Sunday, November 22, 2020

Kristina's letter to King Louis XIV of France, year 1662

Sources:

Riksarkivet, pages 95 to 96 in K 90, Ingångna och utgångna skrivelser; Drottning Kristina d. y. (Christina Alexandra); Svenska drottningars arkivaliesamlingar i riksarkivet; Kungliga arkiv


Mémoires concernant Christine, volume 2, pages 75 to 77, by Johan Arckenholtz, 1751




The letter (copy):

Monsieur mon frere Je viens de receuoir la lettre que V. M. m'a voulu escrire de St. Germain le 16 7mbr. et comme son commencement me surprendt, Je suis obligée de m'expliquer a V. M. mieux que ie n'ay fait dans mes precedentes. J'escriuis a V. M. le lendemain de l'accident des Corses une Lettre de ciuilité, offrant à V. M. toutes mes amities, et mes offices sans autre reserue, que celle de La prier de n'exiger de moy rien, qui fust contraire aux interests du St. Siege, ny au respect, dont touts les Princes Catoliques, et V. M. mesme Luy a professé tousiours. J'ay beaucoup de ioye de voir que V. M. est satisfait de ces ciuilites aussi bien que de celles, que Mr. de Bourlemont a faites de ma part à son Ambassadeur, puisque V. M. a la bonté de s'en confesser obligée. Mr. de Bourlemont, que ie connois pour homme d'honneur me sera tesmoin que Je ne luy ay iamais rien dit, qui fust contraire à ces sentiments, ny qui puisse avoir tesmoingé un oubly de mon deuoir enuers l'Eglise, ny enuers l'amitie, que Je professeray toute ma vie a V. M. et Je ne pense pas que V. M. puisse m'accuser auec iustice d'auoir tesmoingé des sentiments estranges par mes dernieres Lettres, ny contraires aux protestations que ie Vous auois fait dans ma premiere Lettre. Pour les conseils, que J'ay donné à V. M. i'ay cette consolation, qu'ils ont esté autorisés par le sentiment commun de touts les Princes Catoliques, qui aussi bien que moy, ont tasché d'adoucir V. M. en cette occasion, et J'ay cette satisfaction d'auoir tous les Ministres des Princes, qui sont à Rome pour tesmoins d'auoir fait mon deuoir enuers l'Eglise, sans manquer a l'amitie, que Je Vous professe. C'est pourquoy Je Vous prie de croire que mes dernières Lettres n'ont pas esté escrites par cette complaisance, que V. M. appelle bonté. Si V. M. me connoissoit bien, Je m'asseure qu'elle ne me feroit pas le tort de m'en soupsonner, et croiroit qu'en Vous disant les Verites, dont ie suis tesmoin, Je n'ay eu autre intention, que de les faire passer a Vous sans deguisement. Cependant si J'ay donné a V. M. des conseils de moderation, Je suis en quelque façon excusable, puisque non seullement ie les ay prattiques, mais que de plus ie les ay veu prattiquer a V. M. mesme en des occasions semblables, sans qu'on puisse Vous accuser pour cela de foiblesse, et ce mesme amour de la gloire que V. M. me fait l'honneur de m'attribuer m'a si fortement persuadée qu'on ne peut tirer une iuste vengeance contre l'Eglise, que ie ne pense pas me tromper dans mon opinion. Je n'entreprendray pas en cette occasion de iustifier aupres de V. M. le Nepotisme contre le quel Vous tesmoinges tant de colere. Je diray bien a V. M. que les Neueux de ce Pape ne sont pas indignes de la fortune qu'ils possedent, et que Je les excuse, s'ils ne laissent pas eschapper cette aueugle inconstante de leurs mains sans luy faire payer quelque rançon pour la liberté, qu'elle prendra d'aller un iour ailleurs. J'eusse souhaitté comme Vous, que Dieu eust donné assez de force au Pape pour se passer d'eux. Toute fois puisque le Pape les a voulu auoir, ie crois que c'est à Nous de suffrir cette humanité en luy, comme nous l'auons sufferte en plusieurs autres, et qu'il ne nous est pas permis de donner des remedes a ce mal pire que le mal mesme: Et Je crois qu'il est de votre gloire et mesme de votre interest de ne donner pas cette ioye aux Ennemis de la Foy Catolique de Vous voir tirer des vengeances preiudiciables a l'Eglise soubs ce pretexte. Je pourrois dire beaucoup de verites sur ce propos à V. M. mais ie les tairay craigneant qu'elles ne vous soient rendues suspectes, et ie me contenteray de Vous faire souuenir, que Vos Ancestres se sont rendus les Protecteurs de l'Eglise, que Vous deues imiter leur gloire, et si Vous estes plus puissant qu'eux, vous deues aussi estre plus genereux. Apres vous auoir fait craindre iusques dans Rome, faites que l'on Vous y adore, et ne prestes plus votre nom glorieux, ny vos forces a ses Ennemis secrets, qui se seruent de cette occasion pour luy donner son coup mortel. Donné moy donc la ioye de pouuoir cultiuer vostre amitie sans la crainte de blesser mon deuoir enuers l'Eglise, vous protestant que comme il n'y a rien qui me puisse faire manquer a ce deuoir, aussi n'y a [t] il rien, qui me puisse destacher de l'amitié, que Je Vous professe, car Je veux estre toute ma vie etc.

