Thursday, March 2, 2023

Publication explaining the reasons for Kristina's conversion to Catholicism and how it happened, year 1655 or 1656

Sources:

Recüeil des harangues qui ont esté faites à la reyne de Suede, pages 178 to 187, published by Claude Bardin, 1660


Mémoires concernant Christine, volume 1, pages 511 to 513, Johan Arckenholtz, 1751


The publication (I have fixed a typo):

RAISONS
ET MOTIFS
DE LA CONVERSION
de la Reyne de Suede à la Foy
Catholique.
Chacun sçait que la Reyne Christine de Suede est doüée d'vn esprit admirable, qu'elle possede les belles Lettres, qu'elle parle plusieurs Langues, qu'elle a l'intelligence de toutes les sciences, & qu'elle a toûjours pris grand soin d'auoir prés de sa personne des gens d'eminente doctrine, tant de son Royaume, que des autres pays. Cette Reyne nourrie & éleuée dés son enfance dans dans la secte des Lutheriens, estant vn peu plus auancée en âge, n'y trouua pas toute la satisfaction d'esprit qu'elle eust bien desiré, ce qui luy donna la curiosité d'escouter quelquefois les raisonnemens de ceux qui professoient vne autre Religion que la sienne, auquel temps l'Ambassadeur du Roy Tres-Chrestien qui estoit prés de sa personne à Stolkom, & qui s'estoit acquis vne grande estime auprés d'elle, aprés les Audiances publiques, discouroit souuent auec elle en particulier, & iamais le discours ne se terminoit sans parler de la Religion. Les Conferences de cét Ambassadeur firent naistre dans l'esprit de la Reyne, beaucoup de doutes sur celle qu'elle professoit, & luy donnerent vn grand desir de parler sur ce suiet auec des Docteurs Catholiques, & de considerer attentiuement leurs raisons; En suite dequoy la Reyne voulant s'éclaircir de ses doutes, les proposa aux plus sçauans Ministres Lutheriens; & pour ce mesme suiet, leut tous leurs liures: Mais ny leurs réponses, ny la lecture ne la purent iamais contenter; Elle voulut apres cela examiner curieusement toutes les Religions qui ont iamais esté au monde, & celles qui sont à present connuës. Elle fit venir prés de sa personne les plus sçauans hommes de ce siecle, dont elle pût auoir connoissance par reputation pour conferer auec eux. Elle demeura cinq ans à faire cét examen, au bout desquels elle ne trouua pas dequoy se satisfaire, en sorte qu'elle fit resolution de viure dans la Religion dans laquelle elle auoit esté éleué, se persuadant qu'elle y pourroit faire son salut, & que sa conscience seroit en repos y viuant selon la droite raison sans faire tort à personne, & elle demeura deux ans en cét estat. Mais Dieu qui la vouloit attirer à soy, renouuella ses premieres inquietudes touchant la verité de la Religion. Vn Ambassadeur de Portugal vint à Stolkom accompagné de deux Peres Iesuites, l'vn d'iceux appellé Antoine Macedo lui seruoit d'interprete auprez de la Reyne, laquelle l'ayãt reconnu homme prudent & fidele, luy confia son secret, & le coniura de partir promptement sans en parler à personne, & d'aller à Rome pour porter vne lettre au Pere Picolomini General de son Ordre, par laquelle il estoit prié d'enuoyer à Stolkom deux Peres Italiens, auec lesquels elle pût conferer des choses de la Religion, donnant assurance de se faire Catholique, au cas qu'on luy fit connoistre la verité. Cette negotiation fut si secrette, que l'Ambassadeur de Portugal mesme n'en sçeut rien. Le Pere Macedo se rendit à Rome sur la fin du mois d'Octobre 1651. où le Pere Picolomini estant mort, il presenta ses lettres au Vicaire nommé Gosuinus Niekel, maintenant General de ladite Compagnie. Ces lettres estant écrites en François, furent confiées au Pere Anat Assistant de France, auec lequel on consulta sur le choix des personnes qui deuoient estre enuoyées en Suede: le Pere Paul Casati, & le Pere François de Malines furent choisis pour cet effect, & sans beaucoup tarder se rendirent tous deux à Stokolm le 24. Feurier 1652. Les Conferences de la Reyne auec ces deux Peres furent tres-frequentes, & de plusieurs heures à chaque fois, si secretement que personne ne s'en apperçeut. La Reyne auoit desia tant de connoissance des points principaux de la vraye Religion, qu'apres quelques éclaircissemens de quelques difficultez particulieres, il se vit clairement que Dieu auoit touché son cœur: ce fut à la fin d'Auril 1652. qu'elle se resolut d'estre Catholique, elle se resolut aussi de renoncer à son Royaume, ayant auparauant reconnu l'impossibilité de pouuoir iamais introduire la Religion Catholique dans ses Estats, & iugé qu'elle ne pouuoit en continuer le gouuernement sans se mettre en peril de faire beaucoup de choses contre la vraye foy qu'elle vouloit embrasser. En suite la Reyne auec le Conseil des deux Peres Iesuites, dressa vn projet de tout ce qu'elle desiroit faire, & deputa le Pere Paul Casati pour aller à Rome representer au Pape Innocent X. (par l'entremise du General de l'Ordre) le dessein qu'elle auoit de quitter son Royaume pour se faire Catholique: comme aussi pour prendre certaines instructions pour en faciliter l'execution. Ledit Pere Casati partit de Suede pour Rome au commencement de May de la mesme année 1652. & le Pere Malines, lequel quinze iours aprés le deuoit suiure demeura prez de Sa MAIESTÉ, ayant esté détourné par diuerses rencontres de faire le mesme voyage. L'Eminentissime Cardinal Chizi à present Alexandre VII. auoit eu la connoissance de ce grand dessein dés le commencement, & ce fut cette Eminence qui donna au Pere Casati toutes les instructions necessaires, dont il auoit besoin, & qui estoient en partie cause de son voyage à Rome: Cela fait ledit Pere Casati se mit en chemin pour retourner en Suede: diuers accidens l'empescherent d'arriuer à Hambourg auant la fin de ladite année 1652. ou estant, il trouua des lettres de la Reyne qui luy donnoient ordre, sans passer outre iusques à Stolkom, de luy enuoyer les instructions qu'il luy apportoit de Rome: Ce qui fut executé, & ledit Pere s'en retourna en Italie l'Hyuer estant passé, & arriua à Rome le 9. Iuin. 1653. Cependant la Reyne trauailloit à l'execution de ses desseins, qu'elle conclud écriuant au Pape, au Cardinal Chizi, & au General des Iesuites, auquel elle donna aduis de sa derniere resolution d'aller faire son abiuration dans Rome ad limina Apostolorum, & commit pour donner ordre à ses affaires le sieur Bourdelot, son premier Medecin, auquel elle auoit communiqué son dessein; & bien qu'il y eust beaucoup de difficultez à surmonter pour vne affaire si delicate, c'est où cette Reyne fit paroistre vne fermeté incroyable. Enfin par des lettres escrites d'Ypsal du 6. Feurier mil sex cens cinquante-quatre, elle témoigna ausdits Peres & autres confidens de ce grand projet, la ioye qu'elle auoit d'auoir entierement terminé l'affaire de l'abdication de son Royaume, & que sous pretexte des eaux de Spa, elle iroit en Flandre, & de là à Anuers, & Bruxelle, païs Catholique le plus proche de ses Estats, où elle fit en particulier Profession de la Religion Catholique la nuit de Noël 1654. en presence de l'Archiduc Leopol, du Comte Montecuculi, que cette Reyne fit venir expres de Vienne, & d'autres Seigneurs de cette Cour. Et comme l'on desiroit pour des raisons tres-importantes que l'affaire demeurast secrette, elle choisit vn Iacobin pour receuoir entre ses mains sa Profession de foy, lequel depuis l'a seruie en qualité de Chappelain & de Confesseur. Quelque temps aprés la Reyne ayant sçeu l'exaltation de N. S. P. le Pape Alexandre VII. elle luy donna aduis du dessein qu'elle auoit de venir à Rome; Sa Sainteté trouua à propos qu'aussi-tost qu'elle auroit passé les pays où il y auoit des heretiques quelle fit son Abiuration, & Profession de la Foy Catholique en public. Ce qui a esté executé à Inspruk le 3. Nouembre 1655.

