Sunday, April 17, 2022

Excerpt from Duchess Sophia of Hanover's letter to her brother, Elector Palatine Karl Ludwig of Hanover, dated September 27, 1667

Source:

Briefwechsel der Herzogin Sophie von Hannover mit ihrem Bruder, dem Kurfürsten Karl Ludwig von der Pfalz, und des Letzteren mit seiner Schwägerin, der Pfalzgräfin Anna, page 125, published by Eduard Bodemann, S. Hirzel, 1885


The letter excerpt:

À Ebsdorf le 27. de Sept. 1667.
Le voiage que Mr. mon mari et moy avons fait inconito à Hamburg m'a empeché de vous rendre ce devoir la semaine passée et m'a fourni quelque matiere pour vous entretenir presentement. Je n'y estois qu'avec mon mari, Harling, Mad. Lente, la Motte et la Manseliere. On nous aprit le jour que nous y arrivames, que la Reyne Christine feroit danser chez elle vers le crepuscule; je fis donc desein d'y aller. Cependant nous allames au Dum, pour faire des emplettes; j'y rancontrois un Irlandois, vetu en gentilhomme, qui me disoit en confidence, qu'il estoit prestre de Christine et de l'ordre de la St. Vierge du mont Carmel; j'avois assez de plaisir à l'entretenir avant qu'il me connut, puisqu'il me trouva si fort à son gré, qu'il me voulut mesme faire present d'un paire de gants et m'offroit d'abord l'entrée aupres de la Reyne Christine. J'acceptois de cecy pour voir le bal; un moment apres tous les marchants qui me conurent, me decouvrirent aussi à luy: pour moy j'avois veu du premier abord, que c'estoit un sot, mais je le croiois fort propre pour m'introduire. Le soir venu, mes femmes et moy mimes des Regenmäntel sur la teste, qui couvrent fort le visage et dont toutes les bourgoises d'Hamburg se servent, quand elles sortent du logis. Le prestre nous mena dans une chambre toute garnie d'arquebuses et de pistolets, dont je pense, qu'on s'estoit servy au dernier fracas, et ce qui nous estonnoit le plus, c'estoit qu'il y avoit un grand lit par terre. Il nous laissa là fort honnet homme nommé Mortange, ne fut surveneu, nous aurions esté fort en paine de ce qu'on vouloit faire de nous. Enfin le prestre aussi bien que le capitaine des gardes de la Reyne nous venoit dire fort civilement, que nous pouvions monter pour voir danser Sa M:té. Nous y allames et la vimes marcher de ça et de là par la chambre, parlant tantost à l'un tantost à l'autre. Le Landgrave de Homburg commansa a danser les branles avec elle, et toutes les dames Suedoises de l'armée et de la ville danserent aussi; a la Gavotte la Reyne montra beaucoup de disposition. Pendant cette danse chacun venoit regarder les dames deguisées et un de ses domestiques, que j'ay veu à Rome, me connut comme aussi le Colonel Moor et plusieurs autres. Le Prince de Homburg m'arracha casi un bras pour me faire danser; je disois, que ce seroit contre le respect que je devois à S. M:té, de danser à son bal sans luy avoir fait la reverence. La Reyne entandit cela et respondoit: s'il ne tient qu'à cela, et me disoit cent choses obligantes; j'y repliquois le mieux que je pouvois et S. M:té en parut satisfaite. Je luy parlois aussi de vous et elle tesmoignoit avoir une forte grande estime pour vostre personne. Apres que je luy avois parlé quelque tems, elle se tournoit et je prenois ce tems là pour me retirer fort satisfaite de ma soirée.