With modernised spelling:

Monsieur mon frère,
Je viens de recevoir la lettre que Votre Majesté m'a voulu écrire de St. Germain le 16 septembre; et comme son commencement me surprend, je suis obligée de m'expliquer à Votre Majesté mieux que je n'ai fait dans mes précédentes. J'écrivis à Votre Majesté le lendemain de l'accident des Corses une lettre de civilité, offrant à Votre Majesté toutes mes amitiés et mes offices, sans autre réserve que celle de la prier de n'exiger de moi rien qui fut contraire aux intérêts du St. Siège, ni au respect dont tous les princes catholiques, et Votre Majesté même lui a professé toujours. J'ai beaucoup de joie de voir que Votre Majesté est satisfait de ces civilités aussi bien que de celles que M. de Bourlemont a faites de ma part à son ambassadeur, puisque Votre Majesté a la bonté de s'en confesser obligée. M. de Bourlemont, que je connais pour homme d'honneur, me sera témoin que je ne lui ai jamais rien dit qui fut contraire à ces sentiments, ni qui puisse avoir témoigné un oubli de mon devoir envers l'Église, ni envers l'amitié que je professerai toute ma vie à Votre Majesté; et je ne pense pas que Votre Majesté puisse m'accuser avec justice d'avoir témoigné des sentiments étranges par mes dernières lettres, ni contraires aux protestations que je vous avais fait dans ma première lettre.

Pour les conseils que j'ai donné à Votre Majesté, j'ai cette consolation: qu'ils ont été autorisés par le sentiment commun de tous les princes catholiques, qui, aussi bien que moi, ont tâché d'adoucir Votre Majesté en cette occasion; et j'ai cette satisfaction d'avoir tous les ministres des princes, qui sont à Rome pour témoins d'avoir fait mon devoir envers l'Église, sans manquer à l'amitié que je vous professe. C'est pourquoi je vous prie de croire que mes dernières lettres n'ont pas été écrites par cette complaisance que Votre Majesté appelle bonté.

Si Votre Majesté me connaissait bien, je m'assure qu'elle ne me ferait pas le tort de m'en soupçonner, et croirait qu'en vous disant les vérités dont je suis témoin, je n'ai eu autre intention que de les faire passer à vous sans déguisement.

Cependant, si j'ai donné à Votre Majesté des conseils de modération, je suis en quelque façon excusable, puisque non seulement je les ai pratiqués, mais, que de plus, je les ai vu pratiquer à Votre Majesté même en des occasions semblables, sans qu'on puisse vous accuser pour cela de faiblesse; et ce même amour de la gloire que Votre Majesté me fait l'honneur de m'attribuer m'a si fortement persuadée qu'on ne peut tirer une juste vengeance contre l'Église, que je ne pense pas me tromper dans mon opinion. Je n'entreprendrai pas en cette occasion de justifier auprès de Votre Majesté le népotisme contre lequel vous témoignez tant de colère. Je dirai bien à Votre Majesté que les neveux de ce pape ne sont pas indignes de la fortune qu'ils possédent, et que je les excuse, s'ils ne laissent pas échapper cette aveugle inconstante de leurs mains sans lui faire payer quelque rançon pour la liberté, qu'elle prendra d'aller un jour ailleurs. J'eusse souhaité, comme vous, que Dieu eût donné assez de force au pape pour se passer d'eux. Toutefois, puisque le pape les a voulu avoir, je crois que c'est à nous de souffrir cette humanité en lui, comme nous l'avons soufferte en plusieurs autres, et qu'il ne nous est pas permis de donner des remèdes à ce mal pire que le mal même. Et je crois qu'il est de votre gloire et même de votre intérêt de ne donner pas cette joie aux ennemis de la foi catholique de vous voir tirer des vengeances préjudiciables à l'Église sous ce prétexte.

