Tuesday, April 23, 2024

Marquis Orazio Bourbon del Monte's letter to unknown recipient, dated July 19/29, 1680

Source:

Riksarkivet, pages 164 to 165 in K 93; Utgångna och ingångna skrivelser; Drottning Kristina d. y. (Christina Alexandra); Svenska drottningars arkivaliesamlingar i riksarkivet; Kungliga arkiv
The letter:

Monsieur
Le Roy m'ayant fait le grace de me donner V:re Ex:ce pour mon Premier Commissaire, ie me suis servy auec ioye d'un si grand advantage, et V. E. Se souuiendra tres bien des instances que i'ay si souvent reiterez, pour obtenir quelque moyen pour soulager la Reyne ma Maitresse, laquelle Se trouvant de plus en plus dans la derniere extremité, nonobstant que la Paix /: par la grace de Dieu :/ soit faite, il y a plus d'un an, ne cesse[z] pas de m'escrire touts les ordinaires et de m'ordonner en termes les plus pressants du monde, que ie represente au Roy l'etat deplorable ou Sa Maj:té se trouve, ne pouuant pas s'imaginer que le Roy Son Fils voulût La laisser la dans ces extremitez. Jl est vray Monsieur et toutte la Terre le scait, que le Roy n'a iamais manqué á la tendre affection qu'Jl doit á une si bonne Mere, temoing les Resolutions et les ordres precis qu'Jl a donné de tems en tems: Voulant expressement, que tout ce qui viendroit à manquer aux revenus de la Reine ma Maitresse, et ceux qui seroient employés ailleurs pour le seruice de la Couronne, fussent remboursés et restitues á la Reyne par d'autres voyes, specialement par les subsides de France, et cela avec des ordres si expres et si precis, que ces subsides venant a etre payes, que la Reyne deuant tout autre deuroit etre satisfaite, comme V. E. pourra aprendre des Copies que Mons:r le Secret:re De Brobergue luy fera voire. Puis donc qu'il ne faut point douter de la iustice ny de la generosité d'un si grand Roy, il faut necessairement croire, que ses ordres ont etés mal executés, et que comme la Reine a infiniment souffert par la, de meme le Roy n'en a pas eté mieux seruy non plus; C'est pourquoy ie me trouue icy de la part de la Reine ma Maitresse pour representer ces inconuenients, et pour supplier le Roy, d'y vouloir porter les remedes necessaires; mais comme Sa Maj:té est absente, il faut que ie recours à V. E. et que ie la prie, d'avoir la bonté d'obtenir du Roy, qu'auant que d'entrer en liquidation, les deux lettres de change, qui ont eté donnez sur les subsides de France, il y a si longtems, l'vne de 30./m et l'autre de 16/m Rdlr., puissent etre prealablement payez, n'ayant rien á faire auec la Liquidation, ce que dans le commencement seruiroit d'un grand soulagement á la Reine ma Maitresse: et comme ie ne scay point des moyens plus promts et plus solides à present, que sur la Grande Gabelle du Roy, ie supplie V. E. de faire en sorte que les Ordres pour cela puissent etre donnez et executez, devant que les mois de Juillet et Aoust passent, car apres la Nauigation commence à cesser, et l'on n'a apres rien á esperer dans sept ou huit mois. Jl faut que i'adiouste encore icy, que i'ay ete extremem:t surpris d'aprendre depuis mon arriuée, qu'au lieu de Satisfaction pour la Reine on ait donné deux ordres, tout[s] contrair[e]s à cela, l'un pour exiger une si considerable somme d'argent de l'Jsle de Gottland, pour payer les arrierages aux Danois, que cela se faisant, le paÿs seroit tellement ruiné, que la Reine n'en pourroit rien tirer dans trois ou quatre ans: l'autre, pour oster une partie des revenus de la Reyne à Norcöping, mais i'espere que le Roy ne les fera pas executer, et comme Jl a l'ame trop bonne et trop iuste pour tout le monde, Jl l'aura particulierem:t encore pour la Reine, Laquelle a bien temoigné à S. M. dans cette deplorable guerre, qu'Elle souffroit tout d'un grand Coeur pour sa chere Patrie, et que si Elle l'auroit pû secourrir de son propre sang, qu'Elle ne l'auroit pas espargné. C'est dans cette veüe que i'espere tout et que ie me rapporte en tout aux bons offres que V. E. temoignera en ce rencontre à la Reine, Laquelle luy en sera fort obligée, et moy en particulier qui suis et seray avec une tres grande passion
Monsieur
De V:re Excell:ce
Le tres humble et bien obeissant serviteur
Le marquis de Bourbon del monte
Stockholm le 19/29 Juillet
1680 /

