Saturday, March 25, 2023

Philip Zoete van Laeke's diary entry of November 23/December 3 (New Style), 1657

Source:

Journal d'un voyage à Paris en 1657-1658, pages 351 to 353, by Philip Zoete van Laeke, published by A. P. Faugère, 1862
The diary entry:

Le 3e, on nous dit que le cardinal estoit revenu le iour auparavant de Petit-Bourg, et qu'il avoit esté si content de sa negotiation avec la reine Christine, qu'apres elle l'eust quitté pour retourner à Fontainebleau, il monta à cheval et s'en vint icy au galop. Il ne fut pas arrivé au Louvre, que montant à son apartement, et y rencontrant Ondedeï, il luy dit: «Habbiamo guadagnato la battaglia, la regina non ci venra.» En effet il en livra presque une pour la persuader de n'y point venir. Il luy representa que Paris est une grande ville où il n'y a ni ordre, ni moyen d'y en mettre; que cette grande diversité de personnes de toutes conditions faisoit qu'on n'y respectoit presque personne: que le Roy et luy apprehendoient, qu'elle n'y auroit pas la satisfaction qu'ils souhaitoient; et notamment apres l'action qu'elle venoit de commettre, qui avoit ouvert la bouche à tant de monde, et qui sans doute l'exposeroit au mespris et à la haine de la pluspart des consciencieux qui blasmoient et detestoient ce procedé; que partant il estoit obligé de la prier de se vouloir plus de bien à soy mesme que de se commettre à l'indiscretion commune de ce grand peuple, et d'espargner au Roy la peine qu'il tireroit de ne la pouvoir pas faire respecter, comme il sçait qu'il y est obligé à cause de sa qualité et de ses merites.

Toutes ses belles raisons ne persuaderent pas la reyne qu'elle ne deust pas venir icy, mais la rebuterent, voyant bien qu'on ne l'y vouloit pas; et elle tesmoigna qu'elle s'appercevoit bien de l'intention de la cour et du premier ministre. Mesme on dit qu'elle s'escria plusieurs fois: «Quoy! l'on souffrira bien à Paris plus de deux mille Allemands, et on fera difficulté d'y recevoir une ancienne alliée!»

La Reyne Mere qui a des aversions pour tout ce qui choque le cardinal, tesmoigna plusieurs fois qu'on fist ce que l'on pourroit pour l'empescher de venir icy, et que si elle y venoit, elle ne la verroit point, ayant de l'horreur pour sa personne et pour sa façon de vivre depuis l'assassinat qu'elle avoit fait faire dans la maison du Roy. Ce discours donne suiet de parler aux medisants, et de dire qu'elle avoit raison de vouloir du mal à Christine, puisqu'elle avoit plus osé en ce royaume qu'elle qui y a esté regente et mere du Souverain, et qui n'a iamais fait mourir aucun de ceux qui ont mal parlé d'elle: aussi si elle l'eust voulu faire, elle auroit estendu sa vengeance sur une bonne partie de cette ville et de ce royaume, où pendant sa regence et mesme apres on a escrit et chanté d'estranges choses d'elle et du cardinal.

With modernised spelling:

Le 3e, on nous dit que le cardinal était revenu le jour auparavant de Petitbourg, et qu'il avait été si content de sa négociation avec la reine Christine, qu'après elle l'eût quitté pour retourner à Fontainebleau, il monta à cheval et s'en vint ici au galop. Il ne fut pas arrivé au Louvre, que montant à son appartement, et y rencontrant Ondedei, il lui dit: «Abbiamo guadagnato la battaglia, la regina non ci venra

En effet, il en livra presque une pour la persuader de n'y point venir. Il lui représenta que Paris est une grande ville où il n'y a ni ordre, ni moyen d'y en mettre, que cette grande diversité de personnes de toutes conditions faisait qu'on n'y respectait presque personne; que le roi et lui appréhendaient qu'elle n'y aurait pas la satisfaction qu'ils souhaitaient; et, notamment après l'action qu'elle venait de commettre, qui avait ouvert la bouche à tant de monde, et qui sans doute l'exposerait au mépris et à la haine de la plupart des consciencieux qui blâmaient et détestaient ce procédé; que partant il était obligé de la prier de se vouloir plus de bien à soi-même que de se commettre à l'indiscrétion commune de ce grand peuple, et d'épargner au roi la peine qu'il tirerait de ne la pouvoir pas faire respecter, comme il sait qu'il y est obligé à cause de sa qualité et de ses mérites.

Toutes ses belles raisons ne persuadèrent pas la reine qu'elle ne dût pas venir ici, mais la rebutèrent, voyant bien qu'on ne l'y voulait pas; et elle témoigna qu'elle s'appercevait bien de l'intention de la cour et du premier ministre. Même on dit qu'elle s'écria plusieurs fois: «Quoi! L'on souffrira bien à Paris plus de deux mille Allemands, et on fera difficulté d'y recevoir une ancienne alliée!»

