Sources:
Christine de Suède et la cardinal Azzolino. Lettres inédites (1660-1668), Carl Bildt, 1899
Kristina wrote this letter to Cardinal Decio Azzolino on January 12, 1667.
The letter:
quarante troisiesme
lestre du 12 Jan. 1667
devan que de Vous parler daustre Chose Jl faust que ie Vous conte ma douleur d'estre prive Cette semaine de Vos lestres par le manquement du Courier d'Italie qui nestoit pas arrive a Noureinber. Je say bien que Vos lestres ne me donne depuis lontemps que des suiets d'afflixion, mais Je ne men puis passer, et Jls me sont enCore ausi necssaires Comme Jl estoit dans le temps heureux ou ils me donnoit suiet de Joye et mentretenent des Choses agreables. ce surCoist de Chagrin ma donne de lalteration dans ma sante durant cette semaine et me la fait passer plus mal qua lordinaire et a donne de force au froit insupportable de me tourmenter.
Je vous envoy la lestre dAdamy et ma reponse qui Vous feront Conoistre lestat de mes affaires, dans le quel Jl est arrive vn tres favorable Changemant Comme Vous Verrez. Jespere de venir heureusement a bout de ce qui reste et Je Vous renderay tousiours vn Conte exacte de tout ce qui ce fera.
Je vous envoy ausi les Copie des lestre du Roy de france et Marquis de lionne
icy Jl ny a rien qui merite la paine de Vous estre escrit, sinon la nouvelle de polonnge qui nous asseure que les Cosaques se sont iettes sous la protexion du Turque et luy on preste sermant de fidelite. sil y a quel que Verite a cette nouvelle Vous la saurez mieux la paix de portugal ny la revolte dAngleterre ne Continue pas ayant este a ce quon dit appaise de bon heure les Ollandois font des terribles preparations pour la prochaine Campange ou Jls produiront en mer Cent et Cinquante Vaissaux de gerre, mais si grans et si graux quon naura iamais veux une semblable Chose. adieu ne Vous estonne pas si vous voyez me lestres si Courtes Jl est impossible de les faire plus longe, Car le froit est si gran quil est impossible descrire 992055 est 26354236 en ce pays 360740365405351220323134355357 qui est plus 2557642355 que iamais
P. S. apres avoir acheve ma lestre ie viens de recevoir une austre d'Adamy accompangee dvne pour Vous a Caget Volant que ie Vous envoy, et Voiant les disposition favorables ou sont les Chose ie me suis resolue dans cette instant de partir dicy au Commencement du mois prochain a fin de ne pas perdre laffection de mes amis, et d'achever par ma presence mon trionfe de mes ennemis. Je Crois que ie retourneray enCore cette Hiver ycy, Car ie suis Casi resolue a nattendre pas la diette, aiant dasse bonne raisons pour cela, mais par le prochain ordinaire ie Vous en diray mon sentiment avec plus de Certitude Car iay besoin dun peu de temps pour prendre mes resolutions adieu.
With modernised spelling:
Hambourg, 12 janvier 1667.
Devant que de vous parler d'autre chose, il faut que je vous conte ma douleur d'être privée cette semaine de vos lettres par le manque du courrier d'Italie, qui n'était pas arrivé à Nuremberg. Je sais bien que vos lettres ne me donnent depuis longtemps que des sujets d'affliction, mais je ne m'en puis passer, et elles me sont encore aussi nécessaires comme il était dans le temps heureux où elles me donnaient sujet de joie, et m'entretenant de choses agréables. Ce surcroît de chagrin m'a donné de l'altération dans ma santé durant cette semaine et me l'a fait passer plus mal que l'ordinaire, et a donné de [la] force au froid insupportable de me tourmenter.
Je vous envoie la lettre d'Adami et ma réponse, qui vous feront connaître l'état de mes affaires, dans lequel il est arrivé un très favorable changement, comme vous verrez. J'espère de venir heureusement à bout de ce qui reste, et je vous rendrai toujours un compte exact de tout ce qui se fera.
Je vous envoie aussi les copies des lettres du roi de France et [du] marquis de Lionne.