With modernised spelling:

Monsieur,
Le roi m'ayant fait le grâce de me donner Votre Excellence pour mon premier commissaire, je me suis servi avec joie d'un si grand avantage, et Votre Excellence se souviendra très bien des instances que j'ai si souvent réitérés pour obtenir quelque moyen pour soulager la reine ma maîtresse, laquelle se trouvant de plus en plus dans la dernière extrêmité, nonobstant que la paix (par la grâce de Dieu) soit faite, il y a plus d'un an, ne cesse[z] pas de m'écrire tous les ordinaires et de m'ordonner en termes les plus pressants du monde, que je représente au roi l'état déplorable où Sa Majesté se trouve, ne pouvant pas s'imaginer que le roi, son fils, voulût la laisser là dans ces extrêmités.

Il est vrai, Monsieur, — et toute la terre le sait, — que le roi n'a jamais manqué à la tendre affection qu'il doit à une si bonne mère, temoin les résolutions et les ordres précis qu'il a donné de temps en temps, voulant expressement que tout ce qui viendrait à manquer aux revenus de la reine ma maîtresse et ceux qui seraient employés ailleurs pour le service de la Couronne fussent remboursés et restitués à la reine par d'autres voies, spécialement par les subsides de France, et cela avec des ordres si exprès et si précis que, ces subsides venant à être payés que la reine devant tout autre devrait être satisfaite, comme Votre Excellence pourra apprendre des copies que Monsieur le secrétaire de Broberg lui fera voir.

Puis donc qu'il ne faut point douter de la justice ni de la générosité d'un si grand roi, il faut nécessairement croire que ses ordres ont étés mal exécutés et que, comme la reine a infiniment souffert par-là, de même le roi n'en a pas été mieux servi non plus; c'est pourquoi je me trouve ici de la part de la reine ma maîtresse pour représenter ces inconvenients et pour supplier le roi d'y vouloir porter les remèdes nécessaires. Mais, comme Sa Majesté est absente, il faut que je recours à Votre Excellence et que je la prie d'avoir la bonté d'obtenir du roi, qu'avant que d'entrer en liquidation, les deux lettres de change qui ont été donnés sur les subsides de France, il y a si longtemps, l'une de 30 000 et l'autre de 16 000 riksdalers, puissent être préalablement payés, n'ayant rien à faire avec la liquidation, ce que dans le commencement servirait d'un grand soulagement à la reine ma maîtresse.

Et, comme je ne sais point des moyens plus prompts et plus solides à présent que sur la grande gabelle du Roi, je supplie Votre Excellence de faire en sorte que les ordres pour cela puissent être donnés et exécutés devant que les mois de juillet et août passent, car après la navigation commence à cesser et l'on n'a après rien à espérer dans sept ou huit mois.

Il faut que j'ajoute encore ici que j'ai été extrêmement surpris d'apprendre, depuis mon arrivée, qu'au lieu de satisfaction pour la reine, on ait donné deux ordres tous contraires à cela, l'un pour exiger une si considerable somme d'argent de l'île de Gotlande pour payer les arrérages aux Danois, que cela se faisant, le pays serait tellement ruiné que la reine n'en pourrait rien tirer dans trois ou quatre ans; l'autre, pour ôter une partie des revenus de la reine à Norrköping, mais j'espère que le roi ne les fera pas exécuter; et, comme il a l'âme trop bonne et trop juste pour tout le monde, il l'aura particulièrement encore pour la reine, laquelle a bien témoigné à Sa Majesté dans cette déplorable guerre qu'elle souffrait tout d'un grand cœur pour sa chère Patrie, et que, si elle l'aurait pu secourir de son propre sang, qu'elle ne l'aurait pas épargné.

