Wednesday, August 23, 2023

Baron Samuel Pufendorf's account of what happened after Kristina's abdication, year 1654

Source:

Histoire de Suède, avant et depuis la fondation de la monarchie, volume 2, pages 420 to 422, by Samuel von Pufendorf, printed by Zacharie Chatelain, 1732 (1743 edition with extensions and updates added)



Above: Kristina.

The account:

Christine ne demeura pas longtemps en Suede après son abdication. Mais elle fut obligée de feindre qu'elle ne laissoit le Royaume, que pour aller boire les Eaux de Spa, & qu'elle retourneroit immédiatement après à Stockholm. Pour mieux le persuader, elle se mit en devoir de louer une maison à Stockholm; & le Roi lui en ayant fait un agréable reproche, sur les offres que ce Prince lui fit du Château, en l'assurant qu'elle n'en étoit pas moins la maîtresse que par le passé; elle fit entendre, qu'au retour de son voyage elle y prendroit son logement, & qu'elle y passeroit le reste de sa vie. On conjectura de-là, que d'abord que Christine auroit pris les eaux de Spa, elle reviendroit en Suede pour épouser le Roi. On disoit, qu'elle l'avoit voulu élever sur le Trône avant que de lui donner la main, afin de le rendre digne d'elle. Mais ceux qui connoissoient le génie de cette Princesse, en jugeoit bien différemment. De l'impatience qu'ils lui voyoient à sortir promptement du Royaume de Suede, & de la crainte qu'elle témoignoit qu'on ne s'opposât à son départ, ils concluoient qu'elle ne cherchoit par ses discours simulés, qu'à amuser le Peuple & sur-tout les Païsans. Cet Ordre du Royaume disoit hautement, qu'on ne la devoit point laisser partir; & qu'il falloit qu'elle demeurât dans le Païs pour y consumer les revenus qu'on lui avoit assignés. A l'égard de son mariage avec le Roi, c'étoit une espérance sans fondement. Elle avoit témoigné jusque-là si peu d'inclination à le vouloir prendre pour Mari; & tant d'indifférence, pour ne pas dire d'aversion pour sa personne, qu'il n'y avoit nulle apparence à une pareille alliance: elle avoit même en plusieurs occasions parlé fort desavantageusement de la taille de ce Prince.

Une autre chose faisoit encore craindre à Christine qu'on ne s'opposât à sa sortie du Royaume. Les Prêtres avoient fait courir le bruit parmi le Peuple, qu'elle ne laissoit la Suede; que dans le dessein de se faire Catholique-Romaine; & ils crioient qu'il falloit la retenir dans le Royaume. Pour détruire ces bruits, Christine demeura exprès un Dimanche à Stockholm; & pour faire croire qu'elle étoit bonne Luthérienne, elle communia dans la Grande Eglise.

Elle continua la dissimulation, jusqu'à la fin. Elle fit croire qu'elle vouloit passer en Allemagne par Mer; ce qui fit faire une dépense inutile, car on arme douze des plus gros Vaisseaux de la Flotte pour l'escorter. Mais lorsque l'Amiral Wrangel eut conduit ces Vaisseaux à Calmar, où il attendoit Christine pour la transporter en Poméranie; le Roi reçut une Lettre par laquelle cette Princesse lui donnoit avis qu'elle avoit pris la route du Sund, & qu'elle feroit son voyage par le Danemarc & par le Holstein.

A cette nouvelle, le Roi envoya en toute diligence après elle, pour la prier de se rendre dans l'Isle d'Oeland, où l'Amiral Wrangel l'attendoit avec la Flotte pour la passer à Wismar. Mais elle s'en excusa sur l'inconstance des Vents. Après avoir séjourné quatre jours à Helmstad, où elle se donna le divertissement de faire berner tous ceux qui étoient avec elle, elle se déguisa en habit d'homme, pour passer à Helseneur. Son dessein étoit de voyager avec plus de liberté, & sans être connue. Cependant, malgré son déguisement, la Reine de Danemarc la vit dans une Hôtellerie où elle logea.

