Friday, March 24, 2023

Kristina in Pierre Hector Chanut's memoirs, May 1646

Sources:

Mémoires de ce qui s'est passé en Suède, volume 1, pages 29 to 37, by Pierre Hector Chanut, published by Pierre Linage de Vauciennes, 1675
Anteckningar om det som tilldragit sig i Sverige ifrån år 1645 till år 1649, pages 38 to 46, translator unknown, published by Ecksteinska Boktryckeriet, 1826

Above: Kristina.

The excerpts:

MAI 1646.
Il arriva un petit démêlé pour le voyage du Comte Magnus, les Officiers de l'Admirauté estoient d'avis de ne luy donner que de petits Vaisseaux, sous pretexte que les Costes de France estoient de difficile abord; mais la Reine voulut qu'on luy en équipât des plus grands, parce qu'elle reconnut que ces Officiers, estant gagnez par ceux qui tâchoient de balancer son autorité, apportoient ces raisons, qui ne répondoient pas au dessein qu'elle avoit formé de éclatter en la personne du Comte, son autorité, & la puissance de la Suede.

Parmy cette jalousie de la Reine contre son Chancelier, le sieur Chanut esperoit que cette Princesse donneroit plus de satisfaction sur le fait de l'admission des Residens aux Conferences de Munster, & d'Osnabrug, & le tout pour ne paroître pas se rendre à ses sentimens dans une occasion si celebre, & en mesme temps rejetter les avis du pere, & blâmer la conduite du fils: Il y avoit apparence que le sieur de Cerisante mesme ne retourneroit pas Resident en France, parce qu'on le croyoit creature du Chancelier, & peu capable de cét employ, quoy que digne d'une autre Charge. Et il y avoit raison d'esperer que si la Reine, qui jusqu'alors avoit esté en tutele, prenoit de l'autorité, cela ne serviroit pas peu à l'avancement de la paix, parce qu'elle témoignoit y estre fort portée; & ayant fait convoquer alors les principaux Officiers du Royaume, & tous les Senateurs absens, on jugeoit que ce ne pouvoit estre que pour trois grandes affaires, dont la paix en estoit une, & la plus importante pour le bien de son Estat, la seconde pour ordonner son Couronnement, & la troisiéme pour résoudre son mariage, qui sembloit moins difficile, en ce qu'elle y avoit en ce temps-là quelque disposition.

Cependant la Reine, qui desiroit absolument la paix, le fit sentir au sieur Chanut, & luy dit qu'elle rappelleroit pour cét effet le Maréchal Torstenshon, mais les termes dont elle se servit pour le luy dire marquoient plûtost un desir d'avoir prés de sa personne un Ministre de valeur, & de jugement, que non pas de rappeller un malade pour reprendre ses forces, & se venir reposer en sa maison. D'ailleurs on differoit de quinze en quinze jours l'envoy des troupes destinées pour l'Allemagne, & il courroit un bruit au mesme temps, que l'assemblée qui s'estoit faite des Officiers & des Senateurs n'avoit d'autre cause que la resolution de ce secours, & la disposition du commandement de l'armée, que l'on donnoit au General Wrangel avec la qualité de Maréchal.

Mais le sieur Salvius estant passé à Munster avec l'approbation de la Reine, on espera que d'oresnavant il y auroit une parfaite intelligence entre les Plenipotentiaires des deux Couronnes.

Mais le sieur de la Barde s'estant plaint au sieur Chanut du mauvais traitement que l'on avoit fait aux Paroissiens Catholiques de la Cure de Walenhort en l'Evesché d'Osnabrug au jour de la Pasques, il en porta ses plaintes à la Reine, qui luy promît d'en écrire à ses Ambassadeurs, pour empescher ces procedures contraires à la raison, à son intention, & à l'Alliance de la France.

Pendant cela le Chancelier de Dannemark ayant remis entre les mains du sieur Hannequin quelques memoires de particuliers à qui on n'avoit pas fait la restitution de leurs biens aux termes de la paix de Bronsbroo, le sieur Chanut en ayant parlé à la Reine comme d'une suite de la mediation de leur Majestez, elle ordonna qu'on les satisferoit tous excepté un Beneficier, qui fut remis à la décision de la restitution de l'Archevesché.

