Sunday, November 22, 2020

Kristina's letter to Prince Adolf Johan, year 1663

Source:

Mémoires concernant Christine, volume 2, page 79, Johan Arckenholtz, 1751


The letter:

Mon Cousin. J'ai reçu Vôtre obligeante lettre & puisque Vous prénez la peine de me témoigner tant d'amitié: je prens cette occasion de vous en remercier & de Vous en demander très-instamment la continuation. Le sang qui nous lie n'est pas si foible en moi, que je ne souhaite d'avoir les occasions de Vous obliger, & je m'assure sur votre parole qu'il contribuera en vous tout ce qui servira à mes intérêts. Je vous demande la continuation de votre amitié & vous proteste que je serai toute ma vie
Mon Cousin
Votre affectionnée Cousine
CHRISTINE ALEXANDRA.

Translation into reconstructed Early Modern Swedish (my own):

Min cousin,
Jagh hafwer bekommit Edhert obligeante breff, och efftersom I taghen Edher beswäret att tesmoignera migh så myckin wänskap, tagher jagh dhenne occasion att betacka Edher för dhen och très-instamment urgerar Edher att continuera dhen. Blodhet som binder oss ähr inthet så swagt i migh att jagh icke will hafwa occasionerne att obligera Edher, och jagh försäkrar migh på Edhert ordh att dhet skall contribuera till Edher allt som kommer att tiena mina interessen. Jagh bedier Edher att continuera Edher wänskap och protesterar Edher att jagh skall wara heela mitt lijff,
Min cousin,
Edher affectionerade cousine
CHRISTINA ALEXANDRA.

Contemporary Swedish translation (my own):

Min kusin,
Jag har fått Ert vänliga brev, och eftersom Ni tar Er besväret att visa mig så mycken vänskap, tar jag tillfället i akt att tacka Er för den och uppmanar Er att fortsätta den. Blodet som binder oss är inte så svagt i mig att jag inte vill ha möjligheter att förplikta Er, och jag försäkrar mig på Ert ord att det kommer att bidra till Er allt som kommer att tjäna mina intressen. Jag ber Er att fortsätta Er vänskap och försäkrar Er att jag skall vara hela mitt liv,
Min kusin,
Er tillgivna kusin
Kristina Alexandra.

English translation (my own):

My Cousin,
I have received your obliging letter, and since you take the trouble to show me so much friendship, I take this opportunity to thank you for it and to urge you to continue it. The blood which binds us is not so weak in me that I do not wish to have the opportunities to oblige you, and I ensure on your word that it will contribute in you all that will serve my interests. I ask you for the continuation of your friendship and assure you that I will be all my life,
My Cousin,
Your affectionate Cousin
Kristina Alexandra.


Above: Kristina.


Above: Adolf Johan.

Kristina's letter to Prince Adolf Johan, year 1663

Source:

Mémoires concernant Christine, volume 2, page 79, Johan Arckenholtz, 1751


The letter:

Mon Cousin. Je m'intéresse avec beaucoup d'affection au bonheur qu'à apporté à votre Maison la naissance du fils, dont Dieu Vous a voulu gratifier. C'est une occasion assez importante (ce me semble) qui donnera sujèt à tous vos amis de vous témoigner leur joïe. Pour moi je Vous prie de juger de la grandeur de la mienne par la tendresse que j'ai toûjours eu pour tout ce qui vous touche. Je tâcherai de vous en donner des preuves plus amples par celui qui de ma part s'acquittera des offices requis pour le bâteme. Cependant aïez pour moi & pour les assurances que je Vous donne la confiance que mérite la profession que je fais d'être
Mon Cousin.
Vôtres très-affectionée Cousine
CHRISTINE

Swedish translation (my own):

Min kusin,
Jag är mycket intresserad av den lycka som födelsen av en son har fört Ert hus, som Gud har önskat ge Er. Det är ett ganska viktigt tillfälle (tyckas jag) som ger anledning till alla Era vänner att vittna om deras glädje. För mig, var snäll och bedöm min storhet efter den ömhet jag alltid har haft för allt som berör Er. Jag skall försöka ge Er mer omfattande bevis på det av den som för min del kommer att utföra de tjänster som krävs för dopet. Emellertid ha för mig och för försäkringarna som jag ger Er det förtroende som förtjänar det att jag ger mig ut att vara,
Min kusin,
Er mycket tillgiven kusin
Kristina.

English translation (my own):

My Cousin,
I greatly take interest in the happiness which the birth of a son has brought to your house, which God has wished to bestow on you. It is a rather important occasion (it seems to me) which will give cause to all your friends to testify to you their joy. For me, please judge the greatness of mine by the tenderness I have always had for everything that concerns you. I will try to give you more ample proofs of it by the one who on my part will perform the services required for the baptism. In the meantime, have for me and for the assurances that I give you the confidence that merits the profession I make to be,
My Cousin,
Your most affectionate Cousin
Kristina.


Above: Kristina.


Above: Adolf Johan.

Kristina's letter to King Louis XIV of France, year 1662

Sources:

Riksarkivet, pages 95 to 96 in K 90, Ingångna och utgångna skrivelser; Drottning Kristina d. y. (Christina Alexandra); Svenska drottningars arkivaliesamlingar i riksarkivet; Kungliga arkiv


Mémoires concernant Christine, volume 2, pages 75 to 77, by Johan Arckenholtz, 1751




The letter (copy):

Monsieur mon frere Je viens de receuoir la lettre que V. M. m'a voulu escrire de St. Germain le 16 7mbr. et comme son commencement me surprendt, Je suis obligée de m'expliquer a V. M. mieux que ie n'ay fait dans mes precedentes. J'escriuis a V. M. le lendemain de l'accident des Corses une Lettre de ciuilité, offrant à V. M. toutes mes amities, et mes offices sans autre reserue, que celle de La prier de n'exiger de moy rien, qui fust contraire aux interests du St. Siege, ny au respect, dont touts les Princes Catoliques, et V. M. mesme Luy a professé tousiours. J'ay beaucoup de ioye de voir que V. M. est satisfait de ces ciuilites aussi bien que de celles, que Mr. de Bourlemont a faites de ma part à son Ambassadeur, puisque V. M. a la bonté de s'en confesser obligée. Mr. de Bourlemont, que ie connois pour homme d'honneur me sera tesmoin que Je ne luy ay iamais rien dit, qui fust contraire à ces sentiments, ny qui puisse avoir tesmoingé un oubly de mon deuoir enuers l'Eglise, ny enuers l'amitie, que Je professeray toute ma vie a V. M. et Je ne pense pas que V. M. puisse m'accuser auec iustice d'auoir tesmoingé des sentiments estranges par mes dernieres Lettres, ny contraires aux protestations que ie Vous auois fait dans ma premiere Lettre. Pour les conseils, que J'ay donné à V. M. i'ay cette consolation, qu'ils ont esté autorisés par le sentiment commun de touts les Princes Catoliques, qui aussi bien que moy, ont tasché d'adoucir V. M. en cette occasion, et J'ay cette satisfaction d'auoir tous les Ministres des Princes, qui sont à Rome pour tesmoins d'auoir fait mon deuoir enuers l'Eglise, sans manquer a l'amitie, que Je Vous professe. C'est pourquoy Je Vous prie de croire que mes dernières Lettres n'ont pas esté escrites par cette complaisance, que V. M. appelle bonté. Si V. M. me connoissoit bien, Je m'asseure qu'elle ne me feroit pas le tort de m'en soupsonner, et croiroit qu'en Vous disant les Verites, dont ie suis tesmoin, Je n'ay eu autre intention, que de les faire passer a Vous sans deguisement. Cependant si J'ay donné a V. M. des conseils de moderation, Je suis en quelque façon excusable, puisque non seullement ie les ay prattiques, mais que de plus ie les ay veu prattiquer a V. M. mesme en des occasions semblables, sans qu'on puisse Vous accuser pour cela de foiblesse, et ce mesme amour de la gloire que V. M. me fait l'honneur de m'attribuer m'a si fortement persuadée qu'on ne peut tirer une iuste vengeance contre l'Eglise, que ie ne pense pas me tromper dans mon opinion. Je n'entreprendray pas en cette occasion de iustifier aupres de V. M. le Nepotisme contre le quel Vous tesmoinges tant de colere. Je diray bien a V. M. que les Neueux de ce Pape ne sont pas indignes de la fortune qu'ils possedent, et que Je les excuse, s'ils ne laissent pas eschapper cette aueugle inconstante de leurs mains sans luy faire payer quelque rançon pour la liberté, qu'elle prendra d'aller un iour ailleurs. J'eusse souhaitté comme Vous, que Dieu eust donné assez de force au Pape pour se passer d'eux. Toute fois puisque le Pape les a voulu auoir, ie crois que c'est à Nous de suffrir cette humanité en luy, comme nous l'auons sufferte en plusieurs autres, et qu'il ne nous est pas permis de donner des remedes a ce mal pire que le mal mesme: Et Je crois qu'il est de votre gloire et mesme de votre interest de ne donner pas cette ioye aux Ennemis de la Foy Catolique de Vous voir tirer des vengeances preiudiciables a l'Eglise soubs ce pretexte. Je pourrois dire beaucoup de verites sur ce propos à V. M. mais ie les tairay craigneant qu'elles ne vous soient rendues suspectes, et ie me contenteray de Vous faire souuenir, que Vos Ancestres se sont rendus les Protecteurs de l'Eglise, que Vous deues imiter leur gloire, et si Vous estes plus puissant qu'eux, vous deues aussi estre plus genereux. Apres vous auoir fait craindre iusques dans Rome, faites que l'on Vous y adore, et ne prestes plus votre nom glorieux, ny vos forces a ses Ennemis secrets, qui se seruent de cette occasion pour luy donner son coup mortel. Donné moy donc la ioye de pouuoir cultiuer vostre amitie sans la crainte de blesser mon deuoir enuers l'Eglise, vous protestant que comme il n'y a rien qui me puisse faire manquer a ce deuoir, aussi n'y a [t] il rien, qui me puisse destacher de l'amitié, que Je Vous professe, car Je veux estre toute ma vie etc.