Je pourrais dire beaucoup de vérités sur ce propos à Votre Majesté, mais je les tairai, craignant qu'elles ne vous soient rendues suspectes; et je me contenterai de vous faire souvenir que vos ancêtres se sont rendus les protecteurs de l'Église, que vous devez imiter leur gloire; et si vous êtes plus puissant qu'eux, vous devez aussi être plus généreux. Après vous avoir fait craindre jusques dans Rome, faites que l'on vous y adore, et ne prêtez plus votre nom glorieux, ni vos forces à ses ennemis secrets, qui se servent de cette occasion pour lui donner son coup mortel. Donnez-moi donc la joie de pouvoir cultiver votre amitié sans la crainte de blesser mon devoir envers l'Église, vous protestant que comme il n'y a rien qui me puisse faire manquer a ce devoir, aussi n'y a-t-il rien qui me puisse détacher de l'amitié que je vous professe, car je veux être toute ma vie, etc.

Arckenholtz's transcript of the letter:

Monsieur mon Frère. Je viens de recevoir la lettre, que Votre Majesté m'a voulu écrire de St Germain le 16. 7bre, & comme son commencement me surprend, je suis obligée de m'expliquer à V. M. mieux que je n'ai fait dans mes précédentes. J'écrivis à V. M. le lendemain de l'accident des Corses une lettre de civilité, offrant à V. M. toutes mes amitiés, & mes offices sans autre reserve, que celle de la prier de n'éxiger rien de moi, qui fût contraire aux intérêts du St. Siége, ni au respect, dont tous les Princes Catholiques, & V. M. même ont toûjours fait profession à son égard. J'ai beaucoup de joïe de voir que V. M. est satisfaite de ces civilités aussi bien que de celles que Mr. de Bourlemont a faites de ma part à son Ambassadeur, puisque V. M. a la bonté de s'en reconnoître obligée. Mr. de Bourlemont, que je connois pour homme d'honneur, me sera témoin, que je ne lui ai jamais rien dit qui fut contraire à ces sentimens, ni qui puisse avoir témoigné un oubli de mon devoir envers l'Eglise, ni envers l'amitié, que je professerai toute ma vie à l'égard de V. M., & je ne pense pas que V. M. puisse m'accuser avec justice d'avoir témoigné des sentimens différens par mes dernières lettres, ni contraires aux protestations que je vous avois faites dans ma première lettre. Pour les conseils que j'ai donné à V. M. j'ai cette consolation qu'ils ont été autorisés par le sentiment commun de tous les Princes Catholiques, qui, aussi bien que moi, ont tâché d'adoucir V. M. en cette occasion, & j'ai cette satisfaction d'avoir tous les Ministres des Princes, qui sont à Rome pour témoins, que j'ai fait mon devoir envers l'Eglise, sans manquer à l'amitié dont je fais profession envers Vous. C'est pourquoi je Vous prie de croire que mes dernières lettres n'ont pas été écrites par cette complaisance que V. M. appelle bonté. Si V. M. me connoissoit bien, je m'assure, qu'elle ne me feroit pas le tort de m'en soupçonner, & croiroit qu'en Vous disant les vérités, dont je suis témoin, je n'ai eu autre intention, que de les faire passer à Vous sans déguisement. Cependant, si j'ai donné à V. M. des conseils de modération, je suis en quelque façon excusable, puisque non seulement je les ai pratiqués, mais que de plus je les ai vû pratiquer à V. M. même en des occasions semblables, sans qu'on puisse Vous accuser pour cela de foiblesse, & ce même amour de la gloire, que V. M. me fait l'honneur de m'attribuer, m'a si fortement persuadée, qu'on ne peut tirer une juste vengeance contre l'Eglise, que je ne pense pas me tromper dans mon opinion. Je n'entreprendrai pas en cette occasion de justifier auprès de V. M. le Népotisme, contre lequel Vous témoignez tant de colère. Je dirai bien à V. M. que les Neveux de ce Pape ne sont pas indignes de la fortune qu'ils possédent, & que je les excuse, s'ils ne laissent pas échapper cette aveugle inconstante de leurs mains, sans lui faire païer quelque rançon pour la liberté qu'elle prendra d'aller un jour ailleurs. J'eusse souhaité comme Vous, que Dieu eut donné assez de force au Pape pour se passer d'eux. Toute fois puisque le Pape les a voulu avoir; je crois que c'est à nous de souffrir cette humanité en lui, comme nous l'avons soufferte en plusieurs autres, & qu'il ne nous est pas permis de donner des remédes à ce mal pire que le mal même; & je crois qu'il est de votre gloire & même de votre intérêt de ne donner pas cette joïe aux ennemis de la Foi Catholique de Vous voir tirer des vengeances préjudiciables à l'Eglise sous ce prétexte. Je pourrois dire beaucoup de vérités sur ce propos à V. M. mais je les tairai, craignant qu'elles ne vous soïent rendues suspectes, & je me contenterai de vous faire souvenir, que vos Ancêtres se sont rendus les Protecteurs de l'Eglise, que Vous devez imiter leur gloire, & que si vous êtes plus puissant qu'eux, Vous devez aussi être plus généreux. Après vous être fait craindre jusques dans Rome, faites que l'on vous y adore, & ne prêtez plus votre nom glorieux ni vos forces à ses ennemis secrèts, qui se servent de cette occasion, pour lui donner son coup mortel. Donnez-moi donc la joïe de pouvoir cultiver votre amitié sans la crainte de blesser mon devoir envers l'Eglise, Vous protestant que comme il n'y a rien qui me puisse faire manquer à ce devoir aussi n'y a t-il rien, qui me puisse détacher de l'amitié que je Vous vouë, car je veux être toute ma vie &c.