On crut alors en Suede, que la France vouloit faire la paix à quelque prix que ce fust, & on se le persuada si fort, que la pluspart disoient qu'elle en avoit tellement besoin qu'il ne seroit pas malaisé de la satisfaire sur ses pretentions: Et qu'ainsi toute la difficulté de cette paix consistoit à contenter les Suedois; mais les nouvelles qui vinrent des preparatifs que les François faisoient pour la Campagne prochaine évanoüir l'opinion que la Suede en avoit conceuë. Car on publioit que la France assistoit les Hollandois pour un grand dessein, ce qui ne plût pas beaucoup aux Suedois, qui desiroient la paix avec autant d'ardeur qu'aucun de ses Alliez. Le sieur Chanut le conjectura d'une audience qu'il eut de la Reine de Suede, où elle luy demanda soigneusement des nouvelles de Munster, & luy dit qu'on luy avoit écrit que les Imperiaux commençoient à témoigner qu'ils se relâcheroient à des offres raisonnables, & qu'ils laisseroient volontieres à la France l'Alsace entiere avec Philipsbourg, à la reserve du païs de Sungow; & à la Suede la Pomeranie entiere, l'Archevesché de Bremen, & Wismar; & que de part & d'autre, si cela estoit, il y auroit lieu de se contenter à peu prés. Car les Suedois affectoient fort d'empescher qu'il ne tombât entre les mains du Roy de Dannemark; c'est pourquoy sur le bruit que courut que la Flotte Hollandoise, que l'on envoyoit dans la mer Baltique, avoit ordre de ne payer aucun droit au passage du Sund; les Suedois esperoient que les Estats se broüilleroient avec le Roy de Dannemark, & la Reine demanda au Sieur Chanut s'il n'avoit reçeu aucunes nouvelles du passage de ces Vaisseaux, & si le sieur Hannequin ne luy en avoit pas donné avis. Elle estoit alors mal satisfaite des Estats de Hollande, sur le rapport qu'on luy avoit fait, qu'ils s'opposoient secretement à ce que la Pomeranie luy fut donnée, sur quoy les Ambassadeurs de France avoient dit au sieur Salvius, qu'il ne s'en mist point en peine, & qu'ils sçauroient bien faire cesser cette jalousie.

Il arriva cependant les Lettres de Munster au sieur Chanut, par lesquelles on luy mandoit que les Plenipotentiaires de Suede avoient donné toute satisfaction à l'admission des Residens, & qu'ils avoient eu de la part de la Reine des ordres si precis de faire paroître publiquement une parfaite intelligence avec la France, qu'ils n'y avoient pû contrevenir. Les mesmes Lettres portoient qu'il remerciât la Reine de la bonté qu'elle avoit euë, & son Chancelier d'avoir contribué à cét accommodement; de quoy il s'acquita exactement, & le Chancelier receut sa civilité de si bonne grace, qu'il y avoit esperance qu'il ne s'opposeroit plus avec tant d'opiniâtreté aux interests de la France.

Sur ces entrefaites le sieur Chanut receut ordre de la Cour, de remarquer si la Suede n'avoit point d'aversion pour la proposition qui se faisoit d'Alsace à la France: car quelque intelligence qu'il y ait entre les Princes, ils s'envient ordinairement leurs avantages, mais il estoit bien difficile de répondre des sentimens des Suedois à cét égard.

Sur la proposition que le sieur de S. Romain fit à la Reine de la part de leurs Majestez, de vouloir envoyer ordre à ses Plenipotentiaires pour traiter de Benfeld comme elle avoit promis de faire quand les choses seroient avancées, elle ne trouva pas qu'elles le fussent encore assez pour parler de cette Place, & luy dit, qu'il ne s'en mît pas en peine, & l'assura qu'il seroit gardée à la France plus seurement que Mardik.

Cependant l'Electeur de Brandebourg sollicitoit les Estats des Provinces-Unies de s'opposer au delaissement de la Pomeranie que les Suedois demandoient, il faisoit la mesme sollicitation auprés du Roy de Dannemark, pour l'Evesché de Bremen, mais la Suede s'embarrassoit fort peu de toute cette intrigue, pourveu que la France n'y donnât point les mains. Ce n'estoit pas que la grande complaissance qu'elle paroissoit avoir pour les Estats ne fist craindre aux Suedois que cette opposition ne reallentist la chaleur qu'elle témoignoit pour tout ce qui concernoit ses interests.

En ce temps-là on apprit en Suede le mauvais estat ou se trouvoit le Roy d'Angleterre, la Reine en témoigna de la compassion, & elle parut fort touchée de l'outrage qué recevoit la dignité Royale en la personne de ce Prince; mais ses Ministres estoient dans des sentimens bien differens des siens.

Le sieur de S. Romain ayant receu ses dépesches du Secretaire Guldenclos il se disposa pour retourner auprés des Plenipotentiaires de France à Munster, & prît congé de la Reine, & des principaux Ministres de Suede; on peut dire en passant, que son voyage fut tres-utile pour obtenir des ordres precis aux Ambassadeurs de Suede à Osnabrug: car il ménagea ce discours avec tant d'adresse & de circonspection, que tout le monde en fut satisfait, & l'issuë fit voir que les Plenipotentiaires qui l'avoient envoyé, ne pouvoient se servir d'un homme plus prudent que luy, ni qui pût mieux reüssir en cette affaire; mais tandis qu'il se preparoit pour son retour, il arriva à Stokolm trois Ambassadeurs de Moscovie, pour faire part à la Reine de l'avenement du Grand Duc à la Couronne, qui l'empescherent de faire ses complimens, & il falut les differer jusques à ce que cét embarras fust passé.