With modernised spelling:

Monsieur mon frère,
Je viens de recevoir la lettre que Votre Majesté m'a voulu écrire de St. Germain le 16 septembre; et comme son commencement me surprend, je suis obligée de m'expliquer à Votre Majesté mieux que je n'ai fait dans mes précédentes. J'écrivis à Votre Majesté le lendemain de l'accident des Corses une lettre de civilité, offrant à Votre Majesté toutes mes amitiés et mes offices, sans autre réserve que celle de la prier de n'exiger de moi rien qui fut contraire aux intérêts du St. Siège, ni au respect dont tous les princes catholiques, et Votre Majesté même lui a professé toujours. J'ai beaucoup de joie de voir que Votre Majesté est satisfait de ces civilités aussi bien que de celles que M. de Bourlemont a faites de ma part à son ambassadeur, puisque Votre Majesté a la bonté de s'en confesser obligée. M. de Bourlemont, que je connais pour homme d'honneur, me sera témoin que je ne lui ai jamais rien dit qui fut contraire à ces sentiments, ni qui puisse avoir témoigné un oubli de mon devoir envers l'Église, ni envers l'amitié que je professerai toute ma vie à Votre Majesté; et je ne pense pas que Votre Majesté puisse m'accuser avec justice d'avoir témoigné des sentiments étranges par mes dernières lettres, ni contraires aux protestations que je vous avais fait dans ma première lettre.

Pour les conseils que j'ai donné à Votre Majesté, j'ai cette consolation: qu'ils ont été autorisés par le sentiment commun de tous les princes catholiques, qui, aussi bien que moi, ont tâché d'adoucir Votre Majesté en cette occasion; et j'ai cette satisfaction d'avoir tous les ministres des princes, qui sont à Rome pour témoins d'avoir fait mon devoir envers l'Église, sans manquer à l'amitié que je vous professe. C'est pourquoi je vous prie de croire que mes dernières lettres n'ont pas été écrites par cette complaisance que Votre Majesté appelle bonté.

Si Votre Majesté me connaissait bien, je m'assure qu'elle ne me ferait pas le tort de m'en soupçonner, et croirait qu'en vous disant les vérités dont je suis témoin, je n'ai eu autre intention que de les faire passer à vous sans déguisement.

Cependant, si j'ai donné à Votre Majesté des conseils de modération, je suis en quelque façon excusable, puisque non seulement je les ai pratiqués, mais, que de plus, je les ai vu pratiquer à Votre Majesté même en des occasions semblables, sans qu'on puisse vous accuser pour cela de faiblesse; et ce même amour de la gloire que Votre Majesté me fait l'honneur de m'attribuer m'a si fortement persuadée qu'on ne peut tirer une juste vengeance contre l'Église, que je ne pense pas me tromper dans mon opinion. Je n'entreprendrai pas en cette occasion de justifier auprès de Votre Majesté le népotisme contre lequel vous témoignez tant de colère. Je dirai bien à Votre Majesté que les neveux de ce pape ne sont pas indignes de la fortune qu'ils possédent, et que je les excuse, s'ils ne laissent pas échapper cette aveugle inconstante de leurs mains sans lui faire payer quelque rançon pour la liberté, qu'elle prendra d'aller un jour ailleurs. J'eusse souhaité, comme vous, que Dieu eût donné assez de force au pape pour se passer d'eux. Toutefois, puisque le pape les a voulu avoir, je crois que c'est à nous de souffrir cette humanité en lui, comme nous l'avons soufferte en plusieurs autres, et qu'il ne nous est pas permis de donner des remèdes à ce mal pire que le mal même. Et je crois qu'il est de votre gloire et même de votre intérêt de ne donner pas cette joie aux ennemis de la foi catholique de vous voir tirer des vengeances préjudiciables à l'Église sous ce prétexte.

Je pourrais dire beaucoup de vérités sur ce propos à Votre Majesté, mais je les tairai, craignant qu'elles ne vous soient rendues suspectes; et je me contenterai de vous faire souvenir que vos ancêtres se sont rendus les protecteurs de l'Église, que vous devez imiter leur gloire; et si vous êtes plus puissant qu'eux, vous devez aussi être plus généreux. Après vous avoir fait craindre jusques dans Rome, faites que l'on vous y adore, et ne prêtez plus votre nom glorieux, ni vos forces à ses ennemis secrets, qui se servent de cette occasion pour lui donner son coup mortel. Donnez-moi donc la joie de pouvoir cultiver votre amitié sans la crainte de blesser mon devoir envers l'Église, vous protestant que comme il n'y a rien qui me puisse faire manquer a ce devoir, aussi n'y a-t-il rien qui me puisse détacher de l'amitié que je vous professe, car je veux être toute ma vie, etc.

Arckenholtz's transcript of the letter:

Monsieur mon Frère. Je viens de recevoir la lettre, que Votre Majesté m'a voulu écrire de St Germain le 16. 7bre, & comme son commencement me surprend, je suis obligée de m'expliquer à V. M. mieux que je n'ai fait dans mes précédentes. J'écrivis à V. M. le lendemain de l'accident des Corses une lettre de civilité, offrant à V. M. toutes mes amitiés, & mes offices sans autre reserve, que celle de la prier de n'éxiger rien de moi, qui fût contraire aux intérêts du St. Siége, ni au respect, dont tous les Princes Catholiques, & V. M. même ont toûjours fait profession à son égard. J'ai beaucoup de joïe de voir que V. M. est satisfaite de ces civilités aussi bien que de celles que Mr. de Bourlemont a faites de ma part à son Ambassadeur, puisque V. M. a la bonté de s'en reconnoître obligée. Mr. de Bourlemont, que je connois pour homme d'honneur, me sera témoin, que je ne lui ai jamais rien dit qui fut contraire à ces sentimens, ni qui puisse avoir témoigné un oubli de mon devoir envers l'Eglise, ni envers l'amitié, que je professerai toute ma vie à l'égard de V. M., & je ne pense pas que V. M. puisse m'accuser avec justice d'avoir témoigné des sentimens différens par mes dernières lettres, ni contraires aux protestations que je vous avois faites dans ma première lettre. Pour les conseils que j'ai donné à V. M. j'ai cette consolation qu'ils ont été autorisés par le sentiment commun de tous les Princes Catholiques, qui, aussi bien que moi, ont tâché d'adoucir V. M. en cette occasion, & j'ai cette satisfaction d'avoir tous les Ministres des Princes, qui sont à Rome pour témoins, que j'ai fait mon devoir envers l'Eglise, sans manquer à l'amitié dont je fais profession envers Vous. C'est pourquoi je Vous prie de croire que mes dernières lettres n'ont pas été écrites par cette complaisance que V. M. appelle bonté. Si V. M. me connoissoit bien, je m'assure, qu'elle ne me feroit pas le tort de m'en soupçonner, & croiroit qu'en Vous disant les vérités, dont je suis témoin, je n'ai eu autre intention, que de les faire passer à Vous sans déguisement. Cependant, si j'ai donné à V. M. des conseils de modération, je suis en quelque façon excusable, puisque non seulement je les ai pratiqués, mais que de plus je les ai vû pratiquer à V. M. même en des occasions semblables, sans qu'on puisse Vous accuser pour cela de foiblesse, & ce même amour de la gloire, que V. M. me fait l'honneur de m'attribuer, m'a si fortement persuadée, qu'on ne peut tirer une juste vengeance contre l'Eglise, que je ne pense pas me tromper dans mon opinion. Je n'entreprendrai pas en cette occasion de justifier auprès de V. M. le Népotisme, contre lequel Vous témoignez tant de colère. Je dirai bien à V. M. que les Neveux de ce Pape ne sont pas indignes de la fortune qu'ils possédent, & que je les excuse, s'ils ne laissent pas échapper cette aveugle inconstante de leurs mains, sans lui faire païer quelque rançon pour la liberté qu'elle prendra d'aller un jour ailleurs. J'eusse souhaité comme Vous, que Dieu eut donné assez de force au Pape pour se passer d'eux. Toute fois puisque le Pape les a voulu avoir; je crois que c'est à nous de souffrir cette humanité en lui, comme nous l'avons soufferte en plusieurs autres, & qu'il ne nous est pas permis de donner des remédes à ce mal pire que le mal même; & je crois qu'il est de votre gloire & même de votre intérêt de ne donner pas cette joïe aux ennemis de la Foi Catholique de Vous voir tirer des vengeances préjudiciables à l'Eglise sous ce prétexte. Je pourrois dire beaucoup de vérités sur ce propos à V. M. mais je les tairai, craignant qu'elles ne vous soïent rendues suspectes, & je me contenterai de vous faire souvenir, que vos Ancêtres se sont rendus les Protecteurs de l'Eglise, que Vous devez imiter leur gloire, & que si vous êtes plus puissant qu'eux, Vous devez aussi être plus généreux. Après vous être fait craindre jusques dans Rome, faites que l'on vous y adore, & ne prêtez plus votre nom glorieux ni vos forces à ses ennemis secrèts, qui se servent de cette occasion, pour lui donner son coup mortel. Donnez-moi donc la joïe de pouvoir cultiver votre amitié sans la crainte de blesser mon devoir envers l'Eglise, Vous protestant que comme il n'y a rien qui me puisse faire manquer à ce devoir aussi n'y a t-il rien, qui me puisse détacher de l'amitié que je Vous vouë, car je veux être toute ma vie &c.

English translation (my own):

Monsieur my Brother,
I have just received the letter which Your Majesty wrote to me from St. Germain on September 16th, and as its beginning surprises me, I am obliged to explain myself to Your Majesty better than I did in my previous letters. I wrote a letter of civility to Your Majesty the day after the accident in Corsica, offering Your Majesty all my regards and my services without any other reservation than that of asking you not to demand anything from me, which would be contrary to the interests of the Holy See, nor to the respect of which all the Catholic princes, and Your Majesty yourself, have always made profession in its regard. I am very happy to see that Your Majesty is satisfied with these civilities as well as with those which Monsieur de Bourlemont has given on my behalf to his ambassador, since Your Majesty is kind enough to acknowledge yourself obliged. Mr. de Bourlemont, whom I know as a man of honour, will be my witness that I never said anything to him which was contrary to these sentiments, nor which could have witnessed an oversight of my duty towards the Church, nor towards friendship, which I will profess all my life towards Your Majesty, and I do not think that Your Majesty can accuse me with justice of having shown different feelings by my last letters, nor contrary to the assurances which I gave you in my first letter. For the advice which I have given to Your Majesty I have this consolation: that they have been authorised by the common feeling of all the Catholic princes, who, as well as I, have tried to soften Your Majesty on this occasion, and I have the satisfaction of having all the ministers of the princes, who are in Rome as witnesses, that I have done my duty towards the Church, without failing in the friendship which I profess towards you. That is why I beg you to believe that my last letters were not written out of that kindness which Your Majesty calls kindness. If Your Majesty knew me well, I assure myself that you would not do me the wrong of suspecting it, and that you would believe that in telling you the truths of which I am a witness, I had no other intention than to pass them on to you without disguise. However, if I have given Your Majesty advice of moderation, I am in some way excusable, since not only have I practiced them, but moreover I have seen them practiced to Your Majesty even on similar occasions, without quitting. You may thereby be accused of weakness, and this same love of glory, which Your Majesty does me the honour of attributing to me, has so strongly persuaded me that one cannot take just vengeance against the Church, and I do not think I am wrong in my opinion. I will not undertake on this occasion to justify to Your Majesty the nepotism against which you show so much anger. I will tell Your Majesty that the nephews of this Pope are not unworthy of the fortune they possess, and that I excuse them if they do not let this inconstant blind man escape from their hands, without making him pay some ransom for the freedom he will take to one day go elsewhere. Like you, I would have wished that God had given enough strength to the Pope to do without them. However, since the Pope wished to have them, I believe that it is up to us to suffer this humanity in him, as we have suffered in several others, and that we are not allowed to give remedies to this evil which is worse than the evil itself. And I believe that it is in your glory and even in your interest not to give this joy to the enemies of the Catholic faith to see you taking vengeance prejudicial to the Church under this pretext. I could tell Your Majesty many truths on this subject but I will keep them quiet, fearing that they may be made suspect to you, and I will content myself with reminding you that your ancestors made themselves the Protectors of the Church, that you must imitate their glory, and, if you are more powerful than them, you must also be more generous. After having made yourself feared even in Rome, make people adore you there, and do not lend your glorious name nor your strength to your secret enemies, who use this opportunity to give you your death blow. So give me the joy of being able to cultivate your friendship without the fear of hurting my duty to the Church, assuring you that, as there is nothing that can make me fail in this duty, so there is nothing which can detach me from the friendship that I have for you, because I wish to be for my whole life, etc.

Swedish translation of the original (my own):

Monsieur min bror,
Jag har rättnu fått det brev som Ers Majestät skrev till mig från St. Germain den 16 september; och då dess början förvånar mig, är jag skyldig att förklara mig för Ers Majestät bättre än jag gjort i mina tidigare brev. Jag skrev till Ers Majestät ett hövligt brev dagen efter korsikanernas olycka, där jag erbjöd Ers Majestät all min vänskap och mina tjänster, utan någon annan reservation än att be Er att inte kräva något av mig som strider mot intressena av den Heliga Stolen, inte heller till den respekt som alla katolska furstar, och till och med Ers Majestät, alltid har bekännt sig till. Jag är mycket glad att se att Ers Majestät är nöjd med dessa hederligheter såväl som med dem som monsieur de Bourlemont har givit sin ambassadör för mina räkningar, eftersom Ers Majestät ju har den vänlighet att erkänna att Ni är skyldig att göra det. Monsieur de Bourlemont, som jag känner som en hedersman, kommer att vittna från mig om att jag aldrig har sagt något till honom som stred mot dessa känslor eller som kunde ha vittnat om att jag glömde min plikt gentemot kyrkan eller mot kyrkan. den vänskap som jag hela mitt liv kommer att bekänna till Ers Majestät; och jag tror inte att Ers Majestät med rätta kan anklaga mig för att ha visat konstiga känslor genom mina sista brev, inte heller känslor som strider mot de protester jag framförde till Er i mitt första brev.

För de råd som jag givit Ers Majestät, har jag denna tröst: att det har bemyndigats av alla katolska furstars gemensamma känsla, som såväl som jag själv har strävat att lindra Ers Majestät i detta tillfälle; och jag har denna tillfredsställelse att ha alla furstarnas ministrar, som är i Rom, som vittnen om att jag har gjort min plikt mot Kyrkan, utan att misslyckas med den vänskap som jag bekänner till Er. Det är därför jag ber Er att tro att mina sista brev inte är skrivna av den belåtenhet som Ers Majestät kallar vänlighet.

Om Ers Majestät kände mig väl, försäkrar jag mig att Ni inte skulle göra mig fel att misstänka mig för det, och Ni skulle tro att jag, när jag berättade för Er de sanningar som jag är vittne till, inte hade någon annan avsikt än att övergå till dig utan förklädnad.

