Wednesday, August 23, 2023

Kristina's second letter to Isaac Vossius of May 13/23 (Old Style), 1652

Sources:

The collection of autograph letters and historical documents formed by Alfred Morrison (second series, 1892-1893), volume 2 C, pages 207 to 208, printed privately, 1895


Fondation Custodia, Frits Lugt Collection



The letter:

Je vous ay escrit, il y a quinze jours, et vous ay averty de la résolution que j'ayvois prise de vous esloinger de moy jusques à ce que vous aurés obtenu par l'entremise du Sr Saumaise le pardon de la faute que vous aviés commise envers luy. Si la ditte lestre vous auroit peu trouver en Hollande, elle m'auroit esparngé la peine de vous répéter ce mesme ordre, mais vostre départ avec Mr Bochart m'oblige de vous faire conoistre de nouveau ma volonté. Saché donc que je ne puis souffrir que vous rentreriés auprès de moy jusque à ce que vous aiés donné satisfaction au dit Saumaise de l'affront que vous luy avés fait, et s'il me tesmoinge enver moy qu'il vous a tout pardoné, et mesme qu'il me prie en vostre faver de vous accepter de nouveau. Ces raisons m'ont obligé d'acompagner celluy que j'ay choisi pour conduire Bochart jusques icy, afin qui vous fist conoistre que je veux absolument qu'en quel lieu qu'il vous trouve vous retourniés sur vos pas. J'ay voulu pourtan sauver vostre honeur en vous ordonnant de vous préparer pour le voyage d'Engleterre et d'Espange, dont je vous ay parlé diverse fois. Allés retourner en Hollande pour vous préparer au voiage, et attendés mes ordres sur ce sujet; faittes, si vous pouvés, vostre accord avec celluy qui seul peut estre l'auteur de vostre rétablissement, et tâchés par vos soins de me faire oublier l'offance que vous avés fait à l'homme du monde que j'estime le plus.

With modernised spelling (with Kristina's spelling mistakes preserved as much as possible):

Je vous ai écrit il y a quinze jours, et [je] vous ai averti de la résolution que j'aivais [sic] prise de vous éloinger [sic] de moi jusqu'à ce que vous aurez obtenu par l'entremise du sieur Saumaise le pardon de la faute que vous aviez commise envers lui. Si ladite lettre vous aurait pu trouver en Hollande, elle m'aurait éparngé [sic] la peine de vous répéter ce même ordre; mais votre départ avec M. Bochart m'oblige de vous faire connaître de nouveau ma volonté. Sachez donc que je ne puis souffrir que vous rentreriez auprès de moi jusqu'à ce que vous ayez donné satisfaction audit Saumaise de l'affront que vous lui avez fait; et s'il me témoinge [sic] enver[s] moi qu'il vous a tout pardonné, et même qu'il me prie en votre fave[u]r de vous accepter de nouveau.

Ces raisons m'ont obligé d'accompagner celui que j'ai choisi pour conduire Bochart jusqu'ici, afin qui [sic] vous fît connaître que je veux absolument qu'en quel lieu qu'il vous trouve vous retourniez sur vos pas. J'ai voulu pourtan[t] sauver votre honneur en vous ordonnant de vous préparer pour le voyage d'Engleterre [sic] et d'Espange [sic], dont je vous ai parlé diverse[s] fois. Allez retourner en Hollande pour vous préparer au voyage, et attendez mes ordres sur ce sujet; faites, si vous pouvez, votre accord avec celui qui seul peut être l'auteur de votre rétablissement. Et tâchez par vos soins de me faire oublier l'offence que vous avez fait à l'homme du monde que j'estime le plus.

With modernised spelling:

Je vous ai écrit il y a quinze jours, et [je] vous ai averti de la résolution que j'avais prise de vous éloigner de moi jusqu'à ce que vous aurez obtenu par l'entremise du sieur Saumaise le pardon de la faute que vous aviez commise envers lui. Si ladite lettre vous aurait pu trouver en Hollande, elle m'aurait épargné la peine de vous répéter ce même ordre; mais votre départ avec M. Bochart m'oblige de vous faire connaître de nouveau ma volonté. Sachez donc que je ne puis souffrir que vous rentreriez auprès de moi jusqu'à ce que vous ayez donné satisfaction audit Saumaise de l'affront que vous lui avez fait; et s'il me témoigne envers moi qu'il vous a tout pardonné, et même qu'il me prie en votre faveur de vous accepter de nouveau.

Ces raisons m'ont obligé d'accompagner celui que j'ai choisi pour conduire Bochart jusqu'ici, afin que vous fît connaître que je veux absolument qu'en quel lieu qu'il vous trouve vous retourniez sur vos pas. J'ai voulu pourtant sauver votre honneur en vous ordonnant de vous préparer pour le voyage d'Angleterre et d'Espagne, dont je vous ai parlé diverses fois. Allez retourner en Hollande pour vous préparer au voyage, et attendez mes ordres sur ce sujet; faites, si vous pouvez, votre accord avec celui qui seul peut être l'auteur de votre rétablissement. Et tâchez par vos soins de me faire oublier l'offence que vous avez fait à l'homme du monde que j'estime le plus.

Swedish translation (my own):

Jag skrev till Er för fjorton dagar sedan, och jag informerade Er om det beslut jag hade tagit för att hålla Er borta från mig tills Ni genom monsieur Saumaises förmedling har fått förlåtelse för det fel som Ni begått mot honom. Om nämnda brev kunde ha funnit Er i Holland, skulle det ha besparat mig besväret att upprepa samma order till Er; men Er avresa med monsieur Bochart tvingar mig att meddela Er min vilja igen. Vet då att jag inte kan tillåta Er att återvända till mig förrän Ni har givit Saumaise tillfredsställelse för den kränkning Ni har gjort honom och om han betygar för mig att han har förlåtit Er allt, och till och med att han ber mig till Er fördel att acceptera Er igen.

Dessa skäl har förpliktat mig att följa med den jag har valt att leda Bochart hit, så att Ni kan göra det känt att jag absolut vill att Ni skall gå tillbaka i Era steg vart han än finner Er. Jag har dock velat rädda Er ära genom att beordra Er att förbereda resan till England och Spanien, om vilken jag har ju talat med Er flera gånger. Gå tillbaka till Holland för att förbereda resan och invänta mina order i detta ämne; gör, om Ni kan, Er överenskommelse med den som ensam kan vara författaren till Ert retablissemang. Och försök genom Er omsorg att få mig att glömma den kränkning Ni har gjort mot den man som jag uppskattar mest i världen.

English translation (my own):

I wrote to you fourteen days ago, and I informed you of the resolution I had taken to keep you away from me until you have obtained, through the intermediary of Monsieur Saumaise, forgiveness for the fault that you  had committed towards him. If the said letter could have found you in Holland, it would have spared me the trouble of repeating this same order to you; but your departure with Monsieur Bochart obliges me to let you know my will again. Know then that I cannot allow you to return to me until you have given Saumaise satisfaction for the affront you have done him and if he testifies to me that he has forgiven you everything, and even that he begs me in your favour to accept you again.

These reasons have obliged me to accompany the one I have chosen to lead Bochart here, so that you may make it known that I absolutely want you to retrace your steps wherever he finds you. I have wanted, however, to save your honour by ordering you to prepare for the trip to England and Spain, of which I have spoken to you several times. Go back to Holland to prepare for the journey, and await my orders on this subject; make, if you can, your agreement with the one who alone can be the author of your recovery. And try by your care to make me forget the offense you have done to the man whom I esteem the most in the world.


Above: Kristina.

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