Cependant le Comte Magnus augmentoit tous les jours en credit auprés de la Reine, & se preparoit pour son Ambassade de France; Le Chancelier Oxenstiern avoit beaucoup d'autorité dans le Conseil, mais point du tout de part au secret de sa Maistresse; ainsi il estoit fort difficile de penetrer dans les sentimens de cette Cour, pour les propositions qui se faisoient au Senat, à cause que le Chancelier, & les siens ne se trouvant pas autorisez, & voyant une faveur naissante, se tenoient plus sur leurs gardes; si bien que tout se traitoit avec silence. Mais quoy que pût faire leur opiniâtre taciturnité, on jugeoit par les discours de la Reine de ses Ministres, & des autres moindres personnes, que la paix estoit universellement desirée; mais plus par la Reine que par aucun autre, & mesme on disoit qu'elle avoit douté quelque temps s'il estoit de son interest particulier d'avoir la paix, & qu'enfin elle avoit jugé qu'il luy estoit important de se délivrer de la guerre: car n'ayant qu'une tréve ou une paix fourée avec la pluspart de ses voisins, elle devoit apprehender qu'elle n'eût un jour à soûtenir les efforts de l'Empereur, de la Pologne, & du Dannemark tout ensemble, à quoy elle ne pourroit fournir si le repos de quelques années ne donnoit lieu à repeupler ses Provinces épuisées d'hommes par les longues guerres que la Suede avoit soûtenuës.

Un jour le sieur Chanut l'ayant mise sur les offres que les Imperiaux luy faisoient, elle témoigna n'en estre pas trop satisfaite, & luy dit qu'ils les avoient mélées de tant de conditions, qu'il sembloit qu'elles ne fussent faites, que pour justifier le procedé de l'Empereur, & faire connoître à tout le monde qu'il s'estoit entierement mis à la raison. Mais elle se plaignoit, entr'autres choses, de ce que l'Empereur vouloit qu'elle tint en fief de l'Empire, pour elle, & pour le Roy qui luy succederoit, & leurs descendans seulement, ce qui luy seroit delaissé; Qu'il demandoit qu'elle dissuadât la France de pousser la demande injuste d'une trop forte satisfaction; Et enfin il vouloit que Benfeld fut rendu à la Maison d'Austriche: Sur quoy le sieur Chanut ayant pressé la Reine de s'expliquer, elle luy dit qu'aucune sollicitation ne l'empêcheroit point d'appuyer autrement les interests de la France, à laquelle elle protestoit de rendre Benfeld dans le temps qu'elle avoit promis.

Mais quand bien on eut reglé les satisfactions, il restoit encore de la difficulté à l'égard de la Suede sur la terme, d'où on feroit commencer l'amnistie, & sur l'affection secrete que la Suede portoit aux Protestans contre celuy des Catholiques, pour ce qu'elle les croyoit tres-conjoints avec la Maison d'Austriche, mais on ne croyoit pas que ces interests éloignez pussent empêcher la conclusion de la paix, si elle avoit à se faire.

With modernised spelling:

Mai 1646.
Il arriva un petit démêlé pour le voyage du comte Magnus, les officiers de l'amirauté étaient d'avis de ne lui donner que de petits vaisseaux, sous prétexte que les côtes de France étaient de difficile abord, mais la reine voulut qu'on lui en équipât des plus grands, parce qu'elle reconnut que ces officiers, étant gagnés par ceux qui tâchaient de balancer son autorité, apportaient ces raisons qui ne répondaient pas au dessein qu'elle avait formé de éclater en la personne du comte, son autorité, et la puissance de la Suède.

Parmi cette jalousie de la reine contre son chancelier, le sieur Chanut espérait que cette princesse donnerait plus de satisfaction sur le fait de l'admission des résidents aux conférences de Münster et d'Osnabrück, et le tout pour ne paraître pas se rendre à ses sentiments dans une occasion si célèbre, et en même temps rejetter les avis du père et blâmer la conduite du fils. Il y avait apparence que le sieur de Cerisantes-même ne retournerait pas résident en France, parce qu'on le croyait créature du chancelier et peu capable de cet emploi, quoique digne d'une autre charge. Et il y avait raison d'espérer que si la reine, qui jusqu'alors avait été en tutelle, prenait de l'autorité, cela ne servirait pas peu à l'avancement de la paix, parce qu'elle témoignait y être fort portée; et, ayant fait convoquer alors les principaux officiers du Royaume et tous les sénateurs absents, on jugeait que ce ne pouvait être que pour trois grandes affaires, dont la paix en était une, et la plus importante pour le bien de son État, la seconde pour ordonner son couronnement, et la troisième pour résoudre son mariage, qui semblait moins difficile, en ce qu'elle y avait en ce temps-là quelque disposition.

Cependant, la reine, qui désirait absolument la paix, le fit sentir au sieur Chanut et lui dit qu'elle rappellerait pour cet effet le maréchal Torstensson, mais les termes dont elle se servit pour le lui dire marquaient plutôt un désir d'avoir près de sa personne un ministre de valeur et de jugement, que non pas de rappeller un malade pour reprendre ses forces et se venir reposer en sa maison. D'ailleurs, on différait de quinze en quinze jours l'envoi des troupes destinées pour l'Allemagne, et il courait un bruit au même temps que l'assemblée qui s'était faite des officiers et des sénateurs n'avait d'autre cause que la résolution de ce secours et la disposition du commandement de l'armée, que l'on donnait au général Wrangel avec la qualité de maréchal.

Mais le sieur Salvius étant passé à Münster avec l'approbation de la reine, on espéra que dorénavant il y aurait une parfaite intelligence entre les plénipotentiaires des deux Couronnes.