Christine n'avoit retenu à son service que quatre Gentilshommes, dont pas un ne savoit où elle alloit. Elle ne garda aucune de ses Femmes avec elle. Quelques-unes en furent si choquées, qu'elles ne purent se taire sur bien des choses qu'elles avoient vues; ce qui mit la Reine dans une extrême colere lorsqu'elle l'apprit.

On rapporte, que quand elle fut arrivée à un petit ruisseau qui sépare le Danemarc d'avec la Suede, elle descendit de Carosse, & sauta de l'autre côté du Ruisseau, disant: «Me voici enfin en liberté, & hors de Suede, où j'espere de ne retourner jamais.»

Lorsqu'elle fut arrivée à Hambourg, elle écrivit au Roi de Suede. Elle le conjuroit de lui tenir parole, & de se ressouvenir des promesses & des sermens qu'il lui avoit faits de la maintenir dans la possession des Terres qui lui avoient été assignées pour son entretien: "Car je suis persuadée", disoit-elle, «que l'on ne s'informera guere en Suede, ni de ce que je ferai, ni de ce que je deviendrai.» Elle finissoit en l'assurant, que quelque chose qui lui arrivât, elle ne seroit jamais rien contre les intérêts de la Suede.

Cette Lettre donna beaucoup à penser au Roi. Il jugea que Christine avoit formé le dessein de ne plus retourner dans le Royaume; il commença à croire que les avis qu'on lui avoit donnés n'étoient pas sans fondement; & il ne douta plus que Christine ne se fît Catholique, & qu'elle ne passât ensuite en Italie. Ce qui lui faisoit le plus de peine, c'est que les bruits étoient déja répandus, & que les Prêtres disoient hautement que si cette Princesse embrassoit la Religion Romaine, on lui devoit retrancher tous ses revenus. Charles Gustave, qui reconnoissoit véritablement les obligations qu'il avoit à la Reine Christine, auroit bien voulu ne rien faire qui pût lui déplaire; mais il sentoit en même temps, combien il lui seroit difficile de la satisfaire sans mécontenter les Prêtres & les autres Ordres du Royaume, qui demanderoient, au cas qu'elle se fît Catholique, que l'on réunît à la Couronne toutes les Terres qu'elle avoit retenues pour sa subsistance.

En effet, les Sénateurs de Suede ayant été informés des desseins de la Reine Christine, supplierent le Roi de trouver bon qu'ils députassent vers elle une personne de leur Corps, pour tâcher de la détourner des résolutions qu'elle avoit formées, & pour la prier de ne point changer de Religion; mais de persévérer au contraire dans la Religion de ses Peres & de toute la Suede, comme la meilleure; de ne se point éloigner des maximes du feu Roi Gustave son Pere; & enfin, de vouloir retourner en Suede. Ils ajoutoient, que si elle n'avoit point d'égards aux prieres de tout le Royaume, & qu'elle voulût continuer de vivre comme elle avoit fait depuis sa sortie du Royaume, se faire Catholique & se retirer en Espagne; ils auroient au moins la consolation d'avoir fait tout ce qu'ils devoient pour la décharge de leur conscience envers Dieu & envers les hommes; & qu'on ne pourroit leur rien reprocher s'ils la mettoient en oubli, & si elle ne tiroit pas de Suede l'assistance qu'elle en avoit espérée, puisqu'elle menoit une vie si contraire à sa naissance & aux maximes de son Païs.

Le Roi ne voulut pas que cette Députation se fît en son nom, parce qu'il avoit promis à la Reine Christine de ne point se mêler de sa conduite, pourvu qu'elle n'entreprît rien contre les intérêts de son Etat. Aussi ne trouva-t-il pas au Sénat quand on prit cette résolution; il eut soin même de l'adoucir. Il chargea le Comte de Tot, qui en devoit être le Porteur, de faire de fortes instances à cette Princesse de la part de tout le Royaume, pour qu'elle ne changeât point de Religion; mais que si elle étoit résolue à voyager & à se retirer en Espagne, il ne s'y opposoit pas.

Toutes ces remontrances ne firent aucune impression sur la Reine Christine: elle voyagea quelque temps; & soit qu'elle voulût se mettre en état de jouir des délices de l'Italie, soit qu'elle fût persuadée de la bonté de la Religion Romaine, elle embrassa publiquement cette Communion à Inspruck: ensuite elle se rendit à Rome, où elle demeura presque tout le reste de sa vie. Elle y mourut en 1688.