With modernised spelling:

Raisons et motifs de la conversion de la reine de Suède à la foi catholique.
Chacun sait que la reine Christine de Suède est douée d'un esprit admirable, qu'elle possède les belles lettres, qu'elle parle plusieurs langues, qu'elle a l'intelligence de toutes les sciences, et qu'elle a toujours pris grand soin d'avoir près de sa personne des gens d'éminente doctrine, tant de son royaume que des autres pays. Cette reine, nourrie et élevée dès son enfance dans dans la secte des Luthériens, étant un peu plus avancée en âge, n'y trouva pas toute la satisfaction d'esprit qu'elle eût bien désiré, ce qui lui donna la curiosité d'écouter quelquefois les raisonnements de ceux qui professaient une autre religion que la sienne. Auquel temps l'ambassadeur du Roi Très-Chrêtien, qui était près de sa personne à Stockholm, et qui s'était acquis une grande estime auprès d'elle, après les audiences publiques discourait souvent avec elle en particulier, et jamais le discours ne se terminait sans parler de la religion.

Les conférences de cet ambassadeur firent naître dans l'esprit de la reine beaucoup de doutes sur celle qu'elle professait et lui donnèrent un grand désir de parler sur ce sujet avec des docteurs catholiques et de considérer attentivement leurs raisons. En suite de quoi la reine, voulant s'éclaircir de ses doutes, les proposa aux plus savants ministres luthériens, et pour ce même sujet lut tous leurs livres; mais ni leurs réponses, ni la lecture ne la purent jamais contenter. Elle voulut après cela examiner curieusement toutes les religions qui ont jamais été au monde et celles qui sont à présent connues. Elle fit venir près de sa personne les plus savants hommes de ce siècle, dont elle put avoir connaissance par réputation pour conférer avec eux.

Elle demeura cinq ans à faire cet examen, au bout desquels elle ne trouva pas de quoi se satisfaire, en sorte qu'elle fit résolution de vivre dans la religion dans laquelle elle avait été élevée, se persuadant qu'elle y pourrait faire son salut et que sa conscience serait en repos, y vivant selon la droite raison sans faire tort à personne; et elle demeura deux ans en cet état. Mais Dieu, qui la voulait attirer à soi, renouvella ses premières inquiétudes touchant la vérité de la religion.

Un ambassadeur de Portugal vint à Stockholm, accompagné de deux pères jésuites. L'un d'iceux, appellé Antoine Macedo, lui servait d'interprête auprès de la reine, laquelle l'ayant reconnu homme prudent et fidèle, lui confia son secret et le conjura de partir promptement sans en parler à personne et d'aller à Rome pour porter une lettre au père Piccolomini, général de son Ordre, par laquelle il était prié d'envoyer à Stockholm deux pères italiens, avec lesquels elle put conférer des choses de la religion, donnant assurance de se faire catholique au cas qu'on lui fit connaître la vérité.

Cette négociation fut si secrète que l'ambassadeur de Portugal même n'en sut rien. Le père Macedo se rendit à Rome sur la fin du mois d'octobre 1651, où, le père Piccolomini étant mort, il présenta ses lettres au vicaire nommé Goswinus Nickel, maintenant général de ladite compagnie. Ces lettres, étant écrites en français, furent confiées au père Annat, assistant de France, avec lequel on consulta sur le choix des personnes qui devaient être envoyées en Suède. Le père Paul Casati et le père François de Malines furent choisis pour cet effet, et, sans beaucoup tarder, se rendirent tous deux à Stockholm le 24 février 1652. Les conférences de la reine avec ces deux pères furent très fréquentes et de plusieurs heures à chaque fois, si secrètement que personne ne s'en apperçut.