C'est dans cette vue que j'espère tout et que je me rapporte en tout aux bons offres que Votre Excellence témoignera en ce rencontre à la reine, laquelle lui en sera fort obligée, et moi en particulier, qui suis et serai avec une très grande passion,
Monsieur,
de Votre Excellence
le très humble et bien obéissant serviteur
le Marquis de Bourbon del Monte.
Stockholm, le 19/29 juillet 1680.

Swedish translation (my own):

Min herre,
Efter att konungen givit mig tjänsten att ge mig Ers Excellens som min första kommissarie, har jag utnyttjat en sådan stor fördel med glädje, och Ers Excellens kommer mycket väl att minnas de bön som jag så ofta har upprepat för att skaffa något medel för att lindra  drottningen, min härskarinna, som befinner sig mer och mer i den största ytterligheten, trots att fred (av Guds nåd) gjordes, för mer än ett år sedan, sluta inte skriva till mig alla vanliga och beordra mig i de mest angelägna villkoren i världen, att jag företräder för konungen det bedrövliga tillstånd i vilket Hennes Majestät befinner sig, utan att kunna föreställa sig att konungen, hennes son, skulle vilja lämna henne där i dessa ytterligheter.

Det är sant, min herre, — och hela världen vet det, — att konungen aldrig har misslyckats i den ömma tillgivenhet han är skyldig en så god mor, ett vittne om de beslut och exakta befallningar han har givit till då och då, uttryckligen önskan att vad som än skulle saknas i inkomsterna för drottningen, min härskarinna, och de som skulle vara anställda på annat håll för Kronans tjänst skulle ersättas och återställas till drottningen på annat sätt, särskilt genom subventioner från Frankrike, och detta med beställningar så uttryckliga och så precisa att, när dessa subventioner kommer att utgå, drottningen framför allt borde vara nöjd, som Ers Excellens kommer att kunna förnimma av de kopior som herr sekreteraren Broberg kommer att visa Er.

Då man därför inte får betvivla rättvisan eller generositeten hos en så stor konung, måste man med nödvändighet tro att hans order var dåligt verkställda och att, som drottningen har lidit oändligt mycket därav, så var konungen inte heller bättre betjänt; det är därför jag är här på uppdrag av drottningen, min älskarinna, för att representera dessa olägenheter och för att be konungen att vara villig att vidta nödvändiga åtgärder. Men eftersom Hans Majestät är frånvarande, måste jag vädja till Ers Excellens och be Er att vara vänlig nog att erhålla från konungen, innan man träder i likvidation, de två växlar som givits på Frankrikes subventioner för så länge sedan, den ena på 30,000 och den andra på 16,000 riksdaler, kunde betalas i förväg, utan att ha något att göra med likvidationen, som i början skulle tjäna till en stor lättnad för drottningen, min härskarinna.

Och då jag för närvarande inte känner till snabbare och fastare medel än på konungens stora saltskatt, ber jag Ers Excellens att se till att befallningarna härför kunna lämnas och verkställas innan juli och augusti månader förbi, emedan  efteråt börjar navigeringen att upphöra och man har inget att hoppas på på sju eller åtta månader.

Jag måste åter tillägga här, att jag har blivit ytterst förvånad över att sedan min ankomst erfara, att i stället för tillfredsställelse för drottningen, gavs två order, alla tvärtemot det, en att kräva en så ansenlig summa pengar av ön Gotland betala eftersläpningen till danskarna, att därigenom landet skulle bli så förstört, att drottningen inte skulle kunna få någonting ut av det på tre eller fyra år; den andra att ta bort en del av drottningens inkomster i Norrköping, men jag hoppas att konungen inte låter dem exekutera; och eftersom hans själ är för god och för rättvis mot alla, kommer han att ha det särskilt för drottningen, som tydligt har vittnat för Hans Majestät i detta bedrövliga krig att hon har lidit allt med ett stort hjärta för sitt kära Fädernesland, och att, om hon kunde ha hjälpt honom med sitt eget blod, skulle hon inte ha skonat honom.