With modernised spelling (typo on Kristina's year of death corrected from 1688 to 1689):

Christine ne demeura pas longtemps en Suède après son abdication, mais elle fut obligée de feindre qu'elle ne laissait le royaume que pour aller boire les eaux de Spa et qu'elle retournerait immédiatement après à Stockholm. Pour mieux le persuader, elle se mit en devoir de louer une maison à Stockholm; et, le roi lui en ayant fait un agréable reproche sur les offres que ce prince lui fit du château en l'assurant qu'elle n'en était pas moins la maîtresse que par le passé, elle fit entendre qu'au retour de son voyage elle y prendrait son logement et qu'elle y passerait le reste de sa vie.

On conjectura delà que d'abord que Christine aurait pris les eaux de Spa, elle reviendrait en Suède pour épouser le roi. On disait qu'elle l'avait voulu élever sur le trône avant que de lui donner la main, afin de le rendre digne d'elle. Mais ceux qui connaissaient le génie de cette princesse en jugeait bien différemment. De l'impatience qu'ils lui voyaient à sortir promptement du royaume de Suède, et de la crainte qu'elle témoignait qu'on ne s'opposât à son départ, ils concluaient qu'elle ne cherchait par ses discours simulés qu'à amuser le peuple et surtout les paysans.

Cet ordre du royaume disait hautement qu'on ne la devait point laisser partir et qu'il fallait qu'elle demeurât dans le pays pour y consumer les revenus qu'on lui avait assignés. A l'égard de son mariage avec le roi, c'était une espérance sans fondement. Elle avait témoigné jusque-là si peu d'inclination à le vouloir prendre pour mari et tant d'indifférence, pour ne pas dire d'aversion, pour sa personne qu'il n'y avait nulle apparence à une pareille alliance. Elle avait même en plusieurs occasions parlé fort désavantageusement de la taille de ce prince.

Une autre chose faisait encore craindre à Christine qu'on ne s'opposât à sa sortie du royaume. Les prêtres avaient fait courir le bruit parmi le peuple qu'elle ne laissait la Suède que dans le dessein de se faire catholique-romaine, et ils criaient qu'il fallait la retenir dans le royaume. Pour détruire ces bruits, Christine demeura exprès un dimanche à Stockholm et, pour faire croire qu'elle était bonne luthérienne, elle communia dans la Grande Église.

Elle continua la dissimulation jusqu'à la fin. Elle fit croire qu'elle voulait passer en Allemagne par mer, ce qui fit faire une dépense inutile, car on arme douze des plus gros vaisseaux de la flotte pour l'escorter. Mais, lorsque l'amiral Wrangel eut conduit ces vaisseaux à Calmar, où il attendait Christine pour la transporter en Poméranie, le roi reçut une lettre par laquelle cette princesse lui donnait avis qu'elle avait pris la route du Sund et qu'elle ferait son voyage par le Danemark et par le Holstein.

A cette nouvelle, le roi envoya en toute diligence après elle pour la prier de se rendre dans l'île d'Öland, où l'amiral Wrangel l'attendait avec la flotte pour la passer à Wismar; mais elle s'en excusa sur l'inconstance des vents. Après avoir séjourné quatre jours à Halmstad, où elle se donna le divertissement de faire berner tous ceux qui étaient avec elle, elle se déguisa en habit d'homme, pour passer à Elseneur. Son dessein était de voyager avec plus de liberté et sans être connue. Cependant, malgré son déguisement, la reine de Danemark la vit dans une hôtellerie où elle logea.

Christine n'avait retenu à son service que quatre gentilhommes, dont pas un ne savait où elle allait. Elle ne garda aucune de ses femmes avec elle. Quelques-unes en furent si choquées qu'elles ne purent se taire sur bien des choses qu'elles avaient vues, ce qui mit la reine dans une extrême colère lorsqu'elle l'apprit.