La reine avait déjà tant de connaissance des points principaux de la vraie religion qu'après quelques éclaircissements de quelques difficultés particulières, il se vit clairement que Dieu avait touché son cœur. Ce fut à la fin d'avril 1652 qu'elle se résolut d'être catholique; elle se résolut aussi de renoncer à son royaume, ayant auparavant reconnu l'impossibilité de pouvoir jamais introduire la religion catholique dans ses états et jugé qu'elle ne pouvait en continuer le gouvernement sans se mettre en péril de faire beaucoup de choses contre la vraie foi qu'elle voulait embrasser.

Ensuite la reine, avec le conseil des deux pères jesuites, dressa un projet de tout ce qu'elle désirait faire et députa le père Paul Casati pour aller à Rome représenter au pape Innocent X (par l'entremise du général de l'Ordre) le dessein qu'elle avait de quitter son royaume pour se faire catholique, comme aussi pour prendre certaines instructions pour en faciliter l'exécution. Ledit père Casati partit de Suède pour Rome au commencement de mai de la même année 1652, et le père Malines, lequel quinze jours après le devait suivre demeura près de Sa Majesté, ayant été détourné par diverses rencontres de faire le même voyage.

L'éminentissime cardinal Chigi, à présent Alexandre VII, avait eu la connaissance de ce grand dessein dès le commencement, et ce fut cette Éminence qui donna au père Casati toutes les instructions nécessaires dont il avait besoin et qui étaient en partie cause de son voyage à Rome. Cela fait, ledit père Casati se mit en chemin pour retourner en Suède; divers accidents l'empêchèrent d'arriver à Hambourg avant la fin de ladite année 1652, où étant, il trouva des lettres de la reine qui lui donnaient ordre, sans passer outre jusqu'à Stockholm, de lui envoyer les instructions qu'il lui apportait de Rome. Ce qui fut exécuté, et ledit père s'en retourna en Italie, l'hiver étant passé, et arriva à Rome le 9 juin 1653.

Cependant, la reine travaillait à l'exécution de ses desseins qu'elle conclut, écrivant au pape, au cardinal Chigi, et au général des Jésuites, auquel elle donna avis de sa dernière résolution d'aller faire son abjuration dans Rome ad limina Apostolorum et commit pour donner ordre à ses affaires le sieur Bourdelot, son premier médecin, auquel elle avait communiqué son dessein; et bien qu'il y eût beaucoup de difficultés à surmonter pour une affaire si délicate, c'est où cette reine fit paraître une fermeté incroyable.

Enfin, par des lettres écrites d'Upsale du 6 février 1654, elle témoigna auxdits pères et autres confidents de ce grand projet la joie qu'elle avait d'avoir entièrement terminé l'affaire de l'abdication de son royaume, et que, sous prétexte des eaux de Spa, elle irait en Flandre, et de là à Anvers et Bruxelles, pays catholique le plus proche de ses états, où elle fit en particulier profession de la religion catholique la nuit de Noël 1654, en présence de l'archiduc Léopold, du comte Montecuccoli, que cette reine fit venir exprès de Vienne, et d'autres seigneurs de cette Cour. Et comme l'on désirait, pour des raisons très importantes, que l'affaire demeurât secrète, elle choisit un Jacobin pour recevoir entre ses mains sa profession de foi, lequel depuis l'a servie en qualité de chapelain et de confesseur.

Quelque temps après, la reine ayant su l'éxaltation de Notre Saint Père le pape Alexandre VII, elle lui donna avis du dessein qu'elle avait de venir à Rome. Sa Sainteté trouva à propos qu'aussitôt qu'elle aurait passé les pays où il y avait des hérétiques qu'elle fit son abjuration et profession de la foi catholique en public, ce qui a été exécuté à Innsbruck le 3 novembre 1655.

Arckenholtz's transcript of the publication:

Chacun sait que la Reine Christine de Suède est douée d'un esprit admirable, qu'Elle posséde les belles-lettres, qu'elle parle plusieurs langues, qu'elle a l'intelligence de toutes les sçiences, & qu'elle a toûjours pris grand soin d'avoir près de sa personne des gens d'éminente doctrine, tant de son Roïaume, que des autres païs. Cette Reine nourrie & élevée dès son enfance dans dans la secte des Luthériens étant un peu plus avancée en âge, n'y trouva pas toute la satisfaction d'esprit qu'elle eût bien desiré, ce qui lui donna la curiosité d'écouter quelquefois les raisonnemens de ceux qui professoient une autre Religion que la sienne, auquel tems l'Ambassadeur du Roi Très-Chrêtien, qui étoit près de sa Personne à Stockholm, & qui s'étoit acquis une grande estime auprès d'Elle, après les audiences publiques, discouroit souvent avec elle en particulier, & jamais le discours ne se terminoit sans parler de Religion. Les Conférences de cet Ambassadeur firent naitre dans l'esprit de la Reine beaucoup de doutes sur celle qu'elle professoit, & lui donnérent un grand desir de parler sur ce sujèt avec des Docteurs Catholiques, & de considérer attentivement leurs raisons; ensuite de quoi la Reine voulant s'éclaircir de ses doutes, les proposa aux plus savans Ministres Luthériens & pour ce même sujèt lût tous leurs livres: mais ni leurs réponses, ni la lecture ne la pûrent jamais contenter. Elle voulut après cela éxaminer curieusement toutes les Religions qui ont jamais été au monde, & celles qui sont à présent connuës. Elle fit venir près de sa Personne les plus savans de ce siécle, dont elle pût avoir connoissance, par réputation, pour conférer avec eux. Elle demeura cinq ans à faire cet éxamen, au bout desquels elle ne trouva pas de quoi se satisfaire, ensorte qu'elle fit résolution de vivre dans la Religion dans laquelle elle avoit été élevée, se persuadant qu'elle y pourroit faire son salut, & que sa consçience seroit en repos, y vivant selon la droite raison, sans faire tort à personne, elle demeura deux ans en cet état. Mais Dieu, qui la vouloit tirer à soi, renouvella ses prémières inquiétudes touchant la vérité de la Religion. Un Ambassadeur de Portugal vint à Stockholm accompagné de deux Pères Jésuites: l'un d'iceux, appellé Antoine Macedo, lui servoit d'interprête auprès de la Reine, laquelle l'aïant reconnu homme prudent & fidéle, lui confia son secrèt & le conjura de partir promtement sans parler à personne, & d'aller à Rome pour porter une lettre au Père Picolomini, Général de son Ordre, par laquelle il étoit prié d'envoïer à Stockholm deux Pères Italiens, avec lesquels elle pût conférer des choses de la Religion, donnant assurance de se faire Catholique, au cas qu'on lui fit connoître la vérité. Cette négociation fut si secrète, que l'Ambassadeur de Portugal même n'en sût rien. Le Père Macedo se rendit à Rome sur la fin du mois d'Octobre 1651. où le Père Picolomini étant mort, il présenta ses lettres au Vicaire nommé Gosvinus Nickel, maintenant Général de ladite Compagnie. Ces lettres étant écrites en François, furent confiées au Père Anal Assistant de France, avec lequel on consulta sur le choix des personnes qui devoient être envoïées en Suède. Le Père Paul Casati, & le Père François de Malines furent choisis pour cet effèt, & sans beaucoup tarder se rendirent tous deux à Stockholm le 24. Février 1652. Les conférences de la Reine avec ces deux Pères furent très-fréquentes, & de plusieurs heures à chaque fois, si secrètement, que personne ne s'en apperçut. La Reine avoit déja tant de connoissance des points principaux de la vraïe Religion, qu'après quelques éclaircissemens de quelques difficultés particuliéres, il se vit clairement que Dieu avoit touché son cœur. Ce fut à la fin d'Avril 1652. qu'elle se résolut d'être Catholique, elle se résolut aussi de renoncer à son Roïaume, aïant auparavant reconnu l'impossibilité de pouvoir jamais introduire la Religion Catholique dans ses Etats, & jugé qu'elle ne pouvoit en continuer le gouvernement, sans se mettre en péril de faire beaucoup de choses contre la vraïe Foi, qu'elle vouloit embrasser. Ensuite la Reine, avec le conseil des deux Pères Jésuites, dressa un projèt de tout ce qu'elle desiroit faire, & députa le Père Paul Casati pour aller à Rome représenter au Pape Innocent X. par l'entremise du Général de l'Ordre, le dessein qu'elle avoit de quitter son Roïaume pour se faire Catholique, comme aussi pour prendre certaines instructions pour en faciliter l'éxécution. Ledit Père Casati partit de Suède pour Rome, au commencement de Mai de la même année 1652. & le Père Malines lequel quinze jours après le devoit suivre, demeura près de Sa Majesté, aïant été détourné par diverses rencontres de faire le même voïage. L'Eminentissime Cardinal Chigi, à présent Alexandre VII. avoit eu la connoissance de ce grand dessein dès le commencement, & ce fut cette Eminence qui donna au Père Casati toutes les instructions nécessaires, dont il avoit besoin, & qui étoient en partie cause de son voïage à Rome. Cela fait, ledit Père Casati se mit en chemin pour retourner en Suède: divers accidens l'empêchérent d'arriver à Hambourg avant la fin de ladite année 1652. Y étant arrivé, il trouva des lettres de la Reine qui lui donnoient ordre, sans passer outre jusqu'à Stockholm, de lui envoïer les instructions qu'il lui apportoit de Rome. Ce qui fut éxécuté, & ledit Père s'en retourna en Italie, l'hiver état passé, & arriva à Rome le 9. Juin 1653. Cependant la Reine travailloit à l'éxécution de ses desseins, qu'elle conclut écrivant au Pape, au Cardinal Chigi & au Général des Jésuites, auquel elle donna avis de sa dernière résolution d'aller faire son abjuration dans Rome ad limina Apostolorum, & commit pour donner ordre à ses affaires le Sr. Bourdelot, son prémier Médecin, auquel elle avoit communiqué son dessein; & bien qu'il y eut beaucoup de difficultés à surmonter pour une affaire si délicate; c'est où cette Reine fit paroître une fermeté incroïable. Enfin par des lettres écrites d'Upsal du 6 Février 1654. elle témoigna aux dits Pères & autres Confidens de ce grand Projèt, la joïe qu'elle avoit d'avoir entiérement terminé l'affaire de l'abdication de son Roïaume, & que sous prétexte des eaux de Spa, elle iroit en Flandres & de-là à Anvers, & à Bruxelles, Païs Catholique le plus proche de ses Etats, où elle fit en particulier profession de la Religion Catholique la nuit de Noël 1654. en présence de l'Archiduc Léopold, du Comte Montecuculi, que cette Reine fit venir exprès de Vienne, & d'autres Seigneurs de cette Cour. Et comme l'on desiroit, pour des raisons très-importantes, que l'affaire demeurât secrète, elle choisit un Jacobin pour recevoir entre ses mains sa Profession de foi, lequel depuis l'a servi en qualité de Chapelain & de Confesseur. Quelque tems après, la Reine aïant sû l'élévation de N. S. P. le Pape Alexandre VII. elle lui donna avis du dessein qu'elle avoit de venir à Rome. Sa Sainteté trouva à propos qu'aussitôt, qu'elle auroit passé les Païs où il y avoit des Hérétiques, elle fit son Abjuration, & Profession de la Foi Catholique en public. Ce qui a été éxécuté à Inspruck le 3. Novembre 1655.

Swedish translation (my own):

Alla vet att drottning Kristina av Sverige är begåvad med ett beundransvärt sinne, att hon har les belles lettres, att hon talar flera språk, att hon förstår alla vetenskaper och att hon alltid har varit mycket noga med att ha nära sin person människor av framstående lära, både från hennes rike och från andra länder. Denna drottning, uppfostrad från sin barndom i lutheranernas sekt, när hon var lite mer avancerad i ålder, fann inte där all den tillfredsställelse i sinnet som hon skulle ha velat, vilket gav henne nyfikenhet att ibland lyssna på resonemang av dem som bekände sig till annan religion än hennes egen, vid vilken tid den Allerkristligaste Konungens ambassadör, som stod hennes person nära i Stockholm, och som fått stor aktning hos henne, sedan de offentliga audienser ofta talade med henne privat, och diskursen slutade aldrig utan att tala om religion.