Le lendemain nous partimes d'Hamburg à fort grand matin pour n'estre embarassée par des visites; j'ay pourtant fait faire compliment à S. M:té. Heb ich die repütasi nit well observert? La dite Reyne n'a pas baisé la Regentin de Cassel et l'a resu sous son dez sans l'avoir fait resevoir ny accompagner par aucun de ses gens. Elle estoit pour ce soir là vetue tout à fait en femme et je la trouvois plus agreable que belle, car sa taille est devenue plus grossiere. Je crois, que je verray toutes les Royautés du nord, car le Roy et la Reyne de Dennemarc sont presentement à Gelückstatt avec toute la maison Royale et le Cour Printz de Saxse, et Mr. mon mari m'y veut mener aussi, et on s'est accordé, afin qu'il n'y aura aucune dispute de rang, que les marechaux aussi bien du Roy que des Princes joueront tous les jours ensemble à qui marchera ce jour là devant. Je pense, que nous partirons d'icy la semaine qui vient...

With modernised spelling:

A Ebstorf, le 27 de septembre 1667.
Le voyage que Monsieur mon mari et moi avons fait incognito à Hambourg m'a empêché de vous rendre ce devoir la semaine passée et m'a fourni quelque matière pour vous entretenir présentement. Je n'y étais qu'avec mon mari, Harling, Madame Lenthe, Lamotte et la Manselière. On nous apprit le jour que nous y arrivâmes, que la Reine Christine ferait danser chez elle vers le crepuscule; je fis donc dessein d'y aller. Cependant nous allâmes au Dom, pour faire des emplettes; j'y rencontrais un Irlandais, vêtu en gentilhomme, qui me disait en confidence, qu'il était prêtre de Christine et de l'ordre de la St. Vierge du mont Carmel; j'avais assez de plaisir à l'entretenir avant qu'il me connut, puisqu'il me trouva si fort à son gré, qu'il me voulut même faire présent d'un paire de gants et m'offrait d'abord l'entrée auprès de la Reine Christine. J'acceptais de ceci pour voir le bal; un moment après tous les marchands qui me connurent, me decouvrirent aussi à lui: pour moi j'avais vu du premier abord que c'était un sot, mais je le croyais fort propre pour m'introduire. Le soir venu, mes femmes et moi mîmes des Regenmäntel sur la tête, qui couvrent fort le visage et dont toutes les bourgoises d'Hambourg se servent, quand elles sortent du logis. Le prêtre nous mena dans une chambre toute garnie d'arquebuses et de pistolets, dont je pense qu'on s'était servi au dernier fracas, et ce qui nous étonnait le plus, c'était qu'il y avait un grand lit par terre. Il nous laissa là fort honnête homme nommé Mortange; ne fut survenu, nous aurions été fort en peine de ce qu'on voulait faire de nous. Enfin le prêtre aussi bien que le capitaine des gardes de la Reine nous venait dire fort civilement, que nous pouvions monter pour voir danser Sa Majesté. Nous y allâmes et la vîmes marcher de ça et de là par la chambre, parlant tantôt à l'un tantôt à l'autre. Le Landgrave de Hombourg commença à danser les branles avec elle, et toutes les dames Suédoises de l'armée et de la ville dansèrent aussi; à la Gavotte la Reine montra beaucoup de disposition. Pendant cette danse chacun venait regarder les dames déguisées et un de ses domestiques, que j'ai vu à Rome, me connut comme aussi le Colonel Moor et plusieurs autres. Le Prince de Hombourg m'arracha quasi un bras pour me faire danser; je disais, que ce serait contre le respect que je devais à Sa Majesté de danser à son bal sans lui avoir fait la révérence. La Reine entendit cela et répondait: «s'il ne tient qu'à cela,» et me disait cent choses obligeantes; j'y répliquais le mieux que je pouvais, et Sa Majesté en parut satisfaite. Je lui parlais aussi de vous, et elle témoignait avoir une forte grande estime pour votre personne. Après que je lui avais parlé quelque temps, elle se tournait et je prenais ce temps là pour me retirer, fort satisfaite de ma soirée.

