qualité de gentilhomme de la reine [de] Suède et de factotum, quoiqu'il n'ait jamais eu d'attachement auprès de moi, ni de provision, et que je ne lui aie jamais parlé que deux fois en ma vie, et c'était, la première fois, comme je vous ai dit, et la seconde, il voulut me parler de je ne sais quelle affaire, et je lui dis: «Mon père, ne vous faites pas tant d'affaires et ne vous mêlez que de dire votre messe et de prier Dieu, et je vous défends, sous peine de mon indignation, d'entrer jamais dans mon antichambre sans être appelé.» Après cela, il m'a forcée souvent par ses déportements de lui donner d'autres mortifications, qui lui ont été données par le marquis del Monte; mais tout cela n'a servi de rien, et il m'a enfin forcée de le chasser tout à fait, et c'est de quoi j'ai voulu vous informer. — Dieu vous conserve et prospère comme je désire. — Adieu.

Swedish translation (my own):

... Jag sänder Er ett epigram som kungen av Danmark gjorde om Borri, som är i häpnadsväckande gunst hos Hans Danska Majestät, och jag tvivlar inte längre på att han kommer att bli Danmarks statsminister. Han är givaren av nåder, och Ni kommer att se Danmark styrt absolut av honom. Jag tror att han vill åka till Sverige till slut, men det finns så många som styr Sverige dåligt att hon kan gå vilse utan att Borri blir inblandad. Hur som helst, Ni ser att Cicero inte är den enda dåliga diktare bland stormän, eftersom den danske kungen är minst sagt lika dålig diktare som Cicero, fastän han väl inte är en lika stor talare som han, och Ni kommer inte längre att tvivlar på att denne Akilles har funnit sin Homeros.

Bortsett från detta finns det inget nytt här. Alla lyssnar och vi tittar på varandra för att se vad som kommer att hända nästa sommar.

Jag är väl därefter skyldig att berätta om en personage som inte är känd för Er, men som har gjort sig känd här som en mycket dålig munk. Han är en karmelitfader, till de från Transpontina, som jag har förbjudit inträde till mitt hus. Den här fadern är engelsman och kom hit under förevändning att bli utdriven från England. Eftersom han var sjuk lät jag honom tas hand om och tjänas tills han blev helad. Han kom för att presentera sig för mig en dag när jag skulle till mässan. Jag välkomnade honom med samma vänlighet med vilken jag är van att ta emot alla munkar och präster som ger sig till känna för mig. Men jag blev förvånad över att se mig själv närmad av en munk klädd i en eldfärgad jacka fylld med band, lockigt hår, en point de Paris kravat vackrare än den jag hade på mig, och resten av hans ekipage såg mer ut en parisisk ficktjuvs än en munks. Jag måste erkänna att jag blev lite skandaliserad. Ändå, när han bad mig att ge honom passage till Italien, gav jag honom nåden att få följa med dem av mitt folk som jag då tänkte sända med mitt bagage, men jag kunde inte låta bli att säga till honom: »Fader, det vore bäst om Ni bytte kläder, för den Ni har på Er är ju inte lämplig för Ert yrke.« Och det var den första irättasättelse jag gav honom, att låta honom säga mässa i mitt kapell i väntan på avgång.