Mais le sieur de la Barde s'étant plaint au sieur Chanut du mauvais traitement que l'on avait fait aux paroissiens catholiques de la cure de Walenhorst en l'evêché d'Osnabrück au jour de la Pâques, il en porta ses plaintes à la reine, qui lui promit d'en écrire à ses ambassadeurs pour empêcher ces procedures contraires à la raison, à son intention, et à l'alliance de la France.

Pendant cela, le chancelier de Danemark ayant remis entre les mains du sieur Hannequin quelques mémoires de particuliers à qui on n'avait pas fait la restitution de leurs biens aux termes de la paix de Brömsebro, le sieur Chanut en ayant parlé à la Reine comme d'une suite de la mediation de Leurs Majestés, elle ordonna qu'on les satisferait tous, excepté un beneficier qui fut remis à la décision de la restitution de l'archevêché.

On crut alors en Suède que la France voulait faire la paix à quelque prix que ce fût, et on se le persuada si fort que la plupart disaient qu'elle en avait tellement besoin qu'il ne serait pas malaisé de la satisfaire sur ses pretentions et qu'ainsi toute la difficulté de cette paix consistait à contenter les Suédois; mais les nouvelles qui vinrent des preparatifs que les Français faisaient pour la campagne prochaine évanouir l'opinion que la Suède en avait concue. Car on publiait que la France assistait les Hollandais pour un grand dessein, ce qui ne plut pas beaucoup aux Suédois, qui désiraient la paix avec autant d'ardeur qu'aucun de ses alliés.

Le sieur Chanut le conjectura d'une audience qu'il eut de la reine de Suède, où elle lui demanda soigneusement des nouvelles de Münster et lui dit qu'on lui avait écrit que les imperiaux commençaient à témoigner qu'ils se relâcheraient à des offres raisonnables et qu'ils laisseraient volontières à la France l'Alsace entiere avec Philipsbourg, à la reserve du pays de Sungau, et à la Suède la Poméranie entière, l'archevêché de Brêmen et Wismar; et que de part et d'autre, si cela était, il y aurait lieu de se contenter à peu près. Car les Suédois affectaient fort d'empêcher qu'il ne tombât entre les mains du roi de Danemark; c'est pourquoi, sur le bruit que courut que la flotte hollandaise, qui l'on envoyait dans la mer baltique, avait ordre de ne payer aucun droit au passage du Sund. Les Suédois espéraient que les États se brouilleraient avec le roi de Danemark, et la reine demanda au sieur Chanut s'il n'avait reçu aucunes nouvelles du passage de ces vaisseaux, et si le sieur Hannequin ne lui en avait pas donné avis. Elle était alors mal satisfaite des États de Hollande sur le rapport qu'on lui avait fait, qu'ils s'opposaient secrètement à ce que la Poméranie lui fut donnée, sur quoi les ambassadeurs de France avaient dit au sieur Salvius, qu'il ne s'en mît point en peine, et qu'ils sauraient bien faire cesser cette jalousie.

Il arriva cependant les lettres de Münster au sieur Chanut, par lesquelles on lui mandait que les plénipotentiaires de Suède avaient donné toute satisfaction à l'admission des résidents et qu'ils avaient eu de la part de la reine des ordres si précis de faire paraître publiquement une parfaite intelligence avec la France qu'ils n'y avaient pu contrevenir. Les mêmes lettres portaient qu'il remerciât la reine de la bonté qu'elle avait eue, et son chancelier d'avoir contribué à cet accommodement. De quoi il s'acquitta exactement, et le chancelier reçut sa civilité de si bonne grâce qu'il y avait espérance qu'il ne s'opposerait plus avec tant d'opiniâtreté aux intérêts de la France.

Sur ces entrefaites le sieur Chanut reçut ordre de la Cour de remarquer si la Suède n'avait point d'aversion pour la proposition qui se faisait d'Alsace à la France, car quelque intelligence qu'il y ait entre les princes, ils s'envient ordinairement leurs avantages, mais il était bien difficile de répondre des sentiments des Suédois à cet égard.

Sur la proposition que le sieur de Saint-Romain fit à la reine de la part de Leurs Majestés de vouloir envoyer ordre à ses plénipotentiaires pour traiter de Benfeld comme elle avait promis de faire quand les choses seraient avancées, elle ne trouva pas qu'elles le fussent encore assez pour parler de cette place, et lui dit qu'il ne s'en mît pas en peine et l'assura qu'il serait gardée à la France plus sûrement que Mardyck.

Cependant l'électeur de Brandebourg sollicitait les États des Provinces-Unies de s'opposer au délaissement de la Poméranie que les Suédois demandaient, il faisait la même sollicitation auprès du roi de Danemark pour l'evêché de Brêmen, mais la Suède s'embarrassait fort peu de toute cette intrigue, pourvu que la France n'y donnât point les mains. Ce n'était pas que la grande complaisance qu'elle paraissait avoir pour les États ne fit craindre aux Suédois que cette opposition ne ralentît la chaleur qu'elle témoignait pour tout ce qui concernait ses intérêts.

