Source:
Journal d'un voyage à Paris en 1657-1658, pages 430 to 431, by Philip Zoete van Laeke, published by A. P. Faugère, 1862
The diary entry:
Le 8e, nous fusmes voir le Sr de Longschamps, qui, apres nous avoir entretenu de plusieurs droleries et plaisantes rencontres qui se passoient à la Cour, nous raconta deux pieces que la reyne de Suede avoit iouées à deux demoiselles de la Reyne, et dont la derniere la paya fort bien. La premiere fut qu'en regardant fixement mademoiselle de la Motte-Argencourt, elle luy dit: «Je vous tiens malheureuse avec tous vos attraits puisqu'une absence de huit iours vous a pû derober la plus belle et la plus grande conqueste que vous puissiez iamais faire.» Ce discours defit et decontenança tout à fait cette pauvre fille, qui n'eust point de bouche pour luy respondre au moment que tout le monde comprenant la poincte, rioit de la voir si interdite. Il n'est pas besoin que nous repetions icy que lorsque le Roy en estoit amoureux, on l'amena à à Vincennes d'où il revint tout à fait gueri de sa flamme, car nous en avons parlé cy-dessus. La seconde fust pour mademoiselle de Riviere Bonœil, à laquelle elle dit que si elle estoit monarque, elle luy sousmettroit son diadème et la prendroit pour l'obiect de ses premières amours, et qu'elle seroit son inclination et sa bien-aimée. Mais cette petite rusée, sans se troubler, luy respondit tout haut qu'elle seroit fort malheureuse, parce qu'elle lui feroit bien voir du païs et la meneroit battant iusques au bout sans qu'elle se pust iamais vanter de rien.
With modernised spelling:
Le 8e, nous fûmes voir le sieur de Longchamps, qui, après nous avoir entretenu de plusieurs drôleries et plaisantes rencontres qui se passaient à la Cour, nous raconta deux pièces que la reine de Suède avait jouées à deux demoiselles de la reine, et dont la dernière la paya fort bien. La première fut qu'en regardant fixement Mademoiselle de la Motte-Argencourt, elle lui dit: «Je vous tiens malheureuse avec tous vos attraits puisqu'une absence de huit jours vous a pu dérober la plus belle et la plus grande conquête que vous puissiez jamais faire.»
Ce discours défit et décontenança tout-à-fait cette pauvre fille, qui n'eut point de bouche pour lui répondre au moment que tout le monde comprenant la pointe, riait de la voir si interdite. Il n'est pas besoin que nous répétions ici que lorsque le roi en était amoureux, on l'amena à Vincennes d'où il revint tout à fait guéri de sa flamme, car nous en avons parlé ci-dessus.
La seconde fut pour Mademoiselle de Rivière-Bonœil, à laquelle elle dit que si elle était monarque, elle lui soumettrait son diadème et la prendrait pour l'objet de ses premières amours, et qu'elle serait son inclination et sa bien-aimée. Mais cette petite rusée, sans se troubler, lui répondit tout haut qu'elle serait fort malheureuse, parce qu'elle lui ferait bien voir du pays et la menerait battant jusqu'au bout sans qu'elle se pût jamais vanter de rien.
Swedish translation (my own):
Den 8 gick vi för att se monsieur de Longchamps, som, efter att ha talat med oss om flera underhållande och trevliga rencontres som ägde rum vid hovet, berättade om två pjäser som Sveriges drottning hade spelat för två demoiseller av drottningen, och varav den sista betalade henne mycket bra. Den första var att hon, medan hon stirrade fast på mademoiselle de la Motte-Argencourt, sade till henne: »Jag anser Er vara missnöjd med alla Era charm, eftersom en frånvaro på åtta dagar har ju kunnat stjäla från Er den vackraste och största erövring som Ni någonsin kan göra.«
Denna diskurs bedrövade helt och hållet denna stackars flicka, som inte hade någon mun att svara henne i det ögonblick då alla, som förstod poängen, skrattade över att se henne så förvirrad. Det är inte nödvändigt för oss att här upprepa att när konungen var förälskad i henne, fördes hon till Vincennes, varifrån han återvände fullständigt botad från hennes låga, ty vi har talat om det ovan.
Den andra var för mademoiselle de Rivière-Bonœil, till vilken hon sade att om hon var en monarkinna skulle hon överlämna sitt diadem till henne och ta henne som föremål för sin första kärlek, och att hon skulle vara hennes inklination och hennes älskade. Men denna listiga lilla flicka, utan att bli upprörd, svarade henne högt att hon skulle bli mycket olycklig, eftersom hon skulle få henne att se landet väl och driva henne slående till slutet utan att hon någonsin kunde skryta med något.
English translation (my own):
On the 8th, we went to see Monsieur de Longchamps, who, after talking to us about several amusing and pleasant rencontres which took place at Court, told us of two plays which the Queen of Sweden had played for two demoiselles of the Queen, and of which the last paid her very well. The first was that, while gazing fixedly at Mademoiselle de la Motte-Argencourt, she said to her: "I consider you unhappy with all your charms, as an absence of eight days has been able to steal from you the most beautiful and the greatest conquest that you can ever make."
This discourse completely defeated and discountenanced this poor girl, who had no mouth to reply to her at the moment when everyone, understanding the point, was laughing at seeing her so bewildered. It is not necessary for us to repeat here that when the King was in love with her, she was taken to Vincennes, from whence he returned completely cured of her flame, for we have spoken of it above.
The second was for Mademoiselle de Rivière-Bonœil, to whom she said that if she were a monarch, she would submit her diadem to her and take her for the object of her first love, and that she would be her inclination and her beloved. But this cunning little girl, without getting upset, answered her out loud that she would be very unhappy, because she would make her see the country well and would drive her beating to the end without her ever being able to boast of anything.
Above: Kristina.
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