Wednesday, November 18, 2020

Kristina's letter to the Prince de Condé, year 1646

Sources:

Recüeil des harangues qui ont esté faites à la reyne de Suede, page 193, published by Claude Bardin, 1660


Mémoires concernant Christine, volume 1, page 86, Johan Arckenholtz, 1751


Drotning Christinas Arbeten och Märkwärdigheter, volume 1, page 125, translated by Carl Christoffer Gjörwell, 1760


The letter:

MONSIEVR MON COVSIN,
N'esperant pas que Monsieur le Comte de la Gardie mon Ambassadeur vous puisse voir, i'ay creu que ce n'estoit pas assez de me remettre au compliment d'vn Gentil-homme que ie luy ay commandé de vous enuoyer, si ie ne vous tesmoignois de ma main la haute estime que i'ay pour vne vertu si extraordinaire que la vostre. Ie vous asseure que mes propres succés ne m'ont iamais touché dauantage que vos belles Victoires. Et quand vous n'auriez fait autre chose que venger auec tant de valeur les Manes de mes Soldats à Nordlinguen, Ie serois obligé[e] d'auoir des sentimẽs tous particuliers pour vostre gloire. I'esperois, Monsieur, la continuation de ces grands Emplois en Allemagne, & mes propres interets me faisoient fort souhaitter que vous passassiez le Rhin encore vne fois pour acheuer d'abattre le cœur de nos ennemis. Mais quelque part qu'il plaise au Roy mon Frere d'employer vos armes, ie vous tesmoigneray tousiours par la ioye que ie receuray de vos prosperitez, que ie suis,
Monsieur mon Cousin,
Vostre tres-affectionnée Cousine, &c.

With modernised spelling:

Monsieur mon cousin,
N'espérant pas que Monsieur le comte de la Gardie, mon ambassadeur, vous puisse voir, j'ai cru que ce n'était pas assez de me remettre au compliment d'un gentilhomme que je lui ai commandé de vous envoyer si je ne vous témoignais de ma main la haute estime que j'ai pour une vertu si extraordinaire que la vôtre. Je vous assure que mes propres succès ne m'ont jamais touché davantage que vos belles victoires. Et, quand vous n'auriez fait autre chose que venger avec tant de valeur les mânes de mes soldats à Nördlingen, je serais obligée d'avoir des sentiments tous particuliers pour votre gloire. J'espérais, Monsieur, la continuation de ces grands emplois en Allemagne, et mes propres intérêts me faisaient fort souhaiter que vous passassiez le Rhin encore une fois pour achever d'abattre le cœur de nos ennemis. Mais, quelque part qu'il plaise au roi mon frère d'employer vos armes, je vous témoignerai toujours par la joie que je recevrai de vos prosperités que je suis,
Monsieur mon cousin,
votre très affectionnée cousine, etc.

Arckenholtz's transcript of the letter (he corrected Kristina's grammar and spelling):

Monsieur mon Cousin. N'espérant pas que Monsieur le Comte de la Gardie, mon Ambassadeur, vous puisse voir, j'ai cru que ce n'étoit pas assez de me remettre au compliment d'un Gentilhomme, que je lui ai commandé de vous envoïer, si je ne vous témoignois de ma main la haute estime que j'ai pour une vertu aussi extraordinaire que la Vôtre. Je Vous assure que mes propres succès ne m'ont jamais touché davantage que vos belles victoires. Et quand Vous n'auriez fait autre chose que de vanger avec tant de valeur les manes de mes Soldats à Nortlingen, je serois obligée d'avoir des sentimens tous particuliers pour votre gloire. J'espérois, Monsieur, la continuation de ces grands exploits en Allemagne, & mes propres intérêts me faisoient fort souhaiter que vous passassiez le Rhin encore une fois, pour achever d'abbattre le cœur de nos ennemis. Mais quelque part qu'il plaise au Roi mon Frère d'emploïer vos armes, je vous témoignerai toûjours par la joïe que je reçevrai de vos prospèrités, que je suis,
Monsieur mon Cousin,
Votre très-affectionnée Cousine
CHRISTINE.

Swedish translation (by Gjörwell):

Min Herr Frände.
Såsom min Ambassadeur, Herr Gref de la Gardie, ej lärer hafwa tilfälle, at få tala med Eder, och jag utom des hållit före, det ej wara tilräckeligt, at genom den på min befalning afskickade Adelsmannen låta betyga Eder min wälwilja, har jag med egen hand welat försäkra Eder om den högagtning, som jag hyser för Edra stora egenskaper. I kunnen wara öfwertygad derom, at min egen lycka aldrig så mycket fägnat mig, som Edra härliga Segrar; och om I aldrig haden giort mera, än at med så utmärkt tapperhet hafwa hämnat mina Soldaters blod wid Nördlingen, skulle jag ändå wara tilfyllest förbunden, at äga en särdeles ömhet för Eder ära. Jag hade wäl förmodat, at I skullen fortsätta Edra stora bedrifter i Tyskland, och för min egen fördel önskade jag gerna, at I ännu en gång gingen öfwer Rhenströmmen, för at fullkomligen nederslå wåra fienders hopp; men hwarest ock Konungen min Broder behagar bruka Eder tappra arm, skal jag likafullt genom min glädje öfwer Eder lycka, wisa, at jag är
Eder
tilgifnaste
CHRISTINA.

English translation (my own):

Monsieur my Cousin,
Not hoping that the Lord Count de la Gardie, my ambassador, could see you, I have thought it was not enough to give myself up to the compliment of a gentleman, whom I ordered him to send to you if I did not testify to you with my own hand the high esteem I have for such extraordinary virtue as yours. I assure you that my own successes have never touched me more than your beautiful victories. And when all you had done was to avenge so dearly the blood of my soldiers at Nördlingen, I would have to have very special feelings for your glory. I hoped, Monsieur, that the continuation of these great exploits in Germany, and my own interests made me very much wish that you would cross the Rhine once more, to finish cutting the hearts of our enemies. But wherever it pleases the King my brother to use your weapons, I will always testify to you by the joy that I will receive from your prosperity that I am,
Monsieur my Cousin,
Your very affectionate Cousin
Kristina.


Above: Kristina.


Above: The Prince de Condé.

Note: In accordance with the nobility's ideals in the early modern era, kings and queens considered themselves siblings; when talking to someone of a lower rank than their own, they would refer to that person as "my cousin", regardless of whether or not they were related.

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