Ici il n'y a rien qui mérite la peine de vous être écrit, sinon la nouvelle de Pologne, qui nous assure que les Cosaques se sont jetés sous la protection du Turc et lui ont prêté serment de fidélité. S'il y a quelque vérité à cette nouvelle, vous la saurez mieux. La paix de Portugal, ni la révolte d'Angleterre ne continuent pas, ayant été, à ce qu'on dit, apaisée de bonne heure. Les Hollandais font des terribles préparations pour la prochaine campagne, où ils produiront en mer cent et cinquante vaisseaux de guerre, mais si grands et si gros qu'on n'aura jamais vu une semblable chose.
Adieu, ne vous étonnez pas si vous voyez mes lettres si courtes! Il est impossible de les faire plus longues, car le froid est si grand, qu'il est impossible d'écrire. Tout est gelé en ce pays excepté mon cœur, qui est plus ardent que jamais.
P. S. — Après avoir achevé ma lettre, je viens de recevoir une autre d'Adami accompagnée d'une pour vous à cachet volant, que je vous envoie, et voyant les dispositions favorables où sont les choses, je me suis résolue dans cet instant de partir d'ici au commencement du mois prochain afin de ne pas perdre l'affection de mes amis et d'achever par ma présence mon triomphe de mes ennemis. Je crois que je retournerai encore cet hiver ici, car je suis quasi résolue à n'attendre pas la Diète, ayant d'assez bonnes raisons pour cela; mais par le prochain ordinaire je vous en dirai mon sentiment avec plus de certitude; car j'ai besoin d'un peu de temps pour prendre mes résolutions. Adieu.
English translation (my own):
Forty-third letter of
January 12, 1667.
Before talking to you about something else, I must tell you about my grief at being deprived of your letters this week by the lack of mail from Italy, which had not arrived in Nuremberg. I know very well that your letters have only given me cause for sorrow for a long time, but I cannot do without them, and they are still as necessary to me as they were in the happy days when they gave me cause for joy and talked to me about pleasant things. This added sorrow gave me deterioration in my health during this week and made me worse than usual, and gave the unbearable cold the strength to torment me.
I am sending you Adami's letter and my reply, which will let you know the state of my affairs, in which there has been a very favourable change, as you will see. I hope to happily come to terms with what remains, and I will always give you an exact account of all that is done.
I am also sending you copies of letters from the King of France and the Marquis de Lionne.
There is nothing here that is worth writing to you, if not the news from Poland, which assures us that the Cossacks threw themselves under the protection of the Turk and took an oath of loyalty to him. If there is any truth to this news, you will know it better. The peace of Portugal does not continue, nor does the revolt in England, having been, it is said, appeased early. The Dutch are making terrible preparations for the next campaign, where they will produce one hundred and fifty warships at sea, but so great and so large that one has never seen such a thing.
Farewell, don't be surprised if you see my letters so short! It is impossible to make them longer, because the cold is so great that it is impossible to write. Everything is frozen in this country except my heart, which is more ardent than ever.
P. S. — After having completed my letter, I have just received another from Adami accompanied by one for you with a cachet volant, which I send to you; and seeing the favourable arrangements things are in, I have decided in this moment to to leave here at the beginning of next month so as not to lose the affection of my friends and to complete by my presence my triumph over my enemies. I believe that I will return here again this winter, because I am almost determined not to wait for the Riksdag, having good enough reasons for it; but by the next ordinary I will tell you my feeling with more certainty, because I need a little time to make my resolutions. Farewell.
Above: Kristina.
Above: Cardinal Decio Azzolino.
Notes: 992055 = tout
26354236 = gelé
360740365405351220323134355357 = excepté mon cœur
2557642355 = ardent
Kristina had, as we will soon see, no intention of leaving before spring. She/he/they had made up her/his/their mind to be in Stockholm during the Riksdag which was to take place in the summer, but she/he/they thought it useful to make it appear that she/he/they wished to arrive in Stockholm and leave before the Riksdag. The regents would then lend themselves more easily, she/he/they hoped, to concessions. This time she/he/they went so far as to deceive Azzolino himself, perhaps out of fear of seeing her/his/their letter intercepted. She/he/they also deceived Adami by ordering him to officially announce in Stockholm that she/he/they would be leaving Hamburg on February 10.
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