Denne ambassadörs konferenser gjorde att många tvivel föddes i drottningens sinne om vad hon bekände, och de gav henne en stor önskan att tala om detta ämne med katolska doktorer och noggrant överväga deras skäl, varpå drottningen, för att reda ut sina tvivel, föreslog dem för de mest lärda lutherska predikanterna, och för samma ämne läste hon alla deras böcker; men varken deras svar eller läsningen kunde någonsin tillfredsställa henne. Hon ville efter det nyfiket undersöka alla religioner som någonsin har funnits i världen, och de som nu är kända. Hon kallade till sin person den mest lärda av detta sekel, från vilken hon kunde ha kunskap, av rykte, att konferera med dem.

Hon stannade i fem år för att göra denna undersökning, i slutet av vilken hon inte fann något att tillfredsställa sig själv, så att hon beslöt att leva i den religion som hon hade uppfostrats i och övertygade sig själv om att hon kunde göra sin frälsning där och att hennes samvete skulle vara i vila, leva där enligt rätt förnuft, utan att göra något fel mot någon. Hon stannade i detta tillstånd i två år. Men Gud, som ville dra henne till sig, förnyade hennes första oro angående religionens sanning.

En ambassadör från Portugal kom till Stockholm tillsammans med två jesuitpräster. En av dem, som hette António Macedo, tjänade som hans tolk för drottningen, som, efter att ha erkänt honom som en klok och trogen man, anförtrodde honom sin hemlighet och bad honom att genast lämna utan att tala med någon, och att åka till Rom för att ta ett brev till fader Piccolomini, general av hans orden, genom vilket han uppmanades att till Stockholm sända två italienska fäder, med vilka hon kunde förhandla om religionssaker, försäkrande om att göra sig katolik i fall de skulle berätta sanningen för henne.

Denna förhandling var så hemlig att inte ens den portugisiske ambassadören visste något om den. Fader Macedo reste till Rom i slutet av oktober 1651, där, eftersom fader Piccolomini hade dött, överlämnade sina brev till kyrkoherden Goswin Nickel, nu general för nämnda Kompaniet. Dessa brev, skrivna på franska, anförtroddes åt fader Annat, assistent från Frankrike, med vilken de rådfrågade om valet av personer som skulle skickas till Sverige. Fader Paulo Casati och Fader Francesco de Malines utvaldes för detta ändamål, och utan större dröjsmål begav sig båda till Stockholm den 24 februari 1652. Drottningens konferenser med dessa två fäder var mycket frekventa och varade flera timmar varje gång, så hemligt att ingen märkte dem.

Drottningen var redan så väl förtrogen med den sanna religionens huvudpunkter att det, efter ett visst klargörande av vissa särskilda svårigheter, tydligt sågs att Gud hade rört vid hennes hjärta. Det var i slutet av april 1652 som hon beslutade sig för att bli katolik; hon beslöt också att avsäga sig sitt rike, efter att tidigare ha insett omöjligheten att någonsin kunna införa den katolska religionen i sina stater och bedömde att hon inte kunde fortsätta att styra det utan att utsätta sig själv i fara att göra många saker mot den sanna tro som hon gärna ville omfamna.

Sedan utarbetade drottningen, med råd från de två jesuitfäderna, ett projekt om allt hon ville göra och skickade fader Paulo Casati att åka till Rom för att representera till påven Innocentius X, genom förmedling av ordens general, dessängen hon hade att lämna sitt rike för att bli katolik, samt för att ta vissa instruktioner för att underlätta dess genomförande. Nämnde fader Casati lämnade Sverige till Rom i början av maj samma år 1652, och fader Malines, som skulle följa honom femton dagar senare, stannade nära Hennes Majestät, sedan han av olika rencontres avledts från att göra samma resa.

Den Eminentaste kardinal Chigi, numera Alexander VII, hade haft kunskap om denna stora dessäng från början, och det var denna Eminens som gav fader Casati alla nödvändiga instruktioner han behövde och som delvis var orsaken till hans resa till Rom. När detta gjordes, gav sig nämnde fader Casati iväg för att återvända till Sverige; olika olyckor hindrade honom från att nå Hamburg före utgången av nämnda år 1652. Då han kommit dit, fann han brev från drottningen som befallde honom att utan att gå utöver Stockholm sända henne de instruktioner som han fört henne från Rom. Detta skedde, och nämnde fadern återvände till Italien, när vintern hade gått förbi, och anlände till Rom den 9 juni 1653.

Emellertid arbetade drottningen för att utföra sina dessänger, vilket hon avslutade med att skriva till påven, till kardinal Chigi och till jesuiternas general, till vilken hon meddelade sin sista resolution att gå och göra sin avbön i Rom ad limina Apostolorum; åtog hon ock monsieur Bourdelot, hennes förste livmedikus, till vilken hon hade meddelat sin dessäng, att ge ordning på sina angelägenheter; och även om det fanns många svårigheter att övervinna i en så ömtålig fråga, var det där denna drottning visade en otrolig fasthet.

Slutligen vittnade hon genom bref från Uppsala den 6 februari 1654 för nämnda fäder och andra förtrogna om detta stora projekt den glädje hon kände över att helt och hållet ha avslutat affären om sitt abdikation av riket, och att under förevändning vattnet i Spa, skulle hon gå till Flandern och därifrån till Antwerpen och Bryssel, det katolska landet som ligger närmast hennes stater, där hon på julnatten 1654 gjorde privat bekännelse av den katolska religionen i närvaro av ärkehertig Leopold, greve Montecuccoli, som denna drottning hade sänt efter från Wien, och andra herrar av detta hov. Och eftersom det av mycket viktiga skäl önskades att affären skulle förbli hemlig, valde hon en jakobin att få sin trosbekännelse; han har sedan dess tjänat henne som kaplan och biktfader.

En tid senare informerade drottningen honom om hennes avsikt att komma till Rom, efter att ha hört talas om upphöjelsen av Vår Helige Fader, påven Alexander VII. Hans Helighet såg det lämpligt att, så snart hon hade passerat genom de länder där det fanns kättare, gjorde hon sitt avbön och bekännelse av den katolska tron ​​offentligt. Detta utfördes i Innsbruck den 3 november 1655.

