Saturday, September 11, 2021

Kristina's letter to Otto von Guericke the Younger, dated July 9, 1672

Sources:

Johann Kanolds Museographia oder Anleitung zum rechten Begriff und nützlicher Anlegung der Raritäten-Kammern, volume 3, page 307, Johann Kanold, 1727


Universal Register über die sechs Theile der Westphälischen Friedens-Handlungen und Geschichte, page 100, Johann Ludolph Walther, 1740


Mémoires concernant Christine, volume 2, page 135, Johan Arckenholtz, 1751


The book Kristina is referring to is Otto's father Otto von Guericke the Elder's 1672 book Experimenta Nova (ut vocantur) Magdeburgica de Vacuo Spatio and can be read here:


The letter:

Monsieur de Guericke!
J'ay receu le livre de vôtre Pere, que vous m'avez envoyé, dont je vous remercie de tout mon coeur, & vous dis en reponse, que je l'ay leu de son commencement jusques à la fin avec une attention & un plaisir inconcevable, d'autres que moy seront capables de mieux juger du prix & de l'admirer, mais toute mon ignorance n'empeche pas que je n'estime cett ouvrage un de plus dignes & admirables, qui soit produit en notre Siecle: Ses experiences toutes belles, & quelles sont ont esté faites par d'autres a Paris, à Londre, à Florence & icy à Rome même, mais les consequences & nouvelles opinions, ou plûtost conjectures, q'il en tire, luy sont particulieres a ce qu'il me semble au moins n'ay je rien leu de semblable, si l'Astronomie Britannique, que je n'ay pas encore eu loisir d'examiner ne me produit quelque chose de pareil, à ces mesmes opinions, quoy qu'il en soit, il me semble, que nul autre ne nous a donné une idée de cett' univers si digne de son adorable Auteur, que celle de vôtre Pere, je laisse aux Mathematiciens & Astronomes à disputer avec luy son sisteme, pur moy je soucris volontiers a la plus part de ses belles conjectures, toutes fois autant qu'il m'est permis par l'autorité de l'Eglise Romaine; & cependant je vous remercie toute deux de vôtre present, & du plaisir que la lecture d'un si beau livre m'a donné & Dieu vous prospere,
Rome ce 9. Juilet 1672.
Christine Alexandra.

With modernised spelling:

Monsieur de Guericke,
J'ai reçu le livre de votre père que vous m'avez envoyé, dont je vous remercie de tout mon cœur, et [je] vous dis en réponse que je l'ai lu de son commencement jusqu'à la fin avec une attention et un plaisir inconcevable. D'autres que moi seront capables de mieux juger du prix et de l'admirer, mais toute mon ignorance n'empêche pas que je n'estime cet ouvrage un de plus dignes et admirables qui soit produit en notre siècle. Ses experiences, toutes belles et qu'elles sont, ont été faites par d'autres a Paris, à Londres, à Florence et ici à Rome-même, mais les conséquences et nouvelles opinions, ou plutôt conjectures, qu'il en tire, lui sont particulières à ce qu'il me semble; au moins n'ai-je rien leu de semblable si l'astronomie britannique, que je n'ai pas encore eu loisir d'examiner, ne me produit quelque chose de pareil à ces mêmes opinions. Quoiqu'il en soit, il me semble, que nul autre ne nous a donné une idée de cet univers si digne de son adorable auteur que celle de votre père. Je laisse aux mathématiciens et astronomes à disputer avec lui son système. Pour moi, je souscris volontiers à la plupart de ses belles conjectures, toutefois autant qu'il m'est permis par l'autorité de l'Église romaine; et cependant je vous remercie toute deux de votre présent et du plaisir que la lecture d'un si beau livre m'a donné, et Dieu vous prospère.
Rome, ce 9 juillet 1672.
Christine Alexandra.

Walther's transcript of the letter:

Monsieur de Guericke. I'ay reçu le livre de vôtre Pere, que vous m'avez envoié, dont je vous remercie de tout mon cœur, & vous dis en response, que ie l'ai lû de son commencement jusques à la fin avec une attention & un plaisir inconcevable. D'autres que moi seront capables de mieux iuger du prix & de l'admirer; Mais toute mon ignorance n'empêche pas, que ie n'estime cet ouvrage un de plus dignes & admirables, qui soit produit en nôtre siecle. Ses experiences toutes belles, quelles sont, ont eté faites par d'autres à Paris, à Londres, à Florence & icy à Rome même, mais les consequences & nouvelles opinions, ou plûtot conjectures, qu'il en tire, lui sont particulières à ce qu'il me semble, au moins n'ay je rien leu de semblable, si l'Astronomie Britannique, que je n'ay pas encore eu loisir d'examiner, ne me produit quelque chose de pareil, à ces memes opinions. Quoyqu'il en soit, il me semble, que nul autre ne nous a donné une Idée de cet univers si digne de son adorable Auteur, que celle de votre Pere. Ie laisse aux Mathematiciens & Astronomes à disputer avec lui son sisteme, pour moy je souscris volontiers à la plus part de ses belles conjectures toutes fois autant d'il m'est permis par l'authorité de l'Eglise Romaine. Cependant je vous remercie plus qu' de vôtre present & du plaisir que la lecture d'un si beau livre m'a donné, & Dieu vous prospére, Rome ce 9. Iuillet 1672.
Christina Alexandra.

