Wednesday, August 4, 2021

Letter to Kristina from René Descartes, dated February 16/26 (New Style), 1649

Sources:

Œuvres de Descartes, correspondance V: mai 1647-février 1650, page 294, published by Charles Adam and Paul Tannery, 1903


Mémoires concernant Christine, volume 1, page 224, Johan Arckenholtz, 1751


Written in response to Kristina's letter of November 22/December 2, 1648:


The letter:

Madame,
S'il arriuoit qu'vne lettre me fust enuoyée du Ciel, & que ie la visse descendre des nuës, ie ne serois pas dauantage surpris, & ne la pourrois receuoir auec plus de respect & de veneration, que i'ay receu celle qu'il a plû à vostre Maiesté de m'écrire. Mais ie me reconnois si peu digne des remerciemens qu'elle contient, que ie ne le puis accepter que comme vne faueur & vne grace, dont ie demeure tellement redeuable que ie ne m'en sçaurois iamais dégager. L'honneur que i'auois cy-deuant receu d'étre interrogé, de la part de vostre Maiesté, par M. Chanut touchant le Souuerain Bien, ne m'auoit que trop payé de la réponse que i'auois faite. Et depuis, ayant appris par luy que cette réponse auoit esté fauorablement receuë, cela m'auoit si fort obligé, que ie ne pouuois pas esperer ny souhaitter rien de plus pour si peu de chose; particulierement d'vne Princesse que Dieu a mise en si haut lieu, qui est enuironnée de tant d'affaires tres-importantes, dont elle prend elle mesme les soins, & de qui les moindres actions peuuent tant pour le bien general de toute la terre, que tous ceux qui aiment la vertu se doiuent estimer tres-heureux, lors qu'ils peuuent auoir occasion de luy rendre quelque seruice. Et pour ce que ie fais particulierement profession d'estre de ce nombre, i'ose protester à vostre Maiesté qu'elle me sçauroit rien commander de si difficile, que ie ne sois tousiours prest de faire tout mon possible pour l'executer; et que si i'estois né Suedois ou Finlandois, ie ne pourrois estre, auec plus de zele, ny plus parfaitement que ie suis, &c.

With modernised spelling:

Madame,
S'il arrivait qu'une lettre me fût envoyée du Ciel, et que je la visse descendre des nues, je ne serais pas davantage surpris et ne la pourrais recevoir avec plus de respect et de vénération que j'ai reçu celle qu'il a plu à Votre Majesté de m'écrire. Mais je me reconnais si peu digne des remerciements qu'elle contient que je ne le puis accepter que comme une faveur et une grâce dont je demeure tellement redevable que je ne m'en saurais jamais dégager. L'honneur que j'avais ci-devant reçu d'être interrogé, de la part de Votre Majesté, par M. Chanut touchant le souverain bien, ne m'avait que trop payé de la réponse que j'avais faite. Et depuis, ayant appris par lui que cette réponse avait été favorablement reçue, cela m'avait si fort obligé que je ne pouvais pas espérer ni souhaiter rien de plus pour si peu de chose; particulièrement d'une princesse que Dieu a mise en si haut lieu, qui est environnée de tant d'affaires très importantes, dont elle prend elle-même les soins, et de qui les moindres actions peuvent tant pour le bien général de toute la terre, que tous ceux qui aiment la vertu se doivent estimer très heureux, lorsqu'ils peuvent avoir occasion de lui rendre quelque service. Et pource que je fais particulièrement profession d'être de ce nombre, j'ose protester à Votre Majesté qu'elle me saurait rien commander de si difficile que je ne sois toujours prêt de faire tout mon possible pour l'exécuter; et que si j'étais né Suédois ou Finlandais, je ne pourrais être, avec plus de zèle, ni plus parfaitement que je suis, etc.

Arckenholtz's transcript of the letter:

MADAME.
S'il arrivoit qu'une lettre me fut envoïée du Ciel & que je la visse descendre des nuës, je ne serois pas davantage surpris & ne la pourrois recevoir avec plus de respect & de vénération que j'ai reçu celle qu'il a plû à V. M. de m'écrire. Mais je me reconnois si peu digne des remerciemens qu'elle contient, que je ne le puis accepter que comme une faveur & une grace, dont je demeurerai tellement redevable, que je ne m'en saurai jamais dégager. L'honneur que j'avois ci-devant reçu d'être interrogé de la part de V. M. par Mr. Chanut touchant le Souverain-Bien, ne m'avoit que trop païé de la réponse que j'avois faite: & depuis aïant apris par lui, que cette réponse avoit été favorablement reçuë, cela m'avoit si fort obligé, que je ne pouvois pas espérer, ni souhaiter rien de plus pour si peu de chose, particulièrement d'une Princesse que Dieu a mise en si haut lieu, qui est environnée de tant d'affaires très-importantes, dont elle prend elle-même les soins, & de qui les moindres action peuvent tant pour le Bien général de toute la terre, que tous ceux qui aiment la Vertu, se doivent estimer très-heureux, lorsqu'ils peuvent avoir occasion de lui rendre quelque service. Et parce que je fais particulièrement profession d'être de ce nombre; j'ose protester à V. M. qu'elle me sauroit rien commander de si difficile, que je ne sois toûjours prêt de faire tout mon possible pour l'éxécuter, & que si j'étois né Suédois ou Finlandois, je ne pourrois être avec plus de zèle, ni plus parfaitement que je suis. .....