Le lendemain nous partîmes d'Hambourg à fort grand matin pour n'être embarrassée par des visites; j'ai pourtant fait faire compliment à Sa Majesté. Heb ik die reputatie niet wel observeert? Ladite Reine n'a pas baisé la Regentin de Cassel et l'a reçu sous son dais sans l'avoir fait recevoir ni accompagner par aucun de ses gens. Elle était pour ce soir-là vêtue tout à fait en femme; et je la trouvais plus agréable que belle, car sa taille est devenue plus grossière. Je crois, que je verrai toutes les Royautés du nord, car le Roi et la Reine de Danemark sont présentement à Glückstadt avec toute la maison Royale et le Kurprinz de Sachse, et Monsieur mon mari m'y veut mener aussi; et on s'est accordé, afin qu'il n'y aura aucune dispute de rang, que les maréchaux aussi bien du Roi que des Princes joueront tous les jours ensemble à qui marchera ce jour-là devant. Je pense que nous partirons d'ici la semaine qui vient...

Swedish translation (my own):

Ebstorf, den 27 september 1667.
Resan som monsieur min man och jag gjorde inkognito till Hamburg hindrade mig från att ge Er denna plikt förra veckan och försåg mig med lite matière att tala med Er om just nu. Jag var bara där med min man, von Harling, madame Lenthe, Lamotte och La Manselière. Vi fick veta den dagen vi kom dit att drottning Kristina skulle dansa hemma vid skymningen; jag gjorde därför en dessang för att åka dit. Däremot gick vi till Dom för att köpa runt; jag träffade där en irländare, utklädd till en gentilhomme, som i förtroende berättade för mig att han var en präst av Kristina och av den Heliga Jungfruns orden från Karmelberget; jag hade tillräckligt med nöje att tala med honom innan han träffade mig, eftersom han fann mig så mycket i hans smak att han till och med ville ge mig en present av ett par handskar och först erbjöd mig entré för att träffa drottning Kristina. Jag gick med på att gå på balen; en stund senare upptäckte även alla köpmän som kände mig att jag var hans. När kvällen kom satte jag och mina kvinnor Regenmäntel på våra huvuden, som täcker ansiktet hårt och som alla Hamburgs borgare använder när de lämnar sina hus. Prästen ledde oss in i ett rum fullt möblerat med arkebussar och pistoler, som jag tror att vi hade använt vid de senaste fracaserna, och det som förvånade oss mest var att det fanns en stor säng par terre. Han lämnade oss där med en mycket ärlig man som hette Mortange; hade det inte hänt hade vi varit väldigt ledsna för vad de ville göra med oss. Till sist kom såväl prästen som kaptenen för drottningens gardet för att tala om för oss mycket hövligt att vi kunde gå upp på övervåningen för att se Hennes Majestät dansa. Vi gick dit och såg henne gå hit och dit genom rummet, pratade nu med den ena, nu med den andra. Landgreven av Homburg började dansa les branles med henne, och alla svenska damer i armén och i staden dansade också; drottningen visade ett stort disposition mot la Gavotte. Under denna dans kom alla för att titta på de utklädda damerna, och en av hennes tjänare, som jag såg i Rom, kände mig lika väl som översten Moor och flera andra. Prinsen av Homburg slet nästan av mig armen för att få mig att dansa; jag sade att det skulle strida mot den respekt jag var skyldig Hennes Majestät att dansa på hennes bal utan att ha visat vördnad mot henne. Drottningen hörde detta och svarade: »om det är så«, och sade hundra vänliga saker till mig; jag svarade henne så gott jag kunde, och Hennes Majestät verkade nöjd. Jag talade också med henne om Er, och hon betygade att hon hade en stor aktning för Er person. Efter att jag hade talat med henne en stund vände hon sig, och jag tog den tiden att gå till sängs, mycket nöjd med min kväll.