Har jag emellertid givit Ers Majestät måttfullhetsråd, så är jag på något sätt ursäktlig, då jag icke blott har praktiserat dem, utan för övrigt har sett dem praktiseras av Ers Majestät även vid liknande tillfällen, utan att kunna anklaga Er av svaghet för det; och denna samma ärakärlek, som Ers Majestät gör mig den äran att tillskriva mig, har så starkt övertygat mig om att man inte bara kan hämnas mot Kyrkan, att jag inte tror att jag har fel i min mening. Jag åtar mig inte vid detta tillfälle att för Ers Majestät rättfärdiga den svågerpolitik som Ni visar så mycket ilska mot. Jag kommer att säga till Ers Majestät att denne påvens nevöer inte är ovärdiga den förmögenhet de besitter, och att jag ursäktar dem om de inte låter denne obeständige blinde fly ur deras händer utan att tvinga honom att betala lösen för den frihet det kommer att göra. ta för att gå någon annanstans en dag. Jag skulle ha önskat, precis som Ni, att Gud hade gett påven tillräckligt med styrka att klara sig utan dem. Men eftersom påven ville ha dem, tror jag att det är upp till oss att lida denna mänsklighet i honom, som vi har lidit det i flera andra, och att vi inte har tillåtelse att ge botemedel mot denna ondska som är värre än ondskan själv. Och jag tror att det är till Er ära och till och med Ert intresse att inte ge denna glädje till den katolska trons fiender att se Er hämnas till skada för Kyrkan under denna förevändning.

Jag skulle kunna berätta för Ers Majestät många sanningar om detta ämne, men jag vill dölja dem, fruktande att de kommer att bli misstänksamma för Er; och jag skall nöja mig med att påminna Er om att Era förfäder har gjort sig själva till Kyrkans beskyddare, att Ni måste efterlikna deras härlighet; och om Ni är mäktigare än dem måste Ni också vara mer generös. Efter att ha gjort Er fruktad även i Rom, låt Er dyrkas där, och låna inte längre Ert ärorika namn eller Era styrkor till dess hemliga fiender, som använder denna möjlighet att ge den dess dödliga slag. Ge mig då glädjen att kunna odla Er vänskap utan rädsla för att skada min plikt gentemot Kyrkan, protestera för Er att eftersom det inte finns något som kan få mig att misslyckas med denna plikt, så finns det inget som kan frigöra mig från den vänskap som jag bekänner till Er, ty jag vill vara hela mitt liv, osv.

English translation of the original (my own):

Monsieur my brother,
I have just received the letter that Your Majesty wrote to me from St. Germain on September 16; and as its beginning surprises me, I am obliged to explain myself to Your Majesty better than I have done in my previous letters. I wrote to Your Majesty a letter of civility the day after the accident of the Corsicans, offering to Your Majesty all my friendships and my services, without any other reservation than that of asking you not to demand anything from me which was contrary to the interests of the Holy See, nor to the respect of which all Catholic princes, and even Your Majesty, have always professed to it. I am very happy to see that Your Majesty is satisfied with these civilities as well as with those that Monsieur de Bourlemont has given his ambassador on my behalf, as Your Majesty has the kindness to confess that you are obliged to do so. Monsieur de Bourlemont, whom I know as a man of honour, will bear witness from me that I have never said anything to him which was contrary to these feelings, nor which could have testified to a forgetting of my duty towards the Church, nor towards the friendship which I will profess all my life to Your Majesty; and I do not think Your Majesty can justly accuse me of having shown strange feelings by my last letters, nor feelings contrary to the protestations I made to you in my first letter.

For the advice I have given Your Majesty, I have this consolation: that it has been authorised by the common sentiment of all Catholic princes, who, as well as myself, have endeavoured to alleviate Your Majesty in this opportunity; and I have this satisfaction of having all the ministers of the princes, who are in Rome, as witnesses of having done my duty towards the Church, without failing in the friendship which I profess to you. That is why I beg you to believe that my last letters were not written out of that complaisance which Your Majesty calls kindness.

If Your Majesty knew me well, I am sure that you would not do me the wrong to suspect me of it, and you would believe that in telling you the truths of which I am a witness, I had no other intention than to pass to you without disguise.

However, if I have given Your Majesty counsels of moderation, I am in some way excusable, since not only have I practiced them, but, moreover, I have seen them practiced by Your Majesty even on similar occasions, without being able to accuse you of weakness for it; and this same love of glory which Your Majesty does me the honour to attribute to me has so strongly persuaded me that one cannot take just revenge against the Church that I do not think I am mistaken in my opinion. I will not undertake on this occasion to justify to Your Majesty the nepotism against which you show so much anger. I will say to Your Majesty that the nephews of this Pope are not unworthy of the fortune they possess, and that I excuse them if they do not let this inconstant blind man escape from their hands without making him pay some ransom for the freedom it will take to go somewhere else one day. I would have wished, like you, that God had given the Pope enough strength to do without them. However, since the Pope wanted to have them, I believe that it is up to us to suffer this humanity in him, as we have suffered it in several others, and that we are not permitted to give remedies for this evil worse than evil itself. And I believe that it is to your glory and even to your interest not to give this joy to the enemies of the Catholic faith to see you taking revenge prejudicial to the Church under this pretext.

I could tell Your Majesty many truths on this subject, but I will conceal them, fearing that they will be made suspicious to you; and I will content myself with reminding you that your ancestors have made themselves the protectors of the Church, that you must imitate their glory; and if you are more powerful than them, you must also be more generous. After having made yourself feared even in Rome, make yourself be adored there, and no longer lend your glorious name nor your forces to its secret enemies, who use this opportunity to give it its mortal blow. Give me then the joy of being able to cultivate your friendship without the fear of hurting my duty towards the Church, protesting to you that as there is nothing that can make me fail in this duty, so there is there is nothing that can detach me from the friendship that I profess to you, for I want to be all my life, etc.


Above: Kristina.


Above: King Louis XIV of France.

Note: In accordance with the nobility's ideals in the early modern era, kings and queens considered themselves siblings.

Saturday, November 21, 2020

Kristina's letter to Johan Oxenstierna and Johan Adler Salvius, dated September 6/16, 1648

Source:

https://apw.digitale-sammlungen.de/search/display.html?start=190&q=Christina&lang=en&rows=10&mode=comfort&id=bsb00056725_00235_dok0361

The letter:

Oss är berättat, som skulle Frankrike taget de andelige påfviske eller catholiske, som boo uti landet Wurtenbergh och äre hertigens jurisdiction, höghet och eljest landsfurstlige rätt undergifne, uti protection. Af hvad egentelige orsaker nu Frankrike sig denne protectionen anmäler, allena och blott för sin krigsståts försäkring i Tyskland, eller eljest för andre skähl och motiven, thet är oss icke bekändt och vitterliget. Men efter denne är en sak, som lender thet furstlige Wurtembergiska huset till stort praeiudicium och i lengden till ruin, vij fördenskuld gerna skulle sij, thet Frankrike thertill måtte perduceras och förmåås, att det sig samma antagne protection öfver de catholiske i Wurtembergerland begafvo, ju såvida dess försäkring derigenom icke blifver försvagadt. Andre skähl beröre föga alliancen, och som oss tycker ringa stabiliera det Fransösiske interesset i Tysklandt, ty hafve vij för skähligt ansett, Eder thenna saken att recommendera, med nådig befallning, att I med gått manier, discretion och försiktighet härom tala med de Frantzösiske plenipotentierade och hos dem anhålle, att de derefter uti tractaten icke insistere på den foten och de catholiskes hörsvar och skydd uti Wurtenbergerlandh, utan heller igenom sine recommendationer och inrådande förmå regeringen i Frankrike till dettsamma. Vij tvifle intet, att I ju hafve alle evangeliske ständerna i Tysklandh Eder tillhanda, att dette förnemblighe fustlige huset må blifva vid macht hollet och conserveradt, men icke försvagat och consequenter gå till grundh. Eftersom det och genom then intention, vij och de evangeliske ständerne hafve fört och före uti fridstractaterne, väl skall kunna erhållas och skyddas vid sin herbrachte gamble frihet, när Frankrijke icke lägger sig theremot eller styfver de catholiske i hertigernes land till hinder i den goda intentionens befordring. Detta vele I Eder medh flit låta vara recommenderat, eftersom vij och therom thetsamme hafve skrifvit till vår ordinaire ambassadeur i Paris och honom befallat, att han vid thet Frantzösiske hofvet med god lämpa söka, thessa consilia att divertera.


Above: Kristina.


Above: Johan Oxenstierna.


Above: Johan Adler Salvius.

