Thursday, June 22, 2023

Louise de Béon, comtesse de Brienne's letter to Kristina, dated June 1654

Source:

Mémoires de Louis-Henri de Loménie, comte de Brienne, volume 3, pages 291 to 292, published by Paul Bonnefon, 1919


The letter:

Madame, je ne puis refuser à M. Sparr de rendre par lui à Votre Majesté un devoir que mon respect a retenu depuis quelque temps, bien que ma passion m'en ait très souvent sollicitée. Je crois, Madame, que la bonté de Votre Majesté agréera que je lui rende le témoignage, que je dois à la vérité, de l'approbation générale que ledit sieur Sparr s'est acquise en France, et qu'il y a servi Votre Majesté avec soin et fidélité. Je l'ai supplié de dire à Votre Majesté ce que M. de Brienne et moi sentons par la résolution qu'Elle a prise et dont il me semble que tout le monde craint l'accomplissement. Pour moi, Madame, qui admire tout ce que Votre Majesté fait, j'avoue que je demande à Dieu de tout mon cœur que sa gloire se trouve dans une si belle action aussi bien que la vôtre. Je ne puis souffrir qu'elle soit bornée par les temps; je la désire éternelle, et que vous ne quittiez jamais ce que votre naissance vous donne que pour des choses qui sont mille fois plus élevées. J'espère, Madame, que Votre Majesté me pardonnera la liberté de ce souhait, et qu'Elle voudra bien voir mon fils, comme elle m'a fait l'honneur de me le promettre. Il part avec M. d'Avaugour, que le Roi envoie ambassadeur vers Votre Majesté. S'il est assez heureux de trouver encore Votre Majesté sur le trône, il y verra la pratique des plus belles règles du parfait gouvernement, et si Votre Majesté l'a quitté, comme toute l'Europe en est menacée, il ne laissera pas, si Votre Majesté veut bien qu'il ait l'honneur de lui faire la révérence, de voir en votre personne des qualités dignes de toutes sortes de grandeurs et de se soumettre à cet empire des esprits et des cœurs, que Votre Majesté conservera toute sa vie et qui lui donnera en tous temps une autorité plus étendue que celle de la fortune, que tous les hommes raisonnables ne sauroient s'empêcher de respecter et de laquelle je continuerai toujours d'être sujette par estime, comme je serai toute ma vie par inclination.
[Juin 1654.]

With more modernised spelling:

Madame,
Je ne puis refuser à Monsieur Sparre de rendre par lui à Votre Majesté un devoir que mon respect a retenu depuis quelque temps, bien que ma passion m'en ait très souvent sollicitée. Je crois, Madame, que la bonté de Votre Majesté agréera que je lui rende le témoignage, que je dois à la vérité, de l'approbation générale que ledit sieur Sparre s'est acquise en France, et qu'il y a servi Votre Majesté avec soin et fidélité. Je l'ai supplié de dire à Votre Majesté ce que Monsieur de Brienne et moi sentons par la résolution qu'elle a prise et dont il me semble que tout le monde craint l'accomplissement.

Pour moi, Madame, qui admire tout ce que Votre Majesté fait, j'avoue que je demande à Dieu de tout mon cœur que sa gloire se trouve dans une si belle action aussi bien que la vôtre. Je ne puis souffrir qu'elle soit bornée par les temps; je la désire éternelle, et que vous ne quittiez jamais ce que votre naissance vous donne que pour des choses qui sont mille fois plus élevées.

J'espère, Madame, que Votre Majesté me pardonnera la liberté de ce souhait et qu'elle voudra bien voir mon fils, comme elle m'a fait l'honneur de me le promettre. Il part avec Monsieur d'Avaugour, que le Roi envoie ambassadeur vers Votre Majesté. S'il est assez heureux de trouver encore Votre Majesté sur le trône, il y verra la pratique des plus belles règles du parfait gouvernement, et si Votre Majesté l'a quitté, comme toute l'Europe en est menacée, il ne lassera pas, si Votre Majesté veut bien qu'il ait l'honneur de lui faire la révérence, de voir en votre personne des qualités dignes de toutes sortes de grandeurs et de se soumettre à cet empire des esprits et des cœurs, que Votre Majesté conservera toute sa vie et qui lui donnera en tous temps une autorité plus étendue que celle de la fortune, que tous les hommes raisonnables ne sauroient s'empêcher de respecter et de laquelle je continuerai toujours d'être sujette par estime, comme je serai toute ma vie par inclination.
[Juin 1654.]