English translation (my own):

Monsieur my Brother,
I have just received the letter which Your Majesty wrote to me from St. Germain on September 16th, and as its beginning surprises me, I am obliged to explain myself to Your Majesty better than I did in my previous letters. I wrote a letter of civility to Your Majesty the day after the accident in Corsica, offering Your Majesty all my regards and my services without any other reservation than that of asking you not to demand anything from me, which would be contrary to the interests of the Holy See, nor to the respect of which all the Catholic princes, and Your Majesty yourself, have always made profession in its regard. I am very happy to see that Your Majesty is satisfied with these civilities as well as with those which Monsieur de Bourlemont has given on my behalf to his ambassador, since Your Majesty is kind enough to acknowledge yourself obliged. Mr. de Bourlemont, whom I know as a man of honour, will be my witness that I never said anything to him which was contrary to these sentiments, nor which could have witnessed an oversight of my duty towards the Church, nor towards friendship, which I will profess all my life towards Your Majesty, and I do not think that Your Majesty can accuse me with justice of having shown different feelings by my last letters, nor contrary to the assurances which I gave you in my first letter. For the advice which I have given to Your Majesty I have this consolation: that they have been authorised by the common feeling of all the Catholic princes, who, as well as I, have tried to soften Your Majesty on this occasion, and I have the satisfaction of having all the ministers of the princes, who are in Rome as witnesses, that I have done my duty towards the Church, without failing in the friendship which I profess towards you. That is why I beg you to believe that my last letters were not written out of that kindness which Your Majesty calls kindness. If Your Majesty knew me well, I assure myself that you would not do me the wrong of suspecting it, and that you would believe that in telling you the truths of which I am a witness, I had no other intention than to pass them on to you without disguise. However, if I have given Your Majesty advice of moderation, I am in some way excusable, since not only have I practiced them, but moreover I have seen them practiced to Your Majesty even on similar occasions, without quitting. You may thereby be accused of weakness, and this same love of glory, which Your Majesty does me the honour of attributing to me, has so strongly persuaded me that one cannot take just vengeance against the Church, and I do not think I am wrong in my opinion. I will not undertake on this occasion to justify to Your Majesty the nepotism against which you show so much anger. I will tell Your Majesty that the nephews of this Pope are not unworthy of the fortune they possess, and that I excuse them if they do not let this inconstant blind man escape from their hands, without making him pay some ransom for the freedom he will take to one day go elsewhere. Like you, I would have wished that God had given enough strength to the Pope to do without them. However, since the Pope wished to have them, I believe that it is up to us to suffer this humanity in him, as we have suffered in several others, and that we are not allowed to give remedies to this evil which is worse than the evil itself. And I believe that it is in your glory and even in your interest not to give this joy to the enemies of the Catholic faith to see you taking vengeance prejudicial to the Church under this pretext. I could tell Your Majesty many truths on this subject but I will keep them quiet, fearing that they may be made suspect to you, and I will content myself with reminding you that your ancestors made themselves the Protectors of the Church, that you must imitate their glory, and, if you are more powerful than them, you must also be more generous. After having made yourself feared even in Rome, make people adore you there, and do not lend your glorious name nor your strength to your secret enemies, who use this opportunity to give you your death blow. So give me the joy of being able to cultivate your friendship without the fear of hurting my duty to the Church, assuring you that, as there is nothing that can make me fail in this duty, so there is nothing which can detach me from the friendship that I have for you, because I wish to be for my whole life, etc.