On rapporte que, quand elle fut arrivée à un petit ruisseau qui sépare le Danemark d'avec la Suède, elle descendit de carosse et sauta de l'autre côté du ruisseau, disant: «Me voici enfin en liberté et hors de Suède, où j'espère de ne retourner jamais!»

Lorsqu'elle fut arrivée à Hambourg, elle écrivit au roi de Suède. Elle le conjurait de lui tenir parole et de se ressouvenir des promesses et des serments qu'il lui avait faits de la maintenir dans la possession des terres qui lui avaient été assignées pour son entretien.

«Car je suis persuadée», disait-elle, «que l'on ne s'informera guère en Suède, ni de ce que je ferai, ni de ce que je deviendrai.»

Elle finissait en l'assurant que, quelque chose qui lui arrivât, elle ne serait jamais rien contre les intérêts de la Suède.

Cette lettre donna beaucoup à penser au roi. Il jugea que Christine avait formé le dessein de ne plus retourner dans le royaume; il commença à croire que les avis qu'on lui avait donnés n'étaient pas sans fondement; et il ne douta plus que Christine ne se fît catholique et qu'elle ne passât ensuite en Italie. Ce qui lui faisait le plus de peine, c'est que les bruits étaient déjà répandus et que les prêtres disaient hautement que, si cette princesse embrassait la religion romaine, on lui devait retrancher tous ses revenus. Charles-Gustave, qui reconnaissait véritablement les obligations qu'il avait à la reine Christine, aurait bien voulu ne rien faire qui pût lui déplaire; mais il sentait en même temps combien il lui serait difficile de la satisfaire sans mécontenter les prêtres et les autres Ordres du Royaume, qui demanderaient, au cas qu'elle se fît catholique, que l'on réunît à la Couronne toutes les terres qu'elle avait retenues pour sa subsistance.

En effet, les sénateurs de Suède ayant été informés des desseins de la reine Christine, supplièrent le roi de trouver bon qu'ils députassent vers elle une personne de leur corps pour tâcher de la détourner des résolutions qu'elle avait formées et pour la prier de ne point changer de religion, mais de persévérer au contraire dans la religion de ses pères et de toute la Suède, comme la meilleure; de ne se point éloigner des maximes du feu roi Gustave son père; et enfin de vouloir retourner en Suède.

Ils ajoutaient que si elle n'avait point d'égards aux prières de tout le royaume, et qu'elle voulût continuer de vivre comme elle avait fait depuis sa sortie du royaume, se faire catholique et se retirer en Espagne, ils auraient au moins la consolation d'avoir fait tout ce qu'ils devaient pour la décharge de leur conscience envers Dieu et envers les hommes; et qu'on ne pourrait leur rien reprocher s'ils la mettaient en oubli, et si elle ne tirait pas de Suède l'assistance qu'elle en avait espérée, puisqu'elle menait une vie si contraire à sa naissance et aux maximes de son pays.

Le roi ne voulut pas que cette députation se fît en son nom, parce qu'il avait promis à la reine Christine de ne point se mêler de sa conduite, pourvu qu'elle n'entreprît rien contre les intérêts de son État. Aussi ne trouva-t-il pas au Sénat quand on prit cette résolution; il eut soin même de l'adoucir. Il chargea le comte de Tott, qui en devait être le porteur, de faire de fortes instances à cette princesse de la part de tout le royaume pour qu'elle ne changeât point de religion, mais que si elle était résolue à voyager et à se retirer en Espagne, il ne s'y opposait pas.

Toutes ces remontrances ne firent aucune impression sur la reine Christine. Elle voyagea quelque temps; et soit qu'elle voulût se mettre en état de jouir des délices de l'Italie, soit qu'elle fût persuadée de la bonté de la religion romaine, elle embrassa publiquement cette communion à Innsbruck. Ensuite elle se rendit à Rome, où elle demeura presque tout le reste de sa vie. Elle y mourut en 1689.

Swedish translation (my own):

Kristina stannade inte länge i Sverige efter sin abdikation, men hon var tvungen att låtsas att hon lämnade riket bara för att gå och dricka Spas vatten och att hon omedelbart därefter skulle återvända till Stockholm. För att övertyga folk bättre satte hon igång med att hyra ett hus i Stockholm; och efter att konungen framfört en behaglig förebråelse till henne över de erbjudanden som denne prins gjorde till henne om slottet, och försäkrade henne att hon inte var mindre dess härskarinna än hon hade varit tidigare, gav hon det för att förstå att  när hon återvände från sin resa, skulle hon ta sitt boende dit och att hon skulle tillbringa resten av sitt liv där.