English translation (my own):

Everyone knows that Queen Kristina of Sweden is endowed with an admirable mind, that she possesses les belles lettres, that she speaks several languages, that she understands all the sciences, and that she has always taken great care to have close to her person people of eminent doctrine, both from her kingdom and from other countries. This Queen, nurtured and brought up from her childhood in the sect of the Lutherans, being a little more advanced in age, did not find there all the satisfaction of mind that she would have liked, which gave her the curiosity to listen sometimes to the reasonings of those who professed a religion other than her own, at which time the ambassador of the Most Christian King, who was close to her person in Stockholm, and who had acquired a great esteem with her, after the public audiences often discoursed with her in private, and the discourse never ended without speaking of religion.

The conferences of this ambassador caused many doubts to be born in the mind of the Queen as to what she professed, and they gave her a great desire to speak on this subject with Catholic doctors and to consider carefully their reasons, whereupon the Queen, wanting to clear up her doubts, proposed them to the most learned Lutheran ministers, and for this same subject, she read all their books; but neither their answers nor the reading could ever satisfy her. She wanted after that to examine curiously all the religions that have ever been in the world, and those that are now known. She summoned to her person the most learned of this century from whom she could have knowledge, by reputation, to confer with them.

She remained five years to do this examination, at the end of which she did not find anything to satisfy herself, so that she resolved to live in the religion in which she had been brought up, persuading herself that she could make her salvation there and that her conscience would be at rest, living there according to right reason, without doing wrong to anyone. She remained in this state for two years. But God, who wanted to draw her to Himself, renewed her first worries concerning the truth of religion.

An ambassador from Portugal came to Stockholm accompanied by two Jesuit priests. One of them, called António Macedo, served as his interpreter to the Queen, who, having recognised him as a prudent and faithful man, entrusted him with her secret and begged him to leave promptly without speaking to anyone, and to go to Rome to take a letter to Father Piccolomini, General of his Order, by which he was requested to send to Stockholm two Italian fathers with whom she could confer on things of religion, giving assurance of making herself Catholic in case they told her the truth.

This negotiation was so secret that even the Portuguese ambassador knew nothing of it. Father Macedo went to Rome towards the end of October 1651, where, Father Piccolomini having died, he presented his letters to the vicar named Goswin Nickel, now General of the said Company. These letters, being written in French, were entrusted to Father Annat, assistant from France, with whom they consulted on the choice of persons who were to be sent to Sweden. Father Paulo Casati and Father Francesco de Malines were chosen for this purpose, and without much delay both went to Stockholm on February 24, 1652. The conferences of the Queen with these two Fathers were very frequent and lasted several hours each time, so secretly that no one noticed.

The Queen was already so well acquainted with the principal points of the true religion that, after some clarification of some particular difficulties, it was clearly seen that God had touched her heart. It was at the end of April 1652 that she resolved to be Catholic; she also resolved to renounce her kingdom, having previously recognised the impossibility of ever being able to introduce the Catholic religion into her States and judged that she could not continue to govern it without putting herself in danger of doing many things against the true faith which she wished to embrace.

Then the Queen, with the advice of the two Jesuit fathers, drew up a project of all that she wished to do and sent Father Paulo Casati to go to Rome to represent Pope Innocent X, through the intermediary of the General of the Order, the design she had to leave her kingdom to become a Catholic, as well as to take certain instructions to facilitate its execution. The said Father Casati left Sweden for Rome at the beginning of May of the same year 1652, and Father Malines, who was to follow him fifteen days later, remained near Her Majesty, having been diverted by various rencontres from making the same journey.

The Most Eminent Cardinal Chigi, now Alexander VII, had had knowledge of this great design from the beginning, and it was this Eminence who gave Father Casati all the necessary instructions he needed and which were partly the cause of his journey to Rome. This being done, the said Father Casati set out to return to Sweden; various accidents prevented him from reaching Hamburg before the end of the said year 1652. Having arrived there, he found letters from the Queen which ordered him, without going beyond Stockholm, to send her the instructions he brought her from Rome. Which was done, and the said Father returned to Italy, the winter having passed, and arrived in Rome on June 9, 1653.

In the meantime, the Queen laboured for the execution of her designs, which she concluded by writing to the Pope, to Cardinal Chigi, and to the General of the Jesuits, to whom she gave notice of her last resolution to go and make her abjuration in Rome ad limina Apostolorum, she and committed Monsieur Bourdelot, her premier doctor, to whom she had communicated her design, to give order to her affairs; and though there were many difficulties to overcome in so delicate a matter, it is where this Queen showed incredible firmness.

Finally, by letters written from Uppsala on February 6, 1654, she testified to the said Fathers and other confidants of this great project the joy she felt at having entirely finished the affair of the abdication of her kingdom, and that, under the pretext of the waters of Spa, she would go to Flanders and from there to Antwerp and Brussels, the Catholic country closest to her states, where she made private profession of the Catholic religion on Christmas Night 1654, in the presence of the Archduke Leopold, Count Montecuccoli, whom this Queen had sent for from Vienna, and other lords of this court. And as it was desired, for very important reasons, that the affair should remain secret, she chose a Jacobine to receive her profession of faith; he has since served her as chaplain and confessor.

Some time later, the Queen, having heard of the elevation of Our Holy Father, Pope Alexander VII, informed him of her intention of coming to Rome. His Holiness saw fit that, as soon as she had passed through the countries where there were heretics, she made her abjuration and profession of the Catholic faith in public. This was executed in Innsbruck on November 3, 1655.

Swedish translation of the original (my own):

Skälen och motiverna för Sveriges drottning omvändelse till katolsk tron.
Alla vet att drottning Kristina av Sverige är begåvad med ett beundransvärt sinne, att hon besitter fin litteratur, att hon talar flera språk, att hon förstår alla vetenskaper och att hon alltid har varit mycket noga med att ha nära till sin person framstående lärde personer, både från hennes rike och från andra länder. Denna drottning, uppfostrad från sin barndom i lutheranernas sekt, när hon var lite högre i åldern, fann inte där all den sinnestillfredsställelse som hon skulle ha velat, vilket gjorde henne nyfiken att ibland lyssna på argumenten från dem som bekände sig till en annan religion än hennes egen. Den Allerkristligaste Konungens ambassadör, som stod hennes person nära i Stockholm och som hade fått stor aktning hos henne, talade då ofta med henne enskilt efter de offentliga audienserna, och samtalet slutade aldrig utan att tala om religion.