Kristina's letter to Karl Gustav, dated August 5/15, 1648

Source:


The letter:

Wir mögen Ewer Liebden freundlich nicht verhallten, wasgestallt unß herrn hertzog Augusti zue Sachsen Liebden durch dero abgeordneten rath, Franciscum Zobell, den schlechten und desolaten zustandt, auch große beschwerde, darin deroselben landt undt leuthe durch dieße continuirliche kriegsunruhe gesetzet worden undt annoch stehen thue, beweglich remonstriren laßen, mit dienstfreundlichem ersuchen, wir geruheten dieselbe einiger verschonung undt moderation derer kriegscontributionen geniesen zu laßen undt zue solchem ende die Seiner Liebden fur diesem über dero furstenthumb undt lande ertheilte salvaguardien in gnaden zue renoviren undt zu ernewern, maßen Ewer Liebden auß beygefügtem des abgeordneten Zobells diesfalß eingerichteten schrifftlichen memorial mit mehrem ersehen werden. Nun können wir zwar sowohl in betrachtung erstgedachter Seiner Liebden landen situation, alß dieser continuirlichen kriegsunruhe leichtlich ermeßen, daß es mit denenselben geklagtermaßen einen gar schlechten undt erbärmlichen zustandt haben müße, möchten auch ein respect deßen denenselben zwar einestheils einige respiration oder ergetzlichkeit gerne gönnen, weil wir aber auch anderstheils auff unßern kriegsstat undt auffrechterhalltung deßelben billig ein sorgfälltiges auge schlagen müßen, undt alhie in loco nicht wohl wissen undt dijudiciren können, waß derselbe in dießem passu zulaßen wolle oder nicht, so haben wir das beste expedient zu sein befunden, dießes Seiner Liebden desiderium an Ewer Liebden alß dero wir das generaldirectorium unßers gantzen kriegsstats in Teutschlandt anvertrawet, zu remittiren undt zum besten zu recommendiren, Dieselbe freundlich ersuchendt undt der guten zuversicht gelebendt, Sie werden undt wollen alle hiebey in consideration kommende circumstantien bey sich vernunfftig erwegen undt, soviele ohne unßers kriegsstats praejuditz immer geschehen kan, ein solches mittell undt moderation hierinnen treffen, daß nebst unßers kriegstats selbiger orthen auffrechterhaltung auch Seiner Liebden für euserster ruin conserviret undt soviel immer thunlich durch eine leidliche undt practicable contribution bey möglicher consistentz erhallten werden undt also dießer unßer recommendation guten genoß emfinden mögen, welches wir also Ewer Liebden freundlich nicht verhallten wollen.


Above: Kristina.


Above: Karl Gustav.

Kristina's letter to Carl Gustaf Wrangel, dated June 24/July 4, 1648

Source:

https://apw.digitale-sammlungen.de/search/display.html?start=180&q=Christina&lang=en&rows=10&mode=comfort&id=bsb00056725_00114_dok0298

The letter:

Vij hafve af Edert bref sub datis den 8. och 18. passato, herr feldtmarskalk, sedt och förstådt, hvadh för een härligh progress Gudh den högste hafver Eder förlänt emoot dee keijserlige och Beijerske, och huruledes desse ähre flychtige och I medh armeen skole sättia dem effter ini Beijern. Vij tacke Gudh för thenne nåderijke välsignelsen och bedje Hans Godheet om vijdare lycka och progress emoot fienden, gratulere och Eder heröfver nådeligen, intet tviflandes, att I göra Eder högsta flijt, till hålla fienden uppe i trenglan och i sine egne lender, derigenom han besynnerligen kan vara att bringa till een godh och önskeligh fridh.

Nu hade vij förmodet, att I varande och stående i een så kosteligh och remarquabel action och progress emoot fienden, att I icke skulle hafva haft orsaak, att besvära dhe Frantzösiske subsidiernes nu instående sommartermijn medh någre vexlar. Men såsom vij förnimme af her Salvi här sidst inkomne bref, skole I hafva draget på honom ottatijo tusend Rijckzdalers vexlar, och herr Salvius ingen disposition hafver öfver thesse subsidier, medh vår expresse befallningh, att hålla heele then posten orördh till Hans Kärligheetz pfaltzgrefvens ahnkompst, effter det icke vill skicka sigh, att Hans Kärligheet till armeen kommer uthan een anseenligh penningepost och med tomma händer.

Altså moste vij emoot Eder bekänna, thet vij hafve om thenne saken intet lijtet varit bekymbrade, och aldenstundh det icke vill skicka sigh, uthan skada i vår tjensts och Eder credits märkelige försvagande, att låta gåå vexlarne medh protest tillbakar, ty hafve vij skrefvet her Salvio till och medh flijt aff honom begärt, att han vill göra sitt högste och möijeligste till den saken, acceptera växlarne och betala dee 80 000 Riksdaler, opbringandes medell thertill, uthan till att röra subsidierne eller och accorderandes medh them, som vexlarne hafva, att the på nogon tijdh låte sigh medh interessen benöija. Och vele förmodhe, att han häri oss icke undfaller, såframpt honom någonsin möijeliget är, att han thet åstadkomma kan. Men på det häreffter sådane besvär icke må infalle eller Eder credit nogot periclitere, veele vij Eder i nåder hafva påmint och varnat, att I inge flere vexlar drage på her Salvium och the Frantzösiske subsidierne.


Above: Kristina.


Above: Carl Gustaf Wrangel.

Kristina's letter to Johan Oxenstierna and Johan Adler Salvius, dated June 24/July 4, 1648

Source:

https://apw.digitale-sammlungen.de/search/display.html?start=180&q=Christina&lang=en&rows=10&mode=comfort&id=bsb00056725_00112_dok0296

The letter:

Vij hafve i förgår på ordinarie posten öfver Hamburgh fådt Edert bref, daterat Osnabrügg den 5. huius, och deraf sedt, att Romerske Rijckzens ständer hafver endtligen bevilljat fem millioner Rijckzdaler till contentement för vår soldatesca, men hafve therhoos then offerten och bevillningen velat conditionera medh någre förbehåldh, särdeles att herifrån i detta åhret ingen succurs motte öfversendas till Tysklandh.

Såsom vij nu vele förmodha, att vår soldatesca skall sigh thenne bevillnigen beqväma och icke strängia och stå på nogon högre summa, then ständerne voro heelt odrägeligh, altså lefve vij uthi den godhe förhoppningen, att the grijpa sigh något ahn och praestere, hvadh uthlofvat är, fast thet skall falla dem nogot besvärliget, och att remittere något synnerligit theraf, kunne vij icke väl giöra i een saak, som soldatescan fast allena och så merkeligen ahngåår. Derföre vill vara af nödhen, att man om modo, huru lefvereringen är till giöra, väl och försichtigt afhandlar medh stenderne och kunne väl härvijdh finnes någre giörlige förslagh af förstreckningar emoot nöijachtige försäkringar. Dertill medh och tvifle vij intet, att I ju giöre Eder möijeligste flijt, thet vår armee nu, imedlertijdh betallningen skeer, blifva logerat och liggiandhe, thet längste hon kan, opp i fiendens landh och hälst öfver Donauströmen, på det, att dhe sju creitzerne, som satisfactionen praestera skole, må så myckit bättre kunna den åstadh komme.

Men hvadh i synnerheet ahnlanger den conditionen om vår succurses uthskickande i detta åhret, dertill vele vij icke vara förbundne, holla eij heller rådeliget, att låta den, som ähn är här inne i Rijket, att blifva tillbakar, mindre revocere then theruthe allareedo ähr ankommen; effterdij vij skatte frijdens execution och försäkringh vara af then vichtigheet, att den icke lärer föllja eller låter sigh giöra uthan een stark efftertryck.

Elljest, att grefven af Vitgenstein söker till bekomma och njuta recompence för gjorde tjenster i kriget tillijcka medh vår soldatesca, så emedan han och hafver vidh thesse frijdztractater gjordt gode officia och vij honom dessföruthan een recompence gärna unne, ty synes oss ingen obilligh saak vara, att honom uthi thette hans desiderio motte blifva defererat.


Above: Kristina.


Above: Johan Oxenstierna.


Above: Johan Adler Salvius.

Kristina's letter to King Louis XIV of France, dated October 31/November 10 (New Style), 1662

Source:

Mémoires concernant Christine, volume 2, page 73, Johan Arckenholtz, 1751


The letter:

Monsieur mon Frère. J'envoïe à V. M. le Sr. d'Alibert Sécrétaire de mes commandemens pour Vous informer de tout ce qui s'est passé ici dans les conjonctures présentes, pour faire connoitre à V. M. par les vérités qu'il vous dira, qu'en toute ma conduite j'ai donné à V. M. des véritables preuves de l'amitié que je professe envers vous, & j'espére que Vous serez si pleinement satisfait de moi, que Vous me ferez l'honneur de m'aimer comme auparavant, malgré tous les mauvais offices, qu'on m'a voulu rendre auprès de Vous. Je renouvelle à V. M. en cette occasion toutes les offres d'amitié & de service, que je Vous ai jamais faites, & n'y mets pas d'autre reserve, que celle, que mon devoir envers l'Eglise me préscrit. V. M. est trop forte pour avoir besoin de se servir d'une si foible assistance contre elle, que la mienne, & Vous êtes trop équitable pour éxiger de moi un manquement qui me rendroit indigne de votre amitié. J'ai ordonné audit Sr. d'Alibert de vous expliquer mes sentimens là-dessus, & vous prie de lui donner entière créance, & d'être persuadé que je suis &c. Rome le X. Novembre 1662.