Man anade att Kristina först skulle ta vattnet i Spa, sedan skulle hon återvända till Sverige för att gifta sig med konungen. Det sades att hon hade velat höja honom till tronen innan hon gav honom sin hand, för att göra honom värdig henne. Men de som kände till denna prinsessans geni dömde helt annorlunda. Av den otålighet de såg hos henne att omedelbart lämna Sveriges rike, och av fruktan som hon visade att hennes avgång skulle motarbetas, drog de slutsatsen att hon endast genom sina simulerade diskurser sökte roa folket och särskilt bönderna.

Denna befallning från riket sade högt att hon inte skulle få lämna och att hon måste stanna kvar i landet för att där förtära de inkomster som henne tilldelats. Beträffande hennes äktenskap med konungen var det ett ogrundat hopp. Fram till dess hade hon visat så liten benägenhet att vilja ta honom som sin man och så mycket likgiltighet, för att inte säga motvilja, för hans person att det inte fanns något sken av en sådan allians. Hon hade till och med vid flera tillfällen uttalat sig mycket ofördelaktigt om denne prins storlek.

En annan sak fick Kristina att frukta att man skulle motsätta sig att hon lämnade riket. Prästerna hade spridit ryktet bland folket att hon bara skulle lämna Sverige i avsikt att bli romersk-katolsk, och de ropade att hon måste behållas i riket. För att förstöra dessa rapporter stannade Kristina med flit en söndag i Stockholm och för att få folk att tro att hon var en god lutheran tog hon nattvard i Storkyrkan.

Hon fortsatte dissimulationen till slutet. Hon gav intrycket att hon ville ta sig över till Tyskland sjövägen, vilket orsakade en onödig kostnad, för tolv av de största skeppen i flottan var beväpnade för att eskortera henne. Men när amiral Wrangel hade fört dessa skepp till Kalmar, där han väntade på att Kristina skulle föra henne till Pommern, fick konungen ett brev, varigenom denna prinsessa meddelade honom, att hon tagit vägen till Öresund och att hon skulle fortsätta sin resa genom Danmark och genom Holstein.

Vid denna nyhet sände konungen med all flit efter henne för att be henne att bege sig till Öland, där amiral Wrangel väntade på att hon med flottan skulle föra henne till Wismar; men hon ursäktade sig på grund av vindarnas inkonstans. Efter att ha stannat fyra dagar i Halmstad, där hon gav sig själv den nöjen att lura alla som var med henne, förklädde hon sig i en mansklänning för att åka till Helsingör. Hennes dessäng var att resa med mer frihet och utan att bli känd. Men trots sin förklädnad såg drottningen av Danmark henne på ett värdshus där hon logerade.

Kristina hade i sin tjänst behållit endast fyra herrar, av vilka ingen visste vart hon var på väg. Hon behöll ingen av sina kvinnor hos sig. Vissa var så chockerade att de inte kunde tiga om de många saker de hade sett, vilket gjorde drottningen extremt arg när hon fick reda på det.

Det berättas att när hon kom till en liten bäck, som skiljer Danmark från Sverige, steg hon ur vagnen och hoppade över bäcken och sade: »Här är jag! Äntligen är jag fri och ut ur Sverige, dit jag hoppas att aldrig återvända!«

När hon kom till Hamburg skrev hon till konungen av Sverige. Hon bad honom att hålla sitt ord till henne och att minnas de löften och eder han hade givit henne att hålla henne i besittning av de länderna som hade tilldelats henne för hennes underhåll.

»Ty jag är övertygad«, sade hon, »att man knappast kommer att informera sig i Sverige vare sig om vad jag skall göra eller vad jag skall bli.«

Hon avslutade med att försäkra honom att, vad som än hände henne, så skulle hon aldrig göra något mot Sveriges intressen.