Denne ambassadörs konferenser fick många tvivel att uppstå i drottningens sinne om vad hon bekände, och de gav henne en stor önskan att tala om detta ämne med katolska doktorer och noggrant överväga deras resonemang. Varpå drottningen, som ville reda ut sina tvivel, föreslog dem till de mest lärda lutherska prästerna, och hon läste alla deras böcker i samma ämne; men varken deras svar eller läsning kunde någonsin tillfredsställa henne. Hon ville efter det nyfiket undersöka alla religioner som någonsin har funnits i världen, och de som nu är kända. Hon kallade till sin person de mest lärda män av detta sekel, som hon kunde ha känt av rykte för att konferera med dem.

Hon stannade i fem år för att göra denna undersökning, i slutet av vilken hon inte fann något att tillfredsställa sig själv, så att hon beslutade sig för att leva i den religion som hon hade vuxit upp i och övertygade sig själv om att hon kunde göra sin frälsning där och att hennes samvete skulle vara i vila, levande i det enligt rätt förnuft utan att skada någon; och hon förblev i detta tillstånd i två år. Men Gud, som ville dra henne till sig, förnyade hennes första bekymmer angående religionens sanning.

En ambassadör från Portugal kom till Stockholm, åtföljd av två jesuitfäder. En av dem, som hette António Macedo, tjänade som hans tolk för drottningen, som, efter att ha erkänt honom som en klok och trogen man, anförtrodde honom sin hemlighet och bad honom att genast gå utan att tala om den för någon, och att gå till  Rom för att ta ett brev till fader Piccolomini, general av hans Orden, genom vilket han ombads att till Stockholm sända två italienska fäder med vilka hon kunde förhandla om religionsfrågor, försäkrande sig om att göra sig själv katolik om hon skulle höra sanningen.

Denna förhandling var så hemlig att inte ens den portugisiske ambassadören visste något om den. Fader Macedo reste till Rom i slutet av oktober 1651, där han, eftersom fader Piccolomini var död, överlämnade sina brev till kyrkoherden Goswin Nickel, nu general för nämnda kompaniet. Dessa brev, skrivna på franska, anförtroddes åt fader Annat, Frankrikes assistent, med vilken de rådfrågade om valet av personer som skulle skickas till Sverige. Fader Paulo Casati och fader Francesco de Malines utvaldes för detta ändamål, och utan större dröjsmål begav de sig båda till Stockholm den 24 februari 1652. Drottningens konferenser med dessa två fäder var mycket frekventa och varade flera timmar varje gång, så hemligen att ingen märkte dem.

Drottningen hade redan så mycket kunskap om huvudpunkterna i den sanna religionen att det, efter ett visst klargörande av vissa särskilda svårigheter, tydligt sågs att Gud hade rört vid hennes hjärta.  Det var i slutet av april 1652 som hon bestämde sig för att vara katolik;  hon beslöt också att avsäga sig sitt rike, efter att tidigare ha insett omöjligheten att någonsin kunna införa den katolska religionen i sina stater och bedömde att hon inte kunde fortsätta dess regering utan att utsätta sig själv i fara att göra många saker mot den sanna tron, som hon gärna ville omfamna.

Sedan upprättade drottningen, med råd från de två jesuitfäderna, ett projekt för allt hon ville göra och skickade fader Paulo Casati att åka till Rom för att representera påven Innocentius X (genom ordensgeneralen) den dessäng hon hade att lämna sitt rike för att bli katolik, samt att ta vissa instruktioner för att underlätta deras avrättning. Nämnde fader Casati lämnade Sverige till Rom i början av maj samma år, 1652, och fader Malines, som skulle följa honom fjorton dagar senare, blev kvar hos Hennes Majestät, sedan han av olika rencontres avrådts från att göra samma resa.

Den Eminentaste kardinal Chigi, numera Alexander VII, hade haft kunskap om denna stora dessäng från början, och det var denna Eminens som gav fader Casati alla nödvändiga instruktioner han behövde och som delvis var orsaken till hans resa till Rom. När detta gjordes, gav sig nämnde fader Casati iväg för att återvända till Sverige; olika olyckor hindrade honom att före utgången av nämnda år 1652 anlända till Hamburg, där han vid ankomsten dit fann brev från drottningen som gav honom order att, utan att gå utöver Stockholm, sända henne de instruktioner han medfört från Rom. Detta skedde, och nämnde fader återvände till Italien, när vintern hade gått förbi, och han anlände till Rom den 9 juni 1653.

Emellertid arbetade drottningen för genomförandet av sina dessänger, vilket hon avslutade med att skriva till påven, till kardinal Chigi och till jesuiternas general, till vilken hon meddelade sin sista resolution att gå och göra sin avbön i Rom ad limina Apostolorum; och hon utsåg att ge ordning på sina angelägenheter monsieur Bourdelot, hennes förste livmedikus, till vilken hon hade meddelat sin plan;  och även om det fanns många svårigheter att övervinna i en så ömtålig fråga, var det där denna drottning visade en otrolig fasthet.

Slutligen vittnade hon genom brev från Uppsala den 6 februari 1654 för nämnda fäderna och andra förtrogna om detta stora projekt den glädje hon kände över att helt och hållet ha avslutat affären om abdikationen av sitt rike, och att under förevändning av vattnet i Spa, skulle hon gå till Flandern och därifrån till Antwerpen och Bryssel, det katolska landet som ligger närmast hennes stater, där hon på julnatten 1654 gjorde privat bekännelse av den katolska religionen i närvaro av ärkehertig Leopold, greve Montecuccoli, som denna drottning sände efter från Wien, och andra herrar i detta hov. Och eftersom det av mycket viktiga skäl önskades att affären skulle förbli hemlig, valde hon en jakobin att få sin trosbekännelse; han har sedan dess tjänat henne som kaplan och biktfader.