En ce temps-là, on apprit en Suède le mauvais état ou se trouvait le roi d'Angleterre. La reine en témoigna de la compassion, et elle parut fort touchée de l'outrage que recevait la dignité royale en la personne de ce prince; mais ses ministres étaient dans des sentiments bien différents des siens.

Le sieur de Saint-Romain ayant reçu ses dépêches du secrétaire Gyldenklou, il se disposa pour retourner auprès des plénipotentiaires de France à Münster et prit congé de la reine et des principaux ministres de Suède. On peut dire en passant que son voyage fut très utile pour obtenir des ordres précis aux ambassadeurs de Suède à Osnabrück, car il ménagea ce discours avec tant d'adresse et de circonspection que tout le monde en fut satisfait, et l'issue fit voir que les plénipotentiaires qui l'avaient envoyé ne pouvaient se servir d'un homme plus prudent que lui, ni qui put mieux réussir en cette affaire.

Mais, tandis qu'il se préparait pour son retour, il arriva à Stockholm trois ambassadeurs de Moscovie pour faire part à la reine de l'avènement du grand-duc à la Couronne, qui l'empêchèrent de faire ses compliments, et il fallut les différer jusqu'à ce que cet embarras fût passé.

Cependant, le comte Magnus augmentait tous les jours en crédit auprès de la reine et se préparait pour son ambassade de France. Le chancelier Oxenstiern avait beaucoup d'autorité dans le Conseil, mais point du tout de part au secret de sa maîtresse; ainsi il était fort difficile de pénétrer dans les sentiments de cette Cour pour les propositions qui se faisaient au Sénat, à cause que le chancelier et les siens ne se trouvant pas autorisés, et, voyant une faveur naissante, se tenaient plus sur leurs gardes, si bien que tout se traitait avec silence. Mais, quoique pût faire leur opiniâtre taciturnité, on jugeait par les discours de la reine de ses ministres et des autres moindres personnes que la paix était universellement désirée, mais plus par la reine que par aucun autre; et même on disait qu'elle avait douté quelque temps s'il était de son intérêt particulier d'avoir la paix, et qu'enfin elle avait jugé qu'il lui était important de se délivrer de la guerre, car, n'ayant qu'une trêve ou une paix fourée avec la plupart de ses voisins, elle devait appréhender qu'elle n'eût un jour à soutenir les efforts de l'empereur, de la Pologne, et du Danemark tout ensemble, à quoi elle ne pourrait fournir si le repos de quelques années ne donnait lieu à repeupler ses provinces épuisées d'hommes par les longues guerres que la Suède avait soutenues.

Un jour, le sieur Chanut l'ayant mise sur les offres que les imperiaux lui faisaient, elle témoigna n'en être pas trop satisfaite et lui dit qu'ils les avaient mêlées de tant de conditions qu'il semblait qu'elles ne fussent faites que pour justifier le procédé de l'empereur et faire connaître à tout le monde qu'il s'était entièrement mis à la raison. Mais elle se plaignait, entre autres choses, de ce que l'empereur voulait qu'elle tint en fief de l'Empire, pour elle et pour le roi qui lui succéderait et leurs descendants seulement, ce qui lui serait delaissé. Qu'il demandait qu'elle dissuadât la France de pousser la demande injuste d'une trop forte satisfaction, et, enfin, il voulait que Benfeld fut rendu à la Maison d'Autriche, sur quoi, le sieur Chanut ayant pressé la reine de s'expliquer, elle lui dit qu'aucune sollicitation ne l'empêcherait point d'appuyer autrement les intérêts de la France, à laquelle elle protestait de rendre Benfeld dans le temps qu'elle avait promis.

Mais, quand bien on eut réglé les satisfactions, il restait encore de la difficulté à l'égard de la Suède sur la terme, d'où on ferait commencer l'amnestie, et sur l'affection secrète que la Suède portait aux protestants contre celui des catholiques, pour ce qu'elle les croyait très conjoints avec la Maison d'Autriche, mais on ne croyait pas que ces intérêts éloignés pussent empêcher la conclusion de la paix, si elle avait à se faire.

Swedish translation (by anonymous translator):

Maj 1646.
Vid Grefve Magni afresa uppkom tvist med Amiralets-Officerarne, hvilka endast ville lemna honom smärre skepp, af det skäl, att Franska kusterna voro svåra att nalkas, men Drottningen ville att stora skulle utrustas, ty hon visste att Officerarne voro öfvertalade, för att hindra hennes afsigt att låta Sveriges ära framlysa i Grefvens person.

I anseende till Drottningens afund på sin Riks-Kansler, hoppades Herr Chanut att denna Prinsessa skulle ingå i förslaget angående Residenternes tillträde, och på en gång förkasta fadrens råd och tadla sonens uppförande. Det var äfven troligt, att Herr de Cerisant, ej skulle återgå som Resident; ty man trodde honom Riks-Kansleren tillgifven, och föga skicklig till detta varf, ehuru värdig ett annat. Man hoppades äfven, att Drottningen som hittills varit under förmynderskap, tog sjelf sin makt och befordrade freden, hvartill hon syntes benägen: hon sammankallade de förnämsta i sitt rike och alla frånvarande Riks-Råd, och man ansåg trenne orsaker dertill; freden, kröningen och dess giftermål, hvilket hon nu syntes sjelf åstunda.