La reine-mère, qui a des aversions pour tout ce qui choque le cardinal, témoigna plusieurs fois qu'on fît ce que l'on pourrait pour l'empêcher de venir ici, et que si elle y venait, elle ne la verrait point, ayant de l'horreur pour sa personne et pour sa façon de vivre depuis l'assassinat qu'elle avait fait faire dans la maison du Roi. Ce discours donne sujet de parler aux médisants, et de dire qu'elle avait raison de vouloir du mal à Christine, puisqu'elle avait plus osé en ce royaume qu'elle qui y a été régente et mère du Souverain, et qui n'a jamais fait mourir aucun de ceux qui ont mal parlé d'elle; aussi si elle l'eût voulu faire, elle aurait étendu sa vengeance sur une bonne partie de cette ville et de ce royaume, où pendant sa régence et même après on a écrit et chanté d'étranges choses d'elle et du cardinal.

Swedish translation (my own):

Den 3 fick vi veta att kardinalen dagen förut återvänt från Petitbourg, och att han varit så nöjd med sin förhandling med drottning Kristina att sedan hon lämnat honom för att återvända till Fontainebleau, steg han på sin häst och kom hit i galopp. Han hade inte anlänt till Louvren när han gick upp till sin lägenhet och mötte Ondedei där och sade till honom: »Abbiamo guadagnato la battaglia, la regina non ci venra

Faktum är att han nästan levererade en för att övertala henne att inte komma. Han framställde för henne att Paris är en storstad där det varken finns ordning eller möjlighet att placera den där, att denna stora mångfald av människor från alla samhällsskikt gjorde att nästan ingen respekterades där; att han och konungen fattade att hon inte skulle få den tillfredsställelse de önskade; och särskilt efter den handling hon just begått, som hade öppnat munnen på så många människor och som utan tvivel skulle utsätta henne för föraktet och hatet från de flesta samvetsgranna människor som anklagade och hatade detta förfarande, att han därför var tvungen att be henne att önska sig själv mer gott än att engagera sig för detta stora folks vanliga indiskretion, och att skona konungen den pina han skulle få av att inte kunna ge henne respekt, som han vet att han är skyldig att göra på grund av hennes kvalitet och hennes förtjänster.

Alla hennes fina skäl övertalade inte drottningen att hon inte skulle komma hit, utan stötte bort henne, eftersom hon mycket väl såg att hon inte var efterlyst där; och hon vittnade om att hon väl uppfattade hovets och förste ministerns avsikt. Det sägs till och med att hon flera gånger utbrast: »Vad! Man vill stå ut med mer än två tusen tyskar i Paris, och det kommer att bli svårt att ta emot en fordom allierad där!«

Drottningmodern, som har en motvilja mot allt som kränker kardinalen, betygade flera gånger att man gjorde vad man kunde för att hindra henne från att komma hit, och att om hon kom dit, skulle hon inte se henne, havande en fasa för sin person och för hennes sätt att leva efter mordet som hon hade utfört i Konungens hushåll. Denna diskurs ger anledning att tala till förtalarna och säga, att hon hade rätt att önska Kristina illa, emedan hon hade vågat mer i detta rike än hon, som var regent där och Suveränens moder, och som aldrig hade dött någon av dem som talade illa om henne; ock, om hon hade velat göra det, skulle hon hafva utsträckt sin hämnd över en god del av denna stad och detta rike, där under hennes regentskap och även därefter underliga ting skrevs och sjöngs om henne och kardinalen.

English translation (my own):

On the 3rd, we were told that the Cardinal had returned the day before from Petitbourg, and that he had been so pleased with his negotiation with Queen Kristina that after she had left him to return to Fontainebleau, he mounted his horse and came here at a gallop. He had not arrived at the Louvre when, going up to his apartment, and meeting Ondedei there, he said to him: "Abbiamo guadagnato la battaglia, la regina non ci venra."

In fact, he almost delivered one to persuade her not to come. He represented to her that Paris is a big city where there is neither order nor the means of putting it there, that this great diversity of people from all walks of life meant that almost no one was respected there; that he and the King apprehended that she would not get the satisfaction they desired; and, especially after the action she had just committed, which had opened the mouths of so many people and which would no doubt expose her to the contempt and hatred of most conscientious people who blamed and hated this procedure, that therefore he was obliged to beg her to wish more good to herself than to commit herself to the common indiscretion of this great people, and to spare the King the pain he would derive from not being able to give her respect, as he knows he is obliged to do because of her quality and her merits.

All her fine reasons did not persuade the Queen that she should not come here, but repelled her, seeing very well that she was not wanted there; and she testified that she well perceived the intention of the court and of the prime minister. It is even said that she exclaimed several times: "What! One will put up with more than two thousand Germans in Paris, and it will be difficult to receive a former ally there!"

The Queen Mother, who has an aversion to everything that offends the Cardinal, testified several times that one did what one could to prevent her from coming here, and that if she came there, she would not see her, having a horror for her person and for her way of living since the assassination she had had done in the King's household. This discourse gives reason to speak to the slanderers, and to say that she was right to wish Kristina harm, since she had dared more in this kingdom than she who was regent there and the mother of the Sovereign, and who had never put to death any of those who spoke ill of her; also, if she had wanted to do so, she would have extended her vengeance over a good part of this city and this kingdom, where during her regency and even afterwards strange things were written and sung about her and the cardinal.


Above: Kristina.


Above: Cardinal Jules Mazarin.


Above: Anne of Austria, Queen Mother of France.

Note: "Abbiamo guadagnato la battaglia, la regina non ci venra." = «Nous avons gagné la bataille; la reine ne nous viendra pas.» ("We have won the battle; the Queen will not come to us." (»Vi har vunnit striden; drottningen kommer inte till oss.«)

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