Det är med detta i åtanke som jag hoppas på allt och att jag i allt rapporterar om de goda erbjudanden som Ers Excellens kommer att göra i denna rencontre till drottningen, som kommer att vara mycket tacksam mot Er, och till mig i synnerhet, som är och skall vara med en mycket stor passion,
min herre,
Ers Excellens'
ödmjukaste och lydigaste tjänare
markisen de Bourbon del Monte.
Stockholm, den 19/29 juli 1680.

English translation (my own):

My lord,
The King having given me the favour of giving me Your Excellency as my first commissioner, I have made use of such a great advantage with joy, and Your Excellency will remember very well the entreaties that I have so often reiterated to obtain some means to relieve the Queen, my mistress, who finds herself more and more in the greatest extremity, notwithstanding that peace (by the grace of God) was made, more than a year ago, do not stop writing to me all the ordinaries and to order me in the most urgent terms in the world, that I represent to the King the deplorable state in which Her Majesty finds herself, not being able to imagine that the King, her son, would want to leave her there in these extremities.

It is true, my lord, — and the whole world knows it, — that the King has never failed in the tender affection he owes to such a good mother, a witness of the resolutions and precise orders he has given to from time to time, expressly wishing that whatever would be lacking in the revenues of the Queen, my mistress, and those who would be employed elsewhere for the service of the Crown be reimbursed and restored to the Queen by other means, especially by the subsidies of France, and this with orders so express and so precise that, these subsidies coming to be paid, the Queen above all others should be satisfied, as Your Excellency will be able to learn from the copies that the Lord Secretary Broberg will show you.

As one must therefore not doubt the justice or the generosity of such a great king, one must necessarily believe that his orders were poorly executed and that, as the Queen has suffered infinitely as a result, so  the King was not better served either; this is why I am here on behalf of the Queen, my mistress, to represent these inconveniences and to beg the King to be willing to take the necessary remedies. But, as His Majesty is absent, I must appeal to Your Excellency and ask you to be kind enough to obtain from the king, before entering into liquidation, the two bills of exchange which have been given on the subsidies of France, so long ago, one of 30,000 and the other of 16,000 riksdalers, could be paid beforehand, having nothing to do with the liquidation, which in the beginning would serve as a great relief to the Queen, my mistress.

And, as I do not know of more prompt and more solid means at present than on the King's great salt tax, I beg Your Excellency to ensure that the orders for this can be given and executed before the months of July and August pass, because afterward the navigation begins to cease and one has nothing to hope for in seven or eight months.

I must add here again that I have been extremely surprised to learn, since my arrival, that instead of satisfaction for the Queen, two orders were given, all contrary to that, one to demand such a considerable sum of money from the island of Gotland to pay the arrears to the Danes, that by doing so, the country would be so ruined that the Queen would be able to get nothing out of it for three or four years; the other, to take away part of the Queen's income in Norrköping, but I hope the King will not have them executed; and, as his soul is too good and too just toward everyone, he will have it particularly for the Queen, who has clearly testified to His Majesty in this deplorable war that has she suffered everything with a great heart for  her dear Fatherland, and that, if she could have helped him with her own blood, she would not have spared him.

It is with this in mind that I hope for everything and that I report in everything of the good offers that Your Excellency will make in this rencontre to the Queen, who will be very much obliged to you, and to me in particular, who am and will be with a very great passion,
my lord,
Your Excellency's
most humble and most obedient servant
the Marquis de Bourbon del Monte.
Stockholm, July 19/29, 1680.


Above: Kristina.


Above: King Karl XI of Sweden.

Note: In accordance with the nobility's ideals of friendship in the early modern era, kings and queens saw themselves as siblings; and because Kristina had adopted her/his/their cousin Karl Gustav, Karl's father, as her/his/their son in order to make him her/his/their heir, he inherited that title upon his father's death.

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