Swedish translation (my own):

Monsieur min Bror,
Jag skickar till Ers Majestät monsieur d'Alibert, sekreterare för mina befallningar, för att informera Er om allt som har skett här i nuvarande konjunkturerna, för att göra Ers Majestät vetterligt genom de sanningar som han kommer att säga Er, att i hela mitt uppförande har jag gett Ers Majestät sanna bevis på den vänskap jag bekänner till Er, och jag hoppas att Ni vill bli så helt nöjda med mig, att Ni vill göra mig äran att älska mig som tidigare, trots alla dåliga tjänsterna som de ville ge Er. Jag förnyar till Ers Majestät vid detta tillfälle alla erbjudanden om vänskap och tjänst, som jag någonsin har gjort till Er, och förbehåller mig inte någon annan reserv än den som min plikt gentemot Kyrkan föreskriver mig. Ers Majestät är för stark för att behöva använda en sådan svag hjälp mot den som min, och Ni är för rättfärdig för att kräva av mig ett brott som skulle göra mig ovärdig för Er vänskap. Jag beordrat ovannämnde monsieur d'Alibert att förklara för Er mina känslor om detta och jag ber Er att ge honom full förtroende och att vara övertygad om att jag är, osv. Rom, den 10 november 1662.

English translation (my own):

Monsieur my Brother,
I send to Your Majesty Monsieur d'Alibert, secretary of my commands, to inform you of all that has happened here in the present circumstances, to make known to Your Majesty by the truths that he will tell you that in all my conduct I have given to Your Majesty true proofs of the friendship which I profess towards you; and I hope that you will be so fully satisfied with me, that you will do me the honour of loving me as before, in spite of all the bad services that they wished to render you. I renew to Your Majesty on this occasion all the offers of friendship and service which I have ever made to you, and I do not set aside any other reserve than that which my duty to the Church prescribes to me. Your Majesty is too strong to need to use such a feeble assistance against it as mine, and you are too equitable to exact from me a breach which would render me unworthy of your friendship. I have ordered the said Monsieur d'Alibert to explain to you my sentiments on this, and I beg you to give him full credence and to be convinced that I am, etc. Rome, November 10, 1662.


Above: Kristina.


Above: King Louis XIV of France.

Note: In accordance with the nobility's ideals in the early modern era, kings and queens considered themselves siblings.

Kristina's letter to Governor General Seved Bååth, dated July 8, 1662

Source:

Mémoires concernant Christine, volume 2, page 70, Johan Arckenholtz, 1751


The letter:

Je ne puis comprendre Monsieur le Gouverneur Général Sevedt Bååt pourquoi vous tardez tant à remettre de l'argent à Texeira, & que contre l'ordre que je vous avois donné de lui faire tenir tout droit de mes provinces, l'argent que s'y pourroit trouver, vous en avez fait transporter une partie de Gothland à Stockholm. Vous savez pourtant que ce n'est pas le moïen d'avancer mes affaires & que cette façon d'agir me sera plûtôt préjudiciable que d'utilité, puisque le Contract requiert de promtes & éxactes remises de bonnes sommes d'argent. Ne manquez donc pas d'y être plus ponctuel, & exécutez dorénavant mieux mes ordres, afin que Texeira puisse de son côté accomplir ce à quoi il s'est obligé dans le nouveau Contract. Il se plaint de ceux qui gouvernent mes provinces, qu'il n'en peut tirer ni lettres, ni argent, & partant je leur en ai écrit, & commandé, que pour l'avenir ils soient plus assidus, & veux que Vous établissiez un tel ordre par toutes mes provinces qu'ils s'acquittent mieux de leur devoir, & qu'ils entretiennent avec lui une éxacte correspondance, sur ce qui touche mes affaires: priant Dieu qu'il Vous conserve. à Rome ce 8 Juillet 1662.
CHRISTINE ALEXANDRA.
G. Davisson.

Swedish translation (my own):

Jag kan inte förstå, generalguvernör Seved Bååth, varför Ni tar så lång tid att överlämna pengarna till Texeira, och att mot den befallning jag gav Er att låta honom hålla alla mina provinsers rättigheter, de pengar som kunde vara där hade Ni en del av den transporterad från Gotland till Stockholm. Ni vet dock att detta ju icke är sättet att främja mina affärer och att detta sätt att agera kommer att vara skadligt för mig snarare än användbart, eftersom kontraktet kräver snabba och exakta överföringar av goda summor pengar. Var noga med att vara mer punktlig däri och hädanefter utför mina befallningar bättre, så att Texeira för sin del kan åstadkomma vad han är skyldig i det nya kontraktet. Han klagar över de som styr mina provinser, att han varken kan få brev eller pengar, och därför skrev jag till dem och befallde att de för framtiden skulle vara flitigare och vill att Ni skall etablera en sådan order av alla mina provinser att de fullgör sin plikt bättre och att de håller exakt korrespondens med honom om vad som berör mina angelägenheter, och jag ber Gud att han bevare Er. Rom, den 8 juli 1662.
Kristina Alexandra.
V. Davisson.

English translation (my own):

I cannot understand, Governor General Seved Bååth, why you are taking so long to hand over the money to Texeira, and that against the order I had given you to make him hold all rights of my provinces, the money that could be there, you had part of it transported from Gotland to Stockholm. You know, however, that this is not the way to advance my affairs and that this way of acting will be detrimental to me rather than useful, since the contract requires prompt and exact remittances of good sums of money. So be sure to be more punctual therein, and henceforth execute my orders better, so that Texeira can for his part accomplish what he is obliged to in the new contract. He complains about those who govern my provinces, that he can get neither letters nor money, and therefore I wrote to them and commanded that in future they be more assiduous, and I wish you to establish such an order by all my provinces that they discharge their duty better, and that they maintain an exact correspondence with him, on what touches my affairs, praying to God that He will preserve you. Rome, July 8, 1662.
Kristina Alexandra.
V. Davisson.


Above: Kristina.


Above: Seved Bååth.

Kristina's letter to Count Corfitz Ulfeldt, dated September 22/October 2 (Old Style), 1661

Sources:

Bibliothèque interuniversitaire (Montpellier); Manuscrits de la reine Christine; Appendice di lettere della regina Cristina; Lettre 2  Christine de Suède au comte Ulfeldt, Hambourg, 22 septembre 1661 (digitisation page 1v-2r to 2v-3r)


Christine (1626-1689 ; reine de Suède), Manuscrits de la reine Christine: Appendice di lettere della regina Cristina, : , 1601-1700.

The Foli@ online digital heritage library is here:


Copyright SCDI-UPV - Collections Université de Montpellier (shelfmark H 258).

Mémoires concernant Christine, volume 2, page 64, Johan Arckenholtz, 1751




The letter:

Mons[ieu]r Vlfeldt; Je ne vous escris pas par vous plaindre dans l'estat ou vous estés; Ne pouuant vous rendre pour le present aucun Office qui Soit digne de moy, Je ne m'amuseray pas a vous inquieter par des plaintes qui me Semblent indignes de vous. Je Suis persuadeé de la prison ny la mort n'ont rien de Si affreux que l'on ne puisse trouuer en Soy mesme de quoy S'en consoler, et Je crois que quand on a le Coeur fait comme le vostre, l'on est rarement malheureux lors qué l'on n'est pas coupable, Je vous escris donc Seulement pour vous asseurer, que la fortune en vous ostant la liberté, ne vous a pas ostè mon estime, ny mon amitié, et pour vous prier de me faire l'honneur de croire, que tout ce qui S'est passé dans l'affaire de Bart, a este fait plustost pour vostre interest que pour le mien, et qu'il m'a falu mettre cette terre a couuert pour moy affin qu'elle ne fust pas entierement perdue pour vous Si la fortune et vos ennemis Se lassent un jour a vous persecuter; Je ne puis m'expliquer plus clairement pour cette fois, Vous me connoissez assez pour me croire incapable d'une bassesse, et Je croirois m'offencer, Si Je me donnois plus de peine a m'en Justifier. Apres cela Je vous diray encore que Je ne Suis pas la personne Seule qui S'interesse en Vous; Mons[ei]g[neu]r le Card[ina]l Barbarini m'a tesmoigné par Ses lettres de Souhaitter vostre liberté, et m'a mesme prié de m'y employer; Je dois rendre ce tesmoignage a ce grand Card[ina]l et vous diray pour vostre consolation, qu'un tel homme Se professe encore vostre Amy. Je Souhaitterois de trouuer occasion de vous Seruir utilement et vous asseure que ie m'y employeray auec toute affection. Le tems qui apporte des remedes à tous les maux, en produira aussi a ce que J'espere a ceux qui vous persecutent et donnera a vos amis la joye de vous voir en liberté; Vous la deuez mesme esperer de la Clemence et de la generosité du Roy qui vous tient en Son pouuoir, quand il connoistera que vous n'estez pas capable de luy estre ingrat apres qu'il vous aura fait une grace Si Signaleé. Pour moy Si J'estois capable d'obtenir de Luy cette faueur, Je me renderois volontiers vostre caution auprès de luy, affin qu'il ne mist Jamais vostre fidelité, ny vostre reconnoissance en doubte; quoy qu'il en arrive, le temps vous fera connoistre, que Je vous conserueray toute ma uie l'amitié que Je vous ay donneé.
Christine Alexandre

Je me Suis Seruye de la main de mon Secretaire pour vous espargner la peine d'estudier les Sentiments d'amitié que J'ay tasché de uous exprimer dans cette lettre. S'il vous est permis, Je vous prie d'embrasser Mad[am]e Leonore de ma part et de l'asseurer que Je luy conserueray toujours mon amitié toute entiere. Hambourg ce 22 Septembre 1661.

With modernised spelling:

Monsieur Ulfeldt,
Je ne vous écris pas par vous plaindre dans l'état ou vous êtes. Ne pouvant vous rendre pour le présent aucun office qui soit digne de moi, je ne m'amuserai pas à vous inquiéter par des plaintes qui me semblent indignes de vous. Je suis persuadée de la prison ni la mort n'ont rien de si affreux que l'on ne puisse trouver en soi-même de quoi s'en consoler, et je crois que quand on a le cœur fait comme le vôtre, l'on est rarement malheureux lorsque l'on n'est pas coupable.

Je vous écris donc seulement pour vous assurer que la fortune, en vous ôtant la liberté, ne vous a pas ôté mon estime, ni mon amitié, et pour vous prier de me faire l'honneur de croire que tout ce qui s'est passé dans l'affaire de Barth a été fait plutôt pour votre intérêt que pour le mien et qu'il m'a fallu mettre cette terre à couvert pour moi afin qu'elle ne fût pas entièrement perdue pour vous si la fortune et vos ennemis se lassent un jour à vous persécuter.

Je ne puis m'expliquer plus clairement pour cette fois. Vous me connaissez assez pour me croire incapable d'une bassesse, et je croirais m'offenser si je me donnais plus de peine à m'en justifier. Après cela je vous dirai encore que je ne suis pas la personne seule qui s'intéresse en vous; Monseigneur le cardinal Barberini m'a témoigné par ses lettres de souhaiter votre liberté et m'a même prié de m'y employer. Je dois rendre ce témoignage à ce grand cardinal et vous dirai, pour votre consolation, qu'un tel homme se professe encore votre ami.

Je souhaiterais de trouver occasion de vous servir utilement et vous assure que je m'y emploierai avec toute affection. Le temps, qui apporte des remèdes à tous les maux, en produira aussi à ce que j'espère à ceux qui vous persécutent et donnera à vos amis la joie de vous voir en liberté. Vous la devez même espérer de la clémence et de la générosité du roi, qui vous tient en son pouvoir quand il connaîtra que vous n'êtes pas capable de lui être ingrat après qu'il vous aura fait une grâce si signalée.

Pour moi, si j'étais capable d'obtenir de lui cette faveur, je me rendrais volontiers votre caution auprès de lui, afin qu'il ne mît jamais votre fidélité, ni votre reconnaissance en doute. Quoi qu'il en arrive, le temps vous fera connaître que je vous conserverai toute ma vie l'amitié que je vous ai donnée.
Christine Alexandre.

Je me suis servie de la main de mon secrétaire pour vous épargner la peine d'étudier les sentiments d'amitié que j'ai tâché de vous exprimer dans cette lettre. S'il vous est permis, je vous prie d'embrasser Madame Léonore de ma part et de l'assurer que je lui conserverai toujours mon amitié toute entière. Hambourg, ce 22 septembre 1661.

Arckenholtz's transcript of the letter:

Monsieur Ulfelt. Je ne Vous écris pas par vous plaindre dans l'état où vous êtes, ne pouvant vous rendre pour le présent aucun office, qui soit digne de moi. Je ne m'amuserai pas à Vous inquiéter par des plaintes, qui me semblent indignes de vous. Je suis persuadée de la prison ni la mort n'ont rien de si affreux que l'on ne puisse trouver en soi-même de quoi s'en consoler, & je crois que quand on a le cœur fait comme le vôtre, l'on est rarement malheureux, lorsque l'on n'est pas coupable. Je vous écris donc seulement pour vous assurer que la fortune, en vous ôtant la liberté, ne vous a pas ôté mon estime, ni mon amitié. Et pour vous prier de me faire la justice de croire que tout ce qui se passe dans l'affaire de Bart, a été fait plûtôt pour votre intérêt, que pour le mien, & qu'il m'a falu mettre cette terre à couvert pour moi, afin qu'elle ne fût pas entièrement perduë pour vous, si la fortune & vos ennemis se lassent un jour de vous persécuter. Je ne puis m'expliquer plus clairement pour cette fois, Vous me connoissez assez pour me croire capable d'une bassesse & je croirois m'offenser, si je me donnois plus de peine à m'en justifier. Après cela je vous dirai encore, que je ne suis pas la seule personne, qui s'intéresse à Vous. Monsieur le Cardinal Barberini m'a témoigné par ses lettres de souhaiter votre liberté, & m'a même priée de m'y emploïer. Je dois rendre ce témoignage à ce Grand Cardinal & vous dire, qu'un tel homme fait encore profession d'être votre ami. Je souhaiterois de trouver occasion de vous servir utilement, & vous assure, que je m'y emploïerois avec toute affection. Le tems qui apporte du reméde à tous les maux, en produira aussi à ce que j'espére à l'égard de ceux qui vous persécutent, & donnera à vos amis la joïe de vous voir en liberté. Vous le devez même espérer de la clémence, & de la générosité du Roi qui vous tient en son pouvoir, quand il connoitra que vous n'êtes pas capable de lui être ingrat, après qu'il vous aura fait une grace si signalée. Pour moi, si j'étois capable d'obtenir de lui cette faveur, je me rendrois vôtre fidélité ni vôtre reconnoissance en doute. Quoiqu'il en arrive, le tems vous fera connoitre, que je vous conserverai toute ma vie l'amitié que je vous ai donnée.
CHRISTINE ALEXANDRA.

English translation (my own):

Sir Ulfeldt,
I am not writing to you to complain of the state in which you find yourself, not being able to render you at present any service which is worthy of me. I will not amuse myself by disturbing you with complaints, which seem to me unworthy of you. I am convinced that neither prison nor death has anything so dreadful that one cannot find in oneself anything to console for it, and I believe that when one has one's heart made like yours, one is seldom unhappy when one is not guilty. I am writing to you therefore only to assure you that fortune, by depriving you of your liberty, has not deprived you of my esteem or my friendship. And to beg you to do me justice to believe that everything that happened in the Bart affair was done more for your interest than for mine, and that I had to put this land under cover for me so that it may not be entirely lost for you if fortune and your enemies someday tire of persecuting. I cannot explain myself more clearly this time, you know me well enough to believe me capable of a baseness and I would think myself offended if I took more trouble to justify myself. After that I will tell you again that I am not the only person who is interested in you. Cardinal Barberini has testified to me in his letters to wish for your freedom, and even asked me to do so. I must bear this testimony to this great Cardinal and tell you that such a man still professes to be your friend. I would like to find an opportunity to serve you usefully and assure you that I will do so with all affection. Time, which brings a remedy to all evils, will also produce what I hope for those who persecute you, and will give your friends the joy of seeing you in freedom. You must even hope for the mercy and the generosity of the King, who holds you in his power, when he will know that you are not capable of being ungrateful to him after he has given you such a grace. As for me, if I were able to obtain this favour from him, I would make neither your fidelity nor your gratitude in doubt for myself. Whatever happens, time will let you know that I will preserve for you all my life the friendship that I gave you.
Kristina Alexandra.