Swedish translation of the original (my own):

Monsieur min bror,
Jag har rättnu fått det brev som Ers Majestät skrev till mig från St. Germain den 16 september; och då dess början förvånar mig, är jag skyldig att förklara mig för Ers Majestät bättre än jag gjort i mina tidigare brev. Jag skrev till Ers Majestät ett hövligt brev dagen efter korsikanernas olycka, där jag erbjöd Ers Majestät all min vänskap och mina tjänster, utan någon annan reservation än att be Er att inte kräva något av mig som strider mot intressena av den Heliga Stolen, inte heller till den respekt som alla katolska furstar, och till och med Ers Majestät, alltid har bekännt sig till. Jag är mycket glad att se att Ers Majestät är nöjd med dessa hederligheter såväl som med dem som monsieur de Bourlemont har givit sin ambassadör för mina räkningar, eftersom Ers Majestät ju har den vänlighet att erkänna att Ni är skyldig att göra det. Monsieur de Bourlemont, som jag känner som en hedersman, kommer att vittna från mig om att jag aldrig har sagt något till honom som stred mot dessa känslor eller som kunde ha vittnat om att jag glömde min plikt gentemot kyrkan eller mot kyrkan. den vänskap som jag hela mitt liv kommer att bekänna till Ers Majestät; och jag tror inte att Ers Majestät med rätta kan anklaga mig för att ha visat konstiga känslor genom mina sista brev, inte heller känslor som strider mot de protester jag framförde till Er i mitt första brev.

För de råd som jag givit Ers Majestät, har jag denna tröst: att det har bemyndigats av alla katolska furstars gemensamma känsla, som såväl som jag själv har strävat att lindra Ers Majestät i detta tillfälle; och jag har denna tillfredsställelse att ha alla furstarnas ministrar, som är i Rom, som vittnen om att jag har gjort min plikt mot Kyrkan, utan att misslyckas med den vänskap som jag bekänner till Er. Det är därför jag ber Er att tro att mina sista brev inte är skrivna av den belåtenhet som Ers Majestät kallar vänlighet.

Om Ers Majestät kände mig väl, försäkrar jag mig att Ni inte skulle göra mig fel att misstänka mig för det, och Ni skulle tro att jag, när jag berättade för Er de sanningar som jag är vittne till, inte hade någon annan avsikt än att övergå till dig utan förklädnad.

Har jag emellertid givit Ers Majestät måttfullhetsråd, så är jag på något sätt ursäktlig, då jag icke blott har praktiserat dem, utan för övrigt har sett dem praktiseras av Ers Majestät även vid liknande tillfällen, utan att kunna anklaga Er av svaghet för det; och denna samma ärakärlek, som Ers Majestät gör mig den äran att tillskriva mig, har så starkt övertygat mig om att man inte bara kan hämnas mot Kyrkan, att jag inte tror att jag har fel i min mening. Jag åtar mig inte vid detta tillfälle att för Ers Majestät rättfärdiga den svågerpolitik som Ni visar så mycket ilska mot. Jag kommer att säga till Ers Majestät att denne påvens nevöer inte är ovärdiga den förmögenhet de besitter, och att jag ursäktar dem om de inte låter denne obeständige blinde fly ur deras händer utan att tvinga honom att betala lösen för den frihet det kommer att göra. ta för att gå någon annanstans en dag. Jag skulle ha önskat, precis som Ni, att Gud hade gett påven tillräckligt med styrka att klara sig utan dem. Men eftersom påven ville ha dem, tror jag att det är upp till oss att lida denna mänsklighet i honom, som vi har lidit det i flera andra, och att vi inte har tillåtelse att ge botemedel mot denna ondska som är värre än ondskan själv. Och jag tror att det är till Er ära och till och med Ert intresse att inte ge denna glädje till den katolska trons fiender att se Er hämnas till skada för Kyrkan under denna förevändning.