Detta brev gav konungen mycket att tänka på. Han bedömde att Kristina hade utformat dessängen att aldrig återvända till riket; han började tro att de råd han fått inte var utan grund; och han tvivlade inte längre på att Kristina skulle bli katolik och sedan åka till Italien. Det som plågade honom mest var att ryktena redan hade spridit sig och att prästerna högljutt sade att om denna prinsessa anammade den romerska religionen skulle alla hennes inkomster skäras av. Karl Gustav, som verkligen erkände de förpliktelser han var skyldig drottning Kristina, skulle inte gärna ha gjort något som kunde misshaga henne; men han kände på samma gång, hur svårt det skulle vara för honom att tillfredsställa henne utan att misshaga prästerna och de andra Rikets Ständer, som skulle kräva, om hon blev katolik, att alla de länder hon hade för sitt uppehälle skulle vara undanhållits.

I själva verket bad rådsmännen i Sverige, efter att ha blivit informerade om drottning Kristinas dessänger, konungen att se det lämpligt att de skulle deputera henne en man av deras kropp för att försöka avråda henne från de resolutioner hon hade utformat och att be henne att inte förändra hennes religion, utan tvärtom att framhärda i sina förfäders och hela Sveriges religion som den bästa; att inte avvika från den salige konung Gustavs, hennes fars, maximer; och att äntligen vilja återvända till Sverige.

De tillade att om hon inte hade någon hänsyn till hela rikets böner och ville fortsätta leva som hon hade gjort sedan hon lämnade riket, för att bli katolik och dra sig tillbaka till Spanien, skulle de åtminstone få trösten att ha gjort allt de behövde för att släppa ut sitt samvete gentemot Gud och människor; och att de inte kunde tilltalas med någonting, om de satte henne i glömska, och om hon inte hämtade från Sverige den hjälp hon hade hoppats på, eftersom hon levde ett liv så stridande mot sin börd och sitt lands maximer.

Konungen ville inte att denna deputation skulle ske i hans namn, emedan han hade lovat drottning Kristina att inte blanda sig i hennes uppförande, förutsatt att hon inte gjorde något mot hans Stats intressen. Han fann inte heller i Senaten när denna resolution antogs; han passade till och med på att mjuka upp den. Han instruerade greve Tott, som skulle vara bärare av det, att på hela rikets vägnar göra starka bön till denna prinsessa att hon inte skulle byta religion, men att om hon var besluten att resa och dra sig tillbaka till Spanien, hade han  ingen invändning.

Alla dessa remonstrationer gjorde inget intryck på drottning Kristina. Hon reste en tid; och vare sig hon ville sätta sig i stånd att njuta av Italiens nöjen, eller om hon var övertygad om den romerska religionens godhet, omfamnade hon offentligt denna nattvard i Innsbruck. Sedan reste hon till Rom, där hon stannade under större delen av resten av sitt liv. Hon dog där 1689.

English translation (my own):

Kristina did not stay long in Sweden after her abdication, but she was obliged to pretend that she was leaving the kingdom only to go and drink the waters of Spa and that she would return immediately afterwards to Stockholm. So as to persuade people better, she set about renting a house in Stockholm; and, the King having made a pleasant reproach to her on the offers which this prince made to her of the castle, assuring her that she was no less its mistress than she had been in the past, she gave it to be understood that, upon returning from her journey, she would take her lodgings there and that she would spend the rest of her life there.

One conjectured that first Kristina would take the waters of Spa, then she would return to Sweden to marry the King. It was said that she had wanted to raise him to the throne before giving him her hand, in order to make him worthy of her. But those who knew the genius of this princess judged quite differently. From the impatience they saw in her to promptly leave the kingdom of Sweden, and from the fear she showed that her departure would be opposed, they concluded that she only sought by her simulated discourses to amuse the people and especially the peasants.

This order from the kingdom said loudly that she should not be allowed to leave and that she must remain in the country to consume there the revenues which had been assigned to her. With regard to her marriage to the King, it was an unfounded hope. Until then she had shown so little inclination to want to take him as her husband and so much indifference, not to say aversion, for his person that there was no appearance of such an alliance. She had even on several occasions spoken very disadvantageously of the size of this prince.