En tid senare, när drottningen hade hört talas om upphöjelsen av Vår Helige Fader, påven Alexander VII, informerade hon honom om sin avsikt att komma till Rom. Hans Helighet ansåg det lämpligt att så snart hon hade passerat genom de länder där det fanns kättare, offentliggjorde hon sitt avbön och bekännelse av den katolska tron, vilket gjordes i Innsbruck den 3 november 1655.

English translation of the original (my own):

Reasons and motives for the conversion of the Queen of Sweden to the Catholic faith.
Everyone knows that Queen Kristina of Sweden is gifted with an admirable mind, that she possesses fine literature, that she speaks several languages, that she understands all the sciences, and that she has always taken great care to have close to her person people of eminent doctrine, both from her kingdom and from other countries. This Queen, nurtured and brought up from her childhood in the sect of the Lutherans, when she was a little more advanced in age, did not find there all the satisfaction of mind that she would have liked, which made her curious to sometimes listen to the arguments of those who professed a religion other than her own. At which time the ambassador of the Most Christian King, who was close to her person in Stockholm and who had acquired great esteem with her, often discoursed with her in private after the public audiences, and the discourse never ended without talking about religion.

The conferences of this ambassador caused many doubts to arise in the mind of the Queen as to what she professed, and they gave her a great desire to speak on this subject with Catholic doctors and to consider carefully their reasonings. Whereupon the Queen, wishing to clear up her doubts, proposed them to the most learned Lutheran ministers, and she read all their books on the same subject; but neither their answers nor reading could ever satisfy her. She wanted after that to examine curiously all the religions that have ever been in the world, and those that are now known.  She summoned to her person the most learned men of this century, whom she could have known by reputation to confer with them.

She remained five years to do this examination, at the end of which she did not find anything to satisfy herself, so that she made the resolution to live in the religion in which she had been raised, persuading herself that she could make her salvation there and that her conscience would be at rest, living in it according to right reason without injuring anyone; and she remained in this state for two years. But God, who wanted to draw her to Himself, renewed her first worries concerning the truth of religion.

An ambassador from Portugal came to Stockholm, accompanied by two Jesuit fathers. One of them, called António Macedo, served as his interpreter to the Queen, who, having recognised him as a prudent and faithful man, confided her secret to him and begged him to leave promptly without speaking about it to anyone, and to go to Rome to take a letter to Father Piccolomini, general of his Order, by which he was requested to send to Stockholm two Italian fathers, with whom she could confer on matters of religion, giving assurance of making herself Catholic in case she was told the truth.

This negotiation was so secret that even the Portuguese ambassador knew nothing of it. Father Macedo went to Rome towards the end of October 1651, where, Father Piccolomini being dead, he presented his letters to the vicar named Goswin Nickel, now general of the said company. These letters, being written in French, were entrusted to Father Annat, assistant of France, with whom they consulted on the choice of persons who were to be sent to Sweden. Father Paulo Casati and Father Francesco de Malines were chosen for this purpose, and, without much delay, both went to Stockholm on February 24, 1652. The conferences of the Queen with these two Fathers were very frequent and lasted several hours each time, so secretly that no one noticed.

The Queen already had so much knowledge of the main points of the true religion that, after some clarification of some particular difficulties, it was clearly seen that God had touched her heart. It was at the end of April 1652 that she made up her mind to be a Catholic; she also resolved to renounce her kingdom, having previously recognised the impossibility of ever being able to introduce the Catholic religion into her states and judged that she could not continue its government without putting herself in danger of doing many things against the true faith, which she wanted to embrace.

Then the Queen, with the advice of the two Jesuit fathers, drew up a project of everything she wanted to do and sent Father Paulo Casati to go to Rome to represent Pope Innocent X (through the general of the Order)  the plan she had of leaving her kingdom to become a Catholic, as well as to take certain instructions to facilitate their execution. The said Father Casati left Sweden for Rome at the beginning of May of the same year, 1652, and Father Malines, who was to follow him a fortnight later, remained with Her Majesty, having been dissuaded by various rencontres from making the same journey.

The Most Eminent Cardinal Chigi, now Alexander VII, had had knowledge of this great design from the beginning, and it was this Eminence who gave Father Casati all the necessary instructions he needed and which were partly the cause of his journey to Rome. This being done, the said Father Casati set out to return to Sweden; various accidents prevented him from arriving in Hamburg before the end of the said year 1652, where, on his arrival there, he found letters from the Queen which gave him orders, without going beyond Stockholm, to send her the instructions he brought from Rome. Which was done, and the said Father returned to Italy, the winter having passed, and he arrived in Rome on June 9, 1653.

In the meantime, the Queen worked for the execution of her designs, which she concluded by writing to the Pope, to Cardinal Chigi, and to the General of the Jesuits, to whom she gave notice of her last resolution to go and make her abjuration in Rome ad limina Apostolorum; and she appointed to give order to her affairs Monsieur Bourdelot, her first physician, to whom she had communicated her design; and though there were many difficulties to overcome in so delicate a matter, it is where this Queen showed incredible firmness.

Finally, by letters written from Uppsala on February 6, 1654, she testified to the said Fathers and other confidants of this great project the joy she felt at having entirely finished the affair of the abdication of her kingdom, and that, under the pretext of the waters of Spa, she would go to Flanders and from there to Antwerp and Brussels, the Catholic country closest to her states, where she made private profession of the Catholic religion on Christmas Night 1654, in the presence of the Archduke Leopold, Count Montecuccoli, whom this queen sent for from Vienna, and other lords of this court. And as it was desired, for very important reasons, that the affair should remain secret, she chose a Jacobine to receive her profession of faith; he has since served her as chaplain and confessor.

Some time later, the Queen having heard of the exaltation of Our Holy Father, Pope Alexander VII, she informed him of her intention of coming to Rome. His Holiness thought it appropriate that as soon as she had passed through the countries where there were heretics, she make her abjuration and profession of the Catholic faith in public, which was done at Innsbruck on November 3, 1655.


Above: Kristina.


Above: Cardinal Fabio Chigi, later Pope Alexander VII.


Above: Father António Macedo.


Above: Father Francesco Piccolomini.


Above: Vicar Goswin Nickel.

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