Jag skulle kunna berätta för Ers Majestät många sanningar om detta ämne, men jag vill dölja dem, fruktande att de kommer att bli misstänksamma för Er; och jag skall nöja mig med att påminna Er om att Era förfäder har gjort sig själva till Kyrkans beskyddare, att Ni måste efterlikna deras härlighet; och om Ni är mäktigare än dem måste Ni också vara mer generös. Efter att ha gjort Er fruktad även i Rom, låt Er dyrkas där, och låna inte längre Ert ärorika namn eller Era styrkor till dess hemliga fiender, som använder denna möjlighet att ge den dess dödliga slag. Ge mig då glädjen att kunna odla Er vänskap utan rädsla för att skada min plikt gentemot Kyrkan, protestera för Er att eftersom det inte finns något som kan få mig att misslyckas med denna plikt, så finns det inget som kan frigöra mig från den vänskap som jag bekänner till Er, ty jag vill vara hela mitt liv, osv.

English translation of the original (my own):

Monsieur my brother,
I have just received the letter that Your Majesty wrote to me from St. Germain on September 16; and as its beginning surprises me, I am obliged to explain myself to Your Majesty better than I have done in my previous letters. I wrote to Your Majesty a letter of civility the day after the accident of the Corsicans, offering to Your Majesty all my friendships and my services, without any other reservation than that of asking you not to demand anything from me which was contrary to the interests of the Holy See, nor to the respect of which all Catholic princes, and even Your Majesty, have always professed to it. I am very happy to see that Your Majesty is satisfied with these civilities as well as with those that Monsieur de Bourlemont has given his ambassador on my behalf, as Your Majesty has the kindness to confess that you are obliged to do so. Monsieur de Bourlemont, whom I know as a man of honour, will bear witness from me that I have never said anything to him which was contrary to these feelings, nor which could have testified to a forgetting of my duty towards the Church, nor towards the friendship which I will profess all my life to Your Majesty; and I do not think Your Majesty can justly accuse me of having shown strange feelings by my last letters, nor feelings contrary to the protestations I made to you in my first letter.

For the advice I have given Your Majesty, I have this consolation: that it has been authorised by the common sentiment of all Catholic princes, who, as well as myself, have endeavoured to alleviate Your Majesty in this opportunity; and I have this satisfaction of having all the ministers of the princes, who are in Rome, as witnesses of having done my duty towards the Church, without failing in the friendship which I profess to you. That is why I beg you to believe that my last letters were not written out of that complaisance which Your Majesty calls kindness.

If Your Majesty knew me well, I am sure that you would not do me the wrong to suspect me of it, and you would believe that in telling you the truths of which I am a witness, I had no other intention than to pass to you without disguise.

However, if I have given Your Majesty counsels of moderation, I am in some way excusable, since not only have I practiced them, but, moreover, I have seen them practiced by Your Majesty even on similar occasions, without being able to accuse you of weakness for it; and this same love of glory which Your Majesty does me the honour to attribute to me has so strongly persuaded me that one cannot take just revenge against the Church that I do not think I am mistaken in my opinion. I will not undertake on this occasion to justify to Your Majesty the nepotism against which you show so much anger. I will say to Your Majesty that the nephews of this Pope are not unworthy of the fortune they possess, and that I excuse them if they do not let this inconstant blind man escape from their hands without making him pay some ransom for the freedom it will take to go somewhere else one day. I would have wished, like you, that God had given the Pope enough strength to do without them. However, since the Pope wanted to have them, I believe that it is up to us to suffer this humanity in him, as we have suffered it in several others, and that we are not permitted to give remedies for this evil worse than evil itself. And I believe that it is to your glory and even to your interest not to give this joy to the enemies of the Catholic faith to see you taking revenge prejudicial to the Church under this pretext.

I could tell Your Majesty many truths on this subject, but I will conceal them, fearing that they will be made suspicious to you; and I will content myself with reminding you that your ancestors have made themselves the protectors of the Church, that you must imitate their glory; and if you are more powerful than them, you must also be more generous. After having made yourself feared even in Rome, make yourself be adored there, and no longer lend your glorious name nor your forces to its secret enemies, who use this opportunity to give it its mortal blow. Give me then the joy of being able to cultivate your friendship without the fear of hurting my duty towards the Church, protesting to you that as there is nothing that can make me fail in this duty, so there is there is nothing that can detach me from the friendship that I profess to you, for I want to be all my life, etc.


Above: Kristina.


Above: King Louis XIV of France.

Note: In accordance with the nobility's ideals in the early modern era, kings and queens considered themselves siblings.

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