Drottningen, som önskade allvarligt freden, underrättade Herr Chanut derom, och att hon fördenskull återkalladt Fältmarskalken Torstenson; men de ord hvaraf hon betjente sig, uttryckte mera önskan, att äga nära sin person en Minister af värde och godt omdöme, än att bevilja en sjukling att i sin hembyggd återhämta krafter och hvila. Tropparnes aftåg till Tyskland, uppskjöts dagligen, och de Rik-Råd man sammankallat, förmodades komma att rådslå om befälet, hvilket man gaft General Wrangel i egenskap af Fältmarskalk.

Då Herr Salvius rest till Münster med Drottningens bifall, hoppades man att hädanefter en fullkomlig enighet skulle råda emellan båda Riksens fullmäktige.

Då Herr de la Barde beklagat sig för Herr Chanut, öfver den elaka behandling de Kristna Församlings-boerne undergått Påskdagen, i Walenhorst, i Biskops-stiftet Osnabrüg, lofvade Drottningen skrifva till sina Ambassadörer, för att hindra dylika uppträden, stridande emot dess afsigt och Franska alliansen.

Danska Kansleren hade öfverlemnat Herr Hannequin några enskilta ansökningar att enligt Brömsebroiska Traktaten återfår sina egendomar, Herr Chanut talade vid Drottningen och hon befallte att allt såsom en följd af deras Majestäters bemedling skulle återställas.

Man trodde då i Sverige att Frankrike ville sluta fred på hvad villkor som helst, att dess anspråk skulle vara lätt tillfredsställde, och att endast svårigheten var Svenskarnes förnöjande; men Frankrikes rustningar till nästa fälttåg, förstörde denna tanka. Man utspridde att Frankrike skulle bistå Holland i ett stort förslag, som ej mycket behagade Svenskarne, hvilka åstundade fred med lika ifver, som deras bundsförvanter. Herr Chanut gissade detta, i anledning af ett företräde hos Svenska Drottningen, då hon med nyfikenhet begärde nyheter från Münster, yttrande att man skrifvit till henne, att de Kejserliga började foga sig efter de begge Konungarnes billiga tillbud, samt att de gerna skulle lemna Frankrike Elsas och Philipsburg, med undantag af Sungau; Sverige skulle få hela Pommern, Ärkebiskops-Stiftet Brehmen och Wismar: man skulle alltså på begge sidor vara nöjde. Svenskarna åstundade i synnerhet Brehmen, för att hindra att det ej föll i Danmarks händer. Ryktet gick att Holländska flottan, sänd till Östersjön, hade befallning att ej betala någon tull i Sundet; Svenskarne hoppades att Staterne skulle således stöta sig med Konungen af Danmark, och Drottningen frågade Herr Chanut, om han ej blifvit underrättad om denna flotta af Herr Hannequin. Hon var då missnöjd med Holländarne, i anledning af berättelsen att de hemligen satte sig emot Pommerns öfverlemnande, och att Franska Ministrarne yttrat åt Herr Salvius, att de nog skulle qväfva denna afund.

Herr Chanut erhöll emellertid bref ifrån Münster, hvilka underrättade honom, att Svenska Ministrarne gifvit upprättelse angående Residenternes tillträde, och att de ej, utan att bryta mot Drottningens tydliga befallning, kunde underlåta offentligt visa ett godt förstånd med de Franska. Samma bref innehöll äfven tacksägelser derföre, till Drottningen och Riks-Kansleren, hvilken emottog dem med så stor artighet, att det syntes som han ej mer skulle med envishet sätta sig emot Frankrikes fördel.

Herr Chanut erhöll nu sitt Hofs befallning, att undersöka om Sverige var emot Elsas afträdande till Frankrike; ty så goda vänner än Förstar må vara, så äro de likväl afundsjuka på hvarandras fördelar, och det var svårt att i detta anseende svara för Sverige.

På Herr St. Romains förslag å deras Majestäters vägnar, att Drottningen skulle befalla Ministrarna underhandla om Benfeld, hvilket hon lofvat längre fram, fann hon att det ej ännu var tid, yttrande, att man icke skulle bekymra sig derom, och försäkrade att denna plats förr skulle tillhöra Frankrike än Mardyk.

Kurförsten af Brandenburg uppmanade de Förenade Nederländska Staterne och Danmark att sätta sig emot Pommerns och Brehmens öfverlemnande åt Sverige, hvilket ej brydde sig om hans ränker, blott Frankrike intet deltog deruti; det var endast dess stora eftergifvenhet för Staterne, som gjorde Svenskarne räddade att dess ifver för deras fördelar skulle svalna.

Konungens af England svåra belägenhet blef kunnig, och Drottningen syntes ganska rörd öfver den skymf Kungliga värdigheten lidit i hans person; men hennes Ministrars tankar voro olika.

Herr St. Romain, som erhållit depecher genom Sekreteraren Gyldenklo, ärnade afresa till Münster, tog afsked af Drottningen och de förnämsta Ministrarna; man kan säga i förbigående, att hans resa var mycket nyttig för att förskaffa bestämd befallning till Svenska Ambassadörerne i Osnabrüg, ty han ställde sitt tal med så stor försigtighet och klokhet att alla voro nöjde; utgången visade att Ministrarna ej kunnat betjena sig af en skickligare man. Under det han beredde sig till afresan, ankommo till Stockholm trenne Ryska Ambassadörer för att underrätta Drottningen om Storförstens anträde till Regeringen. Detta hindrade St. Romain ifrån afskedstagandet hvarmed han alltså måste uppskjuta.