Another thing made Kristina fear that one would oppose her leaving the kingdom. The priests had spread the rumour among the people that she was leaving Sweden only with the intention of becoming Roman Catholic, and they cried out that she must be kept in the kingdom. To destroy these reports, Kristina remained on purpose for one Sunday in Stockholm and, to make people believe that she was a good Lutheran, she took Communion in the Great Church.

She continued the dissimulation until the end. She gave the impression that she wanted to cross to Germany by sea, which caused a useless expense, for twelve of the largest vessels in the fleet were armed to escort her. But when Admiral Wrangel had taken these vessels to Kalmar, where he was waiting for Kristina to convey her to Pomerania, the King received a letter by which this princess informed him that she had taken the way to the Sound and that she would continue her journey through Denmark and through Holstein.

At this news the King sent with all diligence after her to beg her to go to the island of Öland, where Admiral Wrangel was waiting for her with the fleet to pass her to Wismar; but she excused herself due to the inconstancy of the winds. After having stayed four days in Halmstad, where she gave herself the amusement of fooling all those who were with her, she disguised herself in a man's dress, to go to Helsingør. Her design was to travel with more freedom and without being known. However, despite her disguise, the Queen of Denmark saw her in an inn where she was lodging.

Kristina had retained in her service only four gentlemen, not one of whom knew where she was going. She did not keep any of her women with her. Some were so shocked that they could not be silent about the many things they had seen, which made the Queen extremely angry when she learned of it.

It is reported that, when she came to a small stream which separates Denmark from Sweden, she got out of the carriage and leaped across the stream, saying, "Here I am! At last I am free and out of Sweden, where I hope never to return!"

When she arrived in Hamburg, she wrote to the King of Sweden. She conjured him to keep his word to her and to remember the promises and oaths he had made to her to keep her in possession of the lands which had been assigned to her for her maintenance.

"For I am persuaded", she said, "that one will hardly inform oneself in Sweden either about what I will do or what I will become."

She ended by assuring him that, whatever happened to her, she would never do anything against the interests of Sweden.

This letter gave the King much to think about. He judged that Kristina had formed the design never to return to the kingdom; he began to believe that the advice he had been given was not without foundation; and he no longer doubted that Kristina would become a Catholic and then go to Italy. What pained him the most was that the rumours had already spread and that the priests were loudly saying that if this princess embraced the Roman religion, all her income should be cut off. Karl Gustav, who truly recognised the obligations he owed to Queen Kristina, would not willingly have done anything that might displease her; but he felt at the same time how difficult it would be for him to satisfy her without displeasing the priests and the other Orders of the Realm, who would demand, if she became a Catholic, that all the lands she had for her subsistence should be withheld.

In fact, the senators of Sweden having been informed of Queen Kristina's designs, begged the King to see fit that they should depute to her a person of their body to try to dissuade her from the resolutions she had formed and to beg her not to change her religion, but, on the contrary, to persevere in the religion of her forefathers and of all Sweden, as the best; not to stray from the maxims of the late King Gustav, her father; and to finally want to return to Sweden.

They added that if she had no regard for the prayers of the whole kingdom, and wanted to continue to live as she had done since leaving the kingdom, to become a Catholic and retire to Spain, they would at least have the consolation of having done all they had to for the discharge of their conscience towards God and men; and that they could not be reproached with anything if they put her into oblivion, and if she did not draw from Sweden the assistance she had hoped for, since she led a life so contrary to her birth and to the maxims of her country.

The King did not want this deputation to be made in his name, because he had promised Queen Kristina not to meddle in her conduct, provided she did nothing against the interests of his State. He also did not find in the Senate when this resolution was taken; he even took care to soften it. He instructed Count Tott, who was to be the bearer of it, to make strong entreaties to this princess on behalf of the whole kingdom that she should not change her religion, but that if she was resolved to travel and retire to Spain, he had no objection.

All these remonstrances made no impression on Queen Kristina. She traveled for some time; and whether she wished to put herself in a position to enjoy the delights of Italy, or whether she was persuaded of the goodness of the Roman religion, she publicly embraced this communion at Innsbruck. Then she went to Rome, where she remained for most of the rest of her life. She died there in 1689.

No comments:

Post a Comment