Dagen efter lämnade vi Hamburg mycket tidigt på morgonen för att inte skämmas för besök; jag har dock givit en komplimang till Hennes Majestät. Heb ik die reputatie niet wel observeert? Ovannämnda drottningen kysste inte regentinnan av Cassel och tog emot henne under sin baldakin utan att ha henne tagit emot eller åtföljd av något av hennes folk. Hon var för den kvällen helt klädd kvinnligt; och jag fann henne mer behaglig än vacker, ty hennes midja hade blivit fetare. Jag tror att jag kommer att träffa alla kungligheterna i Norden, ty kungen och drottningen av Danmark är för närvarande i Glückstadt med hela kungahuset och kurfursten av Sachsen, och herr min man vill också ta mig dit; och det har blivit överenskommet, så att det inte blir någon tvist om rang, att såväl kungens marskalkar som furstarna skall spela tillsammans varje dag, vilka skall marschera fram den dagen. Jag tror att vi åker härifrån nästa vecka...

English translation (my own):

Ebstorf, September 27, 1667.
The trip that Monsieur my husband and I made incognito to Hamburg prevented me from giving you this duty last week and provided me with some material to talk to you about at the present time. I was only there with my husband, von Harling, Madame Lenthe, Lamotte and La Manselière. We were told the day we arrived there that Queen Kristina would dance at her house towards dusk; I therefore made a plan to go there. However, we went to the Dom to do some shopping; I met an Irishman there, dressed as a gentleman, who told me in confidence that he was a priest of Kristina and of the order of the Blessed Virgin of Mount Carmel; I had enough pleasure in talking to him before he met me, since he found me so much to his liking that he even wanted to make me a present of a pair of gloves and first offered me the entrance to see Queen Kristina. I agreed to go to the ball; a moment later all the merchants who knew me also discovered me as his. When evening came, my women and I put Regenmäntel on our heads, which cover the face tightly and which all the bourgeoises of Hamburg use when they leave their houses. The priest led us into a room all furnished with arquebuses and pistols, which I think we had used at the last fracas, and what surprised us the most was that there was a large bed par terre. He left us there with a very honest man named Mortange; had it not happened, we would have been very sorry for what they wanted to do with us. Finally the priest as well as the captain of the Queen's Guards came to tell us very civilly that we could go upstairs to see Her Majesty dancing. We went there and saw her walking here and there through the room, talking now to one, now to the other. The Landgrave of Homburg began to dance les branles with her, and all the Swedish ladies in the army and in the town also danced; the Queen showed great disposition toward la Gavotte. During this dance everyone came to watch the disguised ladies, and one of her servants, whom I saw in Rome, knew me as well as Colonel Moor and several others. The Prince of Homburg practically tore off my arm to make me dance; I said it would be against the respect I owed Her Majesty to dance at her ball without having done reverence to her. The Queen heard this and replied: "if it is up to that," and said a hundred obliging things to me; I answered her as best I could, and Her Majesty seemed satisfied. I also spoke to her about you, and she testified that she had a great esteem for your person. After I had talked to her for a while, she turned, and I took that time to retire, very satisfied with my evening.

The next day we left Hamburg very early in the morning so as not to be embarrassed by visits; I have, however, paid a compliment to Her Majesty. Heb ik die reputatie niet wel observeert? The said Queen did not kiss the Regentin of Cassel and received her under her canopy without having her received or accompanied by any of her people. She was for that evening dressed entirely as a woman; and I found her more pleasing than beautiful, for her waist had become fatter. I believe that I will see all the royals of the North, for the King and Queen of Denmark are presently in Glückstadt with all the Royal House and the Elector of Saxony, and Monsieur my husband wants to take me there too; and it has been agreed, so that there will be no dispute over rank, that the marshals of the King as well as of the princes will play together every day who will march in front that day. I think we will be leaving by next week...


Above: Kristina.


Above: Duchess Sophia of Hanover.


Above: Elector Palatine Karl Ludwig of Hanover.

Notes: resu = reçu.

dez = dais.

"heb ik die reputatie niet wel observeert?" = "have I not observed that reputation well?" (»har jag inte observerat den reputation väl?«)

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