Men denne gode munk hade föga nytta av min irättasättelse. Han gjorde så många andra oanständiga ting att han förpliktade mig att ge honom åtskilliga förödmjukelser, av vilka någon annan än han skulle ha gynnats; men i stället för att rätta sig, tvingade han mig, några dagar efter sin ankomst, att förbjuda honom mitt förkammare, och i går tvingade han mig till sist att också förbjuda honom inträde till mitt kapell och mitt hus, där han skandaliserade alla och gjorde sig känd vid namn del frate delle fettucie. Han blev full varje dag och ville styra allt och lägga sig i hundratusen affärer, låtit sig skriva, utan att vara det, av Kors, och gav sig själv egenskapen som herren av Sveriges drottning och av factotum, fastän han aldrig hade någon anknytning till mig, inte heller försörjning, och att jag aldrig har talat med honom mer än två gånger i mitt liv, och det var första gången, som jag sagt till Er, och andra gången ville han tala med mig om jag vet inte vilken affär, och jag sade till honom: »Fader, lägg Er inte in i så många affärer, och blanda Er bara i att säga Er mässa och be till Gud, och jag förbjuder Er, under straff för min indignation, att någonsin gå in i mitt förkammare utan att bli kallad.« Därefter tvingade han mig ofta genom sitt dåligt uppförande att ge honom andra förödmjukelser, som gavs honom av markisen del Monte; men det var till ingen nytta, och han tvingade mig till slut att jaga ut honom helt och hållet, och det var det jag ville informera Er om. — Gud bevare och välsigne Er som jag önskar. — Farväl.

English translation (my own):

... I am sending you an epigram which the King of Denmark made on Borri, who is in astonishing favour with His Danish Majesty, and I no longer doubt that he will become Prime Minister of Denmark. He is the giver of graces, and you will see Denmark ruled absolutely by him. I think he will go to Sweden in the end, but there are so many people who govern Sweden badly that she can get lost without Borri getting involved. Anyway, you see that Cicero is not the only bad poet among great men, since the Danish King is, to say the least, as bad a poet as Cicero, although he is not as great an orator as he, and you will no longer doubt that this Achilles has found his Homer.

Aside from this, there is nothing new here. Everyone is listening, and we look at each other to see what will become of next summer.

I am, after that, obliged to tell you about a character who is not known to you, but who has made himself known here as a very bad monk. He is a Carmelite father, of those of the Transpontina, to whom I have forbidden entry to my house. This father is an Englishman and came here under the pretext of being driven out of England. As he was ill, I had him attended and served until he was healed. He came to introduce himself to me one day when I was going to Mass. I welcomed him with the same kindness with which I am accustomed to receiving all the monks and priests who make themselves known to me. But I was astonished to see myself approached by a monk dressed in a fire-coloured jacket filled with ribbons, curly hair, a point de Paris cravat more beautiful than the one I was wearing, and all the rest of his equipage looked more like that of a Parisian pickpocket than that of a monk. I admit that I was a little scandalised. Nevertheless, when he asked me to give him passage to Italy, I granted him the grace to be able to go with those of my people whom I intended to send then with my baggage, but I could not help saying to him: "Father, it would be best if you changed your clothes, because the one you are wearing is not suitable for your profession." And that was the first correction I gave him, allowing him to say Mass in my chapel while awaiting departure.

But this good monk benefited little from my correction. He did so many other indecent things that he obliged me to give him several mortifications, of which anyone other than him would have benefited; but, instead of correcting himself, he forced me, a few days after his arrival, to forbid him my antechamber, and yesterday he finally forced me to also forbid him entry to my chapel and my house, where he scandalised everyone and made himself famous by the name del frate delle fettucie. He got drunk every day, and wanted to govern everything and meddle in a hundred thousand affairs, having himself written, without being so, of Kors, and giving himself the quality of gentleman of the Queen of Sweden and of factotum, although he never had any attachment to me, nor provision, and that I have never spoken to him more than twice in my life, and it was, the first time, as I told you, and the second, he wanted to speak to me about I don't not know what affair, and I said to him: "Father, do not put yourself in so many affairs, and only meddle in saying your Mass and praying to God, and I will forbid you, under penalty of my indignation, to ever enter my antechamber without being called." After that, he often forced me by his deportments to give him other mortifications, which were given to him by the Marquis del Monte; but it was all to no avail, and he finally forced me to drive him out altogether, and that's what I wanted to inform you about. — May God preserve and bless you as I desire. — Goodbye.


Above: Kristina.


Above: Cardinal Decio Azzolino.

Notes: del frate delle fettucie = le frère aux rubans (the brother with the ribbons) (brodern med banden).

Kors = another disguise of the name of the monk.

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