English translation (my own):

MADAME,
If it happened that a letter was sent to me from Heaven and that I saw it descend from the clouds, I would not be more surprised and could not receive it with more respect and veneration than how I received this one it has pleased Your Majesty to write to me. But I recognise myself so unworthy of the thanks it contains that I can only accept it as a favour and a grace, for which I will remain so indebted, that I will never know how to get rid of it. The honour which I had previously received of being questioned on behalf of Your Majesty by Monsieur Chanut touching the sovereign good had paid me only too too much for the answer which I had given; and since having heard from him that this reply had been favourably received, it had obliged me so much that I could not hope nor wish for anything more for such a little thing, particularly of a princess whom God has put in such a high place, who is surrounded by so many very important matters, of which she takes care herself, and of whom the least actions can so much be for the general good of all the earth, as all those who love virtue, they must be considered very happy when they can have occasion to render her some service. And because I make a special profession of being one of this number, I dare to protest to Your Majesty that you would not know how to order anything so difficult from me that I am not always ready to do my best to carry it out, and that if I was born Swedish or Finnish, I could not be with more zeal or more perfectly than I am. .....

Swedish translation of the original (my own):

Madam,
Om det hände att ett brev skickades till mig från himlen, och att jag såg det sjunka ner från molnen, skulle jag inte bli mer förvånad och inte kunna ta emot det med mer respekt och vördnad än jag fick den som Ers Majestät har täckts att skriva till mig. Men jag anser mig vara så ovärdig den tacksägelse det innehåller att jag bara kan acceptera den som en ynnest och en nåd som jag förblir så skyldig att jag aldrig skulle veta hur jag skulle befria mig från den. Den ära, som jag tidigare hade fått att på Ers Majestäts vägnar ifrågasättas av monsieur Chanut rörande det suveräna goda, hade bara betalat mig alltför mycket för det svar jag hade givit. Och sedan jag av honom fått veta att detta svar mottagits positivt, förpliktade det mig så mycket att jag inte kunde hoppas eller önska något mer för så litet; särskilt av en prinsessa som Gud har placerat på en sådan hög plats, som är omgiven av så många mycket viktiga angelägenheter som hon tar hand om själv, och av vilken de minsta handlingar kan göra så mycket för hela jordens allmänna bästa, att alla de som älskar dygd måste anse sig själva mycket glada när de kan få tillfälle att ge den någon tjänst. Och emedan jag särskilt bekänner mig till detta antal, vågar jag försäkra Ers Majestät att Ni inte kan befalla mig att göra något så svårt att jag inte alltid skulle vara beredd att göra mitt bästa för att verkställa det; och att om jag hade fötts svensk eller finsk, skulle jag inte kunna vara mer nitisk eller fullkomligare än jag är, osv.

English translation of the original (my own):

Madame,
If it happened that a letter were sent to me from Heaven, and that I saw it descend from the clouds, I would not be more surprised and could not receive it with more respect and veneration than I received the one Your Majesty has been pleased to write to me. But I consider myself so unworthy of the thanks it contains that I can only accept it as a favour and a grace for which I remain so indebted that I would never know how to free myself from it. The honour which I had previously received to be questioned, on behalf of Your Majesty, by Monsieur Chanut touching the sovereign good, had repaid me only too much for the answer which I had given. And since then, I having learned from him that this answer had been favourably received, it obliged me so much that I could not hope or wish for anything more for so little; particularly of a princess whom God has placed in such a high place, who is surrounded by so many very important affairs of which she takes care herself, and of whom the least actions can do so much for the general good of the whole earth, that all those who love virtue must esteem themselves very happy when they can have occasion to render it some service. And because I particularly profess to be of this number, I dare to assure Your Majesty that you cannot command me to do anything so difficult that I would not always be ready to do my best to execute it; and that if I had been born Swedish or Finnish, I could not be more zealously nor more perfectly than I am, etc.


Above: Kristina.


Above: René Descartes.

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