Gref Magni anseende vexte alla dagar hos Drottningen, och han beredde sig till sin Franska beskickning. Riks-Kansleren Oxenstjerna hade stor myndighet i Rådet, men ingen del uti Drottnings hemligheter. Det var således ganska svårt att genomtränga Hofvets tänkesätt i anseende till förslagen i Rådet, ty Riks-Kansleren och hans anhängare voro ej nog mäktiga, men väl på vakt då de sågo en annans gunst tillvexa. Allt behandlades således i hemlighet. Oaktadt denna envisa tystnad, såg man att Drottningen, dess Ministrar och andre personer önskade uppriktigt fred, men ännu mer hon än någon annan. Man sade äfven, att hon en tid tviflat om freden var för henne enskildt nyttig, men ansåg viktigt att befria sig ifrån kriget: då hon blott ägde vapenhylla eller osäker fred med de fleste af grannarne borde hon frukta att en dag blottställas för Kejsaren, Polen och Danmark, hvilka hon icke kunde emotstå om några års lugn ej åter befolkade dess af långvariga krig utblottade länder.

En dag, då Herr Chanut omnämnt de Kejserliges anbud till henne, visade hon sig ej dermed särdeles nöjd, yttrande att de voro blandade med så många vilkor, tycktes endast uppfunne att rättfärdiga Kejsarens förfarande och yppa för hela verlden att han slutligen blifvit förnuftig; men hon beklagade sig ibland annat, att Kejsaren ville att de länder, hvilka afräddes åt henne och dess efterträdare skulle anses som Riks-län; han ville äfven att hon skulle öfvertala Frankrike ifrån det orättvisa påståendet om ett nog stort skadestånd och sluteligen att Benfeld blef återgifvit Österikiska huset. Då Herr Chanut yrkade att Drottningen häröfver skulle förklara sig, svarade hon, att ingen anmaning hindrade henne att understödja Frankrikets fördel, och försäkrade hon återgifvandet af Benfeld på den bestämde tiden.

Då man öfverenskommit om allt detta, skulle Amnistien bestämmas, som var svårt i anseende till Sveriges hemliga tillgifvenhet för Protestanterne emot Katholikerne, hvilka det alltid trodde tillgifne Österrikiska huset; men dessa aflägsna fördelar skulle intet hindra freden.

English translation (my own):

May 1646.
A little trouble happened for the voyage of Count Magnus; the officers of the Admiralty were of the opinion to give him only small vessels, on the pretext that the coasts of France were difficult to approach, but the Queen wanted one to be equipped with the biggest, because she recognised that these officers, being won over by those who tried to balance her authority, brought these reasons which did not correspond to the design she had formed to shine in the person of the Count, her authority, and the power of Sweden.

Among this jealousy of the Queen against her Chancellor, Monsieur Chanut hoped that this princess would give more satisfaction on the fact of the admission of the residents to the conferences of Münster and Osnabrück, and all in order not to appear to go to her feelings on so famous an occasion, and at the same time rejecting the father's opinions and blaming the son's conduct. It appeared that Lord de Cerisantes himself would not return to reside in France, because he was believed to be the Chancellor's creature and not very capable of this employment, although worthy of another office. And there was reason to hope that if the Queen, who hitherto had been under guardianship, should assume authority, it would not a little help the advancement of peace, because she testified to be strongly inclined to it; and, having then summoned the principal officers of the Realm and all the absent senators, it was judged that it could only be for three great affairs, of which peace was one, and the most important for the good of her State; the second, to order her coronation; and the third, to resolve her marriage, which seemed less difficult, inasmuch as she had some disposition to it at that time.

In the meantime, the Queen, who absolutely desired peace, made Monsieur Chanut feel it and told him that she would recall Marshal Torstensson for this purpose, but the terms she used to tell him indicated rather a desire to have near her in his person a minister of value and judgment than to call back a sick man to regain his strength and come to rest at home. Besides, the sending of the troops destined for Germany was postponed from fifteen to fifteen days, and there was a rumour at the same time that the assembly which had been made up of officers and senators had no other cause than the resolution of this assistance and the disposition of the command of the army, which was given to General Wrangel with the quality of marshal.

But Lord Salvius having passed to Münster with the approval of the Queen, it was hoped that henceforth there would be a perfect understanding between the plenipotentiaries of the two Crowns.

But Monsieur de la Barde having complained to Monsieur Chanut about the bad treatment that had been given to the Catholic parishioners of the parish of Walenhorst in the bishopric of Osnabrück on Easter Day, he took his complaints to the Queen, who promised to write to her ambassadors to prevent these proceedings which were contrary to reason, to her intention, and to the alliance of France.