With modernised spelling:

Monsieur de Guericke,
J'ai reçu le livre de votre père que vous m'avez envoyé, dont je vous remercie de tout mon cœur, et [je] vous dis en réponse que je l'ai lu de son commencement jusqu'à la fin avec une attention et un plaisir inconcevable. D'autres que moi seront capables de mieux juger du prix et de l'admirer, mais toute mon ignorance n'empêche pas que je n'estime cet ouvrage un de plus dignes et admirables qui soit produit en notre siècle. Ses expériences, toutes belles qu'elles sont, ont été faites par d'autres à Paris, à Londres, à Florence et ici à Rome-même, mais les conséquences et nouvelles opinions, ou plutôt conjectures, qu'il en tire, lui sont particulières à ce qu'il me semble; au moins n'ai-je rien leu de semblable si l'astronomie britannique, que je n'ai pas encore eu loisir d'examiner, ne me produit quelque chose de pareil à ces mêmes opinions. Quoiqu'il en soit, il me semble que nul autre ne nous a donné une idée de cet univers si digne de son adorable auteur que celle de votre père. Je laisse aux mathématiciens et astronomes à disputer avec lui son système; pour moi je souscris volontiers à la plupart de ses belles conjectures, toutefois autant d'il m'est permis par l'autorité de l'Église romaine. Cependant, je vous remercie plus que de votre présent et du plaisir que la lecture d'un si beau livre m'a donné, et Dieu vous prospère. Rome, ce 9 juillet 1672.
Christine Alexandra.

Arckenholtz's transcript of the letter (he corrected Kristina's grammar and spelling):

Monsieur de Guericke. J'ai reçu le livre de votre Père, que vous m'avez envoîé, dont je vous remercie de tout mon cœur, & vous dîs en réponse, que je l'ai lû dès le commencement jusqu'à la fin avec une attention & un plaisir inconcevable. D'autres que moi seront capables de mieux juger de son prix & de l'admirer: mais toute mon ignorance n'empêche pas, que je n'estime cet ouvrage un des plus dignes & admirables, qui soit produit en notre siècle. Ses expériences toutes belles qu'elles sont ont été faites par d'autres à Paris, à Londres, à Florence & ici à Rome même, mais les conséquences & les nouvelles opinions, ou plûtôt conjectures, qu'il en tire, lui sont particulières, à ce qu'il me semble; au moins n'ai-je lû rien de semblable: si l'Astronomie Britannique, que je n'ai pas encore eu le loisir d'éxaminer, ne me fait voir quelque chose de pareil, à ces mêmes opinions. Quoiqu'il en soit, il me semble que nul autre ne nous a donné une idée de cet Univers si digne de son adorable Auteur, que celle de votre Père. Je laisse aux Mathématiciens & Astronomes à disputer avec lui sur son Systéme, pour moi je souscris volontiers à la plûpart de ses belles conjectures, toute fois autant qu'il m'est permis par l'autorité de l'Eglise Romaine. Cependant je vous remercie plus qu'aucun autre de votre présent & du plaisir que la lecture d'un si beau livre m'a donné, & Dieu vous fasse prospérer. Rome ce 9 Juillet 1672.
CHRISTINE ALEXANDRA.

English translation (my own):

Mr. von Guericke,
I have received your father's book which you sent me, for which I thank you with all my heart, and I tell you in response that I read it from beginning to end with care and an inconceivable pleasure. Others than me will be able to better judge its price and to admire it, but all my ignorance does not prevent me from considering this work one of the most worthy and admirable which has been produced in our century. His experiences, beautiful as they are, have been had by others in Paris, London, Florence and here in Rome herself, but the consequences and the new opinions, or rather conjectures, that he draws from them are peculiar to him, it seems to me; at least I haven't read anything like it, if British astronomy, which I have not yet had time to examine, does not show me something similar, to these same opinions. Anyway, it seems to me that no one else has given us an idea of ​​this universe so worthy of its adorable author than that of your father. I leave it to mathematicians and astronomers to argue with him about his system, for myself I readily subscribe to most of his fine conjectures, however much as I am allowed by the authority of the Roman Church. However, I thank you more than any other for your present and for the pleasure that reading such a beautiful book has given me, and may God grant you prosperity. Rome, July 9, 1672.
Kristina Alexandra.


Above: Kristina.


Above: Otto von Guericke the Elder.

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