Danish translation of the original (my own; using the archaic formal 2nd person pronouns "I/Eder" rather than the modern "De/Deres"; I cannot tag it as such due to character limits in the tags):

Hr. Ulfeldt,
Jeg skriver ikke til Eder for at klage over den tilstand, I befinder Eder i. Da jeg ikke kan yde Eder nogen tjeneste, der er mig værdig for tiden, vil jeg ikke more mig med at bekymre Eder med klager, der forekommer mig uværdige for Eder. Jeg er overbevist om, at hverken fængsel eller død har noget så forfærdeligt, at man ikke kan finde noget i sig selv at trøste sig for dem, og jeg tror, at når man har et hjerte som Eders, er man sjældent ulykkelig, når man ikke er skyldig.

Jeg skriver derfor kun til dig for at forsikre Eder om, at lykken ved at tage Eder frihed ikke har frataget min agtelse eller mit venskab, og for at bede Eder om at gøre mig den ære at tro, at alt, hvad der skete i Barth-sagen, er blevet gjort for Eders interesse end for min, og at jeg var nødt til at lægge dette land under dække for mig selv, så det ikke ville gå helt tabt for Eder, hvis lykken og Eders fjender en dag bliver trætte af at forfølge Eder.

Jeg kan ikke forklare mig tydeligere denne gang. I kender mig jo godt nok til at tro, at jeg er ude af stand til at være dårlig, og jeg ville tro, at jeg ville fornærme mig selv, hvis jeg gjorde mere umage for at retfærdiggøre mig selv. Derefter vil jeg fortælle Eder igen, at jeg ikke er den eneste person, der er interesseret i Eder; monsignor kardinal Barberini har med sine breve vist mig, at han ønsker Eders frihed og har endda bedt mig arbejde hen imod det. Jeg skal afgive dette vidnesbyrd til denne store kardinal, og jeg vil sige Eder til Eders trøst, at sådan en mand stadig kalder sig Eders ven.

Jeg vil gerne finde en mulighed for at tjene Eder nyttigt, og jeg forsikrer Eder om, at jeg vil gøre det med al hengivenhed. Tiden, som bringer midler til alle dårligdomme, vil også frembringe nogle, håber jeg, til dem, der forfølger Eder, og vil give Eders venner glæden ved at se Eder i frihed. I må endda håbe på det af kongens nåde og generøsitet, som holder Eder i sin magt, når han ved, at I ikke er i stand til at være ham utaknemmelig, efter at han har vist Eder en sådan signaleret tjeneste.

For mig selv, hvis jeg var i stand til at opnå denne gunst fra ham, ville jeg gerne blive Eder garanti hos ham, så han aldrig ville tvivle på Eder troskab eller Eder taknemmelighed. Uanset hvad der sker, vil tiden få Eder til at vide, at jeg vil bevare for Eder hele mit liv det venskab, som jeg har givet Eder.
Kristina Alexandre.

Jeg har tjent mig selv af min sekretærs hånd for at spare Eder for besværet med at studere de følelser af venskab, som jeg har forsøgt at udtrykke Eder i dette brev. Hvis det er tilladt for Eder, beder jeg Eder om at omfavne frue Leonora på mine vegne og forsikre hende om, at jeg altid vil bevare mit venskab for hele hende. Hamborg, den 22. september 1661.

Swedish translation of the original (my own):

Herr Ulfeldt,
Jag skriver inte till Er för att klaga på det tillstånd Ni befinner Er i. Eftersom jag inte kan göra Er någon tjänst som är värdig mig för närvarande, kommer jag inte att roa mig med att bekymra Er med klagomål som jag tycker är ovärdiga Er. Jag är övertygad om att varken fängelse eller död har något så fruktansvärt att man inte kan finna något inom sig att trösta sig för dem, och jag tror att när man har ett hjärta som Ert, är man sällan olycklig när man inte är skyldig.

Jag skriver därför till Er endast för att försäkra Er om att lyckan, genom att ta bort Er frihet, inte har tagit bort min aktning eller min vänskap, och för att be Er göra mig den äran att tro att allt som hände i Barth-affären har gjorts hellre för Ert intresse än för mitt och att jag var tvungen att lägga detta land under tak för mig själv så att det inte skulle gå helt förlorat för Er om lyckan och Era fiender en dag tröttnar på att förfölja Er.

Jag kan inte förklara mig tydligare den här gången. Ni känner mig ju tillräckligt väl för att tro mig oförmögen till elakhet, och jag skulle tro att jag skulle förolämpa mig själv om jag tog mer besvär för att rättfärdiga mig själv. Efter det skall jag berätta igen att jag inte är den enda personen som är intresserad av Er; monsignor kardinal Barberini har med sina brev visat mig att han önskar Er frihet och har till och med bett mig arbeta för det. Detta vittnesbörd måste jag ge denna store kardinal, och jag skall säga Er, till Er tröst, att en sådan man fortfarande bekänner sig till Er vän.

Jag skulle vilja finna ett tillfälle att tjäna Er nyttigt, och jag försäkrar Er att jag skall göra det med all tillgivenhet. Tiden, som ger botemedel mot alla smärtor, kommer också att ge några, hoppas jag, för dem som förföljer Er och kommer att ge Era vänner glädjen att se Er i frihet. Ni måste till och med hoppas på det från konungens nåd och generositet, som håller Er i sin makt när han vet att Ni inte är kapabel att vara otacksam mot honom sedan han har visat Er en sådan signalerad tjänst.

För mig själv, om jag var kapabel att erhålla denna gunst från honom, skulle jag villigt bli Er borgen hos honom, så att han aldrig skulle tvivla på Er trohet eller Er tacksamhet. Vad som än händer kommer tiden att få Er att veta att jag skall bevara den vänskap som jag har givit Er för Er hela mitt liv.
Kristina Alexandre.

Jag har tjänat mig själv av min sekreterares hand för att bespara Er besväret att studera vänskapskänslan som jag har försökt uttrycka för Er i detta brev. Om det är tillåtet för Er, ber jag Er att omfamna fru Leonora å mina vägnar och att försäkra henne om att jag alltid kommer att bevara min vänskap för hela henne. Hamburg, den 22 september 1661.

English translation of the original (my own):

Lord Ulfeldt,
I am not writing to you to complain about the state you are in. As I cannot do you any service worthy of me at present, I will not amuse myself by worrying you with complaints that seem to me unworthy of you. I am persuaded that neither prison nor death have anything so dreadful that one cannot find within oneself something to console oneself for them, and I believe that when one has a heart like yours, one is rarely unhappy when one is not culpable.

I am writing to you therefore only to assure you that fortune, in taking away your freedom, has not taken away my esteem or my friendship, and to beg you to do me the honour of believing that everything that happened in the Barth affair has been done rather for your interest than for mine and that I had to put this land under cover for myself so that it would not be entirely lost to you if fortune and your enemies one day tire of persecuting you.

I cannot explain myself more clearly this time. You know me well enough to believe me incapable of baseness, and I would think I would offend myself if I took more trouble to justify myself. After that, I will tell you again that I am not the only person who is interested in you; Monsignor Cardinal Barberini has shown me by his letters that he wishes for your freedom and has even asked me to work towards it. I must give this testimony to this great cardinal, and I will tell you, for your consolation, that such a man still professes himself your friend.

I would wish to find an opportunity to serve you usefully, and I assure you that I will do so with all affection. Time, which brings remedies to all ills, will also produce some, I hope, to those who persecute you and will give your friends the joy of seeing you at liberty. You must even hope for it from the clemency and generosity of the King, who holds you in his power when he knows that you are not capable of being ungrateful to him after he has shown you such a signaled favour.

For myself, if I were capable of obtaining this favour from him, I would willingly become your guarantee with him, so that he would never doubt your fidelity or your gratitude. Whatever happens, time will make you know that I will preserve for you all my life the friendship that I have given you.
Kristina Alexandre.

I have served myself of the hand of my secretary to spare you the trouble of studying the sentiments of friendship that I have tried to express to you in this letter. If it is permitted to you, I beg you to embrace Lady Leonora on my behalf and to assure her that I will always preserve my friendship for her entire. Hamburg, September 22, 1661.


Above: Kristina.


Above: Corfitz Ulfeldt.

Note: Ulfeldt had recently been released from his long and horrible imprisonment in September 1661 after he was arrested for treason against Denmark in siding with Karl Gustav several years earlier, as Sweden was Denmark's greatest enemy at the time.