During this, the Chancellor of Denmark having placed in the hands of Lord Hannequin some memorials of individuals whose property had not been restored under the terms of the Peace of Brömsebro, and Monsieur Chanut having spoken to the Queen about it as a result of the mediation of Their Majesties, she ordered that they should all be satisfied except one beneficiary, who was given over to the decision of the restitution of the archdiocese.

It was then believed in Sweden that France wanted to make peace at any price whatsoever, and one was so strongly persuaded of it that most said that it needed it so much that it would not be difficult to satisfy it on its pretensions and that thus the whole difficulty of this peace consisted in satisfying the Swedes; but the news which came of the preparations which the French were making for the approaching campaign vanished the opinion which Sweden had formed of it. For it was published that France was assisting the Dutch for a grand purpose, which did not greatly please the Swedes, who desired peace as ardently as any of her allies.

Monsieur Chanut conjectured as much from an audience he had with the Queen of Sweden, where she carefully inquired of him from Münster and told him that he had been written that the Imperials were beginning to testify that they would relax at reasonable offers and that they would willingly leave to France the whole of Elsass with Philippsburg, with the reserve of the land of Sungau, and to Sweden the whole of Pomerania, the archdiocese of Bremen and Wismar; and that on both sides, if that were so, there would be reason to be satisfied with approximately. For the Swedes affected very much to prevent it from falling into the hands of the King of Denmark; this is why, on the report which ran that the Dutch fleet, which one sent in the Baltic Sea, had orders not to pay any duty to the passage of the Sound. The Swedes hoped that the States would fall out with the King of Denmark, and the Queen asked Monsieur Chanut if he had received any news of the passage of these vessels, and if Lord Hannequin had not informed her of it. She was then dissatisfied with the Estates of Holland on the report which had been made to her, that they were secretly opposed to Pomerania being given to her, whereupon the French ambassadors had told Lord Salvius that he should not worry about it, and that they would know how to put an end to this jealousy.

In the meantime, the letters from Münster to Monsieur Chanut arrived, in which he was told that the Swedish plenipotentiaries had given full satisfaction to the admission of the residents and that they had had such precise orders from the Queen to make appear publicly a perfect understanding with France that they had not been able to contravene. The same letters carried that he thanked the Queen for the kindness she had shown, and her Chancellor for having contributed to this arrangement. Of which he acquitted himself exactly, and the Chancellor received his civility with such good grace that there was hope that he would no longer oppose so the interests of France so obstinately.

In the meantime, Monsieur Chanut received orders from the court to observe whether Sweden had any aversion to the proposal being made from Elsass to France, for whatever intelligence there may be between the princes, they ordinarily envy their advantages, but it was very difficult to answer for the feelings of the Swedes in this respect.

On the proposal that Monsieur de Saint-Romain made to the Queen on behalf of Their Majesties that she would send orders to her plenipotentiaries to treat Benfeld as she had promised to do when things were advanced, she did not think that they were still enough to talk about this place, and she told him that he did not trouble himself about it and assured him that he would be kept in France more surely than Mardyck.

In the meantime, the Elector of Brandenburg asked the Estates of the United Provinces to oppose the abandonment of Pomerania that the Swedes were asking for. He made the same request to the king of Denmark for the bishopric of Bremen, but Sweden was embarrassed very little of all this intrigue, provided that France did not give in to it. It was not that the great complaisance which she seemed to have for the Estates did not make the Swedes fear that this opposition would slow down the warmth which she showed for all that concerned her interests.

At that time, one learned in Sweden of the poor state in which the King of England was. The Queen testified to her compassion, and she seemed greatly touched by the outrage which the royal dignity received in the person of this prince; but her ministers felt very differently from his.

Monsieur de Saint-Romain having received his despatches from the secretary Gyldenklou, he prepared to return to the plenipotentiaries of France at Münster and took leave of the Queen and the principal ministers of Sweden. It may be said in passing that his trip was very useful in obtaining precise orders from the Swedish ambassadors at Osnabrück, for he managed this speech with so much skill and circumspection that everyone was satisfied, and the outcome showed that the plenipotentiaries who had sent him could not make use of a man more prudent than he, nor who could succeed better in this affair.

But, while he was preparing for his return, three ambassadors from Muscovy arrived at Stockholm to inform the Queen of the accession of the Grand Duke to the Crown, which prevented him from paying his compliments, and it was necessary to defer them until this embarrassment was over.

In the meantime, Count Magnus was daily increasing in credit with the Queen and preparing for her French embassy. Chancellor Oxenstierna had much authority in the Council, but no part in his mistress's secrets; thus it was very difficult to penetrate into the feelings of this court for the proposals which were made in the Senate, because the Chancellor and his followers, not finding themselves authorised, and, seeing a rising favour, were more on their guard, so that everything was treated with silence. But, whatever their stubborn taciturnity might do, it was judged by the speeches of the Queen, of her ministers, and of other lesser persons, that peace was universally desired, but more by the Queen than by any other; and it was even said that she had doubted for some time whether it was in her particular interest to have peace, and that finally she had judged that it was important for her to get rid of war, for, having never only forged a truce or a peace with most of her neighbours, she was to apprehend that she would one day have to support the efforts of the Emperor, of Poland, and of Denmark all together, to which she could not provide if the rest of a few years did not give place to repopulate its provinces exhausted of men by the long wars which Sweden had supported.

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