Sunday, August 13, 2023

Gilles Ménage's anecdote about almost going to visit Kristina, early 1650s and 1655

Source:

Menagiana: ou bons mots, rencontres agréables, pensées judicieuses, et observations curieuses, volume 1, pages 87 to 88, by Gilles Ménage, 1694


The anecdote:

Avant que la Reine de Suede vint en France, elle me fit prier de l'aller voir, comme elle avoit fait plusieurs autres Savans. Messieurs Saumaize, des Cartes, Vossius & Grotius y avoient été. Quoy que je ne méritasse point cet honneur, elle me mit par-là au nombre de ces grands Hommes qu'elle avoit attiré auprés d'elle. Lorsqu'elle fut arrivée en Flandres, elle m'envoya un passeport, en me mandant qu'elle avoit fait la plus grande partie du chemin, & que l'affection qu'elle avoit pour moy valoit bien la peine que je fisse le reste. M. de Montausier & M. Servien jugeoient à propos que je fisse ce voyage; mais M. Chapelain en qui j'avois beaucoup de confiance, ne fut point de cet avis. Il me dit que cette Princesse étoit tellement obsédée par Antonio Pimentel Ambassadeur du Roy d'Espagne auprés d'elle, que quand je l'aurois vuë une seule fois, il seroit bien difficile que je pûsse la recevoir. Je le crus, & je ne la vis que lorsqu'elle vint à Paris en 1656.

With modernised spelling:

Avant que la reine de Suède vint en France, elle me fit prier de l'aller voir, comme elle avait fait plusieurs autres savants. Messieurs Saumaise, Descartes, Vossius et Grotius y avaient été. Quoique je ne méritasse point cet honneur, elle me mit par là au nombre de ces grands hommes qu'elle avait attiré auprès d'elle.

Lorsqu'elle fut arrivée en Flandre, elle m'envoya un passeport, en me mandant qu'elle avait fait la plus grande partie du chemin et que l'affection qu'elle avait pour moi valait bien la peine que je fisse le reste.

Monsieur de Montausier et Monsieur Servien jugeaient à propos que je fisse ce voyage; mais Monsieur Chapelain, en qui j'avais beaucoup de confiance, ne fut point de cet avis. Il me dit que cette princesse était tellement obsédée par Antonio Pimentel, ambassadeur du roi d'Espagne auprès d'elle, que, quand je l'aurais vue une seule fois, il serait bien difficile que je pûsse la recevoir.

Je le crus, et je ne la vis que lorsqu'elle vint à Paris en 1656.

Swedish translation (my own):

Innan Sveriges drottning kom till Frankrike bad hon mig att komma och se henne, som hon hade gjort med flera andra lärda. Messieurs Saumaise, Descartes, Vossius och Grotius hade varit där. Även om jag inte förtjänade denna ära, placerade hon mig därigenom bland de stora män som hon hade lockat till sin sida.

När hon kom till Flandern skickade hon ett passport till mig och berättade att hon hade kommit större delen av vägen och att den tillgivenhet hon hade för mig var väl värd att jag gjorde resten.

Monsieur de Montausier och monsieur Servien tyckte det var lämpligt för mig att göra denna resa; men monsieur Chapelain, som jag hade stort förtroende för, var inte av denna åsikt. Han berättade för mig att den här prinsessan var så besatt av Antonio Pimentel, Spaniens kungs ambassadör till henne, att om jag skulle se henne en enda gång, skulle det vara mycket svårt för mig att ta emot henne.

Jag trodde på honom, och jag såg henne först när hon kom till Paris 1656.

English translation (my own):

Before the Queen of Sweden came to France, she begged me to come and see her, as she had done with several other scholars. Messieurs Saumaise, Descartes, Vossius and Grotius had been there. Although I did not deserve this honour, she thereby placed me among those great men whom she had attracted to her side.

When she arrived in Flanders, she sent me a passport, telling me that she had come most of the way and that the affection she had for me was well worth my doing the rest.

Monsieur de Montausier and Monsieur Servien thought it appropriate for me to make this journey; but Monsieur Chapelain, in whom I had great confidence, was not of this opinion. He told me that this princess was so obsessed with Antonio Pimentel, the King of Spain's ambassador to her, that if I were to seen her even one time, it would be very difficult for me to receive her.

I believed him, and I only saw her when she came to Paris in 1656.


Above: Kristina.


Above: Antonio Pimentel.


Above: Gilles Ménage.

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