Swedish translation (my own):

Madam,
Jag kan inte vägra herr Sparre att genom sig själv till Ers Majestät överlämna en plikt som min respekt har behållit en tid, även om min passion mycket ofta har uppmanat mig att göra det. Jag tror, ​​madam, att Ers Majestäts godhet vill acceptera att jag bär Er betygelsen, som jag är skyldig sanningen, om det allmänna godkännande som nämnde herr Sparre förvärvat i Frankrike, och att han har tjänat Ers Majestät med omsorg och trohet. Jag har bett honom att berätta för Ers Majestät vad monsieur de Brienne och jag känner av det beslut Ni har fattat, vars uppfyllelse, det förefaller mig, alla fruktar.

Vad gäller mig, madam, som beundrar allt Ers Majestät gör, så bekänner jag att jag ber Gud av hela mitt hjärta att hans ära finns i en så fin handling såväl som den Er. Jag kan inte tillåta att det begränsas av tiden; jag önskar att den skall vara evigt och att Ni aldrig lämnar det Er börd ger Er förutom saker som är tusen gånger högre.

Jag hoppas, madam, att Ers Majestät förlåter mig denna önskans frihet och att Ni vill vara bra nog att träffa min son, eftersom Ni har gjort mig äran att lova mig det. Han lämnar med monsieur d'Avaugour, som Konungen skickar som ambassadör till Ers Majestät. Om han är lycklig nog att finna Ers Majestät fortfarande på tronen, kommer han att där se utövandet av de vackraste reglerna för perfekt regering, och om Ers Majestät har lämnat den, eftersom hela Europa är hotat av det, kommer han inte att tröttna, om Ers Majestät skulle vilja att han skulle ha äran att göra reverens mot Er, att i Er person se egenskaper värdiga all slags storhet och att underkasta sig detta rike av sinnen och hjärtan, som Ers Majestät kommer att bevara hela Ert liv och som skall ge Er alltid en auktoritet som är mer omfattande än lyckan, som alla förnuftiga män inte kan låta bli att respektera, och som jag alltid kommer att fortsätta att underkasta mig av aktning, som jag kommer att vara hela mitt liv av böjelse.
[Juni 1654.]

English translation (my own):

Madame,
I cannot refuse Lord Sparre to render through himself to Your Majesty a duty which my respect has retained for some time, although my passion has very often urged me to do so. I believe, Madame, that Your Majesty's kindness will accept that I bear to you the testimony, which I owe to the truth, of the general approval that the said Lord Sparre has acquired in France, and that he has served Your Majesty with care and fidelity. I have begged him to tell Your Majesty what Monsieur de Brienne and I feel by the resolution which you have taken, the fulfillment of which, it seems to me, everyone fears.

As for me, Madame, who admires all Your Majesty does, I confess that I beg God with all my heart that His glory be found in such a fine action as well as yours. I cannot allow it to be limited by time; I desire it to be eternal, and that you never leave what your birth gives you except for things which are a thousand times higher.

I hope, Madame, that Your Majesty will forgive me for the freedom of this wish and that you will be good enough to see my son, as you have done me the honour of promising me. He is leaving with Monsieur d'Avaugour, whom the King sends as ambassador to Your Majesty. If he is happy enough to find Your Majesty still on the throne, he will see there the practice of the most beautiful rules of perfect government, and if Your Majesty has left it, as all Europe is threatened by it, he will not tire, if Your Majesty would like him to have the honour of doing reverence to you, of seeing in your person qualities worthy of all sorts of greatness and of submitting to this empire of minds and hearts, which Your Majesty will preserve all your life and which will give you at all times an authority more extensive than that of fortune, which all reasonable men cannot help respecting, and to which I will always continue to be subject by esteem, as I will be all my life by inclination.
[June 1654.]


Above: Kristina.


Above: Henri-Auguste de Loménie, comte de Brienne.

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