Saturday, April 2, 2022

Excerpt from the Prince Palatine Eduard of Bavaria's letter to his uncle Carlo Gonzaga, Duke of Mantua, year 1656

Source:

L'intermédiaire des chercheurs et curieux, page 657, November 10, 1885


The letter excerpt:

Nous avons fait, ces jours passés, un fort joli voyage à Auxerre pour y voir incognito la reyne de Suède: ce que nous avons fait, ma femme en qualité de demoiselle suivante de la marquise de Mouy, et moi en celle de son escuyer. Cette reyne nous ayant reconnus, et ne voulant pas le faire voir, nous galantisa fort, et même la marquise de Mouy, sur ce qu'elle savoit si bien choisir son monde, et tout bas, s'approchant de nous, nous fit mille civilités et particulièrement à ma femme, à qui elle tesmoigna le plus obligeamment du monde le sensible desplaisir qu'elle avoit de ne lui pouvoir donner, dans l'estat où elle nous voyoit, les marques de l'estime et de l'affection qu'elle avoit pour elle, de laquelle pourtant elle la prioit de vouloir être très asseurée, et nous dit cent mille autres galanteries de très bonne grâce. Toutes ses postures sont d'homme et nullement de femme. Aussi la plus agréable louange qu'on lui puisse donner est de lui dire qu'elle est le plus honneste du monde. Elle aime fort les belles femmes. Elle en trouva une à Lyon qui lui plut. Elle la baisoit partout: la gorge, les yeux, le front très amoureusement et mesme la vouloit baiser la langue à la bouche, et coucher avec elle, ce que la femme ne voulut pas. Monsieur de Guise lui a fait présent de trois de ses perruques dont elle en porte toujours avec un chapeau chargé de plumes, qu'elle tient toujours à la main en parlant. Elle porte un justeaucorps et une cravatte au cou. Elle n'a point de femme avec elle qui paroisse et peu d'hommes même. Voilà, Monsieur, ce que nous avons vu en ce petit voyage.
EDOUARD, PALATIN DE BAVIÈRE.

With modernised spelling:

Nous avons fait, ces jours passés, un fort joli voyage à Auxerre pour y voir incognito la reine de Suède: ce que nous avons fait, ma femme en qualité de demoiselle suivante de la marquise de Mouy, et moi en celle de son écuyer. Cette reine nous ayant reconnus, et ne voulant pas le faire voir, nous galantisa fort, et même la marquise de Mouy, sur ce qu'elle savait si bien choisir son monde, et tout bas, s'approchant de nous, nous fit mille civilités et particulièrement à ma femme, à qui elle témoigna le plus obligeamment du monde le sensible déplaisir qu'elle avait de ne lui pouvoir donner, dans l'état où elle nous voyait, les marques de l'estime et de l'affection qu'elle avait pour elle, de laquelle pourtant elle la priait de vouloir être très assurée, et nous dit cent mille autres galanteries de très bonne grâce. Toutes ses postures sont d'homme et nullement de femme. Aussi la plus agréable louange qu'on lui puisse donner est de lui dire qu'elle est le plus honnête du monde. Elle aime fort les belles femmes. Elle en trouva une à Lyon qui lui plut. Elle la baisait partout: la gorge, les yeux, le front très amoureusement et même la voulait baiser la langue à la bouche, et coucher avec elle, ce que la femme ne voulut pas. Monsieur de Guise lui a fait présent de trois de ses perruques dont elle en porte toujours avec un chapeau chargé de plumes, qu'elle tient toujours à la main en parlant. Elle porte un justaucorps et une cravate au cou. Elle n'a point de femmes avec elle qui paraisse et peu d'hommes même. Voilà, Monsieur, ce que nous avons vu en ce petit voyage.
EDOUARD, PALATIN DE BAVIÈRE.

Swedish translation (my own):

För några dagar sedan gjorde vi en mycket trevlig resa till Auxerre för att se drottningen av Sverige där inkognito, vilket vi gjorde, min hustru var demoiselle till markisen de Mouy, och jag var hennes stallmästare. Efter att denna drottning kände igen oss och inte ville visa det, galantiserade oss väldigt, och till och med markisin de Mouy, på vad hon visste så väl hur hon skulle välja sin värld, och mycket låg när hon närmade sig oss, gjorde oss till tusen artighetsbetygelser och särskilt till min hustru, vilken hon betygade på det vänligaste i världen om det känsliga missnöje hon kände över att inte kunna ge henne, i det tillstånd hon såg oss, tecken på den aktning och tillgivenhet hon hade för henne, vilket hon dock bad henne vara mycket förvissad om och berättade för oss hundratusen andra galanterier med mycket god nåd. Alla hennes ställningar är manliga och inte kvinnliga. Det mest angenäma beröm man kan ge henne är därför att berätta för henne att hon är den ärligaste mannen i världen. Hon är väldigt förtjust i vackra kvinnor. Hon hittade en i Lyon som hon gillade. Hon kysste henne överallt: på halsen, ögonen och pannan mycket amoröst, och hon ville till och med stoppa tungan i munnen när hon kysste henne, och hon ville ligga med henne, vilket kvinnan inte ville. Monsieur de Guise givit henne tre av hans peruker, av vilka hon alltid bär några med en fjäderhatt, som hon alltid håller i handen när hon talar. Hon bär en justaucorps och en kravat. Hon har inga kvinnor som dyker upp med henne, och till och med bara ett fåtal män. Det, monsieur, är vad vi har sett på denna lilla resa.
EDUARD, PFALZGREVEN AV BAVERIEN.

English translation (my own):

A few days ago we made a very nice journey to Auxerre to see the Queen of Sweden there incognito, which we did, my wife being demoiselle to the Marquise de Mouy, and I her squire. This queen having recognised us, and not wanting to show it, gallantised us very much, and even the Marquise de Mouy, on what she knew so well how to choose her world, and very low, approaching us, made us a thousand civilities and particularly to my wife, to whom she testified most obligingly in the world the sensitive displeasure she felt at not being able to give her, in the state in which she saw us, the marks of the esteem and affection that she had for her, of which, however, she begged her to be very assured, and told us a hundred thousand other gallantries with very good grace. All her postures are masculine and not feminine. The most agreeable praise one can give her, therefore, is to tell her that she is the most honest man in the world. She is very fond of beautiful women. She found one in Lyons that she liked. She kissed her everywhere: on the throat, the eyes, and the forehead very amorously, and she even wanted to put tongue in her mouth when kissing her, and she wanted to sleep with her, which the woman did not want. Monsieur de Guise has presented her with three of his wigs, of which she always wears some with a feathered hat, which she always holds in her hand when speaking. She wears a justaucorps and a cravat. She has no women who appear with her, and even only a few men. That, Monsieur, is what we have seen on this little journey.
EDWARD, COUNT PALATINE OF BAVARIA.


Above: Kristina.


Above: Prince Palatine Eduard of Bavaria.


Above: Carlo II Gonzaga, Duke of Mantua and Montferrat.

No comments:

Post a Comment